Récemment, le tribunal régional supérieur de Vienne a confirmé la validité des accusations portées contre l'ancien ambassadeur d'Autriche Rakhat Aliyev. Le tribunal a décidé que les résultats de leur enquête poursuivi à Vienne sont non seulement confirmés, mais également ont renforcé la suspicion de culpabilité d'Aliyev. Les procureurs kazakhs l’ont dernièrement accusé d’enlèvement, de torture et de l’assassinat de deux gérants de la Nurbank en 2007. Les corps de Joldas Timraliyev et Aybar Hasenov ont été découverts en 2011. L'examen a révélé que ces victimes avaient été torturées.
En outre, Aliyev au Kazakhstan est accusé d’un certain nombre d’autres crimes, y compris le blanchiment d'argent et la corruption.
En fait, les deux derniers crimes sont à l’origine de toute l'histoire. En fait en Autriche, Aliyev n’a pas reçu son titre de séjour tout à fait légalement car il lui a suffi simplement de donner un pot de vin. Ainsi qu'on le soupçonnait, l'échec initial de Vienne à remettre Aliyev aux autorités kazakhes et la reconnaissance des accusations portées contre lui sont "politiquement motivées" et sont aussi le résultat de pots de vin.
Il faut reconnaître que cette situation, l’Autriche s’est conformée à ses lois, dans lesquelles le principe du pays sera d’extrader ou d’entamer des poursuites. Après avoir refusé d'extrader, l'Autriche a été forcé d'enquêter elle-même et a trouvé beaucoup d’éléments intéressants.
Pendant des années de litige entre Astana et à Vienne, il est devenu clair que l'Autriche était un grand canal pour le blanchiment de millions de dollars en provenance du Kazakhstan. Selon l'enquête (et nous parlons de l'enquête menée par le côté autrichien), l'ex-ambassadeur du Kazakhstan a transféré l'argent en provenance du Kazakhstan vers l'Europe en utilisant l'Autriche comme intermédiaire dans les transactions financières. Rien qu’en Autriche il a transféré un montant de 113 millions d'euros. L'Autriche était «machine de blanchiment d'argent » pour Aliyev qui a fait des transferts du Kazakhstan vers la Suisse, Malte, l’Allemagne et le Moyen-Orient. Ce montant, n'est que l'argent que nous, les avocats, avons été en mesure de découvrir, a récemment déclaré l'avocat viennois, le Dr Gabriel Lansky, qui représente les intérêts des veuves des gestionnaires de la Nurbank qui ont été assassinés, Zholdas Timraliyev et Aybar Hasenov.
Il convient de noter que l’affaire d’Aliyev n’est pas seulement liée à la justice autrichienne. Les affaires d’Aliyev, en particulier l'achat de l’aciérie «Metallwerke Bender Rheinland» GmbH, intéresse les autorités allemandes. Elles soupçonnent qu’Aliyev n'avait pas l’intention de moderniser l'entreprise mais l'a achetée aux fins de blanchiment d'argent, ainsi que pour le commerce illégal de certificats d'émissions de CO2. Un montant de près de 9,5 millions d'euros serait «passés» à travers cette entreprise. Selon les procureurs, toutes les opérations de blanchiment d'argent se sont passées dans la période allant de 2005 à 2007, lorsqu’Aliyev a vécu en Autriche et occupé le poste d'ambassadeur kazakhstanais à Vienne.
Toutefois, le tribunal autrichien n’a accepté qu’une partie des accusations portées contre Aliyev, parmi les accusations de la partie kazakhe. Les accusations de trahison, de pillage et de corruption n’ont pas été retenues par Vienne. En fait aujourd'hui, en reconnaissant les accusations criminelles contre l'ex-ambassadeur du Kazakhstan, l'Allemagne et l'Autriche sauvent leur réputation. Devenir un tel "paradis fiscal" en même temps que de donner une image de combattants pour la primauté du droit, est désagréable.
En outre, Aliyev est accusé de torture. «Cet homme est un exemple d’assemblage de différentes pathologies » a déclaré le Dr Gabriel Lansky sur Aliyev. C’est le résultat de l’incompréhension d’Aliyev quant au niveau et la force de son pouvoir. C’est également lié à la soif d'argent, ce qui se reflète dans les crimes qui ont été commis. L'agression physique peut être liée à sa formation médicale et à son travail en tant que médecin.
Le fait demeure que Vienne est prête à reconnaître Aliyev coupable des accusations formulées par les procureurs du Kazakhstan (en y ajoutant leur part). La Cour de Vienne doute des déclarations d'Aliyev qui en tant que combattant de la démocratie déclare subir une "persécution politique". C'est la première fois que la justice autrichienne exclues les motivations politiques de sa persécution. C’est également la première fois que les avocats Autrichiens sont entièrement d'accord avec les accusations.
Peu de temps avant l'adoption de cette décision historique de la Cour suprême du Land de Vienne, Rakhat Aliyev, ou comme on l'appelle maintenant Rahat Shoraz (nommé ainsi par sa seconde épouse) fait une déclaration selon laquelle il est prêt à comparaître devant la justice autrichienne pour l'accusation d’assassinat. Il a été annoncé qu'il est prêt à venir à tout moment de Malte à Vienne pour le jugement. Et ceci, même s’il encoure la prison à vie en Autriche, alors qu’au Kazakhstan, Aliyev a été condamné à 20 ans de réclusion.
Aujourd'hui, les avocats des victimes disent que, Aliyev va très probablement, aller en prison en Autriche.
Le cas de ce fonctionnaire fugitif du Kazakhstan, ancien ambassadeur en Autriche était le plus volumineux qui ait jamais été traité par les autorités judiciaires de l'Autriche. L’ensemble des crimes qu’ont commencé à vérifier les avocats autrichiens, ont conduit à la divulgation d'un certain nombre de malversations et de scandales de corruption dans plusieurs pays européens: Allemagne, Autriche, Malte, Chypre. Et, apparemment, ce n'est pas la fin de l'histoire.
En tout état de cause, l'affaire Aliyev est devenu le premier cas où un fonctionnaire fugitif des pays postsoviétiques fait face à une véritable menace de poursuites pénales hors de sa mère patrie. Le temps de se cacher derrière les idéaux de la démocratie est révolu.