lundi 23 juin 2014
Cette nuit en Asie : l'économie chinoise sous perfusion
dimanche 15 juin 2014
La CEEA ne sera pas une réincarnation de l'ex URSS
Les procédures de fonctionnement entre les membres de l’union sont déjà actées. Les réclamations sont considérées au mieux par les pays participants. En règle générale, les citoyens ordinaires ont peur de la perte de la souveraineté de leur Etat et d’une dépendance totale à la Russie.
« Il n’y aura pas de réincarnation »
Cette déclaration convient-elle oui ou non à la réalité ? Nous pourrons le conclure avec les mots de l'un des principaux initiateurs de la CEEA, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev. Celui-ci a donné une conférence à l'Université Lomonossov des sciences humaines de Moscou, il a rappelé qu'il y a 20 ans, dans ces mêmes murs, a été mis en avant l'idée d'Union économique eurasienne.
« Sa conception est basée sur la vérité, aussi proche et compréhensible pour tous les citoyens de nos pays » a déclaré M. Nazarbaïev. « L’Histoire commune, les relations économiques, une communication étroite et la proximité des cultures humaines, donnent à nos peuples une chance de construire un nouveau type de relations interétatiques multilatéraux. J'étais et je reste un fervent partisan du fait que l'Union eurasienne n’est possible que sur des principes de volontariat, d'égalité, de bénéfice mutuel et de considération des intérêts pragmatiques de chaque pays participant. Cette initiative est un point de départ pour un nouveau processus historique, qui est maintenant appelé intégration eurasienne »
Cette déclaration contredit la version de la renaissance de l'URSS et montre que l'union est possible seulement si les États sont tous indépendants. Le président du Kazakhstan n’imagine pas agir contre la souveraineté de sont pays.
Il y a 20 ans, l'initiative de M. Nazarbaïev n'a pas trouvé d’échos de la part de ses collègues de la CEI. Mais dans les années qui ont suivies, alors que le développement se poursuivait, il y a eu de nombreuses plates-formes d'intégration culturelles, politiques et économiques : la banque eurasienne de développement, le Conseil des affaires Eurasiennes, le forum des médias eurasiens, l'association eurasienne des universités et bien d'autres...
L’intégration eurasienne fut bénéfique aux populations des pays coopérants. L’'accroissement des échanges entre les États, les barrières douanières, ont rendu possible la création de coentreprises et la coopération dans divers domaines, allant de l'éducation à l'emploi. Les problèmes de sécurité sont en grande partie résolu dans la région.
Il faut également souligner les succès économiques. Le volume total des échanges économiques des économies de l’union, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie est de 2 200 milliards de dollars. Le volume total de la production industrielle des trois pays s'élève à près de 1 500 milliards de dollars. L’effet d'intégration est si prometteur que la croissance totale du PIB en 2030 pourrait atteindre environ 900 milliards de dollars.
Aujourd'hui, en parlant de l'Union économique eurasienne, certains experts et politiciens effraient l'opinion mondiale par le mythique «réincarnation» de l'Union soviétique, a remarqué non sans ironie, le leader kazakh. Il a dit : « je crois que les arguments à cet égard sont loin de la réalité et sont sans fondement. Aujourd'hui, l’intégration sur le modèle soviétique n’a tout simplement pas de cadre institutionnel. Tout est définitivement passé à l’Histoire, sans possibilité de retour. Les peuples de l'ex-Union soviétique ont construit leur propre Etat. Le système actuel de propriété, la structure sociale et la structure économique de nos sociétés sont loin de l'archaïque union soviétique. Et sur ce point, nous étions d'accord avec les dirigeants de la Russie et de la Biélorussie.
Un nouveau jalon sur la voie de l'intégration euro-asiatique devrait être la future signature du traité instituant l'Union économique eurasienne. Cela sera probablement fait dans un proche avenir. Un certain nombre de réunions bilatérales et trilatérales entre les chefs d'États membres qui se sont tenues à la fin avril, ainsi qu'une réunion ordinaire du Conseil suprême économique eurasien à Minsk, suggèrent que les négociations sont menées à grande échelle, sur tous les niveaux.
Comme l'a souligné le président Vladimir Poutine, au cours des années précédentes, un énorme travail a été réalisé par tous les participants « pour créer l'union la plus avancée de l’espace postsoviétique ».
« L’union douanière que nous avons créé apporte du travail et de réels avantages » a dit le président russe. « Nous voyons les résultats dans les économies de nos pays. C’est un fait évident. Mais nous pouvons faire un autre pas. Nous avons convenu de cette étape qui est d’approfondir notre coopération et de promouvoir cette coopération à un niveau plus élevé ».
Selon le chef de la Fédération de Russie, la création de la CEEA, réelle, officielle et confirmée par un document, permettra aux pays participants d’améliorer la compétitivité de leurs économies afin de les rendre plus efficaces et d’attirer des investissements nationaux et étrangers.
« Oui, il y a des questions qui ne sont pas encore entièrement traitées au niveau des experts » a déclaré M. Poutine. « En fait, nous sommes réunis pour cela. Mais je suis d'accord avec vous, chers collègues, qu’il peut toujours être fait plus de travail dessus et trouver ce qui est acceptable pour tous ».
Pour eux, cette recherche est nécessaire. Pour le moment, la question la plus difficile et non résolue est la question de la Biélorussie. Ainsi, selon le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, l'Union eurasienne doit être fondée sur un principe d’échanges commerciaux équilibrés, comprenant le pétrole. Astana et Moscou ne partagent pas cette opinion.
« Il a été créé une liste des questions sur lesquelles les opinions divergent et cette liste est inquiétante » a remarqué le leader biélorusse. « On nous propose de laisser ces questions en suspens alors qu’elles auraient du être résolues au stade précédent.
D'une part, ces déclarations montrent que le processus d'intégration n'a pas été aussi facile que prévu, et d'autre part qu’il ne sera accepté aucun diktat de la Russie, et qu’à la conclusion des accords, il sera pris en compte les intérêts de tous les partenaires de la future association. Toutefois, les parties s'attendent à ce qu’ils seront en mesure de parvenir à un accord de compromis sur les aspects de l'Union économique eurasienne qui restent actuellement en suspend.
mardi 10 juin 2014
Les projets de l'Asie se clarifient
Les Russes ont récemment annoncé quelque chose d'extraordinaire, qui explique en grande partie la raison pour laquelle la Russie et la Chine achètent de l'or, et qui a été grandement ignoré par les médias. Le président Poutine a annoncé que « la Russie et la Chine doivent sécuriser leurs réserves d'or et de devises étrangères ». Il est peut-être allé un peu trop loin en commentant sur les politiques monétaires de la Chine, mais il ne l'a certainement pas fait sans raison. Il est de plus impossible de sécuriser des réserves de devises étrangères, parce qu'elles sont constamment sous le contrôle des banques centrales qui les émettent. Ce qu'a donc voulu dire Poutine, c'est que la Russie et la Chine devraient sécuriser leur or.
Pour ceux d'entre nous qui s'intéressent de près à l'or, cela n'a rien de surprenant. La raison pour laquelle nous n'en avons pas beaucoup entendu parler en Occident est que nous ne pensons pas comme ils le font. Ils ont émergé de nations communismes basées sur le Marxisme. Les théories keynésiennes et monétaristes se sont développées alors que l'Asie était complètement isolée économiquement, et sont moins basées sur Marx que sur le Christianisme. Cela signifie que les Russes et les Chinois n'ont pas automatiquement adopté la théorie économique occidentale suite à l'effondrement du communisme. En partie peut-être, mais pas entièrement.
C'est pour cette raison qu'il est bien trop simpliste pour les commentateurs occidentaux d'analyser la Russie et la Chine en termes occidentaux. Les deux nations ne se font aucune illusion quant aux devises nationales, qui perdent de leur valeur avec le temps, et quant à l'or qui restera toujours la meilleure valeur de réserve qui soit. Contrairement aux gouvernements occidentaux, les gouvernements russe et chinois se considèrent sérieux dans la manière dont ils gèrent leurs affaires et portent une grande attention à la qualité du paiement qu'ils reçoivent en échange de leurs exportations.
C'est pourquoi l'or a des chances de jouer un rôle important dans les échanges transnationaux en Asie. Il est aussi nécessaire de noter que la directrice de la Banque de Russie, qui était autrefois la conseillère économique de Poutine, est désormais sa conseillère personnelle. Elle n'en serait jamais arrivée là si elle adhérait aux politiques keynésiennes et monétaristes. Tout indique qu'Elvira Nabiullina est, comme Poutine, réaliste pour ce qui est de la situation commerciale et économique. Elle est l'une des seules au monde parmi ses pairs à refuser de refinancer les banques insolvables.
La Banque de Russie accumule également de l'or, et lui alloue ce qu'une banque centrale occidentale pourrait considérer comme des réserves de devises étrangères précieuses qui pourraient être utilisées en période de troubles. La Russie et la Chine voient l'or de la même manière, ce qui donne davantage de force à la déclaration de Poutine.
Les objectifs de la Chine sur le long terme
J'explique depuis longtemps que le gouvernement chinois travaille à établir un plan stratégique qui n'est que partiellement rendu public par ses objectifs sur cinq et dix ans. Ayant développé son économie grâce à sa rapide industrialisation, la Chine tourne désormais son attention vers ce ses voisins, vers un territoire qui pourrait ironiquement être décrit comme le royaume de Gengis Khan au XIIIe siècle, depuis de Détroit de Béring jusqu'aux portes de Jérusalem. Elle continuera d'établir des contacts commerciaux avec l'Europe et les Etats-Unis et d'extraire des minéraux en Afrique et en Australie, mais son attention commerciale est désormais portée sur l'Asie. Et pour ce qui est des accords transnationaux passés à un niveau intergouvernemental, soyez certains que les devises occidentales seront laissées de côté autant que possible, et que les devises asiatiques et l'or seront favorisées.
La Chine et la Russie y travaillent depuis un certain temps au travers de l'Organisation de coopération de Shanghai, sur laquelle reposent leurs politiques commerciales mutuelles. L'OCS couvre grâce à ses membres, ses associés et ses futurs membres la quasi-totalité de l'Asie, à l'exception du sud-est de l'Asie et des Etats arabes. Ces blocs culturels et régionaux devraient se tourner vers l'OCS à mesure que le pouvoir économique et politique de l'Occident décline. Il s'agit d'un marché de plus de quatre milliards de personnes, quatre fois plus qu'en Occident.
L'ancien territoire de Gengis Khan est peu à peu transformé en un vaste bloc économique qui deviendra un jour plus vaste que l'Accord de libre-échange d'Amérique du nord et l'Union européenne mis ensembles. Il ne porte pas le lourd fardeau de l'Etat-providence, et ses citoyens sont des épargnants. La confiance qu'a la Chine en cette stratégie se reflète dans ses disputes territoriales avec ses voisins qui ne sont pas membres de l'OCS. Elle a demandé au Vietnam, aux Philippines et à l'Indonésie de sortir du cercle d'influence des Etats-Unis et de rejoindre l'OCS.
Les gouvernements de part et d'autre de l'Asie commencent à prendre conscience de leur futur commun. Dès que les Etats-Unis quitteront l'Afghanistan, le pays devrait rejoindre l'OCS. La Turquie tourne le dos à l'Union européenne et se tourne elle aussi vers l'OCS. Les marchés financiers de Moscou jusqu'à Dubaï, et peut-être même Bangkok, se préparent à devenir des centres mondiaux pour le négoce de l'or.
La situation est claire comme de l'eau de roche. Avec un système financier qui a la stabilité d'un château de cartes et fait face à une potentielle banqueroute, les Etats-Unis et l'Europe ne sont pas les partenaires commerciaux de choix de la Russie et de la Chine. Sans bagage keynésien et monétariste, ces pays comprennent bien mieux que l'Occident le rôle de l'or en tant que monnaie.
C'est pourquoi tant d'or se trouve aujourd'hui en Asie et au Proche-Orient. L'or est destiné à faire partie du système financier asiatique. Et nous savons, au vu des tonnes d'or qui prennent le chemin de l'Aise, qu'une grande partie de cet or provient des coffres des banques centrales occidentales.
La stratégie asiatique se fera à l'exclusion de l'Europe, et en supprimant le prix de l'or au travers de la vente de leur or monétaire, les banques occidentales ont permis à la Chine de mettre son projet à exécution. Quand et comment les banques centrales nous annonceront-elles que leurs réserves d'or sont actuellement entre les mains de l'Asie, et qu'elles ont été complices depuis les années 1970 du plus important transfert de richesses de l'Histoire ?
Par Alasdair Macleod le 10/06/2014 sur www.24hgold.com
Les sociétés russes se tournent vers le renminbi
« Au cours de ces quelques dernières semaines, un certain nombre de grosses sociétés russes se sont intéressées à des produits en renminbis et en d'autres devises asiatiques et à l'ouverture de compte dans diverses régions de l'Asie », a expliqué Pavel Teplukhin, directeur de Deutsche Bank en Russie, au Financial Times.
Andrei Kostin, directeur de la banque d'Etat VTN, a expliqué que l'utilisation de devises autres que le dollar est l'un des « objectifs principaux » de sa banque.
« Compte tenu de l'étendue de nos accords bilatéraux avec la Chine, le développement de contrats en roubles et en yuans (renminbis) est l'une de nos priorités », a-t-il annoncé au président Vladimir Poutine lors d'un récent briefing. « Nous y travaillons depuis mai ».
Cette décision d'ouvrir des comptes commerciaux en renminbis, dollars de Hong Kong et dollars de Singapour souligne la tentative de la Russie de se tourner vers l'Asie à mesure que ses relations avec l'Europe se détériorent.
Les sanctions imposées par l'Occident poussent les sociétés à réduire leur dépendance aux marchés financiers occidentaux alors que les banques américaines et européennes réduisent leur activité de prêt en Russie depuis son annexe de la Crimée en mars.
La banque centrale tente de créer un système de paiement national pour réduire la dépendance du pays en certaines sociétés occidentales telles que Visa et MasterCard.
« Il n'y a rien de mal à ce que la Russie cherche à réduire sa dépendance au dollar c'est en fait une décision très raisonnable de sa part », a déclaré le directeur d'une autre banque européenne en Russie. Il a ajouté que l'exposition de la Russie au dollar l'expose également à la volatilité des marchés en période de crise. « Il n'y a pas de raison à ce que la Russie continue d'établir ses contrats commerciaux avec le Japon en dollars ».
Le directeur d'une société russe sont 70% des revenus proviennent de l'exportation en dollars a déclaré que sa compagnie prévoit d'établir des contrats en d'autres devises dans l'éventualité de nouvelles sanctions. « Si quelque chose se produisait, nous serions prêts à nous tourner vers d'autres devises comme le yuan ou le dollar de Hong Kong ».
Alexander Dyukov, directeur de la division pétrolière de Gazprom, a expliqué que sa société a discuté avec ses clients de la possibilité de convertir ses contrats en d'autres devises que le dollar, alors que Norilsk Nickel a annoncé au FT avoir établi des contrats en renminbis avec ses plus gros clients chinois.
« Il semblerait qu'une tendance s'installe », a ajouté Mr Teplukhin, avant d'expliquer que les sociétés russes sont en mesure de contrer les risques liés aux sanctions en modifiant leurs contrats afin de pouvoir en changer la devise si nécessaire.
Certains hommes politiques ont suggéré à Moscou de répondre aux sanctions en déliant complètement son économie du dollar.
Mais bien que le gouvernement ait récemment conseillé aux grosses sociétés russes de se tourner vers d'autres devises pour rendre l'économie moins vulnérable, il a rejeté d'autres mesures plus extrêmes.
« Tant que la Russie n'est pas sujette à plus de sanctions économiques, qui pourraient limiter l'accès de notre pays au dollar, nous ne prendrons pas de mesure de dé-dollarisation », a décrété Andrei Belousov, conseiller économique de Mr Poutine.
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/9f686816-ed51-...144feabdc0.html
mardi 3 juin 2014
La Chine souhaite plus d'influence dans la détermination du prix de l'or et de l'argent
Le mécanisme de détermination du prix de l'or et de l'argent, le Fixing de Londres, est sous pression et la Chine compte bien profiter de cette remise en cause pour avoir plus de poids dans la future détermination du prix des métaux précieux. Pour rappel, le « London Silver Fix » qui permet la détermination du cours de l'argent, prendra fin en Août 2014. La chine, premier producteur et importateur d'or physique au monde a commencé à approcher des banques étrangères et les principaux producteurs d'or pour leur proposer de participer activement au « Global Gold Exchange » à Shangai. Le « Shangai Gold Exchange » (SGE) a obtenu l'accord de la banque centrale de Chine pour lancer une plateforme de négoce de l'or physique depuis la zone de libre échange de Shangai. Un lancement dont le timing correspond à la remise en cause de la fiabilité du Fixing de Londres, mécanisme de détermination majoritairement sous influence des grandes banques Occidentales. La Barclays est la première banque à avoir été condamnée pour manipulation depuis le début de l'existence du Fixing de Londres. Le Shangai Gold Exchange, plus importante place de négoce d'or physique au monde pourrait ouvrir rapidement sa plateforme aux brokers et producteurs d'or étrangers et confirmer ainsi sa place dans le négoce d'or physique international. La Chine veut plus d'influence dans la détermination du prix de l'or et le lancement du Shangai Gold Exchange (SGE) est un premier pas. Par Fabrice Drouin Ristori le 03/06/2014 sur www.goldbroker.com |