mardi 11 juin 2013

L'interventionnisme en banqueroute

Le mois de mai a été le mois le plus meurtrier pour l'Irak en près de 5 ans, avec plus de 1000 morts, aussi bien civils que personnel de sécurité, suite à une éruption de violence, de fusillades et d'attentats. A mesure que de nouvelles horreurs sont publiées au sujet de l'Irak, il devient de plus en plus évident que l'invasion du pays n'est pas parvenue à apporter la paix et la stabilité promises.

Des millions de personnes vivent dans une peur constante, les réfugiés ne retournent plus chez eux, et lconomie est détruite. La communauté Chrétienne, qui comptait quelque 1,2 million de personnes avant 2003, a été quasiment rayée de la carte. D'autres minorités ont également disparu. Pour rendre les choses encore plus compliquées, le support offert par les Etats-Unis aux rebelles Syriens a propulsé le gouvernement Shiite Irakien dans le conflit, ce qui redonne du souffle à l'extrémisme.

L'invasion de l'Irak a ouvert les portes du pays à Al Qaeda, qui n'y existait pas auparavant, tout en renforçant la mainmise de l'Iran dans la région. Les experts qui prônaient une intervention des Etats-Unis étaient-ils réellement compétents ?

Ryan Crocker, qui a servi en tant qu'ambassadeur Américain en Irak entre 2007 et 2009, parle encore de l'intervention comme ayant résulté sur une réconciliation entre les Sunnites et les Shiites d'Irak. Très récemment, il a écrit que malgré le fait que les Etats-Unis aient retiré leurs troupes d'Irak, "ils y occupent encore une position importante. Les forces Irakiennes ont été entraîes et armées par les Américains, et les dirigeants du pays ont grand besoin de notre aide".

Il est clair que le "réveil de l'Irak" ntait qu'un mythe promu par ceux qui étaient trop désespérés de pouvoir coller une étiquette sur l'invasion de l'Irak, à laquelle le général William Odom a fait référence par les termes "plus grand désastre stratégique de l'histoire des Etats-Unis". Des avions ont été chargés de billets de 100 dollars pour payer les deux camps afin qu'ils cessent temporairement de s'assassiner les uns les autres, mais cela n'a pas suffi à résoudre les conflits. Le succès d'une intervention ne devrait-elle pas être basé sur sa capacité à apporter des résultats positifs sur le long terme ?

Aujourd'hui, nous retrouvons les radicaux qui tiraient sur les troupes déployées en Irak aux quatre coins de la Syrie, où ils sont étrangement supportés par le gouvernement des Etats-Unis ! Certains d'entre eux ont même été salués par des Sénateurs Américains en visite dans la région !

L'intervention des Etats-Unis en Irak n'a fait que créer plus de problmes. Les experts qui ont parlé en la faveur d'une attaque disent désormais que le désastre qu'ils ont créé ne peut être réglé sans plus d'interventionnisme ! Imaginez qu'un médecin se rende compte qu'un médicament tue son patient, mais décide de combattre les effets secondaires en augmentant la dose. Comme ce médecin, le département de politique étrangère des Etats-Unis est coupable de faute professionnelle. Et c'est aussi ce que fait la Fed en termes de politiques monétaires.

De l'Irak à la Libye, au Mali, à la Syrie et à l'Afghanistan, les interventions des Etats-Unis n'ont fait qu'empirer les choses. Et malgré les désastres créés, pour les interventionnistes, une politique étrangère plus agressive est la seule solution.

Nous devons tirer des leçons de l'intervention en Irak. Les Etats-Unis ne peuvent pas continuer d'envahir d'autres pays, d'y installer des gouvernements fantoches, de construire de nouvelles nations, des économies centralisées, de s'engager dans l'ingénierie sociale et forcer la démocratie du canon de leur fusil. Le reste du monde est fatigué de l'interventionnisme des Etats-Unis, et les Américains n'en peuvent plus d'en payer les factures. C'est à nous tous de faire comprendre aux pouvoirs en place que nous en avons assez. Les Etats-Unis doivent cesser d'agir en intimidateurs.

Par Ron Paulmembre du Congrès Américain, sur www.24hgold.com le 10 juin 2013

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