Le 21 septembre à New York, a été lancé la 69e session de l'Assemblée générale des Nations Unies. L'événement était prévu depuis longtemps. Mais à la lumière des tensions croissantes entre les principaux acteurs sur la scène mondiale, on attend de lui plus que d'habitude. Peut-être le dialogue au niveau mondial permettra t-il de désamorcer la situation ?
L'Organisation des Nations Unies est bien sûr, une plate-forme universelle pour les négociations. Sa contribution à l'établissement de la paix dans le monde et à la résolution des problèmes mondiaux est difficile à estimer. Mais comment est-elle efficace aujourd'hui ? Cette question fait grincer des dents. Dans les murs de l'Organisation des Nations Unies on parle de la nécessité d'une réforme depuis les deux dernières décennies. Un groupe de travail est dédié à cette question, mais rien ne change. Le monde d'aujourd'hui n'est plus ce qu'il était après la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'ONU a été créée. Les différends territoriaux et les conflits ethniques, le printemps arabe et ses conséquences, la guerre en Syrie pas encore finie, les bombardements en Ukraine, les Etats vivant dans un état de guerre permanent, le Moyen-Orient, l'Afghanistan et l'Irak, et enfin un terrorisme mondial toujours existant, et cette liste de questions pressantes à l'ordre du jour de l'ONU, n'est pas une exhaustive.
Consacré dans la Charte des objectifs de maintien de la paix et la sécurité internationales, le développement de relations amicales entre deux pays semblent maintenant de plus en plus difficilement possible. L'ONU est de plus en plus le centre de batailles verbales, plutôt qu'une plate-forme pour le dialogue. Au centre de toutes les attention, se trouve le Conseil de sécurité, principal organe politique des Nations Unies. Ses décisions, contrairement aux résolutions de l'Assemblée générale portent un caractère obligatoire. Mais elles sont prises par un nombre limité de privilégiés. Parmi les membres permanents avec droit de veto, il n'y a que cinq pays : les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France. Dix autres membres non permanents sont élus pour un mandat de 2 ans.
La dernière réforme du Conseil de sécurité date de 1963. A cette époque, le nombre de membres non permanents a augmenté de six à dix. Depuis lors, tous se sont seulement cantonnés à parler de plans de réforme. Le dernier, par ailleurs, prévoyait d'élargir la liste des membres permanents et non permanents et de changer le principe même de la formation du Conseil de sécurité et le droit de limiter l'utilisation du droit de veto. Jouissant de cette loi, les Etats sont officiellement prêts à partager le pouvoir de décider du sort du monde, mais ce n'est que formellement. En fait, les cinq membres permanents essaient de ne pas aborder ce sujet, bien que les Britanniques auraient pu avoir à le faire. Si le référendum en faveur de l'indépendance de l'Ecosse avait conduit à sa séparation d'avec le Royaume-Unis, il aurait été question de la légalité pour le Royaume-Uni de rester membre permanent au Conseil de sécurité.
Un autre problème est quels sont les critères pour recevoir de nouveaux membres, si un tel accord doit encore être réalisé. Quels sont le degré de participation dans les activités de maintien de la paix de l'organisation ou le volume des contributions en espèces ? Quid des critères géographiques ? À l'heure actuelle, dans la liste des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Afrique et l'Amérique latine ne sont pas représentées. L'Europe à deux sièges. D'autre part, convient-il d'étendre la liste des pays avec droit de veto ? Si ce n'est pas le cas, y a t-il un sens à une telle réforme ?
Il y a beaucoup de questions, et étant donné qu'elles affectent les intérêts mondiaux d'un grand nombre de pays, il est clair que tout accord rapide entre eux sera laborieux. Dans l'intervalle, il est nécessaire d'éliminer autant que possible les défauts. Par exemple, plus de 60 États membres de l'Organisation des Nations Unies, n'ont jamais été membres du Conseil de sécurité de leur histoire. Parmi eux se trouve le Kazakhstan, qui prétend au siège de membre non permanent au Conseil de sécurité pour les années 2017-2018. C'est un jeune Etat, mais il est clair qu'il est politiquement mûr pour ce genre de responsabilité. Au cours des dernières années, le Kazakhstan a présenté une voix plus forte dans l'arène internationale, et toujours dans un contexte positif.
Après l'effondrement de l'Union soviétique, cette république d'Asie centrale, contrairement à d'autres pays de la CEI, a réussi à éviter les conflits ethniques. En plus d'avoir su préserver son peuple sur son territoire, le Kazakhstan a fait beaucoup pour la paix à l'étranger. En premier lieu, il a volontairement renoncé aux armes nucléaires laissées sur son territoire après l'effondrement de l'URSS. Au milieu de la crise financière, le Kazakhstan a surmonté avec succès la tempête des marchés, mais aussi pris l'initiative de répondre efficacement aux défis mondiaux de l'avenir, pas seulement de natures financières, en particulier avec le projet GGlobal, plate-forme multi-usages pour le dialogue au sein de la communauté mondiale. Elle fonctionne avec succès depuis plusieurs années. Mais pour l'instant, seulement virtuellement. Astana a l'espoir qu'aura bientôt lieu, sous le format G-Global, une réunion des dirigeants de tous les pays du monde.
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