lundi 30 septembre 2013

Mère Agnès : Les enfants de l'attaque chimique ont été anesthésiés !

La mère Agnès-Marie de la Croix a assuré que les enfants qui ont été filmés dans le massacre aux armes chimiques dans la région de Ghouta en Syrie sont toujours vivants mais qu'ils ont été anesthésiés.

« Les habitants de la province de Lattaquié m'ont informée avoir vu leurs enfants dans les vidéos sur la Ghouta, filmées par les miliciens armés », a-t-elle dit dans une interview avec la chaine de télévision al-Mayadeen.

Accompagnant l'équipe des inspecteurs des Nations Unies dans leur deuxième visite à Damas, Mère Agnès explique que « le premier motif de son action était au début humanitaire, et la veille de l'attaque chimique dans la Ghouta nous étions à Damas. Nous avons vu de nos propres yeux ce qui a eu lieu à Maadamiya.

Donc, s'il y avait eu des morts, des victimes et des blessés, on aurait remarqué ceci immédiatement. Mais cette nuit, aucun mouvement inhabituel n'a été enregistré. Les gens ici sont tous des voisins et se connaissent. Les habitants de la Ghouta qui se sont déplacés vers Damas n'ont pas été paniqués par un événement de cette ampleur, surtout que les informations de presse ont fait état de 1400 morts et de 10000 blessés dans une petite zone. Nous n'avons pas entendu non plus les ambulances. Tout était calme cette nuit ».

« Telles étaient mes premières remarques, et lors de mon voyage en Malaisie, j'ai été en contact permanent avec les habitants de Lattaquié. Le 4 aout, les groupes armés ont ravagé 11 villages dans la province de Lattaquié.

Les médias occidentaux ont parlé d'une avancée de l'opposition syrienne, alors qu'un véritable carnage avait eu lieu. Nous avions dressé des listes comprenant les martyrs de la province de Lattaquié et les disparus. Les groupes armés avaient kidnappé 115 personnes dont 65 enfants de moins de 15 ans. Au cours de mon voyage, j'ai appris que des parents de la province de Lattaquié ont reconnu des enfants enlevés de la même région qui sont apparus dans les images diffusées sur les victimes des armes chimiques présumées dans la Ghouta.

Les Américains ont choisi 13 films parmi les vidéos présentées par les groupes armés et les ont qualifiés de surs.

Et Mère Agnès d'ajouter : « J'étais en contact avec des journalistes allemands, je leur avais dit que je suis incapable de déterminer la date et le lieu de chaque film. Ils m'ont envoyée une liste de 43 films dont les premières vidéos. Ma surprise était grande à la vue des mêmes enfants repris dans au moins quatre ou cinq vidéos. Je me suis dit que ce qui se passe est anormal.

Quand je me suis approfondie dans l'étude de toutes les vidéos sur des attaques chimiques présumées, je me demandais à chaque fois : d'où cherchent-ils tous ces enfants ? Où sont leurs parents ? Est-ce possible qu'une mère abandonne ses enfants ? Il est normal qu'un ou deux enfants disparaissent, mais perdre ce grand nombre d'enfants ceci suscite des interrogations ».

 « Toutefois, j'ai une bonne nouvelle : les enfants étaient anesthésiés, la preuve en est que tous les enfants étaient calmes à l'exception d'un enfant qui pleurait. On aurait administré à ces enfants plusieurs types d'anesthésiants pour donner l'impression qu'ils sont morts. Quant aux jeunes tués, je pense qu'ils sont des éléments des groupes armés qui ont joué le rôle de comparse ».

« S'ils étaient morts, on aurait vu ce nombre élevé de victimes enterrés dans les tranchées énormes creusées pour contenir entre 300 à 400 dépouilles. Mais seules 8 corps y ont été enterrés. Nous n'avons pas vu ceux qui enterrent. S'il y avait vraiment 1500 corps, où seraient-ils alors ? ».

Mère Agnès révèle à la chaine al-Mayadeen qu'une équipe internationale baptisée « l'équipe du 21 aout », et regroupant des experts allemands, français, italiens, canadiens et américains a été formée pour dresser une liste chronologique des événements entre 1h55 et 4h00 du matin. Ce timing suscite plusieurs interrogations. Il est impossible que toutes les dépouilles aient été transportées aux morgues le même jour, surtout qu'on parlait de milliers de victimes.

Nous sommes de plus en plus convaincus que ces vidéos n'ont pas été filmées le 21 aout. Elles ont été postées sur internet en ce jour et ceci nécessite plus de preuves ».

A suivre

Par Agnès-Mariam de la Croix Sur www.mondialisation.ca le 30/09/2013

jeudi 26 septembre 2013

MIAM - Pourquoi la Chine pourrait mettre la main sur un vingtième de l'Ukraine

Dans cinquante ans, la Chine pourrait utiliser 3 millions d'hectares de terres agricoles en Ukraine, en vertu d'une discussion entre le Corps de production et de construction du Xinjiang (XPCC) et KSG Agro, une entreprise agricole ukrainienne. Cela représente donc 30 000 km², soit environ la taille de la Bourgogne ou de la Belgique, ou, comme le calcule le site Quartz, 5 % de la surface totale du pays (et 9 % de ses terres arables).

Cet accord fonctionnerait en deux étapes : l'Ukraine mettrait d'abord 100 000 hectares (soit la taille de Hongkong) à disposition des bouches chinoises, dans la région de Dnipropetrovsk, dans l'est du pays. Un journal local évoque un accord à 2,6 milliards de dollars. Le produit des terres serait revendu à tarif préférentiel à deux conglomérats appartenant à l'Etat chinois.

Cela ne serait pas la première fois que la Chine loue des terres agricoles. Mais l'accord avec l'Ukraine représenterait son plus gros investissement : en avril 2009, explique le South China Morning Post, le pays disposait d'un peu plus de 2 millions d'hectares. L'entreprise Beidahuang avait, par exemple, acquis 234 000 hectares de terres agricoles en Argentine.

Plus que le profit, c'est évidemment la sécurité alimentaire qui motive les intérêts chinois dans les terres ukrainiennes. Le pays doit faire face à une forte hausse de sa demande intérieure en produits alimentaires : les importations de grain ont augmenté de plus de 150 % entre 2011 et 2012. Problème : selon Quartz, la Chine dévore 20 % de la production alimentaire mondiale, mais ne dispose que de 9 % des terres agricoles.

La Chine n'est pas la seule dans ce cas, et beaucoup d'autres pays ont procédé à des achats ou des locations de terres agricoles. Une étude publiée en janvier affirme qu'entre 0,7 et 1,75 % des terres agricoles mondiales sont passées entre des mains étrangères. Parmi les pays acquéreurs, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, les pays du Golfe ou encore la Corée du Sud. La plupart des terres arables acquises par des étrangers se trouvent dans l'est de l'Afrique et dans le sud de l'Asie.

Sur http://bigbrowser.blog.lemonde.fr le 24/09/2013

Mise à jour du 24 septembre, 18h : contrairement à ce que nous écrivions plus tôt, l'accord n'a pas été formellement conclu, contrairement à ce que rapportaient les médias chinois, et seule une lettre d'intention précise les contours d'un éventuel accord.

mercredi 25 septembre 2013

Kazakhstan : l'or noir jaillit pour la première fois à Kashagan

 
Mercredi 11 septembre 2013, une première goutte d'or noir est remontée d'un des cinq puits ouverts sur les îles artificielles de Kashagan, le plus grand projet pétrolier des quarante dernières années. Une première goutte à près de 48 milliards de dollars - coût du développement extrêmement complexe et maintes fois retardé accusant 8 ans de retard.
 
Découvert en 2000 dans la mer Caspienne, le champ géant et stratégique de Kashagan est l'un des projets les plus complexes jamais menés par l'industrie pétrolière. Situé à 80km des côtes kazakhes dans le Nord de la Caspienne dans des eaux très peu profondes, le gisement n'est accessible que par des barges à fonds plats, spécialement conçues pour Kashagan. Elles gèlent durant l'hiver, subissant des mouvements de glace très puissants, ce qui a obligé les promoteurs à construire des îles artificielles avec des défenses spécialement conçues pour éviter qu'elles ne soient broyées par ces glaces. Les réservoirs qui contiennent le pétrole sont enfouis à 4 200 mètres sous très haute pression (770 bars) et contiennent de fortes proportions de sulfure d'hydrogène (environ 19%). Ce gaz est mortel pour l'homme, très acide et corrosif, ce qui nécessite des mesures de sécurité et des équipements très spécifiques. Le développement du Kashagan a été déjà nommé l'un de plus grands défis industriels connus dans le domaine du gaz et du pétrole, c'est pourquoi le début de production sur ce champ a été reporté plusieurs fois.

Le champ géant de Kashagan est géré par la North Caspian Oil Company (NCOC) qui regroupe de grandes compagnies internationales comme Exxon Mobile, Shell, ENI et Total - mais aussi la compagnie nationale kazakhe - KazMunaiGas - les Japonais de Inpex et tout récemment les Chinois de la CNPC qui reprennent les parts de ConocoPhilip s. La NCOC doit atteindre avant le 30 septembre prochain la cible des 75 000 barils de brut produit par jours sous peine de pénalités imposées par le gouvernement kazakh, rendu quelque peu nerveux après huit ans de retards. La production devrait ensuite atteindre les 180 000 barils/jours, et pourrait au plus fort de la phase de production atteindre les 1,5 million de barils/jours. Avec les 38 milliards de barils qu'il contient, Kashagan a le temps avant de se vider.

C'est un événement majeur pour le Kazakhstan, puisque le champ de Kashagan représente près de 40% des réserves découvertes et prouvées du pays. Le gisement doit inscrire le nom du Kazakhstan parmi les producteurs du pétrole les plus importants dans le monde. Pourtant les aspects économiques ne sont pas très positifs - 48 milliards de dollars ont été dépensés pendant les treize dernières années et le Kazakhstan attend avec impatience des profits déjà envisagés pour le développement économique du pays. La majeure partie des revenus en taxes et en retour sur investissements iront pour les Kazakhs dans le fonds national Samruk-Kazyna qui contient KazMunaiGas. La rentabilité du projet ayant coûté si cher est très incertaine, notamment pour les investisseurs étrangers. Il est pourtant d'un intérêt stratégique certain, grâce à l'éloignement des conflits du Moyen-Orient et de la stabilité si appréciée du régime de Noursultan Nazarbayev.

En effet, Kashagan est une solution d'approvisionnement en pétrole très appréciable en cas de conflit majeur ou de blocage des pays producteurs de pétrole. S'il y a le moindre problème, les réserves de ce champ pourront réguler les prix et satisfaire la demande et ainsi adoucir le monopole de l'OPEP. Reste un problème - et de taille - l'enclavement de la Caspienne et du Kazakhstan, qui n'est relié à aucun des grands océans mondiaux. Certes, différentes routes sont étudiées parmi lesquelles on trouve celle de l'Azerbaïdjan et de la Géorgie vers la Turquie et les Balkans, mais les directions principales restent vers la Russie via l'oléoduc Atyraou-Samara et vers la Chine via des plusieurs pipelines Kazakhstan-Chine.

Les Chinois, qui viennent d'inaugurer la construction d'un des pipelines traversant le Kazakhstan pour rejoindre leur territoire, sont eux bien placés pour faire sortir - ou plutôt rentrer - le pétrole et le gaz kazakh sur leur immense marché gourmand en énergie. Cela explique le rachat des parts de ConocoPhilips dans la NCOC par la compagnie nationale chinoise (actée par le président chinois lui-même lors de sa visite à Astana). Évidemment, le potentiel de production pétrolière et gazière du Kashagan motive les Chinois à investir autant que possible pour ne pas perdre les sources d'énergie aux autres investisseurs, notamment à l'entreprise indienne ONGC ayant été intéressée par Kashagan.

Dans cette région complexe une compétition géopolitique entre les deux géants - Russie et Chine - ne laisse presque aucune chance aux autres projets tels que le pipeline Nabucco le nom duquel désormais n'est plus qu'un opéra italien. 
 
Par Aipery Subankulova et Anatole Douaud le 23/09/2013 sur www.lejournalinternational.fr

Le président iranien reconnaît l'Holocauste

Le président iranien Hassan Rohani a reconnu l'existence de l'Holocauste, la qualifiant de "crime contre le peuple juif", rapporte mercredi la chaîne américaine CNN.

"Je ne suis pas historien, mais je crois que tout crime contre l'humanité, dont celui commis par les nazis à l'encontre du peuple juif, doit être dénoncé et condamné", a déclaré le dirigeant iranien dans une interview accordée à la chaîne.

Le prédécesseur de M.Rohani, Mahmoud Ahmadinejad, a à plusieurs reprises refusé de reconnaître la réalité du génocide commis par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale à l'égard des Juifs.

Mardi 24 septembre, le premier ministre de l'Etat hébreu Benjamin Netanyahu a donné comme instruction à la délégation israélienne de boycotter le discours d'Hassan Rohani à l'Assemblée générale de l'Onu à New York. Le bureau de M.Netanyahu a indiqué que la délégation israélienne n'assisterait pas aux interventions de leaders iraniens tant que Téhéran continuerait à nier l'Holocauste et ne reconnaitrait pas le droit à l'existence d'Israël.

Sur http://fr.rian.ru le 25/09/2013

 

mardi 24 septembre 2013

Vu en Palestine: un témoignage accablant

Je suis revenu de Palestine avec un certain nombre d'impressions indélébiles à l'esprit, après un voyage effectué récemment pour le Ecumenical Accompaniment Program in Palestine and Israel  (Programme d'Accompagnement Œcuménique en Palestine et Israël)du Conseil Mondial des Eglises.

Scénario: Mettez-vous à la place d'une famille palestinienne: les autorités israéliennes ne vous donneront jamais de permis de construire pour agrandir votre maison pour y loger votre famille qui s'accroit. Et, si vous l'agrandissez parce que vous n'avez pas d'autre alternative et même si vous dépensez beaucoup d'argent en avocats pour vous protéger des procès, un jour, quand vos enfants seront en classe, des policiers et des soldats viendront avec un énorme bulldozer pour détruire votre habitation.

Nous avons été témoins de la démolition de la maison de la famille Kastero à Beit Hanina, au nord de Jérusalem qui a laissé, à la rue, 45 personnes. Les enfants sont revenus de l'école, pleurant et hurlant, traumatisés de constater la progression de la démolition. La famille avait investi les économies d'une vie dans l'habitation et ne disposait pas de moyens financiers pour se reloger. Un mois plus tard, nous avons rendu visite à cette famille qui vivait maintenant  sous des tentes et dans un container près des ruines de leur maison. Ne croyez pas que ce soit un cas isolé… Les Nations unies estiment qu'un logement sur trois à Jérusalem-Est a été construit sans permis, ce qui veut dire que 93.000 personnes sont susceptibles d'être expulsés de leur domicile.

Autre scénario : imaginez que votre mari souffre de problèmes cardiaques et qu'il est chauffeur de taxi. Un jour, en revenant d'une course, il se trouvera au milieu d'affrontements entre des soldats israéliens et des jeunes qui leur jettent des pierres. Les soldats tireront une grenade lacrymogène sur son taxi. Il s'effondrera et son cœur s'arrêtera de battre pendant quelques minutes. On l'emmènera à l'hôpital dans le coma et mourra quelques semaines plus tard. C'est ce qui est arrivé à Moyad Ghazawneh, de Ar Ram.

Il avait deux filles, dont une qu'il ne connaîtra jamais puisqu'elle est née dix jours après sa mort. Sa famille va essayer de déposer plainte auprès du gouvernement israélien pour mort fautive, mais les associations de droit de l'homme pensent qu'il y a peu de chances que cela aboutisse.B'Tselem (Centre israélien d'information pour les droits de l'homme dans les territoires occupés) rapporte que, de janvier 2009 à octobre 2012, 326 palestiniens ont été tués par les forces de sécurité juives, tandis que 5 membres de ces mêmes services et 15 civils ont été tués par les Palestiniens.

Maintenant, imaginez que votre mari, un ouvrier du bâtiment, réponde à un appel pour protéger des gens des violences des colons israéliens qui les agressent dans une maison isolée. Il ne jette ni pierres, ni ne fait de gestes hostiles, mais un colon lui tire une balle dum-dum dans l'abdomen. Opéré, il subira une ablation partielle du foie. J'ai rencontré Hilme Abdul Azziz Hassan des semaines après la fusillade chez lui, à Qusra. Il se remettait, mais n'était pas encore assez solide pour retourner travailler.

Comme j'étais basé à Jérusalem-Est, je n'ai pas été témoin du degré de violences des colons  israéliens dans les zones rurales comme l'ont été les autres participants du Programme Œcuménique: coups, vols, empoisonnements des moutons et destruction des oliviers…

Dans un autre quartier de Jérusalem, Cheikh Jarrah, plusieurs familles de réfugiés ont perdu leurs maisons face aux colons et d'autres sont en voie d'expulsion. La partie antérieure de la  maison de Nabeel al-Kurd est occupée depuis quatre ans par des colons alors qu'il l'avait agrandie pour sa famille. Il n'a jamais pu y vivre parce que les tribunaux ont pris le dessus. …

Selon le Bureau des Nations unies pour la Coordination des Affaires humanitaires, il y a 532 lieux inaccessibles pour cause de checkpoints, barricades, grilles, talus et fossés. Sans oublier les checkpoints de la Ligne verte.

Ces barrières et fermetures empêchent la circulation des ouvriers, fermiers et étudiants palestiniens. Au checkpoint de At Tayba, près de Tulkeram, en trois heures, j'ai  vu plus de 3500 ouvriers palestiniens, parqués comme du bétail dans des cages attendant d'aller travailler en Israël. Beaucoup étaient furieux et frustrés. Certains boudaient car à mesure que la queue diminuait, ils se rendaient compte que, vu la lenteur du processus, il leur serait impossible d'arriver au travail. L'un d'entre eux me dit que l'attente était trop longue pour qu'il attrape le bus de son employeur à 6h15 et que le bus ne l'attendrait pas. Il a laissé tomber…

Dans la région de Tulkarem, les fermiers n'ont qu'un accès limité à leurs champs, une demi-douzaine de grilles agricoles leur barrant le chemin. Ils doivent demander aux autorités palestiniennes et israéliennes des autorisations et attendre parfois entre une semaine et un mois pour les obtenir. Je me suis rendu devant une de ces grilles qui ne s'ouvre que 45 minutes, trois fois par jour : le matin, le midi et l'après-midi. Si les fermiers sont en retard, ils ne peuvent pas passer. L'un d'eux m'a dit que cette barrière ne laisse plus passer son tracteur pour aller, comme il en avait l'habitude, dans son oliveraie et ses champs d'amandes. Il doit maintenant  s'y rendre à dos d'âne.

Dans la même région, les habitants du village de Kafr Qaddum ne peuvent utiliser la route principale car elle a été déclarée « hors périmètre » afin de protéger les colons. Depuis 2004, le blocage de cette route est total. Il oblige les Palestiniens à faire plus de 10 kms au lieu d'un seul, pour arriver à une route principale. Tous les vendredis depuis 2011, il y a des manifestations pour protester contre cette mesure Elles sont brutalement réprimées.

Les enfants de communautés bédouines ont leur propre problème de circulation. Près de Jaba, encerclé par des colonies, les enfants doivent ramper le long d'un caniveau, sous une autoroute très fréquentée, puis grimper des rochers et se glisser dans un tunnel étroit qui peut être l'abri de serpents ou d'une carcasse de mouton. Quand il pleut, ils sont couverts de boue et le maître les renvoie. L'Autorité palestinienne dit qu'elle n'a pas les fonds pour acheter un bus.

Par Georges Meek, le 23/09/2013 sur www.mondialisation .ca
George Meek
est un journaliste américain retraité. Cette année, il a passé trois mois en Palestine/Israël avec 31 volontaires internationaux qui ont passé trois mois avec le Programme Œcuménique.
Palestine Journal (avec photos du reportage)
http://seekpeaceinpalestine.blogspot.com
Traduction
et synthèse : Xavière Jardez, franceirakactualite.com

L'Internet des BRICS pourrait mettre fin au Réseau contrôlé par les Etats-Unis

Le bloc des BRICS est sur le point de créer un nouveau système qui garantit l'accès à Internet simple et bon marché à des millions de personnes. De cette façon, pourrait être mis fin à l'hégémonie des Etats Unis d'Amérique (EUA) sur le Réseau.

Il s'appelle BRICS Cable et se présente comme une infrastructure alternative dans un monde qui se trouve au milieu d'importants défis économiques. Car actuellement, les pays du BRICS sont connectés entre eux à travers des centres de télécommunications situés en Europe et aux Etats-Unis, ce qui implique des coûts élevés pour eux.

Il s'agit d'un système formé par des câbles de fibre optique de 34 000 kilomètres de long, avec une capacité de 12,8 terabits par seconde, qui unira la Russie, la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et le Brésil (c'est-à-dire, les BRICS), avec les Etats-Unis par Miami. Sa finalité sera de garantir à des millions de personnes un accès à Internet facile et bon marché.

De la même manière, il offrira un accès immédiat aux pays du bloc aux 21 pays africains et permettra que ces nations aient accès aux économies des BRICS.

Les étapes de planification et de faisabilité ont commencé en mars 2011, peu de mois après l'acceptation de l'Afrique du Sud dans le bloc économique, et on estime que le système entrera en fonctionnement à partir du deuxième semestre 2014.

« Le public en général ne connaît pas la majeure partie du plan des BRICS. Cependant, il est très réel et extrêmement efficace », affirme le site Web Planet Infowars.

En fait, signale le site Web, des investisseurs du monde entier ont déjà montré leur intérêt dans ce projet sans précédents.

Depuis qu'on sait que la NSA a intercepté les communications de Latinoaméricaines, et qu'elle a espionné le groupe pétrolier brésilien Petrobras et les citoyens qui ont confié données personnelles à des compagnies comme Facebook et Google, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a ordonné une série de mesures pour combattre l'espionnage des Etats-Unis d'Amérique. Initiatives qui s'ajouteraient à celle de cette nouvelle infrastructure.

Une vidéo publiée sur le site Web de Cable BRICS expose en détail ce nouveau système.|« Dans le sable international ne domine déjà plus l'ordre traditionnel que dirigeait le dénommé Nord et Occident », affirme t-on au commencement de l'enregistrement.

RT, Moscou, le 23 septembre 2013.
Traduit de l'espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi
El Correo. París, le 23 septembre 2013.

lundi 23 septembre 2013

L'Organisation de coopération de Shanghai met en garde contre une guerre entre les États-Unis et la Syrie

Le dernier sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), dirigée par la Russie et la Chine, qui s'est tenue à Bichkek, la capitale du Kirghizstan, le 13 septembre, a été dominée par les tensions mondiales de plus en plus fortes produites par les préparatifs américains pour une guerre contre la Syrie.

Le président russe Vladimir Poutine a insisté sur l'idée que « les interférences militaires depuis l'extérieur du pays sans une sanction du Conseil de sécurité de l'ONU sont inadmissibles. » La déclaration conjointe de ce sommet s'est opposée à « l'intervention occidentale en Syrie, ainsi qu'à l'atteinte portée à la stabilité interne et régionale au Moyen-Orient. » L'OCS a appelé à une conférence internationale de « réconciliation » pour permettre des négociations entre le gouvernement Syrien et les forces de l'opposition.

Comme il l'avait fait au récent sommet du G20 à St-Petersbourg, le président chinois Xi Jinping s'est aligné avec la Russie pour s'opposer à toute attaque militaire contre Damas, craignant que ce puisse être le prélude à une attaque contre l'Iran, l'un des principaux fournisseurs de pétrole de la Chine.

Il est significatif de voir que le nouveau président de l'Iran Hassan Rouhani s'est rendu à la réunion. Certains avaient suggéré que son gouvernement marquerait un changement par rapport au précédent président Mahmoud Ahmadinedjad et sa rhétorique anti-américaine lors des précédents sommets de l'OCS. Rouhani a bien accueilli la proposition russe de mettre les armes chimiques syriennes sous contrôle international, affirmant qu'elle « nous [a] donné l'espoir que nous serons en mesure d'éviter une nouvelle guerre dans la région. »

L'OCS a explicitement soutenu le droit de l'Iran à développer son programme nucléaire. Poutine a insisté dans un discours sur l'idée que « l'Iran, comme n'importe quel autre Etat, a le droit à un usage pacifique de l'énergie atomique, y compris les opérations d'enrichissement [de l'uranium]. » La déclaration de l'OCS a prévenu, sans nommer directement les États-Unis et leurs alliés, que « la menace de la force militaire et de sanctions unilatérales contre l'Etat indépendant d'[Iran] est inacceptable. » Une confrontation avec l'Iran entraînerait des « dégâts incommensurables » dans la région et sur toute la planète.

La déclaration de l'OCS a également critiqué la construction par Washington de systèmes de défense contre les missiles balistiques en Europe de l'Est et en Asie, qui visent à saper la capacité de frappe nucléaire de la Chine et de la Russie. « Vous ne pouvez pas garantir votre propre sécurité au détriment de celle des autres, » affirme la déclaration.

Malgré cette rhétorique critique, ni Poutine ni Xi ne veulent ouvertement s'opposer à Washington et à leurs alliés européens. Avant le sommet de l'OCS, il y a eu des spéculations sur la possibilité pour Poutine de livrer des missiles sol-air de dernière génération S-300 à l'Iran et de construire un deuxième réacteur nucléaire pour le pays. Les responsables russes ont finalement démenti ces rapports.

La Russie et la Chine sont confrontées à une pression croissante de l'impérialisme américain, y compris la menace d'utiliser la puissance militaire pour dominer les réserves d'énergie essentielles du Moyen-Orient et d'Asie centrale. L'OCS a été établie en 2001, peu avant que les États-Unis n'utilisent la « guerre contre le terrorisme » pour envahir l'Afghanistan. Même si l'objectif officiel de l'OCS est de contrer les « trois maux », le séparatisme, l'extrémisme et le terrorisme dans la région, cette organisation est surtout une tentative de s'assurer que l'Eurasie ne tombe pas complètement dans l'orbite de Washington.

Outre les quatre ex-Républiques soviétiques d'Asie centrale – Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizstan et Tadjikistan – ce groupe comprend également, avec statut d'observateurs, la Mongolie, l'Iran, l'Inde, le Pakistan, et l'Afghanistan. Ses « partenaires de discussion » sont la Biélorussie, le Sri Lanka et, ce qui est à noter, la Turquie qui est également membre de l'OTAN et qui a été ajoutée l'an dernier.

Cependant, l'influence américaine se fait clairement sentir sur ce groupe. Avant le sommet, il y a eu des articles dans la presse pakistanaise selon lesquels ce pays pourrait être admis comme membre à part entière de l'OCS. La Russie a invité le nouveau Premier ministre Nawaz Sharif à y participer. Cependant, Sharif n'a envoyé que son conseiller à la sécurité nationale, Sartaj Aziz, et aucune adhésion pakistanaise n'a été accordée.

Alors que l'OCS cherche à développer son rôle en Afghanistan, pays voisin du Pakistan, après le retrait prévu des forces de l'OTAN, Aziz a déclaré que la politique du Pakistan est « Aucune interférence et aucun favori. » Il a insisté sur l'idée que le régime de Kaboul soutenu par les Américains pourrait réussir une « réconciliation à l'initiative des Afghans » si tous les pays de la région résistaient à la tentation de « combler le vide au pouvoir. »

La Chine et la Russie sont aussi profondément préoccupées par le « pivot vers l'Asie » des États-Unis qui menace militairement la Chine et, dans une moindre mesure, l'Extrême-Orient russe, en renforçant les capacités militaires de Washington et ses alliances avec des pays comme le Japon et la Corée du Sud. En juin, la Chine et la Russie avaient organisé un exercice naval commun très important en Mer du Japon et en août, ils ont mené des entraînements terrestres et aériens communs en Russie qui incluaient des chars, de l'artillerie lourde et des avions de combat.

Face aux menaces américaines sur ses intérêts au Moyen-Orient et dans la région Asie-Pacifique, la Chine augmente ses efforts pour acquérir des sources d'énergie en Asie centrale. Pour le président Xi, le sommet de l'OCS a été la dernière étape d'une tournée de 10 jours passant par le Turkménistan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Kirghizstan, où il a signé ou inauguré des accords à plusieurs milliards de dollars pour des projets sur le pétrole et le gaz.

Lors de sa première escale, au Turkménistan, Xi a inauguré une installation de traitement du gaz sur un important champ nouvellement exploité à la frontière avec l'Afghanistan. Pékin a prêté 8 milliards de dollars au Turkménistan pour ce projet, qui va tripler la fourniture de gaz à la Chine à la fin de la décennie. Le pays est déjà le principal fournisseur de gaz à la Chine, grâce au gazoduc de 1800 kilomètres qui traverse l'Ouzbékistan et le Kazakhstan vers la Chine.

Au Kazakhstan, où Xi a signé un accord de 5 milliards de dollars pour l'achat d'une participation minoritaire dans un champ pétrolifère en mer, il a appelé au développement d'une nouvelle « ceinture économique le long de la route de la soie. » Le commerce entre la Chine et les cinq Républiques d'Asie centrale a été multiplié par près de 100 depuis 1992, et le Kazakhstan est maintenant la troisième principale destination des investissements de la Chine à l'étranger.

Xi a prononcé un discours déclarant que Pékin n'interférerait jamais dans les affaires intérieures des pays d'Asie centrale, ne chercherait jamais à avoir un rôle dominant dans la région et n'essayerait jamais d'« entretenir une sphère d'influence. » Ce message cherchait clairement à calmer les inquiétudes en Russie sur l'implication grandissante de la Chine dans les ex-Républiques soviétiques.

Durant le sommet du G20, la China National Petroleum Corporation a signé un accord sur des « conditions de base » avec le russe Gazprom pour préparer un marché, qui devrait être conclu l'an prochain, pour que Gazprom fournisse par gazoduc au moins 38 milliards de mètres cubes de gaz par an à la Chine à partir de 2018.

Avec des enjeux aussi élevés, Wang Haiyun de l'Université de Shanghai a déclaré dans le Global Times que « maintenir la sécurité du régime est devenue la principale préoccupation des membres de l'OCS d'Asie centrale, et même de la Russie. » Il a accusé les États-Unis et d'autres puissances occidentales de pousser à des « troubles démocratiques » et des « révolutions de couleurs » et a prévenu que si un membre de l'OCS « devenait un Etat pro-occidental, cela aurait un effet sur l'existence même de l'OCS. » Toujours selon lui, si nécessaire, la Chine aura à faire preuve d'« esprit de décision et de responsabilité » avec la Russie et d'autres membres pour contenir ces troubles, c'est-à-dire pour écraser militairement toute « révolution de couleur » dans la région.

Les discussions lors de la réunion de l'OCS sont une indication claire que la Russie et la Chine considèrent les plans de guerre des États-Unis contre la Syrie et l'Iran comme faisant partie d'un plan bien plus large visant à saper leur sécurité. Cela souligne le danger que cette course agressive des États-Unis à l'intervention contre la Syrie risque de provoquer une conflagration bien plus vaste.

Par John chan sur www.mondialisation.ca le 20/09/2013