lundi 19 novembre 2012

Pourquoi une nouvelle guerre contre Gaza ?

À nouveau Israël attaque Gaza et les médias internationaux relaient des images de désolation. Cependant la sidération que provoque l'horreur quotidienne de cette nouvelle guerre ne doit pas nous empêcher de l'analyser et d'en comprendre les objectifs. Thierry Meyssan répond à cette question.

Le 14 novembre 2012, les Forces armées israéliennes ont lancé l'opération « Colonne de Nuées » contre les installations administratives et militaires du Hamas dans la Bande de Gaza. Dès le premier jour, elles ont assassiné Ahmed Jaabari, numéro 2 de la branche armée de l'organisation palestinienne. Elles auraient également détruit des rampes de lancement souterraines de missiles sol-sol.

« Colonnes de Nuées » a rapidement pris une grande ampleur, l'aviation israélienne multipliant les bombardements. L'état-major israélien a procédé au rappel de 30 000 réservistes, rapidement étendu à 75 000 hommes au risque de désorganiser l'économie. De la sorte, Israël se met en capacité d'envahir la Bande de Gaza avec des troupes au sol.
Cette situation appelle plusieurs explications.

Pourquoi maintenant ?

Tel-Aviv prend l'initiative alors que le pouvoir à Washington est partiellement vacant. On attend la nomination de nouveaux secrétaires d'État et à la Défense. Possiblement, il s'agirait de l'ambassadrice Susan Rice et du sénateur John Kerry. Cependant, une âpre lutte, par presse interposée, tente de disqualifier Mme Rice. Quoi qu'il en soit, les secrétaires d'État et à la Défense sortants sont affaiblis et leurs successeurs ne sont pas encore nommés.
Identiquement Tel-Aviv avait pris une initiative similaire, l'opération « Plomb durci », lors de la période de transition entre les présidents Bush Jr. et Obama.
Certains commentateurs évoquent aussi la proximité des élections législatives israéliennes et laissent entendre que Benjamin Netanyahu et Avigdor Lieberman cherchent à parfaire leur image de faucons intransigeants.
C'est peu probable. En effet, ils lancent cette attaque sans en connaître à l'avance le résultat. Or, en 2008-2009, l'échec de « Plomb durci » fut fatal au gouvernement d'Ehud Olmert.

Dans quel but ?

Traditionnellement les Forces armées israéliennes adaptent leurs objectifs de guerre aux occasions qui se présentent.
Au minimum, il s'agit d'affaiblir la Résistance palestinienne en détruisant infrastructures et administrations dans la Bande de Gaza, comme cela est fait à intervalles plus ou moins réguliers. Cependant, l'affaiblissement du Hamas sera automatiquement profitable au Fatah en Cisjordanie ; et ce dernier ne manquera pas de pousser un peu plus loin sa revendication de reconnaissance d'un État palestinien par les Nations Unies.
Au maximum, « Colonne de Nuées » peut ouvrir la voie à un vieux plan sioniste : la proclamation de la Jordanie comme État palestinien, le transfert de la population de Gaza (voire aussi de Cisjordanie) en Jordanie, et l'annexion des territoires vidés. Dans ce cas, l'opération militaire ne doit pas viser indistinctement tous les responsables du Hamas, mais uniquement ceux qui sont opposés à l'ancien chef politique de l'organisation, Khaled Mechaal. Ce dernier étant appelé à devenir le premier président d'un État palestinien de Jordanie.

Les troubles en Jordanie sont-ils liés ?

La guerre de Syrie a étouffé l'économie jordanienne. Le Royaume s'est rapidement endetté. Le gouvernement a annoncé le 13 novembre (c'est-à-dire la veille du déclenchement de « Colonne de Nuées ») une hausse des prix de l'énergie allant jusqu'à 11 % pour les transports publics et 53 % pour le gaz domestique. Cette nouvelle a alimenté un mouvement de contestation qui existe à l'état rampant depuis le début de l'année. Immédiatement, environ la moitié des 120 000 professeurs des écoles publiques ont fait grève.
Vendredi 16, plus de 10 000 personnes ont manifesté au cœur d'Amman aux cris de :  « La liberté vient de Dieu ! », « Abdallah ton temps est révolu ! », « Le peuple veut la chute du régime ! ». Le cortège est parti de la mosquée Husseini et était encadré par les Frères musulmans.
Les Frères musulmans, qui ont conclu un accord avec le département d'État US et avec le Conseil de coopération du Golfe, sont déjà au pouvoir au Maroc, en Tunisie, en Libye, en Égypte, et à Gaza. En outre, ils contrôlent la toute nouvelle Coalition nationale syrienne. Ils ambitionnent de gouverner la Jordanie avec ou sans le roi Abdallah II.
Le plus célèbre des Frères musulmans jordanien est Khaled Mechaal, ancien chef de la branche politique du Hamas. Mechaal a vécu en exil de 2001 à 2012 à Damas, sous la protection de l'État syrien. En février 2012, il a soudain accusé le gouvernement de Bachar el-Assad de réprimer son propre peuple et a choisi de déménager au Qatar où l'émir Hamad al-Thani s'est montré particulièrement généreux avec lui.

Les troubles en Syrie sont-ils liés ?

En juin dernier, un accord de paix a été conclu à Genève par les grandes puissances. Toutefois, il a été immédiatement saboté par une faction US qui a organisé des fuites dans la presse à propos de l'implication occidentale dans les événements, forçant ainsi le médiateur Kofi Annan à démissionner. Cette même faction a alors par deux fois tenté d'en finir militairement en organisant deux attaques massives de Damas, le 18 juillet et le 26 septembre. Au vu de ces échecs, l'administration Obama est revenue à l'accord initial et s'est engagée à le mettre en œuvre après l'élection présidentielle et le changement de cabinet.
L'accord prévoit le déploiement d'une Force de paix des Nations Unies, principalement composée de contingents de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). Cette force aurait pour mission de séparer les belligérants et d'arrêter les jihadistes étrangers introduits en Syrie. En laissant la Russie se réinstaller au Proche-Orient, Washington espère se soulager du fardeau de la sécurité d'Israël. La Russie veillerait à ce que l'État sioniste ne soit plus attaqué et à ce qu'il n'attaque plus personne. Le retrait militaire US du Proche-Orient pourrait donc se poursuivre et Washington retrouverait une marge de manœuvre qu'il a perdue du fait de son tête-à-tête permanent avec Tel-Aviv.
Dans cette perspective, les partisans de l'expansionnisme israélien doivent agir à Gaza, et éventuellement en Jordanie, avant le déploiement russe.

Quels sont les premières conclusions de la guerre en cours ?

La guerre a mis à l'épreuve la défense anti-aérienne israélienne. L'État sioniste a investi plusieurs centaines de millions de dollars dans la création du « Dôme d'acier », un système capable d'intercepter toutes les roquettes et missiles tirés depuis Gaza ou le Sud du Liban.
Ce dispositif est apparu inopérant lorsque le Hezbollah a envoyé un drone survoler la centrale de Dimona ou lorsqu'il a testé des missiles sol-sol Fajr-5.
Durant les trois premiers jours de « Colonne de Nuées », le Hamas et le Jihad islamique ont riposté aux bombardements israéliens par des salves de roquettes et missiles. Le « Dôme d'acier » serait parvenu à intercepter 210 tirs sur un peu plus de 800. Cependant cette statistique ne signifie pas grand chose : le dispositif ne semble capable d'intercepter que des roquettes assez primitives, comme les Qassam, et être inadapté à tout armement un tant soit peu sophistiqué.

Par Thierry Meyssan sur www.mondialisation.ca le 19/11/2012

Birmanie: Aung San Suu Kyi, icône de la démocratie au nom imprononçable


La chef de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi a l'habitude de voir son nom écorché, y compris par ses admirateurs à l'étranger. Mais elle n'en attendait sans doute pas tant de Barack Obama, en visite historique, qui n'a eu de cesse de butter sur son patronyme.

La lauréate du prix Nobel de la paix est connue dans le monde entier, son visage est familier de beaucoup, mais peu prononcent convenablement son nom. Beaucoup l'appellent notamment 'Ang San Sou Ki', alors qu'il faut lui préférer 'Ang San Sou Tchi'.

Obama, lui, ne sera guère parvenu à conserver la bonne prononciation.

Entre la conférence de presse de Bangkok dimanche soir, où le président a buté entre le "San" et le "Suu", et ses quelques mots au domicile de l'opposante lundi, où il a remplacé le "San" par un "Yan" malencontreux, la députée a avalé bien des couleuvres.

Et pendant son discours de l'université, le président a alterné le bon, le moins bon et le franchement moyen.

En revanche, Barack Obama a fait assaut d'amabilité en acceptant d'appeler le pays "Myanmar" et non "Burma" dans une conversation avec Thein Sein, suivant ainsi la dénomination officielle du pays, renommé il y a une vingtaine d'années par la junte.

Les militaires estimaient à l'époque que l'ancien nom en anglais "Burma", outre sa connotation coloniale, favorisait la majorité ethnique "birmane" ou "bamar", aux dépends des nombreuses minorités ethniques du pays.

Mais le changement a fait l'objet depuis d'un combat politique, l'opposition se refusant à s'y plier. Il y a un an, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton en visite officielle avait préféré parler pudiquement de "ce pays".

Cette fois, Obama a fait un effort. Il a parlé de "Myanmar" avec Thein Sein et de "Burma" avec... avec qui déjà ?

Le 19/11/2012 sur www.google.com
 

mercredi 14 novembre 2012

Le premier ministre Turc annonce que l'or devrait remplacer le dollar

 
Lors de son séjour en Indonésie, le premier ministre Turc, Recep Tayyip Erdogan, a suggéré au Fond Monétaire International (FMI) de remplacer le dollars par l'or lorsque des prêts sont accordés aux pays en difficulté.
 
Il a également affirmé que l'intervention du FMI a souvent eu des conséquences désastreuses pour les pays concernés par ces plans d'aides.  
 
Erdogan a donc demandé pourquoi le FMI utilisait le dollar et non l'or qui a prouvé depuis des millénaires sa capacité à maintenir une valeur constante.
 
Le FMI ne devrait pas utiliser une monnaie liée aux intérêts d'un seul Etat : les USA.
 
La Turquie a payé un lourd tribu suite à l'accord que le pays avait passé avec le FMI il y a plusieurs années. En avril la Turquie aura terminé de rembourser l'intégralité des sommes dues au FMI mais le premier ministre Turc a affirmé qu'aucun nouvel accord ne sera signé avec le FMI à l'avenir.
 
Erdogana conclu en disant que "tout le monde pense que le FMI aide les pays en difficulté, mais ce n'est pas le cas, et cela doit changer".
 
Commentaire :  
 
Cette affirmation du premier Ministre Turc est lourde de sens et ne fait que confirmer l'exaspération de nombreux pays (dont les BRICS) de voir le dollar utilisé comme monnaie de réserve internationale. Monnaie qui a perdu 98% de son pouvoir d'achat depuis le début du 20 ème siècle et qui ne remplit donc pas son rôle de stabilité et maintien de valeur.
 
La stratégie de Ben Bernanke, président de la FED (banque centrale Américaine) d'imprimer 40 Milliards de "nouveaux" dollars par mois (QE3) consterne les pays disposant d'immenses réserves de change en dollars. Le dollars étant la monnaie de réserve internationale, tous les pays en possèdent et subissent donc une dévaluation rapide de leurs réserves de change.
 
L'or, à l'inverse, est stable en terme de pouvoir d'achat depuis des millénaires. On dit qu'une once d'or a toujours permis d'acheter un costume, c'est encore parfaitement vérifiable aujourd'hui au cours de 1360 euros l'once.
 
La progression du cours de l'or ne doit être comprise que comme un symbole de la destruction du pouvoir d'achat des monnaies papier.  
 
De nombreux pays à fortes resérves de change, ont bien conscience de cette destruction permanente du pouvoir d'achat du dollars et poussent depuis quelques années vers l'utilisation d'une nouvelle monnaie qui ne soit pas liée à des intérêts économiques/financiers propres à un seul état.
 
Cette annonce du premier ministre Turc est un indice supplémentaire permettant d'ancticiper ce à quoi ressemblera le prochain système monétaire. Protégez votre patrimoine en conséquence.
 

mardi 13 novembre 2012

Syrie : Le trajet des gazoducs qataris décide des zones de combat !

 
 
Selon toute vraisemblance, le dossier du gaz est « l'arrière plan » essentiel de la guerre contre la Syrie et plus particulièrement de la guerre qui frappe la région de Homs. Le quotidien Al-Akhbar a obtenu des informations en provenance de sources sûres qui se résument à dire qu'il existe un plan qatari, approuvé par l'administration US, dont l'objectif est la mise en place d'un nouveau gazoduc destiné au transport du gaz qatari vers l'Europe ; la Turquie et Israël étant parties prenantes.
 
De plus en plus, tout porte à croire que le gaz est le vrai fond du problème de la guerre contre la Syrie. C'est à partir de fuites émanant d'un géant pétrolier occidental que le quotidien Al-Akhbar a obtenu des informations, fiables, donnant les détails d'un projet qatari, soutenu par les États-Unis, et concernant la construction d'un nouveau gazoduc qui transporterait le gaz du Qatar vers l'Europe via la région syrienne de Homs. Cette ville et sa région sont donc le « nœud » ou le « cœur géographique » de ce projet qui, du même coup, offrirait des avantages stratégiques à la Turquie et à Israël dans l'équation du commerce gazier mondial.

Ce nouveau gazoduc devrait emprunter une « voie terrestre » qui démarre du Qatar, traverse le territoire saoudien, puis le territoire jordanien évitant ainsi le territoire irakien, pour arriver en territoire syrien et plus précisément à Homs. À partir de Homs le gazoduc devrait bifurquer dans trois directions : Lattaquié sur la côte syrienne, Tripoli au nord du Liban, Turquie.

Le but principal de ce projet est d'acheminer le gaz qatari et israélien vers le continent européen pour le distribuer à toute l'Europe, avec un triple objectif. Le premier : casser le monopole gazier russe en Europe. Le second : libérer la Turquie de sa dépendance du gaz iranien. Le troisième : donner à Israël une chance d'exporter son gaz vers l'Europe par voie terrestre et au moindre coût.


Pourquoi Homs ? 

Globalement, les objectifs cités plus haut ne pourraient être atteints si l'itinéraire du gazoduc rêvé ne passait pas par la région de Homs destinée à être « le carrefour principal du projet », parce que le gaz qatari ne dispose pas d'alternative pour rejoindre l'Europe, sinon que de recourir à de gros porteurs par voie maritime ; ce qui serait plus long, d'un coût plus élevé, et non sans danger pour certaines zones du parcours.  

Selon les informations issues de cette même compagnie pétrolière occidentale, le Qatar envisage aussi d'acheter mille cargos pour développer sa flotte maritime de transport du gaz avec l'ambition de s'impliquer dans un projet américain beaucoup plus vaste destiné à revoir l'équation du commerce gazier mondial. À la clé, deux modifications significatives. La première est fonction des découvertes de gaz en mer Méditerranée par Israël. La seconde est fonction de l'éventuelle exploitation des événements en Syrie, après création d'une situation politique qui permettrait de faire de Homs le carrefour principal de l'exportation du gaz qatari et israélien vers l'Europe.

Toujours selon ces mêmes sources, les zones du territoire syrien où les bandes armées de la dite « opposition syrienne » bénéficient du soutien US, qatari et turc – c'est-à-dire, le nord, Homs, et les envions de Damas – se superposent à celles du trajet que devrait suivre le gazoduc dans sa route vers la Turquie et Tripoli, si jamais elles finissaient par tomber sous le contrôle des forces de l'opposition inféodée aux trois parties. En effet, la comparaison de la carte des zones de combat avec celle du tracé du gazoduc qatari démontre bien la relation entre l'activisme armé et l'objectif de contrôler, coûte que coûte, ces zones syriennes.

Une fois arrivé en Syrie, le gazoduc devrait suivre deux lignes. La première irait des environs de Damas pour arriver à une trentaine de Kms de deux carrefours qui seraient An-Nabk et Al-Kussayr, puis de Homs il se dirigerait vers Tripoli et Lattaquié via Talbisseh et Al-Rastan. La deuxième ligne devrait parcourir le nord de la Syrie en allant de Homs vers Maarat al-Nu'man puis Idlib, avant de rejoindre la Turquie. Autant de villes syriennes que l'opposition armée cherche effectivement  à contrôler.

Les mêmes sources affirment que de leur point de vue, Robert Ford [Ambassadeur des USA en congé de la Syrie, NdT] et Frederick Hoff [Le chargé du dossier gaz au Levant] sont tous deux membres de la « Cellule de crise syrienne aux USA » et se partagent les rôles. Le premier organise les activités de l'opposition armée anti-syrienne sur le terrain, de manière à ce qu'elles répondent aux exigences de la mise en place du gazoduc qatari, dont le tracé a été préalablement concocté par le second. De plus, Robert Ford a reçu une nouvelle charge consistant à mettre en place un mini-gouvernement syrien, à l'étranger, ayant des ramifications au sein des groupes et organisations armées sévissant dans le nord de la Syrie, à Damas et à Homs dans le but de réussir la partition de la Syrie selon une carte superposable à celle des deux lignes du gazoduc, celle allant vers la Turquie, et celle allant vers Tripoli au Liban ; tout en ménageant d'autres régions pour le « régime » [!?; NdT]

 Avantages pour la Turquie 

Ce projet de gazoduc procure à la Turquie de multiples avantages stratégiques et économiques. Un : elle deviendrait un passage vital pour l'Europe qui pourrait ainsi diversifier ses sources de gaz pour ne plus dépendre que du gaz russe ; ce que les USA encouragent vivement. Deux : elle pourrait réaliser son vœu d'entrer dans le club européen. Trois : elle serait soulagée de ne plus dépendre quasi-totalement du gaz iranien ; ce qui ajouterait à sa valeur géostratégique. Quatre : elle réduirait sa facture énergétique exorbitante et toucherait, en plus de tout le reste, les dividendes payés par le Qatar et Israël pour le droit de passage de leur gazoduc à destination de l'Europe.

Avantages pour Israël

Du même coup, Israël serait candidate à devenir à son tour un « Émirat gazier majeur » en l'espace de cinq ans environ, du fait  de son exploitation du gaz  des deux champs « Leviathan » et « Tamar » partagés avec le Liban. Selon des études françaises, les capacités de ces gisements dépassent celles de « North Dome-South Pars » commun au Qatar et à l'Iran, et considéré comme le plus grand champ gazier du monde… Israël et le Qatar ont donc besoin d'emprunter la route de Homs vers l'Europe, parce que les alternatives sont très coûteuses, d'autant plus que le « Canal de Suez » n'est pas adapté à recevoir les gros cargos de pétrole et de gaz prévus à cet effet.

Avantages pour le Liban ? 

Il n'est pas inintéressant de noter la remarquable transformation positive de l'attitude de Doha à l'égard du Premier ministre libanais Najib Mikati, lors de sa dernière visite au Qatar. Non seulement le boycott diplomatique et économique est levé, mais l'ouverture est totale. On ne menace plus d'expulser les libanais travaillant sur le territoire qatari. On propose la mise en place de projets de développement pour soutenir et renforcer la stabilité économique du pays. Encore mieux, on se propose d'offrir une assistance financière au port de Tripoli, lequel est destiné à suppléer au port syrien de Lattaquié en cas de nécessité. Il n'est pas inintéressant, non plus, de noter que la raffinerie de Tripoli ne fonctionne plus depuis des années, mais qu'existent toujours des réservoirs de stockage de pétrole, non de gaz. Mais il est parfaitement possible de réhabiliter le port et d'y amener les installations nécessaires à la liquéfaction et au stockage du gaz. En même temps, ce serait l'une des options d'expédition du gaz qatari vers l'Europe !

Et la Russie dans tout ça ? 

Toujours selon les mêmes sources, la Russie aurait informé le Liban qu'elle ne sera pas d'accord avec ce dernier projet d'exploitation du gaz méditerranéen avant d'obtenir des garanties de l'Occident lui attestant qu'il ne chercherait pas à changer le « régime » en Syrie ; exigence qui ne serait nullement incompatible avec la poursuite des travaux de prospection gazière par des sociétés russes dans le secteur. Ceci, parce que ces sociétés ne doivent pas s'absenter au moment du boom gazier méditerranéen ; sans oublier que l'Iran, l'Irak, et la Syrie ont un projet commun partant de leurs propres territoires. Il consiste tout simplement à ce qu'un gazoduc iranien, traverse l'Irak pour arriver à Homs, avant de bifurquer vers Lattaquié et Tripoli…

Nasser Charara le 13/11/2012

Article original :
Al-Akhbar [Liban] سوريا | مساعٍ قطرية لتأمين خط أنابيب إلى حمص ليتفرّع إلى أوروبا http://www.al-akhbar.com/node/171421 Article traduit de l'arabe par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca 

Lire aussi :
Syrie : La guerre pour le gaz ! Un conflit international à manifestation régionale
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=30652
Liban : La ligne bleue maritime au service de l'ambition israélienne ! La guerre pour le gaz ne concerne pas que la Syrie…http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=30841

ONU: la Palestine va demander sa reconnaissance le 29 novembre

Le président palestinien Mahmoud Abbas a levé lundi soir la dernière incertitude sur la demande d'élévation de la Palestine au statut d'Etat non membre des Nations unies en annonçant qu'elle serait présentée à l'Assemblée générale de l'ONU le 29 novembre. Après une rencontre il y a une semaine avec le secrétaire général de la Ligue Nabil al-Arabi, "il y a eu accord sur la présentation de la demande le 29 novembre", a déclaré M. Abbas, lors d'une réunion au Caire des ministres arabes des Affaires étrangères, confirmant des informations circulant dans son entourage. 

"Nous ne voulons de confrontation avec personne, ni les Etats-Unis ni Israël. S'il est possible de commencer un dialogue ou des négociations le jour suivant le vote, nous le ferons", a-t-il promis. "Certains disent 'vous voulez obtenir un Etat indépendant' (...) Nous voulons devenir un Etat observateur. Nous voulons que le monde comprenne que les Territoires palestiniens sont sous occupation", a plaidé le président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). 

Mahmoud Abbas se rendra à New York afin d'assister à la session de l'Assemblée générale qui votera sur la demande palestinienne, selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina. 

Mesures de rétorsion

Avant l'annonce de la date, les responsables palestiniens ont affirmé lundi être prêts à affronter les conséquences de la démarche à l'ONU. 

"Il nous a été demandé depuis février 2012 de faire une pause", a déclaré le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh, en référence à l'opposition des Etats-Unis, réaffirmée dimanche par le président américain Barack Obama lors d'une conversation téléphonique avec Mahmoud Abbas. "Nous avons fait une pause depuis cette date et au-delà des élections américaines parce que nous ne voulions pas être un enjeu de la campagne électorale entre les deux concurrents", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il n'y avait "plus de prétexte pour nous demander de ne pas aller aux Nations unies". 

Le négociateur palestinien a indiqué s'attendre à ce que les mesures de rétorsion, notamment financières, dont menace Israël "n'aillent pas au-delà de la question de la construction ou d'extension des colonies". "La plupart des mesures annoncées seront des menaces en l'air parce qu'Israël a intérêt à maintenir l'Autorité palestinienne en l'état et les Israéliens ne sont pas en position de la pousser à l'effondrement total", a-t-il estimé, rappelant que la Ligue arabe avait promis à l'Autorité un "filet de sécurité" pour faire face à d'éventuelles sanctions financières. 

Le négociateur palestinien Saëb Erakat a indiqué pour sa part que la direction palestinienne "tentait d'activer la décision relative au filet de sécurité de 100 millions de dollars (79 millions d'euros) au cas où Israël bloquerait nos fonds et où les Etats-Unis fermeraient le bureau de l'OLP et cesseraient leur aide". 

Lors de la conversation de dimanche, "M. Obama n'a pas prononcé de menaces, mais il y a des menaces de la part du Congrès américain", a précisé M. Erakat à la radio officielle Voix de la Palestine, rappelant que les Etats-Unis n'avaient versé aucune aide directe à l'Autorité en 2012, les fonds transférés cette année étant des arriérés de 2011. 

Mahmoud Abbas a entamé lundi une tournée qui l'a conduit en Arabie saoudite, avant l'Egypte, puis la Suisse à partir de mercredi. Il devrait également se rendre en France, à une date non confirmée, selon des sources diplomatiques concordantes. 

Sur www.lexpress.fr le 13/11/2012

 

Le futur concurrent chinois de l'A320 reçoit de nouvelles commandes

Le groupe chinois Comac a annoncé ce matin avoir reçu 50 nouvelles commandes pour son avion C919 censé concurrencer l'A320 d'Airbus à partir de 2016. Cela pousse le nombre total de commandes à 380. A l'occasion du salon aérien de Zhuhai, près de Canton, la société a annoncé que deux compagnies aériennes locales, Hebei Airlines et Joy Air, s'étaient portées acquéreuses de 20 avions chacune, tandis que la compagnie de leasing détenue par General Electric allait en acheter 10.

Le groupe américain confirme ainsi le soutien qu'il apporte à ce projet chinois, puisqu'il est à ce stade le seul client étranger du C919 -GE avait commandé 10 C919 lors du salon de Zhuhai de 2010. De fait, GE doit fournir, via CFM, sa coentreprise avec Safran, le moteur du C919. Tous les autres clients du C919 sont, à ce stade, des compagnies publiques chinoises.

Par ailleurs, le géant chinois AVIC, qui chapote les activités aéronautiques et de défense de la Chine, actionnaire de Comac, a annoncé ce matin qu'il prévoyait de lever des fonds sur les Bourses de Shanghai et Hong Kong, sans être plus précis sur les montants ou les modalités de cette opération. Une déclaration qui confirme la volonté de Pékin de faire rentrer des capitaux privés dans un secteur traditionnellement réservé aux financements publics.

Sur www.lesechos.fr le 13/11/2012

lundi 12 novembre 2012

Israël riposte à un tir syrien sur le Golan

Israël a répondu lundi à un mortier tombé sur le plateau du Golan en provenance de Syrie par des tirs de blindés qui ont atteint, selon Tsahal, la pièce d'artillerie syrienne source du tir.

On ignore toutefois si la cible touchée appartenait à l'armée régulière syrienne ou aux rebelles en guerre contre le pouvoir central.

L'armée israélienne avait déjà riposté dimanche à un tir perdu en provenance de Syrie, mais il ne s'agissait que de coups de semonce.

Forces gouvernementales et rebelles s'affrontent dans et autour de la zone démilitarisée surveillée par les Nations unies.

"Il y a quelques instants, un obus de mortier s'est abattu dans une zone inhabitée non loin d'un poste (militaire israélien) dans le centre du plateau du Golan, lors du conflit intérieur en Syrie", dit Tsahal dans un communiqué.

"En réponse, les militaires des FDI (Forces de défense israéliennes) ont tiré des obus de char vers la source du tir et ont confirmé avoir atteint leur cible. Les FDI ont transmis une plainte aux forces de l'Onu opérant dans la zone pour dire que les tirs en Israël provenant de Syrie ne seront pas tolérés et donneront lieu à une riposte sévère", ajoute l'armée.

Les rebelles syriens combattent depuis plusieurs mois dans des localités qui font partie de la zone tampon entre le plateau du Golan et la Syrie ou qui la jouxtent.


Israël ne soupçonne pas Assad

Israël et la Syrie sont toujours officiellement en guerre depuis l'annexion du plateau du Golan par l'Etat juif et l'établissement d'une zone tampon en 1973, mais le calme règne dans cette région depuis des décennies.

Le vice-Premier ministre israélien, Moshe Yaalon, a estimé lundi que le président syrien Bachar al Assad avait d'autres soucis que celui de se lancer dans un conflit avec Israël.

"Il n'a aucun intérêt à ouvrir un front. Il sait cela. Il est très prudent. Il a répondu aux messages qui lui ont été transmis par divers canaux et pas seulement par nous. Notamment sur la question des armes chimiques et des combats à la frontière", a-t-il dit.

La Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD), qui est composée d'un millier d'hommes, n'a fait aucun commentaire.

Dans un communiqué publié dimanche soir, le secrétaire-général de l'Onu, Ban ki-Moon, a fait part de sa profonde préoccupation quant à la détérioration de la situation sur le plateau.

Le danger d'une extension du conflit syrien sur le Golan a avivé les craintes des Israéliens, déja confrontés aux menaces venant du Sud-Liban, de Gaza et du Sinaï égyptien.


Jean-Philippe Lefief et Pascal Liétout pour le service français, édité par Gilles Trequesser sur http://bourse.challenges.fr le 12/11/2012