jeudi 30 novembre 2017

Le Yéti ne serait qu'un ours des hautes montagnes de l'Asie selon des analyses ADN

Un fragment d'os, une dent, un morceau de peau, des poils ou des matières fécales collectés dans les montagnes de l'Himalaya et le plateau tibétain entre la fin des années 1930 et aujourd'hui : voilà les échantillons sur lesquels se base Charlotte Lindqvist, co-auteure d'une étude publiée mercredi, pour affirmer que le yéti ne serait rien d'autre qu'un simple ours des hautes montagnes de l'Asie.

Ainsi, après analyse ADN, pas de trace d'un éventuel «abominable homme des neiges» : un échantillon s'est avéré provenir d'un chien, et les huit autres échantillons correspondaient à des ours noirs d'Asie, des ours bruns d'Himalaya et à des ours bruns tibétains. Pour Charlotte Lindqvist, les résultats de l'étude permettent surtout de montrer que le mythe du Yéti «puise ses racines dans des faits biologiques réels» et se rattache aux ours locaux. «Cela avait été suggéré auparavant mais jamais confirmé directement avec une approche scientifique rigoureuse», souligne-t-elle.

Pour autant, elle estime qu'il ne s'agit pas de la fin du mythe du Yéti selon elle : «ce mythe est important pour la région de l'Himalaya et le folklore local» et il va le rester. «Les gens adorent les mystères».

Sur www.liberation.fr le 29/11/2017

L'ONU face au défi nord-coréen après un nouveau tir de missile

L'ONU face au défi nord-coréen après un nouveau tir de missile

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'apprête à accentuer sa pression sur la Corée du Nord après l'essai d'un nouveau type de missile pouvant frapper n'importe où aux Etats-Unis et sa revendication d'être devenu un Etat nucléaire à part entière.
Le tir, le premier effectué par Pyongyang depuis le 15 septembre, constitue un camouflet pour le président américain Donald Trump qui avait assuré que le développement de telles capacités "n'arriverait pas".
Lors d'une réunion mercredi à partir de 21H30 GMT consacrée à la Corée du Nord, plusieurs membres du Conseil "devraient appeler à de nouvelles mesures" coercitives, selon son président en exercice, l'ambassadeur italien Sebastiano Cardi.
Peu après le tir du missile intercontinental nord-coréen, qui a atteint une altitude inédite, Washington avait annoncé vouloir de nouvelles sanctions internationales dont "le droit d'interdire le trafic maritime transportant des biens vers et depuis la Corée du Nord".
Le Conseil de sécurité en est à huit trains de sanctions contre la Corée du Nord pour contraindre ce pays à suspendre ses programmes d'armements balistiques et nucléaires, jugés menaçants pour le monde. Les deux derniers ont été adoptés après des tirs de missiles intercontinentaux et un sixième essai nucléaire: le 5 août pour interdire les importations de charbon, fer et pêche nord-coréens et le 11 septembre pour bannir les importations de textile et limiter l'approvisionnement de Pyongyang en pétrole.
Le 5 octobre, se fondant sur la résolution du 5 août, l'ONU a identifié et interdit de ports dans le monde quatre navires, soupçonnés d'avoir transgressé ses interdits, une première dans l'Histoire des Nations unies.
Nouvelles sanctions ?
"Il y a encore de la marge pour de nouvelles sanctions", indique Sebastiano Cardi, qui doit présenter à ses collègues un rapport trimestriel sur l'application des mesures coercitives exercées à l'encontre de Pyongyang. "Les sanctions fonctionnent" mais "on peut faire mieux", affirme-t-il. L'attitude de la Chine, premier partenaire économique de la Corée du Nord, est cruciale à cet égard.
La France a réclamé une "application complète" des sanctions et qu'elles soient "renforcées". "La faiblesse n'est pas une option", a souligné l'ambassadeur français à l'ONU, François Delattre, en parlant d'une menace "mondiale".
Tout en reconnaissant une "provocation", la Russie a appelé toutes les parties "à garder leur calme", tandis que la Chine réclamait à Pyongyang et Washington l'apaisement et un dialogue.
Moscou et Pékin sont dotés d'un droit de veto à l'ONU. Les deux dernières résolutions de sanctions avaient été approuvées à l'unanimité. Le dernier tir d'un missile balistique nord-coréen à la mi-septembre s'était soldé par une simple condamnation verbale du Conseil de sécurité, sans sanctions.
Washington a promis mercredi de nouvelles sanctions bilatérales. Obtenir une nouvelle résolution de sanctions de l'ONU demande plus de temps. Pour celle du 5 août, les Etats-Unis avaient négocié pendant un mois avec la Russie et la Chine. Pour celle du 11 septembre, une semaine avait suffi à Washington.
Le succès du nouveau tir nord-coréen a été annoncé par la présentatrice favorite du régime, Ri Chun-Hee: "Kim Jong-Un a déclaré avec fierté que nous avons finalement réalisé notre grande cause historique, l'achèvement d'une force nucléaire d'Etat, la mise au point d'une puissance balistique".
La presse officielle a parlé de l'arme la plus sophistiquée à ce jour, un ICBM Hwasong-15. Selon l'agence KCNA, ce missile, équipé d'une ogive lourde extra-large, est capable de frapper la totalité du territoire continental américain.
Liesse à Pyongyang
D'après Pyongyang, l'engin a atteint une altitude de 4.475 kilomètres avant de s'abîmer à 950 kilomètres du site de lancement. Sa trajectoire en cloche, à la verticale, suggère qu'il avait en fait une portée de 13.000 kilomètres, suffisante pour frapper partout aux Etats-Unis, estiment certains spécialistes.
Des scènes de liesse ont été observées dans la capitale nord-coréenne étroitement contrôlée, où des habitants se sont réunis devant un écran géant pour regarder les informations.
Pyongyang doit encore démontrer qu'il maîtrise la technologie de rentrée des ogives dans l'atmosphère depuis l'espace. Mais les spécialistes estiment que la Corée du Nord est au moins sur le point de développer une capacité de frappe intercontinentale opérationnelle.
La Corée du Nord affirme que ses programmes d'armement conventionnels et atomiques visent à dissuader toute attaque américaine contre elle. En septembre, Donald Trump avait menacé de "détruire" ce pays si les Etats-Unis étaient attaqués.
Parmi les sorties de crise possibles, Pékin et Moscou militent pour un "double moratoire", le gel des exercices militaires conjoints entre Washington et Séoul contre le gel des programmes militaires nord-coréens. Mais les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux ont rejeté cette possibilité. 
Sur www.lepoint.fr le 29/11/2017

vendredi 24 novembre 2017

De nouveaux missiles et des armes hypersoniques permettront à la Russie de passer de la dissuasion nucléaire à la dissuasion conventionnelle


La Russie commence à se détourner de ses  armes nucléaires non stratégiques alors qu’elle commence à se doter de nouvelles armes à longue portée à guidage de précision, comme le missile de croisière Kaliber. Finalement, les Russes espèrent utiliser des armes hypersoniques à longue portée pour la dissuasion conventionnelle à longue distance.
« En raison du développement des armes de haute précision et de la recherche actuelle sur les missiles hypersoniques, l’essentiel des tâches de dissuasion stratégique peut être transféré du nucléaire au non nucléaire », a déclaré le chef de l’état-major russe, le général Valery Gerasimov lors de la  session du Conseil de la Défense du 7 novembre.
Comme l’ont prédit de nombreux analystes qui observent l’armée russe, le Kremlin s’éloigne de  ses armes nucléaires au fur et à mesure que ses capacités de frappe conventionnelles à longue portée s’améliorent.
« Les forces de dissuasion non nucléaires ont pris de l’ampleur », a déclaré M. Gerasimov.
« Au cours des cinq dernières années, les forces armées ont fait une percée dans le domaine des armes de haute précision à longue portée. Les systèmes de missiles Iskander-M sont déjà livrés, de même que les sous-marins et les navires de guerre de surface équipés des systèmes de missiles Kaliber. Les avions à longue portée sont modernisés pour l’utilisation du nouveau missile de croisière Kh-101. » 
Au cours des années 1990 et au début des années 2000, notamment après l’intervention de l’OTAN au Kosovo sans l’autorisation du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Russie a développé une doctrine où elle utiliserait les armes nucléaires en première instance pour désamorcer un conflit. La stratégie a été adoptée en 2000, bien que  selon la  Central Intelligence Agency, la doctrine soit née en 1997. L’idée était que la menace d’une riposte nucléaire défensive limitée contre un agresseur même conventionnel, forcerait cette force offensive à reculer.
« La stratégie de désescalade de la Russie prévoit plutôt d’infliger des  » dommages sur mesure « , définis comme  » des dommages [subjectivement] inacceptables pour l’adversaire [et] dépassant les avantages que l’agresseur espère tirer du recours à la force militaire,  » écrit  Nikolaï Sokov, ex-Négociateur pour le contrôle des armes soviétiques et russes, dans le Bulletin de l’Atomic Scientist en 2014.
« L’efficacité de la menace de dommages sur mesure suppose une asymétrie dans les enjeux d’un conflit. »
Alors que la stratégie de désescalade de la Russie restait pratiquement inconnue en Occident jusqu’à la publication de la  doctrine militaire du Kremlin en 2010, ce document a en réalité relevé le seuil de l’utilisation des armes nucléaires pour Moscou. « Alors que le document de 2000 permettait leur utilisation » dans des situations critiques pour la sécurité nationale « de la Russie, l’édition de 2010 les limitait à des situations dans lesquelles » l’existence même de l’Etat était menacée » , écrit Sokov.
Cependant, l’intention de la Russie était seulement d’utiliser la doctrine de la désescalade jusqu’à ce qu’elle puisse reconstruire ses forces conventionnelles et développer des armes à guidage de précision à longue portée, comme le note la CIA dans son rapport qui date de l’an 2000. En effet, Sokov note que « La doctrine militaire de la Russie de 2000 «caractérisait l’utilisation limitée des armes nucléaires comme une mesure provisoire qui ne devait être utilisée que jusqu’à ce que la Russie puisse développer une capacité de frappe conventionnelle plus moderne ».
Les Russes semblent avoir commencé à s’éloigner de leur dépendance aux armes nucléaires dès 2013, où les exercices de Zapad de cette année ne comportaient pas ces armes. « Cela laisse entendre que Moscou a gagné plus de confiance dans ses capacités conventionnelles », écrit Sokov. « Alors que ces capacités continuent de s’améliorer, la Russie comptera probablement moins sur ses  armes nucléaires » .
Sokov a prouvé qu’il disait vrai, comme le montre le discours de Gerasimov. L’armée russe s’éloigne de sa dépendance aux armes nucléaires, ce qui ne peut être qu’une bonne chose.
Par Dave Majumdar sur reseauinternational.net le 23/11/2017

lundi 20 novembre 2017

Kirgizstan : le répression est en œuvre

Le marasme se renforce. De nombreux politologues étrangers et kirghizes, décrivent une situation qui parfois implicitement et parfois très clairement continue à se dérouler au Kirghizistan qui était d'un point de vue politique tout à fait adéquate. C'est proprement philistin et populiste.

Soborbay Jeenbekov a remporté l'élection présidentielle le 15 octobre. Le peuple et la communauté d'experts ont immédiatement établi une traduction sémantique : Almazbek Atambayev a remporté les élections, poussant son protégé sur l'Olympe politique en raison d'une interférence sans précédent dans le processus électoral.

Le Kirghizistan a choisi la voie de la répression et a immédiatement répondu aux médias du monde. Sur sa page  Twitter, l'ancien ambassadeur des Etats-Unis en Russie, Michael Mc Faul, a commenté la victoire de Jeenbekov : "Dommage. Le Kirghizistan avait de bonnes chances de devenir une démocratie". Un tel renversement était attendu au sein de la CEI. Mais l'actuel chef de la République n'a pas inversé la situation, ce qui aurait été tout à fait possible s'il l'avait souhaité, mais l'a aggravé. Ainsi, créant une menace très réelle d'isolement son Etat et de son peuple, y compris, international.

Et Atambayev n'a même pas caché son triomphe et sa détermination à continuer à serrer les boulons de l'appareil super-puissant pour créer une grande terreur dans le pays. Il n'a pas hésité à utiliser des ressources administratives toujours efficaces ainsi que des technologies sales de propagande dans une tentative de noircir et d'assommer un adversaire politique sérieux et digne Omourbek Babanov.  Atambayev a quand même désigné son successeur pour le poste de chef de l'Etat. Et sans avoir été calmé, le jour même de l'élection, il a une nouvelle fois confirmé son intention de continuer à suivre la répression à l'égard de ceux qui ne sont pas d'accord avec sa politique. Il reste président jusqu'en décembre et cette fois-ci, a-t-il dit, il est tout à fait suffisant pour continuer à éponger massivement. "Ils ont planté et nous allons planté", a intimidé Atambayev.

Et ce ne sont pas seulement des mots. Le procureur général du pays a récemment ouvert une affaire pénale en vertu de l'article 297 partie 1 (« les appels publics pour le changement violent l'ordre constitutionnel ») et 299 partie 1 relatif à ( « l'incitation à la haine nationale, raciale ou religieuse ») à l'encontre de O. Babanov. Une telle revanche envers son opposant politique n'est pas surprenante. Atambayev a longtemps été connu comme une personne vindicative qui ne fuit pas les méthodes les plus sales d'élimination les concurrents. En même temps, il n'est pas timide de ses commentaires concernant les individus et les États entiers.

Il n'y a pas si longtemps, à la fin d'août de cette année, Bichkek a accueilli le « Forum de la liberté ». Il y a été examiné l'état de la liberté d'expression et la situation politique dans le pays. Les participants à l'événement ont envoyé un appel au président du pays. Dans ce document, ils ont exhorté le chef de l'Etat à mettre fin à la persécution politique des opposants et à leur pardonner. Un chiffre concret de 25 prisonniers politiques au Kirghizistan a été avancé. Et c'est beaucoup, disent les analystes. Cependant, leur nombre peut augmenter, étant donné les intentions d'Atambayev de continuer à organiser des purges dans les rangs de ceux qu'il déteste.

Le Député Jogorku Kenesh Janar Akaev a déclaré dans un forum que, craindre les tribunaux et les autorités, a affaibli non seulement le parlement, mais aussi les journalistes du pays. Selon lui, l'indifférence à la persécution peut avoir des conséquences encore plus grandes: « Les journalistes font de l'autocensure ».

Depuis le tout début, cette année est fracassante avec de nombreuses détentions et des procès retentissants. En utilisant les ressources administratives et les forces de sécurité pour supprimer les structures de Babanov, Atambayev a activement exercé de façon criminel l'intimidation des militants du siège de l'opposant à l'élection. Lors du soi-disant samedi « noir » le député Kanat Issayev, un partisan du chef du parti « République », a été arrêté et accusé d'avoir fomenté un coup d'Etat sur la base de conversation vidéo de patrons du crime.

Cette histoire ressemble à un mauvais vaudeville, affirment les politologues. Pas drôle, bien sûr. L'arrestation d'Isayev est un signe clair de l'usurpation du pouvoir de l'Etat, disent les experts. « Aucune personne normale ne peut croire que le député Kanat Isayev, chef d'un groupe parlementaire préparait un coup d'Etat », a dit l'ancien chef de la Chambre des comptes du Kirghizistan, Elmira Ibraimova. Il a été arrêté sur la base d'une seule conversation entre deux bandits qui ont parlé de politique au Kirghizistan. Les experts affirment que la vidéo postée sur Internet après l'arrestation du député a été montée à la hâte. Mais c'est elle qui est devenue la principale preuve contre Isayev, l'un des partisans d'Omurbek Babanov.

Selon le même schéma, un autre politicien éminent et opposant au chef actuel du Kirghizistan a été «réprimé». Tôt le matin d'un dimanche de Février de cette année à l'aéroport « Manas » à Bichkek, le chef permanent du parti le plus ancien du pays, « Atameken », Omurbek Tekebayev, a été arrêté sur des accusations de corruption et de fraude. L'article de Loi fondant sa détention n'est pas particulièrement intéressant, ce qui est beaucoup plus important est le véritable motif de son arrestation. Tekebayev a barré la route à Atambayev, avec l'intention de révéler la vérité sur le crash du Boeing 747, qui est tombé sur des bâtiments résidentiels près de l'aéroport de Manas, et causé la mort de près de quatre dizaines de personnes.

Dans le cadre de l'enquête sur la tragédie qu'il a engagé, selon son avocat Toktakunov, Tekebayev a reçu la preuve que l'avion transportait des marchandises de contrebande vers Bichkek, dont la propriété reviendrait au président du Kirghizistan et à son épouse. Les éléments de preuve étaient des documents qui lui avaient été envoyés par la Turquie, dont une compagnie aérienne était propriétaire du Boeing qui était censé voyager de Hong Kong à Bichkek. Ce sont ces documents qu'Omurbek Tekebayev voulait présenter au parlement, témoignant de l'implication d'Atambayev lui-même. C'est pourquoi il a été soudainement détenu par les forces de l'ordre.

Prenant la parole au début d'octobre à Och, le président Atambayev, a franchi la ligne de ce qui est permis et de l'inacceptable, en promettant publiquement de « les mettre en prison, parce que la démocratie est une dictature de la loi ». Le Kirghizstan, regrettent les analystes, devient de plus en plus une île non de la démocratie, mais de la peur pour sa vie et sa liberté.

Bichkek n'a pas choisi le chemin attendu par le pays, et que les résidents de la république attendent toujours. Ils deviennent de plus en plus chaque jour insatisfait de la politique d'Almazbek Atambayev, qui a dépassé les limites de la décence et de la logique. Les habitants de la région de Talas font des rassemblements et demandent des excuses au chef du Kirghizistan. Ils demandent une correction de la situation qui est allé trop loin. Mais Atambayev les ignore, ainsi que tout le pays, d'ailleurs. Mais il est impossible de mettre tout le monde en prison, les gens devraient avoir peur des déclarations et des actions publiques. Le mécontentement va se développer de manière indissoluble et il ne s'arrêtera pas, estiment les experts, quelque soit la terreur et la répression.

dimanche 19 novembre 2017

Une «amitié inestimable» entre Pékin et Pyongyang


La longue amitié entre la Chine et la Corée du Nord constitue une «inestimable richesse» pour leurs peuples, a dit le gouvernement chinois à la suite de la rencontre, vendredi à Pyongyang, entre l'un de ses diplomates et un haut-fonctionnaire nord-coréen. Il n'a pas mentionné la crise provoquée par le programme d'armement du pays.
Song Tao, à la tête du département des affaires étrangères du Parti communiste chinois (PCC), est venu comme prévu à Pyongyang pour rendre compte du 19e Congrès national du PCC, durant lequel le président Xi Jinping a consolidé son pouvoir.

Dans un bref communiqué daté de vendredi mais diffusé samedi par les médias chinois, le département des affaires étrangères du PCC explique que Song Tao, venu en Corée du Nord pour représenter Xi Jinping, s'est entretenu avec le représentant nord-coréen Choe Ryong Hae.
Song Tao a fait part à son interlocuteur du bilan du Congrès du PCC et les deux hommes ont aussi discuté des relations entre les deux pays, précise le communiqué.
«Ils ont affirmé que la vieille amitié entre la Chine et la Corée du Nord a été bâtie et entretenue par les anciens dirigeants des deux pays et qu'elle est une inestimable richesse pour les deux peuples», dit le communiqué du département des affaires étrangères.
«Les deux camps doivent travailler ensemble pour favoriser un développement approfondi des relations entre (...) les deux pays afin d'en faire bénéficier les deux peuples.»
Solution diplomatique

Ce communiqué du département des affaires étrangères ne fait aucune mention du programme d'armement de la Corée du Nord. La Chine et le reste du monde y sont fermement opposés.
L'agence de presse nord-coréenne KCNA a annoncé que Song Tao a rendu compte «en détail» du congrès du parti communiste chinois. Elle a insisté sur la volonté de la Chine de maintenir le développement de la longue amitié entre les deux pays.
La durée du séjour de Song Tao en Corée du Nord n'est pas précisée, de même qu'il n'est pas certain que l'émissaire chinois rencontre Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen.
Pékin est favorable à une solution diplomatique pour sortir de la crise, mais n'a eu que des échanges limités avec Pyongyang ces derniers mois. La dernière fois que la Chine a envoyé un représentant spécial en Corée du Nord remonte à février 2016.
Sur www.tdg.ch le 18/11/2017

Chars contre caoutchouc, la Chine fait du troc pour vendre ses armes en Asie


La Thaïlande est d'humeur dépensière. Le budget de la défense augmente de près de 5% tous les ans depuis la prise du pouvoir par l'armée en 2014, et devrait atteindre cette année 7,7% du budget de l'Etat. Mais la Thaïlande n'est pas un cas isolé. En constante croissance depuis 2012,  le marché en Asie et en Océanie représente désormais 43% du commerce mondial des armes. Alors, dans les allées du salon Défense & Sécurité de Bangkok, qui s'est déroulé du 6 au 9 novembre, les industriels de l'armement venus du monde entier, exposent leurs produits aux yeux gourmands des généraux thaïs, vietnamiens, philippins ou malaisiens.
La France, elle, dispose d'un sobre pavillon, ou sont représentés quelques uns des champions tricolores des ventes d'armes, Thales, Nexter ou MBDA. Ici, toute l'industrie "espère bénéficier de la forte demande liée au réarmement naval en Asie du Sud et du Sud-est", selon un vendeur Français présent à ce salon. A moyen terme, "tous les pays de la région veulent développer et moderniser leur flotte de surface et voir créer ex-nihilo leur sous-marinade" affirme un responsable du GICAN, le groupement des industries de construction et activités navales françaises.
La Chine fait "du troc"
Mais face aux mastodontes américains et russes, difficile pour les groupes français de se faire une place. D'autant qu'un nouveau venu, la Chine, rafle quasiment tous les marchés. Elle vient d'ailleurs de vendre à la Thaïlande trois sous-marins à propulsion Diesel S26T pour un montant avoisinant les 860 millions d'euros. La Malaisie, la Birmanie, ou l'Indonésie, font désormais partie des principaux clients de l'industrie d'armement chinoise.
Les armes chinoises sont peu chères, et pour le financement, "tout est possible" avoue un vendeur sur le stand de Norinco, le premier fabricant de véhicules blindés chinois, Les pays d'Asie du Sud Est ont des moyens limités et les achats donnent souvent lieu à des transferts de technologie ou plus simplement à "du troc", avoue fièrement notre vendeur chinois. "On peut tout échanger contre nos chars d'assaut. On prend tout : pétrole, minerais, caoutchouc. Dans la région, le caoutchouc ça marche bien",se confie-t-il dans un sourire. Conséquence, en 2016, La Chine est passée devant la France au classement mondial des exportateurs d'armes.
Modernisation des flottes des marines asiatiques
Avec une telle concurrence, certains industriels se prennent à rêver d'un assouplissement de la législation française et d'une conception du commerce des armes "parfois tatillonne, voire frileuse", explique un exposant. Le directeur d'une entreprise française, présente sur le salon de Bangkok, affirme être sur le point de signer une commande importante pour une force de police locale. Mais il n'est pas sûr d'obtenir une autorisation d'exportation. Et il ne décolère pas. "C'est incompréhensible. C'est comme si la France avait honte de vendre des armes, ce n'est pas politiquement correct. Donc même si on crée des emplois, et qu'on fait du made in France, il est de bon ton de rester discret, car les politiques ont peur de leur ombre". Donc, "nous perdons des marches, et nos concurrents se régalent", ajoute-t-il.
Selon lui, "tout cela a des conséquences directes pour la vie de certaines entreprises" et donc en termes d'emploi. "D'autres pays, même parfois des pays européens, ne se posent pas autant de questions de savoir avec qui ils font des affaires ..."Avec la recrudescence des tensions territoriales autour de certaines îles de la mer de Chine, "tous les pays de la région veulent développer et moderniser leur flotte de surface et éventuellement créer ex-nihilo leur sous-marinade", affirme le responsable du GICAN, qui a organisé la venue des exposants français. Vietnam, Malaisie, Philippines, Taiwan, c'est-à-dire quasiment tous les pays de la région se disputent aujourd'hui des territoires maritimes avec la Chine. Une aubaine, peut-être, pour les industriels Français.
Tensions en Mer de Chine, une chance pour la France?
Selon le directeur général de Verney-Carron Défense, Guillaume Verney-Carron, "les tensions entre  les pays de la région vont obliger certains d'entre eux à choisir d'autres fournisseurs". "Ils pourraient alors se tourner vers la France comme une troisième voie", explique-t-il. Le responsable de cette PME de Saint Etienne, qui réalise aujourd'hui 50% de son chiffre d'affaires à l'exportation, estime qu'il "faut nous laisser travailler. Il y a des opportunités à saisir dans ce marché en pleine expansionTout le monde en sortira gagnant : nous créerons des emplois, et ce sera bon pour la balance du commerce extérieur," affirme-t-il enthousiaste, avant de s'éloigner avec un général de la police cambodgien pour lui montrer son fusil d'assaut "Made in France".
Dans les allées climatisées du salon de Bangkok, à l'abri de la chaleur, l'austère pavillon français détonne au milieu des flamboyantes installations américaines, turques, tchèques, ou israéliennes: La plupart des concurrents ont fait les choses en grand, et disposent d'immenses pavillons ou ils régalent les visiteurs de petits fours et de bière fraîche. "Pour manger et boire, les généraux sont obligés d'aller ailleurs", peste ce spécialiste de la sécurité, installé dans la capitale thaïlandaise depuis 20 ans. "Même bien recevoir, on ne sait plus faire", regrette-t-il, en partant "se faire offrir un vrai expresso" sur le stand des Américains...

Par Lionel de Coninck sur www.laribune.ch le 16/11/2017

mercredi 15 novembre 2017

Le Kirghizstan sombre dans le chaos

"Le Kirghizistan est en train de devenir un Etat policier", ont déclaré des militants des droits de l'homme cette semaine. Les arrestations massives, les persécutions, les procès contre les journalistes indépendants et les membres de l'opposition, et les scandales de corruption du pouvoir en place soigneusement cachés. Ce message est de plus en plus en vedette dans les médias kirghizes, tout du moins dans ceux qui n'ont pas encore peur d'écrire à ce sujet. Et il y a quelque chose à craindre. Dans l'espoir de conserver le pouvoir à son successeur Sooronbay Jeenbekov, le Président sortant du Kirghizistan Almazbek Atambayev semble faire pression avec tous les leviers possibles d'influence, indépendamment du fait qu'ils soient légitimes ou non.

Diviser ses subordonnés est généralement une caractéristique du comportement politique des hauts dirigeants kirghizes. Ce printemps, l'arrestation du chef de la faction « Ata-Meken », Omurbek Tekebayev, qui est un adversaire ardent de celui qui est encore le président sortant Almazbek Atambayev, est un exemple flagrant. Ils ont été alliés et membres du même gouvernement provisoire. Leur opposition a commencé quand Atambaïev a insisté sur la tenue d'un référendum pour modifier la Constitution, suggérant une expansion sans précédent des pouvoirs du Premier ministre. Atambayev aurait pu ainsi briguer le poste de premier ministre après la fin de son mandat présidentiel. Tekebayev était l'auteur principal de la Constitution, dont les dispositions interdisent des modifications jusqu’en 2020. Néanmoins, le référendum a eu lieu et des amendements à la Constitution ont été apportés. Mais Tekebayev s’est retrouvé en prison.

Parmi les affaires les plus médiatisées se trouvent l’arrestation de Kanat Isaev qui était le plus proche allié du grand favori de la campagne électorale, le chef du parti « République » Omourbek Babanov , et l’affaire la plus importante dans cette histoire est celle du principal rival désormais élu, Sooronbay Jeenbekov. Une affaire criminelle a été ouverte contre Isayev sur des soupçons de préparation d'un coup d'Etat. Alors qu'il n'y avait aucune preuve substantielle pour soutenir cette accusation, ce n'était pas le cas. Ainsi, les services secrets ont illégalement interféré dans le processus électoral, en prenant parti du côté du candidat du parti au pouvoir.

Dans le contexte d'une atmosphère pré-électorale chauffée à blanc au Kirghizstan et une élection sous tension, les procès à huis clos d'un certain nombre de personnalités bien connues dans le pays, qui, à plusieurs reprises ont critiqué les autorités actuelles sont passés presque inaperçus. Dans la liste il y a des douzaines de noms de ces "indésirables". Sur des accusations de complot visant à renverser le gouvernement, des membres du mouvement d'opposition "El Unu" ("Voix du peuple") ont été arrêtés : Bektur Asanov, Kubanychbek Kadyrov, Ernest Karybekov, Dastan Sarygulov, puis les dirigeants du dit "Parlement populaire" Bekbolot Talgarbekov, Tolubai Kolubaev, Marat Sultanov, Alexandre Gusev, Toigonbek Kalmatov.

La dernière vague de répression des opposants au Kirghizstan peut être divisée en trois étapes. La première phase a débuté au printemps 2016 avec le cas des membres du mouvement « El Unu » qui ont essayé de prendre le pouvoir. La deuxième phase a commencé en hiver de ce début d’année et a été associée à l'élimination des opposants (cas Tekebayev Japarov). La troisième étape est la persécution des journalistes, des défenseurs des droits de l'homme et des médias.

À propos de toutes ces affaires au Kirghizistan, la presse elle-même subit une pression sans précédent. Il ne s’agit pas seulement de sensations subjectives, mais de faits.
Pour avoir critiqué les autorités actuelles et avoir dit la vérité sur ce qui se passe dans le pays, ce qui est en fait un gage de qualité du travail, les comptes bancaires des portails Azattyk et Zanoza.kg ont été gelés. Une action en justice a même été déposée. Dans le pays la seule chaîne d'opposition «Septembre», soutenant principalement Tekebayev, l'adversaire principal de Almazbek Atambayev, a été récemment fermée.

En Septembre de cette année, le journaliste et  rédacteur en chef de «Uchur», Zulpukarov Sapanov a été condamné à 4 ans de prison. « Une sentence prononcée contre un journaliste peut être considérée comme un retour à l'Inquisition » a dit le médiateur du Kirghizistan K. Otorbaev. Il a été reconnu coupable de ses opinions. Selon la Cour, il a été reconnu coupable d'incitation à la haine ethnique et religieuse à travers le livre « L’ancêtre de Kydyr », qui a été publié l'an dernier.

Pendant ce temps durant ces 5 dernières années, sont sortis de prison de manière tout à fait injustifiée, une douzaine dirigeants criminels bien connus et des membres de groupes criminels organisés du Kirghizistan. Ainsi, la « Cour la plus humaine du monde » supprime prématurément les chaînes des représentants bien connus du monde criminel  K. Dosonov nommé « Jango » et A. Ibraimov surnommé « Altukhov ». Ce n'est pas accidentel. Après tout, ce n'est un secret pour personne que les «frères» ont activement participé à l' «agitation» électorale. Menaces, intimidations, chantages et autres méthodes «sales» d'influence sur l'électorat ont été activement appliqués pour le bien du pouvoir, avec l'aide de représentants du monde criminel.

Je dois admettre que pour le pouvoir au Kirghizstan, Atambayev agit et fait tout pour sauver le plus possible. En fait, le pays est tombé dans un chaos jusque-là sans précédent, où règne le non-droit, où tous les moyens sont bons pour permettre à d'une poignée de personnes d’atteindre leur objectifs personnels. Ces mêmes personnes laissent des miettes sur la table du maître.

mercredi 8 novembre 2017

Poutine propose à la région Asie-Pacifique des vivres écologiquement purs de Russie


La Russie prévoit de devenir le principal fournisseur de vivres écologiquement purs pour ses voisins de la région Asie-Pacifique, a annoncé ce mercredi Vladimir Poutine.

Les problèmes de sécurité alimentaire doivent être résolus en commun, a affirmé le Président russe dans son article «Le 25e sommet de l'APEC à Danang: ensemble vers la prospérité et vers un développement harmonieux» dont le texte est publié sur le site du Kremlin. La prévention et la liquidation des conséquences de fléaux naturels et des accidents techniques, des épidémies et des pandémies exigent impérativement la collaboration de tous les partenaires de la région Asie-Pacifique, a fait remarquer Vladimir Poutine.

Il a relevé avant tout la nécessité «de réfléchir aux moyens de garantir le besoin croissant de la région en aliments sains et de qualité».
«La Russie détient le leadership dans le domaine des exportations de céréales, d'huiles, de poisson et de certaines autres marchandises. Nous espérons devenir le principal fournisseur de vivres écologiquement purs pour nos voisins de la région Asie-Pacifique et nous prenons les mesures nécessaires pour augmenter la production agricole et accroître son rendement», souligne l'article.
La ville de Danang accueillera les 10 et 11 novembre le 25e sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC). La rencontre doit déboucher sur l'adoption d'une déclaration commune qui donnera une évaluation à la situation économique dans la région et dans le monde, reflètera les visions concertées des économies de l'APEC sur la solution des problèmes qui se posent à l'étape actuelle de développement et tracera les démarches à faire.

Sur https://fr.sputniknews.com le 8/11/2017

Pourquoi Donald Trump accomplit une si longue tournée en Asie


Les experts sont convaincus qu'il ne faut pas s'attendre à une percée mais que cette tournée pourrait permettre à Trump d'améliorer son image aux USA, écrit mercredi le quotidien RBC.

Le président américain Donald Trump se rendra aujourd'hui mercredi 8 novembre en Chine pour sa première visite officielle dans ce pays — le troisième sur la liste de la grande tournée asiatique du président américain, qui a commencé au Japon le 5 novembre et se terminera le 14 novembre aux Philippines. Il s'agira du plus long voyage à l'étranger d'un président des États-Unis depuis la tournée asiatique de George H. W. Bush en 1991.

A Tokyo le président américain, accompagné de sa femme Melania, a rencontré l'empereur Akihito et a joué au golf avec le premier ministre japonais Shinzo Abe. En Corée du Sud, hormis les pourparlers officiels, Donald Trump a prononcé un discours devant le parlement. Après la Chine, le dirigeant américain se rendra au Vietnam pour participer au sommet de la Coopération économique en Asie-Pacifique (APEC), puis il participera au Sommet de l'Asie de l'Est aux Philippines. En marge du sommet de l'APEC à Da
La Maison blanche a annoncé les trois principaux objectifs de cette tournée: convenir d'un accord avec les pays de la région pour le réfrènement de la Corée du Nord, promouvoir le principe de «liberté et d'ouverture dans la région Indo-Pacifique» (pour qu'elle devienne un espace de liberté, de respect des principes de primauté de la loi et de l'économie de marché) et assurer la prospérité des USA à travers un commerce juste.

Après sa prise de fonctions, l'une des premières démarches de Trump dans la politique asiatique a été la sortie de Washington de l'accord sur la mise en place du Partenariat transpacifique (TPP), qui était censé simplifier le commerce entre les 12 pays de la région (à l'exception de la Chine qui n'avait pas été invitée à rejoindre le TPP). «La sortie de l'accord a été perçue par certains acteurs asiatiques comme une rupture des liens commerciaux et économiques des USA avec la région, et la tâche actuelle de Trump consiste à montrer la disposition de Washington à coopérer, mais sur d'autres conditions», explique Anton Tsvetov, expert du Centre d'élaborations stratégiques.
Le New York Times remarque que pendant sa visite au Japon, Trump s'est écarté des traditions de séjour des présidents des USA à l'étranger: il ne s'est pas limité à l'agenda international et a évoqué les affaires intérieures américaines, notamment l'état du marché de l'emploi en annonçant aux militaires américains de la base Yokoto que 2 millions de nouveaux postes avaient été créés aux USA en un an. Le thème économique sera poursuivi en Chine.
Pendant ses pourparlers avec le président chinois Xi Jinping, le dirigeant américain soulignera l'injustice des pratiques commerciales de la Chine qui ont provoqué un fort déficit dans les échanges bilatéraux. D'après l'agence de presse Bloomberg, ce déficit s'élevait en 2016 à 347 milliards de dollars. Washington pointe continuellement la violation par la Chine des droits à la propriété intellectuelle américaine. Les compagnies américaines se plaignent également de discriminations dans le secteur industriel.
D'après Anton Tsvetov, pour Trump la Chine est plutôt «l'un des pays visités» que l'objectif de tout le voyage. «Sa tournée asiatique est plutôt démonstrative et il ne faut pas s'attendre à des accords importants», affirme l'expert.
Il est important pour Trump, qui est actuellement en conflit avec le Congrès et les élites américaines, de montrer qu'il est un dirigeant sérieux capable de s'entendre et de remplir ses promesses de campagne.
Sur fr.sputniknews.com le 8/11/2017