mardi 30 avril 2013

La rivière Irtysh

L'utilisation des cours d'eau est l'un des principaux problèmes environnementaux en Russie, au Kazakhstan et en Chine. Selon les experts, il s'agit d'une véritable ingénierie hydraulique de guerre.

Pour la Chine, chaque année, l'eau devient une ressource de plus en plus précieuse, qui devient une denrée rare sous l'influence de facteurs anthropiques et de la croissance rapide de l'économie. Selon des prévisions pour 2030,  l'Empire Céleste sera forcé d'importer environ 240 milliards de mètres cubes d'eau par an.

Aujourd'hui en Chine, il n'y a que 2.100 mètres cubes d'eau par an et par habitant, soit environ 28% de la moyenne internationale. Plus de 400 villes souffrent d'un manque d'eau courante. Plus d'une centaine d'entre elles connaissent une grave pénurie d'eau potable. En particulier, à Pékin en 2011, le niveau d'eau a chuté à 120 mètres cubes par an et par habitant.

Selon ces experts, les ressources en eau de la Chine sont en train de s'épuiser à cause de systèmes d'irrigation inefficaces, de la croissance rapide de l'industrie et de l'expansion incontrôlée de la superficie cultivée.

Cette situation particulièrement aigue se développe dans les régions de l'ouest du pays, où le gouvernement de la Chine s'occupe activement de cette question à travers l'utilisation de l'eau des fleuves transfrontaliers avec la Russie et le Kazakhstan.

Tout d'abord, le programme de développement de la province ouest de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang occupe une place particulière. Le Xinjiang va se transformer en un centre commercial régional en Asie centrale ouvrant davantage l'accès vers l'Est. L'industrie pétrolière et l'agriculture y sont en plein essor. Cependant, les réserves de ressources en eau sont les plus pauvres des provinces en Chine.

Le Xinjiang dispose d'environ 26,3 kilomètres cubes par an d'eau. Cela est suffisant pour alimenter en eau 18 millions de personnes. Toutefois, aujourd'hui dans la province, la population a dépassé les 20 millions de personnes et ce chiffre ne fera que croître alors que la Chine fait arriver délibérément dans la province des Han (représentants de la nation titulaire) pour diluer les minorités ethniques. C'est la politique d'assimilation de la région la plus extrémiste de la Chine, qui prévoit une augmentation de la population de l'ordre de 60 à 100 millions de personnes.

Afin d'assurer la sécurité alimentaire dans les zones nouvellement peuplées, le gouvernement de la Chine construit un canal "Irtych-Urumqi" pour l'irrigation qui se développe rapidement. Pour l'agriculture,  plus de six cent mille hectares du Xinjiang sont déjà utilisés, il est prévu d'étendre cette surface à deux millions d'hectares.

Un autre facteur de déstabilisation de la situation de l'eau dans la région est la construction du canal Irtych Noir - Karamay long de trois cent kilomètres avec une capacité théorique de 5 km cube par an.

Il suggère qu'à moyen terme, la Chine sera en mesure d'augmenter la consommation d'eau jusqu'à huit kilomètres cubes par an. Quand on  considère que le débit formé sur le bassin de l'Irtych Noir en République populaire de Chine est d'environ 9 kilomètres cubes d'eau par an, ce projet pourrait correspondre à un détournement de cette rivière vers les zones d'Urumqi et de Karamay. Dans ce cas, il ne reste même pas les 30% légaux d'eau en circulation, qui sont supposés être des réserves écologiques inviolables.

Les prévisions formulées par les experts sur suivi de la dynamique de la consommation d'eau par la partie chinoise sont pessimistes. Elles suggèrent que si la Chine poursuit sa politique d'utilisation incontrôlée des ressources en eau des fleuves transfrontaliers, les zones situées en aval sont menacées d'un désastre écologique.

À la suite de cette intervention dans l'équilibre de la région, le manque de débit peut augmenter tellement qu'il rendra très difficile de maintenir les besoins minimum en eau sanitaire et interdira la navigation, la pêche, et le remplissage des bassins.

Pour comprendre l'ampleur des impacts potentiels, il suffit de suivre la rivière sur une carte. L'Irtych Noir et l'un ses principaux affluents proviennent du territoire de la Chine et se jette dans le lac Zaysan au Kazakhstan. Selon un scénario négatif, ce milieu naturel pourrait subir le même sort que la mer d'Aral, car il n'a pas d'autres sources alternatives d'alimentation en eau.

Aujourd'hui, il y a lieu de s'inquiéter. Par exemple, dans le réservoir Buhtarmin situé à l'embouchure de l'Irtych au Kazakhstan, la berge a reculé de plus de 10 mètres au cours des dernières années, le niveau de l'eau est à 60%, et l'isthme Turanga, jusqu'alors vivier piscicole actif, est tari. Selon les dernières estimations, le niveau de l'eau dans l'Irtych est à 43%, soit en dessous de la norme attendue.

Des problèmes similaires existent en Russie. À la suite de l'augmentation des prélèvements d'eau en Chine, un certain nombre de régions russes où coule l'Irtych, ont déjà perdu plus de 2 milliards de mètres cubes d'eau par an. Par exemple, dans la région d'Omsk ​​le processus de désertification a commencé. De nombreuses espèces de la flore et de la faune souffrent également dans les régions de Kurgan et Tyumen.

La situation est critique pour le fleuve transfrontalier Ili qui forme son débit en Chine et fournit l'unique lac Balkhash, situé sur le territoire du Kazakhstan. Dans les années 70 du siècle dernier, il y a eu un précédent lorsque qu'à cause de l'activité économique de la Chine, il y a eu une menace directe sur la diminution de la profondeur du plan d'eau. Puis, sous la pression du gouvernement soviétique cette situation fut résolue. Mais aujourd'hui dans le bassin de la rivière Ili, la Chine met à présent en œuvre des projets qui pourraient diminuer le débit de la rivière de plus de 40% d'ici 2050.

En d'autres termes, la Russie et le Kazakhstan sont pris dans le piège Hydropolitique de la Chine. Les négociations sur le sujet ont duré plus d'une décennie et n'ont pas apporté de résultats significatifs. Tout d'abord, l'Empire Céleste refuse de négocier au niveau multilatéral. Il refuse de discuter de ces questions dans le cadre de l'OCS. D'autre part, les accords qui ont été conclus ne changent rien fondamentalement.

Moscou et Pékin ont signé en 2008 un accord intergouvernemental sur l'utilisation rationnelle des eaux transfrontalières et leur protection. Cependant, cela n'a pas tempéré l'appétit de Pékin, qui continue à augmenter sa consommation d'eau.

Astana et Pékin ont également conclu de nombreux accords régissant leur relation avec l'eau. Une commission conjointe sino-kazakhe a permis la rencontre de groupes d'experts internationaux. Les documents signés sont certainement importants et nécessaires. Toutefois, personne ne touche dans ces rencontres un point clé : la répartition de l'eau de la rivière Irtych. Selon les dernières informations, une décision est prévue pour 2014.

Ainsi, connaissant les tactiques chinoises de négociation sur les questions de l'eau, à leur paroxysme dans ce processus, il est à craindre que la situation de l'environnement dans le bassin de l'Irtych soit toujours plus proche de la catastrophe. Au moment où la Chine sera « mûre », il se pourrait qu'il n'y ait plus rien à partager ...

Par conséquent, la Russie se pose la question : que faire ? Faire appel au droit international ?

En vertu du droit international, un pays parcouru par un cours d'eau international s'engage à ne pas causer de «dommage significatif» vers d'autres pays dans lequel ce cours d'eau poursuit son chemin, et à coopérer dans le développement de façon équitable et raisonnable. Si le mal est fait, « un débat pour un dédommagement » est ouvert.

Mais ... afin que ces « mesures raisonnables » prennent effet, la Chine devrait joindre les deux principaux accords internationaux, la Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d'eau internationaux et la Convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers et des lacs internationaux.
 
Pour des raisons évidentes, l'Empire Céleste ne veut pas signer ces conventions. Par conséquent, il est nécessaire de forcer la Chine à le faire. Les experts travaillant sur ce sujet pensent à une guerre diplomatique douce.

Pour assouplir la position de Pékin, la Fédération de Russie et le Kazakhstan ont l'intention d'utiliser le potentiel de toutes les formes de contact, y compris les sommets, la voie diplomatique et les accords intergouvernementaux.

En fin de compte, il convient de rappeler à la Chine les principes mutuellement bénéfiques d'amitié, de bon voisinage et de partenariat équitable. Après tout, ce que nous voyons aujourd'hui ne peut pas être appelé un partenariat. Le jeu est à sens unique. Par conséquent, il est nécessaire de combiner les efforts de la Russie et du Kazakhstan pour une résolution rapide du statut juridique de l'Irtych. Il est important de trouver les bons arguments, et ensemble, de rendre beaucoup plus facile la voie pour que l'Empire Céleste se montre plus coopératif et commencer à vivre en bons voisins.

Syrie - avion russe sous des tirs: Moscou lance une enquête

 
Le ministère russe des Affaires étrangères prend des mesures urgentes suite aux informations selon lesquelles un avion de ligne russe serait pris lundi pour cible de tirs dans l'espace aérien syrien, a annoncé le porte-parole du ministère Alexandre Loukachevitch.

"Le ministère russe des Affaires étrangères prend des mesures urgentes pour faire la lumière sur la situation. Il a notamment demandé des renseignements auprès des autorités syriennes", a indiqué M.Loukachevitch dans un communiqué.

Le ministère russe des Transports a annoncé lundi, se référant à l'Agence fédérale russe des transports aériens (Rosaviatsia) qu'un avion de la compagnie aérienne russe NordWind Airlines reliant Charm-el-Cheikh (Egypte) à Kazan (Russie) aurait essuyé des tirs dans l'espace aérien syrien le 29 avril, à 04h55 heure de Moscou (00h55 UTC). L'agence Rosaviatsia avait antérieurement rapporté que l'équipage de l'appareil avait été témoin d'activités militaires sur le sol, qui pourraient présenter une menace pour l'avion et ses 159 passagers.

L'avion s'est posé à Kazan comme prévu, il n'a subi aucun dommage. 
 
Sur http://fr.rian.ru le 29/04/2013

lundi 29 avril 2013

La rivière Irtych dans la géopolitique de la Chine


Le lac Balkash au Kazakhstan

 

Le processus d'intégration économique eurasien et la création d'un espace économique unique dictent aux pays participants qu’ils doivent travailler ensemble pour protéger les intérêts économiques et territoriaux des autres. Cela vaut en particulier pour la protection des intérêts relatifs au partage des ressources en eau. Aujourd'hui, le Kazakhstan et la Russie font face à une perspective de pénurie d'eau provenant des rivières transfrontalières avec la Chine.


Le Kazakhstan, neuvième pays au monde par sa surface, constate aujourd'hui une grave pénurie de ressources en eau. Près de la moitié de l'eau des rivières du pays prennent naissance dans les pays voisins, la Russie, l'Ouzbékistan, le Kirghizistan et la Chine. Si avec les trois premiers pays, le Kazakhstan a réussi à se mettre d'accord sur les règles d'utilisation des fleuves transfrontaliers, les négociations avec la partie chinoise ont jusqu'ici échoué. Selon les experts, la position intransigeante de Beijing sur la question, menace d'une catastrophe écologique non seulement le Kazakhstan, mais aussi la Sibérie.


A propos du  partage des eaux des fleuves transfrontaliers en provenance de Chine et traversant le territoire du Kazakhstan et de la Russie,  dont les plus grands sont l'Ili et l’Irtych, Pékin préfère négocier avec Moscou et Astana séparément . En outre, la partie chinoise propose d'aborder l'utilisation et la protection des cours d'eau transfrontaliers d’un point de vue technique au niveau inter-institutions. Il convient également de noter que la Chine ne fait pas partie de la Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d'eau internationaux (1997), ni de la Convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers et des lacs internationaux (1992).


Malgré le fait que les pourparlers Sino-Kazakh sur les questions de l'eau ont commencé à la fin des années 90 au XXe siècle, aucun effet positif pour le Kazakhstan n'a encore été enregistré. Selon les instruments juridiques internationaux, le débit de la rivière formé sur le territoire d’un Etat, est la propriété de celui-ci. Certes, il est autorisé de disposer de l'eau de façon rationnelle, mais sans dommage pour l'environnement et l'activité économique des bassins et territoires en aval. Toutefois, dans les négociations avec le Kazakhstan, la Chine a défendu la position (fixée dans un accord intergouvernemental entre les deux pays) selon laquelle le Kazakhstan ne peut pas contester les plans de la Chine d’augmentation des prélèvements sur l’Ili et l’Irtych, car il s'agit d'une "approche rationnelle de la partie chinoise".


Les prélèvements en eau de la Chine sont en constante augmentation. La raison en est la stratégie de développement à grande échelle de Pékin en Chine occidentale. La transformation de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang en centre commercial régional en Asie centrale, va avoir de l’influence sur le Moyen-Orient. Dans les régions occidentales de la Chine chargées de l'exploitation du pétrole et d'autres industries, l'énergie hydroélectrique assure l’agriculture irriguée, l'élevage et les besoins de la population croissante (à Beijing, il existe des plans de déplacement de population afin d’implanter l’ethnie chinoise dans le Xinjiang). Compte tenu des besoins croissants de l'industrie et de l'agriculture, et du fait que le Xinjiang est la région la plus pauvre en eau de la Chine, la solution pour résoudre le problème de l'approvisionnement en eau passe par les rivières transfrontalières entre la région autonome ouïgoure du Xinjiang et le Kazakhstan. (Les ressources en eau du Xinjiang sont seulement de 26,3 kilomètres cubes par an, ce qui ne permet de fournir de l'eau pour seulement 18 millions de personnes. Mais à présent, la population du district est d'environ 20 millions de personnes avec un fort potentiel de croissance). En outre, l'augmentation des prélèvements d’eau dans ces rivières par la partie chinoise n'est pas guidée par les principes et normes du droit international.


A en croire les plans de la Chine, Beijing a l'intention d'utiliser les ressources en eau de plus de 30 rivières qui se jettent hors de Chine en République du Kazakhstan, notamment grâce à la construction de nombreux projets sur les rivières transfrontalières. C’est ainsi que la Chine va augmenter considérablement la superficie de coton et de céréales en utilisant les ressources de l’Irtysh supérieure. Il est prévu une augmentation progressive des prélèvements d'eau de la rivière jusqu'à 4 km3 par an. La gestion conjointe de la rivière Irtych Noir est actuellement le sujet principal.


Au cours des huit prochaines années, la Chine prévoit d’investir plus de 2 milliards de dollars pour la construction de réservoirs dans le Xinjiang. Dans un avenir proche, 9 réservoirs de petite et moyenne capacité seront mis en opération. Ils permettront d’augmenter les capacités d’élevage et dégageront des terrains pour l’agriculture. Dans les deux prochaines années, 8 autres réservoirs seront construits dans le Xinjiang.


Ainsi, plus de 15% des eaux de la rivière Irtych sont prélevés aujourd'hui. Et à la fin de l’accomplissement du plan stratégique de la Chine, les prélèvements s’élèveront au moins à un tiers des ressources en eau disponibles dans la rivière Irtych.


Ainsi, en particulier, la construction de grandes centrales hydroélectriques a commencé sur les affluents de la rivière Irtych. En outre, un pipeline est construit pour détourner l'eau de la rivière Irtych en direction du comté de Zimunay.


Des travaux similaires sont effectués le long des affluents du lit de la rivière Ili. Les experts estiment que dans les décennies à venir les prélèvements d’eau du coté chinois pourraient atteindre au moins la moitié de son écoulement total.


En Mars 2011, le Comité central du Conseil d'Etat de la Chine et la CNPC ont adopté une «Décision sur l'accélération du développement des réformes dans le secteur de l'eau » qui est le premier document officiel de politique publique dans ce domaine, de l’histoire du pays. Selon ce document, d'ici 2021, le pays allouera chaque année 62 milliards de dollars sur le budget de l'Etat, pour l'investissement dans la gestion de l'eau et des installations d'irrigation (Ce chiffre est 2 fois plus élevé que celui de 2010). En outre, les investissements dans le développement de l'irrigation proviendront des budgets locaux.


Il est naturel que dans le cadre des plans de développement global, Pékin ne soit pas pressé de limiter son utilisation des ressources en eau dans son économie, et plus encore à faire des concessions à ses partenaires sur cette question. Les experts ont dit que la réduction des ressources en eau dans le bassin de l'Irtych et de l’Ili conduira à une catastrophe écologique mondiale. Ils prédisent une mise en danger du climat et de l'équilibre naturel des lacs Balkhash et Zaysan au Kazakhstan et des rivières Irtych et Ili en aval, des dommages pour la pêche, une baisse des rendements agricoles, une dégradation des pâturages, une forte baisse de la valeur biologique de l'eau jusqu'à ce qu'elle soit impropre à la consommation domestique à cause d’une augmentation de la concentration en substances nocives.


Ainsi, en maintenant le rythme de sa stratégie dans le Xinjiang, d’ici 2020 on s’attend à la fin réelle de la navigation sur la rivière Ichim, dans la République du Kazakhstan, ainsi qu’à la dégradation des canaux et des réservoirs (Bukhtarmin et Shulba) du Kazakhstan, alimentés par l’Irtych. Les écologistes parlent aussi la détérioration attendue de la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines.


En outre, si la Chine commence un prélèvement massif des eaux de l'Irtych, la partie de l'Irtych courant sur le territoire du Kazakhstan jusqu’à la ville russe d'Omsk peut devenir une chaîne de marais et d’eaux stagnantes. Elle peut tout d’abord assécher le lac Zaysan (Kazakhstan), alimenté par les eaux de cette rivière. En outre, la rivière Ob en Russie, plus grand affluent de l'Irtych, pourrait s’assécher également.


Les prélèvements massifs d'eau par le côté chinois de la rivière Ili, va conduire à une diminution de la profondeur du lac Balkhash. Cela va provoquer une propagation de sel sur tout le territoire de la région, y compris sur les glaces des montagnes du Tien Shan situées en Chine, qui vont ensuite commencer à fondre. En conséquence, des rivières des montagnes vont s’écouler moins d'eau, et la Chine située dans la partie supérieure des rivières Ili et Irtych, jouera un rôle dans la gestion de l'eau devenue rare.


En outre, le développement industriel accéléré du nord-ouest de la Chine, peut augmenter considérablement la pollution des cours d'eau transfrontières. Même aujourd'hui, la concentration maximale admissible de substances nocives dans la majorité de la rivière Irtych et de ses affluents dépasse les normes de 6 à 3à fois pour le pétrole et de 50 fois ou plus pour les composés de cuivre. Dans l'Ob et ses affluents, en raison d'accidents et de défaillances dans les systèmes de traitement, des dépassement de normes de 30 à 90 fois sont souvent détectés pour l'azote et le phénol.


Compte tenu du calendrier des stratégies de Beijing pour le développement à grande échelle de la Chine occidentale et les réticences  consécutives de la partie chinoise à conclure un accord Sino-Kazakh complet sur la séparation de l'eau des rivières, on peut s'attendre à ce qu’aucun accord ne soit conclu avant 2020. Toutefois, les plans globaux de développement pour la région suggèrent que Pékin sera en mesure de signer un document, mais à une date tardive, soit dans les années 2030-2040. A cette époque, tous les aqueducs et systèmes d'irrigation auront été construits. Ensuite, les pays qui sont en aval des cours d'eau transfrontaliers seront placés devant le fait accompli.

lundi 22 avril 2013

Observatoire syrien des droits de l’homme: La fraude financée par l’UE démasquée

Photo : Reuters – « Rami Abdel Rahman, chef de l'Observatoire syrien des droits le l'Homme quitte le ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth après avoir rencontré le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague au cœur de Londres le 21 novembre 2011. REUTERS/Luke MacGregor ». Abdel Rahman n'est pas le « chef » de l'Observatoire syrien des droits le l'Homme, il est l'Observatoire syrien des droits le l'Homme, qu'il dirige de sa maison au Royaume-Uni comme l'œuvre d'un seul homme.

 

Le New York Times admet que le groupe frauduleux syrien de défense des droits humains est l'affaire d'« un homme-orchestre » financé par l'Union européenne et un autre « pays européen ».

En réalité, il y a longtemps que l'on a révélé l'absurde façade propagandiste qu'est l'Observatoire syrien des droits le l'Homme, dirigé par Rami Abdel Rahman depuis sa résidence dans la campagne anglaise. Selon un article de Reuters de décembre 2011 intitulé Coventry : un foyer improbable pour un éminent activiste syrien, Abdel Rahman admet être un membre de l'« opposition syrienne » cherchant à chasser le président syrien Bachar Al-Assad :

« Après trois courts séjours derrière les barreaux en Syrie pour son activisme prodémocratie, Abdel Rahman est venu en Grande-Bretagne en 2000 craignant une quatrième peine d'emprisonnement plus longue.

"Je suis venu en Grande-Bretagne le jour du décès de Hafez al-Assad et je retournerai lorsque Bachar Al-Assad partira," a déclaré Abdel Rahman en faisant référence au père de Bachar, Hafez, lui aussi autocrate.

One ne peut pas imaginer une source d'information moins fiable, plus discréditée et plus biaisée. Pourtant, durant les deux dernières années, son « observatoire » a été l'unique source d'information de l'interminable torrent de propagande émanant des médias occidentaux. Il est sans doute pire de voir que les Nations Unies utilisent cette source discréditée et ouvertement propagandiste comme fondement pour ses divers rapports. Du moins, c'est ce que le New York Times (NYT) affirme maintenant dans un récent article, Un homme très occupé derrière le bilan des victimes de la guerre civile syrienne :

L'article du New York Times admet ceci :

« Les analystes militaires de Washington suivent son bilan des soldats syriens et rebelles afin de mesurer l'évolution de la guerre. Les Nations Unies et les organisations de défense des droits humains fouillent ses descriptions de meurtres de civils afin de trouver des preuves en cas de procès pour crimes de guerre. De grands médias citent ses données, incluant celui-ci.

Cependant, malgré son rôle central dans la guerre civile sauvage, l'Observatoire au nom grandiose est pratiquement l'affaire d'un homme-orchestre. Son fondateur, Rami Abdel Rahman, 42 ans, qui a quitté la Syrie il y a 13 ans, travaille à partir d'une maison semi-détachée en brique rouge sur une rue résidentielle ordinaire de cette ville industrielle morne [Coventry, Angleterre]. »

Le New York Times révèle par ailleurs pour la première fois que les opérations de Rami Abdel Rahman sont en effet financées par l'Union européenne et un « pays européen » qu'il refuse d'identifier :

L'argent provenant de deux boutiques couvre les besoins essentiels au reportage sur le conflit et s'ajoute à de petites subventions de l'Union européenne et d'un pays européen qu'il refuse d'identifier.

Alors qu'Abdel Rahman refuse d'identifier ce « pays européen », il ne fait aucun doute qu'il s'agit du Royaume-Uni puisque Abdel Rahman a un accès direct au ministre des Affaires étrangères William Hague. Il est avéré qu'ils se sont rencontrés à plusieurs occasions au ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth à Londres. Le NYT révèle en réalité que c'est le gouvernement britannique qui a relocalisé Abdel Rahman à Coventry en Angleterre après qu'il eut fui la Syrie il y a plus d'une décennie en raison de ses activités anti-gouvernementales :

« Lorsque deux de ses associés ont été arrêté en 2000, il a fui le pays en payant un trafiquant d'êtres humains afin d'être introduit clandestinement en Angleterre. Le gouvernement l'a établi à Coventry, où il a apprécié la lenteur du rythme de vie. »

Abdel Rahman n'est pas un « militant des droits humains ». C'est un propagandiste rémunéré. Il est semblable à la troupe de traîtres infects et déterminés à qui l'on a donné refuge à Washington et Londres durant la guerre en Irak et la plus récente débauche occidentale en Libye, dans l'unique but de fournir aux gouvernements occidentaux un tapage constant de propagande et des rapports de renseignements délibérément falsifiés et conçus spécifiquement pour justifier les desseins hégémoniques occidentaux.

Parmi les contemporains d'Abdel Rahman se trouve le transfuge notoire irakien Rafid al-Janabi, nom de code « Curveball », qui se réjouit publiquement d'avoir inventé les accusations sur les armes de destruction massive iraquiennes, le casus belli de l'Occident pour justifier une guerre de 10 ans ayant coûté en bout de ligne des millions de vies, dont celle de milliers de troupes occidentales, et ayant laissé l'Irak en pagaille. On trouve également le Dr. Sliman Bouchuiguir de Libye, moins connu, fondateur du racket des droits humains pro-occidental à Benghazi, se vantant désormais ouvertement d'avoir inventé des histoires d'atrocités commises à l'endroit du peuple libyen et imputées à Mouammar Kadhafi, histoires visant également à donner à l'OTAN l'élan qu'elle convoitait pour intervenir militairement.

Contrairement au succès obtenu avec l'Irak et la Libye, l'Occident a échoué lamentablement dans sa tentative de vendre une intervention militaire en Syrie. Même sa guerre clandestine a commencé à se dévoiler alors que le public réalise de plus en plus que les soi-disant « rebelles prodémocratie » armés par l'Occident depuis des années sont en réalité des extrémistes sectaires se battant sous la bannière d'Al-Qaïda. Le simulacre de l' « Observatoire syrien des droits de l'Homme » est lui aussi en train de se dévoiler. Il est peu probable que la révélation partielle du NYT convaincra les lecteurs que Rami Abdel Rahman n'est rien qu'un autre « Curveball » aidant l'élite entrepreneuriale et financière de Wall Street et Londres à vendre au public une autre guerre inutile.

Tony Cartalucci sur www.mondialisation.ca le 18/04/2013

 

Syrie: 20.000 mercenaires financés par l'argent de la drogue afghane (FSKN)

Jusqu'à 20.000 mercenaires opérant en Syrie sont financés avec l'argent provenant du trafic de drogue afghane, a déclaré jeudi aux journalistes le directeur du Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants (FSKN) Viktor Ivanov.  

"Les groupements criminels transnationaux sont en mesure de financer avec l'argent de l'héroïne l'afflux d'un grand nombre de criminels et de mercenaires de différents pays vers n'importe quel point du monde. Entre 15.000 et 20.000 mercenaires [financés par ces moyens] sont déployés en Syrie, où ils déstabilisent le pays", a déclaré le responsable russe lors d'une rencontre avec une délégation de l'Université militaire pakistanaise chargée du développement de la coopération bilatérale dans le domaine de la lutte antidrogue.  

M.Ivanov a en outre ajouté que ce sont des groupes criminels transnationaux, et non les talibans afghans, qui représentaient le plus grand risque pour les pays voisins. 

Sur http://fr.rian.ru le 11/04/2013

Puissance maritime russe dans la Méditerranée orientale?

Le premier tsar qui a visé le statut de puissance maritime pour la Russie a été Pierre le Grand (1672–1725). Après avoir écrasé la révolte des troupes des streltsy moscovites (1682–1684) et après s'être imposé comme souverain absolu à Moscou, il s'est dirigé vers la conquête de la mer d'Azov et l'a arrachée aux Ottomans. Lors de cette expédition militaire, qui a duré de l'été 1695 jusqu'au juillet 1696, il a été soutenu par son ami et amiral russe, le Genevois F. J. Lefort (1656–1699). Le couronnement de ses efforts pour imposer la Russie en tant que puissance maritime sur la mer Baltique, a été la victoire sur la Suède lors de la bataille de Hanko (7 juillet 1714). Pierre a exigé alors des Suédois, dans le Traité de Nystad (30 août 1721), l'abandon des pays Baltes et de la Carélie du Sud. La Russie est ainsi devenue puissance maritime dans la mer Baltique. Le 2 novembre 1721, Pierre s'est proclamé empereur.

Tous les tsars suivants ont aspiré, pour la Russie, à un élargissement du statut de puissance maritime. En tant que puissance maritime, la Russie devait avancer vers les mers chaudes et évincer d'autres puissances maritimes de ces mers. Déjà en 1809, la Russie avait atteint, sous le tsar Alexandre 1er, cet objectif par rapport à la mer Baltique par une victoire définitive sur les Suédois et l'annexion de la Finlande. Les Russes ont rencontrées des difficultés plus importantes lors de l'incursion dans la Méditerranée orientale. Cela nécessitait de vaincre l'Empire ottoman, qui dominait le Bosphore et le détroit des Dardanelles. En plus de leur puissance militaire, les tsars ont invoqué leur rôle de protecteur de l'orthodoxie. Le tsar Ivan IV (le Terrible 1533–1584) avait lors de son intronisation (1547) désigné Moscou comme troisième Rome et s'est déclaré successeur des empereurs byzantins. Pour les tsars, protecteurs de l'orthodoxie, il était évident de reconquérir Byzance, la seconde Rome, que les Ottomans avaient occupé en 1453. Au XIXe siècle, la Russie s'est proclamée force de libération des sujets chrétiens par rapport aux sultans païens en Europe du Sud-Est et a instrumentalisé les chrétiens orthodoxes pour des objectifs russes en les montant contre le sultan.

Après que la Russie ait attaqué l'Empire ottoman lors de la guerre de Crimée de 1854 à 1856 et subi une défaite contre l'alliance des Britanniques, Français et Ottomans, il semblait que Moscou avait définitivement renoncé à cette aspiration au pouvoir. La Révolution d'octobre de 1917, a même éliminé le régime tsariste.

Ce n'est qu'après la fin de la Seconde Guerre mondiale que le souverain russe Staline a revendiqué à nouveau un pouvoir sur la Méditerranée orientale. Pour cela, il a soutenu à partir de 1945, la rébellion des communistes contre le gouvernement grec à Athènes. Avec la déclaration de la doctrine Truman du 12 mars 1947, le Royaume-Uni, comme grande puissance importante dans la Méditerranée orientale, dont l'économie se trouvait au bord de l'effondrement en raison de la Seconde Guerre mondiale, a été remplacé par les Etats-Unis. Grâce à la rupture du souverain yougoslave Tito avec Staline, la révolte communiste en Grèce s'est effondrée en 1949. Les revendications territoriales de Staline sur la Turquie ont également été repoussées par les Etats-Unis. La mort de Staline le 5 mars 1953 a provisoirement mis fin aux prétentions de l'URSS sur la Méditerranée orientale.

Lors de l'avènement au pouvoir de Nikita Khrouchtchev, Secrétaire général de l'URSS, Moscou noua des liens étroits avec des despotes arabes de la Méditerranée orientale. En mai 1964, Khrouchtchev a attribué au souverain Nasser, au cours de son voyage en Egypte, l'ordre de Lénine et le titre de «Héros de l'Union soviétique». Peu à peu, l'URSS a obtenu l'accès aux ports méditerranéens égyptiens de Saloum et d'Alexandrie et de celui de Lattaquié en Syrie. Préalablement aux guerres de 1967 et 1973, Moscou a fourni d'immenses livraisons d'armes aux deux pays arabes. Grâce aux ports, un escadron de guerre soviétique a toujours pu être stationné dans la Méditerranée orientale. Mais avec le détournement de l'Egypte de Moscou en 1972, sous le souverain égyptien Sadat, la position de l'URSS dans la Méditerranée orientale semblait affaiblie. Moscou a essuyé un autre revers avec l'effondrement de l'URSS en 1991 et la dissolution de sa flotte sur la mer Noire évitée de justesse. La flotte a non seulement été partagée entre la Fédération de la Russie et l'Ukraine, mais elle n'a plus reçu de nouveaux navires de guerre à cause de la dégradation de l'industrie de l'armement soviétique. La présence de la Russie en Méditerranée orientale semblait terminée.

Après son arrivée au pouvoir en 1999, le nouveau dirigeant russes Vladimir Poutine, a introduit un nouveau tournant. Certes, la flotte sur la mer Noire n'a pas reçu jusqu'à ce jour de nouveaux navires de guerre, mais elle est mieux entretenue et la présence russe sur la Méditerranée orientale a été renforcée. Lors de la guerre contre la Géorgie en 2008, la Flotte de la mer Noire a prouvé sa disponibilité en dissuadant la flotte méditerranéenne américaine de soutenir la Géorgie.

Grâce aux difficultés de l'UE de préserver Chypre de la faillite, Moscou reçoit maintenant une nouvelle occasion de consolider sa position stratégique dans la Méditerranée orientale. Pour cela, Poutine fait recours aux moyens des tsars. D'une part, Moscou revendique le droit de protection de l'orthodoxie, d'autre part, la Russie influence la Chypre grecque orthodoxe indirectement par le biais de l'Eglise orthodoxe chypriote. Le but de cette manœuvre est évident. Moscou vise à rétablir la position sur la Méditerranée orientale qu'il avait avant l'effondrement de l'URSS. C'est essentiellement au détriment de l'UE. Mais, le but à long terme devrait être la réalisation de l'ancien plan des tsars. Avec l'aide des nations frères orthodoxes des Balkans et des Iraniens qui sont alliés avec la Russie, la Turquie pourrait être mise à genoux politiquement, ce qui ferait sauter le verrou contre la percée russe en Méditerranée orientale. Israël, où vit une grande communauté de juifs russes, pourrait également soutenir la stratégie russe. Après l'humiliation de la Turquie s'ensuivrait la possibilité de maintenir le régime syrien d'Assad, grâce à la cessation forcée de l'aide turque aux rebelles syriens. Si cette stratégie russe devait être couronnée de succès, les Etats-Unis perdraient leur puissance maritime sur la Méditerranée orientale. La perte de cette position de force serait équivalente à la perte de son hégémonie géopolitique en Europe. Dans une telle situation, la Russie pourrait non seulement dominer la Méditerranée orientale en tant que puissance maritime, mais également imposer les revendications russes aux Européens.

Albert A. Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil. Article publié sur www.mondialisation.ca le 19/04/2013
Article original en allemand : www.strategische-studien.com  du 25/3/13
Traduction Horizons et débats

mardi 16 avril 2013

Kazakhstan : l'extradition d'Aliyev devient inéluctable

Astana continue à demander l'extradition de l'ancien ambassadeur du Kazakhstan en Autriche Rakhat Aliyev. Depuis plus de deux ans, les autorités kazakhes ont un contentieux avec la justice autrichienne : dans sa patrie d’origine, Aliyev a été accusé d’un certain nombre de crimes, de trahisons, de blanchiments d'argent, d’assassinats, et cependant l'Europe a encore besoin de «preuves tangibles» de sa culpabilité. Cependant, aujourd'hui, une partie des charges est confirmée.

Au Kazakhstan, Rakhat Aliyev est depuis longtemps un personnage quasi mystique. Il est accusé dans le cadre des assassinats des dirigeants de la Nurbank , Zholdas Timraliyev et Aybar Khasenov. En outre, dans tout le pays, il est dit qu’Aliyev est impliqué dans l'ensemble des crimes économiques répertoriés allant du pillage et de la fraude, jusqu’à la corruption.

Mais jusqu'à récemment, en Europe et dans les pays États-Unis, comme pour tous les criminels des pays en développement accusés de crimes d’état, on préfère considérer Rakhat Aliyev comme un «combattant pour la démocratie». Ceci est en partie dû au positionnement politique retenu par Aliyev immédiatement après avoir fuit du Kazakhstan. Cet ancien ambassadeur du pays d'Asie centrale s’est positionné comme un ennemi déclaré du gouvernement actuel. Il a même publié un livre, écrit selon lui sur la base de nombreux documents compromettants pour l'élite politique du Kazakhstan. En outre, Aliyev a volontiers donné de nombreuses interviews aux médias européens et russes, en disant que sa persécution est le résultat de ses opinions politiques d'opposition.

Une telle attitude a porté ses fruits. Pendant longtemps, l'Autriche, où Aliyev était en fonction, a rejeté toutes les demandes d'extradition d'Astana concernant ce fugitif.

Cependant, les preuves avancées ont un tel poids que les autorités autrichiennes ont commencé leur propre enquête. Aujourd'hui, Astana espère une décision positive de Vienne pour son extradition.

Parallèlement à cela, les autorités allemandes ont commencé une enquête distincte contre Aliyev, le suspectant de blanchiment d'argent. Cela concerne l’achat d'une usine sidérurgique «Metallwerke Bender Rheinland» GmbH, entreprise par une société appartenant à Aliyev du nom de «Trading Armorial». Selon le bureau du procureur local, Aliyev n'avait pas l'intention de redémarrer l'usine, il l'a acheté aux fins de blanchir des capitaux, ainsi que pour un commerce illégal de certificats d'émission de CO2. Selon les procureurs, à travers la société «Metallwerke Bender Rheinland», il a été réalisé sur une centaine d’opérations de blanchiment d'argent, pour un total de 9,45 millions de dollars. Tous se réfèrent à la période allant de 2005 à 2007, au moment où Aliyev a vécu en Autriche, dans le cadre de sa charge d’ambassadeur à Vienne.

Un autre scandale avec le nom d’Aliyev est venu de Malte. Le ministre des Affaires étrangères de ce pays Tonio Borg a été accusé d’avoir reçu un pot de vin de 150.000 euros pour un permis de résidence de l'ex-ambassadeur en Autriche. Toutefois, le ministère des Affaires étrangères de Malte a démenti cette information. Mais le doute persiste.

Aujourd'hui, le scandale a éclaté sur l'île. La question du rôle d’Aliyev dans la détérioration de l'image de Malte (comme lieu de blanchiment d'argent et de dissimulation d’une personne accusée de crimes contre l'humanité) a été soulevée au parlement local. Le premier ministre maltais a déclaré que « la juridiction de Malte ne peut pas enquêter sur les allégations de torture et de crimes contre l'humanité portées contre Aliyev ». L'ex-ambassadeur vivant en occident, célèbre chef de file du mouvement d’opposition au Kazakhstan, a été accusé par un ancien premier ministre Akejan Kajegeldin. Les gardes du corps de Kajegeldin prétendent avoir été torturés pendant des interrogatoires en prison sur ordre d’Aliyev, qui en 2000 était vice-président du Comité de sécurité nationale du Kazakhstan. Au début de novembre de l'an dernier, Kajegeldin s’est rendu au tribunal de Malte pour se plaindre de l'inaction de la police locale. Les audiences sur cette affaire se poursuivent à ce jour.

En ce qui concerne le blanchiment d'argent, le service de renseignement et d’analyse financière de Malte, dirigé par le procureur général du pays, a déjà reçu la confirmation de cette information auprès des avocats autrichiens représentant les veuves des hauts responsables assassinés de la Nurbank.

Une autre vague d'enquêtes, a fait émerger un nouveau scandale en Palestine. Au cours d’une audience, la commission des affaires étrangères du Congrès américain a révélé une relation de corruption des frères Hourani avec l'Autorité palestinienne. Les frères étaient associés en affaires avec Yasser et Tarek Abbas, fils du dirigeant palestinien Mahmoud Abbas. Ensemble, ils ont extrait du pétrole au Soudan à travers la société «Karatube Oil International» LLP (CIOC). Selon le rapport, Devinchi Hourani, qui est un citoyen américain, et Yasser Abbas soutenu par l'ambassadeur palestinien au Soudan, ont tenté d'obtenir trois champs pétrolifères soudanais. Dans le même temps, les frères avaient en main des passeports diplomatiques qui ne peuvent être obtenus que directement du dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Dans les médias kazakhs, il a également été relaté à maintes reprises qu’à partir des données issues des entreprises des frères Hourani, on peut constater qu’il a été effectué des retraits de fonds en provenance du Kazakhstan, pour des comptes dans des zones offshores. Ceux-ci auraient été transmis aux mains de sociétés contrôlées par Aliyev. Le plus grand scandale de cette société est relatif à la résiliation du contrat pour l'exploration et la production d'hydrocarbures dans le domaine Karatube. Ceci est arrivé à cause de violations et de défaut du contrat avec la CIOC, qui est détenue par Devinchi Hourani. L’essence des revendications d’Hourani était qu'il voulait retourner les investissements qui auraient été réalisés dans le domaine Karatube. Toutefois, le Centre international pour le règlement des différends a débouté les plaignants et ordonné à la CIOC de payer en faveur du Kazakhstan une somme de 3,2 millions de dollars en compensation des frais d'arbitrage. Bien que formellement, la CIOC appartienne à Devinchi Hourani, un tribunal international a conclu qu'il n'y avait aucune preuve confirmant qu’Hourani avait effectivement réalisé des investissements et supervisé la CIOC.

D’une manière générale, le cercle tracé autour d’Aliyev se rétrécit progressivement. Et le masque du chef de l'opposition est tombé du visage du criminel kazakh en fuite. Par ailleurs, les représentants de l'opposition kazakhe, réunis aux Etats-Unis et en Europe, fortement nié toute relation avec l'ex-ambassadeur. Cela vient aussi du fait que lorsqu’Aliev servait au sein de l’Etat, il a agi comme l'un des adversaires les plus ardents des opposants au gouvernement. En outre, non seulement il les a poursuivi par des moyens légaux, mais aussi en utilisant la force, comme indiqué par les accusations portées par Kajegeldin contre Aliyev. Cependant, les États-Unis, où Aliyev avait l’intention d'aller l'été dernier, préfère encore l'appeler une victime de la répression politique. Toutefois, il est fort probable que le nom d’Aliyev sera utilisé par la Maison Blanche pour manipuler l'opinion d'Astana car les intérêts  de nombreuses entreprises américaines sont présents dans le secteur pétrolier et gazier du Kazakhstan.

Au cours des deux dernières années, l'ancien ambassadeur d'Autriche a essayé de gagner le soutien des médias. Il a à plusieurs reprises tenter une proposition d'affaires pour les propriétaires de journal d'opposition "République". Selon des sources, le propriétaire du journal des millions de dollars en espèces lui ont été offerts mais sans succès. En outre, après le scandale qui avait augmenté à Malte, Aliyev a essayé d'acheter un journal maltais «Aujourd'hui Malte», en expliquant ce désir au fait que les médias locaux sont parrainés par ses poursuivants.

Toutefois, compte tenu de l'intérêt accru porté sur les activités criminelles d’Aliyev sur le territoire du Kazakhstan, et dans l'UE, il est fort probable que, dans les deux prochaines années, la question de l'extradition de l'ancien ambassadeur du Kazakhstan en Autriche sera résolue favorablement.

 

samedi 13 avril 2013

L’impérialisme américain face à la sagesse chinoise


« Si nous voyons que l'Allemagne est en train de gagner, nous devons aider la Russie. Si nous voyons que la Russie est en train de gagner nous devons aider l'Allemagne. Dans les deux cas nous devons les laisser se tuer le plus possible » disait Truman au New York Times, un mois après l'opération « Barbarossa » lancée par l'Allemagne contre l'Union Soviétique. Cette attitude constante américaine est contraire aux normes de la morale.
 
Avant la guerre de sécession, les États-Unis se sont repliés sur eux-mêmes pour se reconstruire et construire. Leur première intervention extérieure était une ingérence dans les affaires du Mexique en 1865 pour dissuader la France et l'achat de l'Alaska à la Russie.
 
Depuis, les États-Unis mènent une politique impérialiste, parfois de façon douce, parfois de façon arrogante et brutale, dont l'objectif est d'exercer une influence dans les domaines politiques, militaires, économiques et culturels à l'échelle mondiale. Elle est fondée d'abord sur la doctrine Monroe (1), « l'Amérique (du Sud et du Nord) aux Américains », et Roosevelt (2) qui s'arroge le droit d'intervenir partout pour défendre les intérêts de son pays. Ces doctrines s'appuient sur le dollar qui ouvre la voie à l'intervention économique, en favorisant les investissements des capitaux américains sous la pression diplomatique.

Aux États-Unis, un débat eut lieu pour endiguer le régime communiste. L'usage de la force fut écartée au profit d'une stratégie d'encerclement de l'URSS par l'OTAN à l'ouest, le Pacte de Bagdad au Moyen-Orient, l'Organisation du Traité de l'Asie au Sud-Est (3). La course aux armements (projet de la guerre des étoiles) fut relancée dans les années 1980 et les relais (médias, organisations) réactivés pour dénoncer les atteintes aux droits de l'homme. Le résultat est l'effondrement de l'URSS 10 ans plus tard.
 
1- STRATÉGIE POUR CONTRER LE DÉFI CHINOIS
 
Deux décennies après la chute de l'Union Soviétique, la suprématie américaine est remise en cause par la montée en puissance de la Chine tant au plan économique que militaire en Asie-Pacifique. Pour faire face à ce défi chinois, Barack Obama développa une stratégie géopolitique globale. Si la stratégie américaine contre l'URSS était connue, celle réservée à la Chine n'est pas aussi détaillée. Toutefois, selon le décryptage des déclarations des officiels américains, les relations que les États-Unis consolident avec les pays de l'Extrême–Orient et le déploiement des troupes américaines, nous pouvons supposer que cette stratégie repose sur :
 
Le contrôle des besoins énergétiques de l'adversaire

La forte croissance de la Chine, qui ne dispose pas en propre de ressources suffisantes en énergie pour son développement, nécessite une grande consommation d'énergie. Elle doit donc importer de plus en plus, accroissant sa dépendance à l'extérieur, essentiellement du Moyen-Orient dont elle importe 60% de la production, laquelle pourrait atteindre 90% en 2015. Pour empêcher tout éventuel rapprochement de ce pays à ses fournisseurs du Moyen-Orient, les États-Unis mènent une politique qui renforce sa mainmise sur les principaux fournisseurs de la Chine qui sont l'Arabie Saoudite, le Koweït, l'Irak et l'Iran.
 
Dans la perspective de rendre difficile l'accès à une source d'approvisionnement alternative au Golfe-Persique, les États-Unis envahissent l'Afghanistan coupant ainsi la route qui mène de la Chine à la mer Caspienne et cherchent à pousser la Russie à s'orienter vers l'Europe plutôt que vers l'Asie. Ils cherchent ardemment à faire passer l'Irak et l'Iran sous leur emprise mettant la Chine en difficulté pour alimenter son industrie en pétrole. Leur hégémonie dans la région passera-t-elle par résurrection du pacte de Bagdad en lui ajoutant les micros États issus de l'éclatement de la Syrie et du Liban en États communautaires.
 
La rupture des relations russo-chinoises ou la dislocation du groupe de Shanghai
 
Pour briser l'influence américaine dans le continent asiatique une organisation intergouvernementale régionale asiatique menée par l'alliance sino-russe est née. Connue sous l'appellation du Groupe de Shanghai (4).
 
Les États-Unis pensent que l'affaiblissement ou la dislocation de ce Groupe accroît l'encerclement de la chine. Pour ce faire et sous le prétexte fallacieux de faire front avec l'OTAN contre l'islamisme montant dans la région, ils cherchent par tous les moyens à faire basculer la Russie vers l'Europe tout en espérant une entente sur le partage des hydrocarbures avec ce pays. La Russie devrait faire un choix stratégique rejoindre l'Europe atlantique ou consolider ses relations avec la Chine en renforçant notamment le Groupe Shanghai en vue de lui donner la capacité de faire face à l'OTAN. Au vu de la situation géopolitique qui prévaut il semble que la Russie se rapproche encore plus de la Chine. Leur position vis-à-vis de la crise syrienne le confirme.
 
L'Inde constituerait un allié notoire pour cette politique d'encerclement de la Chine. Pour cette raison que les États-Unis développent des relations notamment dans le domaine militaire comme le fait aussi Israël avec ce pays. Il constituera un substitut au Pakistan qui n'a pas encore tranché sur son éventuelle adhésion à cette conception américaine
 
La mise en place par un réseau d'alliances
 
En Extrême – Orient, les États-Unis comptent sur la Corée du Sud et le Japon, considérés comme bases avancée américaines. La Corée du Nord , dont l'arsenal militaire est intéressant, doit être « récupérée » et annexée à la Corée du Sud
 
La présence géostratégique américaine repose sur des régions sécuritaires dites « pivot », d'une part le canal de Panama qui relie l'Atlantique au Pacifique, et d'autre part les installations militaires maritimes de San Diego à Hawaï jusqu'à Guam, de Guam au Japon et à la Corée du sud et enfin la ligne maritime de Bornéo à Singapour. Ce système sécuritaire a deux têtes de pont, le Japon et Taïwan et surveille les 6000 navires transportant le pétrole qui sillonnent l'océan indien vers la Chine.
 
Neutraliser sa capacité de menace nucléaire
 
Rompant avec « l'équilibre de la terreur », les États-Unis se dotent d'un bouclier intercepteur de missiles atomiques lancés sur le territoire des USA. Avec ce bouclier, les USA croient bien pouvoir déclencher une attaque contre un pays nucléaire sans craindre une riposte sérieuse.
 
Dans cette optique, ils installent des systèmes d'interception des missiles balistiques et des missiles de croisière chinois en Asie et au Moyen-Orient. Quatre systèmes antimissiles Patriot sont déployés au Japon, en Corée du Sud, à Taïwan et aux Émirats Arabes Unis. Pour augmenter l'efficacité de ces systèmes, ils projettent d'installer un nouveau radar aux Philippines en plus de celui se trouvant au Japon. Les navires de guerre capables de porter les missiles antimissiles passeront de 26 à 38 d'ici 2018, dont la moitié sera déployée en Asie et au Pacifique
 
Instrumentalisation des conflits ethniques et des droits de l'homme
 
La Chine, avec ses 56 ethnies, est une diversité de croyances culturelles et d'influence spirituelle. Cette diversité peut s'avérer dangereuse pour elle ou tout autre pays similaire si la liberté d'expression et de religion n'est pas respectée. Les Tibétains, les Ouighours et les Mongols de Mongolie-intérieure sont des minorités qui affichent le plus de revendications indépendantistes. Les États-Unis trouvent dans la géographie chinoise les éléments suffisants pour favoriser des soulèvements.
 
a) – Le Tibet revendique son autonomie. Selon ses partisans, le soulèvement du Tibet en 1959, à travers des preuves confirmées, n'était pas complètement spontané mais bien l'œuvre soit de la CIA soit des chefs Khampa (5) voire des deux. A. Tom Grunfeld (6) l'a annoncé dans une conférence en 2000 lors d'un congrès mondial de l'Association internationale de sciences politiques. La fuite du Dalaï Lama en 1994 est organisée pour l'utiliser contre le gouvernement chinois.
 
b) – Les Ouighours revendiquent leur musulmanité. Les Ouighours sont un peuple musulman turcophone qui représente plus de 45% de la population de la province de Xinjiang. Pour Pékin, le Xinjiang est parmi les priorités stratégiques pour des raisons économiques (présence d'importants gisements de matières premières) et géopolitique, la région a 5 000 km de frontières avec huit pays dont l'Inde, le Pakistan, le Kazakhstan et le Kirghizstan.
 
Ils demandent que soit respectée leur spécificité culturelle et religieuse surtout pendant le Ramadan et les fêtes religieuses d'une part et de mettre fin à la politique d'assimilation menée par Pékin qui favorise l'installation dans la province de l'ethnie  Hans, non musulmane. Leur soulèvement existe pour des raisons identitaires.
 
La révolte de février 1975 et 2001 a fait 167 morts et celle de 2001 a été sévèrement réprimée par les autorités chinoises. Les révoltes sont considérées par la province comme actes terroristes. De 2001 à nos jours des émeutes ont éclaté, donnant lieu à des affrontements entre musulmans et Hans. Les Américains notamment sont accusés de manipuler ces manifestations.
 
c) – Les Mongols de Mongolie-intérieure. Ils se sentent menacés dans leur culture par la migration des Hans sur leurs terres. L'exportation minière intensive détruit leur cadre et leur mode de vie. La colère gronde.
 
Ils ont intégré dans leur stratégie de déstabilisation l'élément internet persuadés que les moyens de communication ont un rôle prépondérant dans la direction des événements dans le sens souhaité tout en suivants en temps réel les événements. Aussi, est- il devenu impératif de repenser le cyberespace en cyber-sécurité. (Stratégie internationale pour le cyberespace).
 
2- OBAMA VANTE L'IMPÉRIALISME AMÉRICAIN DU XIXème SIÈCLE
 
En annonçant sa nouvelle stratégie globale en Extrême-Orient le président Américain donne l'impression de faire retourner les États-Unis au 19e siècle où le concept impérialiste prenait tout son sens dans ce pays. L'historien américain, John Gerassi, dans un article des temps modernes de septembre 1967, affirme « la politique étrangère des USA a toujours été dominatrice et impérialiste depuis 1823 ». C'est la tradition politique américaine pour cette région du globe. En effet, depuis ce siècle, l'Extrême-Orient constituait déjà un espace pour les États-Unis où leur suprématie ne doit pas être discutée.
 
Aussi bien les politiques, les académiciens que les religieux encourageaient l'expansion de leur pays parfois au détriment des valeurs morales. Ils voyaient dans la zone pacifique et l'Extrême-Orient une importance décisive.

 
Le Secrétaire d'État Steward en 1852 disait « l'Océan pacifique, ses rivages, ses iles et la vaste région au-delà, deviendront le principal théâtre des événements dans le grand futur du monde », et John Hay, secrétaire d'État en 1860 : « (…) Qui comprend la Chine tient la clé de la politique internationale des 500 ans à venir ».
 
Selon John Fiske, philosophe et historien, professeur à Harvard, la politique américaine est fondée sur le principe de « la race anglaise dont les deux branches ont la mission de fonder à travers la plus grande partie du monde, un ordre politique plus élevée et plus durable qu'aucun autre dans le monde » Le Pasteur Josiah Strong dans son livre « our contry » annonce que la race anglo-saxonne est élue par Dieu pour civiliser le monde et que les USA ont une responsabilité essentielle »
 
Les doctrinaires américains justifient leur politique impérialiste par :
 
• La nécessité de trouver des débouchés. Ils prétendent que les usines américaines produisent plus que le peuple n'utilise. Le sol américain produit plus qu'il ne peut consommer. La destinée nous a tracé notre politique : le commerce mondial doit être et sera nôtre.
• La supériorité de la race anglo-saxonne. Ils croient que Dieu a chargé la race anglo-saxonne de gouverner les peuples séniles et barbares et diriger la régénération du monde.
• Nature religieuse. Les colons ayant quitté l'Europe, vont s'installer dans le nouveau monde car ils ne pouvaient plus exercer leur culte. Dans le nouveau monde , ils vont s'atteler à l'établissent du royaume de Dieu sur terre. L'élément religieux est omniprésent dans la politique américaine, la devise de ce pays est « In god we trust » (en Dieu nous croyons). Le président Wilson ne prêchait-il pas une croisade contre l'Europe ? Pour eux, seules leurs valeurs sont universelles, et il faut les répandre dans le monde ; Tocqueville considérait ces valeurs comme étant la démocratie.
 
3- LA CHINE SE PRÉPARE A LA CONFRONTATION
 
Une guerre aura lieu probablement dans le Pacifique, mais quel en sera le motif ? Sur quel litige éclatera-t-elle ? On ne peut donner de réponse.
 
Andrew Marshall, un des principaux conseillers du Pentagone, en réponse à une question sur ce qui se passe en Irak, dira « Je ne regarde pas ça de trop près. Je suis occupé à planifier la future guerre avec la Chine d'ici vingt ans sous l'eau ou dans l'espace » (7). Bush Junior affirmait que « la Chine est une rivale et non un partenaire stratégique » (8).
 
« La Chine est trop grosse pour que les Américains l'envoient dans la lune. Les chinois sont bien sur terre depuis 5 000 ans et y resteront à jamais » (9) répond Sha Xukang négociateur chinois sur le désarmement. Phrase calculée et diplomatique, mais qui contient des menaces…
 
La Chine a parfaitement compris que le Pacifique et l'Extrême-Orient sont des espaces vitaux déterminants pour leur prospérité aussi bien que pour celle des États-Unis et qu'ils ne peuvent être partagés. Elle se prépare.
 
• Hausse des dépenses militaires. pour l'année 2011, le gouvernement prévoit un budget de 20 milliards d'euro « les dépenses militaires sont 2 à 3 fois plus élevées que les chiffres officiels avoués » (10). La dotation budgétaire passera à plus de 300 milliards de dollars en 2015 et revalorise les soldes des militaires pour les motiver.
• La Chine n'a pas accru ses effectifs des forces terrestres car elle sait que la confrontation ne sera pas frontalière mais sera une guerre postmoderne centrée sur la guerre électronique, les missiles, les avions, les sous-marins, les satellites voire une guerre nucléaire.
• Elle muscle sa flotte marine et sous marine, lance des portes avions, et modernise son aviation.
• Elle améliore ses capacités nucléaires et balistiques, et met en orbite des satellites espions.
• Elle se prépare à faire face à tout mouvement d'agitation à l'instar de ce qui se passe dans le monde Arabe. Lors de l'Assemblée annuelle du congrès national du peuple de l'année 2011, le gouvernement a annoncé une hausse importante du budget consacré au maintien de l'ordre.
 
Par Seraghni Laid le 22/03/2013 sur www.cercledesvolontaires.fr
 
Références :
1. James Monroe. Sa doctrine, exposée dans une déclaration du 2 décembre 1823, s'articule sur deux principes :
a) – Les États-Unis s'abstiennent de toute intervention en Europe,
b) – Les États-Unis ne tolèrent aucune intervention de l'Europe en Amérique.
2. Théodore Roosevelt né le 27 octobre 1853 a New York, historien, naturaliste, explorateur, écrivain et soldat, il est le 26ème président des États-Unis. Sa doctrine dite « big stik » (gros bâton) est inspirée d'un proverbe africain qui dit « parlez doucement et prenez un gros bâton avec vous, vous irez loin »
3. Créée à Manilles le 8 septembre 1954, cette organisation comprend les Philippines, la Nouvelle Zélande, le Pakistan, la France, la Grande Bretagne, l'Australie, la Thaïlande et les États-Unis.
4. L'organisation de coopération de Shanghai, appelée groupe de Shanghai, créée le 14 juin 2002, comprend la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizstan et l'Ouzbékistan. Le Pakistan, l'Inde et l'Iran sont des membres observateurs.
5. Khampa est un bourg tibétain situé au Nord de la frontière avec l'État indien du Sikkim.
6. A. Tom Grunfeld est professeur d'histoire à l'université d'État de New York spécialisé dans l'histoire moderne de l'Asie orientale notamment et plus particulièrement de la Chine et du Tibet.
7. M. Wietzmann, « Le mal de l'Irak aux intellectuels américains ». Le Monde, 17 février 2007.
8. Mondialisation du 24 octobre 2008.
9. Gerald Fouchet, politologue, écrivain et journaliste : « Vers une nouvelle guerre froide Chine-USA ».
10. Le Monde du 7 mars 2001.
 

jeudi 11 avril 2013

Les États-Unis menacent d'une guerre avec la Corée du Nord et demandent à la Chine de lui retirer son soutien

Au cours du week-end, les responsables américains ont continué à menacer la Corée du Nord de guerre, exigeant que la Chine retire son soutien au régime de Pyongyang.

Cela intervient après des semaines de menaces américaines visant le programme nucléaire de Pyongyang, durant lesquelles Washington a envoyé des bombardiers nucléaires en Corée pour faire preuve de sa capacité à mener une guerre nucléaire contre le Nord. La semaine dernière, les responsables américains avaient révélé que ces actions faisaient partie d'un « playbook [plan de match] » des escalades américaines – visant à terroriser le gouvernement Nord-coréen et sa population.

Le général Walter Sharp, l'ex-commandant militaire américain en Corée du Sud, a dit à la station de radio NPR (National Public Radio) : « Il y a eu beaucoup d'efforts au cours des deux années et demie passées pour construire ce plan de contre provocation. Parce que c'est un équilibre difficile dans le cadre d'une réponse forte : ne pas donner dans l'escalade, mais être prêt à aller en guerre. »

Sharp a dit que les forces armées des États-Unis et de la Corée du Sud réagiraient rapidement à tout tir le long de la frontière de la part de la Corée du Nord et qu'elles se préparent à une réplique écrasante. Il a expliqué, « Il y a des options sur lesquelles des gens ont travaillé dans les moindres détails et qui pourraient très rapidement être présentées au président Park [Geun-hye de Corée du Sud] et du président Obama. »

NPR a commenté en disant, « c'est le scénario de l'escalade, et il mène à une guerre complète. »

Hier, avec les informations des services de renseignements indiquant que la Corée du Nord pourrait être en train de préparer un test de lancement d'un missile pour le 10 avril, la Corée du Sud a envoyé deux navires équipés du système anti-missile Aegis opérer dans les eaux des deux côtés la péninsule Coréenne.

Le Japon a indiqué qu'il envisageait également de déployer ses propres navires de guerre sur la zone. Le porte-parole du gouvernement japonais Yoshhihide Suga a indiqué que Tokyo se préparait au « pire » scénario possible et a demandé que la Chine et la Russie jouent un « rôle significatif » pour résoudre cette confrontation.

Il y a des informations non confirmées selon lesquelles Washington a commencé à transférer des groupes de bombardiers lourds B-1 des États-Unis vers le pacifique occidental.

Des représentants des États-Unis qui se sont exprimés dimanche ont exigé que la Chine force le régime de la Corée du Nord à se plier aux demandes américaines. Pyongyang dépend de la Chine pour un approvisionnement essentiel en nourriture et en carburant.

Sur CBS, le sénateur républicain de l'Arizona John McCain a déclaré, « la Chine peut isoler son économie [celle de la Corée du Nord] si elle le veut. Le comportement Chinois a été très décevant, que ce soit sur la cyber-sécurité, ou sur la confrontation en Mer de Chine du Sud, ou que ce soit du point de vue de leur incapacité à contrôler ce qui pourrait être une situation catastrophique. »

Le sénateur démocrate Charles Schumer de New York, a ajouté, « les Chinois ont beaucoup de cartes entre leurs mains dans cette situation. Ils sont par nature prudents, mais ils poussent cela à l'extrême. Il est temps qu'ils mettent leur poids sur la balance et exercent un peu de pression sur le régime nord-coréen. »

Le régime Chinois de Pékin, qui est en pleine transition du pouvoir à la fois à la tête de l'Etat et du Parti communiste chinois, est divisé sur la manière de réagir à la crise Coréenne.

Au sommet régional des affaires de Boao, en Chine, le président chinois Xi Jinping a dit, « personne ne devrait être autorisé à lancer une région et même le monde entier dans le chaos pour des bénéfices égoïstes. » Cette remarque minutieusement formulée exprime l'inquiétude de Pékin à propos de l'éclatement possible du conflit militaire, sans accuser directement ni la Corée du Nord ni les États-Unis d'être le camp responsable.

D'un côté, Pékin a donné plusieurs indications de son hostilité croissante envers Pyongyang. La Chine a déjà voté en faveur des sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord à propos de son programme nucléaire au début de l'année.

Au sommet de Boao, Xi a également donné son accord à une série extensive d'exercices militaires et d'échanges avec les forces armées australiennes. Le gouvernement de la Premier ministre australienne Julia Gillard est étroitement aligné sur les intérêts impérialistes des États-Unis dans la région. Il a donné son accord à l'installation d'une base américaine en Australie dans le cadre du « pivot vers l'Asie » du gouvernement Obama visant à contenir la Chine.

Cependant, des sections de l'armée chinoise et de la bureaucratie ont ouvertement remis en question les tentatives de Pékin de s'adapter à la politique américaine.

Comme l'a rapporté le Sydney Morning Herald, le colonel Dai Xu de l'Université de la défense nationale de l'Armée de libération du Peuple a protesté contre des mesures destinées développer des liens plus étroits avec l'Australie : « l'Australie est l'un des chaînons dans l'encerclement américain de la Chine. La première étape du mouvement stratégique [de l'Amérique] vers l'Est a été d'envoyer des troupes en Australie. Les relations sino-australiennes ont toujours été bonnes, très bonnes – [Gillard] peut bien sûr dire cela, mais en Chine nous disons, 'écoutons ce qu'ils disent, voyons ce qu'ils font.' Les États-Unis prennent l'Australie comme base, et qui cela vise-t-il ? »

La presse occidentale spécule sur le fait que Zhou Yongkang, un membre du puissant Comité permanent du Politburo de Pékin, est un soutien influent du régime de la Corée du Nord. Un officiel du PCC qui a eu des responsabilités dans l'industrie du pétrole et dans la politique de défense, il aurait soutenu l'arrivée au pouvoir de Kim Jong Un en Corée du Nord en 2011.

Washington fait peser une pression énorme sur Pékin. Des sections de la presse américaine et du monde des affaires étrangères sont maintenant en train d'entretenir l'idée que Washington va partir en guerre et assassiner les dirigeants de la Corée du Nord – comme il a tué le président Irakien Saddam Hussein et le colonel Mouammar Kadhafi quand il s'est emparé de leurs pays. C'était là le thème d'un récent article de la revue Foreign Affairs par les universitaires Keir Lieber et Daryl Press, intitulé « La prochaine Guerre de Corée. »

Si la guerre éclatait, écrivent-ils, étant donné la faiblesse de Pyongyang, « les cercles dirigeants de Corée du Nord seraient confrontés à une grave décision : comment éviter le sort terrible des dirigeants déchus comme Saddam Hussein et Mouammar al-Kadhafi. » Lieber et Press voient pour les dirigeants de Pyongyang deux possibilités d'éviter d'être assassinés par des forces américaines et coréennes du Sud : un accord leur permettant de s'enfuir à Pékin, ou une tentative de faire reculer l'action militaire des États-Unis en se servant des bombes atomiques de la Corée du Nord.

Sur cette base, ils défendent une politique de pression sur Pékin pour aider Washington à organiser la chute du régime de Pyongyang et la fuite de ses dirigeants vers la Chine : « Les dirigeants américains et sud-coréens devraient inciter la Chine à développer des plans de "parachute dorés" pour la direction nord-coréenne et leurs familles… par le passé, la Chine a renâclé de manière compréhensible pour tenir des discussions officielles avec les États-Unis sur le fait de faciliter la chute d'un allié. Mais la perspective d'une guerre nucléaire juste à côté pourrait inciter Pékin à entreprendre des démarches plus directes. »

Ces lignes détaillent franchement le chantage nucléaire par lequel Washington menace Pékin : la Chine peut soit faire face à une guerre nucléaire, soit acquiescer au changement de régime à Pyongyang et à un infléchissement de la politique chinoise plus favorable à l'impérialisme américain. En cherchant à intimider Pékin, l'impérialisme américain joue pour le plus gros lot – non seulement la domination géostratégique en Asie orientale, mais au Moyen-Orient et pour toute l'économie mondiale.

En agissant contre Pyongyang, Washington menace également l'Iran de guerre s'il n'abandonne pas son propre programme nucléaire. Il vise à empêcher Pyongyang de garder ses armes nucléaires et donc de servir de modèle au programme nucléaire iranien, et la Chine de protéger l'Iran contre les menaces de guerre des États-Unis. Cela donnerait à Washington un levier plus grand pour poursuivre la lutte au Moyen-Orient.

Washington essaye également de dissuader la Chine de toute pression économique de sa part. D'après les statistiques du Trésor américain, la Chine détenait 1600 milliards de dette publique américaine en septembre 2012. Toute augmentation significative des taux d'intérêts ou décision de la part des pays d'Asie orientale d'arrêter de prêter au gouvernement américain aurait des conséquences économiques potentiellement catastrophiques.

Dans Foreign Affairs, l'économiste Fred Bergsten a écrit au sujet du déficit commercial et budgétaire américain sous le premier mandat d'Obama que « les investisseurs étrangers pourraient à un certain moment refuser de financer ces déficits dans des termes compatibles avec la prospérité des États-Unis. Tout arrêt soudain des prêts aux États-Unis ferait baisser le dollar, pousserait l'inflation et les taux d'intérêt vers le haut, et pourrait mener à un atterrissage chaotique des États-Unis – et de l'économie mondiale dans son ensemble. »

En réaction à cela, Washington se lance tête baissée et vise à imposer sa politique cherchant à éviter l'effondrement économique par des menaces de guerre et d'intimidation nucléaire.

Alex Lantier, le 11/04/2013 sur www.mondialisation.ca
Article original, WSWS, paru le 8 avril 2013