mercredi 15 octobre 2014

Renforcer le développement et le commerce à travers un nouvel accord de partenariat.

Cette semaine, je vais conduire une délégation de la République du Kazakhstan à Bruxelles pour achever les négociations sur un nouvel accord de partenariat renforcé(APR), avec l'Union européenne. En résultat de plus de deux décennies d'approfondissement des relations entre l'UE et le Kazakhstan, ce document servira à renforcer notre partenariat.

Le Kazakhstan borde la Russie et la Chine, mais l'UE est notre plus grand partenaire commercial. Plus de la moitié du total des échanges du Kazakhstan aujourd'hui, c'est avec l'UE  (soit $ 53,4 milliards de dollars l'année dernière et 28,4 milliards de dollars au premier semestre de cette année.

Plus de la moitié des investissements directs étrangers bruts, ou près de 100 milliards de dollars, est venu de pays de l'UE. Et les entreprises kazakhes investissent de plus en plus en Europe. En 2007, par exemple, KazMunayGas a acquis une participation majoritaire dans la société de raffinage roumain Rompetrol une valeur de 2,7 milliards de dollars et a continué à investir dans le développement de Rompetrol.

 De nouvelles voies de transport transcontinentaux donneront une puissante impulsion à notre coopération. Parmi celles-ci est le corridor de transport Europe de l'Ouest-ouest de la Chine, qui traverse le Kazakhstan et promet de réduire le temps de livraison entre l'Europe et la Chine de moitié par rapport au transport maritime. Le Kazakhstan est un participant au corridor de transport Europe-Caucase-Asie centrale de l'UE, ce qui favorise le même objectif.

 Les liens sociaux et culturels du Kazakhstan avec l'UE sont aussi forts et en expansion, en particulier dans l'éducation. Notre programme de bourses internationales Bolashak permet aux jeunes les plus talentueux du Kazakhstan  d'étudier dans les meilleures écoles du monde entier, et les universités européennes sont parmi les destinations les plus populaires. En 2010, le Kazakhstan a été l'un des premiers Etats post-soviétiques à rejoindre le processus de Bologne, qui harmonise et  rapproche les systèmes éducatifs avec l'objectif de créer un espace européen de l'enseignement supérieur.

L'accord renforcé que nous allons signer cette semaine permettra de renforcer ces liens déjà existants et en construire de nouvelles. Une section commerce et investissement modernisée, actualise l'accord en vue de l'adhésion du Kazakhstan à l'Organisation mondiale du commerce ainsi que notre appartenance à l'Union économique eurasienne, qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain.

Le secteur de l'énergie est un domaine important de la coopération entre le Kazakhstan et l'Europe. Le Kazakhstan est le troisième plus grand fournisseur non-OPEP d'énergie de l'UE, derrière la Russie et la Norvège. La coopération dans ce domaine va augmenter à l'avenir,  du fait de la participation des entreprises européennes à l'exploration du champ pétrolier de Kashagan, le plus grand dans la mer Caspienne.

Le Kazakhstan diversifie également son économie et a adopté de nouvelles politiques vertes. Nous avons fixé un objectif ambitieux de produire 50% de notre énergie à partir de sources renouvelables d'ici à 2050, contre 1% aujourd'hui. Pour attirer et d'explorer les meilleurs modèles et des solutions dans ce domaine, nous organisons l'EXPO 2017 sur le thème de  " La future énergie". Nous espérons voir les entreprises européennes parmi les principaux participants à cette exposition.

Le nouveau APR s'étend au-delà du commerce, des investissements et de l'énergie, englobant 29 secteurs différents. La coopération dans les domaines de l'innovation, de la science, de l'éducation et de la compétitivité sont à des rangs particulièrement élevés sur notre agenda commun.

L' APR amélioré tiendra également mieux compte des menaces communes pour la sécurité. Depuis 2013, le Kazakhstan a coopéré avec l'UE dans le cadre du Dialogue Asie centrale-UE de haut niveau sur la sécurité, dont la stabilité de l'Afghanistan est un sujet de préoccupation particulier. Le Kazakhstan continue d'étendre son aide au développement en Afghanistan. Nous avons fourni des bourses pour de 1000 étudiants afghans reçoivent une éducation civile au Kazakhstan de 2010 à 2019, nous avons également soutenu l'amélioration de la coordination des efforts internationaux dans ce pays.

L'Asie centrale se trouve sur les lignes de front dans la lutte contre l'extrémisme religieux. Pour faire face à sa nouvelle vague, représentée par les goûts de l'Etat islamique, les membres clés de la communauté internationale ont besoin pour surmonter leurs différences et trouver un terrain commun d'agir. En tant que pays stable où les gens de différentes ethnies et religions vivent en accord, le Kazakhstan pourrait contribuer à ce processus.

En effet, c'est en fin de compte par le dialogue et la coopération que nous pouvons espérer résoudre les problèmes mondiaux, et non pas par des sanctions croissantes, qui ne fonctionneront pas, mais vont miner la croissance économique plus largement. C'est notre message à l'Occident et à la Russie dans la situation actuelle d'escalade des sanctions dans le cadre du conflit en Ukraine.

Une Ukraine paisible, stable et prospère, bons amis et partenaires avec la Russie et l'Europe est dans l'intérêt de tout le monde, pas que des seuls Ukrainiens. C'est un objectif réalisable et nous sommes prêts à contribuer à en faire une réalité.

Le renforcement de l'APR n'est pas le seul instrument de promotion de notre coopération avec Bruxelles. Le Kazakhstan a également renforcé les relations bilatérales avec plusieurs membres de l'UE récemment. Au cours des six dernières années, nous avons signé des accords stratégiques de partenariat avec la France, l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni et la Hongrie. En 2012, le Kazakhstan a signé un accord historique avec l'Allemagne sur l'exploration de terres rares du Kazakhstan et d'autres matières premières, entre autres grands accords.

Nous sommes en train d'assouplir les restrictions en matière de visas avec les pays européens pour faciliter la croissance des échanges entre nos peuples. Cette année, nous avons aboli le besoin de visa pour les citoyens de la France, d'Allemagne, d'Italie, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de plusieurs autres pays non européens, y compris les États-Unis. La libre circulation des personnes est essentielle afin de renforcer le partenariat réel.

L'année dernière a marqué le 20e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre le Kazakhstan et l'Union européenne. Au cours de cette période, notre pays est devenu un partenaire important pour l'Europe, l'Asie centrale et au-delà. La signature du nouvel APR  à Bruxelles ouvrira un nouveau chapitre dans les relations entre le Kazakhstan et l'UE
Discours de Noursoultan Nazarbaïev, Présidentde la République du Kazakhstan, le 7 octobre 2014

lundi 13 octobre 2014

C'est officiel: la Chine est désormais la plus grande puissance mondiale

 

Ça y est, c’est officiel: la Chine vient de dépasser les Etats-Unis pour devenir la plus grande économie du monde, a calculé le Fonds Monétaire International (FMI). Il s’est appuyé sur la comparaison des pouvoirs d’achat des deux pays.
 
En effet, les structures de prix varient d’un pays à l’autre et les taux de change sont volatiles ; une chemise n’a pas le même prix à Shanghai qu’à San Francisco. Pour contourner ce problème, le FMI calcule le PIB des deux pays en termes d’échanges de marché et en termes de pouvoir d’achat, et c’est sur la base de cette dernière méthode que la Chine vient de devenir la plus grande puissance du monde.
 
Au printemps de cette année, l’International Comparison Program (ICP), une institution qui dépend de la Banque Mondiale, avait déjà établi que 2014 serait l’année où la Chine deviendrait la puissance N°1 du monde. En 2005, l‘ICP avait calculé que l'économie chinoise ne représentait que 43% de l’économie des États-Unis, soit moins de la moitié. Mais comme l’agence a changé de méthodologie et que l’économie chinoise a crû bien plus rapidement que prévu, en 2011, les recherches ont établi qu’elle représentait 87% de l’économie des Etats-Unis. Le FMI estime que l'économie chinoise va encore croître de 24% entre 2011 et 2014, alors que celle des États-Unis ne se développera que de 7,6% au cours de la même période, donc l’agence de statistiques en avait déduit que la Chine pourrait dépasser les Etats-Unis dès cette année pour devenir la plus grande économie du monde.
 
Ainsi, à la fin 2014, la Chine représentera 16,48% du PIB du monde ajusté en termes de pouvoir d’achat (ou 17.632 milliards de dollars), contre 16,28% pour les Etats Unis (ou 17.416 milliards de dollars). Et le FMI s’attend à ce qu’elle gagne encore 20% d’ici 2019.
 
Mais il faudra encore beaucoup de temps avant que la valeur de marché brute de la Chine rattrape celle des Etats Unis. Par cette mesure, les Américains devancent encore les Chinois de 6 500 milliards de dollars.
 
La contribution que les pays émergents apportent au PIB du monde a dépassé celle des économies avancées en 2007, et désormais, la part des revenus mondiaux qu’ils produisent représente 57%. Entre 2007 et 2014, les pays en développement ont connu une croissance 9 fois supérieure à celle des pays développés. « Assez extraordinaire », commente Chris Giles du Financial Times.
 
Par Audrey Duperron le 09/10/2014 sur www.express.be

mardi 30 septembre 2014

Vers une réforme du conseil de sécurité de l'ONU ?

Le 21 septembre à New York, a été lancé la 69e session de l'Assemblée générale des Nations Unies. L'événement était prévu depuis longtemps. Mais à la lumière des tensions croissantes entre les principaux acteurs sur la scène mondiale, on attend de lui plus que d'habitude. Peut-être le dialogue au niveau mondial permettra t-il de désamorcer la situation ?

L'Organisation des Nations Unies est bien sûr, une plate-forme universelle pour les négociations. Sa contribution à l'établissement de la paix dans le monde et à la résolution des problèmes mondiaux est difficile à estimer. Mais comment est-elle efficace aujourd'hui ? Cette question fait grincer des dents. Dans les murs de l'Organisation des Nations Unies on parle de la nécessité d'une réforme depuis les deux dernières décennies. Un groupe de travail est dédié à cette question, mais rien ne change. Le monde d'aujourd'hui n'est plus ce qu'il était après la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'ONU a été créée. Les différends territoriaux et les conflits ethniques, le printemps arabe et ses conséquences, la guerre en Syrie pas encore finie, les bombardements en Ukraine, les Etats vivant dans un état de guerre permanent, le Moyen-Orient, l'Afghanistan et l'Irak, et enfin un terrorisme mondial toujours existant, et cette liste de questions pressantes à l'ordre du jour de l'ONU, n'est pas une exhaustive.
 
Consacré dans la Charte des objectifs de maintien de la paix et la sécurité internationales, le développement de relations amicales entre deux pays semblent maintenant de plus en plus difficilement possible. L'ONU est de plus en plus le centre de batailles verbales, plutôt qu'une plate-forme pour le dialogue. Au centre de toutes les attention, se trouve le Conseil de sécurité, principal organe politique des Nations Unies. Ses décisions, contrairement aux résolutions de l'Assemblée générale portent un caractère obligatoire. Mais elles sont prises par un nombre limité de privilégiés. Parmi les membres permanents avec droit de veto, il n'y a que cinq pays : les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France. Dix autres membres non permanents sont élus pour un mandat de 2 ans.

La dernière réforme du Conseil de sécurité date de 1963. A cette époque, le nombre de membres non permanents a augmenté de six à dix. Depuis lors, tous se sont seulement cantonnés à parler de plans de réforme. Le dernier, par ailleurs, prévoyait d'élargir la liste des membres permanents et non permanents et de changer le principe même de la formation du Conseil de sécurité et le droit de limiter l'utilisation du droit de veto. Jouissant de cette loi, les Etats sont officiellement prêts à partager le pouvoir de décider du sort du monde, mais ce n'est que formellement. En fait, les cinq membres permanents essaient de ne pas aborder ce sujet, bien que les Britanniques auraient pu avoir à le faire. Si le référendum en faveur de l'indépendance de l'Ecosse avait conduit à sa séparation d'avec le Royaume-Unis, il aurait été question de la légalité pour le Royaume-Uni de rester membre permanent au Conseil de sécurité.

Un autre problème est quels sont les critères pour recevoir de nouveaux membres, si un tel accord doit encore être réalisé. Quels sont le degré de participation dans les activités de maintien de la paix de l'organisation ou le volume des contributions en espèces ? Quid des critères géographiques ? À l'heure actuelle, dans la liste des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Afrique et l'Amérique latine ne sont pas représentées. L'Europe à deux sièges. D'autre part, convient-il d'étendre la liste des pays avec droit de veto ? Si ce n'est pas le cas, y a t-il un sens à une telle réforme ?

Il y a beaucoup de questions, et étant donné qu'elles affectent les intérêts mondiaux d'un grand nombre de pays, il est clair que tout accord rapide entre eux sera laborieux. Dans l'intervalle, il est nécessaire d'éliminer autant que possible les défauts. Par exemple, plus de 60 États membres de l'Organisation des Nations Unies, n'ont jamais été membres du Conseil de sécurité de leur histoire. Parmi eux se trouve le Kazakhstan, qui prétend au siège de membre non permanent au Conseil de sécurité pour les années 2017-2018. C'est un jeune Etat, mais il est clair qu'il est politiquement mûr pour ce genre de responsabilité. Au cours des dernières années, le Kazakhstan a présenté une voix plus forte dans l'arène internationale, et toujours dans un contexte positif.
 
Après l'effondrement de l'Union soviétique, cette république d'Asie centrale, contrairement à d'autres pays de la CEI, a réussi à éviter les conflits ethniques. En plus d'avoir su préserver son peuple sur son territoire, le Kazakhstan a fait beaucoup pour la paix à l'étranger. En premier lieu, il a volontairement renoncé aux armes nucléaires laissées sur son territoire après l'effondrement de l'URSS. Au milieu de la crise financière, le Kazakhstan a surmonté avec succès la tempête des marchés, mais aussi pris l'initiative de répondre efficacement aux défis mondiaux de l'avenir, pas seulement de natures financières, en particulier avec ​​le projet GGlobal, plate-forme multi-usages pour le dialogue au sein de la communauté mondiale. Elle fonctionne avec succès depuis plusieurs années. Mais pour l'instant, seulement virtuellement. Astana a l'espoir qu'aura bientôt lieu, sous le format G-Global, une réunion des dirigeants de tous les pays du monde.

A lire également : Discours de Sergueï Lavrov à l'ONU le 27 septembre 2014

dimanche 28 septembre 2014

Affaire Aliyev, dénouement en attente

En Autriche, se poursuivent les audiences sur l'affaire de l'ancien haut fonctionnaire kazakh Rakhat Aliyev, qui le 12 septembre de cette année a refusé de participer à l’audition qui devait aboutir à son arrestation. La conséquence est que sa détention en est automatiquement prolongée de deux mois, ce qui a été confirmé par le représentant officiel de la Cour pénale du Land de Vienne, Christina Zaltsborn. Selon la loi autrichienne, si Aliyev est reconnu coupable, il encourt une peine de 20 ans de prison jusqu’à la réclusion à perpétuité. Vienne a conduit sa propre enquête sur les accusations contre Aliyev de meurtre de deux banquiers à Almaty, et les soupçons de blanchiment d'argent.
Aliyev, aujourd'hui connu sous le nom de Shoraz, a une longue histoire. Son procès a eu lieu en 2007 à Astana, où il a été condamné par contumace à 40 ans d’emprisonnement pour que de multiples infractions : création d'une organisation criminelle, enlèvement et assassinat de personnes (les dirigeants de "Nurbank", Joldas Timraliyev et Aybar Hasenov), tentative pour s'emparer du pouvoir dans le pays, organisation de braquages, blanchiment d'argent et plus.

En 2007, Astana a tenté en vain de faire expulser Aliyev, qui a d'abord fui le Kazakhstan pour Vienne. Cependant, le tribunal fédéral en Autriche a refusé à deux reprises de l'extrader, et l’a libéré sous caution pour 1 million d'euros. Il a alors déménagé à Malte, où il a essayé d'obtenir la citoyenneté.

Cependant, Vienne a décidé de poursuivre son enquête sur l'enlèvement et l’assassinat des banquiers de la "Nurbank", J.Timraliyev et A.Hasenov. Un grand nombre de preuves accablantes contre Aliyev ont été déposée par le Kazakhstan.

Apparemment, pour éviter d'être extradé au Kazakhstan, Aliyev a décidé de se rendre à la justice autrichienne cet été. En outre, les avocats d’Aliyev ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils ont suffisamment de preuves attestant de l'innocence de leur client. Mais il semble que la justice autrichienne ne le pense pas, car sinon, elle n’aurait pas autorisé son arrestation, ni même de la prolonger.

Depuis l’arrestation d’Aliyev, les enquêteurs autrichiens ont exhorté leurs collègues kazakhs à ne pas interférer dans l'enquête. Ils ont demandé tous les documents de la partie kazakhe, afin de vérifier de manière indépendante les preuves de culpabilité de l'arrêté. Par ailleurs, les interrogatoires des témoins et des personnes qui sont liés l'affaire, se sont tenus par vidéoconférence, la procureure ne s'est jamais déplacé au Kazakhstan.

Une des raisons pour lesquelles Vienne a refusé d'aider les procureurs kazakhs réside dans la possibilité d’implications politiques de l'affaire Aliyev. Il a été déclaré à maintes reprises que la justice de son pays le poursuit à cause de son désaccord avec la politique du gouvernement actuel.

Cependant au Kazakhstan, les partis politiques et leurs dirigeants sont en désaccord avec cette version. Sur cette question, ils adhèrent à une position commune qui est qu’Aliyev est coupable des accusations portées contre lui. En particulier, en ce qui concerne la corruption et la tentative de prise de contrôle hostile.

En outre, il a été mis en avant l'implication d’Aliyev dans l'assassinat en février 2006, d'un éminent membre de l’opposition kazakhstanaise, Altinbek Sarsenbayev. Au printemps 2013, l’assassin, Rustam Ibragimov, a été reconnu coupable d'assassinat et condamné à 20 années d’emprisonnement. Il a reconnu que son commanditaire était Aliyev. En janvier 2014, le bureau du Procureur du Kazakhstan a engagé des poursuites pénales afin de vérifier l’implication de ce dernier dans l'organisation de l'assassinat.

Et si, le bureau de la procureure autrichienne n’avance pas sur le dossier de l’assassinat de Sarsenbayev, il prend en considération très méticuleusement l’affaire des meurtres de la  "Nurbank". En outre, selon le procureur Bettina Wallner, la découverte des corps des banquiers (dont on était à la recherche depuis quelques années) est un signe de la complicité d’Aliyev dans ce crime. Le bureau du procureur en Autriche est plus enclin vers la version présentée par le Kazakhstan sur les accusations d’assassinat, d’extorsion, de voies de fait graves et de la privation de liberté par la force. Le juge qui a vérifié la légalité de la détention estime également que «la chaîne de preuves est suffisante» pour constituer un soupçon raisonnable. En fait, c'est la raison pour laquelle Aliyev et ses deux complices présumés ont été arrêtés.

En outre, le témoignage de l'amour d’Aliyev pour les attaques et les tentatives de transfert forcé de la propriété d'autrui pour une bouchée de pain (y compris sous la torture) est plus que suffisant. Dans la version de base de l'enquête, les responsables de la "Nurbank" ont été tués pour avoir refusé d’officialiser la participation d’Aliyev à l’actionnariat de la banque. Et il n'est pas surprenant que le bureau du procureur autrichien n'ait pas nié la possibilité de l’implication de ce dernier dans ces crimes et poursuive sa propre enquête, très approfondie et impartiale.

Il y a une chose plus importante. Dans la liste des charges qui ont été déposées du côté kazakh, apparaît le blanchiment d'argent, crime contre lequel le monde entier se bat activement. Et aujourd'hui, la chance est que le Service fédéral de surveillance financière et son programme opérationnel "Egmont" (système d'échange d'informations opérationnelles entre les intelligences financières de différents pays), donne la possibilité de suivre les mouvements de trésorerie dont l’origine est douteuse et de les placer sous le contrôle d’un réseau international de renseignement, en leison avec les justices de différents pays.

S’il est reconnu coupable ( et cela ne fait guère de doute, il ne manque qu’à savoir combien de temps), Aliyev purgera sa peine en Autriche. Apparemment, c'était la condition de « reddition volontaire » de l'ex-ambassadeur. Cependant, il n’est pas exclu qu'il soit amené à retourner dans sa patrie, si bien sûr, Vienne confirme que toutes les preuves recueillies par les procureurs kazakhs contre Aliyev, font foi.

Hong Kong : les manifestations prennent de l'ampleur

 
La situation se tend à Hong Kong. Les manifestants prodémocratie étaient massés dimanche devant le siège du gouvernement local, déterminés comme jamais à obtenir de Pékin davantage de libertés politiques grâce à une campagne de désobéissance civile de plus en plus tendue.
 
Après une semaine de manifestations animées par les étudiants en grève pour dénoncer la décision de Pékin de limiter la portée du suffrage universel, Occupy Central, l’organisation prodémocratie la plus en vue, a décidé de se jeter officiellement dans la bataille.
 
Environ 1.500 personnes étaient rassemblées dimanche devant les bâtiments qui abritent le siège du gouvernement et du conseil législatif de Hong Kong. Samedi soir, ils étaient d’après les estimations de l’AFP plus de 10.000. Nombre de manifestants avaient quitté les lieux en promettant de revenir après une douche et quelques heures de sommeil, mais la police a empêché des centaines de personnes de gagner la zone dimanche, suscitant la colère des participants.
 
La député prodémocratie Claudia Mo a déclaré que cinq personnes avaient été arrêtées, dont trois de ses collègues au conseil législatif, pour avoir tenté d’apporter des haut-parleurs. La police avait indiqué auparavant que 74 personnes avaient été arrêtées.
 
Dans la nuit, les militants prodémocratie s’étaient heurtés aux policiers antiémeutes armés de boucliers. Une majorité de manifestants portaient des ponchos en plastique et s’étaient enveloppé le visage de film alimentaire. D’autres arboraient des lunettes de protection de peur que la police ne fasse usage de gaz au poivre pour les disperser comme elle l’a déjà fait.
 
Depuis lundi, les étudiants de l’ancienne colonie britannique passée sous tutelle chinoise ont multiplié les manifestations, faisant même irruption vendredi au siège du gouvernement avant d’en être évacués par la police, parfois sans ménagement.
 
Sur www.lesechos.fr le 28/09/2014

vendredi 26 septembre 2014

Les BRICS ET l'OSC face à l'hégémonisme occidental

 
La Russie et la Chine se sont alliées et ont attiré des partisans dans leur camp dans le but de défendre les intérêts des Etats qui ne font pas partie des coalitions et des unions occidentales. Moscou et Pékin étaient d’ailleurs les initiateurs de l’OCS et des BRICS. Dans ces organisations, les membres ne dépendent pas les uns des autres, et leur coopération est tout à fait réelle.
 
Les États-Unis et l'Europe cherchent à instaurer leur contrôle sur tous les marchés, que cela soient des marchés financiers, des marchés d’écoulement des marchandises, et des marchés du travail. Grâce à ce contrôle, les pays occidentaux arrivent à tirer un bénéfice maximal pour eux-mêmes. Ils utilisent pour y parvenir la pression politique, en spéculant les principes de la démocratie et des droits de l’Homme. Et tous les moyens sont bons pour que les pays occidentaux y parviennent : le contrôle ou les manipulations. Si certains capitulent face à une telle pression, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et l’alliance Brésil-Russie-Inde-Chine Afrique du Sud (BRICS) ne veulent pas capituler.   « L’objectif des BRICS et de l’OCS est de renforcer l’influence des pays-membres de ces organisation sur l’arène internationale en contrepoids à la politique hégémonique de l’Europe et des Etats-Unis », explique Nikolaï Mironov, directeur général de l’Institut des projets régionaux prioritaires. « En se rendant compte de cela, les pays se réunissent pour garantir leurs intérêts et le respect des règles du jeu, notamment en ce qui concerne la concurrence globale. Les relations entre les pays qui font partie des BRICS ou de l'OCS ne portent pas de caractère politique, à la différence des unions construites entre les pays européens. Nous menons des transactions commerciales, nous interagissons les uns avec les autres, mais nous ne réalisons jamais ensemble des missions politiques. De ce point de vue, ces alliances sont beaucoup plus utiles pour la Russie ».   Du point de vue géographique, l’OCS et les BRICS représentent près de la moitié de la planète. « Les BRICS, c’est la concentration de l'Orient global face à l’Occident global, car cette union inclut des pays de quatre continents », commente Gleb Ivachentsov, directeur adjoint du Centre d'études russe de l'APEC à l'Académie russe de l'économie nationale. « Quant à l’Organisation de coopération de Shanghai, c’est une percée sur le territoire de l’Asie, qui s’étend du Nord au Sud. Outre ses six membres, l’OCS inclut aussi des pays-observateurs – l’Inde, le Pakistan, la Mongolie et l’Iran. Il n’est pas exclu que ces pays puissent également rejoindre l’organisation à l’avenir. Ainsi, l’OCS aura la forme d’un arc sur le continent asiatique, regroupant la plus large partie de l’humanité ».   Craignant le renforcement de l’OCS et des BRICS, les Etats-Unis sont en train de promouvoir un pacte commercial transatlantique qui devrait réunir l’Amérique et l’Europe au sein d’un seul marché libre. Mais cela risque de porter atteinte aux producteurs européens. On voit donc clairement qui va contrôler ce marché « libre ». Un autre projet des États-Unis - un accord commercial transpacifique, a pour objectif de rendre l’Asie dépendante de l’Amérique. Ces tentatives des Etats-Unis ne sont pas très bien vues par d’autres acteurs mondiaux. On peut donc affirmer avec assurance que les organisations comme l'OCS et BRICS auront une longue vie.   Par Schvetlana Kholodnova sur La voix de la Russie le 26/09/2014

Des dizaines de morts dans des affrontements au Xinjiang

Les médias d'Etat chinois ont indiqué, tard hier soir, que de très violents affrontements avaient opposé, cinq jours plus tôt, les forces de l'ordre à des séparatistes ouïghours dans le centre de la province du Xinjiang, située à l'extrême ouest de la Chine. Selon ces comptes-rendus, étroitement contrôlés par Pékin, des hommes emmenés par "un extrémiste religieux", nommé Mamat Turson, auraient organisé une série d'attentats à la bombe dans le comté de Luntai, à la lisière nord du désert de Taklamakan, où vit une importante minorité musulmane et turcophone. Des marchés, des postes de police et un magasin auraient été ainsi visés dans des attaques qui auraient fait six morts. Les forces de police auraient ensuite réussi à tuer 40 "terroristes" au cours d'un violent affrontement qui aurait fait 4 morts dans leurs rangs. Radio Free Asia, qui a contacté des témoins sur place, a indiqué que les affrontements auraient éclatés à la suite d'une manifestation contre les évictions forcées menées par le gouvernement. Mais, faute de média indépendant dans la zone, l'origine des troubles reste difficile à identifier. Ces violences sont les dernières en date d'une série d'affrontements survenus dans la région, entre les forces de l'ordre et des séparatistes ouïghours, qui ont considérablement radicalisé leurs actions, ces derniers mois, afin d'obtenir la création d'un « Turkestan oriental » au Xinjiang.
 
Sur www.lesechos.fr le 26/09/2014