mercredi 19 juin 2013

"Bonjour, vous êtes bien au bureau des talibans"

Après douze ans de conflit, les Etats-Unis et les talibans s'apprêtent à renouer le dialogue. Ces derniers viennent d'ouvrir un bureau à Doha, au Qatar, destiné à faciliter des négociations de paix avec Kaboul et l'annonce d'une prochaine rencontre entre talibans et représentants américains.

A deux pas des boîtes de nuit. C'est à cinq minutes des gratte-ciel futuristes et des boîtes de nuit des grands hôtels de Doha, que les talibans ont ouvert leur bureau, comme l'indique la plaque accrochée au mur du bâtiment. "Émirat islamique d'Afghanistan", peut-on également lire. Une sorte d'ambassade bis.

Les talibans avaient eu des contacts début 2012 avec les Américains, mais ils ont toujours refusé de participer à des négociations de paix tant qu'il resterait des soldats étrangers "envahisseurs" en Afghanistan. Mais en janvier 2012, ils s'étaient dits prêts à avoir un bureau politique hors du pays pour faciliter des pourparlers de paix.

La modernité oui, mais pas en Afghanistan. Mais l'ouverture d'une antenne diplomatique n'apportera pas de solution miracle. Les négociations entre talibans et américains s'annoncent ardues. "Les Américains n'ont jamais réussi à nous battre, nous les talibans", souligne Souahil, devant le bureau qui vient d'ouvrir, au micro d'Europe 1. "Nous sommes plus puissants aujourd'hui qu'il y a dix ans. C'est un fait. Les Américains l'ont reconnu. Alors ont a ouvert ce bureau et on va parler avec eux", ajoute-t-il.

Cet homme, qui vit à Doha depuis trois ans, après être passé par New York, apprécie la modernité qu'offre le Qatar. Mais hors de question, selon lui, d'exporter ce mode de vie dans son pays. "Ça c'est de la propagande. On n'accepte pas cette propagande", conclut-il.

Le "début d'un parcours très difficile". Les positions de Kaboul et de ses alliés occidentaux, d'une part, et celles des talibans, d'autre part, restent en grande partie incompatibles, notamment sur le futur régime afghan et sur la présence militaire américaine après 2014. "Les États-Unis auront une rencontre officielle, la première depuis des années, avec les talibans dans quelques jours à Doha", a annoncé un responsable américain à Washington, admettant que cette réunion marquerait le "début d'un parcours très difficile".

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a salué l'ouverture du bureau en évoquant une "bonne nouvelle", également applaudie par le Pakistan, qui s'est aussi félicité du "début de pourparlers de paix directs entre les Etats-Unis et les talibans".

La question des dirigeants talibans détenus à Guantanamo "sera parmi les principaux dossiers à discuter en vue d'un règlement", a indiqué un porte-parole des talibans à Doha, Mohamed Naïm. Le président afghan Hamid Karzaï a également annoncé qu'il enverrait au Qatar des émissaires du Haut Conseil pour la paix (HCP), une instance qu'il a créée pour tenter de négocier avec les insurgés.

Le 19/06/2013 sur www.europe1.fr

 

lundi 17 juin 2013

Réchauffement des relations entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan

Les voisins régionaux, Islam Karimov et Noursoultan Nazarbaïev, font preuve de plus de compréhension et de soutien l’un envers l'autre, et reconnaissent plus en plus leur interdépendance et la nécessité urgente de renforcer leur coopération. Dans le cadre du  réchauffement actuel des relations bilatérales, des visites à Tashkent (en 2010) et Astana (en 2012) ont eu lieu « à grande pompe » par les Présidents du Kazakhstan puis de l'Ouzbékistan. Lors de la dernière réunion, M. Nazarbaïev a déclaré: « Les différences sont  du passé. Aujourd'hui, entre nos pays, s’établit une relation très proche faisant pousser à  tous un soupir de soulagement ».


De récents rapports de presse n'ont fait qu'ajouter de l’espoir en précisant qu’en juin de cette année, il est prévu une nouvelle visite en Ouzbékistan du président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev. Au printemps de cette année, Tachkent a accueilli une réunion ministérielle pour la préparation de la rencontre entre les deux présidents. En examinant à la loupe la réunion des deux présidents à Astana en automne 2012, nous pouvons voir que le ton a changé : le chef de l’Etat de l'Ouzbékistan a remercié la partie kazakhe pour son accueil chaleureux. Dans son discours, il a tout d'abord exprimé sa grande satisfaction des entretiens fructueux qu’il a eu avec le président Nazarbaïev. « Cela fait longtemps qu’il n'y a pas eu de discussions franches entre nous, ni d’échanges de vues sur presque toutes les questions qui nous intéressent. Je me suis senti un grand besoin d'une telle rencontre amicale et d’une conversation si détaillée », a dit Islam Karimov.


« Sur toutes les questions abordées, nous avons atteint un accord mutuel et confirmé la volonté de travailler ensemble pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Je crois que c'est le résultat le plus important de nos rencontres et de nos négociations », a noté en privé le président de la République après une rencontre.


Le président du Kazakhstan, n’est pas en reste : « Nous envisageons l'Ouzbékistan comme un bon voisin et un partenaire stratégique en Asie centrale. Le Kazakhstan est ouvert et cherche à avoir des liens plus étroits avec l'Ouzbékistan. Je tiens à remercier les membres des gouvernements des deux côtés, qui de nos jours ont résolu de nombreux problèmes qui depuis longtemps n’avaient pas trouvé de solutions. Après l’annonce de notre rencontre et de nos décisions relatives aux questions de l'eau, de l'électricité, des transports et des frontières, tous ont poussé un soupir de soulagement car nos deux pays ont établi une relation plus étroite au bénéfice de nos peuples », a dit le président Nazarbaïev.


Les parties dans cette affaire ont noté que grâce à des efforts conjoints, la région d'Asie centrale peut faire beaucoup pour devenir un pont de transit. « De nos efforts communs dépendent la sécurité et la stabilité en Asie centrale. Nous avons l'intention d'élargir la coopération pour lutter contre les menaces dans des organisations multilatérales et des relations bilatérales transnationales », a exprimé le chef du Kazakhstan.


Comme on peut le voir, après avoir mis à l’écart leurs ambitions, s’être traité avec respect, et enfin écouter les uns les autres, ces chefs d’Etat ont compris que ce n'est qu'en unissant leurs efforts, que le Kazakhstan et l'Ouzbékistan pourront devenir des locomotives pour la résolution des problèmes de prospérité économique et de sécurité en Asie centrale qui se sont accumulés au fil d’années de conflit. A cette fin, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan ont réuni toutes les conditions.


En particulier, les économies de l'Ouzbékistan et du Kazakhstan sont les plus importantes de l'Asie centrale. Leur PIB est beaucoup plus grand que celui des autres pays de la région, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan. Sur le plan démographique, le Kazakhstan (17 millions d’habitants) et l'Ouzbékistan (environ 30 millions d'habitants) sont également significativement supérieurs aux autres Républiques. La population de ces deux pays représente près de 80% de la population de toute l'Asie centrale. Le Kazakhstan et l'Ouzbékistan dominent cette région également par la taille de leur territoire. En outre, ils disposent des armées les plus puissantes et des ressources énergétiques les plus importantes en pétrole, gaz et uranium.


Par conséquent, ils pourraient travailler ensemble pour résoudre les problèmes de la région et servir d’acteur majeur pour la question de l'intégration régionale en Asie centrale. Leur rôle est comparable à celui de l'Allemagne et de la France dans le processus d'intégration européenne.

 

Les nombreux experts, politologues et journalistes qui ont examiné la visite du Président de l'Ouzbékistan au Kazakhstan et le ton de la communication des deux Etats estiment que l’eau constitue un intérêt commun pour les présidents Karimov et Nazarbaïev.


En effet, le débat sur le mécanisme d'utilisation conjointe des ressources d’eau et de l'énergie en Asie centrale et la revitalisation du Fonds international pour sauver la mer d'Aral, a été le sujet principal de la réunion à Astana. Karimov a longtemps tiré la sonnette d'alarme sur les plans de construction des barrages Kambaratinskaya (Kirghizistan) et Rogun (Tadjikistan) dans une zone à risque sismique située dans la partie supérieure de l'Amou-Daria et du Syr Darya. Ces projets pourraient menacer de pénuries d'eau les économies en aval.  Pour résoudre ce problème, Karimov a trouvé un écho, voire un allié dans la personne de Nazarbaïev. En 2010 à Tachkent, le président du Kazakhstan a surpris de nombreuses personnes en prenant ouvertement position au coté de l'Ouzbékistan sur la question de l’eau. Sans cela, Karimov n’aurait pas fait un discours aussi long à Astana, soit près de 20 minutes.


Cependant, l'unisson des chefs d'Etat à Astana peut être considéré comme un signal selon lequel le Kazakhstan et l'Ouzbékistan sont prêts à se soutenir mutuellement sur d'autres questions non moins importantes. De facto, chaque pas des deux parties vers le respect et la compréhension mutuelle peut sans doute conduire à de nouvelles mesures.


Ces Républiques ont un intérêt commun à la résolution de la catastrophe écologique dans la région de la mer d'Aral, des problèmes de l'extrémisme religieux, de la propagation agressive de la drogue, du crime organisé, ainsi que du transport et du transit de l'énergie, de la nourriture et d'autres produits.


Une mention spéciale mérite l’attention, la similitude des positions des deux dirigeants sur la question afghane. Les deux parties sont profondément préoccupées par la façon dont la situation évoluera en 2014, lorsque les Américains quitteront l'Afghanistan. Karimov aujourd'hui reconnaît qu'étant donné que les grandes puissances de ce monde ne représentent pas nécessairement les intérêts de l’Asie centrale, l'élaboration d'approches communes du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan est particulièrement importante.


«De nos efforts mutuels dépendent en grande partie la sécurité et la stabilité en Asie centrale, et nous avons l'intention d'élargir la coopération dans la lutte contre les menaces et défis transnationaux, tant dans le cadre des organisations multilatérales, qu’au niveau bilatéral. Je voudrais parler de la volonté mutuelle d'approfondir le partenariat stratégique pour le bénéfice des peuples du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan ", fait écho à une réunion à Astana, M. Nazarbaïev.


Cela confirme la viabilité de l'affirmation selon laquelle l'union économique et politique de l'Ouzbékistan et du Kazakhstan, sous une forme ou une autre est inévitable, peu importe la réaction des «sympathisants» de l’opposition. C'est seulement une question de temps, comme en témoigne l'histoire commune des peuples connexes. Comme disent les sceptiques, le récent dégel des relations entre les deux chefs d’Etats donne des raisons d'espérer qu'une telle union se fera plus tôt que beaucoup de gens ne le pensent.

 

 

mercredi 12 juin 2013

La Russie interdit la « promotion » homosexuelle

Les députés russes ont adopté mardi une loi punissant tout acte de « propagande » ou de promotion homosexuelle. Les contrevenants risquent une amende et les sanctions sont encore plus sévères si cette propagande est effectuée sur Internet.

Les étrangers risquent aussi une amende et pourront  être détenus et expulsés.

Le délégué du Kremlin pour les droits de l'homme, Vladimir Loukine, a dit craindre la façon dont sera appliquée la loi.

Entre-temps, devant le siège de la Douma à Moscou, la police russe a interpellé une vingtaine de militants homosexuels qui avaient organisé un kiss in sous les insultes de 200 personnes qui leur ont jeté des oeufs pourris en scandant « La Russie n'est pas Sodome ».

Selon un sondage de l'institut Vtsiom, 88 % des Russes soutiennent l'interdiction de la propagande homosexuelle. Par ailleurs, 54 % des Russes estiment qu'il faut punir l'homosexualité, qui était d'ailleurs considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999.

Le 11/06/2013 sur www.radio-canada.ca

mardi 11 juin 2013

L'interventionnisme en banqueroute

Le mois de mai a été le mois le plus meurtrier pour l'Irak en près de 5 ans, avec plus de 1000 morts, aussi bien civils que personnel de sécurité, suite à une éruption de violence, de fusillades et d'attentats. A mesure que de nouvelles horreurs sont publiées au sujet de l'Irak, il devient de plus en plus évident que l'invasion du pays n'est pas parvenue à apporter la paix et la stabilité promises.

Des millions de personnes vivent dans une peur constante, les réfugiés ne retournent plus chez eux, et lconomie est détruite. La communauté Chrétienne, qui comptait quelque 1,2 million de personnes avant 2003, a été quasiment rayée de la carte. D'autres minorités ont également disparu. Pour rendre les choses encore plus compliquées, le support offert par les Etats-Unis aux rebelles Syriens a propulsé le gouvernement Shiite Irakien dans le conflit, ce qui redonne du souffle à l'extrémisme.

L'invasion de l'Irak a ouvert les portes du pays à Al Qaeda, qui n'y existait pas auparavant, tout en renforçant la mainmise de l'Iran dans la région. Les experts qui prônaient une intervention des Etats-Unis étaient-ils réellement compétents ?

Ryan Crocker, qui a servi en tant qu'ambassadeur Américain en Irak entre 2007 et 2009, parle encore de l'intervention comme ayant résulté sur une réconciliation entre les Sunnites et les Shiites d'Irak. Très récemment, il a écrit que malgré le fait que les Etats-Unis aient retiré leurs troupes d'Irak, "ils y occupent encore une position importante. Les forces Irakiennes ont été entraîes et armées par les Américains, et les dirigeants du pays ont grand besoin de notre aide".

Il est clair que le "réveil de l'Irak" ntait qu'un mythe promu par ceux qui étaient trop désespérés de pouvoir coller une étiquette sur l'invasion de l'Irak, à laquelle le général William Odom a fait référence par les termes "plus grand désastre stratégique de l'histoire des Etats-Unis". Des avions ont été chargés de billets de 100 dollars pour payer les deux camps afin qu'ils cessent temporairement de s'assassiner les uns les autres, mais cela n'a pas suffi à résoudre les conflits. Le succès d'une intervention ne devrait-elle pas être basé sur sa capacité à apporter des résultats positifs sur le long terme ?

Aujourd'hui, nous retrouvons les radicaux qui tiraient sur les troupes déployées en Irak aux quatre coins de la Syrie, où ils sont étrangement supportés par le gouvernement des Etats-Unis ! Certains d'entre eux ont même été salués par des Sénateurs Américains en visite dans la région !

L'intervention des Etats-Unis en Irak n'a fait que créer plus de problmes. Les experts qui ont parlé en la faveur d'une attaque disent désormais que le désastre qu'ils ont créé ne peut être réglé sans plus d'interventionnisme ! Imaginez qu'un médecin se rende compte qu'un médicament tue son patient, mais décide de combattre les effets secondaires en augmentant la dose. Comme ce médecin, le département de politique étrangère des Etats-Unis est coupable de faute professionnelle. Et c'est aussi ce que fait la Fed en termes de politiques monétaires.

De l'Irak à la Libye, au Mali, à la Syrie et à l'Afghanistan, les interventions des Etats-Unis n'ont fait qu'empirer les choses. Et malgré les désastres créés, pour les interventionnistes, une politique étrangère plus agressive est la seule solution.

Nous devons tirer des leçons de l'intervention en Irak. Les Etats-Unis ne peuvent pas continuer d'envahir d'autres pays, d'y installer des gouvernements fantoches, de construire de nouvelles nations, des économies centralisées, de s'engager dans l'ingénierie sociale et forcer la démocratie du canon de leur fusil. Le reste du monde est fatigué de l'interventionnisme des Etats-Unis, et les Américains n'en peuvent plus d'en payer les factures. C'est à nous tous de faire comprendre aux pouvoirs en place que nous en avons assez. Les Etats-Unis doivent cesser d'agir en intimidateurs.

Par Ron Paulmembre du Congrès Américain, sur www.24hgold.com le 10 juin 2013

jeudi 6 juin 2013

L'OTAN admet 70 % de soutien de la population syrienne à Bachar el-Assad

La presse anglo-saxonne rapporte un rapport interne de l'OTAN (daté juin 2013) qui évalue les positions de la population syrienne [1]

Le document fait état de 70 % des Syriens soutenant le président Bachar el-Assad ; 20 % sans opinion et 10 % soutenant les « rebelles ».

Ces chiffres sont présentés comme reflétant une évolution des mentalités. La population étant lassée des excès et des divisions de l'opposition armée. Il ne s'agirait donc pas d'une évolution du point de vue de l'OTAN à la vieille de la tenue de la conférence de paix de « Genève-2 ».

Depuis deux ans, les événements en Syrie sont présentés par la presse atlantiste et du CCG comme une révolution pacifique cruellement réprimée par un tyran. Au contraire, la presse syrienne et anti-impérialiste les relate comme une attaque étrangère, armée et financée à coup de milliards de dollars.

Sur www.voltairenet.org le 05/06/2013

[1] « NATO data : Assad winning the war for Syrians' hearts and minds », World Tribune, 31 mai 2013.

lundi 3 juin 2013

Chine : vol spatial habité en juin

La Chine compte effectuer dans le courant du mois un nouveau vol habité en direction de son module orbital expérimental.

La capsule spatiale Shenzhou 10 et sa fusée ont rejoint leur pas de tir dans le désert de Gobi, a précisé l'agence Chine Nouvelle. Une fois en orbite, les trois astronautes devront l'arrimer à la station expérimentale Tiangong, qui s'est placée le mois dernier sur la bonne trajectoire orbitale.

Les astronautes de la précédente mission, Shenzhou 9, ont réussi pour la première fois à arrimer la capsule au module orbital en mode manuel en juin 2012.

Sur http://french.ruvr.ru le 03/06/2013

Turquie : "il y a pas mal de barricades"

A Istanbul, la contestation contre le gouvernement conservateur ne faiblit pas.

Le week-end a été particulièrement violent sur les rives du Bosphore. Il y a eu plus de 1.700 arrestations dans tout le pays. Depuis quatre jours, des milliers de manifestants défilent contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre islamo-conservateur. Dimanche, ils ont occupé la place Taksim d'Istanbul, tandis que de nouveaux incidents ont éclaté dans la capitale Ankara. Des cortèges se sont formés dans le quartier résidentiel de Kavaklidere, à Ankara, après avoir été brutalement délogés plus tôt par la police de la place centrale de Kizilay de la capitale. Plusieurs centaines de personnes ont été blessées. Alors que lundi, beaucoup de Turcs reprennent le chemin du travail, la pression reste maximale sur le gouvernement.

"Beaucoup de personnes qui se font gazer".

Mathieu Koro était dans le cortège à Istanbul. "Il y avait une barrière humaine avec plein de gaz lacrymogènes pour qu'on ne puisse pas avancer. L'ambiance est un peu électrique. On entend des slogans contre le Premier ministre actuel", a-t-il a raconté au micro d'Europe 1. Beaucoup de Turcs continuent d'exprimer leur colère. "Il y a pas mal de barricades qui se sont formées. Il y a des personnes qui prennent les poubelles. Tous les grands axes sont bloqués. Les voitures n'arrivent pas à passer", a-t-il affirmé.

Face à une répression policière très dure, la contestation s'organise. "Il y a une mosquée qui sert d'endroits de secours. Il y a beaucoup de personnes qui se font gazer. Maintenant, c'est bien organisé. Il y a des gens avec des sprays, avec des citrons pour éviter que les gaz lacrymogènes fassent trop d'effets", a précisé Mathieu Koro.

"Les gens marchent de très loin".

Adjé, une universitaire d'Istanbul, a également été témoin des turbulences de ces dernières heures. "Vers 3 heures ou quatre heures du matin, c'était vraiment très, très fort. Il y a eu beaucoup de pressions policières. Ils attaquent toujours dans la matinée. Ils commencent à utiliser les lacrymogènes sans arrêt. Les gens s'inquiètent. Beaucoup de gens ne savent pas ce qui va se passer dans deux jours ou dans une semaine", a-t-elle raconté à Europe 1.

Et lundi matin, la contestation ne semblait pas s'affaiblir. "Certains rentrent chez eux mais ils sont remplacés par d'autres. Les gens marchent de très loin, tous ensembles, vers la place Taksim. Ils ont des drapeaux. Les gens dansent, chantent. Il y a ceux qui rentrent de Taksim et ceux qui vont vers Taksim", a affirmé cette universitaire.

Par Charles Carrasco avec Mathieu Charrier et Walid Berrissoul sur www.europe1.fr le 03/06/2013