jeudi 29 mai 2014
Japon : un pétrolier dévasté par une explosion
mardi 27 mai 2014
Le PM indien s'entretient avec son homologue pakistanais
Le Premier ministre indien Narendra Modi et son homologue pakistanais Nawaz Sharif se sont entretenus mardi à la maison d'Hyderabad à New Delhi, selon des fonctionnaires indiens.
Au cours de la séance de quelque 40 minutes, les deux dirigeants devaient se concentrer sur les questions économiques et commerciales ainsi que sur les problèmes de sécurité, selon des sources officielles.
L'Inde espère que le Pakistan accordera le statut de nation la plus favorisée en termes de commerce que Delhi a déjà donné à Islamabad.
En signe de bonne volonté des deux côtés, M. Sharif s'est rendu à New Delhi pour assister lundi à la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement indien à l'invitation de M. Modi.
Le 27/05/2014 sur http://french.cri.cn
lundi 19 mai 2014
L’Allemagne et la Chine fondent la nouvelle route de la soie à travers la Russie
Contrairement à ce qui s'est passé en Allemagne et en Russie, la presse chinoise a accordé beaucoup d'attention à la « nouvelle route de la soie » : un projet de grande ampleur conçu par Pékin pour rapprocher cette ville de Berlin et de Moscou tant sur le plan géographique qu'économique, mais qui, à mon avis, a une portée géopolitique bien plus grande. C'est pourquoi, lorsqu'il s'est rendu en visite à Duisbourg, une ville située dans la région sidérurgique et commerciale de la Ruhr qui, en plus d'être le plus grand port intérieur du monde, constitue un carrefour pour le transport et les activités logistiques en Europe, le dirigeant chinois Xi Jinping a appelé de ses vœux la construction de la ceinture économique de la route de la soie.
Ainsi, pendant que les États-Unis se positionnent avantageusement grâce au Partenariat transpacifique et au Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (respectivement TPP et TTIP en anglais), deux accords qui devraient prétendument leur permettre de s'emparer des deux tiers du commerce mondial, la réalisation du projet de « nouvelle route de la soie » aurait pour effet d'unir la Chine, deuxième puissance économique mondiale —sur le point de détrôner les États-Unis—, l'Allemagne (première puissance économique à l'échelle européenne et quatrième à l'échelle mondiale) et la Russie (huitième puissance économique mondiale).
Toutefois, l'audace du dirigeant chinois sur les plans géoéconomique et géopolitique pourrait remettre au goût du jour la stratégie qui a constitué la clé de voûte de la géopolitique anglo-saxonne depuis l'époque de Sir Halford Mackinder (le théoricien de l'Otan) entre les deux guerres mondiales, à savoir : empêcher à tout prix la constitution d'une alliance entre l'Allemagne et la Russie en Europe. Aujourd'hui, la Chine et l'Allemagne sont reliées par le réseau ferroviaire international Chongqing/Xinjiang/Europe.
L'agence de presse Xinhua a annoncé que, depuis l'entrée en service en 2011 du réseau ferroviaire « Yu Nouvelle Europe », ce qui a fait passer de cinq semaines (par la voie maritime) à seulement deux jours la durée du transport des marchandises, puis en 2013 de la ligne de chemin de fer reliant en douze jours Chengdu (capitale du Sechuan et sanctuaire des légendaires pandas) à Lodz (Pologne) en passant par les trois marchés émergents que sont le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie, ce réseau, baptisé « Nouvelle route de la soie », est devenu « en reliant la métropole de Chongqing (sud-est de la Chine) à la ville de Duisbourg, la plus importante route commerciale du monde » [1].
- D'aucuns prévoient que la Chine deviendra le principal partenaire commercial de l'Allemagne d'ici cinq ans, puisque « les perspectives de croissance [de ses grands partenaires de l'heure que sont la France et les États-Unis] sont des plus limitées ».
Tout en parlant des sanctions imposées à la Russie par les puissances occidentales, la presse iranienne n'a pas manqué de souligner le rapprochement de la Chine avec l'Allemagne et de publier une interview de William Engdahl, le chercheur germano-américain très versé en géopolitique des ressources énergétiques, de la finance et des produits alimentaires qui enseigne dans des universités chinoises et allemandes [2]. De l'avis du journaliste iranien qui a réalisé l'interview, le président chinois Xi Jingping a réussi, dans le domaine de la diplomatie économique, un coup de maître en contrecarrant « les efforts déployés par la faction néoconservatrice de Washington pour provoquer une nouvelle confrontation entre l'Otan et la Russie ».
D'après Engdahl, la déclaration de Xi à Duisbourg comporte « des perspectives de croissance économique extrêmement prometteuses pour l'Eurasie ». Cela met en évidence que l'Allemagne et la Chine forment « deux locomotives économiques » situées à chacune des extrémités de la route de la soie et rappelle que le terme de « route de la soie » fait référence à « l'ancienne route commerciale et culturelle construite en 200 avant J.-C. sous la dynastie Han pour unir la Chine, l'Asie centrale, le sud de l'Asie, l'Europe et le Proche-Orient ».
Durant la troisième séance plénière du Parti communiste chinois, Xi a parlé aussi bien de « route de la soie » que de « route de la soie maritime (sic) ». Pour le dirigeant chinois, la route eurasiatique constitue une « priorité stratégique », puisque la « Chine doit trouver de nouveaux marchés d'exportation, conserver ceux dans lesquels elle est déjà implantée, ainsi que réduire les disparités de développement entre les zones côtières bien développées, comme Shanghaï, et les régions de l'intérieur du pays nettement moins développées », de manière à « garantir la stabilité à l'intérieur de la Chine comme dans les régions avoisinantes ».
Toutefois, la route de la soie traverse la bouillonnante province chinoise du Xinjiang où sont majoritaires les musulmans ouïghours, un peuple d'Asie centrale d'origine mongole.
Engdahl fait remarquer que « le tracé de la nouvelle infrastructure passe par la Russie », puisqu'il « n'existe pas d'alternative économique », ce qui rend indispensable le renforcement de la coopération entre l'Allemagne et la Russie et, en définitive, entre la Chine et ces deux pays. Pour Engdahl, il est important de remarquer qu'une semaine avant qu'il entreprenne sa grande tournée des divers pays européens, le dirigeant chinois a reçu à Pékin Bin Abdulaziz Al Saud, le prince héritier d'Arabie saoudite. Il lui a proposé de s'associer à la construction de la ceinture économique des routes de la soie (terrestre et maritime) visant à favoriser « le transport et les échanges culturels ».
Il est d'ailleurs révélateur que Xi englobe toujours la question culturelle dans les échanges commerciaux, comme l'a montré sa visite historique dans le Yucatán : l'« esprit de Chichén Itzá » [3]. Le dirigeant ne laisse rien au hasard et, tout comme son Premier ministre, il a rendu visite à divers pays d'Asie centrale par où passe la route de la soie, à savoir : le Turkménistan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Kirghizstan.
La difficile stabilisation de l'Asie centrale sera essentielle à la réussite de la nouvelle route de la soie, un projet avant-gardiste des plus ambitieux de Xi qui dépend de cinq facteurs :
- la coopération économique des partenaires ;
- le renforcement de la cohésion de la route en vue de construire un grand corridor de transport s'étendant de l'océan Pacifique à la mer Baltique et de l'Asie centrale à l'océan Indien ;
- la libéralisation des échanges grâce à l'élimination des obstacles au commerce ;
- le renforcement de la coopération monétaire, ce qui, à mon avis, finira par affaiblir progressivement le dollar au profit du renminbi chinois, de la roupie indienne et de l'euro « allemand » ;
- l'approfondissement des relations entre les peuples des pays partenaires : trente mille membres du Conseil de coopération de Shanghaï étudieront dans les universités chinoises au cours des dix prochaines années.
De l'avis d'Engdahl, la décision prise par la Chine de regarder dans la direction de son « occident » tient compte d'une très importante question liée à sa sécurité, car ce pays serait « très vulnérable à la fermeture du détroit de Malacca, par où transite 85 % de ses importations, dont 80 % de ses ressources énergétiques ».
Avec son projet de « nouvelle route de la soie », tant dans sa version terrestre que maritime, la Chine tente de remédier à une éventuelle fermeture du détroit de Malacca.
Passé maître dans l'art de la balkanisation et de la déstabilisation, le couple anglo-saxon laissera-t-il sans réagir se développer l'axe eurasiatique tripartite Berlin-Moscou-Pékin, un axe susceptible d'instaurer un nouvel ordre mondial multipolaire ?
Par Alfredo Jalife-Rahme sur www.voltairenet.org le 17/05/2014
Traduction : Arnaud Bréart
Source : La Jornada
vendredi 16 mai 2014
Inde: les nationalistes hindous promettent une "nouvelle ère" après leur victoire
Le parti nationaliste hindou de Narendra Modi célébrait vendredi une victoire écrasante aux législatives en Inde, promettant une "nouvelle ère" fondée sur la relance de l'économie après dix ans de pouvoir du parti du Congrès.
Les résultats provisoires donnaient en début d'après-midi une majorité absolue au parlement pour le Bharatiya Janata Party (BJP) de Modi, une première depuis 30 ans pour un parti seul.
"L'Inde a gagné. Les beaux jours arrivent", a réagi Modi dans un tweet.
Ces premiers résultats dépassent toutes les prévisions des sondeurs. Dans les locaux du BJP de toute l'Inde, les festivités battent leur plein depuis le matin, avec distributions de confiserie et lancers de pétards.
Ce triomphe du BJP remodèle le paysage politique indien, transformant le parti nationaliste hindou en puissance politique nationale au détriment d'un parti du Congrès de la dynastie Gandhi-Nehru réduit à la portion congrue, dur revers pour une formation habituée à diriger le pays.
"C'est le début du changement, la révolution d'un peuple et le début d'une nouvelle ère", a déclaré à l'AFP un dirigeant du BJP, Prakash Javadekar, depuis le siège du parti à New Delhi.
Les attentes sont fortes au sein de la population indienne qui veut croire que le nouvel homme fort de l'Inde pourra reproduire les recettes économiques testées dans son Etat du Gujarat, qu'il dirige depuis 2001.
Modi, fils d'un vendeur de thé de 63 ans, a monopolisé l'attention pendant toute la campagne électorale, promettant d'incarner un pouvoir fort à même de relancer l'économie indienne tout en gommant son passé de leader nationaliste hindou controversé.
Le dirigeant du BJP est regardé avec méfiance par la minorité musulmane depuis les émeutes de 2002 dans le Gujarat.
A l'opposé, le parti du Congrès sort usé par dix ans de pouvoir, des scandales de corruption à répétition et puni pour son incapacité à relancer la croissance et à juguler l'inflation. Il a rapidement reconnu sa défaite qui pourrait être la plus cinglante de son histoire.
"Nous acceptons la défaite. Nous sommes prêts à siéger dans les rangs de l'opposition", a dit le porte-parole et dirigeant du parti, Rajeev Shukla, devant les journalistes au siège du parti.
"Modi a promis monts et merveilles à la population. Les gens ont acheté ce rêve", a-t-il ajouté.
Selon les projections, le BJP dépasserait la majorité absolue des 272 sièges sur 543, et aurait plus de 300 sièges avec ses alliés.
Le Premier ministre Manmohan Singh, qui avait estimé en janvier que Modi serait un "désastre pour le pays" a appelé son probable successeur pour le féliciter.
Economie, une tâche gigantesque
Les marchés boursiers indiens, après avoir bondi en matinée dans la perspective d'une nette victoire de Modi, étaient à l'équilibre vendredi après une hausse de 5% depuis le début de semaine. Les investisseurs font preuve d'un optimisme, que certains jugent exagéré, sur sa capacité à sortir l'Inde de ses difficultés: infrastructures défaillantes, inflation galopante, etc.
"Il a devant lui une tâche gigantesque qui va prendre du temps car les problèmes économiques sont vraiment aigus. Il n'a pas de baguette magique", a estimé D.K. Joshi, chef économiste de l'agence de notation Crisil, auprès de l'AFP.
Les grands industriels du pays soutiennent le dirigeant du BJP en raison du bon accueil reçu par les entreprises sur ses terres du Gujarat tandis que son ascension sociale a convaincu une partie de la population qu'il pourrait incarner un pouvoir fort et efficace.
Au-delà des nationalistes hindous, Modi a réussi à rallier une partie des plus pauvres qui votaient traditionnellement pour le Congrès et ses programmes sociaux.
"Modi est arrivé au bon moment, alors que la population est gagnée par l'abattement", estime Mohan Guruswamy, du think-tank Centre for Policy Alternatives.
La nette défaite devrait chambouler le Congrès et poser la question de la capacité de la famille Gandhi à diriger le pays. A 43 ans, Rahul Gandhi a conduit une campagne jugée terne, incapable de lui donner un élan et les résultats préliminaires ne lui donnaient qu'une faible avance dans sa circonscription.
L'arrivée de Modi au pouvoir constituerait un changement radical pour les grands pays occidentaux qui ont boycotté le dirigeant indien pendant près de dix ans après les émeutes qui ont ensanglanté le Gujarat en 2002.
Plus de 1.000 personnes ont été tuées dans ces émeutes, essentiellement des musulmans. Modi a été accusé d'avoir encouragé les violences.
Pendant la campagne, il s'est abstenu de mettre en avant les revendications nationalistes les plus radicales du programme du BJP.
"Il sera jugé sur l'économie. Et s'il échoue à relancer l'économie? Le plan B pourrait être l'hindutva", à savoir le nationalisme hindou, estime Christophe Jaffrelot, chercheur à Sciences Po à Paris et au King's College de Londres.
Sur http://tempsreel.nouvelobs.com le 16/05/2014
jeudi 15 mai 2014
Au moins un mort après les émeutes antichinoises au Vietnam
Les émeutes antichinoises qui ont explosé au Vietnam après le déploiement par Pékin d'une plateforme pétrolière dans des eaux disputées ont fait au moins un mort et des centaines de blessés. Un bilan qui pourrait passablement s'aggraver : l'agence de presse Reuters, qui cite un médecin exerçant dans la province de Ha Tinh, évoque pour sa part une vingtaine de tués, cinq Vietnamiens et 16 personnes présentées comme des ressortissants chinois.
Les manifestants ont incendié et pillé mardi plus de dix usines et bureaux d'entreprises estampillés « chinois, une éruption de rage sans précédent depuis des décennies. Pékin a exprimé ses « graves inquiétudes ».
EXODE DE CHINOIS DU VIETNAM
Plusieurs centaines de Chinois du Vietnam ont fui au Cambodge pour échapper aux violences. Ils étaient six cents à traverser le point de passage international de Bavet vers le Cambodge, selon un porte-parole de la police nationale. La localité est sur la voie qui va de Hô-Chi-Minh-Ville, capitale économique du Vietnam, à Phnom Penh, la capitale cambodgienne.
Chine et Vietnam ont des différends de longue date sur les archipels des Paracels et des Spratleys, dont les fonds sont supposés riches en pétrole et qui constituent d'importantes voies maritimes internationales. Les tensions bilatérales ont fortement augmenté depuis l'annonce faite au début de mai par Pékin du déploiement d'une plateforme de forage pétrolier en eau profonde dans les eaux contestées, un acte décrit par les Etats-Unis comme « provocateur ». Le Vietnam a dénoncé une décision « illégale » et exigé que la plateforme soit retirée. Hanoï a aussi envoyé des navires dans la région.
Sur www.lemonde.fr le 15/05/2014
Turquie : appel à la grève après l'explosion d'une mine qui a fait au moins 274 morts
Le bilan continue de s'alourdir au lendemain de l'explosion d'une mine en Turquie. Il est, mercredi soir, de 274 morts. Le chef du gouvernement, Recep Tayyip Erdogan s'est rendu, dans l'après-midi de mercredi, sur les lieux du drame, à Soma, dans l'ouest du pays, où il a été vivement pris à partie par des manifestants qui lui reprochaient de négliger la sécurité dans le secteur minier.
Alors que déjà mercredi plusieurs mouvement de manifestation de colère, sur place mais aussi à Itsanbul où des milliers de manifestants se sont heurtés à la police anti-émeute, c'est un appel à la grève qui a été lancé, pour ce jeudi, par la confédération des syndicats de la fonction publique (KESK). «Ceux qui dans le cadre de la politique de privatisation mettent en danger la vie des travailleurs au nom de la réduction des coûts sont coupables du massacre de Soma et doivent en répondre», déclare dans un communiqué mis en ligne sur son site la confédération syndicale turque.
«Nous ne sommes pas sûrs à 100%, mais il y a environ 120 mineurs en bas», a déploré sur place Erdogan, précisant qu'une «enquête approfondie» allait être menée sur les causes du drame. Le ministre de l'Energie Taner Yildiz a précisé dans la soirée qu'un incendie sur le site entravaient les secours.«Le temps ne joue pas en notre faveur», a-t-il souligné.
Quelque 787 employés se trouvaient dans cette mine de charbon de la province de Manisa, quand l'explosion, suivie d'un incendie, sont survenus mardi après-midi. Un grand nombre de mineurs est parvenu à s'échapper des galeries après l'explosion, mais une partie d'entre eux reste inaccessible, coincée dans une poche isolée.
Mercredi matin, le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours. «En raison de la catastrophe survenue dans la mine de Soma, un deuil national a été décrété pour trois jours à partir du (mardi) 13 mai», indique un communiqué.
«Au fur et à mesure que le temps s'écoule, nous nous approchons à grands pas d'une issue très défavorable», a déclaré, sur place, le ministre de l'Energie, Taner Yildiz. «Les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisent, mais nous allons continuer jusqu'au bout», a-t-il ajouté. L'espoir est d'autant plus ténu qu'un «incendie continue». Il redoute, en outre, que les personnes venues aider sur place ne soient elles aussi blessées à cause des fumées. Dans la nuit de mardi à mercredi, des blessés souffrant de problèmes respiratoires ont été extirpés au compte-goutte, devant collègues et proches. Ce mercredi matin, six travailleurs ont pu être retirés vivants de la mine. Ils portent le total de mineurs secourus à 363.
Le président François Hollande a proposé mercredi l'«assistance» de
Selon les premiers témoignages, l'explosion s'est produite vers 13h30, heure française, apparemment provoquée par un transformateur électrique. Elle aurait causé un effondrement bloquant les mineurs dans les galeries. La compagnie minière Soma Komur déplore, dans un communiqué, la mort d'employés dans «cet accident tragique» et assure que «l'accident est survenu malgré un maximum de mesures de sécurité et des inspections». Le ministère turc du Travail et de
La sécurité mise en cause
La tonalité n'est pas la même du côté des mineurs. «Il n'y aucune sécurité dans cette mine. Les syndicats ne sont que des pantins et la direction ne pense qu'à l'argent», assure l'un d'entre eux. «Il y a des gens qui sont en train de mourir là-dedans, des blessés, et tout ça pour des histoires de pognon», renchérit un autre. «S'il y a eu négligence, nous ne fermerons pas les yeux», a garanti le ministre de l'Energie.
De plus, selon les médias locaux, trois semaines avant le drame, le parlement a refusé de former une commission pour faire un état des lieux sur la sécurité des mines en Turquie. Les trois partis d'opposition ont introduit des propositions qui ont été toutes refusées par l'AKP, le parti majoritaire.
Les explosions dans les mines sont fréquentes en Turquie, en particulier dans celles du secteur privé où, souvent, les consignes de sécurité ne sont pas respectées. L'accident le plus grave est survenu en 1992, quand 263 mineurs ont été tués dans une explosion de gaz dans la mine de Zonguldak.
Sur www.leparisien.fr le 15/05/2014
lundi 12 mai 2014
Tensions extrêmes en Asie
Le plus grand risque géopolitique de notre époque ne réside nullement dans le conflit opposant Israël et l'Iran autour de la prolifération nucléaire. Pas même dans ce désordre chronique qui affecte aujourd'hui tout un arc d'instabilité s'étendant du Maghreb aux montagnes de l'Hindu Kush. Ni même dans la menace d'une seconde guerre froide entre la Russie et l'Occident sur la question de l'Ukraine.
Bien que tous ces aspects constituent à l'évidence des menaces sérieuses, aucun ne l'est autant que le défi consistant à préserver le caractère pacifique de l'ascension de la Chine. C'est pourquoi il est extrêmement préoccupant de constater que les dirigeants et analystes japonais et chinois assimilent la relation entre leur deux pays à celle de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne à la veille de la Première Guerre mondiale.
Les contentieux opposant la Chine à plusieurs de ses voisins autour d'îles revendiquées et autres aspirations maritimes (à commencer par son conflit avec le Japon) ne représentent que la partie émergente de l'iceberg. A mesure que la puissance économique de la Chine s'accentue, le pays est voué à dépendre de plus en plus des voies maritimes. Ceci nécessite le développement d'une marine capable d'éviter que l'économie ne soit étranglée par un blocage maritime. Mais ce que la Chine considère comme un impératif de défense pourrait être perçu par ses voisins et par les Etats-Unis comme une démarche d'agressivité et d'expansionnisme ; de même que l'impératif a priori défensif des Etats-Unis et de leurs alliés asiatiques pourrait être considéré par la Chine comme une tentative d'endiguement agressive.
Historiquement, chaque fois qu'une nouvelle grande puissance a émergé en opposition d'une puissance existante, un conflit militaire s'en est suivi. L'incapacité des Etats à gérer l'ascension de l'Allemagne a abouti aux deux guerres mondiales du XXe siècle, la confrontation opposant le Japon aux Etats-Unis dans le Pacifique ayant quant à elle exporté la Seconde Guerre mondiale jusqu'en Asie.
Aucune règle absolue ne saurait pour autant régir l'histoire. La Chine et ses interlocuteurs ne sont en rien condamnés à répéter les erreurs du passé. Le commerce, l'investissement et la diplomatie pourraient tout à fait désamorcer les tensions croissantes. Mais peut-on l'affirmer avec certitude ?
Aujourd'hui, plusieurs facteurs indiquent une aggravation des tensions entre grandes puissances asiatiques. Tout d'abord, les puissances asiatiques ont récemment élu à leur tête - ou s'apprêtent à élire - des dirigeants beaucoup plus nationalistes que leurs prédécesseurs. Le Premier ministre, Shinzo Abe, le président chinois, Xi Jinping, le président sud-coréen, Park Geun-hye, de même que Narendra Modi, sans doute le prochain Premier ministre de l'Inde, tombent tous dans cette catégorie.
Deuxièmement, tous ces chefs d'Etat sont aujourd'hui confrontés à des défis considérables autour de la nécessité de mettre en oeuvre des réformes structurelles suffisantes pour préserver des taux de croissance satisfaisants face à des forces économique globales qui bouleversent aujourd'hui les modèles d'hier. Des réformes structurelles de nature diverse constituent actuellement une nécessité cruciale en Chine, au Japon, en Inde, en Corée et en Indonésie. Si les dirigeants de l'un ou plusieurs de ces Etats venaient à échouer sur le front économique, ils pourraient bien être politiquement contraints de reporter la faute sur certains « ennemis » étrangers.
Troisièmement, de nombreux alliés des Etats-Unis en Asie (et ailleurs) s'interrogent sur le caractère crédible de la récente stratégie américaine de « pivot » vers le continent asiatique. Etant donné la fébrilité de la réaction américaine aux crises de Syrie ou d'Ukraine, le filet de sécurité américain en Asie apparaît de plus en plus fragile. La Chine teste désormais elle aussi la crédibilité des garanties américaines, étant de plus en plus envisagé que les amis et alliés de l'Amérique - à commencer par le Japon - soient contraints d'assumer eux-mêmes davantage de problématiques de sécurité.
Enfin, contrairement à une Europe dans laquelle l'Allemagne a accepté la responsabilité des atrocités de la Seconde Guerre mondiale, et contribué à cet effort mené sur plusieurs décennies en direction de la construction de l'Union européenne que nous connaissons aujourd'hui, aucun cadre d'accord historique n'existe entre les Etats asiatiques. C'est ainsi que les sentiments nationalistes continuent d'être inculqués à des générations actuelles pourtant étrangères à l'horreur des guerres du passé.
Il y a là une mortelle combinaison de facteurs, susceptible de déboucher sur un conflit militaire au sein d'une région essentielle à l'économie globale. Comment la Chine peut-elle bâtir une capacité militaire défensive légitime, dont a besoin toute grande puissance, sans inquiéter ses voisins et l'Amérique en semblant aspirer à une hégémonie stratégique en Asie ? Comment les autres puissances asiatiques peuvent-elles être certaines que les Etats-Unis s'investiront dans leurs préoccupations sécuritaires légitimes, et que l'Amérique ne les abandonnera pas à une finlandisation sous domination chinoise ?
Il s'agira pour les dirigeants de la région - comme pour les Etats-Unis - de faire preuve d'une sagesse considérable pour trouver une solution diplomatique aux multiples tensions géopolitiques et géoéconomiques actuelles. Seule cette sagesse pourra faire prévaloir le désir de paix et de prospérité sur les situations et tentations susceptibles d'aboutir à un conflit armé.
Par Nouriel Roubini sur www.lesechos.fr le 09/05/2014
mercredi 7 mai 2014
En Thaïlande, la première ministre destituée par la justice
La Cour constitutionnelle a démis la première ministre Yingluck Shinawatra de ses fonctions, mercredi 7 mai, estimant qu'elle était coupable d'abus de pouvoir. Une majorité des membres de son cabinet ont également été renvoyés. Cette décision risque de replonger le pays dans une grave crise politique dont il venait tout juste de sortir. D'autant qu'il n'y a actuellement pas de Parlement pour nommer un nouveau premier ministre. De nouvelles législatives ont été programmées pour le 20 juillet.
Yingluck Shinawatra est accusée d'abus de pouvoir pour avoir démis le chef du Conseil national de sécurité en 2011. La chef du gouvernement s'est défendue d'avoir pris seule la décision de démettre Thawil Pliensri, expliquant que celle-ci avait été prise en conseil des ministres. L'homme a, depuis, été réintégré dans ses fonctions sur ordre du tribunal administratif.
« COUP D'ÉTAT JUDICIAIRE »
La justice thaïlandaise a déjà chassé du pouvoir deux premiers ministres favorables au frère de Yingluck Shinawatra, Thaksin, ancien premier ministre en exil, renversé par un coup d'Etat en 2006 qui a profondément divisé le pays.
Les « chemises rouges », partisans du clan Shinawatra, accusent la justice de soutenir ses détracteurs, qui préparent selon eux un « coup d'Etat judiciaire ». En plus de ce dossier, Yingluck Shinawatra est accusée par la commission anticorruption de négligence dans le cadre d'un programme controversé d'aide aux riziculteurs.
Sa destitution les fera à coup sûr redescendre dans la rue. Sentant les choses s'accélérer, les partisans des deux camps, ont d'ores et déjà programmé de nouvelles manifestations. Après plusieurs semaines d'accalmie, la crise qui a déjà fait au moins 25 morts et des centaines de blessés devrait revenir.
Le 07/05/2014 sur www.lemonde.fr
mardi 6 mai 2014
Chine : 6 blessés dans une nouvelle attaque à l'arme blanche
Vers 11H30 (03H30 GMT), un seul assaillant a frappé au couteau des passagers devant la gare principale de la métropole du sud de la Chine, a indiqué le Bureau local de la sécurité publique sur son compte officiel de microblogs.
Les forces de l'ordre sont intervenues "promptement" et ont ouvert le feu, touchant l'agresseur, a-t-il poursuivi. L'assaillant et les personnes qu'il a blessées, ont été hospitalisés.
Toutes les victimes sont de nationalité chinoise, a également précisé la police.
Dans un premier temps, plusieurs médias d'Etat --dont le Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste-- avaient indiqué que les assaillants étaient au nombre de quatre, qu'ils portaient des couvre-chefs blancs, et qu'ils avaient ignoré les sommations de la police.
Ce n'est qu'en fin de journée que les autorités ont révélé qu'un seul suspect était impliqué.
Lames de 'cinquante centimètres"
Le journal Nanfang Dushi Bao a rapporté quant à lui, citant plusieurs témoins, que "les assaillants" de Canton portaient également des vêtements de couleur blanche et qu'ils s'étaient munis de couteaux aux lames longues "d'environ 50 centimètres".
Des photos supposément prises par des passants étaient largement partagées mardi sur les réseaux sociaux, où les réactions des internautes oscillaient entre choc, effroi et colère.
Sur ces clichés, on voyait notamment un homme à la chemise ensanglantée porté à bout de bras, des personnels médicaux s'affairant autour d'une ambulance et ce qui ressemblait à des taches de sang sur la chaussée de couleur grège.
Cette attaque intervient moins d'une semaine après un attentat au couteau et à l'explosif devant une gare d'Urumqi, capitale de la région occidentale du Xinjiang, dans lequel sont deux assaillants et un civil sont morts, et qui a fait 79 blessés.
Selon les médias d'Etat, les auteurs présumés de cette "attaque terroriste violente" à Urumqi étaient "depuis longtemps impliqués dans l'extrémisme religieux".
Par ailleurs, début mars, une tuerie commise à l'arme blanche par un commando d'assaillants dans la gare de Kunming (sud-ouest) s'était soldée par 29 morts et 143 blessés. Le carnage avait été officiellement imputé à des mouvements séparatistes islamistes du Xinjiang.
Cette vaste région, régulièrement agitée de troubles, est peuplée par les Ouïghours, musulmans turcophones qui dénoncent la politique répressive de Pékin à l'encontre de leur culture et de leur religion.
Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, s'est refusé mardi à toute spéculation sur l'identité des responsables de l'attaque perpétrée à Canton.
"Quels que soient les auteurs de cette violente attaque et leurs motivations, ils seront traduits en justice (...) et le gouvernement agira fermement pour protéger les vies et biens des citoyens chinois", a-t-elle déclaré.
Un haut responsable américain, Daniel Russel, secrétaire d'Etat adjoint pour l'Asie orientale et le Pacifique, a quant à lui déclaré depuis Hong Kong que les Etats-Unis étaient "horrifiés" et "condamnaient catégoriquement cette attaque contre des civils innocents".
'Test crucial'
Pour Rohan Gunaratna, professeur de la Nanyang Technological University de Singapour, "alors que l'ampleur des violences au Xinjiang ne fait que s'accroître, il y a désormais une contagion dans le reste du pays".
"La Chine fait face à une menace terroriste très significative et constante", a-t-il estimé, dans un entretien à l'AFP.
En octobre, un attentat suicide avait été commis place Tiananmen à Pékin, symbole du pouvoir. Trois Ouïghours venus du Xinjiang avaient précipité leur véhicule contre la Cité interdite, selon la version officielle.
"Canton est devenu une ville dangereuse. La prochaine fois que je verrai quelqu'un portant un couvre-chef blanc, je changerai de trottoir", a indiqué un usager de Weibo, dans un microblog représentatif.
"Nous avons des contrôles de sécurité partout et quotidiennement, et pourtant, ce genre d’attaques n'arrête pas de se répéter", a déploré un autre internaute.
De fait, "il s'agit d'un test crucial pour le gouvernement", qui devrait conduire à une "vigilance" accrue dans tout le pays, a estimé Mao Shoulong, professeur à l'Ecole d'administration de l'Université de Pékin.
En réponse à cette montée des violences, "les autorités vont devoir réprimer sévèrement le terrorisme", mais "aussi appliquer des politiques" pour apaiser les craintes et frustrations des Ouïghours, a-t-il indiqué à l'AFP.
Le président chinois Xi Jinping, qui a effectué la semaine dernière au Xinjiang sa première visite officielle en tant que chef d'Etat, y avait appelé à durcir la lutte antiterroriste tout en plaidant pour des mesures destinées à "améliorer l'harmonie ethnique".
Sur http://tempsreel.nouvelobs.com le 06/05/2014