lundi 23 juin 2014

Cette nuit en Asie : l'économie chinoise sous perfusion

Pour la première fois de l’année, l’indicateur avancé des directeurs d’achats publié par HSBC au sujet de la Chine s’est situé au-dessus de la barre des 50, qui témoigne d’une activité stable. A 50,8 pour le mois de juin, cet indice suivi de près par les analystes confirme la tendance observée depuis quelques semaines : une réelle amélioration conjoncturelle en Chine.
 
Qu Hongbin, l’économiste de HSBC qui supervise cette étude mensuelle, a précisé que l’amélioration était « générale », puisque « à la fois les sous-indices sur les commandes intérieures ainsi que sur la demande extérieure sont en progression ». C’est une nouveauté, et cela devrait soulager, à court terme, les milieux d’affaires. Sur le fond, cela confirme toutefois que Pékin, après avoir promis de se montrer stoïque face au coup de frein de son économie, a fini par employer les grands moyens pour soutenir l’activité. Tout en se défendant d’opter pour un vaste stimulus, le pouvoir a multiplié les initiatives ciblées.
 
Il a été décidé d’investir plus massivement dans les infrastructures (eau, énergie, centrales nucléaires, logement social), et les gouvernements ont été sommés de dépenser leurs budgets au plus vite. Les banques ont été mises à contribution : certaines ont été sommées de prêter plus, tandis que la banque centrale abaissait le taux de réserves obligatoires d’un certain nombre d’institution de crédits censées prêter plus généreusement aux PME et aux régions rurales.
 
Comme les années précédentes, 2014 devrait connaître un deuxième semestre plus vigoureux que le premier, mais une fois de plus, c’est d’abord aux mesures prises par le pouvoir que la Chine doit de continuer à connaître une croissance supérieure à 7%. Pour les observateurs les plus critiques, la période actuelle est donc celle qui démontre que Pékin, malgré ses promesses répétées de privilégier les réformes à long terme plutôt que la croissance à court terme, est en train de faire tout le contraire. Au risque d’exacerber les dangereux déséquilibres qui fragilisent l’économie chinoise.
 
Par Gabriel Gresillon et Yann rousseau le 23/06 sur www.lesechos.fr

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