lundi 17 avril 2017

TF1 : «Koh-Lanta» ne peut se passer de l'Asie


Au fond, «Koh-Lanta» avait affiché la couleur dès le départ. En choisissant une île thaïlandaise comme premier lieu de tournage et comme nom de baptême en 2001, le jeu d'aventures de TF1 (ce vendredi soir à 20 h 55) exprimait un tropisme asiatique qui n'a cessé de se vérifier depuis. A l'époque, la Une était loin d'imaginer que ses Robinsons seraient encore à l'antenne seize ans plus tard. Si elle a aussi posé ses caméras en Océanie ou en Amérique latine au fil des ans et de ses 21 tournages, toutes éditions confondues, c'est bien l'Asie qui continue d'avoir sa prédilection.

En 2010, dernière saison hors de l'Asie
Les aventuriers de la Une s'y sont échoués treize fois. L'Océanie n'a accueilli que quatre saisons, comme l'Amérique latine. En Asie, «Koh-Lanta» a trouvé de quoi varier les plaisirs, en explorant six pays (Cambodge, Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Viêt Nam). Mieux : il faut remonter à 2010 pour retrouver la dernière saison non asiatique de l'émission, «le Choc des héros», tournée en Nouvelle-Calédonie. Ce n'est pourtant pas faute, du côté de la production, de rechercher d'autres sites. La dernière tentative en Amérique du Sud a notamment capoté à cause des moustiques porteurs du virus Zika. Mais la société organisatrice, Adventure Line, qui a démarré ses repérages pour 2019, ne désespère pas de retourner sur ce continent. En attendant, l'Asie reste imbattable, à l'heure de cocher toutes les cases. Et elles sont nombreuses.

Plus d'une dizaine de critères
Pour sélectionner un site de tournage, il y a les critères logiques, comme la beauté des paysages et leur isolement, le climat, la proximité des infrastructures médicales, la stabilité géopolitique du pays, l'écosystème que les aventuriers «exploiteront» en cueillant, pêchant... Mais aussi des nécessités moins évidentes : de l'exposition au vent, qui peut ruiner le son de l'émission, à la quantité de corail dans l'eau et la force des marées, qui menacent la sécurité des épreuves aquatiques. En revanche, la capacité d'accueil des 150 membres de la production (dont un tiers de locaux) n'est pas rédhibitoire : au besoin, l'équipe technique arrive avec son propre camp de base. «On a parfois construit des villages éphémères, qu'on démontait et remportait à la fin du tournage ou qu'on laissait aux locaux, comme aux Philippines», raconte la productrice Alexia Laroche-Joubert.

Impossible Afrique
La sécurité, c'est ce qui coince en Afrique, un rêve inaccessible. «Le nord du Mozambique serait un site magnifique mais, à cause des pirates qui croisent au large des côtes, ça reste une zone à risques, souligne Alexia Laroche-Joubert. Et puis dans l'imaginaire des téléspectateurs, l'Afrique évoquerait davantage les animaux sauvages que la plage déserte du Robinson.» Les Américains en savent quelque chose, eux qui ont tourné des «Survivor» au Kenya et au Gabon armés jusqu'aux dents, pour tenir hippopotames, éléphants et fauves à distance.

À quand un «Koh-Lanta» en doudoune ?
Des Robinsons lâchés au beau milieu de l'Irlande ? Les Etats-Unis l'ont fait il y a trois ans. Mais ce n'est pas près d'arriver en France, où les plages de sable blanc et l'eau turquoise sont des fondamentaux inébranlables de «Koh-Lanta». TF1 n'y a fait qu'une seule entorse, en 2009, avec les eaux sombres du rio Negro, en Amazonie, dans «le Retour des héros». Une expérience qui n'a pas été renouvelée depuis.
«Plutôt que d'imaginer un dérivé de Koh-Lanta avec des candidats en doudoune, autant développer un autre jeu d'aventures, estime Alexia Laroche-Joubert. A l'international, il y a par exemple le format 71 degrés nord qui est formidable.» Un «Koh-Lanta» des glaces, lancé en Norvège en 1999 et adapté dans une demi-douzaine de pays européens, dans lequel les épreuves de tir et de ski remplacent le lancer de noix de cocos ou la pêche sous-marine.

Par Charlotte Moreau sur www.leparisien.fr le 7 avril 2017

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