Les réformes de la réglementation financière proposées par le G20 ne sont pas suffisantes pour rétablir la stabilité du système financier mondial. Cela a été dit à maintes reprises par des experts internationaux. Le monde est à la recherche d'une nouvelle plate-forme interactive qui combinerait les meilleurs talents afin de développer des scénarii pour le développement de l'économie mondiale. Au cours des dernières années, l'implication des pays en développement dans cette thématique s'est intensifiée.
La plate-forme interactive G-Global, qui implique 14 lauréats du prix Nobel, a déjà gagné l'intérêt des utilisateurs de 160 pays en un court laps de temps.
Le forum virtuel proposé par le Kazakhstan, est la deuxième étape vers un dialogue global. La premier lieu de rencontre pourrait être le Forum Economique d'Astana (AEF), qui du 22 au 24 mai 2013, projette de rassembler les principaux économistes du monde dans la jeune capitale de cet Etat, géographiquement située au carrefour de l'Europe et de l'Asie.
Ce pays d'Asie centrale, montrant une forte croissance économique (de 2008 à 2012, le PIB a augmenté de 22%, pour atteindre 210,8 milliards de $), n'a pas ménagé ses efforts ni ses ressources pour se prononcer sur la scène mondiale. La preuve en a été l'organisation du Sommet de l'OSCE les 1er et 2 décembre 2010, des VIIème Jeux asiatiques d'hiver du 31 janvier au 6 février 2011 et de la prochaine exposition universelle EXPO-2017, dans laquelle le Kazakhstan pourrait recevoir cinq millions de visiteurs venant de 100 pays et représentant une dizaine d'organisations internationales.
Cette année, l'AEF a lieu pour la sixième fois. On suppose qu'il sera suivi par plus de 1200 visiteurs étrangers, 10 lauréats du prix Nobel et des chefs d'organisations internationales, pour discuter des défis auxquels l'humanité fait face.
Selon l'avis exprimé au Vème Forum Economique d'Astana par Nouriel Roubini, professeur d'économie à l'Université de New York et président de RGE Monitor, le format du G8 est déjà obsolète, et le format du G20 ne reflète pas les réalités d'aujourd'hui. Par conséquent, il est nécessaire de s'orienter vers les marchés émergents.
Et puisque ce forum a été organisé par le Kazakhstan au cours des années de crise, la question de mesures anticrise est le fil rouge des thèmes abordés. En seulement trois jours de Forum, du 22 au 24 mai, 55 discussions devraient avoir lieu dans 5 domaines clés : la croissance économique durable, la stratégie financière, les aspects sociaux, la compétitivité des pays et des régions et le développement de l'innovation.
Les lettres ouvertes aux dirigeants des Vingt grands pays sont déjà devenues traditionnelles. En 2011, les recommandations de l'AEF pour les pays du G20 ont été présentées dans six domaines. La première grande série de sujets touche le fonctionnement du système financier mondial. Les chercheurs ont demandé aux principaux pays du monde de former un comité permanent pour discuter des enjeux à long terme de l'introduction d'une monnaie mondiale supranationale. Ils ont aussi demandé la formation d'un organe permanent, le Conseil des banques centrales du G20, afin d'accroître la stabilité de la régulation de la monnaie mondiale.
La deuxième grande série de sujets aborde les capacités des pays en développement et du secteur privé à prendre la décision de créer un fonds monétaire international. Selon les lauréats du prix Nobel en économie, il est temps d'ouvrir les postes du FMI et de la Banque mondiale aux candidats présentés par les différents pays du monde, tout en respectant un principe d'égalité des chances. «Dans le même temps, la direction du FMI et de la Banque mondiale ne devrait pas perdre d'influence politique aussi bien en temps de crise et qu'après la crise pour contrôler la situation financière à l'échelle mondiale» ont-ils souligné.
Dans un sujet distinct, il est également recommandé aux pays du G20 de ne pas seulement prendre des décisions rapides, mais de les mettre effectivement en œuvre dans la pratique. Les Vingt ont été invités à améliorer la surveillance de toutes leur obligations sur la réglementation et la surveillance financières, ainsi que de procéder à des tests de résistance des banques, compagnies d'assurance et autres institutions financières pour assurer leur pérennité.
Selon les participants de l'AEF, il est également nécessaire de changer les principes de fonctionnement du principal régulateur du commerce, l'OMC, organisation mondiale du commerce. Selon les experts, l'OMC devrait faire cesser la pratique des prêts et des subventionnements par les pays développés, qui conduisent à la monopolisation des marchés des pays qui sont des importateurs nets de produits agricoles. Selon les économistes, afin d'assurer le développement du commerce mondial dans les pays développés, il est nécessaire d'arrêter la pratique consistant à présenter des exigences techniques strictes pour les importations en provenance de pays en développement. Il est également nécessaire d'éliminer la pratique consistant à présenter aux pays adhérents, des exigences supplémentaires "OMC plus".
Afin de maintenir le mécanisme d'interaction entre les grandes puissances mondiales et les pays en développement, au nom du président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev, les représentants du «Club économique des scientifiques eurasiens» ont organisé une plateforme virtuelle G-Global. Au cours de l'année, cette plateforme web a rassemblé plus de 88.000 personnes originaires de 160 pays.
Lors du forum de l'an dernier, le leader du Kazakhstan et initiateur du projet, a fait part de cinq grands principes de fonctionnement de la plateforme de communication G-Global.
Il a souligné qu'à l'heure actuelle l'humanité a un grand potentiel de développement mais aussi d'autodestruction y compris des processus politiques environnementaux et de communication mondiale. Ces derniers sont désormais en mesure de réduire à la fois la distance et toutes sortes de barrières, ainsi que d'être « des instruments d'information, de provocations et de promotion de l'effondrement délibéré des principes moraux et l'ordre public dans les sociétés dites indésirables ».
À son avis, le premier principe fondamental devrait être un principe d'évolution, pas de révolution. « Au XXe siècle, l'humanité a compris la limite des Révolutions et les guerres mondiales. Donc aujourd'hui, toute la sagesse humaine doit œuvrer au maintien de la paix, sinon ce sera l'autodestruction », a noté M. Nazarbaïev, ajoutant que la révolution ne doit être autorisée que dans le domaine de la science et de la technologie, mais en tout cas pas dans la pratique politique et la vie sociale.
Pour le deuxième principe de l'initiative, le président kazakh a proposé de choisir « la justice, l'égalité et le consensus ». « Dans le XXIème siècle, la division entre les grands et petits pays, entre ceux qui guident et ceux qui suivent est tombé en désuétude. Une alternative à ces pratiques géopolitiques formant une base pour le développement équitable de l'économie mondiale, est un système monétaire et politique fondé sur l'égalité de toutes les nations. Il est essentiel qu'à tous les niveaux, les organisations internationales, régionales, les forums et les sommets, les décisions pour le monde soient prises sur la base du consensus. Il est important de noter qu'aucun changement radical du système économique mondial n'est possible sans amener Washington vers un consensus mondial. On parle surtout de prendre en considération un nouveau système de gestion des intérêts mondiaux des pays « développés ainsi qu'en développement » a dit Noursoultan Nazarbaïev.
Le troisième principe concerne la tolérance et la confiance dans le monde. Les relations entre les Etats doivent être fondées sur la tolérance, indépendamment de leur influence géopolitique, de leur expérience historique, du niveau de développement de leur économie et de leur société.
Le principe suivant est la transparence mondiale. A l'échelle de la planète, il s'agit de la transparence des nations. "Dans ce monde, il n'y aura pas deux poids deux mesures, ni nations indignes. Il faut avoir une transparence maximale dans les affaires internationales. L'économie mondiale se développera avec succès et la prospérité de chaque nation sera plus forte ", a déclaré le président de la République du Kazakhstan.
En cinquième principe, le président kazakh a présenté le principe de « multilatéralisme constructif ». « Il doit y avoir un système équilibré de freins et de contrepoids géopolitiques, sans blocage psychologique issu de l'héritage négatif du monde bipolaire. Il n'y aura pas de place pour le snobisme géopolitique. Les associations d'intégration devraient coexister pacifiquement et travailler en étroite collaboration. J'espère que l'Union économique Eurasienne que nous créons, sera l'une d'elles dans un avenir proche », a dit Noursoultan Nazarbaïev.
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