dimanche 19 novembre 2017

Une «amitié inestimable» entre Pékin et Pyongyang


La longue amitié entre la Chine et la Corée du Nord constitue une «inestimable richesse» pour leurs peuples, a dit le gouvernement chinois à la suite de la rencontre, vendredi à Pyongyang, entre l'un de ses diplomates et un haut-fonctionnaire nord-coréen. Il n'a pas mentionné la crise provoquée par le programme d'armement du pays.
Song Tao, à la tête du département des affaires étrangères du Parti communiste chinois (PCC), est venu comme prévu à Pyongyang pour rendre compte du 19e Congrès national du PCC, durant lequel le président Xi Jinping a consolidé son pouvoir.

Dans un bref communiqué daté de vendredi mais diffusé samedi par les médias chinois, le département des affaires étrangères du PCC explique que Song Tao, venu en Corée du Nord pour représenter Xi Jinping, s'est entretenu avec le représentant nord-coréen Choe Ryong Hae.
Song Tao a fait part à son interlocuteur du bilan du Congrès du PCC et les deux hommes ont aussi discuté des relations entre les deux pays, précise le communiqué.
«Ils ont affirmé que la vieille amitié entre la Chine et la Corée du Nord a été bâtie et entretenue par les anciens dirigeants des deux pays et qu'elle est une inestimable richesse pour les deux peuples», dit le communiqué du département des affaires étrangères.
«Les deux camps doivent travailler ensemble pour favoriser un développement approfondi des relations entre (...) les deux pays afin d'en faire bénéficier les deux peuples.»
Solution diplomatique

Ce communiqué du département des affaires étrangères ne fait aucune mention du programme d'armement de la Corée du Nord. La Chine et le reste du monde y sont fermement opposés.
L'agence de presse nord-coréenne KCNA a annoncé que Song Tao a rendu compte «en détail» du congrès du parti communiste chinois. Elle a insisté sur la volonté de la Chine de maintenir le développement de la longue amitié entre les deux pays.
La durée du séjour de Song Tao en Corée du Nord n'est pas précisée, de même qu'il n'est pas certain que l'émissaire chinois rencontre Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen.
Pékin est favorable à une solution diplomatique pour sortir de la crise, mais n'a eu que des échanges limités avec Pyongyang ces derniers mois. La dernière fois que la Chine a envoyé un représentant spécial en Corée du Nord remonte à février 2016.
Sur www.tdg.ch le 18/11/2017

Chars contre caoutchouc, la Chine fait du troc pour vendre ses armes en Asie


La Thaïlande est d'humeur dépensière. Le budget de la défense augmente de près de 5% tous les ans depuis la prise du pouvoir par l'armée en 2014, et devrait atteindre cette année 7,7% du budget de l'Etat. Mais la Thaïlande n'est pas un cas isolé. En constante croissance depuis 2012,  le marché en Asie et en Océanie représente désormais 43% du commerce mondial des armes. Alors, dans les allées du salon Défense & Sécurité de Bangkok, qui s'est déroulé du 6 au 9 novembre, les industriels de l'armement venus du monde entier, exposent leurs produits aux yeux gourmands des généraux thaïs, vietnamiens, philippins ou malaisiens.
La France, elle, dispose d'un sobre pavillon, ou sont représentés quelques uns des champions tricolores des ventes d'armes, Thales, Nexter ou MBDA. Ici, toute l'industrie "espère bénéficier de la forte demande liée au réarmement naval en Asie du Sud et du Sud-est", selon un vendeur Français présent à ce salon. A moyen terme, "tous les pays de la région veulent développer et moderniser leur flotte de surface et voir créer ex-nihilo leur sous-marinade" affirme un responsable du GICAN, le groupement des industries de construction et activités navales françaises.
La Chine fait "du troc"
Mais face aux mastodontes américains et russes, difficile pour les groupes français de se faire une place. D'autant qu'un nouveau venu, la Chine, rafle quasiment tous les marchés. Elle vient d'ailleurs de vendre à la Thaïlande trois sous-marins à propulsion Diesel S26T pour un montant avoisinant les 860 millions d'euros. La Malaisie, la Birmanie, ou l'Indonésie, font désormais partie des principaux clients de l'industrie d'armement chinoise.
Les armes chinoises sont peu chères, et pour le financement, "tout est possible" avoue un vendeur sur le stand de Norinco, le premier fabricant de véhicules blindés chinois, Les pays d'Asie du Sud Est ont des moyens limités et les achats donnent souvent lieu à des transferts de technologie ou plus simplement à "du troc", avoue fièrement notre vendeur chinois. "On peut tout échanger contre nos chars d'assaut. On prend tout : pétrole, minerais, caoutchouc. Dans la région, le caoutchouc ça marche bien",se confie-t-il dans un sourire. Conséquence, en 2016, La Chine est passée devant la France au classement mondial des exportateurs d'armes.
Modernisation des flottes des marines asiatiques
Avec une telle concurrence, certains industriels se prennent à rêver d'un assouplissement de la législation française et d'une conception du commerce des armes "parfois tatillonne, voire frileuse", explique un exposant. Le directeur d'une entreprise française, présente sur le salon de Bangkok, affirme être sur le point de signer une commande importante pour une force de police locale. Mais il n'est pas sûr d'obtenir une autorisation d'exportation. Et il ne décolère pas. "C'est incompréhensible. C'est comme si la France avait honte de vendre des armes, ce n'est pas politiquement correct. Donc même si on crée des emplois, et qu'on fait du made in France, il est de bon ton de rester discret, car les politiques ont peur de leur ombre". Donc, "nous perdons des marches, et nos concurrents se régalent", ajoute-t-il.
Selon lui, "tout cela a des conséquences directes pour la vie de certaines entreprises" et donc en termes d'emploi. "D'autres pays, même parfois des pays européens, ne se posent pas autant de questions de savoir avec qui ils font des affaires ..."Avec la recrudescence des tensions territoriales autour de certaines îles de la mer de Chine, "tous les pays de la région veulent développer et moderniser leur flotte de surface et éventuellement créer ex-nihilo leur sous-marinade", affirme le responsable du GICAN, qui a organisé la venue des exposants français. Vietnam, Malaisie, Philippines, Taiwan, c'est-à-dire quasiment tous les pays de la région se disputent aujourd'hui des territoires maritimes avec la Chine. Une aubaine, peut-être, pour les industriels Français.
Tensions en Mer de Chine, une chance pour la France?
Selon le directeur général de Verney-Carron Défense, Guillaume Verney-Carron, "les tensions entre  les pays de la région vont obliger certains d'entre eux à choisir d'autres fournisseurs". "Ils pourraient alors se tourner vers la France comme une troisième voie", explique-t-il. Le responsable de cette PME de Saint Etienne, qui réalise aujourd'hui 50% de son chiffre d'affaires à l'exportation, estime qu'il "faut nous laisser travailler. Il y a des opportunités à saisir dans ce marché en pleine expansionTout le monde en sortira gagnant : nous créerons des emplois, et ce sera bon pour la balance du commerce extérieur," affirme-t-il enthousiaste, avant de s'éloigner avec un général de la police cambodgien pour lui montrer son fusil d'assaut "Made in France".
Dans les allées climatisées du salon de Bangkok, à l'abri de la chaleur, l'austère pavillon français détonne au milieu des flamboyantes installations américaines, turques, tchèques, ou israéliennes: La plupart des concurrents ont fait les choses en grand, et disposent d'immenses pavillons ou ils régalent les visiteurs de petits fours et de bière fraîche. "Pour manger et boire, les généraux sont obligés d'aller ailleurs", peste ce spécialiste de la sécurité, installé dans la capitale thaïlandaise depuis 20 ans. "Même bien recevoir, on ne sait plus faire", regrette-t-il, en partant "se faire offrir un vrai expresso" sur le stand des Américains...

Par Lionel de Coninck sur www.laribune.ch le 16/11/2017

mercredi 15 novembre 2017

Le Kirghizstan sombre dans le chaos

"Le Kirghizistan est en train de devenir un Etat policier", ont déclaré des militants des droits de l'homme cette semaine. Les arrestations massives, les persécutions, les procès contre les journalistes indépendants et les membres de l'opposition, et les scandales de corruption du pouvoir en place soigneusement cachés. Ce message est de plus en plus en vedette dans les médias kirghizes, tout du moins dans ceux qui n'ont pas encore peur d'écrire à ce sujet. Et il y a quelque chose à craindre. Dans l'espoir de conserver le pouvoir à son successeur Sooronbay Jeenbekov, le Président sortant du Kirghizistan Almazbek Atambayev semble faire pression avec tous les leviers possibles d'influence, indépendamment du fait qu'ils soient légitimes ou non.

Diviser ses subordonnés est généralement une caractéristique du comportement politique des hauts dirigeants kirghizes. Ce printemps, l'arrestation du chef de la faction « Ata-Meken », Omurbek Tekebayev, qui est un adversaire ardent de celui qui est encore le président sortant Almazbek Atambayev, est un exemple flagrant. Ils ont été alliés et membres du même gouvernement provisoire. Leur opposition a commencé quand Atambaïev a insisté sur la tenue d'un référendum pour modifier la Constitution, suggérant une expansion sans précédent des pouvoirs du Premier ministre. Atambayev aurait pu ainsi briguer le poste de premier ministre après la fin de son mandat présidentiel. Tekebayev était l'auteur principal de la Constitution, dont les dispositions interdisent des modifications jusqu’en 2020. Néanmoins, le référendum a eu lieu et des amendements à la Constitution ont été apportés. Mais Tekebayev s’est retrouvé en prison.

Parmi les affaires les plus médiatisées se trouvent l’arrestation de Kanat Isaev qui était le plus proche allié du grand favori de la campagne électorale, le chef du parti « République » Omourbek Babanov , et l’affaire la plus importante dans cette histoire est celle du principal rival désormais élu, Sooronbay Jeenbekov. Une affaire criminelle a été ouverte contre Isayev sur des soupçons de préparation d'un coup d'Etat. Alors qu'il n'y avait aucune preuve substantielle pour soutenir cette accusation, ce n'était pas le cas. Ainsi, les services secrets ont illégalement interféré dans le processus électoral, en prenant parti du côté du candidat du parti au pouvoir.

Dans le contexte d'une atmosphère pré-électorale chauffée à blanc au Kirghizstan et une élection sous tension, les procès à huis clos d'un certain nombre de personnalités bien connues dans le pays, qui, à plusieurs reprises ont critiqué les autorités actuelles sont passés presque inaperçus. Dans la liste il y a des douzaines de noms de ces "indésirables". Sur des accusations de complot visant à renverser le gouvernement, des membres du mouvement d'opposition "El Unu" ("Voix du peuple") ont été arrêtés : Bektur Asanov, Kubanychbek Kadyrov, Ernest Karybekov, Dastan Sarygulov, puis les dirigeants du dit "Parlement populaire" Bekbolot Talgarbekov, Tolubai Kolubaev, Marat Sultanov, Alexandre Gusev, Toigonbek Kalmatov.

La dernière vague de répression des opposants au Kirghizstan peut être divisée en trois étapes. La première phase a débuté au printemps 2016 avec le cas des membres du mouvement « El Unu » qui ont essayé de prendre le pouvoir. La deuxième phase a commencé en hiver de ce début d’année et a été associée à l'élimination des opposants (cas Tekebayev Japarov). La troisième étape est la persécution des journalistes, des défenseurs des droits de l'homme et des médias.

À propos de toutes ces affaires au Kirghizistan, la presse elle-même subit une pression sans précédent. Il ne s’agit pas seulement de sensations subjectives, mais de faits.
Pour avoir critiqué les autorités actuelles et avoir dit la vérité sur ce qui se passe dans le pays, ce qui est en fait un gage de qualité du travail, les comptes bancaires des portails Azattyk et Zanoza.kg ont été gelés. Une action en justice a même été déposée. Dans le pays la seule chaîne d'opposition «Septembre», soutenant principalement Tekebayev, l'adversaire principal de Almazbek Atambayev, a été récemment fermée.

En Septembre de cette année, le journaliste et  rédacteur en chef de «Uchur», Zulpukarov Sapanov a été condamné à 4 ans de prison. « Une sentence prononcée contre un journaliste peut être considérée comme un retour à l'Inquisition » a dit le médiateur du Kirghizistan K. Otorbaev. Il a été reconnu coupable de ses opinions. Selon la Cour, il a été reconnu coupable d'incitation à la haine ethnique et religieuse à travers le livre « L’ancêtre de Kydyr », qui a été publié l'an dernier.

Pendant ce temps durant ces 5 dernières années, sont sortis de prison de manière tout à fait injustifiée, une douzaine dirigeants criminels bien connus et des membres de groupes criminels organisés du Kirghizistan. Ainsi, la « Cour la plus humaine du monde » supprime prématurément les chaînes des représentants bien connus du monde criminel  K. Dosonov nommé « Jango » et A. Ibraimov surnommé « Altukhov ». Ce n'est pas accidentel. Après tout, ce n'est un secret pour personne que les «frères» ont activement participé à l' «agitation» électorale. Menaces, intimidations, chantages et autres méthodes «sales» d'influence sur l'électorat ont été activement appliqués pour le bien du pouvoir, avec l'aide de représentants du monde criminel.

Je dois admettre que pour le pouvoir au Kirghizstan, Atambayev agit et fait tout pour sauver le plus possible. En fait, le pays est tombé dans un chaos jusque-là sans précédent, où règne le non-droit, où tous les moyens sont bons pour permettre à d'une poignée de personnes d’atteindre leur objectifs personnels. Ces mêmes personnes laissent des miettes sur la table du maître.

mercredi 8 novembre 2017

Poutine propose à la région Asie-Pacifique des vivres écologiquement purs de Russie


La Russie prévoit de devenir le principal fournisseur de vivres écologiquement purs pour ses voisins de la région Asie-Pacifique, a annoncé ce mercredi Vladimir Poutine.

Les problèmes de sécurité alimentaire doivent être résolus en commun, a affirmé le Président russe dans son article «Le 25e sommet de l'APEC à Danang: ensemble vers la prospérité et vers un développement harmonieux» dont le texte est publié sur le site du Kremlin. La prévention et la liquidation des conséquences de fléaux naturels et des accidents techniques, des épidémies et des pandémies exigent impérativement la collaboration de tous les partenaires de la région Asie-Pacifique, a fait remarquer Vladimir Poutine.

Il a relevé avant tout la nécessité «de réfléchir aux moyens de garantir le besoin croissant de la région en aliments sains et de qualité».
«La Russie détient le leadership dans le domaine des exportations de céréales, d'huiles, de poisson et de certaines autres marchandises. Nous espérons devenir le principal fournisseur de vivres écologiquement purs pour nos voisins de la région Asie-Pacifique et nous prenons les mesures nécessaires pour augmenter la production agricole et accroître son rendement», souligne l'article.
La ville de Danang accueillera les 10 et 11 novembre le 25e sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC). La rencontre doit déboucher sur l'adoption d'une déclaration commune qui donnera une évaluation à la situation économique dans la région et dans le monde, reflètera les visions concertées des économies de l'APEC sur la solution des problèmes qui se posent à l'étape actuelle de développement et tracera les démarches à faire.

Sur https://fr.sputniknews.com le 8/11/2017

Pourquoi Donald Trump accomplit une si longue tournée en Asie


Les experts sont convaincus qu'il ne faut pas s'attendre à une percée mais que cette tournée pourrait permettre à Trump d'améliorer son image aux USA, écrit mercredi le quotidien RBC.

Le président américain Donald Trump se rendra aujourd'hui mercredi 8 novembre en Chine pour sa première visite officielle dans ce pays — le troisième sur la liste de la grande tournée asiatique du président américain, qui a commencé au Japon le 5 novembre et se terminera le 14 novembre aux Philippines. Il s'agira du plus long voyage à l'étranger d'un président des États-Unis depuis la tournée asiatique de George H. W. Bush en 1991.

A Tokyo le président américain, accompagné de sa femme Melania, a rencontré l'empereur Akihito et a joué au golf avec le premier ministre japonais Shinzo Abe. En Corée du Sud, hormis les pourparlers officiels, Donald Trump a prononcé un discours devant le parlement. Après la Chine, le dirigeant américain se rendra au Vietnam pour participer au sommet de la Coopération économique en Asie-Pacifique (APEC), puis il participera au Sommet de l'Asie de l'Est aux Philippines. En marge du sommet de l'APEC à Da
La Maison blanche a annoncé les trois principaux objectifs de cette tournée: convenir d'un accord avec les pays de la région pour le réfrènement de la Corée du Nord, promouvoir le principe de «liberté et d'ouverture dans la région Indo-Pacifique» (pour qu'elle devienne un espace de liberté, de respect des principes de primauté de la loi et de l'économie de marché) et assurer la prospérité des USA à travers un commerce juste.

Après sa prise de fonctions, l'une des premières démarches de Trump dans la politique asiatique a été la sortie de Washington de l'accord sur la mise en place du Partenariat transpacifique (TPP), qui était censé simplifier le commerce entre les 12 pays de la région (à l'exception de la Chine qui n'avait pas été invitée à rejoindre le TPP). «La sortie de l'accord a été perçue par certains acteurs asiatiques comme une rupture des liens commerciaux et économiques des USA avec la région, et la tâche actuelle de Trump consiste à montrer la disposition de Washington à coopérer, mais sur d'autres conditions», explique Anton Tsvetov, expert du Centre d'élaborations stratégiques.
Le New York Times remarque que pendant sa visite au Japon, Trump s'est écarté des traditions de séjour des présidents des USA à l'étranger: il ne s'est pas limité à l'agenda international et a évoqué les affaires intérieures américaines, notamment l'état du marché de l'emploi en annonçant aux militaires américains de la base Yokoto que 2 millions de nouveaux postes avaient été créés aux USA en un an. Le thème économique sera poursuivi en Chine.
Pendant ses pourparlers avec le président chinois Xi Jinping, le dirigeant américain soulignera l'injustice des pratiques commerciales de la Chine qui ont provoqué un fort déficit dans les échanges bilatéraux. D'après l'agence de presse Bloomberg, ce déficit s'élevait en 2016 à 347 milliards de dollars. Washington pointe continuellement la violation par la Chine des droits à la propriété intellectuelle américaine. Les compagnies américaines se plaignent également de discriminations dans le secteur industriel.
D'après Anton Tsvetov, pour Trump la Chine est plutôt «l'un des pays visités» que l'objectif de tout le voyage. «Sa tournée asiatique est plutôt démonstrative et il ne faut pas s'attendre à des accords importants», affirme l'expert.
Il est important pour Trump, qui est actuellement en conflit avec le Congrès et les élites américaines, de montrer qu'il est un dirigeant sérieux capable de s'entendre et de remplir ses promesses de campagne.
Sur fr.sputniknews.com le 8/11/2017

mardi 31 octobre 2017

Les États-Unis envoient leurs navires et avions de guerre aux portes de la Corée du Nord


Le secrétaire de la Défense James Mattis a encore averti la Corée du Nord que l’armée américaine était prête à anéantir le pays de 25 millions d’habitants à moins qu’il abandonne son arsenal nucléaire. La menace, appuyée de la croissance d’une présence militaire américaine sans précédent en Asie du Nord-Est, place cette région et le monde au bord d’une guerre catastrophique.
«Je n’arrive pas à imaginer une condition où les États-Unis accepteraient la Corée du Nord en tant que puissance nucléaire», a-t-il dit à des journalistes à Séoul samedi. «Détrompez-vous, toute attaque contre les États-Unis ou ses alliés sera vaincue, et tout usage d’armes nucléaires par le Nord sera contré par une réponse militaire massive qui sera efficace et écrasante.»
Le caractère des plans de guerre américains est offensif, et non pas défensif. En réponse à une question concernant une attaque américaine préventive contre la Corée du Nord afin d’empêcher une attaque possible contre Séoul, Mattis a confirmé, «oui, nous avons ces options». Sous l’OPLAN 5015, les forces des États-Unis et la Corée du Sud sont prêtes pour des frappes offensives massives contre l’infrastructure nucléaire, militaire et industrielle de la Corée du Nord, ainsi que des «raids de décapitation» par des forces spéciales pour assassiner ses dirigeants principaux.
Même si Mattis a souligné que «notre but n’est pas la guerre», le président américain Trump a dans les faits exclu toute autre option, à part la capitulation totale de la Corée du Nord aux demandes de Washington. Trump a réprimandé le secrétaire d’État Rex Tillerson plus tôt ce mois-ci pour lui avoir fait «perdre son temps» en tentant d’évaluer la possibilité de liens diplomatiques avec la Corée du Nord.
Trump est sur le point de commencer son voyage officiel en Asie cette semaine, qui comprendra une visite au Japon, en Corée du Sud et en Chine. Après avoir menacé devant l’ONU de «complètement anéantir» la Corée du Nord, il utilisera sans doute cette menace incendiaire pour menacer non seulement Pyongyang, mais la région tout entière, particulièrement la Chine que les États-Unis considèrent comme l’obstacle principal à leur hégémonie mondiale.
Ce voyage prendra place dans le contexte d’une démonstration de force massive de l’armée américaine près de la péninsule coréenne, incluant:
* Trois porte-avions nucléaires – l’USS Ronald Reagan, l’USS Nimitz et l’USS Theodore Roosevelt – qui se préparent pour des exercices conjoints avec leur groupe d’assaut. Chaque porte-avions est accompagné de six à dix navires de guerre, incluant des croiseurs, des contre-torpilleurs et des sous-marins nucléaires, et a une escadre aérienne de dizaines de chasseurs et d’autres aéronefs militaires.
* L’USS Michigan, un sous-marin nucléaire armé de plus de 150 missiles Tomahawk, qui s’est amarré en Corée de Sud le 17 octobre en préparation à des exercices conjoints avec l’USS Reagan. Le sous-marin transporte également des Navy SEAL. On aurait rapporté, d’après une escale en avril, qu’il avait aussi à son bord la fameuse SEAL Team Six, responsable d’avoir assassiné Oussama ben Laden.
* Toutes les bases militaires de la région, particulièrement en Corée du Sud, le Japon, Guam et l’Australie sont sans aucun doute dans un état d’alerte élevé. Le Pentagone a 28.500 employés militaires en Corée du Sud, près de 54.000 au Japon et environ 4,000 à Guam, en plus d’une flotte importante de navires et d’avions de combat. L’Australie joue dans les faits le rôle de base arrière pour les Marines, navires et avions américains, et abrite également des bases importantes de communications et d’espionnage. Deux frégates australiennes doivent arriver en Corée du Sud cette semaine pour des exercices conjoints.
* Le Pentagone se prépare à déployer, pour la première fois, un escadron d’avions de combat F-35A et 300 personnes vers la base américaine japonaise sur l’île d’Okinawa. La cinquième génération avancée de chasseurs furtifs pourrait très bien être utilisée dans une première vague pour détruire les défenses aériennes de la Corée du Nord et ouvrir la voie à un assaut aérien massif.
* L’Air Force américaine effectue une provocation militaire après l’autre avec des vols de bombardiers stratégiques B-52 et B1-B près de la Corée du Nord. Dimanche, le Commandement stratégique américain, responsable de l’arsenal nucléaire, rapportait qu’il avait envoyé un bombardier furtif B-2 des États-Unis jusqu’au Pacifique pour «familiariser l’équipe aérienne» et assurer «un degré élevé de préparation et d’efficacité». Contrairement au B1-B, le B-2 tout récent est capable de larguer des bombes nucléaires.
Ce vol clarifie les commentaires obscurs du vice-président américain Mike Pence pendant une visite vendredi dernier à la base aérienne de Minot en Dakota du Nord, qui abrite 26 B-52 capables d’attaques nucléaires et 150 sites de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Faisant référence à la Corée du Nord, Pence a déclaré: «Maintenant plus que jamais, votre commandant en chef (Trump) s’attend à ce que vous soyez prêts. Restez alertes, concentrez-vous sur votre mission.»
L’administration Trump se prépare à une guerre non seulement avec des armes conventionnelles, mais avec des bombes nucléaires dirigées contre la Corée du Nord et d’autres puissances telles que la Chine et la Russie qui pourraient rejoindre le conflit. La semaine dernière, l’Air Force a annoncé qu’elle se préparait à remettre ses bombardiers nucléaires B-52 en état d’alerte 24 heures. En même temps, tel que le rapportait le Guardian dimanche, l’administration Trump prépare un nouvel Examen du dispositif nucléaire qui ouvrira la porte à une série de nouvelles armes nucléaires et modifiera la réglementation de leur usage.
La seule conclusion à laquelle le régime de la Corée du Nord peut arriver est que le pays fait face à la menace imminente d’une attaque militaire américaine, avec des armes conventionnelles ou nucléaires. NKNews basé en Corée du Sud rapportait cette fin de semaine que la Corée du Nord organisait des exercices d’évacuation de masse dans les villes le long de la côte est.
Le monde est peut-être plus prêt d’une guerre nucléaire que jamais auparavant. Pendant l’impasse nucléaire extrêmement tendue entre les États-Unis et la Russie lors de la crise des missiles cubaine de 1962, les dirigeants américains et russes ont tenté de prévenir un échange nucléaire qui aurait dévasté le monde.
Par contre, Trump poussé par les contradictions insurmontables du capitalisme américain et mondial, avance avec un degré sans précédent d’insouciance afin d’intentionnellement enflammer des zones de tension en Asie, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Europe de l’Est. Embrouillé dans une crise de politique intérieure après l’autre, et faisant face à l’hostilité publique à son programme d’austérité et de guerre, Trump est propulsé vers le déclenchement d’une guerre afin de canaliser les immenses tensions sociales vers l’extérieur contre un ennemi étranger.
Ces mêmes tensions poussent les travailleurs et les jeunes aux États-Unis et à travers le monde dans la lutte pour défendre leurs conditions de vie, leurs droits démocratiques de base et prévenir un conflit qui plongerait le monde dans la barbarie. Ce mouvement doit trouver une expression consciente dans le programme de l’internationalisme socialiste pour lequel lutte le Comité international de la Quatrième Internationale, afin de mettre fin au système capitaliste en faillite qui engendre la guerre et la misère sociale.
Peter Symonds

En savoir plus sur http://reseauinternational.net/les-etats-unis-envoient-leurs-navires-et-avions-de-guerre-aux-portes-de-la-coree-du-nord/#mKGE502LOLVtoz3j.99  

dimanche 29 octobre 2017

Quel avenir pour le Kirghizstan

Le 15 octobre dernier, il est devenu clair que le régime actuel ne peut pas et ne veut pas apprendre des leçons tragiques de l'histoire du Kirghizstan indépendant.

L’épisode intitulé « élections présidentielles 2017 » a eu lieu sous le parrainage de S. Jeenbekov, ou plutôt de ses amis arabes. Les observateurs internationaux ont déclaré légitime et équitable des élections au Kirghizistan. Cependant, toute l'action de la « guerre des preuves compromettantes » a eu lieu selon un script déjà vu, mettant en scène des électeurs professionnels montant dans des « carrousels » de bus pour aller voter d’un bureau de vote à un autre. Dans le centre régional d’Osh, les urnes électroniques achetées sur le budget annuel ont commencé à casser pendant les tests. Les résultats ont intégré une erreur aléatoire. Les spécialistes du comité centrale pour les élections (CCE) ont bénéficié d’un accès libre à tous les bureaux, ce qui a permis à l'opposition d'obtenir un peu de votes.

Les fidèles d’Almazbek sont les policiers, qui en oubliant leurs fonctions dans la plus pure tradition des années 30 du KGB soviétique ont commencé à courir après leurs concitoyens. Tout est fait pour eux en arrière plan : les terroristes internationaux attendent dans les coulisses pour répéter les événements de Batken. Les camarades chinois se lèchent les babines sur la seule propriété qui reste au peuple kirghiz, la terre de leurs ancêtres.

La "chasse aux sorcières" continuera jusqu'à ce que le président actuel parte. Le président partira-t-il pour la paix ou continuera-t-il à donner des ordres à ses «six» ? La question est certainement pittoresque, mais personne n'ose l'exprimer. Même les gardiens du bien-être du Kirghizistan, ont rappelé les députés du Jogorku Kenesh, lesquels sont en vacances au moment des élections. Et qu'en est-il la de la seule fierté tant vantée du Kirghizistan qui était une forme de gouvernement parlementaire-présidentielle? Encore une fois, il n’y a pas de réponse, parce que le Parlement, en plus de remuer la saleté et de couper les fonds budgétaires ne peut s’occuper de rien et ne veut rien. Où se reposent les députés, ces politiciens endurcis dont le rôle devrait être de dire à l’équipe présidentielle qu’il y a une limite à la patience des kirghiz et qu’il n’est plus possible de continuer ainsi.

Avec tout le respect dû à Almazbek Atmabaev et son travail, il faut dire qu'il se révèle meilleur au chant qu’à la gestion du pays, dont la population est fatiguée des querelles politiques et des dramatisations de la « démocratie réelle ». Effrayé par la responsabilité des erreurs commises au cours de sa présidence, il a décidé d’éprouver la foi du peuple kirghiz dans la possibilité de vivre sans crainte pour l'avenir des enfants, sans richesse mais honnêtement, en chantant à l'occasion les paroles de «modeste pension ». Alors que la moitié du pays gaspille son voisinage, le président joue à des «jeux pour adultes» et fait appel à la conscience nationale. Personne n'a miser un sou sur lui, mais le vélo Almazbek se disputera tôt ou tard avec ses voisins au cours de réunions avec d'autres présidents.