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vendredi 19 octobre 2018

Les investisseurs chinois créent des remous à Sihanoukville

Avec plus de vingt milliards de dollars investis au Cambodge sur près de vingt ans, le gouvernement chinois s'intéresse depuis de nombreuses années au pays dans le cadre de sa stratégie de mondialisation, par le biais des sociétés d'État chinoises (SOE) qui s'installent à Sihanoukville ou à Phnom Penh. Une présence chinoise qui, si elle a contribué à édifier société cambodgienne, est aussi source de nombreuses tensions et d'injustices pour les Khmers. Alors que les investissements chinois au Cambodge doivent se poursuivre avec encore sept milliards de dollars alloués, l'éditorialiste Luke Hunt espère un nouveau virage.

L'arrivée au Cambodge d'une foule de développeurs, de financiers, de restaurateurs, de joueurs ou encore d'ouvriers du bâtiment, dans la vague des investissements chinois dans le pays, semble jeter un froid sur la patience des Cambodgiens. Même la presse cambodgienne officielle, toujours docile envers le gouvernement cambodgien, a relevé le problème. Les médias locaux titrent souvent sur le « mauvais comportement des Chinois », en particulier à Sihanoukville, dans le sud du pays, où les sociétés d'État chinoises (SOE) ont beaucoup investi. Les plages et les forêts tropicales y sont façonnées par les affaires et des propriétés s'y installent, inabordables pour la population locale. Des témoignages affirment par ailleurs que des Cambodgiens ne peuvent accéder à leur propre littoral et que certains groupes chinois cherchent les proies faciles pour forcer les propriétaires à vendre leurs maisons.

Récemment, un casino chinois a ainsi refusé de payer les gains d'un Cambodgien sous prétexte qu'il était Khmer. De même, un mystérieux incendie a démarré juste après que le propriétaire d'un magasin avait refusé une proposition d'achat. Par ailleurs, quatre Chinois ont été arrêtés après avoir prêté 14 500 dollars à un couple endetté. Leurs victimes ont joué et perdu, avant d'être détenues dans l'appartement d'un casino jusqu'à ce que leurs proches remboursent la somme. De telles affaires sont courantes : de janvier à juin 2018, les ressortissants chinois étaient largement en tête des détenus étrangers selon les statistiques de la police locale, avec 275 arrestations. La montée de la criminalité a provoqué l'indignation des Khmers et forcé le gouvernement à lancer une police spéciale pour remédier au problème, en particulier sur la côte sud.


Mondialisation à la chinoise

La stratégie de mondialisation chinoise, qui soutient les intérêts de la Chine à l'international via les sociétés d'État chinoises, a commencé en 1999. Cette politique s'est affermie en 2001 avec l'admission de la Chine au sein de l'Organisation mondiale du commerce. Elle a continué de prospérer grâce aux « Nouvelles routes de la soie » (Belt and road initiative – BRI), annoncées en 2013. Sur le plan stratégique, le Cambodge a toujours été en ligne de mire. Phnom Penh constituait ainsi, pour le gouvernement chinois, l'occasion d'un site intermédiaire diplomatique, ouvrant l'accès aux voies commerciales et permettant une présence militaire dans le golfe de Thaïlande. Après une guerre de plus de trente ans, le Cambodge avait absolument besoin de ressources et de reconstruction. Sur près de vingt ans, la Chine a donc envoyé plus de vingt milliards de dollars d'aides, de prêts et d'investissements dans le pays, tout en soutenant indéfectiblement le premier ministre Hun Sen, qui avait contrarié les investisseurs occidentaux sur le plan des Droits de l'Homme. Selon les statistiques officielles du gouvernement cambodgien, près de 210 000 Chinois vivent au Cambodge, un chiffre qui a plus que doublé en seulement un an. Parmi eux, 78 000 Chinois vivent à Sihanoukville, dont seulement 20 000 ont un permis de travail. L'arrivée des touristes chinois a également augmenté de 72,6 % par rapport à l'année dernière. Au cours des sept premiers mois de cette année, 1,1 million d'entre eux ont été enregistrés, et ils devraient être près de 2,5 millions d'ici 2020 – pour une population de seulement 15 millions de Cambodgiens. Beaucoup d'entre eux restent dans le pays.

Pour mettre les choses en perspective, selon un recensement de 1921, 165 485 ressortissants britanniques vivaient alors dans l'Inde coloniale, pour une population de 251,32 millions d'Indiens. Au Cambodge, ce phénomène a tendance à chasser les touristes et les expatriés occidentaux, au détriment des Khmers qui ont construit leurs affaires autour de leurs besoins. Dans le domaine du tourisme, les agences chinoises sont accusées d'avoir corrompu l'économie à Bali et en Thaïlande en monopolisant les touristes chinois. Le Cambodge fait face à des problèmes similaires dans les domaines du tourisme et du bâtiment, alors que les villes se transforment à vue d'œil. Des gratte-ciel chinois peuvent ainsi être construits au rythme d'un étage par jour. Des ouvriers chinois sont recrutés pour les travaux comme la maçonnerie. La plupart des logements construits sont vides et très coûteux, forçant les agences immobilières à se tourner vers les touristes chinois. Comme le confiait récemment un Khmer, alors que des centaines d'ouvriers en bleu de travail sortaient d'un site de construction après une journée de travail : « Moi aussi, je pourrais faire ce travail. Pourquoi m'en empêchent-ils ? » Pour les autorités cambodgiennes, c'est une situation embarrassante. Les promesses électorales récentes portaient justement sur une plus grande prospérité et sur le libre-échange avec la Chine. En ouvrant le Cambodge à la Chine, Hun Sen a également obtenu le soutien politique de Pékin, qui a naturellement salué le nouveau premier ministre après qu'il a remporté la totalité des 125 sièges du Parlement lors des élections de juillet. Une victoire qui a été rendue possible par l'interdiction du seul parti d'opposition capable de défier le Parti du peuple cambodgien. Mais les bénéfices de cette abondance chinoise ont été minimes, tandis que les inégalités n'ont fait que grandir, creusant le fossé entre d'un côté les classes aisées et les milieux politiques et de l'autre, le reste de la population qui ne peut que subir la situation.


Montée des tensions

Le Cambodge avait déjà vu arriver un flux d'étrangers et de capitaux auparavant. Les Nations Unies, au début des années 1990, ont investi des milliards de dollars dans le cadre du maintien de la paix, sans compter l'arrivée des ONG occidentales qui a suivi peu après. Beaucoup a été fait : déminage, élections démocratiques, amélioration des infrastructures et du système de santé, eau potable et eaux usées… Mais les travailleurs humanitaires occidentaux ont été souvent critiqués pour leurs salaires, leurs grosses voitures et leur comportement, trop souvent considéré comme méprisant envers les Khmers. Puis les Russes sont arrivés, achetant des îles et des propriétés sur la côte dans le cadre de contrats s'apparentant souvent au crime organisé, avant de repartir il y a quatre ans en pleine crise du rouble. Leur départ a laissé de nombreuses opportunités pour les SOE chinoises, qui ont pu racheter des biens immobiliers au rabais. Cette sinisation a créé des problèmes sur d'autres fronts. Comme dans beaucoup d'autres régions, cela fait plusieurs siècles que des Chinois viennent vivre dans le pays. Ils se sont adaptés. Ils ont appris la langue et se sont mariés avec des Cambodgiens, et ils ont beaucoup apporté à la société cambodgienne. Mais avec la montée des tensions, ils craignent d'être accusés des mêmes torts que ceux que l'on reproche aux nouveaux arrivants chinois. Près de sept milliards de dollars ont encore été alloués pour les investissements chinois au Cambodge. Mais les investisseurs de la puissance chinoise, des rues de Sihanoukville aux coulisses du pouvoir de Phnom Penh, devront changer de comportement s'ils veulent être accueillis favorablement.

Par Luke Hunt, journaliste et éditorialiste pour l'agence de presse Ucanews.
Publié sur www.eglasie.mepasie.org le 13/10/2018

dimanche 23 septembre 2018

Asie Du Sud-Est et Tech : Route De La Soie 2.0


Tribune de Sylvain Joandel, General Manager de FABERNOVEL à Singapour. Après 9 années à Shanghai, Sylvain a décidé récemment de s’installer à Singapour.
Fer de lance de l’innovation en Asie du Sud-Est, Singapour est le véritable épicentre économique d’une région que j’observe avec une certaine fascination depuis quelques années déjà. La ville-état est sans doute le premier témoin d’une TECHtonique des plaques qui est en train de s’opérer silencieusement entre les « usual suspects » de l’Internet mondial (Google, Facebook et Amazon) et les géants chinois Alibaba et Tencent, bien trop souvent méconnus de notre monde occidental.
Bien loin de la guerre commerciale opposant actuellement les États-Unis et la Chine, on retrouve pourtant ces mêmes protagonistes sur des enjeux d’un autre ordre que les taxes douanières sur les machines à laver, l’acier et l’aluminium. Des enjeux de demain : l’Asie du Sud-Est et l’hégémonie de la Tech.

L’Asie du Sud-Est : berceau du prochain milliard de consommateurs
L’Asie du Sud-Est est un des marchés les plus dynamiques au monde, bien que sans doute, un des plus ignorés. Pourtant, si ce n’était qu’un seul et même pays il serait la 6ème économie mondiale et la 3ème plus peuplée avec 652 millions d’habitants (dont 60 % ont moins de 30 ans) pour une pénétration d’Internet de l’ordre de 53 %. Ces chiffres déjà flatteurs ne sont rien par rapport au potentiel de la région puisque les analystes prévoient une classe moyenne de 400 millions de personnes d’ici 2020 (le PIB par habitant a déjà progressé de +75 % en 10 ans) et 600 millions de smartphones d’ici 2025. Un rêve pour nos Goliath de l’Internet insatiables de croissance !

Un rêve partagé, des objectifs différents  
Dans cette nouvelle économie du « winner takes all » il semble évident que l’Asie du Sud-Est permettrait à Google, Facebook et Amazon d’asseoir leur domination mondiale en conquérant ce marché qui leur résiste encore.
Tandis que pour la Chine, il est tout simplement temps de sortir de son pré carré et de conquérir le monde. Pour ce faire, elle a décidé de commencer par ses voisins, chez lesquels elle retrouve de nombreuses similitudes : une démographie hétérogène (classes sociales disparates, diversité des langues et dialectes, pluralité culturelle et religieuse), un Internet trop souvent capricieux, des infrastructures logistiques parfois archaïques, une faible pénétration des cartes bancaires, des magasins sans équipements de paiement et un saut technologique généralisé du PC au profit du smartphone. Tout autant de facteurs qui créent des usages et des attentes uniques sur lesquels la Chine souhaite faire levier afin de conquérir l’Asie du Sud-Est.
Pendant ce temps, plusieurs plateformes américaines insistent et trébuchent avec leur approche globale… Uber a officiellement quitté la région le 7 mai 2018 et Amazon, qui annonçait en juillet 2017 le plus grand lancement jamais réalisé de son programme Prime Now, n’arrive toujours pas à faire sa place. Pas étonnant lorsque l’on sait qu’il aura fallu plus de 3 ans à Uber pour mettre en place le paiement en espèces et qu’Amazon ne propose toujours pas le paiement en liquide à la livraison dans une région où plus de la moitié de la population ne dispose pas de compte bancaire.

Quels sont les fronts de cette bataille numérique ?
Quant au marché des moteurs de recherche il semble que la messe est dite avec un Google omniprésent (~90 % de part de marché) mais les usages changent dans la mesure où les consommateurs se dirigent de plus en plus sur les réseaux sociaux et les places de marché pour s’informer sur les produits et services des marques (deux verticales où Google a toujours peiné à s’imposer).
Niveau plateformes sociales, l’univers de Mark Zuckerberg (Facebook / Instagram / Messenger / WhatsApp) est bien installé dans le top 5 des plateformes en Asie du Sud-Est, néanmoins de nombreux acteurs comme WeChat de Tencent en Malaisie, Line en Thaïlande ou encore Snow au Vietnam se glissent dans le top 3 dans des pays où il reste encore de nombreuses parts de marché à conquérir.
Le choc frontal se situe sur le e-commerce, la mobilité et les moyens de paiement, pour lesquels la Chine a déjà placé ses pions sur l’échiquier régional car dominés par des acteurs locaux.

Un jeu d’alliances et d’acquisitions
Le marché du e-commerce en Asie du Sud-Est est dominé par Lazada et Shopee (groupe SEA). Ce premier est détenu par Alibaba qui vient de réinjecter 2 milliards de dollars pour accélérer et le second est contrôlé à 40 % par Tencent. Les deux acteurs ont également renforcé leur présence en Indonésie (plus gros marché de la zone: 261 millions d’habitants) puisque Alibaba a investi 1 milliard dans Tokopedia et que JD.com (société chinoise du portefeuille Tencent, investie par Google récemment) opère sa plateforme localement. Étonnamment, Amazon est aux abonnés absents et concentre ses efforts sur Singapour mais sans vraiment y briller.
Depuis que Uber a cédé ses opérations au singapourien Grab, ce dernier partage le marché de la mobilité en Asie du Sud-Est avec l’indonésien Go-Jek. Grab est contrôlé par Softbank (un des premiers investisseurs d’Alibaba) et Didi (le Uber chinois) tandis que Tencent et Google ont, quant à eux, investi dans Go-Jek.
Enfin sur les moyens de paiement, les portefeuilles électroniques fleurissent sur toutes les plateformes de la région (Lazada wallet, Shopee wallet, GrabPay) et Alibaba renforce la présence d’Alipay par des investissements en Thaïlande (Ascend Money), aux Philippines (Mynt) tandis que Tencent a annoncé que la Malaisie sera le premier pays (hors Chine) où il déploiera sa solution WeChat Pay.

D’une hégémonie régionale à la conquête du monde.
Xi Jinping annonçait en 2013 son projet « One Belt, One Road », cette nouvelle route de la soie symbole du retour de la Chine parmi les supergrands. Il semblerait que ces champions du numérique empruntent les routes tracées par l’amiral Zheng He au XVème siècle entre la Chine, l’Asie du Sud-Est, l’Inde, (investissements d’Alibaba dans BigBasket et de Tencent dans Flipkart et Ola) vers l’Afrique que les Chinois ont déjà su apprivoiser. Ces itinéraires commerciaux avaient permis de véhiculer les courants de pensée, les inventions, et diffuseront demain la Tech chinoise.

Sur www.forbes.com le 19/09/2018

Réponse navale chinoise aux USA


Les relations entre la Chine et les États-Unis ne cessent de se dégrader. Après l'annonce jeudi de Washington d'avoir sanctionné Pékin pour sa coopération militaire avec Moscou, le ministère chinois de la Défense vient d'annuler la visite du commandant de sa marine aux États-Unis.

La Chine a annulé la visite de son commandant de la marine aux États-Unis, en réponse aux sanctions imposées par Washington contre Pékin pour sa coopération militaire avec la Russie, a déclaré le ministère chinois de la Défense, cité par la chaîne Russia Today (RT).
« La partie chinoise a pris la décision de rappeler immédiatement le vice-amiral et actuel commandant de la marine de l'Armée populaire de libération de Chine, Shen Jinlong, qui participait au 23e symposium international Seapower et prévoyait de faire une visite aux États-Unis », a déclaré le ministère.
Samedi également, le ministère chinois des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur américain à Pékin Terry Branstad pour lui remettre une protestation solennelle et sévère à propos des sanctions américaines contre les achats d'armes russes par la Chine.
Le bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) du département américain du Trésor a ajouté à sa liste noire le Département de développement des équipements, organisme chinois qui supervise les technologies militaires, ainsi que son directeur, Li Shangfu, pour avoir passé des « transactions importantes » avec Rosoboronexport, le principal exportateur russe d'armements.
L'armée chinoise a acheté à la Russie, début 2018, des avions de combat Soukhoï Su-35 et des missiles sol-air S-400. Washington n'a aucun droit de se mêler des relations « normales » entre deux États souverains, a martelé le ministère chinois de la Défense, par la voix du porte-parole Wu Qian.
Pékin s'était déjà dit « indigné » vendredi par ces sanctions et a appelé les États-Unis à les retirer, faute de quoi ils devront en « payer les conséquences ». « Ce geste des États-Unis nuit sérieusement aux relations entre les deux pays et leurs armées », avait déclaré Geng Shuang, porte-parole de la diplomatie chinoise.
Ce nouveau bras de fer sino-américain intervient alors que les deux pays sont déjà aux prises avec une guerre commerciale et s'affrontent à coups de droits de douane sur leurs exportations mutuelles.
Sur www.parstoday.com le 23/09/2018

vendredi 25 janvier 2013

Mise en garde inédite de Pékin à Pyongyang en cas de nouvel essai nucléaire

La Chine n'"hésitera pas" à réduire son aide à la Corée du Nord si Pyongyang procède à un nouvel essai nucléaire, a prévenu, vendredi 25 janvier, un organe officiel de presse chinois, dans une rare mise en garde à l'égard de son imprévisible voisin et allié.

 
"Si la Corée du Nord se livre à de nouveaux essais nucléaires, la Chine n'hésitera pas à réduire son aide" au régime de Kim Jong-un, écrit le Global Times dans un éditorial, soulignant que Pékin fait face à un "dilemme" devant la situation dans la péninsule coréenne. "Il semble que la Corée du Nord n'apprécie pas les efforts de la Chine. Elle critique la Chine sans la nommer explicitement", poursuit l'éditorial du quotidien en anglais, au lendemain de l'annonce choc par Pyongyang de son intention de procéder à un nouvel essai nucléaire "de haut niveau", en réplique aux sanctions élargies de l'Organisation des Nations unies (ONU) décidées mardi.

Le journal cite ainsi une déclaration nord-coréenne évoquant "ces grands pays (...) qui abandonnent sans hésitation jusqu'aux principes les plus élémentaires, sous l'influence de l'arbitraire américain", une allusion transparente à la Chine, qui a voté les sanctions contre son allié à l'ONU.

Cette polémique feutrée entre Pékin et Pyongyang par voie de presse est largement inédite. Assortie de la menace d'une réduction de son aide, elle traduit aussi la lassitude et une forme d'impuissance de la part de la Chine à influer sur son allié et ses ambitions nucléaires, relèvent les analystes. "Laissons donc la Corée du Nord à sa 'colère'", poursuit le journal, pour qui "la Chine doit réduire ses attentes quant aux effets de ses stratégies envers la péninsule", car "on s'éloigne davantage de l'objectif de (sa) dénucléarisation" et "il n'y a plus moyen pour nous de rechercher un équilibre diplomatique" entre Pyongyang, Séoul, Tokyo et Washington.

"Laissons donc les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud râler à propos de la Chine", ajoute dans la foulée le journal, qui prévient que si Washington, Séoul et Tokyo s'engagent vers des "sanctions extrêmes" contre Pyongyang, la Chine s'y opposera "résolument", car "nous devons préserver tout notre intérêt national au lieu de celui d'une quelconque des parties".
 
Exsangue, la Corée du Nord, où a sévi une famine qui a fait des centaines de milliers de morts au milieu des années 1990, ne survit économiquement que grâce au soutien chinois et à l'aide alimentaire internationale. Pékin "souhaite une péninsule stable", mais "ce ne sera pas la fin du monde si des troubles y surviennent", et cela "doit constituer le socle de notre position", ajoute encore le journal.

Le Global Times, dont les version anglaise et chinoise de l'éditorial sont identiques, est un quotidien du groupe du Quotidien du peuple, l'organe central du Parti communiste chinois (PCC), qui défend généralement des vues très nationalistes sur l'étranger et résolument réformistes sur les affaires intérieures. Ses éditoriaux, au ton plus libre que les commentaires officiels, reflètent un point de vue autorisé par tout ou partie de la direction chinoise.

Jeudi, dans une déclaration beaucoup plus lénifiante, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, avait émis le souhait que "toutes les parties concernées gardent leur calme, restent mesurées dans leurs propos et leurs actions". Un nouvel essai nucléaire nord-coréen serait le troisième, après ceux de 2006 et de 2009 qui répondaient déjà à l'époque à des sanctions votées à l'ONU en réaction à des tirs de fusée.

Le 25/01/2013 sur www.lemonde.fr

samedi 19 janvier 2013

Le Japon et le Kazakhstan ont lancé une joint-venture pour développer d'un site minier de terres rares

Le Japon et le Kazakhstan ont lancé une joint-venture (JV) pour le développement d’un site minier de terres rares dans la république d'Asie centrale, selon un rapport de RBC.

L'usine qui sera réalisée à Stepnogorsk par Kazatomprom et Sumitomo, produira annuellement jusqu'à 1,5 tonnes de terres rares, rapporte NHK.

Les experts du marché disent qu'une telle démarche permettra au Japon de réduire considérablement sa dépendance aux matières premières en provenance de Chine. Ils soulignent que ces dernières années, Pékin commence à réduire sa présence sur le marché international des terres rares en faveur des consommateurs nationaux.

Dans son discours d'ouverture, le Directeur général de Sumitomo Torah Firihata a indiqué que grâce à l'ouverture de ce site, une nouvelle étape dans le développement des intérêts des Etats et des entreprises des deux pays sera franchie.

L'entreprise produira à Stepnogorsk plusieurs sortes de terres rares, dont le dysprosium, qui trouve un large éventail d'applications dans les industries de haute technologie.

mercredi 16 janvier 2013

Chine : les investissements étrangers en baisse

La crise ralentit les flux de capitaux à destination de la Chine, qui reste cependant la première destination des investissements dans le monde.

La Chine perdrait-elle de son attrait? Les investissements directs étrangers à destination de l'Empire du milieu ont reculé, pour la première fois en trois ans, l'an dernier, avec 111,7 milliards de dollars placés en 2012, contre 116 milliards l'année précédente, soit 3,7% de moins. La baisse s'est même accélérée en décembre avec 4,5% d'investissements directs en moins, par rapport à la même période en 2011.

La République populaire n'a cependant pas complètement perdu son pouvoir d'attraction puisqu'elle reste la première destination des investissements dans le monde. En revanche, la crise qui touche plusieurs parties du globe met les entreprises sous tension. Les flux de capitaux en provenance de l'Europe ont ainsi baissé 3,8%, à 6,1 milliards de dollars, et ceux venant d'Asie de 4,8%. Avec 95,7 milliards de dollars, le continent asiatique demeure pourtant le premier investisseur étranger en Chine. Les États-Unis ont investi, de leur côté, 4,5% de plus qu'en 2011.

La Chine n'entend pas se fermer au monde. «Nous encourageons toujours activement l'investissement étranger», a ainsi tenu à rappeler Shen Danyang, porte-parole du Ministère du Commerce, qui publiait ces chiffres mercredi.

Dans le secteur financier notamment, Pékin cherche à attirer davantage d'acteurs étrangers. «Je pense que nous pouvons décupler le montant autorisé investi par les étrangers sur la Bourse chinoise», a ainsi déclaré lundi Guo Shuqing, directeur de la China Securities Regulatory Commission (CSRC), gendarme des marchés chinois.

Les investisseurs institutionnels étrangers, appelés dans le jargon des affaires QFII (Qualified Foreign Institutional Investor), seuls autorisés à investir sur le marché boursier, en actions, obligations et dépôts bancaires, sont aujourd'hui limités à 80 milliards de dollars. Un plafond déjà relevé en juin de 50 milliards de dollars, tandis qu'en juillet dernier, la CSRC relevait la limite de participation des sociétés étrangères dans les entreprises chinoises cotées de 20% à 30%. L'assouplissement de la réglementation vise à préserver l'intérêt des multinationales pour la Chine, alors que Pékin entend maintenir son taux de croissance, entre autres, grâce à l'investissement.

Les entreprises chinoises, de leur côté, intensifient leurs liens avec le reste du monde. Elles ont investi 77 milliards de dollars hors de leurs frontières en 2012. Un chiffre en hausse de près de 29%.

Le 16/01/2013 par Julie Desné sur www.lefigaro.fr
 

lundi 14 janvier 2013

Une pollution inédite empoisonne l'air de Pékin

 
En 2012, les particules nocives auraient fait plus de 8600 morts rien que dans les quatre plus grandes villes chinoises.
Un indice 755… sur une échelle qui ne va que jusqu'à 500! La pollution a atteint un nouveau niveau record ce week-end à Pékin, selon les mesures de l'ambassade américaine. Comme l'écrit le New York Times, toute la capitale ressemblait au «coin fumeur d'un lounge d'aéroport». Elle était plongée dans un épais brouillard lourdement chargé en particules fines, très dangereuses pour la santé.
Les autorités ont recommandé aux enfants ainsi qu'aux personnes vulnérables de rester chez eux et les activités de plein air ont été déconseillées pour tous. Ce nuage nocif pourrait stagner jusqu'en milieu de semaine. Cette fois-ci, même les mesures officielles ont rendu compte de la gravité de la situation. Le Bureau des mesures environnementales de Pékin a reconnu que l'indice a atteint la valeur maximale de 500. Du jamais vu. Les mesures ont atteint des niveaux 45 fois supérieurs aux seuils définis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les autorités de Pékin ont précisé que la densité de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5) - celles qui pénètrent le plus profondément dans les poumons - était «supérieure en de nombreux endroits à 700 microgrammes par mètre cube». Il a même atteint 900 en certains lieux. Selon l'OMS, le taux recommandé est de 20 à 25…

Charbon et pollution automobile

Le sujet fait la une du Web en Chine. Les internautes parlent d'une atmosphère apocalyptique, inimaginable. Ils racontent qu'ils calfeutrent portes et fenêtres. Et parlent d'une nouvelle ruée sur les masques respiratoires, notamment sur le géant de la vente en ligne Taobao. Les plus aisés achètent de coûteux purificateurs d'air. La classe moyenne s'insurge contre la dégradation de son environnement et les «mensonges» des autorités. Une fronde qui a obligé Pékin à divulguer les mesures des particules PM 2,5 depuis le début de cette année, alors qu'elle se contentait jusqu'ici des particules PM 10.
Les autorités ont aussi annoncé que la diffusion de ces mesures allait être étendue aux 74 plus grosses villes de Chine. Auparavant, le sujet avait été l'occasion d'un bras de fer entre Pékin et Washington, les dirigeants chinois accusant l'ambassade américaine de publier des données «alarmistes» et dangereuses pour la stabilité sociale. En cause, la consommation de charbon qui a doublé en dix ans, selon Greenpeace Chine. Si les usines les plus polluantes ont été sorties de la capitale, il en subsiste des centaines dans la province environnante du Hebei. Autre source du problème, les voitures, dont le nombre peut grossir de 800.000 par an dans la capitale. Une étude menée par l'Université de Pékin et Greenpeace estime que 8600 personnes ont été tuées prématurément en 2012 par ces particules nocives, dans les seules villes de Pékin, Shanghaï, Canton et Xian. Cette pollution aurait aussi coûté à ces quatre cités 1 milliard de dollars.
Par Arnaud de la Grange le 14/01/2013 sur www.lefigaro.fr

mercredi 5 décembre 2012

Des choux chinois sur Mars ?

Quatre sortes de légumes ont poussé dans un "dispositif d'écosystème artificiel", un espace censé permettre aux astronautes de générer leurs propres réserves d'air, d'eau et de nourriture. 
 
Les astronautes chinois seront un jour en mesure de cultiver des légumes sur Mars et sur la Lune, après la réussite d'une expérience scientifique préliminaire à Pékin, a rapporté la presse officielle. Quatre sortes de légumes ont poussé dans un "dispositif d'écosystème artificiel", un espace de 300 mètres cubes censé permettre aux astronautes de générer leurs propres réserves d'air, d'eau et de nourriture lors de leurs missions hors de l'atmosphère, a précisé lundi l'agence Chine nouvelle. 
 
Ce système, qui fait appel à des plantes et à des algues, "est destiné à être utilisé dans des bases extra-terrestres sur la Lune ou sur Mars", a précisé l'agence de presse d'Etat. Cette expérience a en effet permis la "récolte de légumes frais pour des repas". 
 
Course vers la lune
 
La Chine est engagée dans une course vers la Lune, où elle rêve d'être le premier pays asiatique à poser le pied. Dans le cadre de ce programme nommé "Chang'e", elle a déjà lancé avec succès deux sondes lunaires, en 2007 et 2010. Elle avance également à grandes enjambées dans un programme pour se doter d'une station orbitale permanente.
 
Yang Liwei, premier Chinois à avoir volé dans l'espace en 2003, a émis le souhait le mois dernier que le Parti communiste chinois, au pouvoir en Chine depuis 1949, ouvre une antenne dans la future station spatiale : "Si nous ouvrons une section du parti dans l'espace, ça sera aussi la plus haute du monde", a-t-il déclaré, cité par Chine Nouvelle.
 
Sur  http://lci.tf1.fr le 04/12/2012
 

jeudi 11 octobre 2012

La Chine ne vous fait plus d’ombre sur le marché du solaire

Vous savez ce qu'il se passe lorsque nos économies ralentissent ? On cherche des boucs émissaires. C'est tout l'objet de la multiplication des plaintes déposées à l'OMC ces deux dernières années. La multiplication des attaques permet d'espérer un changement de notre situation. Or actuellement un adversaire est tout désigné pour revêtir le costume de bouc émissaire numéro un, la Chine.

Après les pneus, les turbines éoliennes et les terres rares, c'est au tour des panneaux photovoltaïques d'être dans le viseur des fonctionnaires de l'institution suisse.

Les subventions de la Chine à son économie, on ne peut pas vraiment appeler ça un scoop. Mais cette politique a commencé sérieusement à inquiéter lorsque des manifestations se sont multipliées dans les pays développés pour les dénoncer. L'année dernière, une série de faillites retentissantes a servi de déclencheur. Solyndra, Evergreen, SpectraWatt, ECD aux Etats-Unis, Solon, Solar Millennium et Q-Cells en Europe, sont désormais présentées comme les victimes des manipulations chinoises. C'est pourquoi les Etats-Unis, en premier lieu, ont décidé de réagir.

Cette semaine, le Département du commerce américain a confirmé qu'après 11 mois d'enquête, les Etats-Unis étaient victimes d'un dumping chinois (vente à perte). Cette décision ouvre la porte, selon les règles de l'OMC, à la mise en place de droits anti-dumping et des droits compensateurs sur ces produits. Après les Américains, c'est l'Union européenne qui pourrait leur emboîter le pas. La mise en place de taxes aux importations pourrait gravement affecter les producteurs chinois.

Ces décisions vont probablement amorcer un véritable rééquilibrage du marché du solaire dans le monde. Alors que le secteur chinois devrait ralentir, c'est peut-être au tour des Occidentaux de récupérer le fruit de leurs investissements. Mais seules quelques compagnies en profiteront.

Suivez le guide !

Les Etats-Unis montrent les dents

L'attitude chinoise était tolérée jusqu'à ce que ses pratiques de subvention ne commencent à affecter la croissance américaine et surtout un des secteurs qui a longtemps été présenté comme un important vivier d'emplois.

En mars dernier, les Etats-Unis ont ainsi mis en place des taxes de 2,9% à 4,73% sur les importations des trois principaux fabricants chinois. Devant être confirmées par le ministère du Commerce en octobre, ces taxes avaient dans un premier temps été bien reçues par les constructeurs chinois visés. Estimaient-ils bien s'en sortir compte tenu de la situation ? Une étude de Bloomberg avait révélé que la China Development Bank versait pas moins de 43,2 milliards de dollars à 12 compagnies chinoises d'énergie solaire depuis 2010. Elles ne s'en sortaient pas si mal.

Mais cette semaine, la Chine a blêmi devant la confirmation du ministère. Pékin a exprimé son "vif mécontentement", alors que le ministère du Commerce a confirmé mercredi dernier la volonté de l'Etat d'imposer des taxes comprises désormais entre 14,78% et 15,97%, soit bien plus élevées que les premiers taux fixés en mars. L'US International Trade Commission devrait en novembre officialiser les taxes aux importations.

La Chine n'a pas de marge de manœuvre

On a rapidement parlé de guerre commerciale entre les deux partenaires. Le terme reste exagéré. Au mieux pourrait-on parler d'escarmouche, même si le climat électoraliste actuellement aux Etats-Unis a tendance à exacerber les tensions. A mon avis, il est peut probable de voir la Chine prendre des mesures sérieuses de représailles contre l'Amérique.

Car l'empire du Milieu a bien plus à perdre à réduire son commerce avec les Etats-Unis que ces derniers. Rappelez-vous, si la Chine représente 0,5% du PIB américain, les Etats-Unis représentent 8.3% du PIB chinois. Plutôt, je m'attends à une consolidation du secteur du solaire en Chine. Car sans l'effet des subventions, de nombreux acteurs chinois sont en mauvaises postures financières. Li Junfeng, ancien directeur de la section Energie et Politique Climatique au sein de la National Development and Reform Commission, avait révélé cette année que les deux-tiers des producteurs de panneaux solaires chinois doutaient pour le futur de leur activité.

D'ailleurs la consolidation du secteur chinois est d'autant plus probable que l'Europe est en train de réfléchir à la mise en place de mesures similaires.

L'Union européenne pourrait achever le travail

Comme aux Etats-Unis, ce sont les industriels qui ont tiré les premiers. Le groupe EU ProSun, qui regroupe les industriels du secteur du solaire en Europe, a saisi à deux reprises la Commission européenne pour dénoncer le dumping des firmes chinoises.

Des mesures similaires à celles prises aux Etats-Unis auraient un impact encore plus fort. Un tiers de la production de panneaux solaires en Chine va en direction de l'Europe. Surtout, Vieux Continent fait partie avec les Etats-Unis du plus grand marché solaire du monde. La perte d'un marché représentant 27 milliards de dollars (en 2011) serait catastrophique pour les producteurs chinois. Pourtant, c'est ce vers quoi se dirige la Commission européenne.

A quoi faut-il s'attendre ?

Une consolidation du secteur en Chine devrait permettre aux acteurs américains et européens d'accroître leurs mages à nouveaux. Pourtant, tous les acteurs américains et européens n'en profiteront pas, seuls ceux ne dépendant pas des importations chinoises de composants.

Une compagnie comme First Solar est donc en bonne position pour profiter de l'essor du marché américain. Sur le secteur européen, une compagnie française est en train de développer des technologies haut de gamme pour profiter de l'élan du marché du solaire. Une meilleure protection du marché profiterait à cette petite valeur que je surveille de près.

Par Florent Detroy sur http://edito-matieres-premieres.fr le 11/10/2012

lundi 8 octobre 2012

La Chine achète les réserves d'or de la Corée du Nord

Le FMI a récemment rapporté que de nombreux pays continuaient à diversifier leurs réserves de devises en acquérant de l'or au cours du mois de juillet, certains d'entre eux de manière significative.

Les réserves d'or de la Corée du Sud ont augmenté de 16 tonnes, soit de 30%.
La banque centrale du Paraguay est la dernière en date à avoir commencé à investir sur l'or. Ses réserves d'or ont augmenté, passant de quelques milliers d'onces à plus de 8 tonnes.

La Corée du Nord a exporté plus de 2 tonnes de son or vers la Chine afin d'en tirer quelques 100 millions de dollars. Même entre les régimes de Kim Il-sung et Kim Jong-il, le pays avait refusé de se débarrasser de ses précieuses réserves d'or.

Selon Chosun Media, 'un organisme mystérieux connu sous le nom de Room 39, qui serait chargé de la gestion de la fortune de Kim Jung-un, avec l'aide des forces armées du pays, se serait lancé dans des opérations d'exportation d'or'. La Corée du Nord vendrait non seulement l'or qu'elle a produit depuis décembre l'an dernier, lorsque Kim Jung-un monta au pouvoir, mais également l'or présent dans les réserves nationales du pays et l'or acheté à son peuple'.

C'est là une preuve de la situation désespérée dans laquelle se trouve le régime Nord-Coréen et une indication que la Chine continue encore d'élargir les réserves d'or de sa banque centrale.

Les données publiées sur le site internet du FMI montrent que les actifs en or du Kazakhstan ont augmenté de 1,4 tonne pour atteindre 104,4 tonnes le mois dernier, que les réserves d'or de la Turquie ont augmenté de 6,6 tonnes pour passer à 295,5 tonnes, et que celles de l'Ukraine ont augmenté de 1,9 tonne pour atteindre 34,8 tonnes.

Les réserves d'or de la République Tchèque auraient quant à elles chuté de 0,4 tonne pour atteindre 11,8 tonnes.

Au cours de la première moitié de 2012, les banques centrales du monde ont acheté 254,2 tonnes d'or, et leurs achats devraient dépasser les 500 tonnes sur l'année, selon le Conseil Mondial de l'Or basé à Londres.

Il semblerait donc que la tendance des banques centrales à diversifier leurs réserves de devises avec l'acquisition d'or suive son cours.

Cette tendance a de grandes chances de se poursuivre étant donné la très faible étendue des allocations que possèdent les banques des nations créditrices sur l'or.

Le Paraguay compte parmi les plus récents acheteurs d'or – et de nombreuses autres banques centrales devraient suivre son exemple au cours de ces prochains mois.
Mark O'Byrne / Goldcore le 8 octobre sur www.24hgold.com

mardi 25 septembre 2012

Mer de Chine : la guerre menace

Le 10 septembre, répondant à la décision de rachat des îles Senkaku à leur propriétaire privé par le gouvernement japonais, le ministère chinois des affaires étrangères a publié un communiqué en forme d'ultimatum faisant porter à Tokyo la responsabilité de "toutes les conséquences qui pourront s'ensuivre". Pékin rappelle que la Chine n'acceptera plus d'être "intimidée" et défendra le territoire "sacré" de la patrie. Le risque est désormais de voir le piège d'un engrenage incontrôlable se refermer en mer de Chine.
 
Condamnées à agir face à une opinion publique chauffée à blanc, les autorités chinoises ont dépêché une dizaine de bâtiments de surveillance et levé le moratoire sur la pêche dans la zone revendiquée par Pékin. Des centaines de bateaux pourraient se diriger vers les eaux territoriales japonaises, dans une exploitation des moyens civils au service d'un objectif militaire, selon les principes de la stratégie chinoise qui prône une "guerre sans limite". D'ores et déjà, les menaces de rétorsions économiques et de boycottage des produits japonais ont été utilisées sur Internet ou dans la presse chinoise. On se souvient qu'en 2010 la Chine avait utilisé l'arme du contrôle des exportations des terres rares - vitales pour l'industrie nippone de haute technologie - pour faire pression sur Tokyo alors que les tensions s'accumulaient en mer de Chine orientale.
 
Dans le même temps, des manifestations violentes accompagnées de pillages, autorisées, si ce n'est organisées par les autorités chinoises, se sont produites sur le territoire. Les biens et les personnes originaires de l'Archipel sont menacés et de grandes entreprises japonaises parlent à nouveau de quitter un territoire chinois où l'instabilité et les risques deviendraient trop élevés.
 
Conséquence immédiate, la Bourse de Shanghaï s'est effondrée et certains, en Chine, commencent à redouter les effets sur la croissance de cette stratégie de la tension. Si la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Japon, l'Archipel contrôle des technologies vitales pour l'économie chinoise et demeure l'un des principaux investisseurs étrangers en Chine devant les Etats-Unis et l'Union européenne.
 
Les tensions autour de l'archipel des Senkaku-Diaoyu en mer de Chine orientale, administré par le Japon mais revendiqué par Pékin depuis 1971, ne sont pas isolées. Elles s'inscrivent dans un triple phénomène de manipulation des sentiments nationalistes en Chine depuis le milieu des années 1990, d'émergence décomplexée d'une puissance chinoise qui a semblé triomphé seule de la crise de 2008, mais aussi de développement d'un sentiment paradoxal de fragilité du régime chinois confronté à des tensions économiques, sociales et politiques. Ce sentiment de fragilité est encore accru par les incertitudes de la transition politique que le 18e congrès du Parti communiste devrait entériner au mois d'octobre.
 
Le nationalisme, qui contribue à la légitimité du Parti, a pour principal objet le Japon, ennemi d'hier, puissance rivale aujourd'hui, allié des Etats-Unis et catalyseur de toutes les frustrations d'une puissance chinoise qui cherche à s'imposer dans sa zone. Au lendemain du 36e anniversaire de la mort de Mao, le premier ministre, Wen Jiabao, rappelait - à nouveau - le "siècle d'humiliation " que la Chine a traversé il y a peu, nourrissant un peu plus un sentiment de revanche très présent dans la population. "L'éducation patriotique" et sa dimension antijaponaise ont pris une part croissante dans la jeunesse et ont accompagné la reprise en main idéologique qui a suivi les événements de Tiananmen dans les années 1990. Alors que des réformes politiques graduelles apparaissent comme la seule stratégie viable de survie à long terme du régime, la crainte d'une "évolution pacifique" qui viendrait limiter l'influence des réseaux qui contrôlent le pouvoir chinois pousse au contraire au repli idéologique et à l'exploitation des sentiments nationalistes les plus exacerbés.
 
De leur côté, depuis 2008, les Etats-Unis ont été très touchés par la crise et Pékin a cru avoir le champ libre en Asie pour "saisir les opportunités" et imposer son leadership de puissance "émergente" face à une puissance "en déclin".
 
Les avancées de Pékin en mer de Chine depuis 2009, la constante mise en avant des "intérêts vitaux" - dont la mer de Chine semble faire partie - que le régime doit être prêt à défendre, y compris par la force, témoignent de cette assurance nouvelle du régime chinois en Asie.
 
Dans ce contexte, la stratégie de réengagement des Etats-Unis dans la zone, confirmée par le secrétaire d'Etat américain Leon Panetta, à l'occasion du dialogue Shangri-La qui s'est tenu à Singapour en juin, constitue pour la Chine un autre motif de déception et de frustration. La tentation est grande à Pékin, alors que les Etats-Unis entrent dans la dernière phase de leur période électorale, et que la relation avec la Chine constitue aussi un enjeu de la rivalité entre le président Barack Obama et Mitt Romney, de tester la réalité de cette volonté de réengagement de la puissance américaine en Asie.
Mais dans le même temps, en dépit de cette assurance nouvelle, le pouvoir chinois est conscient de ses faiblesses et de ses divisions. L'affaire Bo Xilai a révélé la corruption profonde du système. Signe de ce très grand sentiment d'incertitude, la "disparition" du vice-président Xi Jinping, pendant plus de deux semaines, a donné lieu, sur Internet, aux spéculations les plus folles.
 
Longtemps facteur de satisfaction pour le régime, le contexte économique est plus incertain alors que les effets de la crise mondiale se font sentir sur une économie très dépendante des exportations. Le rééquilibrage de la croissance est un échec. La consommation intérieure ne représente que 35 % du PIB, dix points de moins qu'en 2000, et l'indice Gini, indicateur des inégalités, est l'un des plus élevés au monde. Signe inquiétant pour le régime, comme à l'époque des Boxers lorsque la dynastie des Qing finissante tentait de manipuler le mécontentement populaire contre les étrangers, comme en 1919 lorsque le mouvement patriotique s'élevait contre une puissance japonaise à qui le traité de Versailles avait attribué les possessions allemandes du Shandong, certains des slogans utilisés dans les manifestations aujourd'hui dénoncent la corruption et l'inefficacité du pouvoir en place.
 
C'est dans ce contexte que, depuis 2009, les incidents et les provocations se multiplient en mer de Chine, face au Japon, mais aussi face aux Philippines, au Vietnam ou à l'Indonésie et même face aux Etats-Unis. Alors qu'en Asie du Sud-Est la Chine pouvait apparaître comme le moteur d'une régionalisation économique réussie, la multiplication des incidents sur mer, le caractère de moins en moins "pacifique" de l'émergence de la puissance chinoise la font apparaître aujourd'hui comme une menace fédérant dans une même inquiétude la quasi-totalité de l'Asie du Pacifique à l'océan Indien.
 
Face à cette menace, accrue par l'opacité du système politique chinois et les interrogations sur le rôle des éléments les plus radicaux - militaires ou civils - dans les prises de décision, la volonté de "retour vers l'Asie" des Etats-Unis a été très appréciée dans la région. Loin de la fin de l'histoire, ce sont des rapports de force proches de ceux de la guerre froide ou de l'Europe à la veille de la première guerre mondiale qui se mettent en place en Asie.
 
Aux Philippines, au Vietnam, des manifestations antichinoises sont organisées à chaque nouvelle crise, et Hanoï et Washington jettent les bases d'une coopération militaire. Au Japon, on veut croire aux déclarations de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton en 2010 plaçant l'archipel des Senkaku dans le périmètre couvert par l'accord de défense unissant Tokyo et Washington.
 
Dans la région, le développement des capacités militaires s'accélère. Alors que la Chine exhibe son nouveau porte-avions, le Vietnam achète des sous-marins à la Russie et les Etats-Unis annoncent l'élargissement de leur système de défense antimissile en Asie. Face à Pékin, Washington est confronté à un dilemme difficile à résoudre. Jouer l'apaisement et rester en marge serait donner carte blanche à un régime chinois qui ne raisonne qu'en termes de jeux à somme nulle. Ce retrait, en minant la confiance des alliés et partenaires des Etats-Unis, aurait des effets déstabilisateurs et pourrait précipiter une crise plus grave encore. A l'inverse, le jeu des alliances pourrait déclencher un conflit majeur dans la région.
 
D'ores et déjà, certains analystes en Chine tentent d'appeler les Etats-Unis "à la raison" et de persuader Tokyo de la fragilité de l'alliance de défense nippo-américaine. Il n'est pas certain que l'Europe ait pris la mesure de ces défis cruciaux dans une région qui voit transiter une part majeure du commerce mondial et concentre trois puissances nucléaires, sans compter les Etats-Unis et la Russie. Dans le contexte d'une crise économique, la tentation de la réduction des budgets de la défense est grande. Celle du retrait aussi. Pourtant, en dépit de l'éloignement géographique, les préoccupations des autres puissances asiatiques doivent être prises en compte face à une Chine dont les orientations stratégiques inquiètent. Dans un monde aussi globalisé, la montée des tensions en Asie aura des conséquences considérables sur nos propres équilibres et nos propres choix.
 
Spécialiste des relations internationales et des questions stratégiques en Asie, Valérie Niquet est depuis 2010 responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique. Elle est également membre de l'Académie des sciences d'outre-mer et rédactrice en chef de la revue "Monde chinois-Nouvelle Asie". On lui doit une traduction critique en français de "Deux commentaires de Sun Zi" (Economica, 1994). Parmi ses nombreux articles et ouvrages, "Chine-Japon : l'affrontement" a été publié en 2006 chez Perrin.
 
Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la FRS sur www.lemonde.fr le 24/09/2012

dimanche 9 septembre 2012

La Chine et la Russie tirent le signal d'alarme

VLADIVOSTOK, Russie (Reuters) - La Chine et la Russie ont tiré samedi le signal d'alarme sur l'état de l'économie mondiale et exhorté les pays membres de l'Apec, réunis au sommet ce week-end à Vladivostok (Russie), à se protéger en renforçant des liens économiques au niveau régional.
Le président Hu Jintao a déclaré que Pékin ferait tout son possible pour renforcer les liens de coopération entre les 21 Etats membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique et relancer son économie afin d'améliorer les chances d'une embellie de l'économie mondiale.
Son homologue russe a dit qu'il fallait abattre les barrières douanières en ouvrant les travaux du sommet, organisé sur l'île Rousski, relié à Vladivostok par un nouveau pont spectaculaire symbolisant le virage vers l'Asie d'une Russie prenant ses distances avec une Europe se débattant dans la crise de la dette.
"Il est important de bâtir des ponts et non des murs. Nous devons continuer à nous battre pour une plus forte intégration", a déclaré Vladimir Poutine à ses pairs de l'Apec, assis au bord d'une table ronde donnant sur le pont suspendu, le plus grand de ce type au monde et qui a coûté un milliard de dollars.
"La reprise économique générale marque le pas. Nous ne pourrons surmonter les tendances négatives qu'en augmentant le volume des biens et des services et en renforçant les flux de capitaux", a-t-il dit.
Avant le sommet, Hu avait déclaré à des hommes d'affaires que l'économie mondiale était entravée par "des facteurs déstabilisants et des incertitudes", ajoutant que la crise de 2008-2009 était loin d'être terminée. La Chine, avait-il promis, jouera son rôle en consolidant la reprise.
"L'économie mondiale se redresse aujourd'hui doucement et des facteurs de déstabilisation et des incertitudes persistent. L'impact sous-jacent de la crise financière internationale est loin d'être terminé", avait-il dit.
VIRAGE VERS L'ASIE
"Nous travaillerons pour maintenir l'équilibre entre une croissance robuste s'ajustant aux structures économiques et une gestion des attentes en matière d'inflation. Nous relancerons la demande intérieure et maintiendrons une croissance régulière et robuste ainsi qu'une stabilité des prix de base".
Hu Jintao avait également annoncé un plan de relance des dépenses publiques de 157 milliards de dollars visant à renforcer les infrastructures dans les secteurs de l'énergie, de l'agriculture, des chemins de fer et des routes.
Il avait aussi réaffirmé le soutien de la Chine à une plus forte libéralisation des échanges commerciaux.
"Nous devrions améliorer et explorer de nouveaux mécanismes pour des investissements et le financement en matière d'infrastructures et encourager la participation au développement d'infrastructures par divers acteurs", avait-il dit.
Vendredi, Vladimir Poutine avait déclaré que la Russie serait un fournisseur stable d'énergie et jouerait le rôle de portail vers l'Europe pour les pays asiatiques. Il a aussi promis de mettre en valeur le réseau de transports de la Fédération russe.
L'Apec, qui comprend aussi les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud, l'Indonésie et le Canada, regroupe les pays du pourtour du Pacifique "pesant" 40% de la population du monde, 54% de sa production économique et 44% des échanges commerciaux de la planète.
Les Etats-Unis sont représentés par Hillary Clinton, qui remplace le président Barack Obama, retenu à la convention démocrate de Charlotte (Caroline du Nord).
Prenant la parole devant des hommes d'affaires, la secrétaire d'Etat américaine a appelé à une libéralisation du commerce, affirmant qu"'une économie équilibrée et stable est un défi trop vaste et complexe pour être abordé par les pays de manière individuelle".
Le chef du gouvernement australien, Julia Gillard, a dû renoncer à la dernière minute à se rendre à Vladivostok en raison du décès de son père.
Le président russe boitait légèrement lorsqu'il a accueilli ses hôtes sur l'île Rousski. D'après ses collaborateurs, Vladimir Poutine s'est simplement déchiré un muscle, sans plus de précision si ce n'est pour dire qu'il menait "une vie très active".

Par Timothy Heritage sur http://tempsreel.nouvelobs.com le 09/09/2012
Avec Gleb Bryanski, Andrew Quinn et Douglas Busvine; Jean-Loup Fiévet pour le service français
 

vendredi 7 septembre 2012

Chine : vers un yuan convertible en or?



La Chine ne semble plus cacher son désir d’établir une convertibilité de sa devise en or. Le déclin régulier de l’excédent de sa balance de transactions courantes pourrait indiquer un premier pas vers l’introduction d’une devise soutenue par l’or, peut-être même bien plus tôt que les observateurs de marché ne pourraient le croire.

Des rumeurs insistantes ont récemment circulé sur le fait que le gouvernement Chinois aurait pour intention d’accumuler 6000 tonnes d’or supplémentaires au cours de ces prochaines années, bien que la véracité de cette information soit encore à prouver. Au vu de la récente accélération des achats d’or de la Chine, nous pouvons penser que le pays se prépare à établir un yuan soutenu par l’or comme alternative à un dollar en piteux état, voire peut-être l’instauration d’un nouveau système de paiement international hors dollars regroupant les principaux pays avec lesquels la Chine commerce.

Les dirigeants Chinois à Pékin, d’habitude d’un calme olympien, semblent désormais avoir perdu patience. Les importations d’or depuis Hong Kong n’ont pas seulement augmenté, elles ont explosé jusqu’à atteindre des niveaux encore jamais vus auparavant. Quelque chose d’important se prépare et se produira bientôt. Les Chinois se séparent de leurs dollars et diversifient leurs réserves sur l’or. Ils ont mis la main sur la production d’or Africaine ainsi que d’importantes réserves de métaux industriels.

Par Jim Willy CB le 07/09/2012 sur www.24hgold.com

jeudi 6 septembre 2012

Bruxelles part en guerre commerciale contre Pékin

 
La Commission européenne a lancé jeudi une enquête antidumping contre la Chine visant sa production de panneaux solaires subventionnés. La Chine se prépare à répliquer.
 
L'Europe s'engage sur le sentier de la guerre commerciale avec la Chine. Bruxelles a lancé jeudi une enquête antidumping contre plusieurs géants chinois des panneaux solaires, et la République populaire menace déjà l'UE de rétorsions spectaculaires. «La Commission européenne a lancé aujourd'hui une enquête antidumping concernant les importations de Chine de panneaux solaires et de leurs principaux composants (...)», indique-t-elle dans un communiqué.
 
Sous l'apparence d'une querelle d'entreprises, c'est un énorme bras de fer politico-commercial qui se dessine. La Chine aussi bien que l'Europe ont misé des milliards de fonds publics sur l'essor de l'électricité photovoltaïque, à coups de subventions et d'investissements. À Pékin, le quotidien du Parti communiste China Daily s'inquiétait mercredi «du contentieux commercial le plus lourd» jamais infligé à l'industrie chinoise.
 
Le pouvoir chinois a fait du secteur photovoltaïque le fer de lance d'une conquête planétaire. L'Europe, qui représente les deux tiers du marché mondial, veut à l'inverse contraire garder son avance technologique et surtout protéger l'une de ses dernières bases industrielles.

Plainte collective déposée à Bruxelles

«C'est la dernière chance pour l'Europe de tenir tête à un État chinois qui subventionne sa propre industrie, ce qui lui permet de vendre en dessous du coût de revient et de mettre les Européens à genoux», assure Milan Nitschke pour le groupe allemand Solarworld, chef de file de la plainte collective déposée à Bruxelles. Une vingtaine de firmes françaises, italiennes et espagnoles s'y sont associées en juillet. Elles ont préféré rester anonymes par crainte, déjà, de contre-mesures chinoises.
 
Après bien des hésitations, la commission Barroso part à l'offensive face à la concurrence jugée déloyale des grands pays émergents. Elle a ouvert mardi soir une première enquête formelle contre le russe Gazprom, soupçonné depuis des lustres de manipulation de prix dans les huit pays de l'UE qu'il approvisionne *. Là encore, l'affaire est politique. Mardi soir à Münich, le commissaire à l'Énergie, Günther Oettinger, a accusé publiquement Vladimir Poutine «de chercher à reconstruire la puissance de l'URSS par le biais de sa politique énergétique». Le Kremlin n'a pas daigné réagir….
 
(*) Pologne, République tchèque, Slovaquie, Bulgarie, Hongrie, Lituanie, Lettonie et Estonie

Par jean-Jacques Mevel sur www.lefigaro.fr le 06/09/2012
 

dimanche 19 août 2012

Senkaku: Pékin proteste

Pékin a "protesté fortement" auprès du Japon après une visite de Japonais nationalistes sur un archipel qui fait l'objet de contestations entre les deux pays, a rapporté l'agence Chine nouvelle.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a répété également que le Japon devait cesser toute action portant atteinte à sa souveraineté territoriale. Des manifestations ont eu lieu en Chine dimanche pour protester contre ce débarquement de Japonais dans une île de l'archipel Senkaku, revendiqué à la fois par la Chine et le Japon.

Vers 07h40, le président de l'association "Gambare Nippon" (En avant le Japon!), Satoru Mizushima, a sauté à l'eau et nagé avec une corde jusqu'au rivage rocailleux d'Uotsurijima, la principale île de ce petit archipel nommé Diaoyu par la Chine. Les suivants se sont accrochés à la corde pour le rejoindre. Les nationalistes qui avaient pris pied sur l'île n'ont finalement pas atteint le sommet escarpé et ont planté des drapeaux japonais à flanc de montagne et sur le rivage.

"C'est un territoire indiscutablement japonais. A flanc de montagne, on a trouvé des maisons de style japonais, avec les séchoirs à poisson, alors vous voyez! ", exulte Eiji Kosaka, un élu de la région de Tokyo. Il "regrette" toutefois que le gouvernement japonais "n'ait pas d'activité ici, en tout cas ce voyage est une grande réussite".

Les garde-côtes japonais qui surveillaient la flottille depuis son arrivée (Tokyo avait interdit de débarquer) n'ont procédé à aucune arrestation, notamment du fait de la présence d'élus à bord.
Sur www.lefigaro.fr le 19/08/2012

mardi 31 juillet 2012

L'ère de l'extravagance est terminée

L'utilisation des fleuves transfrontaliers est l'un des principaux problèmes environnementaux en Russie, au Kazakhstan et en Chine. Disons le franchement, selon les experts c'est une véritable guerre hydrotechnique.
Pour la Chine, chaque année, l'eau est une ressource de plus en plus précieuse, qui par l'influence de facteurs anthropiques et de la croissance rapide de l'économie, devient une denrée rare. Selon les prévisions pour 2030, l'Empire Céleste devra importer environ 240 milliards de mètres cubes d'eau par an.
A ce jour en Chine, on compte 2100 mètres cubes d'eau par habitant et par an, soit environ 28% de la moyenne internationale. Plus de 400 villes souffrent d'un manque vital d'eau. Plus d'une centaine connaissent une grave pénurie d'eau potable. En particulier, à Pékin en 2011, le niveau d'eau est tombé à 120 mètres cubes par habitant et an.
Selon les experts, les ressources en eau de la Chine sont en diminution à cause de systèmes d'irrigation inefficaces, de la forte croissance industrielle et de l'expansion incontrôlée des zones cultivées.
La situation de l'approvisionnement en eau est particulièrement aiguë dans les régions occidentales du pays où les autorités de la Chine s'occupent activement de cette question grâce à l'utilisation des ressources des rivières transfrontalières avec la Russie et le Kazakhstan.
Le programme de développement du Xinjiang, province la plus occidentale de la Chine, occupe une place particulière. Donnant accès à l'Est, le Xinjiang projette de se transformer en un centre commercial régional en Asie centrale. L'industrie pétrolière et l'agriculture sont en plein essor, et ce malgré le fait que la réserve de ressources en eau de la province soit l'une des plus pauvres de Chine.
Ces quelques données permettent de mieux comprendre la situation : le Xinjiang dispose d'environ 26,3 km cubes d'eau par an. Cela est suffisant pour fournir de l'eau à 18 millions de personnes. Cependant aujourd'hui dans la province, la population a dépassé les 20 millions et ce chiffre ne fera que croître alors que la Chine colonise délibérément cette province de Han (représentants de la nation titulaire) afin de diluer les minorités ethniques. Il s'agit de la politique d'assimilation la plus extrême de la Chine, qui consisterait à augmenter la population jusqu'à 60 à 100 millions d'habitants.
Afin d'assurer une production de nourriture suffisante pour ces zones peuplées, le gouvernement chinois a construit le canal "Irtych-Urumchi" destiné à l'irrigation dont la superficie est en augmentation rapide. Au Xinjiang, l'agriculture utilise déjà plus de six cent mille hectares, il est prévu de l'étendre à deux millions d'hectares.
Un autre facteur de déstabilisation de la situation de l'eau dans la région est la construction des trois cents kilomètres du canal noir Irtych-Karamay ayant une capacité nominale de 5 kilomètres cube d'eau par an.
Selon les scientifiques, dans le moyen terme, la Chine aura la possibilité d'augmenter la consommation d'eau à huit kilomètres cubes par an. Étant donné que le débit de l'Irtych noir formé sur le territoire de la Chine est d'environ 9 kilomètres cubes d'eau, ce projet pourrait se traduire dans les faits par un détournement de la rivière dans les zones Karamay et Urumqi. Dans ce cas, il ne reste même pas 30% du débit pour la réserve écologique protégée.
Les prévisions pessimistes, exprimées par les experts sur le suivi de la dynamique de la consommation d'eau par la partie chinoise suggère que si la Chine va poursuivre sa politique d'utilisation incontrôlée des ressources en eau des rivières transfrontalières, les zones en aval feront face à une catastrophe écologique.
À la suite de ces interventions sur l'équilibre hydraulique dans la région, le déficit d'écoulement pourrait croître et engendrer l'interdiction de la navigation, de la pêche et des difficultés à garantir un niveau minimum d'eau pour alimenter les zones naturelles protégées.
Pour comprendre l'ampleur des possibles conséquences, suivons le cours du fleuve sur la carte. Le canal Irtych Noir est l'un des principaux affluents du fleuve Irtych. Il parcourt le territoire de la Chine et se jette dans le lac Zaisan (Kazakhstan). Dans un scénario négatif, ce lac peut subir le sort de la mer d'Aral, car il n'a pas d'autres sources pour se remplir.
Même aujourd'hui, il y a lieu de s'inquiéter. Par exemple, dans le réservoir de Boukhtarma, situé à l'embouchure de l'Irtych au Kazakhstan, le niveau de l'eau a reculé ces dernières années de plus de 10 mètres. Le lac n'est rempli qu'à seulement 60%. L'isthme de Bay Turanga où précédemment le poisson frayait, a également tari. Selon des estimations récentes le niveau de l'eau dans l'Irtych est à 43% en dessous de la norme.
Des problèmes similaires sont rencontrés en Russie. À la suite de l'accroissement de la consommation d'eau par la Chine, un certain nombre de régions russes parcourues par l'Irtych, perd déjà plus de 2 milliards de mètres cubes d'eau par an. Par exemple, dans la région d'Omsk un processus de désertification a ​​commencé. De nombreuses espèces de la faune et de la flore disparaissent. Les régions de Kourgan et de Tioumen souffrent également.
Une autre situation critique est celle de la rivière transfrontalière Ili, qui forme ses eaux en Chine et  alimente le lac Balkhach, situé sur le territoire du Kazakhstan. Dans les années 70 il y a eu un précédent. En raison de l'activité économique en Chine, il y a eu une menace directe sur la profondeur du lac. Sous la pression de l'Etat soviétique, cette situation menaçante a été résolue. Cependant en ce moment, dans le bassin de la rivière Ili, la Chine met en œuvre de nombreux projets qui réduiront le débit du fleuve de 40% d'ici 2050.
En d'autres termes, la Russie et le Kazakhstan sont devenus les otages de la politique de la Chine relative à l'eau. Les négociations sur ces questions qui durent depuis plus d'une décennie n'ont apporté aucun résultat significatif. Tout d'abord, l'Empire Céleste refuse de négocier dans un cadre multilatéral. Il refuse de discuter de ces questions au sein de l'OCS. En outre, les accords qui ont été conclu n'ont fondamentalement rien changé.
En 2008, Moscou et Pékin ont signé un accord intergouvernemental sur une utilisation rationnelle des eaux transfrontalières et sur leur protection. Toutefois, il n'a pas tempéré l'appétit de Pékin, qui continue d'augmenter sa consommation d'eau.
Sur l'axe Astana-Pékin, il a également été signé de nombreux accords régissant l'eau.  Une commission sino-kazakhe a été créée, au sein de laquelle se réunit des groupes d'experts internationaux. Toutefois, si les documents signés sont bien sûr importants et nécessaires, ils n'ont pas touché une question clé : la partition de l'eau de l'Irtych. Selon les derniers rapports une décision est prévue pour 2014.
Ainsi, connaissant les tactiques chinoises de négociation sur les questions relatives à l'eau, la Chine tentera de retarder ce processus au maximum. Il est à craindre que la situation environnementale dans le bassin de l'Irtych soit en passe de devenir catastrophique. Au moment où la Chine sera "mûre" il se pourrait qu'il n'y ait plus rien à partager...
Par conséquent, tout comme pour la question russe, que faire? Faire appel au droit international?
En vertu du droit international, un pays dont le territoire est traversé par un cours d'eau international doit assumer l'obligation de ne pas causer de «dommage significatif» aux autres pays également parcourus par ce cours d'eau, et de conduire son développement de manière équitable et raisonnable. Si le mal est fait, il est déclaré l'ouverture "de négociations de dédommagement".
Mais ... pour que ces mesures soient prises en compte, la Chine doit respecter les deux principaux accords internationaux qui sont la Convention sur le droit relatif aux utilisations autres que la navigation des cours d'eau internationaux et la Convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers et des lacs internationaux.
Pour des raisons évidentes, l'Empire Céleste ne veut pas signer ces Conventions. Par conséquent, nous devons convaincre la Chine de le faire. Selon les experts, cette démarche conduirait à un conflit diplomatique.
Pour assouplir la position de Pékin, la Russie et le Kazakhstan ont l'intention d'utiliser le potentiel de toutes les formes de contacts, y compris les sommets, la voie diplomatique et les accords intergouvernementaux.
En fin de compte, il est nécessaire de rappeler à la Chine les déclarations d'amitié et de bon voisinage mutuellement bénéfique et de partenariat équitable. Après tout, ce que nous voyons aujourd'hui, ne peut pas être appelé un partenariat. Il est donc nécessaire de combiner les efforts de la Russie et du Kazakhstan pour régler rapidement la question du statut juridique de l'Irtych. Ensemble, il sera beaucoup plus facile de trouver des arguments, qui orienteraient l'Empire Céleste vers une position plus conforme, et enfin commencer à vivre en tant que voisins.
Par Alexeï Vlassov le 31/07/2012