mardi 30 septembre 2014

Vers une réforme du conseil de sécurité de l'ONU ?

Le 21 septembre à New York, a été lancé la 69e session de l'Assemblée générale des Nations Unies. L'événement était prévu depuis longtemps. Mais à la lumière des tensions croissantes entre les principaux acteurs sur la scène mondiale, on attend de lui plus que d'habitude. Peut-être le dialogue au niveau mondial permettra t-il de désamorcer la situation ?

L'Organisation des Nations Unies est bien sûr, une plate-forme universelle pour les négociations. Sa contribution à l'établissement de la paix dans le monde et à la résolution des problèmes mondiaux est difficile à estimer. Mais comment est-elle efficace aujourd'hui ? Cette question fait grincer des dents. Dans les murs de l'Organisation des Nations Unies on parle de la nécessité d'une réforme depuis les deux dernières décennies. Un groupe de travail est dédié à cette question, mais rien ne change. Le monde d'aujourd'hui n'est plus ce qu'il était après la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'ONU a été créée. Les différends territoriaux et les conflits ethniques, le printemps arabe et ses conséquences, la guerre en Syrie pas encore finie, les bombardements en Ukraine, les Etats vivant dans un état de guerre permanent, le Moyen-Orient, l'Afghanistan et l'Irak, et enfin un terrorisme mondial toujours existant, et cette liste de questions pressantes à l'ordre du jour de l'ONU, n'est pas une exhaustive.
 
Consacré dans la Charte des objectifs de maintien de la paix et la sécurité internationales, le développement de relations amicales entre deux pays semblent maintenant de plus en plus difficilement possible. L'ONU est de plus en plus le centre de batailles verbales, plutôt qu'une plate-forme pour le dialogue. Au centre de toutes les attention, se trouve le Conseil de sécurité, principal organe politique des Nations Unies. Ses décisions, contrairement aux résolutions de l'Assemblée générale portent un caractère obligatoire. Mais elles sont prises par un nombre limité de privilégiés. Parmi les membres permanents avec droit de veto, il n'y a que cinq pays : les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France. Dix autres membres non permanents sont élus pour un mandat de 2 ans.

La dernière réforme du Conseil de sécurité date de 1963. A cette époque, le nombre de membres non permanents a augmenté de six à dix. Depuis lors, tous se sont seulement cantonnés à parler de plans de réforme. Le dernier, par ailleurs, prévoyait d'élargir la liste des membres permanents et non permanents et de changer le principe même de la formation du Conseil de sécurité et le droit de limiter l'utilisation du droit de veto. Jouissant de cette loi, les Etats sont officiellement prêts à partager le pouvoir de décider du sort du monde, mais ce n'est que formellement. En fait, les cinq membres permanents essaient de ne pas aborder ce sujet, bien que les Britanniques auraient pu avoir à le faire. Si le référendum en faveur de l'indépendance de l'Ecosse avait conduit à sa séparation d'avec le Royaume-Unis, il aurait été question de la légalité pour le Royaume-Uni de rester membre permanent au Conseil de sécurité.

Un autre problème est quels sont les critères pour recevoir de nouveaux membres, si un tel accord doit encore être réalisé. Quels sont le degré de participation dans les activités de maintien de la paix de l'organisation ou le volume des contributions en espèces ? Quid des critères géographiques ? À l'heure actuelle, dans la liste des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Afrique et l'Amérique latine ne sont pas représentées. L'Europe à deux sièges. D'autre part, convient-il d'étendre la liste des pays avec droit de veto ? Si ce n'est pas le cas, y a t-il un sens à une telle réforme ?

Il y a beaucoup de questions, et étant donné qu'elles affectent les intérêts mondiaux d'un grand nombre de pays, il est clair que tout accord rapide entre eux sera laborieux. Dans l'intervalle, il est nécessaire d'éliminer autant que possible les défauts. Par exemple, plus de 60 États membres de l'Organisation des Nations Unies, n'ont jamais été membres du Conseil de sécurité de leur histoire. Parmi eux se trouve le Kazakhstan, qui prétend au siège de membre non permanent au Conseil de sécurité pour les années 2017-2018. C'est un jeune Etat, mais il est clair qu'il est politiquement mûr pour ce genre de responsabilité. Au cours des dernières années, le Kazakhstan a présenté une voix plus forte dans l'arène internationale, et toujours dans un contexte positif.
 
Après l'effondrement de l'Union soviétique, cette république d'Asie centrale, contrairement à d'autres pays de la CEI, a réussi à éviter les conflits ethniques. En plus d'avoir su préserver son peuple sur son territoire, le Kazakhstan a fait beaucoup pour la paix à l'étranger. En premier lieu, il a volontairement renoncé aux armes nucléaires laissées sur son territoire après l'effondrement de l'URSS. Au milieu de la crise financière, le Kazakhstan a surmonté avec succès la tempête des marchés, mais aussi pris l'initiative de répondre efficacement aux défis mondiaux de l'avenir, pas seulement de natures financières, en particulier avec ​​le projet GGlobal, plate-forme multi-usages pour le dialogue au sein de la communauté mondiale. Elle fonctionne avec succès depuis plusieurs années. Mais pour l'instant, seulement virtuellement. Astana a l'espoir qu'aura bientôt lieu, sous le format G-Global, une réunion des dirigeants de tous les pays du monde.

A lire également : Discours de Sergueï Lavrov à l'ONU le 27 septembre 2014

dimanche 28 septembre 2014

Affaire Aliyev, dénouement en attente

En Autriche, se poursuivent les audiences sur l'affaire de l'ancien haut fonctionnaire kazakh Rakhat Aliyev, qui le 12 septembre de cette année a refusé de participer à l’audition qui devait aboutir à son arrestation. La conséquence est que sa détention en est automatiquement prolongée de deux mois, ce qui a été confirmé par le représentant officiel de la Cour pénale du Land de Vienne, Christina Zaltsborn. Selon la loi autrichienne, si Aliyev est reconnu coupable, il encourt une peine de 20 ans de prison jusqu’à la réclusion à perpétuité. Vienne a conduit sa propre enquête sur les accusations contre Aliyev de meurtre de deux banquiers à Almaty, et les soupçons de blanchiment d'argent.
Aliyev, aujourd'hui connu sous le nom de Shoraz, a une longue histoire. Son procès a eu lieu en 2007 à Astana, où il a été condamné par contumace à 40 ans d’emprisonnement pour que de multiples infractions : création d'une organisation criminelle, enlèvement et assassinat de personnes (les dirigeants de "Nurbank", Joldas Timraliyev et Aybar Hasenov), tentative pour s'emparer du pouvoir dans le pays, organisation de braquages, blanchiment d'argent et plus.

En 2007, Astana a tenté en vain de faire expulser Aliyev, qui a d'abord fui le Kazakhstan pour Vienne. Cependant, le tribunal fédéral en Autriche a refusé à deux reprises de l'extrader, et l’a libéré sous caution pour 1 million d'euros. Il a alors déménagé à Malte, où il a essayé d'obtenir la citoyenneté.

Cependant, Vienne a décidé de poursuivre son enquête sur l'enlèvement et l’assassinat des banquiers de la "Nurbank", J.Timraliyev et A.Hasenov. Un grand nombre de preuves accablantes contre Aliyev ont été déposée par le Kazakhstan.

Apparemment, pour éviter d'être extradé au Kazakhstan, Aliyev a décidé de se rendre à la justice autrichienne cet été. En outre, les avocats d’Aliyev ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils ont suffisamment de preuves attestant de l'innocence de leur client. Mais il semble que la justice autrichienne ne le pense pas, car sinon, elle n’aurait pas autorisé son arrestation, ni même de la prolonger.

Depuis l’arrestation d’Aliyev, les enquêteurs autrichiens ont exhorté leurs collègues kazakhs à ne pas interférer dans l'enquête. Ils ont demandé tous les documents de la partie kazakhe, afin de vérifier de manière indépendante les preuves de culpabilité de l'arrêté. Par ailleurs, les interrogatoires des témoins et des personnes qui sont liés l'affaire, se sont tenus par vidéoconférence, la procureure ne s'est jamais déplacé au Kazakhstan.

Une des raisons pour lesquelles Vienne a refusé d'aider les procureurs kazakhs réside dans la possibilité d’implications politiques de l'affaire Aliyev. Il a été déclaré à maintes reprises que la justice de son pays le poursuit à cause de son désaccord avec la politique du gouvernement actuel.

Cependant au Kazakhstan, les partis politiques et leurs dirigeants sont en désaccord avec cette version. Sur cette question, ils adhèrent à une position commune qui est qu’Aliyev est coupable des accusations portées contre lui. En particulier, en ce qui concerne la corruption et la tentative de prise de contrôle hostile.

En outre, il a été mis en avant l'implication d’Aliyev dans l'assassinat en février 2006, d'un éminent membre de l’opposition kazakhstanaise, Altinbek Sarsenbayev. Au printemps 2013, l’assassin, Rustam Ibragimov, a été reconnu coupable d'assassinat et condamné à 20 années d’emprisonnement. Il a reconnu que son commanditaire était Aliyev. En janvier 2014, le bureau du Procureur du Kazakhstan a engagé des poursuites pénales afin de vérifier l’implication de ce dernier dans l'organisation de l'assassinat.

Et si, le bureau de la procureure autrichienne n’avance pas sur le dossier de l’assassinat de Sarsenbayev, il prend en considération très méticuleusement l’affaire des meurtres de la  "Nurbank". En outre, selon le procureur Bettina Wallner, la découverte des corps des banquiers (dont on était à la recherche depuis quelques années) est un signe de la complicité d’Aliyev dans ce crime. Le bureau du procureur en Autriche est plus enclin vers la version présentée par le Kazakhstan sur les accusations d’assassinat, d’extorsion, de voies de fait graves et de la privation de liberté par la force. Le juge qui a vérifié la légalité de la détention estime également que «la chaîne de preuves est suffisante» pour constituer un soupçon raisonnable. En fait, c'est la raison pour laquelle Aliyev et ses deux complices présumés ont été arrêtés.

En outre, le témoignage de l'amour d’Aliyev pour les attaques et les tentatives de transfert forcé de la propriété d'autrui pour une bouchée de pain (y compris sous la torture) est plus que suffisant. Dans la version de base de l'enquête, les responsables de la "Nurbank" ont été tués pour avoir refusé d’officialiser la participation d’Aliyev à l’actionnariat de la banque. Et il n'est pas surprenant que le bureau du procureur autrichien n'ait pas nié la possibilité de l’implication de ce dernier dans ces crimes et poursuive sa propre enquête, très approfondie et impartiale.

Il y a une chose plus importante. Dans la liste des charges qui ont été déposées du côté kazakh, apparaît le blanchiment d'argent, crime contre lequel le monde entier se bat activement. Et aujourd'hui, la chance est que le Service fédéral de surveillance financière et son programme opérationnel "Egmont" (système d'échange d'informations opérationnelles entre les intelligences financières de différents pays), donne la possibilité de suivre les mouvements de trésorerie dont l’origine est douteuse et de les placer sous le contrôle d’un réseau international de renseignement, en leison avec les justices de différents pays.

S’il est reconnu coupable ( et cela ne fait guère de doute, il ne manque qu’à savoir combien de temps), Aliyev purgera sa peine en Autriche. Apparemment, c'était la condition de « reddition volontaire » de l'ex-ambassadeur. Cependant, il n’est pas exclu qu'il soit amené à retourner dans sa patrie, si bien sûr, Vienne confirme que toutes les preuves recueillies par les procureurs kazakhs contre Aliyev, font foi.

Hong Kong : les manifestations prennent de l'ampleur

 
La situation se tend à Hong Kong. Les manifestants prodémocratie étaient massés dimanche devant le siège du gouvernement local, déterminés comme jamais à obtenir de Pékin davantage de libertés politiques grâce à une campagne de désobéissance civile de plus en plus tendue.
 
Après une semaine de manifestations animées par les étudiants en grève pour dénoncer la décision de Pékin de limiter la portée du suffrage universel, Occupy Central, l’organisation prodémocratie la plus en vue, a décidé de se jeter officiellement dans la bataille.
 
Environ 1.500 personnes étaient rassemblées dimanche devant les bâtiments qui abritent le siège du gouvernement et du conseil législatif de Hong Kong. Samedi soir, ils étaient d’après les estimations de l’AFP plus de 10.000. Nombre de manifestants avaient quitté les lieux en promettant de revenir après une douche et quelques heures de sommeil, mais la police a empêché des centaines de personnes de gagner la zone dimanche, suscitant la colère des participants.
 
La député prodémocratie Claudia Mo a déclaré que cinq personnes avaient été arrêtées, dont trois de ses collègues au conseil législatif, pour avoir tenté d’apporter des haut-parleurs. La police avait indiqué auparavant que 74 personnes avaient été arrêtées.
 
Dans la nuit, les militants prodémocratie s’étaient heurtés aux policiers antiémeutes armés de boucliers. Une majorité de manifestants portaient des ponchos en plastique et s’étaient enveloppé le visage de film alimentaire. D’autres arboraient des lunettes de protection de peur que la police ne fasse usage de gaz au poivre pour les disperser comme elle l’a déjà fait.
 
Depuis lundi, les étudiants de l’ancienne colonie britannique passée sous tutelle chinoise ont multiplié les manifestations, faisant même irruption vendredi au siège du gouvernement avant d’en être évacués par la police, parfois sans ménagement.
 
Sur www.lesechos.fr le 28/09/2014

vendredi 26 septembre 2014

Les BRICS ET l'OSC face à l'hégémonisme occidental

 
La Russie et la Chine se sont alliées et ont attiré des partisans dans leur camp dans le but de défendre les intérêts des Etats qui ne font pas partie des coalitions et des unions occidentales. Moscou et Pékin étaient d’ailleurs les initiateurs de l’OCS et des BRICS. Dans ces organisations, les membres ne dépendent pas les uns des autres, et leur coopération est tout à fait réelle.
 
Les États-Unis et l'Europe cherchent à instaurer leur contrôle sur tous les marchés, que cela soient des marchés financiers, des marchés d’écoulement des marchandises, et des marchés du travail. Grâce à ce contrôle, les pays occidentaux arrivent à tirer un bénéfice maximal pour eux-mêmes. Ils utilisent pour y parvenir la pression politique, en spéculant les principes de la démocratie et des droits de l’Homme. Et tous les moyens sont bons pour que les pays occidentaux y parviennent : le contrôle ou les manipulations. Si certains capitulent face à une telle pression, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et l’alliance Brésil-Russie-Inde-Chine Afrique du Sud (BRICS) ne veulent pas capituler.   « L’objectif des BRICS et de l’OCS est de renforcer l’influence des pays-membres de ces organisation sur l’arène internationale en contrepoids à la politique hégémonique de l’Europe et des Etats-Unis », explique Nikolaï Mironov, directeur général de l’Institut des projets régionaux prioritaires. « En se rendant compte de cela, les pays se réunissent pour garantir leurs intérêts et le respect des règles du jeu, notamment en ce qui concerne la concurrence globale. Les relations entre les pays qui font partie des BRICS ou de l'OCS ne portent pas de caractère politique, à la différence des unions construites entre les pays européens. Nous menons des transactions commerciales, nous interagissons les uns avec les autres, mais nous ne réalisons jamais ensemble des missions politiques. De ce point de vue, ces alliances sont beaucoup plus utiles pour la Russie ».   Du point de vue géographique, l’OCS et les BRICS représentent près de la moitié de la planète. « Les BRICS, c’est la concentration de l'Orient global face à l’Occident global, car cette union inclut des pays de quatre continents », commente Gleb Ivachentsov, directeur adjoint du Centre d'études russe de l'APEC à l'Académie russe de l'économie nationale. « Quant à l’Organisation de coopération de Shanghai, c’est une percée sur le territoire de l’Asie, qui s’étend du Nord au Sud. Outre ses six membres, l’OCS inclut aussi des pays-observateurs – l’Inde, le Pakistan, la Mongolie et l’Iran. Il n’est pas exclu que ces pays puissent également rejoindre l’organisation à l’avenir. Ainsi, l’OCS aura la forme d’un arc sur le continent asiatique, regroupant la plus large partie de l’humanité ».   Craignant le renforcement de l’OCS et des BRICS, les Etats-Unis sont en train de promouvoir un pacte commercial transatlantique qui devrait réunir l’Amérique et l’Europe au sein d’un seul marché libre. Mais cela risque de porter atteinte aux producteurs européens. On voit donc clairement qui va contrôler ce marché « libre ». Un autre projet des États-Unis - un accord commercial transpacifique, a pour objectif de rendre l’Asie dépendante de l’Amérique. Ces tentatives des Etats-Unis ne sont pas très bien vues par d’autres acteurs mondiaux. On peut donc affirmer avec assurance que les organisations comme l'OCS et BRICS auront une longue vie.   Par Schvetlana Kholodnova sur La voix de la Russie le 26/09/2014

Des dizaines de morts dans des affrontements au Xinjiang

Les médias d'Etat chinois ont indiqué, tard hier soir, que de très violents affrontements avaient opposé, cinq jours plus tôt, les forces de l'ordre à des séparatistes ouïghours dans le centre de la province du Xinjiang, située à l'extrême ouest de la Chine. Selon ces comptes-rendus, étroitement contrôlés par Pékin, des hommes emmenés par "un extrémiste religieux", nommé Mamat Turson, auraient organisé une série d'attentats à la bombe dans le comté de Luntai, à la lisière nord du désert de Taklamakan, où vit une importante minorité musulmane et turcophone. Des marchés, des postes de police et un magasin auraient été ainsi visés dans des attaques qui auraient fait six morts. Les forces de police auraient ensuite réussi à tuer 40 "terroristes" au cours d'un violent affrontement qui aurait fait 4 morts dans leurs rangs. Radio Free Asia, qui a contacté des témoins sur place, a indiqué que les affrontements auraient éclatés à la suite d'une manifestation contre les évictions forcées menées par le gouvernement. Mais, faute de média indépendant dans la zone, l'origine des troubles reste difficile à identifier. Ces violences sont les dernières en date d'une série d'affrontements survenus dans la région, entre les forces de l'ordre et des séparatistes ouïghours, qui ont considérablement radicalisé leurs actions, ces derniers mois, afin d'obtenir la création d'un « Turkestan oriental » au Xinjiang.
 
Sur www.lesechos.fr le 26/09/2014

jeudi 25 septembre 2014

Le Japon et la Chine reprennent langue

Ce n’est pas encore un réchauffement. Mais peut-être la fin de la glaciation. Mardi et mercredi, des diplomates chinois et japonais se sont rencontrés, en présence de responsables de la défense et des affaires maritimes, a-t-on appris ce matin. La réunion s’est tenue dans la ville chinoise de Qingdao. Les deux pays ont échangé autour des questions relatives à la coopération maritime et en particulier ont évoqué la possibilité de créer une « mécanisme de communication » de leurs armées. Entre les deux puissances asiatiques, c’est la première fois que se déroule une rencontre bilatérale officielle depuis mai 2012. Une délégation de 200 représentants des milieux d’affaires japonais vient par ailleurs de se rendre à Pékin, où elle a rencontré le vice-Premier ministre Wang Yang. Cette tendance à l’amélioration, si elle se confirmait, pourrait ouvrir à la voie à une rencontre entre Shinzo Abe, le Premier ministre nippon, et Xi Jinping, le président chinois, en marge du prochain sommet de l’APEC, en novembre, à Pékin. Shinzo Abe a affirmé espérer qu’une telle rencontre aurait lieu, mais la partie chinoise ne s’est pas prononcée. Encore récemment, Xi Jinping a tenu un discours extrêmement accusateur vis-à-vis du Japon et de sa tentation négationniste au sujet de son passé guerrier. Le contentieux relatif aux îles Senkaku/ Diaoyu, que revendiquent les deux pays, est encore brûlant.
 
Sur www.lesechos.fr le 25/09/2014

mercredi 24 septembre 2014

L'Inde entre dans l'Histoire en atteignant Mars

 
Le film «Gravity» d’Alfonso Cuaron avait coûté 100 millions de dollars. Ce mercredi matin, l’Inde est entrée dans l’histoire en réussissant, avec un budget de seulement 74 millions de dollars, à placer en orbite une sonde autour de Mars. «L’Inde a réussi à atteindre Mars. Félicitations à vous tous, au pays tout entier. L’histoire s’écrit aujourd’hui», a déclaré, le Premier ministre Narendra Modi, depuis le siège de la mission pilotée par l’agence spatiale indienne (ISRO) à Bangalore.
 
La sonde Mars Orbiter Mission (MOM) - également baptisée Mangalyaan par les Indiens - avait décollé le 5 novembre 2013, après avoir été conçue dans un temps record de seulement trois ans par les ingénieurs indiens qui rêvaient de faire de leur pays la première nation d’Asie capable d’atteindre la planète rouge. Jusqu’à aujourd’hui, seuls les Etats-Unis, la Russie et l’Europe avaient réussi ce type de mission quand des dizaines d’autres avaient échoué. La sonde indienne est munie de capteurs destinés à mesurer la présence de méthane dans l’atmosphère de Mars, qui accréditerait l’hypothèse d’une forme de vie primitive sur cette planète.

www.lesechos.fr le 24/09/2014

samedi 20 septembre 2014

Xi Jinping fait les yeux doux à l'Inde

 
Le président chinois a entamé, hier, une visite de trois jours en Inde . Objectif stratégique : atténuer la méfiance entre les deux géants démographiques d’Asie. Entre New Delhi et Pékin, la tension n’est pas récente ; en 1962, les deux Etats se sont livrés une guerre courte mais sanglante, se disputant un territoire frontalier. Aujourd’hui, le différend territorial n’est pas résolu, mais s’ajoutent à ce contexte des relations économiques déséquilibrées au profit de la Chine. Quasiment inexistant il y a dix ans, le déficit commercial qu’affiche l’Inde vis-à-vis de son puissant voisin a été de plus de 40 milliards de dollars l’an dernier. La Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Inde, et cette dernière aimerait profiter de cette visite pour mieux positionner ses propres produits sur le marché chinois, en particulier dans des industries de pointe comme le logiciel ou la pharmacie. Il est question, également, d’attirer les investissements chinois dans le secteur ferroviaire, et d’impulser une coopération dans le nucléaire civil. Xi Jinping, dans une tribune publiée par la presse indienne, vante la relation bilatérale, y voyant « l’une des plus dynamiques et prometteuses » du siècle. Mais sur le fond, l’Inde est intensément courtisée par les Etats-Unis et le Japon , tous deux cherchant à limiter la montée en puissance de la Chine en Asie. Récemment, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a rencontré le Premier ministre indien, Narendra Modi. Les deux hommes ont mis en scène leur amitié. Narendra Modi en a profité pour critiquer « l’état d’esprit expansionniste » de Pékin sur les questions territoriales. Il renforce également ses liens avec le Vietnam, coopérant avec Hanoi dans l’exploration pétrolière sous-marine… dans des eaux que Pékin considère comme étant de sa souveraineté.
L’immobilier continue de flancher en Chine
D’après des statistiques officielles, le rythme de la baisse des prix de l’immobilier a eu tendance à s’accélérer au mois d’août, en Chine. Une baisse en rythme mensuel uniquement : en moyenne, dans 70 villes chinoises, le mètre carré a décliné de 1,1% par rapport à juillet. Si l’on exclut le logement social, 68 des 70 villes observées par Pékin ont connu une baisse au cours du mois dernier. Globalement, les ventes immobilières ont diminué de 10,9% au cours des 8 premiers mois de l’année, par rapport à la même période de l’année précédente. Ce retournement du marché immobilier est l’une des données fondamentales de l’équation économique chinoise actuelle, car le secteur a longtemps tiré la croissance, tout en étant structurant pour les finances du pays. C’est la baisse des prix de la pierre qui explique, en grande partie, les mesures de relance ciblées annoncées régulièrement par Pékin – et en particulier le déblocage, hier, de 500 milliards de yuans de prêts destinés à cinq grandes banques commerciales. Malgré ce contexte morose, l’agence Moody’s a envoyé un message d’espoir, hier, en se disant optimiste pour les finances des promoteurs chinois au cours du second semestre. Après avoir vu leurs profits fondre et leur taux d’endettement augmenter fortement au cours de la période allant de janvier à juin, ces derniers pourraient redresser la tête actuellement, à la faveur d’une augmentation de la liquidité dans le système chinois, et de la fin de chantiers engagés précédemment. Le président chinois a entamé, hier, une visite de trois jours en Inde . Objectif stratégique : atténuer la méfiance entre les deux géants démographiques d’Asie. Entre New Delhi et Pékin, la tension n’est pas récente ; en 1962, les deux Etats se sont livrés une guerre courte mais sanglante, se disputant un territoire frontalier. Aujourd’hui, le différend territorial n’est pas résolu, mais s’ajoutent à ce contexte des relations économiques déséquilibrées au profit de la Chine. Quasiment inexistant il y a dix ans, le déficit commercial qu’affiche l’Inde vis-à-vis de son puissant voisin a été de plus de 40 milliards de dollars l’an dernier. La Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Inde, et cette dernière aimerait profiter de cette visite pour mieux positionner ses propres produits sur le marché chinois, en particulier dans des industries de pointe comme le logiciel ou la pharmacie. Il est question, également, d’attirer les investissements chinois dans le secteur ferroviaire, et d’impulser une coopération dans le nucléaire civil. Xi Jinping, dans une tribune publiée par la presse indienne, vante la relation bilatérale, y voyant « l’une des plus dynamiques et prometteuses » du siècle. Mais sur le fond, l’Inde est intensément courtisée par les Etats-Unis et le Japon , tous deux cherchant à limiter la montée en puissance de la Chine en Asie. Récemment, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a rencontré le Premier ministre indien, Narendra Modi. Les deux hommes ont mis en scène leur amitié. Narendra Modi en a profité pour critiquer « l’état d’esprit expansionniste » de Pékin sur les questions territoriales. Il renforce également ses liens avec le Vietnam, coopérant avec Hanoi dans l’exploration pétrolière sous-marine… dans des eaux que Pékin considère comme étant de sa souveraineté.

L’immobilier continue de flancher en Chine

D’après des statistiques officielles, le rythme de la baisse des prix de l’immobilier a eu tendance à s’accélérer au mois d’août, en Chine. Une baisse en rythme mensuel uniquement : en moyenne, dans 70 villes chinoises, le mètre carré a décliné de 1,1% par rapport à juillet. Si l’on exclut le logement social, 68 des 70 villes observées par Pékin ont connu une baisse au cours du mois dernier. Globalement, les ventes immobilières ont diminué de 10,9% au cours des 8 premiers mois de l’année, par rapport à la même période de l’année précédente. Ce retournement du marché immobilier est l’une des données fondamentales de l’équation économique chinoise actuelle, car le secteur a longtemps tiré la croissance, tout en étant structurant pour les finances du pays. C’est la baisse des prix de la pierre qui explique, en grande partie, les mesures de relance ciblées annoncées régulièrement par Pékin – et en particulier le déblocage, hier, de 500 milliards de yuans de prêts destinés à cinq grandes banques commerciales. Malgré ce contexte morose, l’agence Moody’s a envoyé un message d’espoir, hier, en se disant optimiste pour les finances des promoteurs chinois au cours du second semestre. Après avoir vu leurs profits fondre et leur taux d’endettement augmenter fortement au cours de la période allant de janvier à juin, ces derniers pourraient redresser la tête actuellement, à la faveur d’une augmentation de la liquidité dans le système chinois, et de la fin de chantiers engagés précédemment.

Les exportations japonaises déprimées

Les exportations japonaises, qui devaient porter une partie de la stratégie de relance économique du gouvernement de Shinzo Abe, ne profitent toujours pas de la dépréciation continue du yen, qui évolue désormais à son plus bas niveau des six dernières années. En août, les envois de marchandises “made in Japan” vers l’étranger ont ainsi enregistré, en glissement annuel, un recul de 1,3%. Même si elles peuvent, en théorie, proposer des produits moins chers dans les contrats formulés en dollar ou en euro, les entreprises nippones sont confrontées à la faiblesse de la demande mondiale pour leurs marchandises et continuent, par sécurité, de déplacer leurs usines au plus près de leurs marchés pour se protéger contre les risques de change. Le mois dernier, leurs envois vers les Etats-Unis ont, notamment, enregistré une baisse de 4,4%, sur un an. Les exportations de véhicules vers les Etats-Unis ont même plongé de 13,5% alors que dans un même temps les ventes des constructeurs nippons progressaient de 7% en Amérique du Nord. Cette mauvaise santé du commerce extérieur va peser sur le projet économique de l’exécutif qui doit parallèlement faire face à une déprime de la demande intérieure depuis la mise en place d’une hausse de la TVA en avril dernier.

Séoul se concocte un budget de relance

Inquiet du manque de dynamisme de sa croissance, le gouvernement sud-coréen a présenté ce matin un budget en forte hausse et indiqué qu’il allait laisser filer momentanément son déficit public pour encourager la création d’emplois. L’exécutif va demander à l’Assemblée nationale d’approuver, pour l’année 2015, un budget de 376.000 milliards de wons (361 milliards de dollars) en hausse de 5,7% par rapport à 2014. “Nous avons un projet aussi expansionniste que possible pour revitaliser l’économie”, a expliqué le ministère des finances qui doit faire face depuis quelques mois à une faible demande intérieure. S’il espère des recettes fiscales en hausse l’an prochain, le ministère reconnaît qu’elles ne couvriront pas la hausse des dépenses et que le déficit fiscal devrait donc progresser. Il pourrait atteindre 2,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2015, contre probablement 1,7% cette année. Cette légère hausse, qui poussera la dette publique de la péninsule à un niveau équivalent à 35,7% du PIB l’an prochain, est présentée comme “temporaire” par les autorités.
Les exportations japonaises déprimées
Les exportations japonaises, qui devaient porter une partie de la stratégie de relance économique du gouvernement de Shinzo Abe, ne profitent toujours pas de la dépréciation continue du yen, qui évolue désormais à son plus bas niveau des six dernières années. En août, les envois de marchandises “made in Japan” vers l’étranger ont ainsi enregistré, en glissement annuel, un recul de 1,3%. Même si elles peuvent, en théorie, proposer des produits moins chers dans les contrats formulés en dollar ou en euro, les entreprises nippones sont confrontées à la faiblesse de la demande mondiale pour leurs marchandises et continuent, par sécurité, de déplacer leurs usines au plus près de leurs marchés pour se protéger contre les risques de change. Le mois dernier, leurs envois vers les Etats-Unis ont, notamment, enregistré une baisse de 4,4%, sur un an. Les exportations de véhicules vers les Etats-Unis ont même plongé de 13,5% alors que dans un même temps les ventes des constructeurs nippons progressaient de 7% en Amérique du Nord. Cette mauvaise santé du commerce extérieur va peser sur le projet économique de l’exécutif qui doit parallèlement faire face à une déprime de la demande intérieure depuis la mise en place d’une hausse de la TVA en avril dernier.
Séoul se concocte un budget de relance
Inquiet du manque de dynamisme de sa croissance, le gouvernement sud-coréen a présenté ce matin un budget en forte hausse et indiqué qu’il allait laisser filer momentanément son déficit public pour encourager la création d’emplois. L’exécutif va demander à l’Assemblée nationale d’approuver, pour l’année 2015, un budget de 376.000 milliards de wons (361 milliards de dollars) en hausse de 5,7% par rapport à 2014. “Nous avons un projet aussi expansionniste que possible pour revitaliser l’économie”, a expliqué le ministère des finances qui doit faire face depuis quelques mois à une faible demande intérieure. S’il espère des recettes fiscales en hausse l’an prochain, le ministère reconnaît qu’elles ne couvriront pas la hausse des dépenses et que le déficit fiscal devrait donc progresser. Il pourrait atteindre 2,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2015, contre probablement 1,7% cette année. Cette légère hausse, qui poussera la dette publique de la péninsule à un niveau équivalent à 35,7% du PIB l’an prochain, est présentée comme “temporaire” par les autorités.
Par Gabriel Grésillon et Yann Rousseau sur www.lesechos.fr le 18/09/2014

dimanche 7 septembre 2014

Un successeur du KGB use de faux pour tromper l'Occident

Un autrefois redouté général du KGB se trouve en ce moment sous surveillance préventive dans une prison de Vienne, une fin indigne pour une terrible histoire. Son étrange histoire, digne d'un thriller, est un exemple de la façon dont l'ancien KGB utilise des documents contrefaits pour influencer journalistes occidentaux, diplomates et politiciens.

Le KGB n'est plus ce que c'était, mais ses théories du complot ont été alimentées par de faux documents ( «troisième homme» ayant participé à l'assassinat de Kennedy, l'Amérique qui n'a pas vraiment atterri sur la lune et ainsi de suite) survivent. Les archives russes ont publié des documents montrant des décennies de faux documents destinés à tromper l'Occident.

Dans les années 1980, dans une académie de formation soviétique à Moscou, Rakhat Aliyev a rencontré et courtisé la fille du futur dirigeant du Kazakhstan. Une fois mariée, Aliyev est devenu un maître espion principal dans le KGB kazakhstanais. Plus tard, il a monté une tentative de coup d'Etat et s'est enfui avec des millions de dollars. Les procureurs de deux pays ont lié Aliyev à une série de meurtres macabres, dont celui de deux banquiers dont les corps ont été retrouvés dans des bidons d'huile de 40 gallons.

Aliyev, qui avait été l'ambassadeur du Kazakhstan en Autriche, est maintenant dans une prison autrichienne alors que les autorités considèrent les accusations de meurtre à son encontre.

Pendant des années, Aliyev s'est présenté dans les médias américains et européens comme un "dissident" courageux en utilisant ce que l'on sait maintenant comme des documents falsifiés prétendant montrer une conspiration mondiale impliquant l'ancien président américain Bill Clinton, l'ancien directeur de la CIA James Woolsey, et d'anciens dirigeants de la Grande-Bretagne, de l'Autriche et d'autres pays.

Aliyev a reçu un enseignement de base sur les faux en écriture alors qu'il était un jeune officier à l'Ecole Supérieure du KGB à l'époque soviétique. Il savait certainement comment faire usage de faux documents pour abattre des cibles politiques (une tactique commune du KGB depuis de nombreuses décennies).

Aliyev se disait comme un «dissident politique progressiste» du Kazakhstan dans le but de gagner la sympathie du public. Même après son arrestation en Juin 2014, la BBC citait Aliyev dans ses titres comme un «dissident».

Les médias n'ont jamais semblé remettre en question les documents qu'il avait fournis.

Mais les juges et les avocats l'ont bientôt fait.

Ils se tournèrent vers l'expert de renom sur les faux en écriture, Gideon Epstein, qui a passé des décennies a mettre en lumière de faux écrits pour traquer les criminels de guerre nazis. Maintenant, nonagénaire, Epstein démontre facilement que de nombreux documents d'Aliyev sont des faux.

Dans une audience d'arbitrage en 2011, Epstein a présenté ses conclusions, incitant Aliyev à admettre, sous un contre-interrogatoire, qu'il a «reçu des documents provenant de sources KNB au Kazakhstan". Le KNB est l'abréviation du nouveau KGB au Kazakhstan : "Aliyev a également témoigné que les bureaux du KNB au Kazakhstan ont la capacité juridique de fabriquer des documents".

Les deux interrogatoires d'Aliyev, ainsi que l'analyse de Epstein et de l'ancien directeur d'Europol, Max-Peter Ratzel, ont incité les avocats d'Aliyev à retirer les documents sur lesquels ils avaient basé sa défense.

Mais le flux de faux documents d'Aliyev avait engorgé les audiences et les procédures judiciaires sur deux continents, après avoir d'abord semé le trouble parmi les journalistes et les juristes.

Par l'intermédiaire de ses beaux-parents, Issam Hourani et son frère (qui sont tous deux des cousins ​​de Mahmoud Abbas, le chef de l'Autorité palestinienne)  Aliyev a présenté ce que les avocats appellent des « litiges en contrefaçon » en tant que plaignants devant la Haute Cour de Londres, le tribunal de la Banque mondiale, et un tribunal de district des États-Unis à Washington DC. Dans chaque affaire, les juges ont découvert des faux et les documents ont été retirés.

Maintenant divorcé de la fille du leader du Kazakhstan et coupé de la fortune familiale, Aliyev a cherché à échapper à des enquêtes internationales en épousant son assistante, une citoyenne autrichienne, dont le passeport européen lui a permis de voyager. Comme un méchant de James Bond, il a déménagé dans un complexe sécurisé à Malte.

Les autorités européennes et américaines ont déterminé que de nombreuses allégations graves contre Aliyev étaient méritée. Le FBI a travaillé en étroite collaboration avec les procureurs kazakhstanais. N'ayant nulle part où aller, Aliyev s'est rendu aux autorités autrichiennes en Juin 2014.

Au début, il semblait que Aliyev pouvait être en mesure de retrouver sa réputation. Mais les autorités autrichiennes ont découvert des gigaoctets d'informations montrant qu'Aliyev a été un faussaire hors pair.

Les procureurs autrichiens ont obtenu un trésor d'enregistrements de conversations sur Skype entre Aliyev et ses associés. Ces enregistrements montrent qu'Aliyev a dirigé la campagne d'écriture de faux lui-même.

Weiner Zeitung, un journal d'investigation autrichien, a publié un extrait de la conversation d'Aliyev sur Skype. Dans la transcription, Aliyev demande à un homme de main de faire une fausse lettre clamant à tort que l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair et l'ancien chancelier autrichien Alfred Gusenbauer faisaient partie d'un complot mondial.

Aliyev: « Non, regardez. Vous devez absolument mentionner Blair. Il milite au niveau européen. Et vous avez aussi citer ce deuxième type ».

Nakhmanovich: « Vous voulez dire cela. . . quel est son nom, votre. . .? »

Aliyev: « Gusenbauer ».

Nakhmanovich: « Oui, Gusenbauer. . . OK, donc nous nous concentrons sur ces deux là. »

Aliyev: «Oui. Tony Blair et Gusenbauer ».

Tous les deux ont discuté des nuances de la langue, avec Aliyev insistant que la contrefaçon ne devraient pas avoir plus de deux pages. L'année suivante, le magazine autrichien de nouvelles Profil, a publié un article intitulé «le cas Aliyev : Alfred Gusenbauer soupçonné d'espionnage" .

Selon la théorie de la conspiration d'Aliyev , à coté d'autres «espions» kazakhstanais du KGB, figurent l'ancien chancelier autrichien, Heinz Fischer, l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, l'ancien Premier ministre italien, Romano Prodi, et l'ancien président polonais Alexander Kwasniewski. Il accuse également l'ancien président Bill Clinton, l'ancien directeur de la CIA James Woolsey et d'autres anciens hauts responsables américains de conspirer contre lui. Aliyev prétend qu'ils font tous partie d'un complot du KGB du Kazakhstan appelé "Superkhan."

En effet, tout le monde semble être un membre de ce sinistre complot. En Juillet, des manifestants ont aiguillonné la Cour pénale de Vienne en demandant justice pour la mort violente non résolue de la maîtresse de Aliyev, Anastasiya Novikova. L'ancienne présentatrice de la télévision a été jeté d'une fenêtre de neuf étages et s'est empalé sur une clôture en fer forgé de l'immeuble des beaux-parents d'Aliyev. Aliyev a répondu en disant que les manifestants sont des agents de renseignement du Kazakhstan, selon sa page Facebook.

Aliyev est convoqué devant la Cour le 16 septembre prochain.

Son procès devrait fournir des enseignements essentiels pour la presse et le public : Tous les «dissidents» n'ont pas les mains propres et tous les «documents» ne sont pas réels. Les services de renseignement des anciennes terres soviétiques utilisent toujours de faux documents de renverser l'Occident, tourner nos dirigeants les uns contre les autres, et de garder les méchants dans les rues. Il y a une différence entre être généreux et follement confiant. L'étrange cas d'Aliyev fait partie d'une plus grande mouvance des anciens faux documents de l'Etat soviétique, dont la Russie elle-même. C'est quelque chose que les Américains devraient se rappeler quand les médias adulent des héros qui sont ensuite démasqués comme des méchants.
 
Par J. Michael Waller le 03/09/2014 sur www.forbes.com

Malgré de fortes réductions de prix, moins de voyages en Asie du sud-est pour les Chinois !

La plus grande agence de Voyage en ligne chinoise, Ctrip, offre un rabais de 30% sur ​​les voyages vers l'Asie du Sud-Est. Malgré cela, les nombre de voyageurs en provenance de Chine, restent faible. Il faut dire qu'il y a eu un certain nombre d'évènements qui n'incitent pas les Chinois à venir dans le sud.
 
La Malaisie a provoqué le plus important malaise …Désolé pour le jeu de mot, mais il faut bien dire que l'impact de la disparition du vol MH370 a été catastrophique pour le tourisme en Malaisie.
Il y a eu des protestations de rue à Pékin et un boycott de la compagnie malaise par les agences de voyages en Chine. Les réservations ont chuté de plus de 50% après la perte de l'appareil.
Les arrivées de touristes en provenance de Chine ont chuté de 32% en mai par rapport à l'année précédente, après une baisse de 20% en Avril.
 
Coups d'état militaire en Thaïlande
 
La baisse du nombre de visiteurs depuis que l'armée a pris le pouvoir dans un coup d'Etat le 22 mai a été sévère dans la capitale Bangkok.
 
Au cours des sept mois premiers mois de l'année, le nombre de voyageurs en provenance de Chine vers Bangkok a chuté de 35% comparativement à une baisse de 21 pour cent à l'échelle nationale.
Pour attiré les touristes de Chine, les nouvelles autorités thaïlandaises ont décidé de rendre les formalités plus simples et moins chères.
 
Les rapports de forces en Mer de Chine
 
Les relations de la Chine avec le Vietnam et les Philippines se sont considérablement détériorées. Des tensions ont été constatées au sein des organisations régionales comme celle de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) qui est un partenaire économique très important pour la Chine.
En termes de sécurité, la région n'a jamais été aussi fragile depuis la chute de Saigon en 1975. A Pékin, les problèmes actuels avec Tokyo, Hanoi et Manille sont au cœur des préoccupations. Ils dominent à la fois dans les médias officiels et sur les réseaux sociaux et ces derniers sont d'ailleurs devenus particulièrement agressifs.
 
Il y a eu des escarmouches territoriales autant avec les Philippines qu'avec le Vietnam. Il est évident que ces affaires ont nui tant sur les relations politiques qu'auprès des populations.
 
Même Singapour a été touchée par une baisse des arrivées de Chine
 
Alors qu'il n'y a pas de conflit entre les deux pays, les problèmes des pays voisins avec la Chine ont eu des répercussions sur les arrivées de touristes en provenance de Chine.
 
C'est bien dommages car le panier moyen dépensé par un touriste chinois est le plus haut parmi les nombreux touristes qui visite la cité-état. Il y a tout de même un gagnant : Bali
 
L'Indonésie reste une exception. Il n'y a aucun signe de ralentissement sur les plages de Bali qui est la destination la plus populaire. Le nombre de touristes chinois visitant le plus grand archipel au monde a augmenté de 22% au cours des six premiers mois de 2014.
 
Si la Chine ne met pas le feu en mer de Chine, le tourisme vers l'ASEAN restera prometteur malgré les récents revers. Les billets d'avion sont très abordables pour une classe moyenne chinoise en pleine expansion.
 
Par Serge Fabre le 07/09/2014 sur www.pagtour.net

vendredi 5 septembre 2014

Les banques russes se rapprochent de l'Asie

Le rapprochement entre la Russie et l'Asie ne concerne pas que l'énergie et la plupart des secteurs de l'économie russe, surtout la finance mais aussi la défense, sont tentées de se tourner vers l'Est.

Le besoin de nouveaux financements est particulièrement criant pour les grandes banques publiques, coupées des marchés européens. Leurs taux d'intérêt augmentent pour l'ensemble des entreprises russes qu'elles financent, renchérissant les investissements.

Pour les sociétés russes à la recherche de nouvelles sources de financement, "les marchés asiatiques, comparables en volume aux marchés européens, sont les candidats les plus évidents, étant donné la politique étrangère russe", a estimé l'agence Standard & Poor's.

"Mais il faudra beaucoup de temps et d'énergie pour que les entreprises russes deviennent des emprunteurs réguliers. Elles sont actuellement peu connues en Asie", a-t-elle ajouté.
 
Le 05/09/2014 sur www.lefigaro.fr

jeudi 4 septembre 2014

Le pivot américain vers l'Asie, fin de partie ?

Le 5 janvier 2012, Barack Obama rendait public aux côtés de son secrétaire à la défense Leon Panetta et le responsable du Joint Chiefs of Staff (chef des armées), le général Martin Dempsey, un document intitulé Sustaining Global Leadership: Priorities for the 21st Century Defense, qui indique notamment que les Etats-Unis « vont nécessairement se rééquilibrer vers la région Asie-Pacifique ». La stratégie du pivot vers l'Asie était, dans son volet stratégique, confirmée. Deux ans et demi plus tard, le 22 août dernier, le même général Dempsey, cette fois aux côtés du successeur de Panetta (depuis février 2013), Chuck Hagel, annonçait le visage grave la reprise des opérations militaires en Irak, afin de lutter contre l'expansion de l'Etat islamique, qui va selon lui « au-delà de tout autre groupe terroriste », et « va finir par devoir être vaincu », faisant ainsi écho aux propos de Barack Obama qui faisait mention quelques jours plus tôt d'un « cancer » et à la reprise des opérations militaires américaines. Ce redéploiement au Moyen-Orient, en marge des crises en Irak et en Syrie, mais aussi avec un œil plus qu'attentif et inquiet sur Gaza et la Libye, peut-il marquer la fin de ce rééquilibrage asiatique dont Barack Obama avait fait l'un des principaux chantiers de sa politique étrangère ? Plusieurs signes semblent l'annoncer. Il y a d'abord la réalité d'un rééquilibrage vers l'Asie ambitieux mais confronté aux baisses du budget de la défense américain. Un article d'Hillary Clinton intitulé « America's Pacific Century » publié en novembre 2011 dans la revue Foreign Policy faisait mention des très coûteux conflits afghan et irakien, notant que « la fin de ces deux guerres est une précondition au rééquilibrage vers l'Asie », et sous-entendait par la même occasion que si la situation en Irak et en Afghanistan venait à se dégrader de manière sérieuse, les Etats-Unis pourraient être contraints de se désengager du Pacifique. Les évènements actuels semblent confirmer ce qui dès lors apparait comme une prédiction, et auront inévitablement un impact sur les capacités mobilisables en Asie-Pacifique. Pour l'anecdote, il est intéressant de remarquer que des alliés de Washington comme le Japon ont soulevé ce problème à plusieurs reprises, conscients sans doute que le pivot ne répondait finalement qu'à un moment dans la politique étrangère et de défense des Etats-Unis. Si l'engagement s'avère long et coûteux en Irak et ailleurs, ce moment pourrait être terminé, et le rééquilibrage une nouvelle fois ajourné. Barack Obama ne dispose par ailleurs que d'une marge de manœuvre politique limitée, que les élections mi-mandat en novembre pourraient même réduire encore plus si les Républicains renforçaient leur présence au Sénat. La crise du vote du budget en octobre 2013 a eu une incidence directe sur le pivot vers l'Asie, le président américain devant annuler en dernière minute sa présence au sommet de l'APEC à Bali. Il y fut remplacé par son Secrétaire d'Etat John Kerry, effacé aux côtés des dirigeants asiatiques, en particulier un Xi Jinping rayonnant qui profitait de ce sommet pour renforcer les échanges bilatéraux avec ses partenaires en Asie du Sud-est. En atlantiste convaincu et fort d'une solide expérience au Sénat, Kerry est sans doute l'homme providentiel pour régler les problèmes au Moyen-Orient, mais son intérêt pour l'Asie semble nettement moins marqué que celle qu'il remplaça, Hillary Clinton, qui occupait sur le pivot une place essentielle. Le prochain sommet de l'APEC, en novembre, devrait être marqué par le retour d'Obama, qui avait également boycotté celui de 2012, à Vladivostok. Mais il se déroulera à Pékin, et c'est vers son hôte chinois que les regards seront une fois encore tournés.   Le bilan du pivot est par ailleurs nuancé. Depuis les tournées éclair de Madame Clinton en Asie et les déclarations ambitieuses d'Obama, aux annonces spectaculaires ont succédé des résultats modestes. Washington a réaffirmé son partenariat stratégique avec ses principaux alliés en Asie, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie, mais sans modification majeure des conditions de ce partenariat, si ce n'est avec Tokyo qui a choisi de revoir les contours du très contraignant article 9 de sa Constitution pacifique (et d'influence américaine), pas nécessairement dans l'intérêt de son allié américain d'ailleurs. Des contacts a priori solides ont été établis avec Singapour, le Vietnam et les Philippines, mais ils traduisent plus un opportunisme de ces pays rivaux de la Chine qu'un engagement durable. Dans les faits, on constate plus nettement une progression des capacités chinoises, et des ambitions de Pékin revues à la hausse. En clair, si le pivot n'avait pour objectif que d'accompagner la montée en puissance de la Chine, c'est un grand succès. S'il avait vocation à l'endiguer ou la contenir, le bilan est plus que mitigé.   Si on étend le pivot à ses autres volets, diplomatie publique et échanges économiques et culturels, on découvre que les résultats ne sont pas meilleurs. Les discussions sur les accords de libre-échange piétinent, la diplomatie se heurte aux manœuvres de Pékin, et l'influence semble se réduire face à la réalité d'une intégration régionale certes très incertaine, mais en marche. De son côté, le Partenariat Trans-Pacifique qui exclut la Chine et dont Washington espérait un développement rapide rencontre des problèmes qui peuvent être comparés à l'accord de libre-échange EU-UE. Compte-tenu de l'importance que le tandem Obama-Clinton accordait aux échanges économiques, diplomatiques et culturels pour justifier le pivot, ne le limitant ainsi pas à une manœuvre stratégique, force est de constater que le rééquilibrage américain dans la région s'est souvent limité à des déclarations et à des projets sans lendemain.   En 2008, le candidat Barack Obama critiquait un engagement coûteux, sans fin et contre-productif en Afghanistan et en Irak, et préconisait une présence accrue en Asie-Pacifique. L'article de Clinton dans Foreign Policy reprend cette idée et commence par la certitude que « le futur de la politique se jouera en Asie, pas en Afghanistan ou en Irak, et les Etats-Unis seront au cœur de l'action ». Le retour du chaos au Moyen-Orient met aujourd'hui le président américain dans l'impasse, et potentiellement « hors de l'action ». Cette nouvelle donne fait le jeu de Pékin, et pose fondamentalement la question de la capacité pour une grande puissance comme les Etats-Unis à jouer les premiers rôles dans deux régions que tout sépare. Obama l'avait sans doute compris, et il a fait le choix de l'Asie. Les évènements n'ont pas joué en sa faveur, sans doute l'échec du pivot s'il se confirme restera la plus grande désillusion de sa politique étrangère.   Par Barthélémy Courmont sur www.lemonde.fr le 04/09/2014   Barthélémy Courmont est basé en Asie et rédacteur en chef de Monde chinois, nouvelle Asie, il a récemment publié Une guerre pacifique. La confrontation Pékin-Washington, aux éditions ESKA.