samedi 26 juillet 2014

Syrie: plus de 140 morts dans les combats entre armée et jihadistes

Plus de 140 personnes, en majorité des combattants, ont péri dans des heurts opposant depuis jeudi l'armée syrienne aux jihadistes de l'Etat islamique (EI) dans le nord du pays. A Raqa, les islamistes ont tué au moins 50 soldats, tombés dans un guet-apens puis, pour la plupart, décapités.

Le groupe radical de l'EI a lancé des attaques concomitantes dans les provinces de Raqa (nord), de Hassaka (nord-est) et d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui fournit le bilan des victimes. L'OSDH s'appuie sur des sources civiles, médicales et militaires.

Il s'agit de la première confrontation de cette ampleur entre l'EI et le régime syrien, qui se battent tous deux contre les rebelles luttant depuis trois ans pour renverser le président Bachar al-Assad.

Au moins 144 personnes ont péri lors de ces affrontements, notamment à Hassaka et Raqa où les jihadistes ont lancé des attaques suicide contre des régiments, des brigades et un siège du parti Baas. Dans ce bilan figurent au moins 52 jihadistes, 80 soldats et 12 membres du parti Baas, le parti de Bachar al-Assad, selon l'OSDH.

D'autre part, la Jordanie a abattu vendredi un drone qui survolait le gouvernorat de Mafraq, près de la frontière avec la Syrie, a annoncé un responsable de sécurité.

"Il s'agissait d'une violation de l'espace aérien jordanien. La Jordanie prendra des mesures (...) une fois ce drone identifié", a ajouté ce responsable. Selon lui, le drone survolait une zone proche du camp de Zaatari, qui héberge environ 100'000 réfugiés syriens.

Amman est par ailleurs accusé par Damas de soutenir les rebelles qui combattent le régime, mais a toujours démenti.

 

Sur www.romandie.com le 26/07/2014




Ce courrier électronique ne contient aucun virus ou logiciel malveillant parce que la protection Antivirus avast! est active.


mercredi 9 juillet 2014

Précisions sur le dossier Aliyev

Un oligarque kazakhstanais, fugitif et ancien haut fonctionnaire de haut rang a été arrêté à Vienne sur un mandat des procureurs délivré le 19 mai de cette année. La communauté européenne est déterminée à faire face au fugitif viennois et enfin mettre un terme à cette histoire scandaleuse.
 
En effet, l'histoire est peu reluisante. Pour le comprendre, essayons de prendre du recul. Donc, imaginons que dans votre pays arrive un criminel recherché par un autre Etat. Et, pas recherché pour un vol banal, mais à son compte, il a un certain nombre de crimes graves, qui l'ont condamné a plus de 40 ans de prison. Parmi ceux-ci, enlèvement, meurtres, attaques terroristes et préparation d'un coup d'Etat.

Comment le pouvoir doit réagir ? Faire une extradition ou mener une enquête, n'est-ce pas ? Il y a, entre autres, la question de la sécurité nationale, car il est nécessaire de comprendre à qui on a affaire. Sans parler de l'image du pays qui a protégé le fugitif criminel.

Curieusement, dans le cas d'Aliyev aucun de ces scénario n'a initialement fonctionné. Les autorités autrichiennes ont refusé au Kazakhstan pendant plusieurs années, l'extradition de l'ex-officiel, et a mené l'enquête passivement, même si ce chantre de la liberté avait à cette époque suffisamment de charges contre lui.

Et pourtant, comme aime à dire les policiers, même si la corde ne s'enroule pas, il y aura quand même une fin. Aujourd'hui, Aliyev est détenu dans la prison de Josefstadt, qui est situé à côté de la cour criminelle de Vienne. Et en lui-même, ce fait est éloquent. Car pour placer en détention un homme si influents dans certains milieux, capable de recruter les meilleurs avocats, il y avait certainement des preuves importantes de sa culpabilité. Et s'il était enfermé par erreur, cela pourrait coûter de nombreuses carrières. Par conséquent, les autorités autrichiennes ont commencé à agir quand l'Europe a lancé une vague de poursuites judiciaires contre les fugitifs oligarques et a façonné l'opinion publique. Par ailleurs, l'enquête est arrivée à la conclusion que la poursuite contre Aliyev devrait aboutir.

En termes juridiques, la mesure préventive contre l'oligarque est une arrestation en liaison avec  l'enquête sur des soupçons d'assassinat des dirigeants de la banque du Kazakhstan "Nurbank".

Aliyev, bien sûr, nie sa culpabilité et joue la carte déjà familière du réfugié politique et leader de l'opposition en dehors du système.

Cependant, il n'a aucune « crédibilité » dans l'histoire de l'opposition et il s'est lui-même appelé démocrate, seulement lorsque qu'il s'est échappé à la mère patrie. Avant ce moment, il était tout à fait satisfait avec son statut de fonctionnaire. Mais cela est sans importance, n'est-ce pas ? Le plus important est qu'Aliyev partage sincèrement des valeurs libérales, au moins publiquement. Et dans ce genre d'affaires, l'Europe sait faire preuve de tolérance.

La situation a changé aujourd'hui, car il s'avère que la position sociale et politique de certains politiciens en même temps oligarques fugitifs criminels, est dictée par un seul but, éviter la responsabilité pénale. Cela oblige l'ancien monde à avoir un regard plus critique à l'égard des réfugiés pleins de sacs d'argent.

En parlant d'Aliyev, la perspicacité de l'Europe a commencé après qu'il ait été impliqué dans une série de scandales et a attiré l'attention des autorités chargées de l'enquête. En 2013, il a même dû quitter Malte, où il a vécu pendant plusieurs années avec sa nouvelle famille alors que la police mène l'enquête activement sur ​​les allégations à l'encontre d'Aliyev, d'enlèvements de personnes et de torture. Un peu plus tôt, un tribunal local a arrêté le magnat dans sa propriété et à gelé ses compte, en le soupçonnant de blanchiment d'argent. Cette demande est venue par la voie de l'Allemagne, Aliyev s'était caché jusqu'en 2010.

La presse parle également d'un scandale sur les liens de l'actuel ministre de la justice de l'Autriche et Aliyev. Avant d'avoir cette position, le Ministre a travaillé comme avocat de la défense de l'oligarque pour défendre activement ses nombreux intérêts. Après il a rompu tout lien avec lui, mais les conséquences d'une telle coopération s'étendent jusqu'à aujourd'hui.

Et que dire de l'histoire du million perdu ? Imaginez qu'Aliyev, a légèrement oublié dans un casier de la banque Austria Creditanstalt AG, une grosse somme d'argent. Le nouveau locataire a trouvé plusieurs paquets de billets de 100 $ pour un total d'un million de dollars. « Il est difficile de comprendre comment une telle somme a été oubliée dans un coffre-fort » se demandait le public. Il est possible qu'il soit connecté avec le blanchiment d'argent.

Mais en faveur de qui Aliyev a oublié ce million ? A cette question, il n'y a pas de réponse, bien que le fait soit  bel et bien remarquable. Par ailleurs, cet argent est un moyen idéal pour corrompre. Si quelqu'un refuse de prendre un "dessous de table", le corrupteur peut toujours se référer à l'amnésie. Cependant, les méticuleux autrichiens ont redonné ce cash à Aliyev.

Cependant, ni l'argent, ni sa nouvelle image politique n'ont aidé le fugitif viennois. Suite à l'émission du mandat d'arrestation, il s'est rendu volontairement aux autorités de l'Autriche, au motif qu'il voulait coopérer avec l'enquête. En effet, toute tentative de fuite pourrait être considéré par les juges comme un aveu de culpabilité au procès à venir. Par conséquent, les avocats ont recommandé la reddition volontaire à la justice.
 
Il est à noter qu'en Autriche, il y a une pratique intéressante dans les cas très médiatisés. Il faut constamment prouver la validité de la détention des suspects. Un détail caractéristique est que la détention d'Aliyev a de nouveau été prolongée par la Cour de Vienne. Il s'agit d'un résultat normal, car en vertu des circonstances, la prison est le meilleur endroit pour lui. Et si l'on dit qu'Aliyev peut être libéré sous caution (en fait, dans le cas d'un assassinat, ceci est impossible), même si on veut nous convaincre qu'il est «tout joli, tout mignon », qu'il est accusé à tort et qu'il est venu volontairement à la police, le parquet autrichien a rendu ses conclusions pour ce qui concerne cet individu.

Et aujourd'hui, peut être qu'Aliyev souhaite être heureux et se cacher, mais il ne le peut pas. La prochaine audience de vérification des accusations et des motifs d'arrestation se tiendra en juillet. Mais globalement, il risque d'avoir une peine d'au moins 20 ans de prison ferme.

A ce jour, la date de parution de l'acte d'accusation et le temps nécessaire au Président de la Cour pour se tenir informer de l'affaire, ne sont pas clairs. Nous savons seulement que le processus sera publique et très probablement ne sera pas commencé avant 2015.