dimanche 19 août 2018

L’Arabie du roi Salmane s’effondrera-t-elle ?


Le quotidien libanais Al-Akhbar a publié, vendredi 17 août, un article, rédigé par Fouad Ibrahim, à propos des facteurs qui pourraient se solder sur la chute du régime saoudien.
C'est pour la énième fois, depuis l'accès au trône de Salmane ben Abdelaziz, que les services de sécurité nationale des États-Unis posent cette question : l'Arabie saoudite de ben Salmane s'effondrera-t-elle ? Mais personne n'a jamais répondu à cette question. Tout ce qu'ils font, c'est tirer la sonnette d'alarme pour l'avenir d'un pays qui jouissait d'une « sécurité à toute épreuve, dans un environnement instable ».
John Hannah, conseiller en chef de l'ancien vice-président américain Dick Cheney, s'est interrogé, dans un article publié en octobre 2015 par le magazine Foreign Policy, si les États-Unis allaient voler au secours de l'Arabie saoudite, si cette dernière commençait à s'effondrer. Neuf mois après l'arrivée au pouvoir du roi Salmane, John Hannah a mis en garde l'administration américaine contre les signes de l'effondrement de l'Arabie saoudite, dont la baisse des cours de brut, les erreurs politiques et stratégiques et une tension accrue avec l'Iran. En effet, M. Hannah croyait que les erreurs que commettait le régime saoudien étaient tellement grandes qu'elles pouvaient même mettre en danger le régime saoudien tout entier. Selon lui, si les crises en Arabie saoudite ne sont pas apaisées, elles pourront même donner naissance à une tempête étant en mesure de déstabiliser complètement le régime saoudien. John Hannah réaffirme que la coalition saoudienne reste incapable de mettre fin à la guerre au Yémen et que cette guerre aboutira finalement à l'usure du régime saoudien d'autant plus qu'il sera discrédité. Selon John Hannah, la guerre au Yémen révélera les points faibles du régime saoudien. « En effet, l'Arabie saoudite sème des crises pour camoufler ses principaux défauts », indique le quotidien libanais Al-Akhbar.
Et de continuer :
« Bien qu'il souffre d'un important déficit budgétaire, de la baisse des cours de brut et du niveau réduit de ses réserves de devise, le régime saoudien ne cesse pourtant de fournir d'innombrables subventions étatiques à ses citoyens pour continuer à leur plaire ».
Al-Akhbar s'est de nouveau attardé sur l'article de John Hannah où il avait fourni des chiffres sur les mauvaises conditions de vie du peuple saoudien ainsi que la mauvaise gestion dans cette riche monarchie pétrolifère : un taux de chômage qui dépasse les 30 %, un quart de la population vivant dans la pauvreté, la tragédie de la Mecque et la mort de 769 pèlerins et la chute d'une grue sur les pèlerins et la mort d'une centaine d'entre eux. John Hannah souligne que la mauvaise gestion par l'Arabie saoudite des Saintes Mosquées est un facteur de plus dans les tensions accrues entre l'Iran et l'Arabie saoudite. John Hannah conclut finalement que l'effondrement du régime saoudien n'est pas exclu.
« L'Arabie saoudite fait face à un important défi qui met en péril son existence. Ce défi reste pourtant dans ses premières étapes et l'Arabie saoudite pourra le gérer si elle réussit à prendre des décisions plus sages », a-t-il réitéré.
Sur www.partoday.com le 18/08/2018

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