Une
vingtaine de militaires américains ont effectué une mission de reconnaissance
sur les monts Sinjar. Ils jugent que le nombre de personnes déplacées est moins
important qu'estimé.
«Les frappes
américaines, l'action des combattants kurdes, les largages d'aide humanitaire
ont permis à des milliers de réfugiés de quitter chaque nuit la montagne, ces
derniers jours», a déclaré un porte-parole du Pentagone qui estimerait, selon le journal, que le siège du Sinjar
est levé. En outre, plusieurs Yazidis auraient expliqué aux Américains qu'ils
consideraient la montagne comme leur maison et ne voulaient pas en partir. Une
opération d'évacuation est donc devenue «beaucoup moins probable».
Les
militaires américains envoyés en reconnaissance appartiennent aux Bérets verts,
une force spécialisée dans la formation et le conseil des armées locales. Ils
sont retournés à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, où se trouve une
centaine de conseillers militaires. Ces derniers étudient toutes les options
possibles qui impliquent
étroitement les forces kurdes présentes sur le terrain. Barack Obama a répété
ne pas vouloir engager de soldats américains en Irak. Parmi les scénarios
d'évacuations évoqués figuraient l'établissement d'un corridor humanitaire
terrestre garanti par les forces kurdes, l'envoi d'avions américains Ospreys ou
une action des Kurdes appuyés par des hommes des forces spéciales américaines.
La Maison-Blanche fait pression sur
l'ex-premier ministre
Le New
York Times note que la hâte américaine à déclarer la fin de l'état de siège
au Sinjar, qui enlève une épine du pied à l'administration Obama, pourrait
surprendre et «consterner» la communauté internationale. Impliqués pour la
première fois militairement en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin
2011, les Etats-Unis mènent depuis vendredi des frappes dans le Kurdistan
autonome sur les positions des djihadistes de l'Etat islamique (EI), accusés de
persécuter les minorités, de mener des exécutions sommaires et des viols. Un
drone a encore détruit mercredi un véhicule armé islamiste près de Sinjar.
Après les
Etats-Unis, la France a annoncé qu'elle livrerait des
«armes sophistiquées» aux forces kurdes dans les prochaines
heures. RTL parle de missiles antichars et de
mortiers et d'équipement (casques, gilets, radios, batteries et jumelles de
vision nocturne). Londres a dit qu'elle acheminerait celles de pays tiers.
L'Allemagne quant à elle envisage la fourniture de moyens militaires non
létaux.
Sur le plan
politique, l'Irak reste en crise. Le premier ministre désigné Haïdar al-Abadi,
qui a obtenu un soutien international massif, s'emploie à former un gouvernement
d'union appelé à rassembler toutes les forces politiques. Son prédécesseur
Maliki qui refuse de quitter le pouvoir, même s'il a été lâché
par ses alliés, maintient son gouvernement en attendant la décision de la Cour
fédérale.Il ne cesse de répéter qu'il a la légitimité pour un 3e mandat, après
l'arrivée en tête de sa coalition aux législatives d'avril. La Maison-Blanche a
appelé Nouri al Maliki à céder la
place pour permettre à son successeur de «rassembler le pays».
Le 14/08/2014 sur www.lefigaro.fr
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