Il n'y a pas longtemps, les experts en écologie des cinq pays d'Asie centrale se sont réunis à Almaty. Ils ont discuté des problèmes de nature écologique, inhérents, comme il est apparu, non seulement aux Etats d'Asie centrale, mais aussi aux puissances européennes en apparence prospère.
Selon l'OMS, en raison de la détérioration de l'environnement en Europe et en Asie centrale, un demi-million de personnes meurent chaque année. Les gens meurent de la pollution atmosphérique et du manque d'accès à l'eau potable. En particulier, en raison de la pénurie d'eau, 14 personnes meurent chaque jour. La principale question qui se pose après ces terribles statistiques est que faut-il faire?
Ce n’est un secret pour personne que des désaccords sur l'eau ont cours en Asie centrale depuis plus d'une douzaine d'années. Le problème est celui de la répartition inégale des ressources entre les pays amonts tels le Tadjikistan et le Kirghizstan riches en eau grâce à leurs montagnes, et dans les pays en aval l'Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Turkménistan. Ce sont ces derniers qui sont les principaux consommateurs des grands fleuves transfrontaliers comme le Syr Darya et l’Amou Darya, qui forment le bassin de la mer d'Aral, quatrième plus grand lac du monde.
Ces cours d'eau sont originaires des montagnes et alimentés par des glaciers. Les principaux réservoirs sont les centrales hydroélectriques situées sur les territoires du Kirghizistan et du Tadjikistan permettent d'autoréguler les flux d’eau pour les trois autres pays voisins en aval. À l'époque soviétique, les pays fonctionnaient sur le principe de la coopération. Mais le système d'entraide post-soviétique a cessé de fonctionner, et les cinq pays ont commencé à résoudre le problème de l'eau à leur façon, en règle générale, indépendamment des autres, et en violation des droits des autres.
Par exemple, l'Ouzbékistan, qui vit en grande partie en raison de l'industrie du coton, qui dépend directement de la disponibilité et la suffisance de l'eau, a déjà commencé la construction de dizaines de réservoirs pour tenter de se préparer à une crise de l'eau possible dans la région. Le Turkménistan, en raison de sa tradition du secret, essaie d’éviter un débat public. Mais cependant, il y a aussi la bas des réservoirs de stockage , des infrastructures d'irrigation rénovées, soit dit en passant, ce qui n’est pas encore prévu en Ouzbékistan. Le Kazakhstan, bien que dépendant des ressources du bassin Syr Darya, occupe une position isolée comme ses voisins. Ce pays tente non seulement de maintenir ce cours d'eau, mais aussi de le restaurer ce qui distingue le Kazakhstan de la politique des autres pays de la région.
De nombreux experts internationaux ont attiré l’attention sur une catastrophe imminente, non seulement dans la région d'Asie centrale, mais aussi dans le monde entier. Cependant, la majorité des gens néglige encore cette menace croissante venant des montagnes du Tien Shan, mais selon les analystes, ce problème concerne absolument tout le monde car c’est un modèle-réduit de ce qui se passe dans le monde. Et selon les experts en écologie, c'est ce problème qui peut jouer un rôle clé dans la crise de l'eau en Asie centrale. De plus, à moyen terme le débit d'eau dans les rivières devrait augmenter, mais à long terme, il est possible qu’intervienne une forte réduction des cours d'eau.
Mais sur le long terme, cela ne préoccupe pas tellement les états de la région. Le plus préoccupant est la construction des centrales hydroélectriques Rogun et Kambarata. Celles-ci ont même nommées les « constructions du siècle ». Kambarata devrait devenir la plus puissante centrale du Kirghizstan. Elle permettra également au Kirghizstan d’exporter de l'électricité. Le projet Rogun est beaucoup plus ambitieux car sa capacité est prévue au niveau de 3600 MW, mais l'argent pour la construction de ces centrales hydroélectriques historiques n’est présent dans aucun de ces deux pays.
Il se trouve qu’aucune solution efficace de la question de l'eau n’a encore été trouvée en Asie centrale. Formellement la consommation d'eau est réglementée par la Commission de coordination inter-eau de l'Asie centrale, qui fonctionne depuis 1992. La commission agit plutôt activement et avec succès, mais son niveau de fonctionnement est extrêmement faible.
L’IFAS, créé par les pays d'Asie centrale en 1993, joue un rôle particulier pour surmonter les conséquences de la crise Aral. Il travaille avec la participation active et le soutien de divers programmes de l'ONU, des institutions de l'OSCE, de l'UNESCO, de la Banque mondiale et des gouvernements donateurs. En 2017, la présidence de trois ans de l’IFAS est passée au Turkménistan, dont le ministre des Affaires étrangères a souligné la nécessité de créer une stratégie unifiée des pays de la région pour la conservation et l'utilisation des ressources en eau.
Il est évident que les pays de la région, malgré leur jeu individuel, ont une bonne compréhension de la nécessité de solutions de partenariat pour ce problème urgent. Il reste une opportunité pour un consensus général et l'élaboration d’un ensemble de mesures coordonnées qui peuvent changées l'ambiance générale de la concurrence et la fragmentation régionale et plus globalement de renforcer la position de l’Asie centrale dans l’arène internationale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire