En Inde, la banque
centrale a indiqué ce jeudi 31 août dans son rapport annuel que la mesure de
démonétisation instaurée par le gouvernement indien en novembre dernier s'était
avérée globalement inefficace et coûteuse. Selon la Banque de Réserve indienne,
près de la totalité des coupures de 500 et 1000 roupies qui avaient été
retirées de la circulation du jour au lendemain on réintégré le système
bancaire du pays. Le rapport dresse un bilan globalement négatif de cette
réforme économique draconienne qui avait paralysé le pays pendant plusieurs
semaines.
Le gouvernent de
Narendra Modi avait annoncé que cette mesure servirait à lutter contre la
fraude fiscale et éliminer l'argent non-déclaré. Mais pour la banque centrale
indienne, la « démonétisation »,
comme elle est appelé en Inde a globalement été un échec.
Selon son rapport
annuel, près de 99% des anciennes coupures de 500 et 1000 roupies (6,5 et 13
euros), d'une valeur totale de 200 milliards d'euros ont été déposées à la
banque.
La retrait de ces
coupures a également affecté les finances de la banque centrale. Ses coût
d'impression ont plus que doublé par rapport à l'année dernière, avec
l'introduction de nouvelles coupures.
Cette mesure
draconienne annoncée dans la nuit de 8 au 9 novembre 2016, a provoqué une
chute de 2% de la croissance du PIB indien. Plusieurs secteurs dont
l'agriculture et l'immobilier, et le vaste secteur informel, dans lesquels une
grande partie des transactions se fait en liquide, ont été affectés par la
démonétisation.
Le gouvernement
continue de défendre cette mesure bec-et-ongles. M. Modi a affirmé ce mois-ci
que près de 40 milliards d'euros avait été injectés dans le système bancaire et
que 1,8 millions de fraudeurs présumés avaient été détectés grâce à la
démonétisation.
Par Antoine Guinard
sur www.rfi.fr le 31/08/2017
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