Je me demande souvent si en Russie, les médias défendent les citoyens contre les propos insultants et désobligeants des hautes sphères étasuniennes contre le pays et le président Poutine.
Par exemple, voici ce que raconte Graham Allison, professeur à l’université de Harvard :
Qu’ils soient démoniaques, destructeurs, sournois, qu’ils méritent d’être étranglés, la brutale réalité est que nous ne pouvons pas éradiquer ces salauds de Russes sans nous suicider.
Et Bloomberg :
Interpol devrait pondre davantage de mandats d’arrêt internationaux contre les responsables russes impliqués dans des assassinats à l’étranger. La Russie se retrouverait en principe dans la même situation que les États hors-la-loi, comme l’Iran… La Russie devrait être comprise dans les États sponsors du terrorisme.
Rassemblées par le professeur Stephen Cohen, on trouvera ici une ribambelle d’insultes et de calomnies contre la Russie.
Hitlary Clinton a traité de « nouvel Hitler » le président Poutine.
Malgré la diabolisation acharnée de la Russie et son président, et la folie des propos de Nikki Haley à l’ONU, qui raconte que les Russes ne seront « jamais amis des États-Unis » et que les États-Unis les « talochent quand besoin est, » une illusion ahurissante transparaît toujours dans les organes de presse russes. Même Russia Today, dont les émissions ont récemment été interdites à Washington par l’Oncle Sam, estime « qu’il pourrait y avoir des signes d’amélioration se profilant à l’horizon, » et rapporte que « le président Poutine, ainsi que plusieurs officiels russes, répètent en permanence la volonté de la Russie d’élargir ses relations avec les États-Unis et l’Occident, sur la base de la confiance et du respect. »
Quel respect ? Quelle confiance ?
Après la longue et persistante kyrielle d’accusations inventées : empoisonnement des Skripal ; destruction en vol de l’avion de ligne malais ; invasion de l’Ukraine ; projet d’invasion des pays baltes ; une douzaine de présumés assassinats au Royaume-Uni ; sanction pour l’usage présumée d’armes chimiques par Assad ; etc… Avec par-dessus le marché des sanctions arbitraires se rajoutant sur des sanctions arbitraires, et la saisie de biens immobiliers russes, etc. Comment les Russes peuvent-ils faire confiance à l’Oncle Sam ou à un quelconque gouvernement occidental ?
Je me demande si Poutine comprend que l’Oncle Sam fait tout ce qui est en son pouvoir pour l’assassiner.
Russie, soupirant rejeté qui s’accroche
Est-ce que le ministère des Affaires étrangères de Russie a subi un lavage de cerveau si bien réussi qu’il puisse encore penser que les États-Unis sont une démocratie ?! Un pays où 90%, si ce n’est plus, des gens sont expropriés, est une démocratie ?! Un pays dirigé par une poignée de groupes d’intérêts privés, est une démocratie ?! La propagande de Washington a un succès fou. Même le gouvernement russe la gobe.
Le ministère russe des Affaires étrangères ne comprend-il pas que les réactions russes, toujours différées, toujours peu convaincantes et toujours plaintives, aux dernières provocations de Washington, convainquent simplement l’Oncle Sam que la Russie se désespère tant d’être acceptée à l’Ouest, que le gouvernement russe encaissera sans broncher toutes les insultes ?
Tout ce que le gouvernement russe réussit à faire, c’est de convaincre Washington que les intégrationnistes atlantistes des hautes sphères russes bazarderont la souveraineté russe pour se ranger à l’Ouest. Ça explique pourquoi les provocations de plus en plus absurdes et insultantes de Washington, pleuvent toujours. Faire de plus en plus pression sur les intégrationnistes atlantistes entichés d’Occident, et ils s’écarteront de Poutine. Voilà la stratégie de l’Oncle Sam, justifiée par la mollesse des réactions du gouvernement russe.
Quelqu’un du gouvernement russe se rend-il compte qu’ils doivent rester indifférents aux provocations, se désengager complètement de l’Occident et se tourner vers l’Orient, et non pas vers l’Occident qui sombre ?
L’histoire d’amour entre Russie et Occident est véritablement sidérante. Le soupirant éconduit, rejeté encore et encore, s’accroche toujours. L’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies peut dire à l’assemblée que « les Russes ne seront jamais amis des États-Unis » et que les États-Unis les « talochent quand besoin est, » et Russia Today voit dans ces propos hostiles et méprisables l’espoir d’une amélioration des relations entre les Étasuniens et le Russes.
Que Dieu vienne en aide à la Russie.
Ancien Secrétaire Adjoint au Trésor pour la politique économique, Paul Craig Roberts a été rédacteur en chef adjoint du Wall Street Journal, chroniqueur chez Business Week, Scripps Howard News Service et Creators Syndicate, il a écrit de nombreux ouvrages, dont l’un, L’Amérique perdue : Du 11 septembre à la fin de l’illusion Obama, a été traduit en français, et il a aussi été affecté à de nombreux postes universitaires.
Sur https://reseauinternational.net le 08/04/2018
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