mercredi 7 mai 2014
En Thaïlande, la première ministre destituée par la justice
La Cour constitutionnelle a démis la première ministre Yingluck Shinawatra de ses fonctions, mercredi 7 mai, estimant qu'elle était coupable d'abus de pouvoir. Une majorité des membres de son cabinet ont également été renvoyés. Cette décision risque de replonger le pays dans une grave crise politique dont il venait tout juste de sortir. D'autant qu'il n'y a actuellement pas de Parlement pour nommer un nouveau premier ministre. De nouvelles législatives ont été programmées pour le 20 juillet.
Yingluck Shinawatra est accusée d'abus de pouvoir pour avoir démis le chef du Conseil national de sécurité en 2011. La chef du gouvernement s'est défendue d'avoir pris seule la décision de démettre Thawil Pliensri, expliquant que celle-ci avait été prise en conseil des ministres. L'homme a, depuis, été réintégré dans ses fonctions sur ordre du tribunal administratif.
« COUP D'ÉTAT JUDICIAIRE »
La justice thaïlandaise a déjà chassé du pouvoir deux premiers ministres favorables au frère de Yingluck Shinawatra, Thaksin, ancien premier ministre en exil, renversé par un coup d'Etat en 2006 qui a profondément divisé le pays.
Les « chemises rouges », partisans du clan Shinawatra, accusent la justice de soutenir ses détracteurs, qui préparent selon eux un « coup d'Etat judiciaire ». En plus de ce dossier, Yingluck Shinawatra est accusée par la commission anticorruption de négligence dans le cadre d'un programme controversé d'aide aux riziculteurs.
Sa destitution les fera à coup sûr redescendre dans la rue. Sentant les choses s'accélérer, les partisans des deux camps, ont d'ores et déjà programmé de nouvelles manifestations. Après plusieurs semaines d'accalmie, la crise qui a déjà fait au moins 25 morts et des centaines de blessés devrait revenir.
Le 07/05/2014 sur www.lemonde.fr
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