La deuxième Armée de l’OTAN, soutenue par des forces supplétives locales connaissant le terrain, patauge durant un mois devant une petite enclave frontalière défendue par une milice pour le contrôle de 12 % de la localité. L’Armée turque n’est plus vraiment ce qu’elle était à Gallipoli.
La bataille pour le contrôle d’Afrin en Syrie vient de confirmer la gabegie régnant au sein des forces armées turques depuis le putsch manqué contre le président Erdogan et les terribles purges ayant décimé les élites militaires turques.
Utilisant des avions de combat F-16, des chars Leopard 2 de fabrication Allemande et M-60 de conception américaine aux côtés des rebelles de la franchise « Armée Syrienne Libre », les Turcs se sont révélés incapables de prendre d’assaut une petite enclave frontalière située à un jet de pierre de leur territoire et cela n’empêche nullement Erdogan de menacer Damas d’une invasion jusqu’à Homs (centre de la Syrie) si jamais les troupes syriennes venaient en aide aux YPG défendant Afrin ou de marcher triomphalement sur Minbej où sont stationnées des forces américaines supposées alliées.
La Turquie possède une très riche et fort impressionnante histoire militaire, notamment lorsqu’elle fut la métropole de l’empire Ottoman. Cependant, l’Armée turque actuelle semble être un géant aux pieds d’argile, souffrant d’une carence évidente au niveau du commandement et du leadership.
Certes, même en l’état, cette Armée peut aisément prendre le dessus en cas de confrontation éventuelle avec une Armée syrienne exsangue et usée par sept années de guerre totale, mais au prix d’une mobilisation générale, l’emploi de quatre à cinq divisions complètes et l’acceptation de lourdes pertes par Ankara.
En s’appuyant exclusivement sur les renseignements et les forces de police pour affaiblir l’armée, Erdogan a conforté son pouvoir interne mais perdu l’outil militaire. Le cas d’Afrin en est l’illustration.
Les purges au sein des forces armées ont toujours désorganisé le commandement militaire et précipité les défaites en cas de conflit.
En 1938, une Armée rouge ayant souffert des purges de Staline s’est montrée incapable de venir à bout de la ténacité des Finlandais, suscitant l’étonnement d’une Allemagne qui allait décider d’envahir l’URSS un an et demi plus tard.
https://reseauinternational.net/larmee-turque-un-geant-aux-pieds-dargile/ le 21/02/2018
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