dimanche 25 février 2018

Le « non » de Séoul aux USA

Alors que la Corée du Nord a réussi une belle diplomatie sportive pour détendre le climat avec son voisin du sud, Washington se prépare à déployer les forces de la Garde côtière américaine sur la région Asie-Océanique pour ainsi élargir les interceptions de navires suspectés de violer les sanctions contre la Corée du Nord. Une tentative visant à faire capoter les efforts de rapprochement entre les deux Corées.
Les autorités américaines parlent désormais de leurs coopérations « plus étroites » avec leurs partenaires asiatiques pour un plan qui pourrait inclure le déploiement de forces de la Garde côtière américaine en vue d’arrêter et fouiller ceux des navires dans les eaux régionales qui contourneraient les sanctions anti-nord-coréennes, rapporte Reuters.
« Si les sanctions ne sont pas efficaces et ne permettent pas de faire évoluer la position du dirigeant nord-coréen », le président américain a promis de lancer « la phase 2 ». Cette menace est brandie peu après que le département du Trésor a introduit vendredi 23 février le régime de sanctions le plus dur de l’histoire à l’encontre de Pyongyang.
Dans le cadre des mesures contre le programme nucléaire et balistique nord-coréen, le département américain du Trésor a sanctionné 27 sociétés de transport et de navigation, 28 navires et une personne physique. L’administration américaine a précédemment annoncé que ce nouveau train de sanctions était «le plus sérieux jamais imposé à la Corée du Nord». Elle a ajouté que la pression sur Pyongyang irait croissant au fur et à mesure de l’application des sanctions et que l’effet était d’ores et déjà évident.
Cette prise de position américaine intervient au moment où un soudain réchauffement du climat politique a galopé pendant les Jeux olympiques dans la péninsule coréenne mouvementant un dialogue directe inter-coréen. Des analystes ont salué le coup de maître du dirigeant nord-coréen qui a contribué à contourner « des médiateurs » et à amorcer le dialogue entre Pyongyang et Séoul. Pour Pyongyang les États-Unis cherchent à freiner ce réchauffement.
L’Amérique refait le coup des exercices militaires
Les exercices conjoints annuels mobilisent habituellement des milliers de soldats américains, des moyens militaires des États-Unis dont des chasseurs de combat et des navires de guerre, ainsi que les armées de la Corée du Sud. La Corée du Nord a pendant longtemps protesté contre ces exercices conjoints, les considérant comme des simulations d’attaque visant à  renverser le gouvernement de Pyongyang.
Le report des exercices à l’après les Jeux olympiques, a d’ailleurs été salué par la communauté internationale, après que la Corée du Nord et ses alliés, la Chine et la Russie, ont proposé la suspension des exercices militaires Corée du Sud-États-Unis en retour de l’arrêt des essais militaires de la Corée du Nord pour que les deux parties puissent reprendre les discussions sur le programme nucléaire du Nord.
Or Washington cherche à provoquer un retour à la case départ: il a signalé la reprise des exercices cette année avec Séoul alors que la Corée du Nord a demandé à la mi-janvier la fin définitive des exercices militaires conjoints.
La réponse de Séoul à la provocation US? 
Recevant hier vendredi la fille de Trump et sa conseillère, Ivanka, à Séoul, le président sud-coréen a qualifié d’« échec » la stratégie américaine exercée depuis maintenant 25 ans contre son voisin nord-coréen et son désarmement nucléaire. Le président sud-coréen a exhorté Washington à soutenir le réchauffement des relations entre les deux Corées, condition sine qua non à un « désarmement en bonne et due forme de la Corée du Nord ».
Les États-Unis incitent tout dans le monde à une escalade des tensions, ce qui leur permettrait de vendre davantage d’armes, seul secteur qui fonctionne dans un pays en proie à différentes crises. La péninsule coréenne n’est pas à l’abri de cette logique, fût-ce au prix d’y déclencher une crise nucléaire.

L'ouverture du Centre financier international au Kazakhstan confère un environnement idéal pour les investisseurs étrangers.

Une expérience inhabituelle pour l'espace postsoviétique a été lancée par le Kazakhstan le 1er janvier. Le Centre Financier International (IFCA) qui a commencé à œuvrer dans la république est le fruit d'une idée apparemment utopique, qui acquiert aujourd'hui des contours de plus en plus précis et bien réels, suscitant l'intérêt des pays voisins et de ceux auxquels il s'adressait, c'est à dire, les investisseurs.

La rapidité de la mise en œuvre du projet est impressionnante et transmet un message clair au monde des affaires internationales selon lequel pour le Kazakhstan, c'est un domaine très important où il crée des conditions idéales pour ses partenaires. Et l'importance de ce qui se passe est visible par le contrôle personnel du président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev. Quelles autres garanties sont nécessaires ?!

Les «conditions idéales» pour les partenaires ne sont ici en aucun cas une suite de discours formels. On peut en juger par soi-même. Un point important est que pour travailler avec les investisseurs étrangers au Kazakhstan, la société nationale Kazakh Invest a été créée. Elle aide les hommes d'affaires qui veulent travailler dans le pays, à choisir le meilleur créneau. Pas de retards bureaucratiques et de barrières linguistiques. Presque toutes les procédures papier que l'entreprise utilise et communique aux investisseurs potentiels sont dans leur langue et tous les services de consultation, les taxes, les procédures douanières sont traduits en anglais.

En outre, il existe un Centre de services aux investisseurs au Kazakhstan. Il fonctionne sur le principe de guichet unique. Autrement dit, tous les documents rempli rapidement dans un endroit unique. Les droits des entrepreneurs étrangers sont protégés par le médiateur des investissements. Et pour les investisseurs, il existe diverses préférences et incitations fiscales, par exemple, l'exonération de la TVA lors de l'importation de matières premières et de matériaux, et des quotas pour l'importation de leur propre main-d'œuvre.

Vous pouvez énumérer la liste des avantages pendant longtemps. La politique d'investissement du Kazakhstan s'est construite tout au long des 26 années d'indépendance suite à de multiples essais et en apprenant de ses erreurs. A présent, tout est abouti et aussi détaillé que possible. Par ailleurs, la position du Kazakhstan dans la notation internationale reflète le confort des conditions de l'entrepreneuriat dans le monde. Le classement de Doing Business parle de lui-même. Il place le Kazakhstan à la 36ème place parmi 190 états. Ceci est les meilleur indicateur de l'espace postsoviétique, avec la Russie. Dans le même temps, sur certaines positions, le Kazakhstan a dépassé non seulement les pays de l'ex-URSS, mais aussi de nombreux pays développés. Par exemple, en termes de protection des investisseurs minoritaires, le Kazakhstan est le premier dans le monde. Et sur l'exécution des contrats, il est le sixième.

Toutes les conditions créées pour les investisseurs ont un réel reflet dans les chiffres de l'afflux de capitaux étrangers. Par exemple, seulement au premier trimestre de 2017, les investisseurs ont investi au Kazakhstan près de 19% de plus qu'un an auparavant. À la suite de Janvier-Mars 2017, l'afflux total brut de l'investissement direct étranger s'est élevé à 5.381 milliards de dollars (données de la Banque nationale du Kazakhstan). Cela représente près de 19% (ou 857,2 millions de dollars) de plus que le premier trimestre de 2016. Le principal investisseur étranger est la Hollande, suivie par les États-Unis, la Suisse, la Chine et la Russie.

Dans ce contexte, il n'y a aucune raison de croire que le projet du Centre Financier International lancé par le Kazakhstan restera une idée utopique. Astana a toutes les chances de devenir en Asie centrale une deuxième Dubaï ou Singapour. Devenir une plaque tournante régionale pour attirer les investissements, en utilisant les technologies financières modernes et un système spécial de justice basé sur le droit anglais. L'IFCA a son propre du système judiciaire, indépendant du Kazakhstan. Et les juges étrangers de niveau international y travaillent. Ils ont déjà prêté serment au président du Kazakhstan. Tout ceci garantit une totale impartialité du processus et de la primauté du droit.

Pour résumer, après avoir étudié de manière approfondie les opportunités d'investissement du Kazakhstan et les conditions créées pour les investisseurs, il faut souligner qu'il n'est pas difficile de comprendre pourquoi un pays attire des capitaux étrangers même lorsque l'état de l'économie mondiale ne l'aide pas du tout. Malgré une confiance minimum dans la sphère financière et la volatilité des marchés, le Kazakhstan reste un havre de confiance pour les investisseurs dans de nombreux domaines. En plus du secteur des matières premières traditionnelles, au Kazakhstan, avec ses vastes zones fertiles, le secteur agricole semble prometteur et les investisseurs chinois sont déjà actif. L'environnement créé pour les affaires représente un intérêt particulier pour la sphère du transport et de la logistique. La situation pratique du pays entre l'Europe et l'Asie et la présence de pratiquement toute les infrastructures nécessaires au transbordement des marchandises jouent un rôle très important.

Et si tous ces arguments permettant d'évaluer dans quelle mesure le Kazakhstan surclasse ses partenaires dans la course aux investissements ne suffisent pas, on peut ajouter qu'à la fin de 2017, le Kazakhstan a adopté un nouveau code fiscal, ainsi qu'un code "Sur l'utilisation du sol et du sous-sol" afin d'élargir les opportunités pour les investisseurs. Et cette année, le gouvernement de la République prépare un autre paquet d'amendements législatifs pour améliorer l'environnement des affaires aux niveaux national et régional.

mercredi 21 février 2018

L'Armée turque, un géant aux pieds d'argile


La deuxième Armée de l’OTAN, soutenue par des forces supplétives locales connaissant le terrain, patauge durant un mois devant une petite enclave frontalière défendue par une milice pour le contrôle de 12 %  de la localité. L’Armée turque n’est plus vraiment ce qu’elle était à Gallipoli. 
La bataille pour le contrôle d’Afrin en Syrie vient de confirmer la gabegie régnant au sein des forces armées turques depuis le putsch manqué contre le président Erdogan et les terribles purges ayant décimé les élites militaires turques.
Utilisant des avions de combat F-16, des chars Leopard 2 de fabrication Allemande et M-60 de conception américaine aux côtés des rebelles de la franchise « Armée Syrienne Libre », les Turcs se sont révélés incapables de prendre d’assaut une petite enclave frontalière située à un jet de pierre de leur territoire et cela n’empêche nullement Erdogan de menacer Damas d’une invasion jusqu’à Homs (centre de la Syrie) si jamais les troupes syriennes venaient en aide aux YPG défendant Afrin ou de marcher triomphalement sur Minbej où sont stationnées des forces américaines supposées alliées.
La Turquie possède une très riche et fort impressionnante histoire militaire, notamment lorsqu’elle fut la métropole de l’empire Ottoman. Cependant, l’Armée turque actuelle semble être un géant aux pieds d’argile, souffrant d’une carence évidente au niveau du commandement et du leadership.
Certes, même en l’état, cette Armée peut aisément prendre le dessus en cas de confrontation éventuelle avec une Armée syrienne exsangue et usée par sept années de guerre totale, mais au prix d’une mobilisation générale, l’emploi de quatre à cinq divisions complètes et l’acceptation de lourdes pertes par Ankara.
En s’appuyant exclusivement sur les renseignements et les forces de police pour affaiblir l’armée, Erdogan a conforté son pouvoir interne mais perdu l’outil militaire. Le cas d’Afrin en est l’illustration.
Les purges au sein des forces armées ont toujours désorganisé le commandement militaire et précipité les défaites en cas de conflit.
En 1938, une Armée rouge ayant souffert des purges de Staline s’est montrée incapable de venir à bout de la ténacité des Finlandais, suscitant l’étonnement d’une Allemagne qui allait décider d’envahir l’URSS un an et demi plus tard.
https://reseauinternational.net/larmee-turque-un-geant-aux-pieds-dargile/ le 21/02/2018

mardi 20 février 2018

Vers les villes intelligentes au Kazakhstan

Que devrait faire le Kazakhstan pour «réussir son orientation et son adaptation» au monde de la quatrième révolution industrielle ? La réponse à cette question est donnée dans le discours suivant du président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, publié le 10 janvier 2018.

La nouvelle structure technologique, qui s'empare de plus en plus du monde, change fondamentalement la vie habituelle des gens. L'ère de «l'abondance du pétrole» décline malgré le récent achèvement au Kazakhstan. Comme pour de nombreux États, une nouveau type de développement est exigé. Les tendances globales montrent que cette nouvelle qualité de vie et de progrès doit être basée, tout d'abord, sur une large mise en œuvre des éléments de la quatrième révolution industrielle, a expliqué le chef de la république devant la communauté kazakhstanaise.

Pour son entrée parmi les leader du nouveau monde, le Kazakhstan, pays le plus prospère d'Asie centrale a tout ce dont il a besoin. En particulier, il a surmonté avec succès les périodes de crise des années passées et conservé une économie stable. Au cours des années d'indépendance, le Kazakhstan est devenu une sorte de marque qui inspire la confiance et le respect de la communauté internationale. Les dernières réalisations de la République sont la tenue de l'exposition internationale spécialisée EXPO-2017 et l'entrée au Conseil de sécurité de l'ONU en tant que membre non permanent. Le Kazakhstan est devenu le premier pays d'Asie centrale à être membre du Conseil de sécurité de l'ONU et, dans ce statut honorifique, la République représentera les intérêts de toute la région tout au long de l'année 2018.

Cependant, dans son discours Noursoultan Nazarbaïev a déclaré que les réalisations du Kazakhstan d'aujourd'hui, ne garantissent pas le succès de demain. Il faut une base fiable pour le développement et la croissance. En particulier ici, l'accent est mis sur la capacité technologique, qui permettra d'atteindre les 10 objectifs spécifiques clairs, qui sont indiqués par le leader kazakh au peuple du pays.

Tout d'abord, l'industrialisation devrait devenir le fleuron de l'introduction des nouvelles technologies. Dans le même temps, la référence pour le secteur manufacturier à productivité élevée du travail reste inchangée, l'industrialisation devrait devenir plus innovante. L '«ère numérique» dans l'industrie du Kazakhstan viendra lorsque de nouveaux instruments visant à moderniser et à stimuler le transfert de technologie seront développés et testés pour les entreprises du pays.

En outre, il a demandé d'accorder une attention particulière au développement d'un écosystème d'innovateurs propre au pays, il doit être créé autour de l'Université Nazarbayev, et des centre de formation et du Technopark IT-start-up.


La deuxième tâche concerne le développement du potentiel des ressources. Ici, le président du pays note la nécessité de repenser de façon critique l'organisation des industries de produits de base et les approches de la gestion des ressources naturelles. Il est important d'augmenter les exigences en matière d'économie d'énergie des entreprises, estime le chef de l'Etat, ainsi que le respect de l'environnement et l'efficacité des fournisseurs d'énergie.

La prochaine direction, qui nécessite une réorientation radicale pour entrer sur les marchés mondiaux, est le complexe agro-industriel, estime Noursoultan Nazarbaïev. Un rôle clé devrait être joué par les diplômés des universités agraires qui «vont vraiment travailler dans l'agro-industrie ou s'engager dans des activités scientifiques», souligne le président du Kazakhstan dans le document.

La quatrième tâche vise à accroître l'efficacité de l'infrastructure de transport et de logistique. Ici, l'introduction du savoir-faire numérique devrait assurer l'interaction de tous les acteurs de la logistique. Les revenus annuels du transit en 2020 devraient augmenter à 5 milliards de dollars, tandis que le transit de marchandises en 2017 a déjà augmenté de 17%. En particulier, il est nécessaire d'introduire un système de transport intelligent, et d'augmenter le montant des fonds alloués annuellement pour la réparation des routes locales à 150 milliards de tenge.

Le Président du Kazakhstan note l'importance de "réinitialiser" le secteur financier. Il a souligné que les actionnaires des banques retirant des fonds sur les comptes des sociétés affiliées devraient être tenus responsables.

Une attention particulière dans l'Adresse à la population de la République est porté sur le capital humain, base pour la modernisation. Il a appuyé la science dans l'université avec une priorité sur la recherche en métallurgie, la chimie du pétrole et du gaz, le complexe agro-industriel, les technologies bio et l’IT. "Il est temps que l'éducation soit considérée comme une branche distincte de l'économie avec ses projets d'investissement et son potentiel d'exportation", a déclaré le chef de l'Etat.

La huitième tâche est consacrée à l'amélioration de l'efficacité de l'administration publique. Afin d'améliorer le climat des affaires, «il est important d'accélérer l'adoption d'une loi visant à déréglementer davantage l'entreprise», indique le message. Le président du Kazakhstan insiste sur le fait que les entrepreneurs peuvent bénéficier du soutien de l'État sur le principe du «guichet unique», et certains fonctionnaires sur le principe d'une «déclaration unique».

En conclusion, Noursoultan Nazarbaïev a déclaré la nécessité de la poursuite de la transformation d'Astana dans une sorte d'échantillon de référence de la «  SmartCity » et de la diffusion des meilleures pratiques de la ville principale du pays dans la région. Les «villes intelligentes» deviendront la «locomotive» du développement régional.

lundi 19 février 2018

La Chine à la conquête du monde? Ses projets pharaoniques dont un en France

Ces dernières années, le gouvernement chinois ne cesse de renforcer sa présence économique aux quatre coins du monde. Une ligne ferroviaire en Amérique du Sud, une usine de silice en France, un immense réseau d'infrastructures en Afrique, et ce n'est que quelques exemples. La Chine, s'est-elle déjà taillée la part du lion?
De l'Asie à l'Amérique du Sud, de l'Afrique à l'Europe, les autorités chinoises investissent des milliards en vue de réaliser leurs projets pharaoniques. Tour du monde de cette ambition géoéconomique.

Une voie ferroviaire de plus de 5000 km en Amérique latine
Dans le cadre du gigantesque projet de nouvelle route de la soie, la Chine entend dépenser 10 milliards de dollars pour construire un réseau ferroviaire de plus de 5000 km reliant le Brésil à la côte péruvienne tout en traversant la forêt amazonienne.
Au total, comme l'a annoncé le Premier ministre chinois en janvier 2015, Pékin compte investir 250 milliards de dollars dans ce pays dans les 10 prochaines années.
En outre, le milliardaire chinois Wang Jing a proposé de construire un canal de 270 km traversant le Nicaragua.

Un immense réseau d'infrastructures en Afrique
L'Afrique est un autre pôle d'intérêt pour le gouvernement chinois. En janvier 2015, Pékin a conclu un mémorandum avec l'Union africaine visant à construire un réseau de transport entre les 54 pays de ce continent.
Le réseau sera composé de lignes de chemin de fer, y compris à grandes vitesse, d'aéroports, de routes ainsi que d'autoroutes. Ces projets sont déjà en cours, des contrats de plusieurs milliards de dollars pour bâtir des lignes ferroviaires au Nigeria, au Kenya, en Éthiopie et au Tchad ont été signés.
De plus, la Chine entend construire des ports modernes à Dar es Salaam, en Tanzanie, à Maputo, au Mozambique, à Libreville, au Gabon, à Tema, au Ghana et à Dakar, au Sénégal.

Un canal en Thaïlande
L'Asie du Sud-Est est aussi au cœur des intérêts du gouvernement chinois. Ainsi, Pékin est déterminé à creuser un canal traversant l'isthme de Kra, en Thaïlande. Un tel projet permettrait de gagner 1.000 km par rapport à la route commerciale actuelle qui passe par le détroit de Malacca, sujet à une forte piraterie.
En outre, la Chine compte bâtir un port en eau profonde à Kuantan, en Malaisie, et élargir l'aéroport de Malé, aux Maldives. Les investissements s'élèveraient à 511 millions de dollars.

Une centrale hydroélectrique aux îles Fidji
Aux îles Fidji, les autorités chinoises se penchent sur un autre projet d'envergure, à savoir une centrale hydroélectrique d'une valeur de 158 millions de dollars.
Dans l'archipel des Samoa, la Chine construira un hôpital pour quelque 100 millions de dollars.

L'usine européenne du groupe chinois Quechen Silicon Chemical
L'entreprise chinoise Quechen Silicon Chemical, numéro trois mondial de la silice pour les pneus verts, a conclu un contrat en application duquel le géant construira à Fos-sur-Mer une usine de production d'une capacité de 90 000 tonnes par an de silice à haute dispersion (HDS) et de matières premières associées. En outre, un centre de recherche et développement y verra le jour. L'investissement est évalué à environ 100 millions d'euros et devrait créer 130 emplois.

Les Mig syriens ont pourchassé au canon des avions israéliens, et ont réussi à en toucher

Des impacts d'obus 30 mm du Gryasev-Shipunov GSh-30-1 du Mig-29 sur des avions israéliens touchés lors du raid du 10/02/2018

L'info du jour est explosive :  trois appareils de combat israéliens ayant participé à des raids sur des positions militaires syriennes le 10 février 2018 ont été touchés par des tirs de canon automatique lors d'un combat Air-Air avec des Mig-29 SMT syriens.
Les enquêteurs militaires israéliens ont découvert en effet qu'un des F-15 endommagés lors du raid avait essuyé des tirs d'obus de canon Gryasev-Shipunov GSh-30-1 équipant spécifiquement le Mig-29.
Les points d'impact des fragments de ces obus se trouvaient tous à l'arrière du F-15 israélien endommagé et bien qu'aucun obus ne s'est logé dans les compartiments de propulsion,  les pilotes ont dû s'éjecter très peu de temps avant l'atterrissage prévu sur une base située dans le nord d'Israël.
Cela suppose à priori que le ou les Mig-29 SMT syriens ont non seulement tenté d'intercepter les appareils intrus mais les ont pourchassés de si près qu'il fut possible de les toucher au canon.
Des fragments d'obus similaires ont été retrouvés sur les fuselages de deux autres F-16I passablement endommagés.
La défense anti-aérienne à tiré cinq salves de missiles Sol-Air de type S-200, Sa-6 et actionné le feu de systèmes Pantsir S-1 pour faire face aux missiles de croisière et aux chasseurs-bombardiers israéliens mais il semble désormais très hautement probable que des intercepteurs Mig-29SMT syriens aient participé à une opération d'interdiction aérienne (Air Denial) et de poursuite.
Des Mig-29 SMT syriens ont certainement pourchassé de très près  les F-15 et les F-16 israéliens jusqu'au dessus des hauteurs du Golan. Les appareils israéliens avaient pourtant procédé à une manœuvre d'évasion à très grande vitesse.
Les informations confirmés au mois de janvier faisant état de la mobilisation de l'aviation syrienne de première ligne pour faire face à toute nouvelle agression israélienne se sont avérées exactes.
C'est la première fois qu'un Mig-29 SMT touche au canon un F-15 dans un combat Air-Air.

Exhibition théâtrale et menaçante de Netanyahu


«Ne testez pas la détermination d’Israël!» a clamé Benjamin Netanyahu à la Conférence sur la sécurité de Munich, soulevant un morceau de métal dont il dit qu’il s’agirait d’une pièce d’un drone iranien.
Alors même qu’il est sur un siège éjectable, au lendemain de révélations sur les profits douteux tirés de ses relations avec des magnats israéliens, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé hier, comme à son habitude avec une démarche théâtrale, les «tyrans de Téhéran», leur promettant de vives représailles en cas d’agression.
Téhéran a jugé «caricaturale» cette sortie intempestive qui intervient une semaine après les tensions suscitées par les raids aériens israéliens en Syrie au cours desquels un appareil F16 a été abattu par la DCA. «Ne testez pas la détermination d’Israël!» a clamé Benjamin Netanyahu à la Conférence sur la sécurité de Munich, soulevant un morceau de métal dont il dit qu’il s’agirait d’une pièce d’un drone iranien abattu la semaine dernière au-dessus d’Israël. Il a interpellé à cet effet le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif: «Voilà un bout du drone iranien! M. Zarif, vous le reconnaissez? Vous devriez, c’est le vôtre!».
Javad Zarif qui se trouvait dans les lieux, à Munich, sans pour autant être présent au moment de cette scène, a eu ensuite cette remarque, qualifiant la sortie de Netanyahu de «cirque caricatural» non sans accuser Israël de poursuivre «une politique d’agression, de représailles massives contre ses voisins». Pour la majorité des observateurs, Benjamin Netanyahu cherchait ainsi à détourner l’attention de l’opinion israélienne de ses démêlés actuels et futurs avec les autorités judiciaires qui, sur la base d’un rapport circonstancié concluant une longue enquête de la police, estiment prévisible une sanction sévère et donc le retrait de la vie politique du Premier ministre sioniste en poste depuis environ 10 ans.
Benjamin Netanyahu est un habitué des démonstrations théâtrales comme en 2012 lorsqu’il exhibait à la tribune des Nations Unies un dessin extrêmement simpliste suggérant une bombe sur le point d’exploser pour mieux frapper les esprits au sujet du nucléaire iranien. Apparemment, le dessin n’a pas eu l’effet escompté, mais les habitudes du Premier ministre sioniste ont la vie dure. Répétant à l’envi la nécessité de barrer la route à un Iran qu’il qualifie d’expansionniste, Israël s’arroge aussi bien une légitimité qu’une impunité totale dans la région, en témoigne la double attaque la semaine dernière de positions militaires syriennes sous prétexte qu’un drone iranien a été lancé vers son territoire par des dispositifs iraniens. Durant les deux raids aériens sionistes, un F16 a été abattu, une grande première depuis 1982, surtout que la perte de l’appareil a été reconnue par l’armée sioniste ainsi que l’un des deux pilotes récupérés se trouvait dans «un état grave».
Cette confrontation inattendue entre Israël et la Syrie, parce qu’elle constitue une préparation de l’opinion pour un conflit beaucoup plus vaste, n’a cessé depuis de faire craindre une dangereuse escalade habilement programmée par les faucons israéliens, à tel point que le responsable parlementaire russe Alexeï Poushkov a averti: «Vous bombardez l’Iran, et quid de la suite? La question iranienne nécessite d’agir avec responsabilité.»
Javad Zarif a dans le même contexte accusé les Israéliens «d’incursions quotidiennes en Syrie (…) et de bombarder quotidiennement, de manière routinière, la Syrie». «Une fois, les Syriens ont le cran de descendre un de leurs avions, et c’est présenté comme un désastre», a-t-il ironisé.
Tous les pays engagés dans le conflit en Syrie, qu’il s’agisse de la Russie et de l’Iran, d’un côté, des Etats-Unis et de tous les membres de la coalition internationale dont la Turquie, de l’autre, redoutent un dérapage de la situation et ne veulent pas d’un conflit ouvert entre l’Iran et Israël dont ils savent qu’il serait terriblement dommageable pour toute la région du Moyen-Orient et peut-être même au-delà.
L’ONU s’affaire à empêcher une telle catastrophe, tout en déplorant le fait de tensions extrêmes. «Jamais depuis quatre ans, on avait vu de grands pays s’engager militairement, directement à l’intérieur de la Syrie. Cela a entraîné des incidents et c’est inquiétant», a relevé Staffan de Mistura, l’envoyé spécial pour la Syrie de l’ONU. «Nous espérons que ces pays vont continuer à se montrer responsables, car sinon la situation pourrait échapper à tout contrôle», a-t-il même conclu.
Mais le fait que Netanyahu assimile les activités et la menace supposée de l’Iran en Syrie à des actes nazis n’incite pas, c’est le moins qu’on puisse dire, à un quelconque optimisme.

dimanche 18 février 2018

Près de 200000 kirghizs vivent sans revenus


Le Kirghizistan marque une date lugubre l'anniversaire du crash du Boeing près de Bichkek où 39 personnes, parmi lesquelles 17 enfants, ont été victimes de cette tragédie. Mais jusqu'à présent, ni les proches du défunt ni le peuple du Kirghizistan n'ont entendu un seul mot d'excuse de la part du principal responsable de ce terrible incident dont certain qu'il pourrait être l'ancien président du pays, Almazbek Atambaev.

Aujourd'hui, ce n'est un secret pour personne qu'il était le principal client de la cargaison transporté par le Boeing qui s'est brisé dans le pays. Le vol THY 6491, propriété de la compagnie aérienne turque My Cargo Airlines, a été affrété par les «partenaires commerciaux» de A. Atambaev. Et le but du vol aurait été de livrer une cargaison de contrebande au Kirghizistan. 85 tonnes de téléphones mobiles, smartphones et tablettes qui devaient être vendus au Kirghizistan et sur les marchés de l'EEAC. Ce n'est pas mal pour une personne qui est élu par le peuple du pays pour être le garant de l'Etat de droit ? Plus de 100 millions de dollars américains, et ce chiffre ne correspond qu'à la cargaison qui est partie en poussière.

Et selon l'enquête, menée par l'un des plus anciens députés du parlement, Omurbek Tekebaev (actuellement en prison), il y en a eu au moins une cinquantaine.

Faisons un calcul simple.

100 millions de dollars américains, c'est le coût de la cargaison entière. Traditionnellement, les bénéfices de ces biens (surtout depuis qu'ils sont en contrebande) sont d'environ 60%. En multipliant 60 millions de dollars américains par 52 vols confirmé par O. Tekebaev, il s'avère que le bénéfice net d'Atambaïev aurait pu s'élevé à plus de 3,1 milliards de dollars américains !!! C'est près de la moitié du budget du gouvernement du pays.

Il s'avère que le peuple kirghize a acheté des téléphones coûteux avec leur argent durement gagné, et "le garant de la Constitution" aurait mis tous les profits dans sa poche. Après tout, A. Atambayev, non seulement n'aurait pas payé de droits de douane, mais aussi un impôt sur les bénéfices. Donc, l'État n'aurait eu aucun retour financier sur ces milliards de dollars américains.

Si l'on calcule combien le pays aurait perdu en impôts, le montant est effrayant : environ un milliard de dollars américains.

Avec cet argent au Kirghizistan, il aurait été possible de créer des milliers d'emplois, de construire des centaines d'écoles et d'hôpitaux (la construction d'une école coûte environ 7 millions de dollars avec du matériel complet). Il serait possible de couvrir l'ensemble du pays avec un réseau de nouvelles autoroutes.

Mais non, A. Atambayev aurait préféré endetter le Kirghizistan, et ne pas payer un centime à son pays natal.

Aujourd'hui, le déficit budgétaire du pays est de 20%. Et la dette extérieure égalait le montant que A. Atambayev aurait gagné seulement sur la contrebande de téléphones mobiles, soit 3,8 milliards de dollars américains. Dans le même temps, la dette extérieure représente plus de 52% du PIB et est l'une des plus importantes de la CEI.

Le problème du chômage n'a pas été résolu dans le pays. Près de 200 000 kirghizs n'auraient pas de sources de revenus. Autrement dit, ils vivraient à moitié affamés. Et ce n'est que des données officielles. Selon les données officieuses, environ un quart de tous les citoyens du pays n'ont pas d'emploi. Et la plupart d'entre eux sont des jeunes qui ne voient pas de perspective et sont forcés de quitter le pays à la recherche d'un meilleur avenir. Des millions de citoyens travaillent en Russie et au Kazakhstan. Et ceux qui ont des emplois dans la République kirghize sont forcés de survivre et non pas de vivre. Le salaire moyen au Kirghizistan est seulement de 200 dollars. Près de la moitié des retraités kirghizes, plus mendiants que pauvres, reçoivent des pensions inférieures aux niveaux de subsistance connus dans l'espace post-soviétique. Et l'ancien président du Kirghizstan, A. Atambayev, aurait des milliards de dollars.

De plus, ni il y a un an, ni maintenant, A. Atambayev exprimerait le désir de pleurer la perte de civils du crash. Près d'une semaine après la tragédie du 16 janvier 2017, A. Atambayev aurait bu de la vodka dans la résidence de l'Etat "Ala-Archa". Et le deuil des millions perdus, était si grave qu'une équipe de médecins seraient restés à son chevet pendant plusieurs jours. Y compris, des toxicologues spécialement venant d'une clinique turque, où de temps en temps l'ancien chef du Kirghizistan serait traité pour alcoolisme chronique.

A propos, A. Atambayev n'aurait toujours pas libéré la résidence d'Ala-Archa, destinée exclusivement à la résidence du chef de l'Etat en place. Personne n'ose le jeter dehors par la force.

Le fait est que A. Atambayev, bien qu'il ait démissionné, a cédé sa place à un président démocratiquement élu. Mais il n'a pas perdu son influence sur l'élite politique. De plus, aujourd'hui A. Atambayev interfère de toutes les manières possibles contre la réalisation de la principale promesse pré-électorale de S. Zhenenbekov, la lutte contre la corruption.

En premier lieu, parce que dans les affaires de contrebandes de marchandises ou de drogues dans le cadre de contrats avec des investisseurs étrangers, il sortirait le nom d'un principal accusé Almazbek Atambaïev. Par exemple, dans l'affaire de la vente de l'un des plus grands gisements aurifères du pays "Jeruy", vendu pour une bouchée de pain.

L'ancien président du Kirghizistan a simplement peur. C'est pourquoi il essaierait d'empêcher les réformes démocratiques, que le nouveau chef de l'Etat a l'intention de mettre en place de toutes ses forces.

Selon les rumeurs, les partisans de A. Atambayev contrecarreraient de toutes leurs forces la nomination de nouvelles personnes à des postes clés : les procureurs, les chefs des organismes d'application de la loi et des services spéciaux. De plus, à en juger par les informations qui sortent parfois du lobby du palais présidentiel, il arriverait même à menacer directement les partisans du changement.

Tel serait A. Atambaïev du Kirghizistan, « respectueux des lois » et ancien chef des « gardiens de la loi », d'un pays dont le peuple n'a toujours entendu aucune excuse pour le pillage de la patrie, ni pour la mort d'enfants et de personnes âgées, dont la seule faute était dans le fait que leurs maisons se trouvaient dans la trajectoire des milliards potentiellement illégaux de A. Atambaev.

dimanche 11 février 2018

Guerre turco-kurde ou guerre civile de Daech ?


Le début de l’Opération Rameau d’olivier de la Turquie a donné lieu à une vague de commentaires sur ses véritables motivations, les critiques rejetant la prémisse « antiterroriste » officielle au motif qu’Ankara aurait déployé des combattants de Daech sous l’étiquette « Armée syrienne libre » (ASL). Il ne fait aucun doute que certains des proxys de la Turquie sont des figures abominables, et cela a déjà été établi il y a des années par des journalistes de médias alternatifs, mais si le président Erdogan les exploite actuellement, il y a une explication plus profonde que la simple rhétorique autour de son caractère maléfique.
Des gens ont averti depuis un certain temps que le fléau du terrorisme allait inévitablement retomber sur les pieds de ses soutiens, et le président Assad a ironisé sur le fait que « le terrorisme est comme un scorpion, si vous le mettez dans votre poche, il vous piquera ». Mais bien que certains observateurs se soient convaincus que le président Erdogan ignorait avec arrogance ce conseil judicieux, il le prend au contraire très au sérieux. Au lieu de laisser les djihadistes « se retirer » en Turquie et s’attirer des ennuis avec le temps, il s’est prudemment rendu compte qu’il devait toujours les occuper à se battre contre d’autres ennemis sans leur laisser l’occasion de se mettre « trop à l’aise ». Il en est venu à la conclusion commode qu’il pouvait « faire d’une pierre deux coups » en les dressant contre ses ennemis de toujours, le détesté PKK et son rejeton syrien, les YPG.
La même logique machiavélique entre en jeu dans la perspective du ciblage des kurdes par l’Opération Rameau d’olivier. Des rapports indiquent que les YPG relâchent tous les prisonniers de Daech à Afrin tant qu’ils se battent contre leurs anciens clients turcs, ce qui est crédible quand on considère les accusations selon lesquelles les Kurdes syriens rompent parfois des accords avec Daech comme dans la« course pour Raqqa » ou encore « Daech pour Deir ez-Zor ». Non seulement cela, mais d’autres sources affirment que les YPG enjoignent à leurs combattants étrangers (principalement occidentaux) de mener la guerre contre les Turcs à Afrin, ce qui pourrait simultanément servir à tuer certains d’entre eux et à « réduire le tas » d’acteurs non étatiques peu fiables. Cela éviterait à leurs gouvernements de devoir les surveiller quand ils rentreront chez eux, craignant que ces « mercenaires » majoritairement des sympathisants gauchistes puissent se transformer en dangereux « laïques wahhabites ».
Le résultat final de ceci est que les Turcs et les Kurdes essayent de se débarrasser des conséquences diaboliques à long terme de leurs contrats faustiens avec Daech, envoyant essentiellement leurs alliés d’autrefois à leur perte dans le hachoir des montagnes du nord-ouest de la Syrie afin d’éviter d’être « piqués » par leurs propres « scorpions ». Du point de vue cynique des deux principaux acteurs de la guerre turco-kurde, il est préférable pour chacun d’entre eux que les premières phases de ce conflit ressemblent à une guerre civile de Daech, mais une fois cette force de combat « bachi-bouzouk » épuisée, la « vraie guerre » entre les deux parties va commencer. Les États-Unis ont aussi intérêt à la perpétuer le plus longtemps possible et à en faire une répétition au XXIe siècle de la guerre Iran-Irak afin de manipuler indéfiniment l’équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient en faveur de leur grande stratégie.
Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie « Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime »(2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

Moscou met Israël en garde à propos de ses attaques pro-Daech en Syrie


Le ministère russe des Affaires étrangères a appelé la communauté internationale à respecter la souveraineté de la Syrie et l’intégrité territoriale des pays du Moyen-Orient à la suite des attaques aériennes des Forces de défense israéliennes (FDI) contre des cibles en Syrie centrale.
« Moscou est profondément préoccupé par les derniers développements et les attaques contre la Syrie. Le danger de l’escalade des tensions à l’intérieur et autour des zones de désescalade, qui sont devenues un facteur important dans la réduction de la violence en Syrie, est particulièrement préoccupant « , a déclaré le ministère des Affaires étrangères sur son site internet.
Le communiqué note que les forces gouvernementales syriennes « respectent les dispositions existantes pour assurer le fonctionnement cohérent de la zone de désescalade dans le sud-ouest du pays ».
« Nous exhortons toutes les parties impliquées à faire preuve de retenue et à éviter toute mesure susceptible d’aggraver la situation. Nous considérons qu’il est nécessaire de respecter inconditionnellement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie et des autres pays de la région. « 
Le ministère a également noté que la création de menaces en Syrie, où le contingent militaire russe est présent, est inacceptable.
Israël : l’Iran et la Syrie jouent avec le feu
Samedi, l’armée israélienne a déclaré que huit avions de combat israéliens avaient frappé 12 cibles en Syrie, dont trois escadrons de défense aérienne et quatre objets militaires iraniens déployés dans le pays. Sur le chemin du retour, des jets sont tombés sous le feu antiaérien syrien et l’un des F-16 israéliens s’est écrasé. Les deux pilotes ont été éjectés et ont subi des blessures. On ignore encore si l’avion a effectivement été touché par le feu.
Sur cette image réalisée à partir d’une vidéo fournie par Yehunda Pinto, on voit l’épave d’un avion en feu près de Harduf, dans le nord d’Israël, samedi 10 février 2018
L’attaque aérienne a eu lieu après l’annonce par l’armée israélienne que son hélicoptère avait abattu un drone iranien qui avait traversé l’espace aérien du plateau du Golan pendant la nuit de samedi. L’hélicoptère a ensuite traversé le territoire syrien pour détruire le poste de commandement qui était utilisé pour contrôler le drone, selon l’IDF. L’hélicoptère a été accueilli par un tir d’artillerie syrien.
Tsahal agira de manière déterminante contre de telles violations graves de la souveraineté israélienne par l’Iran et la Syrie et continuera à faire ce qui sera nécessaire. L’IDF est prête pour divers scénarios et continuera d’agir en fonction de l’évaluation de la situation.
Commentant les attaques israéliennes, le porte-parole de l’IDF, Jonathan Conricus, a déclaré que les Syriens et les Iraniens  » jouaient avec le feu « , selon ses termes, Damas a autorisé Téhéran à mener une attaque à travers son territoire. Il a également déclaré que quiconque attaquerait Israël « paierait le prix fort », mais a ajouté que Tel Aviv ne cherchait pas l’escalade dans la région.
Syrie : plus d’un jet israélien a été touché
L’agence de presse syrienne SANA, citant une source militaire, a rapporté que des avions israéliens avaient attaqué des cibles militaires de l’armée syrienne dans la partie centrale du pays.
Le ministère syrien de la Défense a déclaré que ses défenses antiaériennes avaient réagi avec succès aux attaques aériennes et avaient frappé plus d’un avion.
« L’ennemi israélien a de nouveau attaqué certaines de nos bases militaires dans le sud et nos défenses antiaériennes ont réagi et ont déjoué l’agression », peut-on lire sur le site Internet du ministère.
La télévision d’Etat syrienne a rapporté qu’une fille avait été blessée lorsque des missiles israéliens ont frappé près d’une école dans un quartier de la campagne de Damas.
Dans le même temps, l’armée a nié que son drone avait violé l’espace aérien d’Israël, affirmant qu’il s’agissait d’une mission ordinaire.
Iran : Les allégations concernant un drone abattu sont «ridicules»
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qasemi, a rejeté les allégations concernant le drone abattu, niant la présence militaire du pays en Syrie.
« Les rumeurs selon lesquelles un drone iranien qui survolerait Israël aurait été abattu et l’implication de l’Iran dans l’attaque contre un avion israélien sont ridicules… L’Iran ne fournit que des conseils militaires à la Syrie « , a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qasemi.
Traduction : Avic Réseau International

jeudi 1 février 2018

Pentagone: la Chine et la Russie bientôt capables de détruire les satellites des Etats-Unis d’Amérique

Le rapport de renseignement J-2 met en garde contre de nouveaux dangers pour les satellites en orbite terrestre basse
La Chine et la Russie développent des missiles anti-satellites et d'autres armes et seront bientôt capables d'endommager ou de détruire tous les satellites des Etats-Unis d'Amérique en orbite terrestre basse, selon l'état-major interarmées du Pentagone.
La direction des renseignements de l'état-major interarmées, connue sous le nom de J-2, a publié un avertissement dans un récent rapport sur la menace croissante des armes antisatellites (ASAT) de ces États, selon des responsables familiers avec l'évaluation.
Le rapport conclut que « la Chine et la Russie seront capables de perturber gravement ou de détruire les satellites des USA en orbite terrestre basse » dans les prochaines années, ont indiqué les responsables.
La capacité d'attaque des satellites en orbite terrestre basse pourrait être en place d'ici 2020, ont indiqué les responsables.
Un porte-parole de l'état-major interarmées a refusé de commenter, invoquant une politique de non-discussion des rapports internes.
Le rapport J-2 fait écho à un avertissement similaire, mais moins spécifique, du directeur du renseignement national, Dan Coats, en mai.
« Nous estimons que la Russie et la Chine perçoivent la nécessité de compenser tout avantage militaire des USA provenant des systèmes spatiaux militaires, civils ou commerciaux et considèrent de plus en plus les attaques contre les systèmes satellitaires comme faisant partie de leur future doctrine de guerre ». « Les deux pays continueront à utiliser toute une gamme d'armes antisatellites pour réduire l'efficacité militaire des États-Unis d'Amérique ».

Coats a ajouté que les deux pays poursuivent des opérations d'information à la recherche d'accords internationaux qui limiteraient les défenses des Etats-Unis d'Amérique dans l'espace contre de telles armes.
Les armes spatiales de la Russie comprennent une «série de capacités variées pour affecter les satellites dans tous les régimes orbitaux», a déclaré Coats au Congrès, y compris un laser aéroporté destiné aux satellites des USA.
« Dix ans après que la Chine a intercepté l'un de ses propres satellites en orbite terrestre basse, ses missiles ASAT lancés au sol pourraient être proches du service opérationnel au sein de l'APL », a déclaré M. Coats.

La Chine et la Russie sont également en train de développer des satellites d'enlèvement des débris qui, selon Coats, pourraient être utilisés pour endommager les satellites.
L'expert spatial Michael J. Listner a déclaré que la menace posée par les armes antisatellites n'est pas nouvelle. Les États-Unis d'Amérique et l'Union soviétique ont tous deux mis au point des systèmes pour dégrader les systèmes spatiaux pendant la guerre froide.
« Le programme ASAT des États-Unis d'Amérique, le programme 437, a pris la forme du missile ASM-135, ou de la « boîte de tomates volante », et était destiné par l'administration Reagan à dissuader le système co-orbitale soviétique », a déclaré Listner, fondateur de Space Law & Policy Solutions, une société de conseil.
« Lorsque le Congrès a supprimé le développement de l'ASM-135, il n'y avait pas de programme de suivi pour fournir l'effet dissuasif souhaité », a déclaré Listner.
« Que la Russie n'a pas complètement abandonné son programme et que la Chine poursuit sa propre voie, laisse aux Etats-Unis d'Amérique le problème de savoir comment dissuader la menace en dehors de l'espoir de résilience. »

La résilience est un terme utilisé par le Pentagone pour protéger, renforcer ou remplacer les satellites dans un conflit futur.
Les satellites en orbite terrestre basse fonctionnent entre 100 miles et 1 242 miles au-dessus de la terre et sont utilisés pour la reconnaissance et l'observation de la terre et de l'océan. Ces satellites en orbite basse fournissent des données militaires clés utilisées dans la préparation des champs de bataille à travers le monde pour déployer des forces dans un conflit ou une crise.
En outre, les satellites de surveillance météorologique et de communication, notamment Iridium, Globalstar et Orbcomm, tournent en orbite terrestre basse.
Un certain nombre de satellites d'intelligence critique et de communications militaires opèrent également sur des orbites très elliptiques qui, pendant leur orbite, voyagent dans un périgée extrêmement bas près de la terre où ils seront bientôt vulnérables aux attaques chinoises ou russes.
Tous ces satellites en orbite terrestre basse sont maintenant très vulnérables aux armes et aux capacités antisatellites chinoises ou russes.
Ces capacités vont de plusieurs types de missiles spatiaux lancés au sol, à des lasers et des brouilleurs électroniques, en passant par de petits satellites de manœuvre capables de manœuvrer, de saisir et d'écraser des satellites en orbite.
Selon un rapport de l'Institut national de politique publique, en 2016, il y avait 780 satellites en orbite terrestre basse exploités par 43 pays. Au total, 37 satellites en orbite hautement elliptique seront bientôt vulnérables aux ASAT chinois ou russes.
« Les systèmes spatiaux des USA sont parmi les actifs les plus fragiles et les plus vulnérables exploités par l'armée des Etats-Unis d'Amérique », indique le rapport de l'ancien expert des missiles du Pentagone, Steve Lambakis.
« Cette infrastructure de communications, de collecte, de traitement et de distribution de données vulnérables vaut des milliards de dollars et est essentielle à presque toutes les activités des États-Unis d'Amérique et, de plus en plus, des forces armées des alliés des USA ».

La Chine a déployé deux systèmes de missiles ASAT route-mobiles et développe deux systèmes de missiles antisatellite lancés au sol plus avancés.
« Avec cette gamme de capacités ASAT à ascension directe, la Chine pourrait utiliser des technologies « hit-to-kill » pour cibler et détruire les satellites de surveillance en orbite terrestre basse, les satellites GPS en orbite terrestre moyenne et les satellites d'alerte avancée en orbite géosynchrone. » A déclaré Lambakis. « L'utilisation d'une seule ogive nucléaire dans un rôle ASAT a le potentiel de décimer les satellites de basse altitude. »
Pékin a également testé des satellites capables de manœuvrer près des satellites dans l'espace, une capacité qui peut être utilisée pour les attaquer.
Des cyberattaques contre des stations de contrôle de satellites sont également en cours de développement, ainsi que des armes radiofréquences et des armes à faisceau d'énergie dirigées.
Les forces anti-satellites de la Russie se sont rapidement développées ces dernières années, avec des investissements estimés à 5 milliards de dollars par an, après l'expiration du programme après l'effondrement de l'Union soviétique en 1991.
L'armement spatial de Moscou comprend le développement d'un nouveau missile ASAT de lancement au sol appelé Nudol qui a été testé pour la troisième fois en décembre 2016. D'autres armes comprennent des lasers et des brouilleurs qui peuvent aveugler ou perturber l'électronique satellitaire. La Russie possède également des cyber-armes capables de perturber les systèmes de contrôle par satellite sur le terrain.
Les nouveaux missiles sol-air de la Russie, notamment les S-300, S-400 et S-500, sont également capables de frapper des cibles en orbite terrestre basse, le S-500 devant être déployé cette année.
Pour la manœuvre des satellites tueurs, la Russie en 2014 a lancé quatre satellites, dont un qui a été observé entrain de manœuvrer. Le Pentagone soupçonne que le satellite sera utilisé pour la guerre anti-satellite. Deux autres satellites restants ont été détectés manœuvrant après être resté des mois en orbite stationnaire.
Le programme antisatellite russe devrait également inclure un missile intercepteur lancé à partir d'un avion MiG-31, similaire à l'ancien ASM-135 des États-Unis d'Amérique.
Moscou a également développé des armes à impulsions électromagnétiques à haute altitude qui pourraient être utilisées pour perturber l'électronique de tous les satellites non durcis contre les attaques de l'EMP.
Le Conseil des sciences de défense du Pentagone a également mis en garde contre la vulnérabilité stratégique des satellites des USA dans un rapport en mars dernier.
Le rapport du conseil d'administration a déclaré que les communications militaires par satellite utilisées pour les opérations mondiales, en particulier, « seront contestées par une myriade d'effets allant de réversible à destructif ».
« Les menaces électroniques estimées et projetées contre la communication par satellite (satcom) se sont rapidement intensifiées au cours des dernières années et continueront à augmenter dans un avenir prévisible », a déclaré le rapport, rendu public en mars.
« Les avancées et la prolifération dans la guerre électronique avancée, les capacités cinétiques, spatiales et cybernétiques menacent notre capacité à maintenir la supériorité de l'information », a déclaré le rapport, notant « dans des situations de stress sévères, le brouillage peut rendre inopérant tous les satellites commerciaux et la plupart des Satcom de défense ».
« Cette réalité devrait être considérée comme une crise à traiter immédiatement », a averti le conseil d'administration.
Bill Gertz sur https://reseauinternational.net le 31/01/2018. Traduction : Jean de Dieu Mossingue