samedi 31 mars 2018

Ghouta: retrait en masse des terroristes

Suite à l’évacuation de plus de 143 000 personnes de la Ghouta orientale, le chef de la diplomatie russe a fait état du nettoyage de la quasi-totalité de la Ghouta orientale.
Le ministère russe de la Défense a fait état de l’évacuation de plus de 143 000 personnes depuis le début de la trêve humanitaire dans la Ghouta orientale. Il a annoncé qu’environ 25 000 membres du groupe terroriste Faylaq al-Rahman, accompagnés de leurs familles, avaient quitté l’enclave. La trêve devrait être prolongée en vue de finaliser l’évacuation des groupes armés, rapporte le ministère cité par l’agence russe TASS.
« Avec le soutien du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, plus de 143 000 personnes ont été évacuées », a affirmé le ministère avant de souligner que les habitants de Douma demandent aux groupes armés d’accepter les conditions de l’État syrien.
Selon SANA, depuis le commencement des opérations dans la Ghouta orientale, lancées le 20 février par l’armée syrienne et les forces de la Résistance, plus de 30 terroristes suicidaires dont 6 femmes qui s’étaient infiltrés dans la population, ont été arrêtés.
La Ghouta orientale est quasiment libérée du joug des terroristes, a assuré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, à l’issue d’une rencontre avec l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. « La vie civile reprend peu à peu puisque la plupart des terroristes ont été évacués », a-t-il souligné.
En vertu d’un accord conclu entre la Russie et le groupe terroriste Ahrar al-Cham dans la ville de Harasta, et le groupe terroriste Faylaq al-Rahman dans le sud de la Ghouta orientale, des milliers de terroristes et leurs proches ont quitté la région à destination d’Idlib dans le nord-ouest de la Syrie.
En sept années de guerre en Syrie, le retrait des terroristes de la Ghouta orientale est un grand tournant depuis la libération d’Alep.

En savoir plus sur https://reseauinternational.net/ghouta-retrait-en-masse-des-terroristes/#iFxWG8qUXMDOJE6y.99 

Première opération anti-US à Raqqa


Presque un mois après leur déploiement à Raqqa, les forces de la résistance populaire syrienne, soutenues par la population, lancent une première attaque contre la base des forces américaines. L’objectif ? Mettre à la porte les occupants américains.
Secondés par les habitants de la localité d’al-Mansoura de Raqqa, les unités des forces populaires à Raqqa ont pris d’assaut une base qui abritait les forces spéciales US et leurs protégés kurdes, membres du YPG. Les forces syriennes ont mis le feu au lieu de campement des Américains et leurs mercenaires qui ont pris la fuite.
Interrogés par le journaliste de Mashreghnews, une source locale affirme n’avoir aucune information sur le bilan des pertes dans les rangs des « occupants ». « Les forces de la résistance populaire tout comme la population de Raqqa ont promis de faire de cette ville le cimetière des Américains », a-t-elle affirmé.
Une information publiée ces derniers jours faisait part de grandes manifestations populaires à Raqqa contre la présence américaine, manifestations récurrentes qui ont fini par être réprimées par les miliciens kurdes. Les miliciens du YPG n’ont pas hésité à passer à tabac et à arrêter des manifestants.
Les tensions sont bien palpables dans les régions kurdes en Syrie où la population n’arrive pas à digérer le lâchage dont elle a fait l’objet par les Américains dans la foulée de l’offensive militaire turque contre Afrin.
À Manbij, les miliciens du YPG auraient arrêté plusieurs hauts dignitaires des tribus de la ville: Cheikh Hassoun Ibrahim, Ismael Ben Cheikh Al Machi ainsi que Majd Al Dandan figurent parmi ces dignitaires tribaux, arrêtés et maltraités. « Les tribus n’hésiteraient pas prendre les armes et à se battre contre les Américains et le YPG jusqu’à ce qu’ils quittent nos villes », affirme la source précitée citant les porte-paroles des tribus de Manbij.

Procès secret : 15 ans de prison ferme pour le vice-président d'Ahmadinejad


Sadeq Laridjani et le président cheikh Hassan Rohani ont fait arrêter Hamid Baghaie. À l’issue d’un procès secret, l’ancien-vice-président a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
La presse évoque un procès pour « corruption », mais on ignore tout des accusations portées contre cet homme réputé pour son intégrité.
Hamid Baghaie avait été présenté à l’élection présidentielle de 2017 par l’ancien président Ahmadinejad. Pour faciliter la réélection de cheikh Hassan Rohani, sa candidature et celle de Mahmoud Ahmadinejad avaient été rejetées par le Conseil des gardiens de la Constitution au motif que les deux hommes « ne sont pas de bons musulmans ».
L’ancien président Ahmadinejad et ses amis réclament, en tant que croyants, la laïcisation des institutions.
Sur www.voltairenet.org le 28/03/2018

samedi 24 mars 2018

L'arrivée de Bolton à la Maison blanche inquiète en Asie

La nomination de John Bolton, figure radicale de la diplomatie américaine, au poste de conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche a été accueillie avec un peu d'inquiétude vendredi en Corée du Sud, où on redoute que l'arrivée de ce "faucon" ne complique les préparatifs d'un possible sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un.

Avec le remplacement, le 13 mars dernier, de Rex Tillerson par Mike Pompeo à la tête du département d'Etat, Trump a continué de placer des personnalités proches de sa ligne aux postes définissant la stratégie nationale de sécurité des Etats-Unis. 

Ce remaniement de l'administration américain survient alors que se prépare une possible rencontre historique et inédite entre le président américain et le dirigeant nord-coréen, qui pourrait se tenir d'ici la fin du mois de mai.

Or Bolton s'est dit partisan d'une action militaire préventive contre la Corée du Nord. "Il ne nous reste que très peu de temps avant que la Corée du Nord se dote d'armes nucléaires qu'elle sera capable de lancer. Il nous faut examiner le choix très peu attrayant d'un usage de la force militaire pour lui refuser cette capacité", tweetait l'ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'Onu le 11 janvier dernier.

Et le mois dernier, avant que Trump ne surprenne son monde en se disant prêt à rencontrer Kim, il jugeait dans une tribune publiée par le Wall Street Journal qu'il était "parfaitement légitime que les Etats-Unis répondent à la 'nécessité' créée par les armes nucléaires de Corée du Nord en frappant les premiers".

A Séoul, des représentants du gouvernement indiquent vendredi matin qu'ils continueront de communiquer étroitement avec Washington dans cette période d'apaisement et de détente dans la péninsule coréenne - un sommet intercoréen, le troisième seulement depuis la guerre de 1950-53, est aussi en préparation. Mais l'inquiétude pointe dans leurs propos.

Chung Eui-yong, le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale qui a joué les intermédiaires entre Pyongyang et Washington, n'a pas encore discuté avec Bolton, qui doit prendre ses fonctions début avril. Selon un haut responsable de la présidence sud-coréenne, il a estimé que le remplacement de H.R. McMaster n'était "pas mauvais".

Mais un autre haut fonctionnaire a fait part de ses regrets, soulignant que McMaster et Chung avaient su construire entre eux une relation de proximité.

Président de la commission de la Défense du Parlement sud-coréen, le député conservateur Kim Hack-yonga dit redouter que tout le processus enclenché à la faveur de la pause olympique des Jeux de Pyeongchang ne vole en éclats.

"Le moindre tournant dans une direction négative pourrait signifier que tout le travail que nous avons accompli pendant des années pour engager la Corée du Nord pourrait retomber en poussière", a-t-il dit.

A Pékin aussi l'arrivée de Bolton à la Maison blanche inquiète.

"Quelle coopération en matière de sécurité peut être menée avec la Chine ? Les armes nucléaires, la Corée du Nord, Taïwan, la mer de Chine du sud, le cyber-espace: où y a-t-il un espoir de coopération", s'interroge Shi Yinhong, spécialiste des relations sino-américaines à l'université Renmin de Pékin.

"Trump et Xi Jinping ont évoqué en public la logique de coopération, mais avec la direction négative prise sur le commerce ou la coopération sur la sécurité, ces paroles semblent de plus en plus vides", ajoute-t-il.

Le gouvernement japonais, enfin, a exprimé l'espoir que ses communications avec Washington se poursuivraient sans changement.

Narushige Michishita, professeur à l'Institut d'étude politiques de Tokyo, porte un regard nuancé sur Bolton, estimant que son approche en matière de sanctions et de pressions peut être une "bonne chose". "La mauvaise nouvelle, c'est qu'il est parfois trop dur, qu'il n'a pas de souplesse", ajoute-t-il.

Par Christian Shepherd à Pékin et Linda Sieg à Tokyo, Henri-Pierre André pour le service français
Sur www.boursorama.com le 23/03/2018

Kirghizstan - Renouveau difficile en cours

Le Kirghizstan marque une date sombre, l'anniversaire du crash de Boeing près de Bichkek. 39 personnes, parmi lesquelles 17 enfants ont été victimes de cette tragédie. Mais jusqu'à présent, ni les proches du défunt ni le peuple du Kirghizistan n'ont entendu un seul mot d'excuse de la part de celui dont certain pense qu’il pourrait être le principal responsable de ce terrible incident, l'ancien président du pays, Almazbek Atambayev.

Aujourd'hui, tout le monde sait qui était le principal client de la cargaison transporté par le Boeing qui s’est abîmé dans le pays. Le vol THY 6491, propriété de la compagnie aérienne turque My Cargo Airlines, a été affrété par les «partenaires commerciaux» de A. Atambayev. Le but du vol aurait été de livrer une cargaison de contrebande au Kirghizistan. 85 tonnes de téléphones mobiles, smartphones et tablettes, qui devaient être vendus au Kirghizstan et sur les marchés des pays UEEA. Les recettes attendue par le responsable de l’opération étaient de l’ordre de 100 millions de dollars américains.

Selon l'enquête menée par l'un des plus anciens députés du parlement du Kirghizstan, Omurbek Tekebaev (actuellement emprisonné), il y avait au moins une cinquantaine de millions de dollars.

Faisons un calcul simple. 100 millions de dollars américains est le coût de la cargaison entière. Traditionnellement, les bénéfices de ces biens (surtout lorsqu'ils sont en contrebande) sont d'environ 60%. En multipliant 60 millions de dollars américains par 52 vols, confirmés par O. Tekebaev, il s'avère que le bénéfice net s'est élevé à plus de 3,1 milliards de dollars américains !!!

3 milliards! C'est près de la moitié du budget du pays. Il s'avère que le peuple kirghize a acheté des téléphones coûteux pour leur argent durement gagné, et "le garant de la Constitution" aurait mis tous les profits dans sa poche. D’autre part, non seulement A. Atambayev n’aurait pas payé de droits de douane, mais aussi aucun impôt sur les bénéfices.

Si l'on calcule combien le pays a perdu en impôts, le montant n'est pas moins épouvantable : environ un milliard de dollars américains. Avec cet argent au Kirghizstan, il aurait été possible de créer des milliers d'emplois, de construire des centaines d'écoles et d'hôpitaux (la construction d'une école coûte environ 7 millions de dollars avec l'équipement complet). Il serait possible de couvrir l'ensemble du pays avec un réseau de nouvelles autoroutes. Mais non, A. Atambayev a préféré endetter le Kirghizistan, mais n’aurait payé aucun centime à son pays natal.

Aujourd'hui, le déficit budgétaire du pays est de 20%. Et la dette extérieure égalait le montant qu’aurait gagné A. Atambayev seulement sur la contrebande de téléphones mobiles, soit 3,8 milliards de dollars américains. Dans le même temps, la dette extérieure représente plus de 52% du PIB et est l'une des plus importantes de la CEI.

Le problème du chômage n'a pas été résolu dans le pays. Près de 200 000 personnes kirghizes n'ont pas de sources de revenus. Autrement dit, ils vivent à moitié affamés, et ce sont des données officielles. Selon les données officieuses, environ un quart de tous les citoyens du pays sont sans emploi. La plupart d'entre eux sont des jeunes qui ne voient pas d’avenir et sont forcés de quitter le pays à la recherche d'une meilleure part. Des millions de citoyens travaillent en Russie et au Kazakhstan. Et ceux qui ont des emplois dans la République kirghize sont forcés de survivre et non de vivre. Le salaire mensuel moyen au Kirghizistan est seulement de 200 dollars. Près de la moitié des retraités kirghizes reçoivent des pensions inférieures au niveau de subsistance. Ils sont les mendiants de l'espace post-soviétique. Pendant ce temps, l'ancien président du Kirghizstan, A. Atambayev, aurait des milliards de dollars.

De plus, ni un an auparavant, ni maintenant, A. Atambayev n’aurait exprimé le désir de pleurer la perte de civils. Près d'une semaine après la tragédie du 16 janvier 2017, A. Atambayev aurait bu de la vodka dans la résidence de l'Etat "Ala-Archa". Et le deuil des millions perdus était si grave qu'une équipe de médecins l'a soigné pendant plusieurs jours. Il y avait également des toxicologues d’une clinique turque, où de temps en temps l'ancien chef du Kirghizistan traiterait un alcoolisme chronique.

A propos, A. Atambayev n'a toujours pas libéré la résidence présidentielle d'Ala-Archa, destinée exclusivement à la résidence du chef de l'Etat en place. Personne n'ose le mettre à la porte de force.

Le fait est que bien qu'il ait démissionné, A. Atambayev a cédé la place à un président démocratiquement élu, mais il n’a pas perdu son influence sur l'élite politique. De plus, aujourd'hui A. Atambayev interfère de toutes les manières possibles avec l'exécution de la principale promesse pré-électorale de S.Zhenenbekov : la lutte contre la corruption.

C’est tout d'abord parce que dans les affaires de corruption, de contrebande de marchandises et de drogues, d’ «honnêteté» des contrats conclus avec des investisseurs étrangers, le principal nom qui émerge serait Almazbek Atambayev. Par exemple, dans le cas de la vente de l'un des plus grands gisements aurifères du pays "Jeruy" pour une bouchée de pain.

L'ancien président du Kirghizistan a simplement peur. C'est pourquoi il essaie d'empêcher les réformes démocratiques, que le nouveau chef de l'Etat a l'intention de faire de toutes ses forces.

Selon les rumeurs, les partisans du gouvernement d’Atambayev s’opposent par tous les moyens à la nomination de nouveaux membres du personnel occupant des postes clés: les procureurs, les chefs d'organismes d'application de la loi et des services spéciaux. Et, à en juger par les informations qui suintent parfois hors des couloirs du palais présidentiel, il arrive même des menaces directes pour les promoteurs du changement.

dimanche 18 mars 2018

Affaire SKRIPAL : vérité ou mensonge ?


En matière criminelle, tout enquêteur sérieux explore toutes les pistes possibles et ne se limite pas à une seule. La recherche du mobile du crime, surtout lorsque celui ci est prémédité, conduit bien souvent à la découverte de l’assassin ou de son commanditaire.
L’affaire SKRIPAL, dont les répercussions politiques internationales sont très importantes, semble poser aux enquêteurs, aux politiques, aux médias et aux opinions publiques un certain nombre de questions auxquelles les réponses apportées jusqu’à présent ne sont pas totalement satisfaisantes.
1 – Quels sont les faits et les premiers résultats divulgués par les enquêteurs et interprétés par les politiques et les médias à l’attention du grand public?
2 – La Russie est-elle coupable ?
3 – Si elle ne l’était pas, qui donc pourrait avoir un mobile puissant et les moyens de réaliser une telle action, probablement préméditée.
La réponse à ces trois questions en appelle évidemment d’autres sur l’analyse des réactions internationales et sur leurs conséquences possibles.
1 – Les faits et les réactions politiques et médiatiques.
 Le 4 mars 2018 Sergueï Skripal, 66 ans, un ancien colonel des services de renseignement militaires russes, ainsi que sa fille, ont été retrouvés inconscients aux abords d’un centre commercial de Salisbury, au Royaume-Uni. Recruté comme agent double par les services britanniques en 1995 et condamné en Russie à 13 ans de prison pour trahison en 2004, M. Skripal a obtenu l’asile au Royaume-Uni en 2010 après un échange d’agents de renseignement entre la Russie et les États-Unis. Selon les enquêteurs britanniques, il s’agirait d’un empoisonnement au gaz Novitchok. L’utilisation du nom précis de ce produit mystérieux et supposé mortel semble pour le moins maladroit.
L’existence d’un tel produit a été rendu publique par le témoignage dans les années 1990 d’un seul dissident russe, Vil Mirzayanov (83 ans aujourd’hui), chimiste militaire. Ce dissident a publié aux USA un livre «State Secrets» en 2007 dans lequel il aurait donné quelques formules chimiques à l’appui de ses révélations. Si ce fait est avéré le Novitchok serait donc sorti, dès 2007 de l’exclusivité russe et aurait pu être fabriqué par n’importe qui. Les révélations de Mirzayanov n’ont jamais été confirmées par aucune source indépendante, ni par aucun autre dissident.
Mieux, l’Organisation onusienne pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC) conclut dans un rapport de 2013 d’un comité scientifique comprenant des représentants US, UK, France, Russie et Allemagne qu’«elle n’a pas d’information suffisante pour se prononcer sur l’existence et les propriétés du «Novitchok»
En 2016, le docteur Robin Black, chef du seul laboratoire de détection britannique d’arme chimique de Porton écrit dans une publication scientifique (Royal Society of Chemistry): «les indices de l’existence éventuelle d’un tel produit sont quasi-inexistants et sa composition reste inconnue(Robin Black. (2016) Development, Historical Use and Properties of Chemical Warfare Agents.)
Les enquêteurs britanniques ont donc réalisé l’exploit d’identifier un produit dont la composition est inconnue de leur propre laboratoire d’analyse spécialisée dans le domaine !
Avec le soutien instantané et quasi unanime des médias, les politiques britanniques n’ont pas tardé à désigner la Russie comme responsable de cette «attaque contre le Royaume Uni» et ont expulsé 23 diplomates russes. Ils ont toutefois rechigné à fournir un échantillon du produit identifié à l’OIAC (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques), organisme onusien reconnu indépendant, et refusé bien sûr, de le fournir à la Russie, qui proposait son aide aux enquêteurs britanniques. Pourquoi donc ces cachotteries ?
En première impression, cette affaire ne paraît pas bien nette. L’hystérie politico-médiatique immédiate fait étrangement penser à l’ «orchestration» de l’affaire des armes de destruction massive de Saddam Hussein de 2003, mais pas que….. Une hystérie semblable avait régné pendant 6 semaines lors de l’affaire de Timisoara (Roumanie) en 1989, lors de l’affaire des couveuses dont les méchants soldats de Saddam arrachaient les nourrissons en 1990, lors de l’affaire des gaz de la Goutha en 2013. Toutes ces affaires ont été reconnues, à postériori, comme des mensonges destinés à fournir des prétextes (faux évidemment) pour s’ingérer militairement dans les affaires d’un état et en faire tomber le gouvernement.
2 – La Russie est-elle coupable ?
Le président Poutine est tout sauf un imbécile. C’est du moins ce qu’en disent tous ceux, politiques ou journalistes occidentaux, qui l’ont rencontré.
Ce président est aujourd’hui fortement occupé par une série de défis ou de crises à résoudre de portée mondiale: la crise ukrainienne, la crise syrienne, la crise nord coréenne, la crise de l’accord nucléaire iranien, l’élection présidentielle russe à laquelle Poutine s’est porté candidat, la coupe du monde de football organisée par son pays en Juin prochain…..etc….etc…
Est-il seulement envisageable que cet homme très occupé décide, à 16 jours de l’élection présidentielle russe et alors qu’il est déjà sous très forte pression occidentale sur l’affaire de la Goutha (Syrie), d’éliminer un ex-espion qu’il a lui-même libéré en 2010 et qui ne représente plus aucune menace pour la Russie depuis bien longtemps ? Surtout en connaissant à l’avance l’hystérie politico-médiatique occidentale qui s’exercerait à l’encontre de son pays….. et pourquoi choisir ce moment ?
Ma réponse est non: cette hypothèse n’a pas une once de crédibilité et décrédibilise même complètement ceux qui la privilégient et qui nous prennent pour des imbéciles. (Politiques et médias)
Est-il envisageable qu’un service officiel russe ait échappé au contrôle de Poutine pour régler le compte de cet ex-agent sans en référer à Poutine, à ce moment précis, juste avant la présidentielle russe et de manière aussi voyante ? Ma réponse est non : Le chef de service aurait été suicidaire compte tenu des conséquences politico-médiatiques prévisibles …..
Est-il seulement envisageable que de «méchants hommes de main russes du FSB» aient laissé leur «proie» agoniser sur un banc, près d’un centre commercial en pleine ville de Salisbury au vu et au su des passants ?
Ma réponse est une nouvelle fois non: s’ils avaient voulu éliminer Skripal, les services spéciaux russes l’auraient fait proprement, au moment opportun et l’on aurait jamais retrouvé le corps. Alors que Skripal était libéré depuis 8 ans, ils n’auraient pas choisi de le faire à 16 jours de l’élection présidentielle russe de 2018.
La piste russe ne tient pas la route: pas de mobile, mauvais choix de date, très mauvaise exécution du «travail»… sous estimation trop flagrante de l’intelligence de Poutine.
En revanche, il n’est pas exclu que ce meurtre ait été commandité auprès d’une mafia quelconque comme il en existe beaucoup dans tous les pays européens. L’habileté suprême du commanditaire aurait alors été de choisir une mafia ukrainienne ou russe évidemment….. (celles ci sévissent dans tous les pays occidentaux).
3 – Tentative de manipulation
Si la piste russe officielle est éliminée, et compte tenu de l’hystérie russophobe politico-médiatique qui a suivi, il faut en conclure que nous avons fait l’objet d’une tentative de manipulation visant à susciter une réaction de l’opinion publique russophobe, visant aussi à accroître le niveau de tension entre l’Union Européenne et la Russie et visant, peut être même, à préparer l’opinion à des sanctions plus sérieuses pouvant progressivement dégénérer vers un affrontement armé.
Quel commanditaire étatique pourrait, aujourd’hui, avoir des raisons d’en vouloir à la Russie et la capacité d’agir tant sur le terrain, que sur les sphères politiques et médiatiques britanniques pour obtenir les résultats que nous observons aujourd’hui ?
Trois états au monde pourraient remplir ces conditions.
Le premier est incontestablement Israël :
Sur le théâtre syrien, la solide alliance qui lie actuellement la Russie à la Syrie de Bachar El Assad, à l’Iran et au Hezbollah est de plus en plus mal perçue en Israël. Il suffit de lire la presse israélienne pour s’en convaincre. C’est en raison de cette alliance dont la Russie est le maillon fort que le plan israélo-US de démembrement de la Syrie, prélude au remodelage du Moyen Orient n’a pas encore pu aboutir après 7 ans de guerre.
Les multiples visites de Netanyahu à Poutine pour le convaincre de lâcher l’Iran et la Syrie n’ont jamais réussi à faire fléchir ce dernier. Il conviendrait donc d’agir et d’accroître la pression sur lui pour le contraindre à lâcher du lest.
Israël dispose, par le biais d’une diaspora riche et puissante et de nombreux sayanims, d’une influence considérable et d’une capacité d’action dans le monde entier mais plus particulièrement aux États-Unis, au Royaume Uni et en France, pays dans lesquels il contrôle les médias les plus influents, la politique étrangère et même, à un certain degré, les chefs d’état. Israël a facilité l’élection de certains chefs d’état par le biais de financement de campagnes électorales par la diaspora et/ou par l’appui des médias que celle-ci contrôle. Son service de renseignement, le Mossad, ne recule devant rien d’autant qu’il se sait aujourd’hui soutenu dans le pays où il opère, tant au niveau politique que médiatique.
Si l’on considère l’ampleur du contentieux qui oppose aujourd’hui la Russie à Israël, pays tourné vers l’action et disposant d’une grande capacité d’exécuter ou de commanditer tout type d’opération secrète sur tout territoire, on ne peut pas exclure une piste israélienne.
Les Etats Unis ont, eux aussi, d’excellentes raisons d’en vouloir à la Russie et les capacité d’agir.
Il est clair que la Russie de Poutine porte de plus en plus ombrage à la domination US sans partage du monde, souhaitée par les néoconservateurs qui ont manifestement repris la main sur la politique étrangère US. Sur la plupart des points chauds du globe, la diplomatie russe très active et brillante de Lavrov met en difficulté, voire l’emporte sur la diplomatie US d’autant qu’elle est soutenue par des forces armées de plus en plus actives et efficaces. La réussite des blocs BRICS-OCS sous la houlette de la Chine et de la Russie devient si inquiétante que ces deux pays ont été placé en tête de liste des menaces dans la dernière «Stratégie de Défense US 2018».
Par ailleurs, l’alliance entre la Russie et l’Iran et les bonnes relations entre la Russie et la Turquie font perdre progressivement aux USA le contrôle du Moyen Orient, ce qui met en péril la défense du 51ème état de l’union: Israël. Il n’est plus un secret pour personne que la politique étrangère US et la CIA sont aujourd’hui sous contrôle quasi exclusif de l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) ou de ses affidés.
Les États-unis veulent aussi, et peut être surtout, éviter voire interdire tout rapprochement entre son principal vassal, l’UE, et la Russie. Ils veulent, en particulier, interdire, avant qu’il ne soit trop tard, la réalisation du gazoduc north stream 2 qui faciliterait l’acheminement d’un gaz russe moins cher pour l’UE mais qui nuirait à leurs propres intérêts gaziers.
Bref, mettre un maximum de pression sur une Russie trop forte et, selon les néoconservateurs US, menaçante, est dans l’intérêt immédiat des États-Unis. Créer une crise majeure entre l’UE et la Russie est aussi d’un intérêt majeur pour les USA. Un «montage» anti-russe avec la complicité active du Royaume-Uni (politiques et médias) est un jeu d’enfant d’autant que ces deux larrons ont quelques précédents à leur actif….. (armes de destruction massives en Irak). S’ils étaient malins, ils auraient pu rajouter au scénario de l’enquête criminelle, quelques enregistrements de conversations téléphoniques, en langue russe, entre les assassins présumés. Leurs accusations anti-russes en auraient été renforcées…..
Les États-Unis peuvent donc incontestablement être mis sur la liste des suspects
La «perfide» Albion, surnom fort bien porté par le Royaume-Uni, compte tenu du nombre de coups tordus qu’elle a pu monter dans l’histoire, ne manque pas, elle aussi, de mobiles pour avoir conçu et exécuté un tel montage sur son territoire.
Les services de Theresa May pourraient avoir agi comme poisson pilote des USA ou plus directement d’Israël. L’ambassade de l’état hébreu à Londres a, en effet, des connections et une influence extrêmement fortes sur la politique et les médias britanniques. Il faut rappeler que le Royaume Uni dispose de la 3ème communauté la plus importante de la diaspora après les USA et la France. Allié fidèle des États-Unis, le Royaume-Uni n’a jamais su leur refuser un service.
Par ailleurs, Theresa May plutôt mal élue, sait fort bien qu’instiller la peur de la Russie est traditionnellement favorable aux conservateurs. Elle a aujourd’hui grand besoin d’un rassemblement de son opinion publique face à «un ennemi commun» fût-il imaginaire. Cette affaire Skripal vient à point nommé pour renforcer la cohésion nationale.
La piste «Royaume Uni» agissant pour son compte où pour le compte d’un état tiers n’est donc pas totalement à exclure.
*
Quelles conséquences faut-il attendre de cette farce politico-médiatique ?
Pour la Russie, il est probable que le score de Poutine à l’élection présidentielle soit meilleur qu’il ne l’aurait été sans cette affaire. Quand un pays se sent menacé, les électeurs se rassemblent autour d’un homme fort et expérimenté, et Poutine est incontestablement cet homme pour les Russes.
Bien sûr, de nouvelles sanctions seront peut être prononcées, creusant un peu plus le fossé qui nous sépare de la Russie, à la grande satisfaction des USA. La russophobie chronique d’une partie de notre élite politique néoconservatrice va pouvoir, avec l’aide des médias mainstream, se répandre un peu plus dans la partie non négligeable de l’opinion publique qui ne cherche pas à approfondir et que l’on gave, à longueur de journée, avec des reportages et informations bidons.
La Russie, déjà sous sanction, s’organisera toujours un peu plus, à l’écart de l’Union Européenne avec les pays, toujours plus nombreux, qui lui font confiance.
 L’Union Européenne se tirera, une fois de plus, une balle dans le pied, en perdant tout ou partie de ses positions dans un pays aux grandes potentialités, à la plus grande satisfaction de nos amis américains qui continueront, sans vergogne, à nous imposer l’extraterritorialité de leur législation.
En conclusion, je me garderai bien de désigner le coupable que nul ne connaîtra jamais.
Je me contente très simplement de constater que la piste d’une Russie commanditaire d’une tentative de meurtre aussi mal exécutée et à un moment aussi mal choisi n’est pas crédible et qu’une bonne partie de l’opinion publique européenne le sait déjà.
Si le ridicule tuait, nous aurions perdu Madame May, monsieur Boris Johnson et surtout monsieur Williamson, le ministre UK de la défense qui, lui, malgré ou à cause de sa jeunesse, a toutes les qualités d’un «fou-furieux». Il reste à espérer que les autorités françaises ne les suivront pas trop longtemps et avec trop d’entrain sur la voie des «fake accusations».
Je constate aussi que de bonnes raisons existent, pour certains états, d’avoir réalisé un tel montage, d’autant qu’ils n’en seraient pas à leur coup d’essai (USA, Royaume Uni)….
Quelques commentateurs de ce texte crieront bien sûr à la «théorie du complot», mais ayant vécu, de l’intérieur du «système», des mensonges d’état relayés par des médias bien subventionnés, je reste tout à fait serein face à ce genre d’attaques dont je connais parfaitement les auteurs.
A chacun, bien sûr, de se faire sa propre opinion sur l’affaire Skripal. La mienne est faite.

Par le Général Dominique Delawarde le 18/03/2018

Vladimir Poutine réélu pour un 4e mandat avec 75%, sur base des premiers résultats

Les résultats partiels de la présidentielle en Russie donnent, après dépouillement de la moitié des bulletins dépouillés, le président Vladimir Poutine largement en tête avec 75% des voix, selon les chiffres de la Commission électorale centrale.
En deuxième position, le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine a obtenu 13,4%, devant l'ultranationaliste Vladimir Jirinovski (6,3%) et la journaliste proche de l'opposition libérale Ksénia Sobtchak (1,4%) au terme d'une élection sans suspense, qui verra le président russe rester au pouvoir jusqu'en 2024.

La participation: un enjeu
Le taux de participation était de presque 60% à 15H00 GMT, trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, selon la Commission électorale centrale (CEC).
Ce taux de participation constitue une déception pour Alexeï Navalny, le principal opposant au président, qui n'a pas pu se présenter en raison d'une condamnation judiciaire dans une affaire de corruption, qu'il affirme montée de toute pièce. Il avait appelé au boycott du scrutin.

Président jusqu'en 2024
Alexeï Navalny, considéré comme le principal opposant au chef de l'Etat, n'a pas été autorisé à se présenter et avait appelé à boycotter le scrutin.
C'est le quatrième mandat de Vladimir Poutine, qui est à la tête de l'Etat russe depuis 2000 (de 2000 à 2008 et depuis 2012 comme président, de 2008 à 2012 comme Premier ministre).
La Constitution russe permet de se présenter deux fois de suite à l'élection présidentielle, ce qui signifie que Vladimir Poutine ne pourra pas être candidat en 2024. 

Sur www.rtbf.be le 18 mars 2018

Un "New Deal" pour le Kazakhstan

Le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbayev, a annoncé une série de réformes sociales sans précédent dont en particulier les taux d'emprunt à 7% comme dans les pays développés, la réduction de l'impôt sur le revenu, un nombre record de bourses pour étudier dans les universités, l'expansion du microcrédit non directement liés à la sphère sociale, de la distribution du gaz, qui sont autant de mesures visant à améliorer l'état de l'environnement et par conséquent la qualité de vie de la population. En général, les plans du chef de la république d'Asie centrale sont de construire un paradis social au Kazakhstan. La seule question est de savoir comment cela est possible ?

Pour commencer, un peu d'informations sur les réformes. La première concerne la fourniture de logements. L'industrie de la construction du Kazakhstan est en principe prête à fournir la surface habitable nécessaire à la population croissante. L'année dernière, le Kazakhstan a livré un record de 11 millions de mètres carrés de logements. Cette année, le rythme est prévu d'augmenter.

La seule difficulté était le taux d'intérêt des prêts immobiliers qui est de 14-16% par an. C'est un chiffre moyen pour les pays de la CEI, mais le plus souvent très élevé pour le budget d'une famille moyenne de ces États. Le Kazakhstan a offert de réduire le taux d'intérêt sur les prêts à 7%, et de réduire l'apport personnel et de prolonger la durée de remboursement à 25 ans. Il est proposé de créer une société spéciale, qui attirera environ 3 milliards de dollars et enverra chercher à racheter des prêts hypothécaires fournis par les banques à de nouvelles conditions.

La mise en œuvre du programme donnera une impulsion au développement du secteur bancaire et à la construction de logements, ce qui favorisera le développement d'industries connexes et entraînera la création de nouveaux emplois.

La deuxième réforme est consacrée aux travailleurs du Kazakhstan. Ceux qui reçoivent en moyenne moins de 200 $ par mois vont avoir une réduction de l'impôt sur le revenu. En fait, le salaire nominal de ces travailleurs augmentera, mais le fardeau des employeurs restera le même.

La troisième initiative vise à accroître l'accessibilité à l'enseignement supérieur et à améliorer les conditions de vie des étudiants. Nazarbayev a chargé d'ajouter pour la prochaine année académique 20000 bourses aux 54 000 déjà existantes. Dans le même temps, plus de la moitié des bourses supplémentaires devraient être consacrées à des spécialités techniques. Les cadres dans ce secteur sont toujours demandés, et dans les conditions de la quatrième révolution industrielle à venir, ils le seront encore plus.

Dans le cadre de la quatrième réforme, Nazarbayev a demandé d'augmenter cette année le microcrédit pour les Kazakhstanais de 20 milliards de KZT par rapport à l'année dernière.

La cinquième initiative est la gazéification du pays. Il est proposé d'étendre un nouveau gazoduc de Kyzylorda à Astana. Du point de vue de la sphère sociale, ce n'est pas seulement la création d'emplois, mais aussi l'amélioration de la qualité de vie des personnes. L'augmentation des volumes de gaz distribués réduira les émissions dans l'atmosphère et améliorera l'écologie dans les régions du centre et du nord du Kazakhstan. Selon les projections, dans la seule capitale, le montant des émissions sera réduit de 6 fois.

En général, les réformes sociales du Kazakhstan semblent tout à fait viables et pratiques. Bien que celles-ci ne soient évidemment pas facile à mettre en œuvre pour la plupart.

Il est nécessaire de faire beaucoup, mais toutes les tâches semblent tout à fait réalisables. Il y a une véritable volonté politique provenant des autorités existantes du Kazakhstan. Et le président du pays l'a clairement démontré.

Quant aux résultats de ces réformes, ils est trop tôt pour en parler. Mais elles se réfère à des exemples historiques réussis de transformations similaires dont par exemple le « New Deal » de Franklin Roosevelt, qui a pris la tête de son pays au milieu de la Grande Dépression, la crise économique la plus grave de l'histoire des États-Unis. Le « New Deal » est un programme de réformes sociales et économiques de Roosevelt, comprenant des programmes de construction massive dans tout le pays, d'emploi des jeunes, d'obtention gratuite de bourse d'enseignement supérieur, des projets sociaux en Amérique. Dans les années 30 du siècle dernier, le «New Deal», a alors jeté les bases d'un État moderne aux États-Unis, modifiant radicalement les principes fondamentaux de l'ordre social et juridique du pays. Presque tout ce qui détermine la vie de la société américaine aujourd'hui a commencé à cette époque, il y a presque 80 ans. En fait, on peut juger du succès de ces transformations au niveau du bien-être du peuple américain.

mardi 13 mars 2018

Moscou prêt à lancer ses propres systèmes Internet et Swift

La Russie pourrait quitter deux systèmes de connexion internationaux, Internet et Swift.
La loi russe fait obligation aux opérateurs de stocker sur le territoire national les données personnelles des utilisateurs, mais plusieurs firmes états-uniennes refusent de se conformer à cette règle. Ces données sont illégalement transférées aux États-Unis pour le compte des services de Renseignement (National Security Agency).
Selon le conseiller du président Poutine pour les télécommunications, German Klimenko, le département US du Commerce persiste à refuser l’internationalisation du contrôle du réseau Internet. La Russie serait prête depuis le début mars à se retirer de ce système US et à lancer son propre système de télécommunication.
Simultanément, le Premier ministre adjoint, l’économiste et joueur d’échecs Arkady Dvorkovich, a indiqué que les banques russes, qui sont pénalisées par les sanctions unilatérales des Occidentaux depuis l’adhésion de la Crimée à la Fédération en 2014, auraient mis au point un système alternatif leur permettant de se retirer prochainement du système de transfert interbancaire Swift.

Le 13/03/2018 sur reseauinternational.net

Implications des nouveaux systèmes d’armements russes


Pendant la guerre russo-géorgienne d'août 2008, les opérations de la 58e armée russe ont été qualifiées de « contrainte à la paix ». Le terme est approprié, si on se rappelle ce qui était réellement en jeu. Les Russes ont gagné cette guerre et, de fait, contraint la Géorgie à adopter une humeur beaucoup plus paisible. En termes Clausewitziens, les Russes ont atteint l'objectif principal de la guerre en forçant l'ennemi à faire la volonté de la Russie. Les Russes, comme l'ont montré les événements des 19 dernières années, n'ont plus aucune illusion quant à la possibilité de quelque conduite civilisée que ce soit de la part de l'Occident en général, et moins encore de la part des États-Unis en particulier, qui continuent à se prélasser dans la bulle qui les isole de toutes les voix extérieures pouvant parler raison ou paix. Le bilan global américain pour les quelques dernières décennies ne requiert aucune espèce d'élaboration : c'est un record de désastres militaires et humanitaires.
Le discours du 1er mars 2018 de Vladimir Poutine à l'Assemblée Fédérale de Russie n'a pas traité des élections présidentielles russes qui arrivent, comme beaucoup le voudraient dans l'Occident obsédé par ces choses. Le discours de Poutine a eu pour sujet la contrainte des « élites » de l'Amérique, sinon à la paix, du moins à une espèce de santé mentale, étant donné qu'elles sont aujourd'hui complètement détachées des réalités géopolitiques, militaires et économiques d'un monde en train d'émerger. Comme ce fut le cas en Géorgie en 2008, la contrainte est fondée sur la puissance militaire. L'armée russe pré-Choigou, malgré toutes ses carences réelles ou supposées, a eu raison de l'armée géorgienne – entraînée et partiellement armée par les USA – en à peine 5 jours : la technologie, les troupes et l'art opérationnel de l'Armée russe étaient tout simplement meilleurs. À l'évidence, un tel scénario n'est pas possible entre la Russie et les États-Unis ; c'est-à-dire, à moins que le mythe de la supériorité technologique US vole en éclats.
Les élites du pouvoir américain, dont la majorité n'a jamais servi un seul jour sous les drapeaux, n'a jamais fréquenté aucune académie militaire sérieuse et dont l'expertise, en matière de technologies militaires et de questions géopolitiques s'est limitée à un ou deux séminaires sur l'armement nucléaire, et dans le meilleur des cas de figure, sur les efforts du Service de la Recherche du Congrès, ne sont tout simplement pas qualifiés pour saisir la complexité, la nature et l'application de la force militaire. Ils n'ont tout simplement aucun point de référence. Cependant, étant le produit de la culture pop-militaire, autrement connue sous les noms de porno-militaire et de propagande, ces gens – cette collection d'avocats, de « politologues », de sociologues et de journalistes, qui dominent la cuisine stratégique où cuisent en non-stop des doctrines géopolitiques et militaires délirantes – ne peuvent comprendre avec certitude qu'une seule chose : quand leurs pauvres chéris prennent un coup de pied aux fesses ou entre les deux yeux.
Le message de Poutine aux États-Unis a été extrêmement simple : il leur a rappelé le refus condescendant des USA de seulement prendre en considération la position de la Russie sur le traité ABM [« Traité sur les Missiles Antibalistiques »]. Comme l'a dit Jeffrey Lewis dans un moment de surprenante sobriété pour Foreign Policy Magazine :
La genèse réelle de la nouvelle génération de bizarre armement nucléaire de la Russie ne se trouve pas dans la toute récente Nuclear Posture Review, mais dans la décision de l'administration de George W. Bush en 2001 de se retirer unilatéralement du Traité sur les Missiles Antibalistiques, et dans l'échec bipartite des administrations Bush et Obama de s'engager de manière significative  envers les Russes sur leur préoccupation quant aux « missiles de défense » américains. Poutine l'a clairement dit dans ses remarques : « Pendant toutes ces années, depuis le retrait unilatéral US du traité ABM, nous avons travaillé intensivement sur les équipements et les armes avancées qui nous ont permis d'opérer une percée en développant de nouveaux modèles d'armes stratégiques ». Ces percées technologiques sont là aujourd'hui. Hélas, nous n'avons jamais opéré les percées diplomatiques dont nous avions besoin.
Le message de Poutine a été clair : « Vous ne nous avez pas écouté alors, vous allez nous écouter maintenant ». Après quoi, il a poursuivi par ce qui ne peut être décrit que par « un Pearl Harbour militaro-technologique bute sur Stalingrad ». Les ramifications stratégiques des derniers systèmes d'armement présentés par Poutine sont immenses. En fait, elles sont historiques par nature. Bien entendu, beaucoup des « spécialistes » américains, comme il fallait s'y attendre, n'y ont vu que des fanfaronnades et les ont écartées avec dédain. C'est ce à quoi il fallait s'attendre de la part de la communauté des « experts » militaires US. D'autres n'ont pas été aussi dédaigneux et certains, même, ont subi un choc profond. L'impression générale, aujourd'hui, un jour après la présentation de Poutine, peut être décrite en termes simples de la façon suivante : le fossé entre les missiles des deux puissances est réel, et, en fait, il ne s'agit pas d'un fossé mais d'un véritable abîme technologique. Paradoxalement, cet abîme ne se situe pas là où beaucoup l'admettent – tels que le missile balistique Sarmat RS28 par exemple, dont l'existence et les principales caractéristiques sont plus ou moins connus depuis des années. C'est indéniablement une réussite technologique impressionnante qu'un missile balistique d'une portée pratiquement illimitée, également capable de trajectoires qui rendent inutile toute espèce de Défense Anti-missile. Quand tout est dit, être attaqués du Pôle Sud via l'Amérique du Sud n'est pas une éventualité que l'armée US est capable d'affronter. Probablement pas pendant de très nombreuses années.
Le système russe d'armement planeur hypersonique M = 20+ appelé Avangard, qui est déjà produit en série, n'est pas non plus un développement inattendu – les USA ont leur propre programme, quoique pas encore performant, pour ce type d'armement, et ces idées étaient envisagées  aux USA depuis la mi-2000, sous l'égide du PGS (= Prompt Global Strike « Frappe Rapide Globale »). Oui, ce sont là des réussites technologiques étonnantes de la part de la Russie –le terme « bizarre » qu'emploie Jeffrey Lewis servant d'euphémisme à « nous n'avons rien de comparable » – mais ce n'est même pas là que devrait être le choc réel. Plusieurs de mes articles sur cette ressource se sont focalisés précisément sur le secteur où les États-Unis sont lanterne rouge : les missiles de croisière, de toutes sortes. J'ai prédit, il y a bien des années, que le déclin militaire américain réel viendrait de là. Aujourd'hui, il est manifestement évident que la Russie détient un avantage militaro-technologique écrasant en matière de missiles de croisière et aéro-balistiques, et qu'elle a des décennies d'avance sur les USA dans ce champ d'action crucial.
Pendant que tous les pontes de l'« expertise » occidentale discutaient ces systèmes d'armement exotiques et indubitablement impressionnants destinés au largage d'armes nucléaires avec la plus grande précision sur n'importe quel point du globe, beaucoup de vrais professionnels ont tout à coup manqué d'air quand a été dévoilé le Poignard (Kinshal). Celui-là change véritablement la donne : géopolitiquement, stratégiquement, opérationnellement, tactiquement, et psychologiquement. On savait déjà depuis un certain temps que la Marine russe déployait un missile antinavires 3M22 Zircon capable d'atteindre M=8+. Comparé à l'impressionnant Zirkon virtuellement non-interceptable par quelque défense aérienne que ce soit, le Kinzhal ne choque que par ses capacités. Celui-ci, qui est un missile antibalistique conçu d'après le modèle des Iskander, pouvant atteindre M=10+, hautement manœuvrable, d'une portée de 2000 kms et transporté par des MiG-31BM, vient de réécrire le manuel de la guerre navale. Il rend les grandes flottes de surface et leurs nombreux combattants parfaitement obsolètes. Non, vous n'avez pas mal lu : aucun système de défense anti-aérienne ou anti-missiles dans le monde, aujourd'hui (peut-être à l'exception du M-500 qui arrive, spécifiquement destiné à l'interception de cibles supersoniques) n'est capable de rien y faire, et il y a gros à parier qu'il faudra des décennies pour trouver l'antidote. Pour être très précis : aucun système de défense moderne ou envisageable, déployé aujourd'hui par aucune flotte de l'OTAN, ne peut intercepter ne fût-ce qu'un seul missile doté de ces caractéristiques. Une salve de 5 ou 6 de ces missiles garantit la destruction de tout CBG (carriers battle group, « groupe d'intervention porte-avions ») ou tout autre groupe de surface d'ailleurs, et tout cela sans même faire usage de munitions nucléaires. 

L'utilisation d'une telle arme, surtout depuis que nous savons qu'elle est déjà déployée dans la Région Militaire Méridionale de Russie, est très simple : le point de largage le plus probable de missiles par les MiG-31 se trouvera dans les eaux internationales de la Mer Noire, fermant ainsi toute la Méditerranée Orientale aux navires ou groupes de navires de surface. La Russie est également en mesure de fermer complètement le Golfe Persique. Cette utilisation peut également créer une vaste zone d'exclusion dans le Pacifique, où les MiG-31BM de Yelizovo, au Kamtchatka, ou de la Base aérienne Centralnaya Uglovaya à Primorski Krai, seront capables de patrouiller à de très grandes distances sur l'océan. C'est remarquable, cependant, que la plateforme actuelle de lancement du Kinzhal soit le MiG31, indéniablement le meilleur intercepteur dans l'histoire. Il est évident que la capacité du MiG31 à atteindre de très grandes vitesses supersoniques (très au-delà de M=2) est un facteur-clé dans le lancement. Mais laissons de côté les processus de lancement de cette arme terrifiante. Les conséquences stratégiques du déploiement opérationnel de Kinzhal sont les suivantes :
– Il renvoie définitivement les porte-avions à une niche de simples projecteurs de puissance contre des adversaires faibles et sans défense et très éloignés de la zone maritime de la Russie, que ce soit en Méditerranée, dans le Pacifique ou l'Atlantique Nord. Cela signifie aussi une zone d'exclusion complète pour tous les 33 destroyers et croiseurs US équipés d'Aegis, qui ont une importance cruciale dans le Ballistic Missile Defense américain.
 – Il rend les CBG classiques, considérés comme force de frappe contre un pair ou un quasi-pair, complètement obsolètes et inutiles; il rend également tout navire de combat de surface sans défense, indépendamment de ses capacités en défense anti-aérienne ou anti-missiles. Il annule complètement des centaines de milliards de dollars d'investissements dans ces plateformes et armements, qui ne sont plus rien d'autre, tout à coup, que des cibles sans défense. Toute la conception de la guerre air-mer, alias Joint Concept for Access and Maneuver in the Global Commons (JAM-GC), qui est la pierre angulaire de la domination mondiale américaine, devient simplement inutile, catastrophe à la fois doctrinale et financière
– Le contrôle des mers et l'interdiction maritime changent de nature et fusionnent. Ceux qui possèdent de telles armes possèdent littéralement de vastes espaces maritimes, qui ne sont limités que par la portée du Kinzhal et de ses transporteurs. Il enlève aussi tout soutien de surface aux sous-marins dans les régions concernées, les exposant ainsi aux patrouilles aériennes de l'ASW [Anti-Submarine Warfare, « guerre anti-sous-marine »] et aux navires de surface. L'effet est multiplicatif et profond.
La Russie a beaucoup de ces transporteurs : le programme de modernisation des MiG-31 en BM tourne à plein régime depuis plusieurs années déjà, les unités de l'Armée de l'Air de première ligne voyant arriver un nombre considérable de ces avions. On comprend très bien maintenant pourquoi cette modernisation a été entreprise : elle a fait des MiG31-BM des plateformes de lancement pour le Kinzhal. Comme le major-général de la Navy James L. Jones l'a exprimé en 1991, après la première guerre du Golfe : « Tout ce qu'il faut pour paniquer un groupe de bataille, c'est que quelqu'un jette un ou deux tonneaux de 50 gallons dans l'eau. » Le Kinzhal supprime efficacement toute force de surface non-suicidaire à des milliers de miles des côtes de la Russie et ôte toute signification à ses capacités. En langage profane, cela ne signifie qu'une chose : toute la composante de surface de l'US Navy devient une force complètement creuse, tout juste bonne pour les défilés et les manifestations d'intimidation, proches ou dans les eaux de nations  faibles ou sous-développées. Et cela peut être fait pour une infime fraction du prix astronomique des plateformes et armements US.
Il est très difficile, à ce stade de prédire entièrement les retombées politiques qu'aura, aux États-Unis, le discours de Poutine. Ce qui est facile à prédire cependant, c'est l'utilisation qui sera faite du cliché rebattu de l'asymétrie. L'utilisation de ce cliché ne correspondra pas à la réalité. Ce qui s'est produit le 1er mars de cette année, avec l'annonce et la démonstration des nouvelles armes russes, n'est pas asymétrique, c'était la prise en compte de l'arrivée définitive d'un paradigme complètement nouveau dans la guerre, dans la technologie militaire et, par voie de conséquence dans l'art stratégique et opérationnel. Vieilles règles et ancien savoir ont cessé d'être d'application. Les États-Unis n'étaient pas et ne sont toujours pas préparés à cela, en dépit du fait que de nombreux professionnels, y compris aux USA, avaient avertis des nouveaux paradigmes militaro-technologiques et mis en garde contre la complète myopie et l'hybris de l'Amérique dans tout ce qui touche au militaire. Comme le colonel Daniel Davies a été forcé de l'admettre :
 « Quelque justifiée qu'ait été la fierté à une certaine époque, elle s'est rapidement transformée en déplaisante arrogance. Maintenant, c'est un véritable danger pour la Nation. Il n'y a peut-être pas de meilleur exemple de ceci que le système d'acquisitions dysfonctionnel du Pentagone. »
On peut prédire aujourd'hui, dans le contexte actuel de la démarche américaine en matière de guerre, qu'il n'y aura pas de réponse technologique sensée de l'Amérique à la Russie dans un futur prévisible. Les Américains n'ont tout simplement pas les ressources qu'il faut, mise à part la planche à billets, et feraient complètement faillite s'ils essayaient de s'y atteler. Mais le fait est, et les Russes le savent, que le discours de Poutine n'avait pas pour but de menacer directement les États-Unis qui, qu'on le veuille ou non, sont simplement sans défense contre la pléthore des armes hypersoniques russes. La Russie ne s'est pas donné pour but de détruire les États-Unis. Les actes de la Russie sont dictés par une seule nécessité : celle de pointer un fusil sur une brute épaisse, alcoolique et braillarde, qui joue du couteau dans un bar, pour la forcer à écouter ce que les autres ont à lui dire. En d'autres termes, la Russie amène le fusil dans une rixe à l'arme blanche, et il semble que ce soit la seule façon possible d'en user avec les États-Unis aujourd'hui.
Dans le cas hautement souhaitable où les mises en garde et la démonstration de la supériorité militaro-technologique russe auraient un effet, comme c'est l'intention russe depuis le début, quelque conversation de bon sens sur le nouvel ordre du monde pourrait enfin commencer entre des acteurs géopolitiques-clé. Le monde ne peut plus se permettre de laisser le champ libre à un état-voyou, plein de vide et mégalomane, qui ne sait pas ce qu'il fait et menace la stabilité et la paix du monde. L'hégémonie autoproclamée de l'Amérique a pris fin là où les choses comptent pour tout hégémon réel ou supposé : dans le domaine militaire. Elle a pris fin depuis quelque temps déjà, il a juste fallu le discours de Poutine pour démontrer la pertinence du bon vieux truisme d'Al Capone, qu'on va plus loin avec une bonne parole et un fusil qu'avec une bonne parole toute seule. Après tout, la Russie a vraiment essayé de la bonne parole toute seule. Cela n'a pas marché et les États-Unis n'ont qu'eux-mêmes à blâmer pour cela.
Andrei Martyanov sur The Unz Review le 12/03/2018