vendredi 28 juin 2013

La Russie, le Kazakhstan et la Turquie achètent de l'or à la baisse

Les turbulences sur les marchés et les récents déclins des marchés des actions et des obligations ont exacerbé les faiblesses du prix de l'or en poussant les appels de marge à forcer les ventes sur un marché déjà sous pression.

La diversification des réserves des banques centrales devraient pouvoir supporter le prix de l'or à son niveau actuel très bas.

L'incertitude macroéconomique, géopolitique et monétaire a poussé les banques centrales à poursuivre leur diversification sur l'or au mois de mai. Les récentes chutes de prix ne les empêchent pas de continuer d'allouer une partie de leurs réserves de devises étrangères à l'or.

La Russie, le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan, le Kirghizstan et la Turquie ont tous augmenté leur réserve d'or au cours du mois de mai.

La Russie et le Kazakhstan ont augmenté leur réserve d'or pour un huitième mois consécutif en mai, et continuent d'acheter du métal pour diversifier leurs actifs au vu de la propagation de l'incertitude politique, économique et monétaire.

La réserve d'or Russe, qui est la septième plus importante du monde, a augmenté de 6,2 tonnes pour atteindre 996,2 tonnes. Depuis le début de l'année, la réserve d'or du pays a augmenté de 4%, après avoir enregistré une extension de 8,5% en 2012.

En onces, la Russie a poussé sa réserve d'or à 32,027 millions d'onces en mai, contre 31.829 millions d'onces en avril.

La réserve d'or du Kazakhstan a augmenté de 4 tonnes pour passer à 129,5 tonnes, soit une augmentation de 12% depuis le début de l'année suite à une hausse de 41% enregistrée en 2012. En termes d'onces, le Kazakhstan a vu sa réserve passer à 4,163 millions d'onces en mai, contre 4,036 millions d'onces en avril.

La réserve d'or de la Turquie a augmenté de 18,2 tonnes pour passer à 445,3 tonnes au mois de mai, soit une onzième hausse mensuelle consécutive. En termes d'onces, sa réserve est passée de 14,32 millions d'onces en mai contre 13,73 millions en avril.

L'Azerbaïdjan et le Kirghizstan font également partie des nations qui ont acheté de l'or en mai. Le Brunei et le Népal ont acheté de l'or au mois d'avril.

Le Mexique a diminué ses réserves d'or pour un treizième mois consécutif. Il a vu sa réserve d'or passer de 3,989 millions d'onces en avril à 3,986 millions d'onces en mai.

La République Tchèque a diminué sa réserve pour la faire passer à 0,355 million d'onces en mai, contre 0,366 millions d'onces en avril.

La Banque de Chine ne déclare pas sa réserve d'or au FMI, et accumule sans doute du métal au fil des mois. Elle représente certainement un important support pour le prix de l'or.

La demande en or des banques centrales devrait continuer de se développer à mesure que l'incertitude macroéconomique, géopolitique et monétaire se développe, et devrait augmenter au cours de ces prochains mois, dans le même temps que nous entrerons dans la prochaine phase de la crise mondiale de la dette.

Par Mark O'Byrne - Goldcore sur www.24hgold.com le 28/06/2013

 

jeudi 27 juin 2013

L'Hydropolitique de l'Irtysh entre la Russie, le Kazakhstan et la Chine

Le partage des eaux transfrontalières avec les pays voisins de la Chine est un problème d’actualité. Le fleuve Irtych, qui relie les trois pays amis, est une partie intégrante de la coopération stratégique entre la Chine, le Kazakhstan et la Russie, et fait l'objet d’une deuxième décennie de négociations à différents niveaux. Mais si la Russie et le Kazakhstan se sont rapidement entendu sur la façon de gérer efficacement la rivière partagée, la Chine reste sur une position différente.


L'approche chinoise du problème


L’Irtych est originaire de Chine où il est appelé l'Irtych noir. Il parcoure 672 kms jusqu’à la frontière avec le Kazakhstan, la traverse en direction du Nord-Ouest de la Russie, puis se jette dans la rivière Ob et termine son parcours en fusionnant avec les eaux de l'océan Arctique. Malgré la pollution, l'eau de l’Irtych est une source d'eau potable pour 4 millions de personnes dans la République du Kazakhstan, utilisée pour l'industrie et l'agriculture, ainsi que pour des centrales hydroélectriques et des réservoirs. L'Irtych fournit également 90% des besoins en eau de la région d'Omsk en Russie.


À l'avenir, dans le cadre de l’aménagement de ses provinces occidentales, la Chine prévoit de construire de nouveaux canaux, réservoirs, barrages, centrales hydroélectriques sur le fleuve Irtych et d'autres petits fleuves transfrontaliers, menaçant d'une catastrophe environnementale l'Est et le centre du Kazakhstan.


Selon l'Agence fédérale des ressources en eau de la fédération de Russie, jusqu'à récemment, la Chine a prélevé sur l’Irtych noire 1 à 1,5 km3 d'eau par an, le Kazakhstan 3,8 km3 et la Russie 0,43 km3. Depuis 1997, la Chine a commencé à augmenter ses prélèvements d'eau du fleuve Irtych Noir pour irriguer des zones arides. Un des facteurs de déstabilisation a été la construction d’un long canal d’irrigation de 300 kms entre l’Irtych Noir et Karamay en Chine, destiné aux zones d'irrigation, l'expansion de la superficie de coton et de céréales dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, et pour les besoins de l'industrie pétrolière. Avec l’ouverture du canal en pleine capacité, le prélèvement d’eau du fleuve par la Chine a augmenté de près de 5 fois, jusqu'à 5 km3 par an.

 

Déjà, les experts d’Etat constatent que dans le canal Irtych-Karaganda, long de 300 kilomètres, la valeur biologique de l'eau subit une forte détérioration. La région d’Omsk en Russie fait également partie des régions qui connaissent des pénuries d'eau. Sur l'Irtych à Omsk, on observe une formation massive de nouvelles îles et bancs de sable, une augmentation de la salinité de la plaine inondable, une concentration de substances nocives dans l'eau, une dégradation de la flore et de la faune et une exposition de l'eau potable à cause des rejets d'eaux industrielles.


La Convention des Nations Unies sur le droit relatif aux utilisations des cours d'eau internationaux (1997) stipule clairement : «Les États parcourus par un même cours d'eau participent à l'utilisation, le développement et la protection de celui-ci de manière équitable et raisonnable. Cette participation comporte à la fois le droit d'utiliser le cours d'eau et le devoir de coopérer à sa protection et à son développement ... »(article 5). Cependant la Chine n’a pas signé un seul des instruments juridiques internationaux sur les eaux transfrontalières.


« Les Etats parcourus par un cours d'eau, en utilisant ce cours d'eau international sur leur territoire, doivent prendre toutes les mesures appropriées pour ne pas causer de dommage significatif aux autres États du cours d'eau », mais si un dommage est causé, il est déclaré l’ouverture d’une « discussion de compensation » (article 7). Là encore, la Chine n’a pas signé ce texte international.


La République du Kazakhstan a mis en question la Chine dans la gestion commune des fleuves transfrontaliers dès 1996. Lors des années suivantes, le Kazakhstan a réalisé des efforts diplomatiques importants pour parvenir à une discussion approfondie sur le problème de l'eau. Cependant, comme l'a souligné l'un des chercheurs spécialisés sur ce problème, A. Revsky, la Chine préfère laisser le débat s’enliser sur des questions spécifiques et refuse de participer à des négociations dans un format trilatéral (Chine-Russie-Kazakhstan), affirmant que « chaque cas nécessite une approche individuelle ». La Chine, privilégie des négociations sur une base bilatérale.


Le programme Russie-Kazakhstan de gestion de l’Irtysh


Au début des années 1990, la Fédération de Russie et la République du Kazakhstan ont signé un accord intergouvernemental sur l'utilisation conjointe et la protection des eaux transfrontalières et a créé la Commission russo-kazakhe pour leur utilisation conjointe et leur protection. Un nouvel accord intergouvernemental a été signé en 2010. Avec des collègues français, les spécialistes russes et kazakhs ont commencé à développer le projet international « gestion transfrontalière des ressources en eau dans le bassin de la rivière Irtych ». Dans ce cadre, deux problèmes majeurs ont été résolus : la création du système interétatique d’évaluation, de suivi et de gestion des ressources en eau dans le bassin, et d'amélioration de l'approvisionnement et de la qualité de l'eau. Les cartes numériques ont révélé la vulnérabilité de l’Irtych, un système de contrôle optimisé a été développé, un modèle hydrologique du bilan hydrique des sections individuelles du fleuve a été conçu et des scénarii de flux ont été prévus en tenant compte des plans à long terme de la Chine en 2030. La participation des trois utilisateurs du bassin de la rivière Irtych est devenue une nécessité urgente.


A l'initiative d'Astana en 2001, la Chine a signé un accord de coopération sur l'utilisation et la protection des cours d'eau transfrontaliers et la création d’une Commission mixte sino-kazakhe. En 2008, un accord intergouvernemental sur l'utilisation rationnelle et la protection des eaux transfrontalières a été conclu entre la Chine et la Russie.


Les tentatives visant à formuler une approche commune


L'article 2 de l'Accord entre les gouvernements de la Fédération de Russie et la République du Kazakhstan sur l'utilisation conjointe et la protection des eaux transfrontalières proclame la coopération « des parties dans un esprit d'égalité et de partenariat afin de préserver, protéger et restaurer les ressources ... les installations ». Le préambule de l'accord entre les gouvernements de la Russie et de la Chine introduit d'autres principes de «coexistence pacifique, de compréhension mutuelle, d'utilisation rationnelle et équitable et de protection des eaux transfrontalières, en tenant compte des facteurs démographiques, économiques, sociaux ... ». L'accord entre les gouvernements du Kazakhstan et de la Chine a ajouté à ces principes, le « principe de respect mutuel de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale ..., de l'égalité et du bénéfice mutuel» et des «concessions mutuelles». L'article 2 de l'Accord déclare la nécessité de «respecter les principes d'équité et d'efficacité, ainsi que de travailler en étroite collaboration, en bon voisins, avec sincérité et amitié. »


Les accords bilatéraux de la Chine concluent en déclarant la possibilité de dénoncer un «impact significatif», mais ne contient pas d’instrument juridique pour la réparation et l'élimination de la source d'exposition.


La question de la responsabilité des parties est évitée dans les accords sino-russes et sino-kazakhes. Les articles 5, 6, 7 du document russo-kazakhe suggère de coordonner tous les travaux sur la frontière. L'article 8 prévoit le dédommagement de « la partie lésée » en préjudice « d'événements » en provenance de l'autre partie. Le préambule du document russo-chinois prévoit de « tenir des consultations amicales et une action coordonnée » et fait référence à la nécessité d'informer l'autre partie dans le cas de « mesures de gestion de l'eau qui pourraient entraîner des effets transfrontaliers importants ». L'article 3 de l'accord sino-kazakh limite les efforts des parties et l'adoption de mesures appropriées seulement « en raison d’inondations et d’urgences artificielles ». L'article 4 est ambigu : « Aucune des parties ne peut limiter l'autre partie dans l'utilisation rationnelle et la protection des ressources en eau des fleuves transfrontaliers en vue de l'intérêt mutuel ».


Comme vous pouvez le voir, fondamentalement, la Chine a différentes approches quant à l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers et à l'articulation avec un Etat-tiers de la gestion de ceux-ci. Les accords bilatéraux de la Chine ont conclu en déclarant que la possibilité de constater un «impact significatif», mais ne contient pas d’instrument juridique de réparation et d'éliminer de la source d'exposition. Selon l'avis des experts, la tactique de négociations de la Chine sur cette question, est de ralentir les négociations autant que possible, et de limiter les  consultations au plus bas niveau possible, les agences de l'eau.


L’expert russe S. Lousianin souligne la réticence de la Chine à discuter des problèmes de l'Irtych sur un format trilatéral, ou dans le cadre de l'OCS. Dans le même temps, il reste également les questions du partage de l’Argun, de l’Amour. De même, le problème de l'eau entre la Chine et les pays d'Asie des bassins du Mékong et du Brahmapoutre ne trouvent pas de solutions.

Résultats


L'utilisation des eaux transfrontalières de la République populaire de Chine révèle l’Hydropolitique chinoise par rapport aux pays voisins, dans des traités où la Chine s’appuie sur le principe de bon voisinage. Une telle politique est contraire aux principes d'amitié et de bon voisinage, de coopération dans le cadre d'un partenariat mutuellement bénéfique et équitable, et entraîne inévitablement des conflits, des problèmes ethniques et territoriaux. En conséquence, la région a connu une aggravation du sentiment antichinois qui, compte tenu de ce qui précède, peut entraîner des conséquences inextricables.

mardi 25 juin 2013

« Amis de la Syrie » à Doha : 110 absents sur 121 membres

Photo : Ils étaient 121 États à participer à Paris au sommet des Amis de la Syrie.
C'était le 6 juillet 2012.
On parlait d'une chute imminente de la Syrie dont on se divisait déjà les richesses.

Les « Amis de la Syrie » sont invités à se réunir, le 22 juin 2013, à Doha (Qatar). L'ordre du jour porte sur les livraisons d'armes à l'« Armée syrienne libre », en présence de son « chef d'état-major », le général Salim Idriss.

Le général Salim Idriss est considéré comme un interlocuteur privilégié par les 11, auxquels il a présenté ses doléances, le 14 juin. Cependant, malgré son titre, il n'existe pas d'« état-major de l'ASL », mais une coordination par l'OTAN des groupes combattant sous ce label.

Cependant, sur 121 États membres, seuls 11 participeront à la réunion (Allemagne, Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Italie, Jordanie, Qatar, Royaume-Uni et Turquie). Les 110 autres membres se tiendront prudemment à l'écart.

En effet, lors du sommet du G8 à Lough Erne, le président Vladimir V. Poutine a rappelé que la livraison d'armes aux groupes armés en Syrie viole le droit international et expose ceux qui s'en rendent coupables à des poursuites devant les tribunaux internationaux.

Le 21/06/2013 sur www.voltairenet.org

 

L'émir du Qatar abdique au profit de son fils

L'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, a abdiqué mardi au profit de son fils, affirmant vouloir passer le flambeau à la nouvelle génération, une première dans le monde arabe et dans ce riche Etat du Golfe au rôle diplomatique clé.

 

Dans un discours télévisé adressé à la nation, l'émir de cet Etat, au premier plan sur la scène diplomatique arabe et internationale, a affirmé que «le temps est venu d'ouvrir une nouvelle page» et de «confier les responsabilités à la nouvelle génération». «Je m'adresse aujourd'hui à vous pour annoncer que je remets le pouvoir à cheikh Tamim ben Hamad Al Thani et je suis entièrement convaincu qu'il placera l'intérêt du pays et la prospérité de son peuple en priorité», a annoncé l'émir.

L'abdication de cheikh Hamad, arrivé au pouvoir en 1995 par une révolution de palais, est une première au Qatar et dans l'histoire récente du monde arabe, où aucun souverain n'a jamais renoncé au pouvoir de son plein gré. Cheikh Hamad avait déposé son père, cheikh Khalifa, le 27 juin 1995 lors d'une révolution de palais, héritant d'un petit émirat quasiment inconnu dont les caisses étaient presque vides.

Il a pu en 18 ans faire du Qatar le pays considéré comme le plus riche du monde, avec un PIB de 86 440 dollars en 2011 selon la Banque mondiale, et un acteur incontournable dans toutes les crises, dans le monde arabe comme dans la région. Le nouvel émir, âgé de 33 ans, sera le plus jeune souverain d'une monarchie du Golfe.

L'émir avait réuni lundi les membres de la famille régnante et les notables de ce pays pour les informer de sa décision. Né en 1952, il souffrirait de problèmes rénaux selon des sources politiques, mais il semblait en bonne santé lorsqu'il a accueilli ce week-end le président français François Hollande.

Important remaniement ministériel à venir

Mardi a été proclamé jour férié au Qatar et la télévision a montré des personnalités se pressant au palais pour faire allégeance au nouvel émir. «La décision de l'émir est en harmonie avec la politique du Qatar», a estimé Salman Shaikh, directeur du Brookings Doha Center.

«L'émir estimait qu'après avoir passé 18 ans au pouvoir, il était temps de passer à la nouvelle génération qui était préparée depuis un certain temps. Ce qui est remarquable, c'est que la décision a été appliquée en dépit de la situation critique dans la région, notamment avec le dossier syrien», a-t-il ajouté.

Nommé prince héritier il y a dix ans, cheikh Tamim, quatrième fils de l'émir, a progressivement conforté son autorité au cours des dernières années en prenant la gestion de dossiers sensibles de politique étrangère et intérieure. Sa mère est la très influente cheikha Moza, deuxième épouse du souverain.

Cheikh Tamim était commandant en chef adjoint des forces armées et son père lui avait progressivement confié, au cours des trois dernières années, la gestion de l'armée et de la sécurité, selon une source diplomatique occidentale. Cheikh Tamim, dont le pays est un fidèle allié des Etats-Unis, «a d'excellentes relations avec l'Occident, notamment avec les Etats-Unis et la France», selon une source diplomatique occidentale.

La passation de pouvoir pourrait être accompagnée d'un important remaniement ministériel qui verrait le départ du puissant Premier ministre cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al Thani, qui occupe ce poste depuis 2007. Il est également ministre des Affaires étrangères et a joué à ce titre un rôle central dans l'appui aux soulèvements arabes, qui se poursuit aujourd'hui avec un soutien sans faille à la rébellion syrienne.

Le 25/06/2013 sur www.liberation.fr

dimanche 23 juin 2013

Shenzhou-10 passe la 2ème phase du programme spatial de la Chine

 
Le vaisseau spatial habité chinois Shenzhou-10 a effectué un arrimage et un désarrimage réussis en mode manuel au module orbital Tiangong-1.

Le programme de vols habités en Chine est composé de trois étapes. La 1ère étape prévoit des lancements de deux appareils spatiaux avec des astronautes à leur bord, notamment Shenzhou-5 en 2003 et Shenzhou-6 en 2005. La 2ème étape, qui est mise en œuvre actuellement, prévoit le développement de la technologie d'amarrage des appareils en orbite. Cette étape est extrêmement importante pour la réalisation de la troisième phase du programme, dont la création de la station spatiale de la Chine en 2020. 

Le 23/06/2013 sur www.alterinfo.net

mercredi 19 juin 2013

"Bonjour, vous êtes bien au bureau des talibans"

Après douze ans de conflit, les Etats-Unis et les talibans s'apprêtent à renouer le dialogue. Ces derniers viennent d'ouvrir un bureau à Doha, au Qatar, destiné à faciliter des négociations de paix avec Kaboul et l'annonce d'une prochaine rencontre entre talibans et représentants américains.

A deux pas des boîtes de nuit. C'est à cinq minutes des gratte-ciel futuristes et des boîtes de nuit des grands hôtels de Doha, que les talibans ont ouvert leur bureau, comme l'indique la plaque accrochée au mur du bâtiment. "Émirat islamique d'Afghanistan", peut-on également lire. Une sorte d'ambassade bis.

Les talibans avaient eu des contacts début 2012 avec les Américains, mais ils ont toujours refusé de participer à des négociations de paix tant qu'il resterait des soldats étrangers "envahisseurs" en Afghanistan. Mais en janvier 2012, ils s'étaient dits prêts à avoir un bureau politique hors du pays pour faciliter des pourparlers de paix.

La modernité oui, mais pas en Afghanistan. Mais l'ouverture d'une antenne diplomatique n'apportera pas de solution miracle. Les négociations entre talibans et américains s'annoncent ardues. "Les Américains n'ont jamais réussi à nous battre, nous les talibans", souligne Souahil, devant le bureau qui vient d'ouvrir, au micro d'Europe 1. "Nous sommes plus puissants aujourd'hui qu'il y a dix ans. C'est un fait. Les Américains l'ont reconnu. Alors ont a ouvert ce bureau et on va parler avec eux", ajoute-t-il.

Cet homme, qui vit à Doha depuis trois ans, après être passé par New York, apprécie la modernité qu'offre le Qatar. Mais hors de question, selon lui, d'exporter ce mode de vie dans son pays. "Ça c'est de la propagande. On n'accepte pas cette propagande", conclut-il.

Le "début d'un parcours très difficile". Les positions de Kaboul et de ses alliés occidentaux, d'une part, et celles des talibans, d'autre part, restent en grande partie incompatibles, notamment sur le futur régime afghan et sur la présence militaire américaine après 2014. "Les États-Unis auront une rencontre officielle, la première depuis des années, avec les talibans dans quelques jours à Doha", a annoncé un responsable américain à Washington, admettant que cette réunion marquerait le "début d'un parcours très difficile".

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a salué l'ouverture du bureau en évoquant une "bonne nouvelle", également applaudie par le Pakistan, qui s'est aussi félicité du "début de pourparlers de paix directs entre les Etats-Unis et les talibans".

La question des dirigeants talibans détenus à Guantanamo "sera parmi les principaux dossiers à discuter en vue d'un règlement", a indiqué un porte-parole des talibans à Doha, Mohamed Naïm. Le président afghan Hamid Karzaï a également annoncé qu'il enverrait au Qatar des émissaires du Haut Conseil pour la paix (HCP), une instance qu'il a créée pour tenter de négocier avec les insurgés.

Le 19/06/2013 sur www.europe1.fr

 

lundi 17 juin 2013

Réchauffement des relations entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan

Les voisins régionaux, Islam Karimov et Noursoultan Nazarbaïev, font preuve de plus de compréhension et de soutien l’un envers l'autre, et reconnaissent plus en plus leur interdépendance et la nécessité urgente de renforcer leur coopération. Dans le cadre du  réchauffement actuel des relations bilatérales, des visites à Tashkent (en 2010) et Astana (en 2012) ont eu lieu « à grande pompe » par les Présidents du Kazakhstan puis de l'Ouzbékistan. Lors de la dernière réunion, M. Nazarbaïev a déclaré: « Les différences sont  du passé. Aujourd'hui, entre nos pays, s’établit une relation très proche faisant pousser à  tous un soupir de soulagement ».


De récents rapports de presse n'ont fait qu'ajouter de l’espoir en précisant qu’en juin de cette année, il est prévu une nouvelle visite en Ouzbékistan du président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev. Au printemps de cette année, Tachkent a accueilli une réunion ministérielle pour la préparation de la rencontre entre les deux présidents. En examinant à la loupe la réunion des deux présidents à Astana en automne 2012, nous pouvons voir que le ton a changé : le chef de l’Etat de l'Ouzbékistan a remercié la partie kazakhe pour son accueil chaleureux. Dans son discours, il a tout d'abord exprimé sa grande satisfaction des entretiens fructueux qu’il a eu avec le président Nazarbaïev. « Cela fait longtemps qu’il n'y a pas eu de discussions franches entre nous, ni d’échanges de vues sur presque toutes les questions qui nous intéressent. Je me suis senti un grand besoin d'une telle rencontre amicale et d’une conversation si détaillée », a dit Islam Karimov.


« Sur toutes les questions abordées, nous avons atteint un accord mutuel et confirmé la volonté de travailler ensemble pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Je crois que c'est le résultat le plus important de nos rencontres et de nos négociations », a noté en privé le président de la République après une rencontre.


Le président du Kazakhstan, n’est pas en reste : « Nous envisageons l'Ouzbékistan comme un bon voisin et un partenaire stratégique en Asie centrale. Le Kazakhstan est ouvert et cherche à avoir des liens plus étroits avec l'Ouzbékistan. Je tiens à remercier les membres des gouvernements des deux côtés, qui de nos jours ont résolu de nombreux problèmes qui depuis longtemps n’avaient pas trouvé de solutions. Après l’annonce de notre rencontre et de nos décisions relatives aux questions de l'eau, de l'électricité, des transports et des frontières, tous ont poussé un soupir de soulagement car nos deux pays ont établi une relation plus étroite au bénéfice de nos peuples », a dit le président Nazarbaïev.


Les parties dans cette affaire ont noté que grâce à des efforts conjoints, la région d'Asie centrale peut faire beaucoup pour devenir un pont de transit. « De nos efforts communs dépendent la sécurité et la stabilité en Asie centrale. Nous avons l'intention d'élargir la coopération pour lutter contre les menaces dans des organisations multilatérales et des relations bilatérales transnationales », a exprimé le chef du Kazakhstan.


Comme on peut le voir, après avoir mis à l’écart leurs ambitions, s’être traité avec respect, et enfin écouter les uns les autres, ces chefs d’Etat ont compris que ce n'est qu'en unissant leurs efforts, que le Kazakhstan et l'Ouzbékistan pourront devenir des locomotives pour la résolution des problèmes de prospérité économique et de sécurité en Asie centrale qui se sont accumulés au fil d’années de conflit. A cette fin, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan ont réuni toutes les conditions.


En particulier, les économies de l'Ouzbékistan et du Kazakhstan sont les plus importantes de l'Asie centrale. Leur PIB est beaucoup plus grand que celui des autres pays de la région, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan. Sur le plan démographique, le Kazakhstan (17 millions d’habitants) et l'Ouzbékistan (environ 30 millions d'habitants) sont également significativement supérieurs aux autres Républiques. La population de ces deux pays représente près de 80% de la population de toute l'Asie centrale. Le Kazakhstan et l'Ouzbékistan dominent cette région également par la taille de leur territoire. En outre, ils disposent des armées les plus puissantes et des ressources énergétiques les plus importantes en pétrole, gaz et uranium.


Par conséquent, ils pourraient travailler ensemble pour résoudre les problèmes de la région et servir d’acteur majeur pour la question de l'intégration régionale en Asie centrale. Leur rôle est comparable à celui de l'Allemagne et de la France dans le processus d'intégration européenne.

 

Les nombreux experts, politologues et journalistes qui ont examiné la visite du Président de l'Ouzbékistan au Kazakhstan et le ton de la communication des deux Etats estiment que l’eau constitue un intérêt commun pour les présidents Karimov et Nazarbaïev.


En effet, le débat sur le mécanisme d'utilisation conjointe des ressources d’eau et de l'énergie en Asie centrale et la revitalisation du Fonds international pour sauver la mer d'Aral, a été le sujet principal de la réunion à Astana. Karimov a longtemps tiré la sonnette d'alarme sur les plans de construction des barrages Kambaratinskaya (Kirghizistan) et Rogun (Tadjikistan) dans une zone à risque sismique située dans la partie supérieure de l'Amou-Daria et du Syr Darya. Ces projets pourraient menacer de pénuries d'eau les économies en aval.  Pour résoudre ce problème, Karimov a trouvé un écho, voire un allié dans la personne de Nazarbaïev. En 2010 à Tachkent, le président du Kazakhstan a surpris de nombreuses personnes en prenant ouvertement position au coté de l'Ouzbékistan sur la question de l’eau. Sans cela, Karimov n’aurait pas fait un discours aussi long à Astana, soit près de 20 minutes.


Cependant, l'unisson des chefs d'Etat à Astana peut être considéré comme un signal selon lequel le Kazakhstan et l'Ouzbékistan sont prêts à se soutenir mutuellement sur d'autres questions non moins importantes. De facto, chaque pas des deux parties vers le respect et la compréhension mutuelle peut sans doute conduire à de nouvelles mesures.


Ces Républiques ont un intérêt commun à la résolution de la catastrophe écologique dans la région de la mer d'Aral, des problèmes de l'extrémisme religieux, de la propagation agressive de la drogue, du crime organisé, ainsi que du transport et du transit de l'énergie, de la nourriture et d'autres produits.


Une mention spéciale mérite l’attention, la similitude des positions des deux dirigeants sur la question afghane. Les deux parties sont profondément préoccupées par la façon dont la situation évoluera en 2014, lorsque les Américains quitteront l'Afghanistan. Karimov aujourd'hui reconnaît qu'étant donné que les grandes puissances de ce monde ne représentent pas nécessairement les intérêts de l’Asie centrale, l'élaboration d'approches communes du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan est particulièrement importante.


«De nos efforts mutuels dépendent en grande partie la sécurité et la stabilité en Asie centrale, et nous avons l'intention d'élargir la coopération dans la lutte contre les menaces et défis transnationaux, tant dans le cadre des organisations multilatérales, qu’au niveau bilatéral. Je voudrais parler de la volonté mutuelle d'approfondir le partenariat stratégique pour le bénéfice des peuples du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan ", fait écho à une réunion à Astana, M. Nazarbaïev.


Cela confirme la viabilité de l'affirmation selon laquelle l'union économique et politique de l'Ouzbékistan et du Kazakhstan, sous une forme ou une autre est inévitable, peu importe la réaction des «sympathisants» de l’opposition. C'est seulement une question de temps, comme en témoigne l'histoire commune des peuples connexes. Comme disent les sceptiques, le récent dégel des relations entre les deux chefs d’Etats donne des raisons d'espérer qu'une telle union se fera plus tôt que beaucoup de gens ne le pensent.

 

 

mercredi 12 juin 2013

La Russie interdit la « promotion » homosexuelle

Les députés russes ont adopté mardi une loi punissant tout acte de « propagande » ou de promotion homosexuelle. Les contrevenants risquent une amende et les sanctions sont encore plus sévères si cette propagande est effectuée sur Internet.

Les étrangers risquent aussi une amende et pourront  être détenus et expulsés.

Le délégué du Kremlin pour les droits de l'homme, Vladimir Loukine, a dit craindre la façon dont sera appliquée la loi.

Entre-temps, devant le siège de la Douma à Moscou, la police russe a interpellé une vingtaine de militants homosexuels qui avaient organisé un kiss in sous les insultes de 200 personnes qui leur ont jeté des oeufs pourris en scandant « La Russie n'est pas Sodome ».

Selon un sondage de l'institut Vtsiom, 88 % des Russes soutiennent l'interdiction de la propagande homosexuelle. Par ailleurs, 54 % des Russes estiment qu'il faut punir l'homosexualité, qui était d'ailleurs considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999.

Le 11/06/2013 sur www.radio-canada.ca

mardi 11 juin 2013

L'interventionnisme en banqueroute

Le mois de mai a été le mois le plus meurtrier pour l'Irak en près de 5 ans, avec plus de 1000 morts, aussi bien civils que personnel de sécurité, suite à une éruption de violence, de fusillades et d'attentats. A mesure que de nouvelles horreurs sont publiées au sujet de l'Irak, il devient de plus en plus évident que l'invasion du pays n'est pas parvenue à apporter la paix et la stabilité promises.

Des millions de personnes vivent dans une peur constante, les réfugiés ne retournent plus chez eux, et lconomie est détruite. La communauté Chrétienne, qui comptait quelque 1,2 million de personnes avant 2003, a été quasiment rayée de la carte. D'autres minorités ont également disparu. Pour rendre les choses encore plus compliquées, le support offert par les Etats-Unis aux rebelles Syriens a propulsé le gouvernement Shiite Irakien dans le conflit, ce qui redonne du souffle à l'extrémisme.

L'invasion de l'Irak a ouvert les portes du pays à Al Qaeda, qui n'y existait pas auparavant, tout en renforçant la mainmise de l'Iran dans la région. Les experts qui prônaient une intervention des Etats-Unis étaient-ils réellement compétents ?

Ryan Crocker, qui a servi en tant qu'ambassadeur Américain en Irak entre 2007 et 2009, parle encore de l'intervention comme ayant résulté sur une réconciliation entre les Sunnites et les Shiites d'Irak. Très récemment, il a écrit que malgré le fait que les Etats-Unis aient retiré leurs troupes d'Irak, "ils y occupent encore une position importante. Les forces Irakiennes ont été entraîes et armées par les Américains, et les dirigeants du pays ont grand besoin de notre aide".

Il est clair que le "réveil de l'Irak" ntait qu'un mythe promu par ceux qui étaient trop désespérés de pouvoir coller une étiquette sur l'invasion de l'Irak, à laquelle le général William Odom a fait référence par les termes "plus grand désastre stratégique de l'histoire des Etats-Unis". Des avions ont été chargés de billets de 100 dollars pour payer les deux camps afin qu'ils cessent temporairement de s'assassiner les uns les autres, mais cela n'a pas suffi à résoudre les conflits. Le succès d'une intervention ne devrait-elle pas être basé sur sa capacité à apporter des résultats positifs sur le long terme ?

Aujourd'hui, nous retrouvons les radicaux qui tiraient sur les troupes déployées en Irak aux quatre coins de la Syrie, où ils sont étrangement supportés par le gouvernement des Etats-Unis ! Certains d'entre eux ont même été salués par des Sénateurs Américains en visite dans la région !

L'intervention des Etats-Unis en Irak n'a fait que créer plus de problmes. Les experts qui ont parlé en la faveur d'une attaque disent désormais que le désastre qu'ils ont créé ne peut être réglé sans plus d'interventionnisme ! Imaginez qu'un médecin se rende compte qu'un médicament tue son patient, mais décide de combattre les effets secondaires en augmentant la dose. Comme ce médecin, le département de politique étrangère des Etats-Unis est coupable de faute professionnelle. Et c'est aussi ce que fait la Fed en termes de politiques monétaires.

De l'Irak à la Libye, au Mali, à la Syrie et à l'Afghanistan, les interventions des Etats-Unis n'ont fait qu'empirer les choses. Et malgré les désastres créés, pour les interventionnistes, une politique étrangère plus agressive est la seule solution.

Nous devons tirer des leçons de l'intervention en Irak. Les Etats-Unis ne peuvent pas continuer d'envahir d'autres pays, d'y installer des gouvernements fantoches, de construire de nouvelles nations, des économies centralisées, de s'engager dans l'ingénierie sociale et forcer la démocratie du canon de leur fusil. Le reste du monde est fatigué de l'interventionnisme des Etats-Unis, et les Américains n'en peuvent plus d'en payer les factures. C'est à nous tous de faire comprendre aux pouvoirs en place que nous en avons assez. Les Etats-Unis doivent cesser d'agir en intimidateurs.

Par Ron Paulmembre du Congrès Américain, sur www.24hgold.com le 10 juin 2013

jeudi 6 juin 2013

L'OTAN admet 70 % de soutien de la population syrienne à Bachar el-Assad

La presse anglo-saxonne rapporte un rapport interne de l'OTAN (daté juin 2013) qui évalue les positions de la population syrienne [1]

Le document fait état de 70 % des Syriens soutenant le président Bachar el-Assad ; 20 % sans opinion et 10 % soutenant les « rebelles ».

Ces chiffres sont présentés comme reflétant une évolution des mentalités. La population étant lassée des excès et des divisions de l'opposition armée. Il ne s'agirait donc pas d'une évolution du point de vue de l'OTAN à la vieille de la tenue de la conférence de paix de « Genève-2 ».

Depuis deux ans, les événements en Syrie sont présentés par la presse atlantiste et du CCG comme une révolution pacifique cruellement réprimée par un tyran. Au contraire, la presse syrienne et anti-impérialiste les relate comme une attaque étrangère, armée et financée à coup de milliards de dollars.

Sur www.voltairenet.org le 05/06/2013

[1] « NATO data : Assad winning the war for Syrians' hearts and minds », World Tribune, 31 mai 2013.

lundi 3 juin 2013

Chine : vol spatial habité en juin

La Chine compte effectuer dans le courant du mois un nouveau vol habité en direction de son module orbital expérimental.

La capsule spatiale Shenzhou 10 et sa fusée ont rejoint leur pas de tir dans le désert de Gobi, a précisé l'agence Chine Nouvelle. Une fois en orbite, les trois astronautes devront l'arrimer à la station expérimentale Tiangong, qui s'est placée le mois dernier sur la bonne trajectoire orbitale.

Les astronautes de la précédente mission, Shenzhou 9, ont réussi pour la première fois à arrimer la capsule au module orbital en mode manuel en juin 2012.

Sur http://french.ruvr.ru le 03/06/2013

Turquie : "il y a pas mal de barricades"

A Istanbul, la contestation contre le gouvernement conservateur ne faiblit pas.

Le week-end a été particulièrement violent sur les rives du Bosphore. Il y a eu plus de 1.700 arrestations dans tout le pays. Depuis quatre jours, des milliers de manifestants défilent contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre islamo-conservateur. Dimanche, ils ont occupé la place Taksim d'Istanbul, tandis que de nouveaux incidents ont éclaté dans la capitale Ankara. Des cortèges se sont formés dans le quartier résidentiel de Kavaklidere, à Ankara, après avoir été brutalement délogés plus tôt par la police de la place centrale de Kizilay de la capitale. Plusieurs centaines de personnes ont été blessées. Alors que lundi, beaucoup de Turcs reprennent le chemin du travail, la pression reste maximale sur le gouvernement.

"Beaucoup de personnes qui se font gazer".

Mathieu Koro était dans le cortège à Istanbul. "Il y avait une barrière humaine avec plein de gaz lacrymogènes pour qu'on ne puisse pas avancer. L'ambiance est un peu électrique. On entend des slogans contre le Premier ministre actuel", a-t-il a raconté au micro d'Europe 1. Beaucoup de Turcs continuent d'exprimer leur colère. "Il y a pas mal de barricades qui se sont formées. Il y a des personnes qui prennent les poubelles. Tous les grands axes sont bloqués. Les voitures n'arrivent pas à passer", a-t-il affirmé.

Face à une répression policière très dure, la contestation s'organise. "Il y a une mosquée qui sert d'endroits de secours. Il y a beaucoup de personnes qui se font gazer. Maintenant, c'est bien organisé. Il y a des gens avec des sprays, avec des citrons pour éviter que les gaz lacrymogènes fassent trop d'effets", a précisé Mathieu Koro.

"Les gens marchent de très loin".

Adjé, une universitaire d'Istanbul, a également été témoin des turbulences de ces dernières heures. "Vers 3 heures ou quatre heures du matin, c'était vraiment très, très fort. Il y a eu beaucoup de pressions policières. Ils attaquent toujours dans la matinée. Ils commencent à utiliser les lacrymogènes sans arrêt. Les gens s'inquiètent. Beaucoup de gens ne savent pas ce qui va se passer dans deux jours ou dans une semaine", a-t-elle raconté à Europe 1.

Et lundi matin, la contestation ne semblait pas s'affaiblir. "Certains rentrent chez eux mais ils sont remplacés par d'autres. Les gens marchent de très loin, tous ensembles, vers la place Taksim. Ils ont des drapeaux. Les gens dansent, chantent. Il y a ceux qui rentrent de Taksim et ceux qui vont vers Taksim", a affirmé cette universitaire.

Par Charles Carrasco avec Mathieu Charrier et Walid Berrissoul sur www.europe1.fr le 03/06/2013