jeudi 25 septembre 2014

Le Japon et la Chine reprennent langue

Ce n’est pas encore un réchauffement. Mais peut-être la fin de la glaciation. Mardi et mercredi, des diplomates chinois et japonais se sont rencontrés, en présence de responsables de la défense et des affaires maritimes, a-t-on appris ce matin. La réunion s’est tenue dans la ville chinoise de Qingdao. Les deux pays ont échangé autour des questions relatives à la coopération maritime et en particulier ont évoqué la possibilité de créer une « mécanisme de communication » de leurs armées. Entre les deux puissances asiatiques, c’est la première fois que se déroule une rencontre bilatérale officielle depuis mai 2012. Une délégation de 200 représentants des milieux d’affaires japonais vient par ailleurs de se rendre à Pékin, où elle a rencontré le vice-Premier ministre Wang Yang. Cette tendance à l’amélioration, si elle se confirmait, pourrait ouvrir à la voie à une rencontre entre Shinzo Abe, le Premier ministre nippon, et Xi Jinping, le président chinois, en marge du prochain sommet de l’APEC, en novembre, à Pékin. Shinzo Abe a affirmé espérer qu’une telle rencontre aurait lieu, mais la partie chinoise ne s’est pas prononcée. Encore récemment, Xi Jinping a tenu un discours extrêmement accusateur vis-à-vis du Japon et de sa tentation négationniste au sujet de son passé guerrier. Le contentieux relatif aux îles Senkaku/ Diaoyu, que revendiquent les deux pays, est encore brûlant.
 
Sur www.lesechos.fr le 25/09/2014

mercredi 24 septembre 2014

L'Inde entre dans l'Histoire en atteignant Mars

 
Le film «Gravity» d’Alfonso Cuaron avait coûté 100 millions de dollars. Ce mercredi matin, l’Inde est entrée dans l’histoire en réussissant, avec un budget de seulement 74 millions de dollars, à placer en orbite une sonde autour de Mars. «L’Inde a réussi à atteindre Mars. Félicitations à vous tous, au pays tout entier. L’histoire s’écrit aujourd’hui», a déclaré, le Premier ministre Narendra Modi, depuis le siège de la mission pilotée par l’agence spatiale indienne (ISRO) à Bangalore.
 
La sonde Mars Orbiter Mission (MOM) - également baptisée Mangalyaan par les Indiens - avait décollé le 5 novembre 2013, après avoir été conçue dans un temps record de seulement trois ans par les ingénieurs indiens qui rêvaient de faire de leur pays la première nation d’Asie capable d’atteindre la planète rouge. Jusqu’à aujourd’hui, seuls les Etats-Unis, la Russie et l’Europe avaient réussi ce type de mission quand des dizaines d’autres avaient échoué. La sonde indienne est munie de capteurs destinés à mesurer la présence de méthane dans l’atmosphère de Mars, qui accréditerait l’hypothèse d’une forme de vie primitive sur cette planète.

www.lesechos.fr le 24/09/2014

samedi 20 septembre 2014

Xi Jinping fait les yeux doux à l'Inde

 
Le président chinois a entamé, hier, une visite de trois jours en Inde . Objectif stratégique : atténuer la méfiance entre les deux géants démographiques d’Asie. Entre New Delhi et Pékin, la tension n’est pas récente ; en 1962, les deux Etats se sont livrés une guerre courte mais sanglante, se disputant un territoire frontalier. Aujourd’hui, le différend territorial n’est pas résolu, mais s’ajoutent à ce contexte des relations économiques déséquilibrées au profit de la Chine. Quasiment inexistant il y a dix ans, le déficit commercial qu’affiche l’Inde vis-à-vis de son puissant voisin a été de plus de 40 milliards de dollars l’an dernier. La Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Inde, et cette dernière aimerait profiter de cette visite pour mieux positionner ses propres produits sur le marché chinois, en particulier dans des industries de pointe comme le logiciel ou la pharmacie. Il est question, également, d’attirer les investissements chinois dans le secteur ferroviaire, et d’impulser une coopération dans le nucléaire civil. Xi Jinping, dans une tribune publiée par la presse indienne, vante la relation bilatérale, y voyant « l’une des plus dynamiques et prometteuses » du siècle. Mais sur le fond, l’Inde est intensément courtisée par les Etats-Unis et le Japon , tous deux cherchant à limiter la montée en puissance de la Chine en Asie. Récemment, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a rencontré le Premier ministre indien, Narendra Modi. Les deux hommes ont mis en scène leur amitié. Narendra Modi en a profité pour critiquer « l’état d’esprit expansionniste » de Pékin sur les questions territoriales. Il renforce également ses liens avec le Vietnam, coopérant avec Hanoi dans l’exploration pétrolière sous-marine… dans des eaux que Pékin considère comme étant de sa souveraineté.
L’immobilier continue de flancher en Chine
D’après des statistiques officielles, le rythme de la baisse des prix de l’immobilier a eu tendance à s’accélérer au mois d’août, en Chine. Une baisse en rythme mensuel uniquement : en moyenne, dans 70 villes chinoises, le mètre carré a décliné de 1,1% par rapport à juillet. Si l’on exclut le logement social, 68 des 70 villes observées par Pékin ont connu une baisse au cours du mois dernier. Globalement, les ventes immobilières ont diminué de 10,9% au cours des 8 premiers mois de l’année, par rapport à la même période de l’année précédente. Ce retournement du marché immobilier est l’une des données fondamentales de l’équation économique chinoise actuelle, car le secteur a longtemps tiré la croissance, tout en étant structurant pour les finances du pays. C’est la baisse des prix de la pierre qui explique, en grande partie, les mesures de relance ciblées annoncées régulièrement par Pékin – et en particulier le déblocage, hier, de 500 milliards de yuans de prêts destinés à cinq grandes banques commerciales. Malgré ce contexte morose, l’agence Moody’s a envoyé un message d’espoir, hier, en se disant optimiste pour les finances des promoteurs chinois au cours du second semestre. Après avoir vu leurs profits fondre et leur taux d’endettement augmenter fortement au cours de la période allant de janvier à juin, ces derniers pourraient redresser la tête actuellement, à la faveur d’une augmentation de la liquidité dans le système chinois, et de la fin de chantiers engagés précédemment. Le président chinois a entamé, hier, une visite de trois jours en Inde . Objectif stratégique : atténuer la méfiance entre les deux géants démographiques d’Asie. Entre New Delhi et Pékin, la tension n’est pas récente ; en 1962, les deux Etats se sont livrés une guerre courte mais sanglante, se disputant un territoire frontalier. Aujourd’hui, le différend territorial n’est pas résolu, mais s’ajoutent à ce contexte des relations économiques déséquilibrées au profit de la Chine. Quasiment inexistant il y a dix ans, le déficit commercial qu’affiche l’Inde vis-à-vis de son puissant voisin a été de plus de 40 milliards de dollars l’an dernier. La Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Inde, et cette dernière aimerait profiter de cette visite pour mieux positionner ses propres produits sur le marché chinois, en particulier dans des industries de pointe comme le logiciel ou la pharmacie. Il est question, également, d’attirer les investissements chinois dans le secteur ferroviaire, et d’impulser une coopération dans le nucléaire civil. Xi Jinping, dans une tribune publiée par la presse indienne, vante la relation bilatérale, y voyant « l’une des plus dynamiques et prometteuses » du siècle. Mais sur le fond, l’Inde est intensément courtisée par les Etats-Unis et le Japon , tous deux cherchant à limiter la montée en puissance de la Chine en Asie. Récemment, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a rencontré le Premier ministre indien, Narendra Modi. Les deux hommes ont mis en scène leur amitié. Narendra Modi en a profité pour critiquer « l’état d’esprit expansionniste » de Pékin sur les questions territoriales. Il renforce également ses liens avec le Vietnam, coopérant avec Hanoi dans l’exploration pétrolière sous-marine… dans des eaux que Pékin considère comme étant de sa souveraineté.

L’immobilier continue de flancher en Chine

D’après des statistiques officielles, le rythme de la baisse des prix de l’immobilier a eu tendance à s’accélérer au mois d’août, en Chine. Une baisse en rythme mensuel uniquement : en moyenne, dans 70 villes chinoises, le mètre carré a décliné de 1,1% par rapport à juillet. Si l’on exclut le logement social, 68 des 70 villes observées par Pékin ont connu une baisse au cours du mois dernier. Globalement, les ventes immobilières ont diminué de 10,9% au cours des 8 premiers mois de l’année, par rapport à la même période de l’année précédente. Ce retournement du marché immobilier est l’une des données fondamentales de l’équation économique chinoise actuelle, car le secteur a longtemps tiré la croissance, tout en étant structurant pour les finances du pays. C’est la baisse des prix de la pierre qui explique, en grande partie, les mesures de relance ciblées annoncées régulièrement par Pékin – et en particulier le déblocage, hier, de 500 milliards de yuans de prêts destinés à cinq grandes banques commerciales. Malgré ce contexte morose, l’agence Moody’s a envoyé un message d’espoir, hier, en se disant optimiste pour les finances des promoteurs chinois au cours du second semestre. Après avoir vu leurs profits fondre et leur taux d’endettement augmenter fortement au cours de la période allant de janvier à juin, ces derniers pourraient redresser la tête actuellement, à la faveur d’une augmentation de la liquidité dans le système chinois, et de la fin de chantiers engagés précédemment.

Les exportations japonaises déprimées

Les exportations japonaises, qui devaient porter une partie de la stratégie de relance économique du gouvernement de Shinzo Abe, ne profitent toujours pas de la dépréciation continue du yen, qui évolue désormais à son plus bas niveau des six dernières années. En août, les envois de marchandises “made in Japan” vers l’étranger ont ainsi enregistré, en glissement annuel, un recul de 1,3%. Même si elles peuvent, en théorie, proposer des produits moins chers dans les contrats formulés en dollar ou en euro, les entreprises nippones sont confrontées à la faiblesse de la demande mondiale pour leurs marchandises et continuent, par sécurité, de déplacer leurs usines au plus près de leurs marchés pour se protéger contre les risques de change. Le mois dernier, leurs envois vers les Etats-Unis ont, notamment, enregistré une baisse de 4,4%, sur un an. Les exportations de véhicules vers les Etats-Unis ont même plongé de 13,5% alors que dans un même temps les ventes des constructeurs nippons progressaient de 7% en Amérique du Nord. Cette mauvaise santé du commerce extérieur va peser sur le projet économique de l’exécutif qui doit parallèlement faire face à une déprime de la demande intérieure depuis la mise en place d’une hausse de la TVA en avril dernier.

Séoul se concocte un budget de relance

Inquiet du manque de dynamisme de sa croissance, le gouvernement sud-coréen a présenté ce matin un budget en forte hausse et indiqué qu’il allait laisser filer momentanément son déficit public pour encourager la création d’emplois. L’exécutif va demander à l’Assemblée nationale d’approuver, pour l’année 2015, un budget de 376.000 milliards de wons (361 milliards de dollars) en hausse de 5,7% par rapport à 2014. “Nous avons un projet aussi expansionniste que possible pour revitaliser l’économie”, a expliqué le ministère des finances qui doit faire face depuis quelques mois à une faible demande intérieure. S’il espère des recettes fiscales en hausse l’an prochain, le ministère reconnaît qu’elles ne couvriront pas la hausse des dépenses et que le déficit fiscal devrait donc progresser. Il pourrait atteindre 2,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2015, contre probablement 1,7% cette année. Cette légère hausse, qui poussera la dette publique de la péninsule à un niveau équivalent à 35,7% du PIB l’an prochain, est présentée comme “temporaire” par les autorités.
Les exportations japonaises déprimées
Les exportations japonaises, qui devaient porter une partie de la stratégie de relance économique du gouvernement de Shinzo Abe, ne profitent toujours pas de la dépréciation continue du yen, qui évolue désormais à son plus bas niveau des six dernières années. En août, les envois de marchandises “made in Japan” vers l’étranger ont ainsi enregistré, en glissement annuel, un recul de 1,3%. Même si elles peuvent, en théorie, proposer des produits moins chers dans les contrats formulés en dollar ou en euro, les entreprises nippones sont confrontées à la faiblesse de la demande mondiale pour leurs marchandises et continuent, par sécurité, de déplacer leurs usines au plus près de leurs marchés pour se protéger contre les risques de change. Le mois dernier, leurs envois vers les Etats-Unis ont, notamment, enregistré une baisse de 4,4%, sur un an. Les exportations de véhicules vers les Etats-Unis ont même plongé de 13,5% alors que dans un même temps les ventes des constructeurs nippons progressaient de 7% en Amérique du Nord. Cette mauvaise santé du commerce extérieur va peser sur le projet économique de l’exécutif qui doit parallèlement faire face à une déprime de la demande intérieure depuis la mise en place d’une hausse de la TVA en avril dernier.
Séoul se concocte un budget de relance
Inquiet du manque de dynamisme de sa croissance, le gouvernement sud-coréen a présenté ce matin un budget en forte hausse et indiqué qu’il allait laisser filer momentanément son déficit public pour encourager la création d’emplois. L’exécutif va demander à l’Assemblée nationale d’approuver, pour l’année 2015, un budget de 376.000 milliards de wons (361 milliards de dollars) en hausse de 5,7% par rapport à 2014. “Nous avons un projet aussi expansionniste que possible pour revitaliser l’économie”, a expliqué le ministère des finances qui doit faire face depuis quelques mois à une faible demande intérieure. S’il espère des recettes fiscales en hausse l’an prochain, le ministère reconnaît qu’elles ne couvriront pas la hausse des dépenses et que le déficit fiscal devrait donc progresser. Il pourrait atteindre 2,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2015, contre probablement 1,7% cette année. Cette légère hausse, qui poussera la dette publique de la péninsule à un niveau équivalent à 35,7% du PIB l’an prochain, est présentée comme “temporaire” par les autorités.
Par Gabriel Grésillon et Yann Rousseau sur www.lesechos.fr le 18/09/2014

dimanche 7 septembre 2014

Un successeur du KGB use de faux pour tromper l'Occident

Un autrefois redouté général du KGB se trouve en ce moment sous surveillance préventive dans une prison de Vienne, une fin indigne pour une terrible histoire. Son étrange histoire, digne d'un thriller, est un exemple de la façon dont l'ancien KGB utilise des documents contrefaits pour influencer journalistes occidentaux, diplomates et politiciens.

Le KGB n'est plus ce que c'était, mais ses théories du complot ont été alimentées par de faux documents ( «troisième homme» ayant participé à l'assassinat de Kennedy, l'Amérique qui n'a pas vraiment atterri sur la lune et ainsi de suite) survivent. Les archives russes ont publié des documents montrant des décennies de faux documents destinés à tromper l'Occident.

Dans les années 1980, dans une académie de formation soviétique à Moscou, Rakhat Aliyev a rencontré et courtisé la fille du futur dirigeant du Kazakhstan. Une fois mariée, Aliyev est devenu un maître espion principal dans le KGB kazakhstanais. Plus tard, il a monté une tentative de coup d'Etat et s'est enfui avec des millions de dollars. Les procureurs de deux pays ont lié Aliyev à une série de meurtres macabres, dont celui de deux banquiers dont les corps ont été retrouvés dans des bidons d'huile de 40 gallons.

Aliyev, qui avait été l'ambassadeur du Kazakhstan en Autriche, est maintenant dans une prison autrichienne alors que les autorités considèrent les accusations de meurtre à son encontre.

Pendant des années, Aliyev s'est présenté dans les médias américains et européens comme un "dissident" courageux en utilisant ce que l'on sait maintenant comme des documents falsifiés prétendant montrer une conspiration mondiale impliquant l'ancien président américain Bill Clinton, l'ancien directeur de la CIA James Woolsey, et d'anciens dirigeants de la Grande-Bretagne, de l'Autriche et d'autres pays.

Aliyev a reçu un enseignement de base sur les faux en écriture alors qu'il était un jeune officier à l'Ecole Supérieure du KGB à l'époque soviétique. Il savait certainement comment faire usage de faux documents pour abattre des cibles politiques (une tactique commune du KGB depuis de nombreuses décennies).

Aliyev se disait comme un «dissident politique progressiste» du Kazakhstan dans le but de gagner la sympathie du public. Même après son arrestation en Juin 2014, la BBC citait Aliyev dans ses titres comme un «dissident».

Les médias n'ont jamais semblé remettre en question les documents qu'il avait fournis.

Mais les juges et les avocats l'ont bientôt fait.

Ils se tournèrent vers l'expert de renom sur les faux en écriture, Gideon Epstein, qui a passé des décennies a mettre en lumière de faux écrits pour traquer les criminels de guerre nazis. Maintenant, nonagénaire, Epstein démontre facilement que de nombreux documents d'Aliyev sont des faux.

Dans une audience d'arbitrage en 2011, Epstein a présenté ses conclusions, incitant Aliyev à admettre, sous un contre-interrogatoire, qu'il a «reçu des documents provenant de sources KNB au Kazakhstan". Le KNB est l'abréviation du nouveau KGB au Kazakhstan : "Aliyev a également témoigné que les bureaux du KNB au Kazakhstan ont la capacité juridique de fabriquer des documents".

Les deux interrogatoires d'Aliyev, ainsi que l'analyse de Epstein et de l'ancien directeur d'Europol, Max-Peter Ratzel, ont incité les avocats d'Aliyev à retirer les documents sur lesquels ils avaient basé sa défense.

Mais le flux de faux documents d'Aliyev avait engorgé les audiences et les procédures judiciaires sur deux continents, après avoir d'abord semé le trouble parmi les journalistes et les juristes.

Par l'intermédiaire de ses beaux-parents, Issam Hourani et son frère (qui sont tous deux des cousins ​​de Mahmoud Abbas, le chef de l'Autorité palestinienne)  Aliyev a présenté ce que les avocats appellent des « litiges en contrefaçon » en tant que plaignants devant la Haute Cour de Londres, le tribunal de la Banque mondiale, et un tribunal de district des États-Unis à Washington DC. Dans chaque affaire, les juges ont découvert des faux et les documents ont été retirés.

Maintenant divorcé de la fille du leader du Kazakhstan et coupé de la fortune familiale, Aliyev a cherché à échapper à des enquêtes internationales en épousant son assistante, une citoyenne autrichienne, dont le passeport européen lui a permis de voyager. Comme un méchant de James Bond, il a déménagé dans un complexe sécurisé à Malte.

Les autorités européennes et américaines ont déterminé que de nombreuses allégations graves contre Aliyev étaient méritée. Le FBI a travaillé en étroite collaboration avec les procureurs kazakhstanais. N'ayant nulle part où aller, Aliyev s'est rendu aux autorités autrichiennes en Juin 2014.

Au début, il semblait que Aliyev pouvait être en mesure de retrouver sa réputation. Mais les autorités autrichiennes ont découvert des gigaoctets d'informations montrant qu'Aliyev a été un faussaire hors pair.

Les procureurs autrichiens ont obtenu un trésor d'enregistrements de conversations sur Skype entre Aliyev et ses associés. Ces enregistrements montrent qu'Aliyev a dirigé la campagne d'écriture de faux lui-même.

Weiner Zeitung, un journal d'investigation autrichien, a publié un extrait de la conversation d'Aliyev sur Skype. Dans la transcription, Aliyev demande à un homme de main de faire une fausse lettre clamant à tort que l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair et l'ancien chancelier autrichien Alfred Gusenbauer faisaient partie d'un complot mondial.

Aliyev: « Non, regardez. Vous devez absolument mentionner Blair. Il milite au niveau européen. Et vous avez aussi citer ce deuxième type ».

Nakhmanovich: « Vous voulez dire cela. . . quel est son nom, votre. . .? »

Aliyev: « Gusenbauer ».

Nakhmanovich: « Oui, Gusenbauer. . . OK, donc nous nous concentrons sur ces deux là. »

Aliyev: «Oui. Tony Blair et Gusenbauer ».

Tous les deux ont discuté des nuances de la langue, avec Aliyev insistant que la contrefaçon ne devraient pas avoir plus de deux pages. L'année suivante, le magazine autrichien de nouvelles Profil, a publié un article intitulé «le cas Aliyev : Alfred Gusenbauer soupçonné d'espionnage" .

Selon la théorie de la conspiration d'Aliyev , à coté d'autres «espions» kazakhstanais du KGB, figurent l'ancien chancelier autrichien, Heinz Fischer, l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, l'ancien Premier ministre italien, Romano Prodi, et l'ancien président polonais Alexander Kwasniewski. Il accuse également l'ancien président Bill Clinton, l'ancien directeur de la CIA James Woolsey et d'autres anciens hauts responsables américains de conspirer contre lui. Aliyev prétend qu'ils font tous partie d'un complot du KGB du Kazakhstan appelé "Superkhan."

En effet, tout le monde semble être un membre de ce sinistre complot. En Juillet, des manifestants ont aiguillonné la Cour pénale de Vienne en demandant justice pour la mort violente non résolue de la maîtresse de Aliyev, Anastasiya Novikova. L'ancienne présentatrice de la télévision a été jeté d'une fenêtre de neuf étages et s'est empalé sur une clôture en fer forgé de l'immeuble des beaux-parents d'Aliyev. Aliyev a répondu en disant que les manifestants sont des agents de renseignement du Kazakhstan, selon sa page Facebook.

Aliyev est convoqué devant la Cour le 16 septembre prochain.

Son procès devrait fournir des enseignements essentiels pour la presse et le public : Tous les «dissidents» n'ont pas les mains propres et tous les «documents» ne sont pas réels. Les services de renseignement des anciennes terres soviétiques utilisent toujours de faux documents de renverser l'Occident, tourner nos dirigeants les uns contre les autres, et de garder les méchants dans les rues. Il y a une différence entre être généreux et follement confiant. L'étrange cas d'Aliyev fait partie d'une plus grande mouvance des anciens faux documents de l'Etat soviétique, dont la Russie elle-même. C'est quelque chose que les Américains devraient se rappeler quand les médias adulent des héros qui sont ensuite démasqués comme des méchants.
 
Par J. Michael Waller le 03/09/2014 sur www.forbes.com

Malgré de fortes réductions de prix, moins de voyages en Asie du sud-est pour les Chinois !

La plus grande agence de Voyage en ligne chinoise, Ctrip, offre un rabais de 30% sur ​​les voyages vers l'Asie du Sud-Est. Malgré cela, les nombre de voyageurs en provenance de Chine, restent faible. Il faut dire qu'il y a eu un certain nombre d'évènements qui n'incitent pas les Chinois à venir dans le sud.
 
La Malaisie a provoqué le plus important malaise …Désolé pour le jeu de mot, mais il faut bien dire que l'impact de la disparition du vol MH370 a été catastrophique pour le tourisme en Malaisie.
Il y a eu des protestations de rue à Pékin et un boycott de la compagnie malaise par les agences de voyages en Chine. Les réservations ont chuté de plus de 50% après la perte de l'appareil.
Les arrivées de touristes en provenance de Chine ont chuté de 32% en mai par rapport à l'année précédente, après une baisse de 20% en Avril.
 
Coups d'état militaire en Thaïlande
 
La baisse du nombre de visiteurs depuis que l'armée a pris le pouvoir dans un coup d'Etat le 22 mai a été sévère dans la capitale Bangkok.
 
Au cours des sept mois premiers mois de l'année, le nombre de voyageurs en provenance de Chine vers Bangkok a chuté de 35% comparativement à une baisse de 21 pour cent à l'échelle nationale.
Pour attiré les touristes de Chine, les nouvelles autorités thaïlandaises ont décidé de rendre les formalités plus simples et moins chères.
 
Les rapports de forces en Mer de Chine
 
Les relations de la Chine avec le Vietnam et les Philippines se sont considérablement détériorées. Des tensions ont été constatées au sein des organisations régionales comme celle de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) qui est un partenaire économique très important pour la Chine.
En termes de sécurité, la région n'a jamais été aussi fragile depuis la chute de Saigon en 1975. A Pékin, les problèmes actuels avec Tokyo, Hanoi et Manille sont au cœur des préoccupations. Ils dominent à la fois dans les médias officiels et sur les réseaux sociaux et ces derniers sont d'ailleurs devenus particulièrement agressifs.
 
Il y a eu des escarmouches territoriales autant avec les Philippines qu'avec le Vietnam. Il est évident que ces affaires ont nui tant sur les relations politiques qu'auprès des populations.
 
Même Singapour a été touchée par une baisse des arrivées de Chine
 
Alors qu'il n'y a pas de conflit entre les deux pays, les problèmes des pays voisins avec la Chine ont eu des répercussions sur les arrivées de touristes en provenance de Chine.
 
C'est bien dommages car le panier moyen dépensé par un touriste chinois est le plus haut parmi les nombreux touristes qui visite la cité-état. Il y a tout de même un gagnant : Bali
 
L'Indonésie reste une exception. Il n'y a aucun signe de ralentissement sur les plages de Bali qui est la destination la plus populaire. Le nombre de touristes chinois visitant le plus grand archipel au monde a augmenté de 22% au cours des six premiers mois de 2014.
 
Si la Chine ne met pas le feu en mer de Chine, le tourisme vers l'ASEAN restera prometteur malgré les récents revers. Les billets d'avion sont très abordables pour une classe moyenne chinoise en pleine expansion.
 
Par Serge Fabre le 07/09/2014 sur www.pagtour.net

vendredi 5 septembre 2014

Les banques russes se rapprochent de l'Asie

Le rapprochement entre la Russie et l'Asie ne concerne pas que l'énergie et la plupart des secteurs de l'économie russe, surtout la finance mais aussi la défense, sont tentées de se tourner vers l'Est.

Le besoin de nouveaux financements est particulièrement criant pour les grandes banques publiques, coupées des marchés européens. Leurs taux d'intérêt augmentent pour l'ensemble des entreprises russes qu'elles financent, renchérissant les investissements.

Pour les sociétés russes à la recherche de nouvelles sources de financement, "les marchés asiatiques, comparables en volume aux marchés européens, sont les candidats les plus évidents, étant donné la politique étrangère russe", a estimé l'agence Standard & Poor's.

"Mais il faudra beaucoup de temps et d'énergie pour que les entreprises russes deviennent des emprunteurs réguliers. Elles sont actuellement peu connues en Asie", a-t-elle ajouté.
 
Le 05/09/2014 sur www.lefigaro.fr

jeudi 4 septembre 2014

Le pivot américain vers l'Asie, fin de partie ?

Le 5 janvier 2012, Barack Obama rendait public aux côtés de son secrétaire à la défense Leon Panetta et le responsable du Joint Chiefs of Staff (chef des armées), le général Martin Dempsey, un document intitulé Sustaining Global Leadership: Priorities for the 21st Century Defense, qui indique notamment que les Etats-Unis « vont nécessairement se rééquilibrer vers la région Asie-Pacifique ». La stratégie du pivot vers l'Asie était, dans son volet stratégique, confirmée. Deux ans et demi plus tard, le 22 août dernier, le même général Dempsey, cette fois aux côtés du successeur de Panetta (depuis février 2013), Chuck Hagel, annonçait le visage grave la reprise des opérations militaires en Irak, afin de lutter contre l'expansion de l'Etat islamique, qui va selon lui « au-delà de tout autre groupe terroriste », et « va finir par devoir être vaincu », faisant ainsi écho aux propos de Barack Obama qui faisait mention quelques jours plus tôt d'un « cancer » et à la reprise des opérations militaires américaines. Ce redéploiement au Moyen-Orient, en marge des crises en Irak et en Syrie, mais aussi avec un œil plus qu'attentif et inquiet sur Gaza et la Libye, peut-il marquer la fin de ce rééquilibrage asiatique dont Barack Obama avait fait l'un des principaux chantiers de sa politique étrangère ? Plusieurs signes semblent l'annoncer. Il y a d'abord la réalité d'un rééquilibrage vers l'Asie ambitieux mais confronté aux baisses du budget de la défense américain. Un article d'Hillary Clinton intitulé « America's Pacific Century » publié en novembre 2011 dans la revue Foreign Policy faisait mention des très coûteux conflits afghan et irakien, notant que « la fin de ces deux guerres est une précondition au rééquilibrage vers l'Asie », et sous-entendait par la même occasion que si la situation en Irak et en Afghanistan venait à se dégrader de manière sérieuse, les Etats-Unis pourraient être contraints de se désengager du Pacifique. Les évènements actuels semblent confirmer ce qui dès lors apparait comme une prédiction, et auront inévitablement un impact sur les capacités mobilisables en Asie-Pacifique. Pour l'anecdote, il est intéressant de remarquer que des alliés de Washington comme le Japon ont soulevé ce problème à plusieurs reprises, conscients sans doute que le pivot ne répondait finalement qu'à un moment dans la politique étrangère et de défense des Etats-Unis. Si l'engagement s'avère long et coûteux en Irak et ailleurs, ce moment pourrait être terminé, et le rééquilibrage une nouvelle fois ajourné. Barack Obama ne dispose par ailleurs que d'une marge de manœuvre politique limitée, que les élections mi-mandat en novembre pourraient même réduire encore plus si les Républicains renforçaient leur présence au Sénat. La crise du vote du budget en octobre 2013 a eu une incidence directe sur le pivot vers l'Asie, le président américain devant annuler en dernière minute sa présence au sommet de l'APEC à Bali. Il y fut remplacé par son Secrétaire d'Etat John Kerry, effacé aux côtés des dirigeants asiatiques, en particulier un Xi Jinping rayonnant qui profitait de ce sommet pour renforcer les échanges bilatéraux avec ses partenaires en Asie du Sud-est. En atlantiste convaincu et fort d'une solide expérience au Sénat, Kerry est sans doute l'homme providentiel pour régler les problèmes au Moyen-Orient, mais son intérêt pour l'Asie semble nettement moins marqué que celle qu'il remplaça, Hillary Clinton, qui occupait sur le pivot une place essentielle. Le prochain sommet de l'APEC, en novembre, devrait être marqué par le retour d'Obama, qui avait également boycotté celui de 2012, à Vladivostok. Mais il se déroulera à Pékin, et c'est vers son hôte chinois que les regards seront une fois encore tournés.   Le bilan du pivot est par ailleurs nuancé. Depuis les tournées éclair de Madame Clinton en Asie et les déclarations ambitieuses d'Obama, aux annonces spectaculaires ont succédé des résultats modestes. Washington a réaffirmé son partenariat stratégique avec ses principaux alliés en Asie, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie, mais sans modification majeure des conditions de ce partenariat, si ce n'est avec Tokyo qui a choisi de revoir les contours du très contraignant article 9 de sa Constitution pacifique (et d'influence américaine), pas nécessairement dans l'intérêt de son allié américain d'ailleurs. Des contacts a priori solides ont été établis avec Singapour, le Vietnam et les Philippines, mais ils traduisent plus un opportunisme de ces pays rivaux de la Chine qu'un engagement durable. Dans les faits, on constate plus nettement une progression des capacités chinoises, et des ambitions de Pékin revues à la hausse. En clair, si le pivot n'avait pour objectif que d'accompagner la montée en puissance de la Chine, c'est un grand succès. S'il avait vocation à l'endiguer ou la contenir, le bilan est plus que mitigé.   Si on étend le pivot à ses autres volets, diplomatie publique et échanges économiques et culturels, on découvre que les résultats ne sont pas meilleurs. Les discussions sur les accords de libre-échange piétinent, la diplomatie se heurte aux manœuvres de Pékin, et l'influence semble se réduire face à la réalité d'une intégration régionale certes très incertaine, mais en marche. De son côté, le Partenariat Trans-Pacifique qui exclut la Chine et dont Washington espérait un développement rapide rencontre des problèmes qui peuvent être comparés à l'accord de libre-échange EU-UE. Compte-tenu de l'importance que le tandem Obama-Clinton accordait aux échanges économiques, diplomatiques et culturels pour justifier le pivot, ne le limitant ainsi pas à une manœuvre stratégique, force est de constater que le rééquilibrage américain dans la région s'est souvent limité à des déclarations et à des projets sans lendemain.   En 2008, le candidat Barack Obama critiquait un engagement coûteux, sans fin et contre-productif en Afghanistan et en Irak, et préconisait une présence accrue en Asie-Pacifique. L'article de Clinton dans Foreign Policy reprend cette idée et commence par la certitude que « le futur de la politique se jouera en Asie, pas en Afghanistan ou en Irak, et les Etats-Unis seront au cœur de l'action ». Le retour du chaos au Moyen-Orient met aujourd'hui le président américain dans l'impasse, et potentiellement « hors de l'action ». Cette nouvelle donne fait le jeu de Pékin, et pose fondamentalement la question de la capacité pour une grande puissance comme les Etats-Unis à jouer les premiers rôles dans deux régions que tout sépare. Obama l'avait sans doute compris, et il a fait le choix de l'Asie. Les évènements n'ont pas joué en sa faveur, sans doute l'échec du pivot s'il se confirme restera la plus grande désillusion de sa politique étrangère.   Par Barthélémy Courmont sur www.lemonde.fr le 04/09/2014   Barthélémy Courmont est basé en Asie et rédacteur en chef de Monde chinois, nouvelle Asie, il a récemment publié Une guerre pacifique. La confrontation Pékin-Washington, aux éditions ESKA.