jeudi 26 septembre 2013

MIAM - Pourquoi la Chine pourrait mettre la main sur un vingtième de l'Ukraine

Dans cinquante ans, la Chine pourrait utiliser 3 millions d'hectares de terres agricoles en Ukraine, en vertu d'une discussion entre le Corps de production et de construction du Xinjiang (XPCC) et KSG Agro, une entreprise agricole ukrainienne. Cela représente donc 30 000 km², soit environ la taille de la Bourgogne ou de la Belgique, ou, comme le calcule le site Quartz, 5 % de la surface totale du pays (et 9 % de ses terres arables).

Cet accord fonctionnerait en deux étapes : l'Ukraine mettrait d'abord 100 000 hectares (soit la taille de Hongkong) à disposition des bouches chinoises, dans la région de Dnipropetrovsk, dans l'est du pays. Un journal local évoque un accord à 2,6 milliards de dollars. Le produit des terres serait revendu à tarif préférentiel à deux conglomérats appartenant à l'Etat chinois.

Cela ne serait pas la première fois que la Chine loue des terres agricoles. Mais l'accord avec l'Ukraine représenterait son plus gros investissement : en avril 2009, explique le South China Morning Post, le pays disposait d'un peu plus de 2 millions d'hectares. L'entreprise Beidahuang avait, par exemple, acquis 234 000 hectares de terres agricoles en Argentine.

Plus que le profit, c'est évidemment la sécurité alimentaire qui motive les intérêts chinois dans les terres ukrainiennes. Le pays doit faire face à une forte hausse de sa demande intérieure en produits alimentaires : les importations de grain ont augmenté de plus de 150 % entre 2011 et 2012. Problème : selon Quartz, la Chine dévore 20 % de la production alimentaire mondiale, mais ne dispose que de 9 % des terres agricoles.

La Chine n'est pas la seule dans ce cas, et beaucoup d'autres pays ont procédé à des achats ou des locations de terres agricoles. Une étude publiée en janvier affirme qu'entre 0,7 et 1,75 % des terres agricoles mondiales sont passées entre des mains étrangères. Parmi les pays acquéreurs, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, les pays du Golfe ou encore la Corée du Sud. La plupart des terres arables acquises par des étrangers se trouvent dans l'est de l'Afrique et dans le sud de l'Asie.

Sur http://bigbrowser.blog.lemonde.fr le 24/09/2013

Mise à jour du 24 septembre, 18h : contrairement à ce que nous écrivions plus tôt, l'accord n'a pas été formellement conclu, contrairement à ce que rapportaient les médias chinois, et seule une lettre d'intention précise les contours d'un éventuel accord.

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