dimanche 26 octobre 2014

Smart grids : investissements significatifs en Asie du Sud

 
Une nouvelle étude menée par Northeast Group prévoit que les pays d'Asie du Sud vont investir environ 13,6 milliards de dollars dans des infrastructures de réseaux intelligents, au cours des dix prochaines années. Cet investissement comprend les compteurs intelligents et la modernisation de la transmission de puissance, les réseaux de distribution avec capteurs, les communications et les logiciels. La Thaïlande, l'Indonésie, la Malaisie, Singapour, les Philippines et le Viêtnam devraient être les plus grands marchés d'ici 2024.
 
L'Asie du Sud, tête de croissance pour les smart-grids
 
Le Président de Northeast Group, Ben Gardner explique que « les investissements smart-grids vont se déplacer d'Amérique du Nord et d'Europe vers des régions émergentes, au cours de la prochaine décennie. Les pays d'Asie du Sud commencent tout juste leur chemin vers la modernisation de leur infrastructure électrique. La forte croissance de leur PIB (près de 6 % par an jusqu'en 2018) et leur croissance en général correspondra à une augmentation de la demande en électricité. Des programmes d'augmentation d'électrification via les ressources renouvelables vont également stimuler les investissements. Singapour est actuellement en tête de cette région d'Asie. »
 
Selon le rapport, les pays d'Asie du Sud-Est déploieront plus de 37 millions de compteurs intelligents dans les dix prochaines années, ce qui représente un investissement de 8,8 milliards de dollars. Il est également prévu que la région investisse 2,5 milliards de dollars en surveillance et contrôle de réseau de distribution avec capteurs et communications de pointe. Les autres segments smart-grids représenteront des investissements supplémentaires de 2,2 milliards de dollars.
 
Parmi les fournisseurs actifs dans la région : ABB, Alstom, Echelon, EDMI, Elster, Enverv, GE, Itron, Schneider, Siemens, Silver Spring Networks, ST Electronics, et Trilliant.
 
Par Mélissa Petrucci, le 25/10/2014 sur www.les-smartgrids.fr

L'Etat islamique se rue vers l'Asie Centrale

 
L’Etat Islamique (EI) menace le sort de presque tout le Proche-Orient, mais il peu probable que ce groupe de jihadistes se contente de cette seule région. De l’avis de plusieurs experts, la Transcaucasie et l’Asie Centrale sont l’objectif suivant des islamistes.  
Voici l'avi du politologue Stanislav Tarassov:
 
« Regardez, par exemple, l’Arménie. Ce pays se trouve non loin du foyer de tension proche-orientale : à quelque 500-600 km de la zone des combats. On se demande comment va agir ensuite l’EI, dans quelle direction ? Il mène des opérations militaires en Syrie, en Irak. Eventuellement la Turquie pourrait être entraînée dans le conflit. Du moins, l’OTAN ne l’exclue pas. Les islamistes peuvent aller à la dérive en direction orientale. /…/ Puisqu’en Transcaucasie ils ont un appui en puissance ».
 
Nombreux sont les analystes enclins à considérer que l’EI présente un danger sérieux aussi pour les pays d’Asie Centrale. L’orientaliste Saïd Gafourov dit :
 
« Au grand regret, les forces armées ni du Tadjikistan, ni d’Ouzbékistan, ni de Turkménie ne sont pas, probablement, en mesure d’opposer une résistance à l’infanterie de l’EI. Elle est maintenant manifestement la meilleure du monde. Les islamistes ne sont limités pour le moment que par le facteur géographique. L’Asie Centrale se trouve quand même assez loin. Les tribus pachtounes à ce jour ne se joignent pas à l’EI. Eux et les Kurdes leur sont opposés, car ils ont leurs propres traditions de l’islam, celles du soufisme. Il est possible que l’EI ait eu des plans d’attaquer Bagdad. Or après l’intervention des compagnies pétrolières occidentales, ses plans ont changé. L’EI avance dans une autre direction – en faisant peser une menace y compris sur la Russie ».
 
La plupart des analystes partagent l’opinion, suivant laquelle l’Afghanistan est un foyer d’instabilité en Asie. Et pratiquement l’échec des Américains dans ce pays n’a d’autre effet que d’encourager les talibans à une expansion en direction du nord. Dans cette situation une alliance avec des intégristes islamiques proche-orientaux est tout à fait possible. Si elle prend corps, toute la région va s’enflammer, dit Saïd Gafourov.
 
On doit dire que la situation en Asie Centrale est liée à la configuration des rapports entre la Russie et les Etats-Unis. Ici il faut agir en commun, en dépit de toutes les divergences. Si les ultra-radicaux parviennent à raviver le feu du jihad en Asie Centrale, la chaleur en sera ressentie aussi bien dans le continent européen qu’américain.
 
Sur La Voix de la Russie le 24/10/2014

vendredi 24 octobre 2014

Pékin signe avec 20 pays pour établir une banque régionale en Asie

La Chine et vingt autres pays ont signé vendredi 24 octobre un protocole d'accord visant à établir en Asie une banque régionale, conçue comme un contrepoids à la Banque mondiale ou à la Banque asiatique de développement.

Les médias chinois évoquent un capital initial de 50 milliards de dollars. L'institution, dont Pékin est l'initiateur et pourrait être le principal bailleur de fonds, est destinée à répondre aux besoins croissants d'infrastructures, s'agissant de transports, de barrages, de ports et autres dans la région.  

« Nous devons étudier les bonnes pratiques adoptées par la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et autres institutions multilatérales de développement », a précisé le président chinois, Xi Jinping, plaidant pour avoir avec elles « des échanges très interactifs et très significatifs ».  

Le Japon manque à l’appel

Les pays signataires, qui comprennent notamment l'Inde, Singapour, le Kazakhstan et le Qatar, négocieront les détails du fonctionnement de cette « Banque asiatique d'investissements dans les infrastructures » (AIIB) dans les prochains mois, avec l'objectif d'achever ces discussions d'ici à fin 2015, a assuré le ministère des finances singapourien.  

Outre les Etats déjà nommés, sont également inclus la Birmanie, la Mongolie, la Malaisie, le Laos, le Koweït, le Cambodge, Brunei, le Bangladesh, le Népal, Oman, le Pakistan, les Philippines, le Sri Lanka, l'Ouzbékistan et le Vietnam. Des géants économiques asiatiques comme le Japon, la Corée du Sud et l'Indonésie manquaient cependant à l'appel, tout comme l'Australie.  

Le 24/10/2014 sur www.lemonde.fr

mercredi 22 octobre 2014

Le modèle de concorde interethnique et religieuse du Kazakhstan

L'opération internationale de lutte contre le terrorisme du  groupe "Etat islamique" prend de l'ampleur. Le Royaume-Uni a maintenant rejoint la coalition menée par les USA. De leur coté, les militants ont déclaré leur volonté d'attaquer les autorités de l'Iran et de la Turquie.

Le groupe d'extrémistes de l'"Etat islamique" est appelé «le deuxième al-Qaïda». En effet, il est dangereux. Aujourd'hui, les membres de groupes contrôlent de vastes zones de la Syrie et de l'Irak. Mais leur influence peut s'étendre bien au-delà du Moyen-Orient. Les experts préviennent que les recrues islamistes combattantes rentrent chez eux pour y continuer leurs activités extrémistes.

Chacun a ces recettes pour lutter contre cette menace tentaculaire : les États-Unis et ses alliés ont bombardé des positions de l'«Etat islamique» en Irak et la Syrie, l'Allemagne va révoquer la citoyenneté de ceux qui sont allés combattre et les experts militaires insistent sur la nécessité de couper les voies de financement de ces groupes. Pendant ce temps, les membres du clergé s'attaquent à la racine du problème et commencent à éduquer les jeunes sur l'Islam. Cette opinion a été exprimée lors de la réunion du Secrétariat du Congrès des chefs des religions mondiales et traditionnelles à Astana. En Juin prochain, les plus hauts représentants du clergé de partout dans le monde se réuniront dans la capitale du Kazakhstan pour la cinquième fois. Il est à noter que chaque année le nombre de participants au forum interreligieux est plus important, et le monde géographique qu'ils représentent également. Le thème du congrès de 2015 sera un dialogue des chefs religieux et politiques au nom de la paix et du développement. Une attention particulière sera accordée à la lutte contre l'extrémisme religieux.

Le fait que la plate-forme pour le dialogue interreligieux mondial se trouve au Kazakhstan n'est pas un hasard. Dans ces républiques d'Asie centrale se trouve la recette de la paix et de l'harmonie. Et comme le temps l'a montré, cela est très réussi. Après l'effondrement de l'Union soviétique, le Kazakhstan, contrairement à de nombreux voisins, a su éviter les affrontements inter-ethniques et, surtout, maintenir un climat de paix et d'amitié jusqu'à ce jour, même si dans cette république cohabitent près de 140 groupes ethniques et plus de 40 communautés religieuses. Le Kazakhstan a compris que les réformes économiques, le progrès social et la démocratisation sont tout simplement impossible, si la question nationale n'est pas résolue. Par conséquent, les autorités kazakhstanaises ont créé toutes les conditions nécessaires à la préservation des langues et des cultures des peuples, et donné des chances égales aux membres de toutes les confessions différentes vivant sur le territoire de la république. Dans toutes les grandes villes du Kazakhstan, les mosquées coexistent avec les églises orthodoxes, les églises catholiques, les synagogues et d'autres maisons de prière.

Garante de l'égalité des droits et des libertés des citoyens, indépendamment de leur nationalité, de leur langue ou de leur religion  une institution unique œuvre avec succès dans le pays depuis deux décennies : l'Assemblée du peuple du Kazakhstan. Et ce n'est pas qu'un organisme officiel. Il a un pouvoir réel : les membres de l'Assemblée élisent neuf de leurs membres pour siéger à la chambre basse du parlement, et toutes les lois adoptées par la Chambre peuvent être censurées à l'Assemblée pour répondre aux critères d'harmonie ethnique et d'égalité.

Cette Assemblée joue un rôle particulier dans la question de la consolidation de la société kazakhe et est le socle doctrinale de l'unité nationale. Elle sert de base pour l'amélioration de la législation dans les domaines de la politique nationale, du développement de la diversité ethno-culturelle et linguistique du pays, de la lutte contre l'extrémisme religieux et le radicalisme. Le Kazakhstan accorde une attention toute particulière à cette dernière question. Son expérience peut être utile à de nombreux pays. Avec la mondialisation, de nombreuses menaces gagnent un caractère international. Un exemple serait le même "Etat islamique", sous la bannière duquel se battent maintenant près de 50000 partisans de l'islam radical de différents pays de la planète, y compris parmi les plus riches.

Au Kazakhstan, la lutte contre l'extrémisme religieux est complexe. Il y a deux ans, le pays a mis à exécution un programme gouvernemental qui se consacre exclusivement à cette question. Un élément caractéristique de cette question est l'éducation. Les théologiens kazakhs réalisent régulièrement des campagnes d'instruction religieuse parmi la population, dans un langage accessible pour expliquer la différence entre l'islam et l'islamisme. Dans le même but , le pays a lancé un portail Internet, où il est possible d'obtenir des informations sur la religion, la vraie, non altérée par des intervenants. En outre, pour augmenter le niveau d'instruction religieuse des enseignants d'études islamiques enseignent gratuitement dans les institutions d'enseignement supérieur du Kazakhstan. Bien sûr, cela se fait avec le concours des responsables de la justice qui éradiquent avec succès toute  manifestation de l'extrémisme religieux dans le pays.

Aujourd'hui, même les experts les plus sceptiques considèrent le Kazakhstan comme l'un des rares îlots de stabilité dans un monde instable. Au cœur de cette réussite, la paix et l'harmonie dans la société multiculturelle au Kazakhstan. Ce facteur a permis à la république d'Asie centrale de s'affirmer haut et fort sur ​​la scène internationale, attirant des investissements, accélérant son développement industriel et l'innovation, pour devenir l'une des économies les plus prospères de la CEI et élaborer des plans ambitieux pour rejoindre les trente économies les plus fortes du monde. Le Kazakhstan montre aujourd'hui un bon exemple de consensus national et interreligieux et est la preuve vivante que la paix profite à tous, et la guerre qu'à quelques uns.

La chute du prix du pétrole, "la guerre par d'autres moyens"?

Le prix du pétrole a baissé de 25% en quatre mois. Certains pays exportateurs accusent l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, de manipuler les cours du brut. Avec l'assentiment des Etats-Unis, ou pas.
La brusque baisse des cours du brut ces derniers mois après trois années de stabilité est-elle due aux seuls équilibres du marché? Peut-être pas. Certes, le ralentissement de l'économie mondiale, en particulier en Chine, "l'atelier du monde", contribue à freiner la demande. Certes, avec l'essor de leur production de pétrole de schiste, les Etats-Unis n'ont plus besoin d'importer d'or noir. Certes, le pétrole libyen et irakien a recommencé à couler abondamment, malgré le désordre au Moyen-Orient. Mais, le prix du pétrole stabilisé autour de 110 dollars le baril au début de l'été a perdu 25% en l'espace de quatre mois. Il a atteint son plus bas niveau depuis 2010.
Plusieurs des pays exportateurs de pétrole appellent à une réunion de l'Opep pour arrêter la chute des cours en réduisant la production. Mais Riyad, par la voix de son ministre du pétrole, Ali al-Naimi, ainsi que le Koweït, ont manifesté ouvertement leur intention de les laisser filer à la baisse. De quoi nourrir les soupçons d'un usage politique de cette baisse par l'Arabie saoudite.
 
L'Iran, la Russie et le Venezuela premiers affectés
 
La monarchie saoudienne, dont la production représente un tiers de celle de l'Opep, dispose de suffisamment de réserves pour se permettre de supporter une baisse des prix pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Plusieurs des pays rivaux du Royaume - ou ceux en conflit plus ou moins larvé avec les Etats-Unis - seraient en revanche durement affectés par une chute durable des cours en dessous de 90 dollars le baril. Les budgets de l'Iran, de la Russie, ou du Venezuela ont en effet été calculés sur la base d'un baril à plus de 100 dollars.
Au point que plusieurs observateurs voient dans la position saoudienne une action concertée avec la Maison blanche pour les affaiblir. "Cette baisse des prix sert les intérêts stratégiques des États-Unis et de l'Arabie saoudite", assure Thomas Friedman dans le New York Times L'éditorialiste subodore dans cette politique une "guerre par d'autres moyens" à l'encontre de Moscou et de Téhéran. Les recettes d'exportation de pétrole représentent environ 60% des recettes publiques de l'Iran et plus de la moitié de celles de la Russie. Une vision des choses partagée par l'ancien ministre russe des finances Alexeï Koudrine, comme le rapporte Le Courrier de Russie: "Il n'est pas exclu que la chute actuelle des prix du pétrole soit le résultat d'un complot entre plusieurs acteurs majeurs du marché, notamment les États-Unis et le Proche-Orient".
 
Les accusations de Moscou...
 
La Pravda avait d'ailleurs anticipé cette baisse, en pleine crise ukrainienne au printemps dernier: "Obama veut que l'Arabie saoudite détruise l'économie russe", titrait le journal au mois d'avril, s'appuyant sur le passé pour justifier sa lecture des événements. L'action conjointe de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis dans les années 1980 serait même à l'origine de la fin de l'URSS: "En 1985, le Royaume a quintuplé sa production, de 2 à 10 millions de barils par jour, et provoqué une chute du prix du baril de 32 à 10 dollars. Acculé, Moscou a augmenté ses exportations, accélérant la dégringolade du baril jusqu'à 6 dollars. L'Arabie saoudite a compensé la perte en multipliant sa production par cinq. Mais l'économie russe n'y a pas résisté et s'est effondrée." La Pravda oublie un détail: au début des années 1980, l'Arabie saoudite avait drastiquement réduit sa production afin de compenser la baisse de la demande mondiale au moment où de nouveaux gisements étaient découverts en mer du Nord. En 1985, la hausse de la production saoudienne a été ramenée à son niveau de... 1980.
 
... de Téhéran et de Caracas
 
Pénalisé par les sanctions occidentales liées à son programme nucléaire, l'Iran dénonce également la politique de Riyad, qui "tout en prétendant diriger l'Opep, agit pour les intérêts du G20", selon les termes de l'ancien ministre du pétrole Masoud Mirkazemi. Même suspicion au Venezuela, dont l'économie est en difficulté: "La baisse des cours n'est pas liée aux fondamentaux du marché mais à une manipulation destinée à nuire aux économies des principaux pays producteurs de pétrole", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Rafael Ramirez. Même si la baisse des cours de l'or noir pénalisera aussi d'autres exportateurs, comme l'Irak ou le Nigeria qui, eux, ne sont pas dans le collimateur des Saoudiens ni des Américains.
 
Pression de Riyad sur Washington
 
L'Arabie saoudite profite aussi de l'occasion pour faire pression sur les Etats-Unis, où la rentabilité de l'exploitation du pétrole de schiste sera mise à mal en dessous du seuil de 90 dollars le baril, selon plusieurs observateurs. Une façon de faire payer l'inquiétude qu'inspirent au royaume les négociations sur le nucléaire entre la Maison Blanche et la République islamique. et sa hantise d'un rabibochage entre les deux ennemis de 35 ans.
Autre raison de l'agacement de Riyad, selon l'Indian Defence Review: la monarchie a toujours été accommodante en compensant, pour stabiliser les prix, la baisse de production de l'Iran, du Soudan et de la Syrie quand cela été nécessaire, puis en la réduisant lors du retour de la production irakienne. Mais le Royaume a mal pris la forte hausse de la production américaine de pétrole ces six dernières années.
Pour autant, l'Arabie saoudite sait ne pas aller trop loin, observe le Financial Times et elle a conscience que "la chute du prix du pétrole offre de facto un allègement de l'impôt pour le consommateur américain". Riyad, ajoute le FT, "prend un risque calculé" vis-à-vis du parrain américain.
 
Par Catherine Goueëset le 21/10/2014 sur www.lexpress.fr

Ce que disait Christophe de Margerie sur la Russie

 
Le PDG de Total Christophe de Margerie, décédé dans le crash de son jet privé à Moscou dans la soirée du lundi 20 octobre, était un personnage haut en couleurs, habitué des petites phrases chocs. Le Courrier de Russie a rassemblé les meilleures déclarations d’un des plus grands défenseurs des relations franco-russes.
Sur le rattachement de la Crimée à la Russie
« C’est l’Alsace-Lorraine. »
Interview du 5 mai 2014 avec Le Nouvel observateur.
Sur les sanctions
« Les sanctions ? Elles ne servent à rien et ne feront que pousser les Russes et les Chinois à mieux coopérer, sur le dos de l’Europe. La vérité, c’est que l’Ukraine va très mal économiquement et que l’Europe n’a rien fait pour l’aider. »
Interview du 5 mai 2014 avec Le Nouvel observateur.
« Je ne plaide pas pour la Russie mais pour plus de compréhension. Les sanctions sont une voie sans issue, l’interdépendance économique, en revanche, exige un dialogue constructif. »
Entretien du 4 septembre au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
« Les Russes sont nos amis, nos partenaires, je ne comprends pas vraiment à quoi on joue en prenant la direction d’un embargo au lieu de parler de conciliation. »
Rencontre du 3 septembre, à Paris, avec le représentant de la Douma Sergueï Narychkine.
« Nous sommes contre les sanctions parce que nous pensons que l’entreprise est une force positive, un canal de dialogue et un chemin vers la compréhension mutuelle. L’entreprise a besoin d’être protégée et encouragée, surtout dans les moments difficiles. Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit : l’entreprise est prise en otage par les politiciens. Par conséquent, nous devons agir. »
Dernière allocution avant son décès, lundi 20 octobre à Moscou, à l’occasion d’une réunion avec le Premier ministre russe Dmitri Medvedev sur les investissements étrangers en Russie, durement touchés par les sanctions occidentales depuis plusieurs mois.
Sur la sortie de la Russie du G8
« Exclure la Russie du G8, c’est offrir 20 % de voix en plus à Poutine. »
Interview du 5 mai 2014 avec Le Nouvel observateur.
Sur la livraison des Mistrals
« Bloquer la livraison des navires de guerre Mistral ? Le patron du Kremlin s’en contrefiche, c’est la France qui sera dans la mouise. »
Interview du 5 mai 2014 avec Le Nouvel observateur.
Sur la volonté de l’UE de réduire sa dépendance gazière vis-à-vis de la Russie
« Allons-nous construire un nouveau mur de Berlin ? (…) La Russie est un partenaire et nous ne devrions pas perdre notre temps à nous protéger d’un voisin. Notre but est de ne pas être trop dépendant d’un pays – peu importe lequel. Sauf de la Russie, qui nous a sauvés à plusieurs reprises. »
Interview du 8 juillet 2014 avec l’agence Reuters.
Sur les liens entre économie et politique
« Total n’est ni un outil politique, ni une ONG. La mission de Total n’est pas de restaurer la démocratie dans le monde. Ce n’est pas notre métier. »
Interview du 11 septembre 2009 avec le quotidien Le Parisien, à propos du soutien financier apporté par Total à la junte birmane.
Cinq ans plus tard, le PDG de Total tenait le même discours, concernant l’intention de son entreprise de rester en Russie malgré la crise ukrainienne :
« Total ne fait pas de politique. Et tant que ce n’est pas interdit, c’est permis. (…) Si on ne fait pas de politique, je suis convaincu qu’au-delà des considérations économiques, une entreprise comme Total peut avoir un rôle à jouer : en faisant partager aux politiques français son expérience en Russie et en montrant aux Russes que la poursuite d’une relation est possible. (…) Nous ne sommes pas une diplomatie parallèle, mais j’estime important de ne pas couper les ponts et d’expliquer, pour que chacun s’efforce de comprendre l’autre. Il faut croire que les choses peuvent changer, s’améliorer. »
Interview du 16 mai 2014 avec le quotidien français La Tribune.
Sur l’image de la Russie à l’étranger
« Nous ne devons pas nous laisser persuader que la Russie est un ennemi, d’autant que notre approvisionnement en énergie dépend en grande partie de ce voisin. (…) On ne doit pas tomber dans la caricature des gentils Ukrainiens pro-occidentaux et des méchants pro-Russes. »
Entretien du 4 septembre pour le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Sur les projets de Total en Russie
« La Russie est un pays important dans la stratégie de Total, qui ambitionne d’en faire sa principale zone de production d’hydrocarbures à l’horizon 2020. (…) Certes, nous ne voulons pas accroître notre exposition aux risques en Russie tant que la situation n’est pas normalisée, mais je ne serai toutefois pas un bon dirigeant si je revenais maintenant sur tout ce que nous avons édifié dans ce pays. »
Entretien du 4 septembre pour le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

mercredi 15 octobre 2014

Renforcer le développement et le commerce à travers un nouvel accord de partenariat.

Cette semaine, je vais conduire une délégation de la République du Kazakhstan à Bruxelles pour achever les négociations sur un nouvel accord de partenariat renforcé(APR), avec l'Union européenne. En résultat de plus de deux décennies d'approfondissement des relations entre l'UE et le Kazakhstan, ce document servira à renforcer notre partenariat.

Le Kazakhstan borde la Russie et la Chine, mais l'UE est notre plus grand partenaire commercial. Plus de la moitié du total des échanges du Kazakhstan aujourd'hui, c'est avec l'UE  (soit $ 53,4 milliards de dollars l'année dernière et 28,4 milliards de dollars au premier semestre de cette année.

Plus de la moitié des investissements directs étrangers bruts, ou près de 100 milliards de dollars, est venu de pays de l'UE. Et les entreprises kazakhes investissent de plus en plus en Europe. En 2007, par exemple, KazMunayGas a acquis une participation majoritaire dans la société de raffinage roumain Rompetrol une valeur de 2,7 milliards de dollars et a continué à investir dans le développement de Rompetrol.

 De nouvelles voies de transport transcontinentaux donneront une puissante impulsion à notre coopération. Parmi celles-ci est le corridor de transport Europe de l'Ouest-ouest de la Chine, qui traverse le Kazakhstan et promet de réduire le temps de livraison entre l'Europe et la Chine de moitié par rapport au transport maritime. Le Kazakhstan est un participant au corridor de transport Europe-Caucase-Asie centrale de l'UE, ce qui favorise le même objectif.

 Les liens sociaux et culturels du Kazakhstan avec l'UE sont aussi forts et en expansion, en particulier dans l'éducation. Notre programme de bourses internationales Bolashak permet aux jeunes les plus talentueux du Kazakhstan  d'étudier dans les meilleures écoles du monde entier, et les universités européennes sont parmi les destinations les plus populaires. En 2010, le Kazakhstan a été l'un des premiers Etats post-soviétiques à rejoindre le processus de Bologne, qui harmonise et  rapproche les systèmes éducatifs avec l'objectif de créer un espace européen de l'enseignement supérieur.

L'accord renforcé que nous allons signer cette semaine permettra de renforcer ces liens déjà existants et en construire de nouvelles. Une section commerce et investissement modernisée, actualise l'accord en vue de l'adhésion du Kazakhstan à l'Organisation mondiale du commerce ainsi que notre appartenance à l'Union économique eurasienne, qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain.

Le secteur de l'énergie est un domaine important de la coopération entre le Kazakhstan et l'Europe. Le Kazakhstan est le troisième plus grand fournisseur non-OPEP d'énergie de l'UE, derrière la Russie et la Norvège. La coopération dans ce domaine va augmenter à l'avenir,  du fait de la participation des entreprises européennes à l'exploration du champ pétrolier de Kashagan, le plus grand dans la mer Caspienne.

Le Kazakhstan diversifie également son économie et a adopté de nouvelles politiques vertes. Nous avons fixé un objectif ambitieux de produire 50% de notre énergie à partir de sources renouvelables d'ici à 2050, contre 1% aujourd'hui. Pour attirer et d'explorer les meilleurs modèles et des solutions dans ce domaine, nous organisons l'EXPO 2017 sur le thème de  " La future énergie". Nous espérons voir les entreprises européennes parmi les principaux participants à cette exposition.

Le nouveau APR s'étend au-delà du commerce, des investissements et de l'énergie, englobant 29 secteurs différents. La coopération dans les domaines de l'innovation, de la science, de l'éducation et de la compétitivité sont à des rangs particulièrement élevés sur notre agenda commun.

L' APR amélioré tiendra également mieux compte des menaces communes pour la sécurité. Depuis 2013, le Kazakhstan a coopéré avec l'UE dans le cadre du Dialogue Asie centrale-UE de haut niveau sur la sécurité, dont la stabilité de l'Afghanistan est un sujet de préoccupation particulier. Le Kazakhstan continue d'étendre son aide au développement en Afghanistan. Nous avons fourni des bourses pour de 1000 étudiants afghans reçoivent une éducation civile au Kazakhstan de 2010 à 2019, nous avons également soutenu l'amélioration de la coordination des efforts internationaux dans ce pays.

L'Asie centrale se trouve sur les lignes de front dans la lutte contre l'extrémisme religieux. Pour faire face à sa nouvelle vague, représentée par les goûts de l'Etat islamique, les membres clés de la communauté internationale ont besoin pour surmonter leurs différences et trouver un terrain commun d'agir. En tant que pays stable où les gens de différentes ethnies et religions vivent en accord, le Kazakhstan pourrait contribuer à ce processus.

En effet, c'est en fin de compte par le dialogue et la coopération que nous pouvons espérer résoudre les problèmes mondiaux, et non pas par des sanctions croissantes, qui ne fonctionneront pas, mais vont miner la croissance économique plus largement. C'est notre message à l'Occident et à la Russie dans la situation actuelle d'escalade des sanctions dans le cadre du conflit en Ukraine.

Une Ukraine paisible, stable et prospère, bons amis et partenaires avec la Russie et l'Europe est dans l'intérêt de tout le monde, pas que des seuls Ukrainiens. C'est un objectif réalisable et nous sommes prêts à contribuer à en faire une réalité.

Le renforcement de l'APR n'est pas le seul instrument de promotion de notre coopération avec Bruxelles. Le Kazakhstan a également renforcé les relations bilatérales avec plusieurs membres de l'UE récemment. Au cours des six dernières années, nous avons signé des accords stratégiques de partenariat avec la France, l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni et la Hongrie. En 2012, le Kazakhstan a signé un accord historique avec l'Allemagne sur l'exploration de terres rares du Kazakhstan et d'autres matières premières, entre autres grands accords.

Nous sommes en train d'assouplir les restrictions en matière de visas avec les pays européens pour faciliter la croissance des échanges entre nos peuples. Cette année, nous avons aboli le besoin de visa pour les citoyens de la France, d'Allemagne, d'Italie, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de plusieurs autres pays non européens, y compris les États-Unis. La libre circulation des personnes est essentielle afin de renforcer le partenariat réel.

L'année dernière a marqué le 20e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre le Kazakhstan et l'Union européenne. Au cours de cette période, notre pays est devenu un partenaire important pour l'Europe, l'Asie centrale et au-delà. La signature du nouvel APR  à Bruxelles ouvrira un nouveau chapitre dans les relations entre le Kazakhstan et l'UE
Discours de Noursoultan Nazarbaïev, Présidentde la République du Kazakhstan, le 7 octobre 2014

lundi 13 octobre 2014

C'est officiel: la Chine est désormais la plus grande puissance mondiale

 

Ça y est, c’est officiel: la Chine vient de dépasser les Etats-Unis pour devenir la plus grande économie du monde, a calculé le Fonds Monétaire International (FMI). Il s’est appuyé sur la comparaison des pouvoirs d’achat des deux pays.
 
En effet, les structures de prix varient d’un pays à l’autre et les taux de change sont volatiles ; une chemise n’a pas le même prix à Shanghai qu’à San Francisco. Pour contourner ce problème, le FMI calcule le PIB des deux pays en termes d’échanges de marché et en termes de pouvoir d’achat, et c’est sur la base de cette dernière méthode que la Chine vient de devenir la plus grande puissance du monde.
 
Au printemps de cette année, l’International Comparison Program (ICP), une institution qui dépend de la Banque Mondiale, avait déjà établi que 2014 serait l’année où la Chine deviendrait la puissance N°1 du monde. En 2005, l‘ICP avait calculé que l'économie chinoise ne représentait que 43% de l’économie des États-Unis, soit moins de la moitié. Mais comme l’agence a changé de méthodologie et que l’économie chinoise a crû bien plus rapidement que prévu, en 2011, les recherches ont établi qu’elle représentait 87% de l’économie des Etats-Unis. Le FMI estime que l'économie chinoise va encore croître de 24% entre 2011 et 2014, alors que celle des États-Unis ne se développera que de 7,6% au cours de la même période, donc l’agence de statistiques en avait déduit que la Chine pourrait dépasser les Etats-Unis dès cette année pour devenir la plus grande économie du monde.
 
Ainsi, à la fin 2014, la Chine représentera 16,48% du PIB du monde ajusté en termes de pouvoir d’achat (ou 17.632 milliards de dollars), contre 16,28% pour les Etats Unis (ou 17.416 milliards de dollars). Et le FMI s’attend à ce qu’elle gagne encore 20% d’ici 2019.
 
Mais il faudra encore beaucoup de temps avant que la valeur de marché brute de la Chine rattrape celle des Etats Unis. Par cette mesure, les Américains devancent encore les Chinois de 6 500 milliards de dollars.
 
La contribution que les pays émergents apportent au PIB du monde a dépassé celle des économies avancées en 2007, et désormais, la part des revenus mondiaux qu’ils produisent représente 57%. Entre 2007 et 2014, les pays en développement ont connu une croissance 9 fois supérieure à celle des pays développés. « Assez extraordinaire », commente Chris Giles du Financial Times.
 
Par Audrey Duperron le 09/10/2014 sur www.express.be