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mercredi 15 août 2012

Le Kazakhstan, chantre de la dénucléarisation

Cette année est la 67ème année depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Chaque année, le nombre de témoins de cette horreur est de plus en plus faible, et pour la plupart de nos contemporains, les événements de ces dernières années sont oubliés et ce n’est qu’un seul jour par an seulement que cette période si terrible de l'histoire se rappelle à nous. Mais nous ne devons pas oublier qu’à cause de la différence entre l'histoire et l’époque moderne, «nous n'aurons pas d'anciens combattants de la Troisième Guerre mondiale» comme cela a été dit par l'ancien vice-président américain Walter Mondale.
Aujourd'hui, à grande échelle, les problèmes les plus graves du XXIème siècle sont l’existence d’une menace d'expansion incontrôlée du club des puissances nucléaires, et le développement du terrorisme. Et la rapidité des événements qui se déroulent chaque jour rend un regard neuf sur les mécanismes de sécurité, y compris les anciens relatifs à la sûreté nucléaire. À la lumière de la situation dans le monde, des questions se posent sur ce qui suit : est-il possible qu’un petit groupe de politiciens, chefs de nations nucléaires, puisse tirer bénéfice de leur position dominante ? Comment installer un contrôle efficace et effectif sur la technologie nucléaire et dans le même temps, garantir le droit des États souverains de développer une énergie nucléaire pacifique? Comment parvenir dans le domaine nucléaire, à une véritable égalité qui ne soit pas imaginaire ? Il faut rappeler qu'à ce jour, il y a environ deux mille tonnes de matières fissiles excédentaires cumulées sur la planète. Elles ne sont pas utilisées dans le domaine militaire mais sont tout à fait utilisables pour la fabrication d’explosifs nucléaires. Et si les terroristes pouvaient avoir à leur disposition un arsenal nucléaire, même primitif, ils pourraient provoquer de graves conflits internationaux.
Malheureusement, en cette ère du pragmatisme, l'instinct des hommes politiques est devenu faible. Par conséquent, le monde est confronté à une crise de responsabilité dans le domaine de la sûreté nucléaire. Comme cela a été dit à juste titre par le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, lors du deuxième Sommet sur la sécurité nucléaire à Séoul : "Certains Etats considèrent la possession d'armes nucléaires comme un facteur de sécurité. En s'appuyant sur l'expérience de mon pays, qui a volontairement refusé de conserver le quatrième plus grand arsenal nucléaire du monde, je peux dire que cette garantie donne une sécurité durable du développement économique et social". L'expérience de ce pays est plus que suffisant. Après tout, pour le peuple du Kazakhstan qui a connu l'horreur des essais nucléaires, la question de leur interdiction totale est particulièrement significative. Il est terrible de se souvenir de ces quelques chiffres selon lesquels pendant quatre décennies d'essais nucléaires sur le site d'essais de Semipalatinsk, ont été réalisées 460 explosions nucléaires, dont 116 au sol, ayant affecté plus d'un demi-million de personnes.
Les conséquences de l'exposition aux rayonnements sont des décès prématurés, des niveaux élevés de cancer, des anomalies congénitales, en particulier, la naissance d'enfants atteints de déficiences mentales et physiques. Un tel héritage tragique explique pourquoi les citoyens du Kazakhstan ont reçu avec un grand soulagement la publication du décret présidentiel de N. Nazarbaïev le 29 août 1991 sur la fermeture du polygone d'essais nucléaires. C’est très symboliquement que bien des années plus tard, ce jour du 29 août a été déclaré journée internationale contre les essais nucléaires, à l'initiative du Kazakhstan. Le Forum International pour la dénucléarisation du monde qui se déroulera au Kazakhstan les 27-29 Août de cette année, est dédié à cette date.
Aujourd'hui, grâce à une politique étrangère pacifique, le Kazakhstan continue de coopérer avec l'AIEA, le Groupe des fournisseurs nucléaires, l'Initiative de Cracovie, le Comité Zangger et l'Initiative globale pour combattre le terrorisme nucléaire. Il a aussi été créé une Commission nationale sur la non-prolifération des armes de destruction massive dans la République, dont le but principal est d'assurer l'élimination complète de toute fuite éventuelle de matières nucléaires et dont la compétence comprend l'ensemble des questions relatives au cycle des combustibles dans les centrales nucléaires.
De toute évidence, nous devons accepter que le reste du monde n'est pas pressé de suivre l'exemple de la république d'Asie centrale et de faire un acte de bonne volonté, c'est-à-dire d’abandonner volontairement son arsenal nucléaire. En outre, au cours des 20 dernières années dans le monde, de nouveaux pays dit « seuil » sont sur le point d’obtenir la bombe nucléaire. En général, le facteur nucléaire dans la politique n'a pas diminué, et pour certains il a même augmenté. L'Inde et le Pakistan ont déjà un arsenal nucléaire, la Corée du Nord a produit une explosion de charge nucléaire, et aujourd'hui nous avons de vifs débats sur l'Iran. Mais comment les pays non nucléaires peuvent-ils assurer leur propre sécurité? Il est également assez surprenant qu’un certain nombre de pays influents s'abstiennent toujours de signer et de ratifier le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Cette situation permet aux États nucléaires officiels de continuer leurs essais nucléaires, et aux pays dits « seuil » de continuer leurs programmes nucléaires en toute impunité. Par conséquent, pour les premiers, la question est : combien de temps est-il encore nécessaire pour moderniser les armes nucléaires et en même temps comment convaincre les pays en développement d'abandonner leurs programmes de construction d'armes de destruction massive?
Par conséquent, il est nécessaire de maintenir un équilibre entre les efforts pour combattre le terrorisme nucléaire et les programmes nucléaires légitimes du point de vue du droit international. Il est également nécessaire de créer les conditions pour qu’il soit rentable pour les Etats de rester dans le cadre juridique international et de développer des programmes nucléaires exclusivement pacifiques. À son tour, le président Nazarbaïev a souligné trois grands principes permettant de développer l'énergie nucléaire. Ils sont susceptibles d'être discutés au forum international pour un monde exempt d'armes nucléaires qui se tiendra en août au Kazakhstan :
1. Polyvalence, à savoir l'adoption de normes juridiquement contraignantes sur la sécurité nucléaire ;
2. Transparence et l'efficacité. Avec la notification complète et rapide de tous les incidents dans les installations nucléaires, il est nécessaire de développer des mécanismes clairs pour une réponse rapide aux situations d'urgence;
3. Egalité et confiance. Tous les États devraient avoir les mêmes droits à l'accès à la technologie nucléaire pacifique, ainsi que l'utilisation de la Banque internationale de combustibles nucléaires pour un approvisionnement garanti d'uranium faiblement enrichi.
Il y a 70 ans, Winston Churchill a dit: «Jamais dans l'histoire des conflits humains on a fait autant pour si peu." Heureusement, le monde d'aujourd'hui n'est pas l'arène d'un conflit nucléaire. Mais il est une arène de graves contradictions. Et la solution de ces contradictions réside dans les mains de quelques personnes qui prennent les décisions. Chaque chefs d'Etats chacun porte la responsabilité de veiller à ce que la scission atomique ne nous divise pas tous. Et le Kazakhstan, dirigé par son chef est devenu un digne exemple de la façon dont la politique vise à bénéficier non seulement à ses citoyens, mais aussi à la communauté internationale tout entière.
Le 15/08/2012

jeudi 14 juin 2012

Inde : la panne de croissance inquiète le monde des affaires

La hausse du PIB ralentit, à 5,3%, début 2012. Le gouvernement est accusé de ne pas avoir fait les réformes.
Bien qu'attendue, c'est une mauvaise nouvelle de plus pour l'économie indienne: selon les chiffres publiés jeudi, le taux d'inflation en mai s'est établi à 7,55 %, contre 7,23 % en avril. Une hausse légère, certes, mais qui a aussitôt fait plonger les marchés. Ils redoutent que la Reserve Bank of India (RBI) n'hésite à couper ses taux lors de sa réunion de la semaine prochaine. Un desserrement du crédit serait pourtant le bienvenu pour relancer une croissance indienne en berne, qui ne cesse d'encaisser des coups.
Lundi, en menaçant de dégrader la note d'investissement de l'Inde, l'agence de ratings Standard & Poors avait jeté un premier pavé dans la mare. Avec un BBB-, soit juste un cran au-dessus de la catégorie «spéculative», la troisième économie d'Asie est d'ores et déjà la plus mal notée du groupe des Bric, qui comprend aussi le Brésil, la Russie et la Chine. Rappelant que le PIB indien avait enregistré au premier trimestre sa plus faible augmentation en neuf ans, à 5,3 %, S & P n'a pas hésité à clouer au pilori la mauvaise gestion du gouvernement de Delhi.
Politique de saupoudrage
Depuis sa réélection en fanfare en 2009, la coalition de centre-gauche n'a mis en œuvre aucune des réformes promises, nécessaires à la relance de l'économie du pays. A contrario, les dirigeants indiens ont adopté une attitude populiste et électoraliste: au lieu de prendre des mesures pour relancer la production, ils ont opté pour une politique de saupoudrage, mettant en place des programmes sociaux ponctuels. Ils visent certes à alléger la pauvreté, notamment en zones rurales, un objectif extrêmement louable dans un pays où plus de 40 % de la population vit avec environ 1 dollar par jour. Mais la réalisation de ces projets est souvent plombée par la corruption ; ils pèsent aussi très lourd sur le déficit public et alimentent l'inflation.
Le ministre des Finances, Pranab Mukherjee, qui s'était offusqué du rapport de S & P, a fini par se rendre à l'évidence après la publication, mardi, des mauvais chiffres de la production industrielle. À + 0,1 % en avril 2012, contre + 5,7 % en avril 2011, elle affiche un encéphalogramme plat inquiétant, a reconnu Mukherjee. «Je suis déçu que l'industrie n'ait pas encore décollé et que la perception reste négative pour les investissements», a-t-il confié. Les milieux d'affaires ne ménagent pas leurs critiques. Narayana Murthy, le fondateur d'Infosys, l'un des fleurons de la IT indienne, a déclaré: «En tant qu'Indien, je suis triste de voir où nous en sommes arrivés.» Plus acerbe, Azim Premji, le PDG de Wipro, autre grand leader de la technologie de l'information, lance: «Nous travaillons comme s'il n'y avait pas de dirigeant dans ce pays. Si nous continuons ainsi, il faudra des années avant de nous relever.»
Pourtant, Murthy reste optimiste sur le potentiel économique de l'Inde. «Même si le gouvernement continue de rester un spectateur plutôt que d'être aux commandes, je pense que nous pourrons arriver à une augmentation du PIB de 6 %. Si le gouvernement accepte de prendre les choses en mains et devient un acteur dans la course à la croissance, alors nous pourrons parvenir à quelque 8 %», a-t-il déclaré à la banque Morgan Stanley. Les prévisions de la Banque mondiale lui donnent en partie raison. Elle table sur une augmentation du PIB indien de 6,9 % en 2012-2013, puis de 7,2 % et de 7,4 % ensuite.
Par Marie-France Calle sur www.lefigaro.fr le 14/06/2012

mardi 29 mai 2012

Inde : importations d'or en baisse de 32% suite aux mesures gouvernementales

Les  importations d'or ont baissé de 32.4% en Inde en 2011-2012 suite aux mesures prises par le gouvernement pour contrôler les flux d'or entrant dans le pays. Parmi ces mesures figurent une hausse des tarifs douaniers.
Reuters estime que l'Inde a importé 655 tonnes d'or en 2011, à comparer aux 969 tonnes importées l'année précédente, et aux 816 tonnes de 2008.
Ce déclin des importations d'or a provoqué de nombreuses plaintes de la part des membres du Gems and Jewellery Export Promotion Council (GJEPC).  En effet, ceux-ci se plaignent du manque de disponibilité d'or, particulièrement dans les parties les plus reculées du pays.  Cette pénurie pourrait également mettre une pression à la hausse sur les prix de l'or en Inde.
Selon les premières estimations et de manière encore plus significative, les importations d'or durant le premier trimestre 2012 auraient chuté de 68% à 90 tonnes, contre 283 tonnes un an plus tôt.  Cette baisse est attribuée à une grève nationale des bijoutiers de 21 jours, qui demandaient l'annulation d'une taxe sur les bijoux simples.
Les ministre des Finances Pranab Mukherjee a mentionné en présentant le budget pour 2012-2013 en Mars, qu'il était nécessaire de limiter les importations d'or pour contrôler la dégradation de la balance des paiements courants.
On estime que les indiens détiennent à titre privé environ 18.000 tonnes d'or.
 Sur www.24hgold.com le 29/05/2012

jeudi 19 avril 2012

L'Inde tire un missile balistique de longue portée


La fusée Agni V, d'une portée de 5.000 kilomètres, a la capacité d'atteindre des grandes villes chinoises telles que Shanghai et Pékin.
Mission accomplie. En tirant, ce jeudi, son premier missile de longue portée à capacité nucléaire, l'Inde vient de rejoindre le club très exclusif des pays possédant cette technologie, auquel appartiennent la France, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine.
«À partir d'aujourd'hui, l'Inde est une nation capable de développer et de produire des missiles balistiques de longue portée. À présent, nous sommes parmi les six pays à posséder cette capacité», s'est aussitôt félicité devant les caméras de télévision, Vijay Saraswat, le chef de l'India Defense Research and Development Organization (DRDO).
C'est la DRDO qui a mis au point la fusée Agni V. En sanskrit, Agni signifie «feu». C'est aussi le nom d'une déité hindoue, le «dieu du feu».
D'une portée de 5000 kilomètres, la fusée Agni V a été lancée des côtes d'Orissa (est du pays) à 8h05, heure locale.

«Au même niveau que la Chine»

«La nation toute entière est fière aujourd'hui», s'est réjoui A.K. Antony, le ministre indien de la Défense. Pour l'Inde, qui aspire à devenir une puissance régionale, voire mondiale, le succès est effectivement de taille. «Il s'agit là d'une étape importante dans notre volonté de renforcer notre crédibilité et notre sécurité», a renchéri le premier ministre Manmohan Singh, tressant des lauriers au passage aux chercheurs indiens.
Au-delà de la fierté purement scientifique, le missile Agni V donne à l'Inde la capacité d'atteindre l'est de l'Europe, mais surtout la Chine. La fusée est, en théorie, capable de frapper Shanghai et Pékin. En théorie seulement, car il s'agit bien sûr, affirment les Indiens, d'une arme de dissuasion.
La plupart des analystes le reconnaissent volontiers ici, la Chine dépasse largement l'Inde dans la course aux missiles. Pékin possède des fusées balistiques intercontinentales capables de frapper l'ensemble du territoire indien et même au-delà.
Jusqu'ici, la portée la plus longue d'un missile indien s'établit à 3500 kilomètres, avec l'Agni III. «L'Inde est enfin au même niveau que la Chine pour ce qui est des armes de dissuasion», relève Bharat Karnad, expert en questions de sécurité au Center for Policy Research, un think tank de Delhi.
C. Uday Bhaskar, ancien directeur de l'Institute defense studies and analyses, souligne pour sa part: «Il existe actuellement une énorme asymétrie en faveur de la Chine.»
Les États-Unis ont affirmé qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter du lancement de la fusée indienne. La tonalité est fort différente en Chine. Pékin a aussitôt mis l'Inde en garde, lui conseillant, via les colonnes du Global Times, publication du gouvernement, «de pas se montrer trop arrogante».
Et de claironner: «Dans un proche avenir, l'Inde n'a aucune chance de dépasser la Chine dans la course aux armements.»

Le 19/04 par Marie-France Calle sur www.lefigaro.fr

mardi 3 avril 2012

Selon l'Iran, 'l'or est une monnaie'

Les crises économiques sont un signe que notre système financier actuel présente des dysfonctionnements et nécessite des améliorations. Lorsque l'on commence à se poser des questions quant aux fondements de notre système monétaire, il est alors également nécessaire de se demander si notre moyen d'échange privilégié continuera de l'être encore longtemps.
Il y a un mois, les rumeurs au sujet de paiements en or de la part de l'Inde contre du pétrole provenant d'Iran, faisant l'objet de sanctions de la part des Etats-Unis et de l'Europe, venaient secouer les marchés. En termes de principes aussi bien que de volumes, ces rumeurs n'étaient pas à prendre à la légère : l'Inde compte parmi les plus importants partenaires commerciaux de l'Iran sur le marché pétrolier, responsable d'environ 22% de ses exportations totales de brut, ce qui représente plus de 12 milliards de dollars par an. La Chine est le deuxième plus important partenaire commercial de l'Iran, avec 13%, et le Japon est troisième, avec environ 10%. Ces trois pays éprouvent des difficultés à maintenir leurs activités commerciales avec l'Iran, du fait des sanctions lui ayant été imposées par les pays occidentaux inquiets de ses éventuels programmes d'armement atomique.
Une chaîne d'information israélienne a tout d'abord clamé avoir eu accès à des documents confidentiels concernant des accords commerciaux passés entre l'Inde et l'Iran, et mentionnant l'utilisation de l'or comme moyen d'échange. Les membres du gouvernement Indien ont refusé de s'exprimer à ce sujet, ce qui n'a fait qu'accentuer les spéculations.
Cet arrangement avait à première vue l'air d'être un excellent moyen pour ces pays de maintenir leurs échanges grâce à un intermédiaire stable : la devise iranienne, le rial, n'est quasiment pas utilisée en dehors des frontières du pays ; et le caractère anonyme de l'or aurait pu leur permettre d'éviter l'attention de la communauté internationale. Ironiquement, c'est le fait même que l'or fasse partie de cet arrangement qui a attiré tant d'attention.
Il semblerait que cette affaire n'ait été autre qu'une rumeur: les deux partis se seraient en réalité arrangés d'une toute autre manière. L'Inde paiera une partie de ses achats de pétrole grâce à sa propre devise, et l'Iran utilisera plus tard ces fonds afin de financer ses propres importations.
Mais l'or n'est pas encore entièrement exclu de l'équation. Les sanctions initiées par les Etats-Unis ont été efficaces, du moins dans le sens où elles ont poussé les institutions internationales à éviter l'Etat paria. Reuters rapportait récemment que l'Iran avait échoué à organiser ses importations de biens alimentaires de base nécessaires à ses 74 millions d'habitants. Les prix sur les marchés locaux ont sévèrement augmenté. Peu de temps avant les élections parlementaires le 2 mars dernier, le gouvernement a pris des mesures radicales afin de fournir aux citoyens les produits de base dont ils avaient besoin. L'une des solutions qui a été trouvée fut d'échanger de l'or contre de la nourriture.
 'Les achats de céréales sont négociés en or', indiquait un trader international de céréales lors d'un entretien au sujet de l'anonymat des accords commerciaux. 'Quelques-unes des plus importantes maisons de courtage sont impliquées dans ces échanges'.
Un autre trader a ensuite indiqué, 'Du fait des importantes quantités représentées par ces achats de céréales, le troc ou les paiements en or sont les options les plus efficaces'.
Utiliser de l'or plutôt qu'une devise fiduciaire évite toute transaction en espèces. Cela sonne comme une absence de moyen d'échange, mais c'est bien évidemment une idée fausse : l'or est le moyen d'échange ayant été le plus utilisé tout au long de l'Histoire.
Tant que les sanctions demeureront en place et que le gouvernement iranien n'aura qu'un accès limité aux marchés internationaux, l'or restera le moyen le plus évident dont le pays disposera afin de mener à bien ses échanges commerciaux. Diminuer les exportations de pétrole vers le Japon, troisième importateur de pétrole du monde, aurait un impact catastrophique sur l'économie iranienne, épuisant les flux entrants de devises étrangères. Un manque de flux entrant de devises étrangères pourrait pousser le pays à utiliser toujours plus ses réserves de devises étrangères existantes ainsi que son or pour couvrir ses obligations internationales. Le pétrole, bien qu'étant moins pratique, pourrait lui-aussi éventuellement servir d'intermédiaire.
L'économie iranienne est en état de crise. Du fait du manque de confiance dont souffre sa devise, les dirigeants du pays proposent des offres toujours plus extraordinaires à leurs partenaires commerciaux. La situation viendrait clairement à s'aggraver si le pays était en état de guerre. Bien que ce ne soit que pure spéculation, imaginez ce qu'il arriverait au prix de l'or si les 29 millions d'onces que possède l'Iran devenaient un moyen d'échange réel sur la scène internationale.
Cette réduction des réserves potentielles changerait la donne, non seulement du fait de la crise iranienne, mais également parce que d'autres pays pourraient décider de suivre son exemple. L'impact que cela aurait sur le prix de l'or serait pour le moins extraordinaire.
Ce scénario, bien qu'il soit plausible, pourrait ne pas apparaître de suite : les échanges d'or à grande échelle n'ont été que très peu nombreux ces quelques dernières années. Les transactions faites en or sont difficiles à traquer du fait du caractère anonyme du métal jaune. Cela souligne mon idée quant au rôle de l'or en tant que monnaie : lorsque l'économie globale s'effondrera, l'or détrônera tout autre moyen d'échange en circulation. Comme le prouve le cas de l'Iran, même les gouvernements – qui dirigent les banques centrales – finiront par se tourner vers la plus ancienne forme de monnaie que nous connaissions lorsqu'ils n'auront plus d'autre choix.
Ce qui nous mène à notre conclusion : l'or est l'un des meilleurs actifs qui soit, à la fois quand tout va bien et quand les temps sont durs. Il a la capacité de voir son prix augmenter en période d'inflation, et peut être utilisé comme moyen d'échange lorsque les devises fiduciaires ne remplissent plus leur rôle.
L'or n'est pas uniquement un moyen de protection financière : il est une monnaie.

Le 03/04 par Louis James (Casey research) - publié  sur www.24hgold.com

vendredi 30 mars 2012

Les BRICS haussent le ton sur la réforme de la Banque mondiale et du FMI

Le quatrième sommet des BRICS - forum des économies émergentes rassemblant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud - s'est tenu, jeudi 29mars, à New Delhi avec la ferme intention de franchir un pas supplémentaire dans l'affirmation de son poids face aux pays développés. La principale décision est la mise sur orbite d'un projet de nouvelle banque de développement, déjà appelée de manière informelle "banque BRICS" ou "banque Sud-Sud".

Son objectif sera de "mobiliser des ressources pour des projets d'infrastructures et de développement durable" à la fois dans les BRICS et dans les "autres économies émergentes" et "pays en développement", selon les termes du communiqué final baptisé "Déclaration de Delhi". Le projet reste toutefois à ce stade très embryonnaire. Les cinq chefs d'Etat et de gouvernement présents à New Delhi se sont contentés de donner instruction à leurs ministres des finances d'"examiner la faisabilité et la viabilité" de l'initiative. Un groupe de travail sera constitué.

"EXCÈS DE LIQUIDITÉS"

Ce geste illustre l'agacement croissant de ces Etats aux économies dites "émergentes" face aux monopoles toujours détenus par le Nord en matière de gouvernance mondiale alors que la géo-économie a été bouleversée depuis une dizaine d'années.

La déclaration de Delhi critique ainsi la "lenteur des réformes du Fonds monétaire international" (FMI) censées ouvrir davantage l'institution sur le Sud. Alors que la campagne est lancée pour remplacer en juin, à la tête de la Banque mondiale, l'Américain Robert Zoellick, les BRICS réclament un processus de sélection "ouvert" et "basé sur le mérite", critique implicite de la tradition en vertu de laquelle Américains et Européens se partagent jusqu'à présent les directions de la Banque mondiale et du FMI.
La déclaration de Delhi décoche également quelques flèches sur les effets potentiellement déstabilisateurs des plans de sauvetage des économies occidentales. Les "excès de liquidités" injectées par les banques centrales sont ainsi dénoncés au motif qu'ils risquent de nourrir, au Sud, la "volatilité des flux de capitaux et des prix des matières premières".

UN QUART DU PIB MONDIAL
 Forts de leur poids dans les équilibres mondiaux - 45 % de la population de la planète et un quart du PIB -, les BRICS sont plus que jamais tentés d'alléger leur dépendance à l'égard du dollar. Un accord a été conclu à New Delhi entre les banques centrales des cinq pays afin de faciliter le recours à leur monnaie nationale pour financer le commerce intra-BRICS, qui croît au rythme annuel de 28 %.

Enfin, sur le front diplomatique, les BRICS réaffirment leur lecture différente de l'Occident sur les crises au Proche-Orient, en particulier sur l'Iran et la Syrie. La déclaration de Delhi affirme que la situation en Iran "ne peut être autorisée" à dériver vers "un conflit". Au sujet de la Syrie, les BRICS appellent à la "fin immédiate de toutes les violences" et au règlement de la crise "par des moyens pacifiques encourageant un large dialogue national" dans le respect de "la souveraineté" du pays.

Le front des BRICS n'est toutefois pas totalement uni sur la crise syrienne. L'Inde s'était dissociée de l'obstruction de la Chine et de la Russie le 4 février lors du vote, au Conseil de sécurité des Nations unies, d'un projet de résolution. New Delhi avait voté alors en faveur du texte soutenu par la Ligue arabe ouvrant la voie à une transition politique.

jeudi 29 mars 2012

Les Brics s'imposent peu à peu sur la scène internationale


Dilma Rousseff (Brésil), Dmitri Medvedev (Russie), Manmohan Singh (Inde),
Hu Jintao (Chine) et Jacob Zuma (Afrique du Sud)
dirigent des pays émergents à forte croissance.

Même s'il n'a pas donné lieu à d'annonces spectaculaires le 4e sommet des Brics, à New Delhi, a souligné l'envie croissante des pays émergents de travailler entre eux, notamment en matière de changes.

Ce n'est pas encore l'influence du G20 ou du G8. Mais petit à petit le sommet des Brics creuse son sillon sur la scène internationale. Les chefs d'État du Brésil, de Russie, d'Inde, de Chine, et d'Afrique du Sud se sont réunis ce jeudi matin à New Delhi pour leur quatrième sommet. L'occasion pour les pays émergents en forte croissance, à défaut de faire des annonces spectaculaires, de poser une nouvelle pierre dans la difficile construction d'un édifice commun. Pour la première fois, les chefs d'État ont ainsi lancé des travaux concrets en vue de la préparation de leur prochain sommet, prévu en 2013, signe de l'émergence d'une forme de coordination. Ils ont chargé leurs ministres des Finances respectifs de créer un groupe de travail conjoint qui leur présentera, l'année prochaine en Afrique du Sud, un projet de création d'une banque de développement «sud-sud» consacrée au financement des infrastructures et de l'innovation dans les pays en développement.
Plus qu'un projet réellement abouti, il s'agit pour les Brics de manifester leur agacement à l'égard de la gouvernance du FMI - «qui doit mieux refléter la voix et le poids de ses membres les plus pauvres». Mais aussi vis-à-vis de la banque mondiale. Car les Brics ont beau n'avoir toujours pas réussi à présenter un candidat commun au poste de président de l'institution, qui sera renouvelé en juin, ils ont appelé avec une fermeté accrue à ce que la présidence de cette banque soit accordée dans le cadre d'une procédure «ouverte» à tous les pays «et basée sur le mérite». Sous-entendu, que le poste ne soit plus réservé seulement aux Américains.

La politique de change en question

Les pays des Brics, qui représentent 43% de la population mondiale et assurent actuellement l'essentiel de la croissance du monde hésitent de moins en moins à donner des leçons aux pays développés. La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a une nouvelle fois appelé à des politiques de change moins déséquilibrées, une allusion au dollar que les brésiliens jugent notoirement sous-évalués par rapport au réal. Quant aux Européens, ils doivent eux aussi apporter leur pierre à l'édifice: «l'accroissement de la dette souveraine et les ajustements budgétaires à moyen terme qu'ils impliquent dans la zone euro créent une incertitude sur la croissance globale», lit-on dans le communiqué final. Mais surtout, «la liquidité excessive due aux actions très agressives des banques centrales pour stabiliser leur économie domestique se répand sur les marchés émergents, générant une volatilité excessive des capitaux et sur les marchés de matière première». Un pavé dans la mare de la BCE et de la banque d'Angleterre, au moment où la Fed américaine réfléchit elle aussi à lancer une nouvelle séquence de «quantitative easing», équivalente à faire marcher la machine à billets.
Loin de se remettre eux même en cause, les Brics en appellent au G20 pour s'assurer de la mise en oeuvre d'une coordination macro-économique globale permettant d'assurer la reprise mondiale.

Enfin, les Brics ont fait une timide mais importante avancée en matière de changes. Les cinq banques de développement publiques de ces pays ont signé entre elles «un accord de crédit multilatéral», nom barbare pour désigner un dispositif permettant de faciliter la mise à disposition de devises locales entre ces banques, ce qui rendra plus aisé le commerce entre ces pays en monnaies sans avoir forcément recours aux grandes monnaies internationales convertibles. Un coup de canif encore symbolique dans l'hégémonie du dollar.

Le 29/03, par Cyrille Lachèvre sur http://www.lefigaro.fr/

samedi 25 février 2012

Inde: Buell a trouvé son Hero

De plus en plus l'Inde paraît devenir l'endroit où tout se décidera demain dans le monde de la moto. KTM commence à en tirer tout le bénéfice de son implantation et de son alliance avec Bajaj, BMW s'est mis en quête d'un partenaire pour celui qu'il va envoyer conquérir le territoire, soit Husqvarna, pendant que d'autres constructeurs, comme Triumph, lorgnent ou investissent dans ce pays à la taille d'un Continent. Synonyme d'un marché conséquent en devenir.



Un schéma que l'on peut aussi reproduire avec la Chine. Mais là-bas, les choses paraissent bien plus compliquées. Maintenant, l'Inde, sur les tablettes de la Dorna pour un futur Grand Prix et dans l'esprit du Superbike qui s'en rapproche en plantant son paddock en Indonésie, intéresse aussi ceux qui ont le nez creux.
Parmi ceux-là, on relève l'opiniâtre Erik Buell, toujours debout depuis sa séparation avec Harley-Davidson. L'Américain bichonne depuis déjà quelques années sa survivante 1190 et a crée la bannière EBR. Voilà que celle-ci s'est trouvée le partenaire qui lui manquait, soit la marque indienne Hero Motocorp. Celle-ci apparaitra sur les carénages des Superbike alignées pour le championnat américain.
Mais elle ne manquera pas, non plus, d'apporter le cash qui manque à Buell pour véritablement renaître de ses cendres alors que le savoir faire d'Erik sera sollicité pour les futurs projets de ce constructeur. Son modèle phare est actuellement la Karizma. Enfin, la marque, qui a récemment mis fin à vingt cinq ans de collaboration avec Honda, a déjà annoncé qu'en 2014, une moto réalisée en collaboration avec Buell sera disponible sur le marché.