vendredi 9 juin 2017

Trump hausse le ton à l'égard du Qatar, qu'il accuse de « financer le terrorisme à un très haut niveau »

Sur fond de crise diplomatique avec le Qatar, le président américain a ordonné au pays, vendredi 9 juin, d’arrêter de financer « immédiatement le terrorisme », l’appelant, « ainsi que d’autres pays dans la région, à faire plus et à le faire plus vite ».

« La nation du Qatar, malheureusement, a historiquement financé le terrorisme à un très haut niveau », a accusé Donald Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche.

L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, l’Egypte et le Yémen ont rompu lundi leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu’ils accusent de « soutenir le terrorisme ».

Un séisme diplomatique survenu quinze jours à peine après une visite à Riyad de Donald Trump, qui avait alors demandé aux pays musulmans d’agir de manière décisive contre l’extrémisme religieux.

Après cette visite et un discours prononcé devant une cinquantaine de pays musulmans le 21 mai, Donald Trump a dit vendredi qu’il avait « décidé, avec le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, nos grands généraux et personnels militaires, que l’heure est venue d’appeler le Qatar à mettre un terme à son financement ». Et d’ajouter :

« Je veux demander à toutes les nations d’arrêter immédiatement de soutenir le terrorisme. Arrêter d’enseigner aux gens de tuer d’autres gens. »

Alléger le blocus imposé au Qatar

Juste avant lui, Rex Tillerson, avait appelé l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe à alléger le blocus imposé au Qatar, affirmant qu’il gênait la lutte contre l’organisation djihadiste EI dans la région :

« Ce blocus a des conséquences humanitaires. Nous constatons un manque de nourriture, des familles sont séparées de force et des enfants sont retirés de l’école. Nous estimons que ce sont des conséquences involontaires, surtout pendant le mois sacré du ramadan, mais on peut y remédier immédiatement. »

Le chef de la diplomatie a été chargé par le président de désamorcer la dispute régionale, que le secrétaire d’Etat a qualifiée de « préoccupante pour les Etats-Unis, pour la région et pour les nombreuses personnes touchées ».

« Le Qatar a un passé de soutien à des groupes qui vont de l’activisme à la violence », a-t-il poursuivi, avant toutefois de souligner des efforts récents, selon lui. « L’émir du Qatar a fait des progrès pour enrayer le soutien financier et expulser les terroristes de son pays, mais il doit faire plus et il doit le faire plus rapidement. »

Des organisations terroristes et des groupes sectaires

Riyad et ses alliés ont justifié lundi la rupture des relations avec le Qatar par les liens qu’entretient, selon eux, le pays avec « des organisations terroristes et des groupes sectaires cherchant à déstabiliser la région, parmi eux les Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe de l’EI) et Al-Qaïda ». Ces pays reprochent aussi au Qatar son rapprochement avec l’Iran chiite, le grand rival régional de l’Arabie saoudite, chef de file des pays sunnites.

Le Qatar cherchait vendredi des soutiens à l’étranger pour éviter de se trouver isolé sur la scène diplomatique. Son ministre des affaires étrangères, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a effectué en matinée une visite surprise en Allemagne, avant de se rendre samedi à Moscou pour y rencontrer son homologue, Sergeï Lavrov.

Sur www.lemonde.fr le 09/06/2017

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