Alors que le conflit se poursuit en Syrie, l'Assemblée générale de l'ONU se réunit mercredi 15 mai pour se prononcer sur un projet de résolution condamnant les autorités syriennes et reconnaissant la Coalition nationale syrienne (CNS) comme partie à une éventuelle transition politique.
La Russie, alliée proche du régime de Bachar Al-Assad, est opposée à ce texte mis au point par le Qatar et d'autres pays arabes.
"LA SYRIE N'ACCEPTERA AUCUN DIKTAT"
Le pouvoir syrien a réagi à cette réunion internationale par la voix de son vice-ministre des affaires étrangères en indiquant que "la Syrie n'acceptera aucun diktat et ses amis ne l'accepteront pas non plus", en référence notamment au départ du président Al-Assad réclamé par l'opposition.
Mardi, le ministre syrien de l'information Omrane Al-Zohbi avait déjà exclu toute discussion sur le sort du président Bachar Al-Assad, estimant que cette question était du ressort "du peuple syrien et des urnes", en référence à la présidentielle de 2014 en Syrie.
Des diplomates occidentaux jugent de leur côté peu probable que la résolution gagne autant de voix qu'un texte d'août 2012 condamnant les violences et appelant à la transition, qui avait recueilli l'approbation de 133 des 193 pays membres de l'ONU.
"Je suis convaincu que beaucoup de pays avaient voté pour ce texte parce qu'ils étaient convaincus d'être du côté des vainqueurs", note un haut diplomate occidental. "Ils n'en sont plus certains aujourd'hui." "Maintenant, il y a aussi un facteur islamiste, terroriste, qui est bien plus évident", ajoute-t-il.
Aucun pays n'a de droit de veto à l'Assemblée générale, dont les textes ne sont pas contraignants.
UN PROJET DE RÉSOLUTION "DÉSÉQUILIBRÉ" SELON MOSCOU
Le conflit syrien, qui a commencé par des manifestations pacifiques en mars 2011 contre le président Bachar Al-Assad pour se transformer aujourd'hui en guerre civile, a fait au moins 94 000 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG proche de l'opposition qui recense systématiquement les victimes confirmées.
La Russie, qui avait déjà voté contre le texte d'août 2012, avec onze autres pays 31 s'étant abstenus , a qualifié le nouveau projet de résolution de "déséquilibré". Moscou a averti, selon un diplomate de l'ONU, que le vote du texte pourrait desservir le projet d'une conférence de paix internationale proposé par la Russie et les Etats-Unis.
La résolution de l'Assemblée générale salue la création de la CNS "comme interlocutrice nécessaire pour une transition politique". Cette formulation pourrait être considérée comme une reconnaissance officielle de la Coalition comme représentante du peuple syrien et rebuter de ce fait certains pays membres.
"Il est très probable que le vote ne sera pas aussi élevé que l'an dernier, mais nous ne voulons pas descendre en dessous de 100 ou 110", a déclaré un haut diplomate occidental.
LES ARMES CHIMIQUES MENTIONNÉES
Le projet de résolution condamne les violences, "d'où qu'elles viennent", l'escalade dans le recours aux armes lourdes par les forces syriennes, le bombardement par les troupes syriennes des pays voisins et les violations des droits de l'homme.
Il demande également que les autorités syriennes garantissent un accès sans entrave aux inspecteurs de l'Onu mandatés pour enquêter sur d'éventuelles attaques à l'arme chimique. Damas et les rebelles s'accusent mutuellement d'avoir lancé ce type d'attaques.
Sur www.lemonde.fr le 15/05/2013
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