mercredi 22 avril 2015

Le mystère des réserves d’or chinoises pourrait bientôt être résolu

Les efforts de la Chine qui visent à remettre en cause la domination  des Etats-Unis sur les finances et le commerce international pourrait impliquer de l'or – beaucoup d'or.
Bien que le métal jaune ne soit aujourd'hui plus utilisé pour garantir la monnaie papier, il continue de représenter une grande partie des réserves des banques centrales aux Etats-Unis comme en Europe. La Chine est devenue la deuxième économie mondiale en 2010 et a depuis redoublé d'efforts pour faire du yuan un compétiteur viable face au dollar. De là sont nées des spéculations selon lesquelles le gouvernement chinois aurait accumulé de l'or dans le cadre de la diversification de ses 3,7 trillions de dollars de réserves de devises étrangères.
La Banque populaire de Chine pourrait avoir triplé ses réserves d'or physique depuis sa dernière annonce publique en avril 2009. Selon Bloomberg Intelligence, au vu des chiffres commerciaux, de la production domestique de la Chine et des chiffres publiés par China Gold Association, elles pourraient désormais s'élever à 3.510 tonnes. De telles réserves placeraient la Chine en deuxième position mondiale, derrière les Etats-Unis, qui possèdent 8.133,5 tonnes d'or.
« Si vous cherchez à établir une devise de réserve, il est nécessaire de posséder sur vos bilans d'autres actifs que des devises fiduciaires », a expliqué Bart Melek, directeur de stratégie chez TD Securities, contacté à Toronto par téléphone. L'or est certes « perçu comme une valeur de réserve stable par les puissances globales ».
La Chine pourrait se préparer à annoncer publiquement la situation de ses réserves d'or, parce que les régulateurs cherchent à intégrer le yuan au panier de devises du FMI, connu sous le nom de droits de tirage spéciaux, qui inclue actuellement le dollar, l'euro, le yen et la livre sterling. La déclaration de la Chine pourrait coïncider avec les réunions du FMI concernant les droits de tirages spéciaux qui se tiendront le mois prochain et en octobre, a précisé Nomura Holdings dans un rapport publié le 8 avril.
Lisez le reste du rapport ici : http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-0...-china-s-gol... 
Par Chris Powell sur www.24hgold.com le 22/04/2015

Kazakhstan - décision d'élection présidentielle anticipée

Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, dans une déclaration lors du congrès du parti au pouvoir "Nur Otan", a annoncé sa participation à la course présidentielle.

Cette candidature à la présidence a été présentée par un scientifique Kazakh bien connu, l'académicien Kenjegali Sagadiev.

" Nazarbayev est le seul candidat digne" a dit l'académicien au nom du Parti, en s'exprimant au Congrès. Suite de quoi une résolution.

Nazarbayev a annoncé que son décret sur les élections prévues le 26 avril était une réponse à l'initiative du peuple, exprimée par l'Assemblée du peuple du Kazakhstan. Un objectif de travail des autorités de l'Etat kazakhstanais est de prévenir l'impact de facteurs externes négatifs sur le développement du pays.

« Nous nous attendons à une période historique qui forgera le destin de notre pays », a dit Nazarbaïev. À l'heure actuelle, la situation mondiale est compliquée. Les risques économiques ont fortement augmentés. En raison de la baisse des prix mondiaux, les revenus dans notre budget ont baissé. Presque tous les États connaissent ces difficultés, pas seulement nous.
 
Pour le président,  le nouveau programme économique "Nurly Jol" répond aux défis économiques et aux menaces, sauve la politique sociale existante et améliore la performance de toutes les obligations sociales. En bref, le Président a promis de suivre la même ligne.

« La population se rendra aux urnes, si elle dispose d'un ensemble de programmes et d'objectifs, à travers lesquels elle pourra améliorer sa vie », résume Nazarbaïev. S'il n'y a pas de tels objectifs, elle n'en fera rien.
La raison pour avancer les élections présidentielles de 2016 à 2015 est le chevauchement possible avec les élections législatives, également prévue l'année prochaine. Ces deux élections auront lieu presque simultanément, il est estimé que c'est trop et on tente de les séparer.

Pourquoi alors décider d'anticiper les élections présidentielles et non les parlementaires ? La réponse à cette question se trouve dans le discours du chef de l'Etat, qui entre autres, à annoncer que le gouvernement étudie une réforme du système politique.

Nazarbaïev a déclaré qu'il est nécessaire d'élargir la responsabilité des organismes gouvernementaux devant la population, y compris via internet qui favorise les interactions.

« Il est important de renforcer le rôle de conseils au public des organes de l'Etat et des administrations locales, dit Nazarbaïev. Ils n'en seront que meilleur. »

En outre, selon le chef de l'Etat, le pays a besoin de mettre en œuvre la « budgétisation civile », selon laquelle les représentants de la société civile ont la possibilité d'avoir des allocations budgétaires, notamment dans les régions.
 
« Le projet de loi devrait élargir les possibilités pour les citoyens de faire des recours contre les actions des fonctionnaires » a indiqué le président.

La quintessence de la réforme sera l'introduction de l'autorégulation dans la société, visant à réduire les plages de responsabilité des pouvoirs publics, avec un transfert de leurs pouvoirs aux institutions de la société civile. Et par conséquent, dans ce scénario, il sera décidé un nouveau système pour les organes exécutifs locaux élus et les administrations publiques.

Nazarbaïev a annoncé le résultat logique d'une stratégie politique.

« La réforme constitutionnelle sera réalisée étape par étape, ce qui implique une redistribution du pouvoir du président vers le parlement et le gouvernement, conformément à nos traditions » , a t-il conclu.

Après cette déclaration, sont apparu dans les masses média, des versions de développements possibles. En particulier, nous parlons d'une transition de la forme présidentielle kazakhstanaise du pouvoir à une forme présidentielle/parlementaire, voire purement parlementaire. Le prochain parlement travaillera sur les nouveaux textes jusqu'en 2020, année de l'élection du nouveau président, où le mécanisme sera opérationnel.
  
Selon les experts kazakhstanais, la «séparation» des élections aura une incidence sur l'économie du pays qui ne pourra être que positive. Ce point de vue a été exprimé dans le programme "Time Business" par Esenjol Aliyarov, docteur en  sciences économiques.
 
« A présent, on discute au Kazakhstan d'un événement fort, les élections présidentielles anticipées », a t-il dit. « Cette mesure est prévue par la Constitution. Elles peuvent être avancées, afin que s'exprime la volonté du peuple. Le chef de l'Etat sera retenu uniquement sur la base d'un vote de la population. L'année suivante, il sera nécessaire de tenir des élections pour le Parlement. Et plus court sera l'intervalle de temps entre les deux élections, pire ce sera pour l'économie et le budget du pays.

Il y a un effet politique positif (y compris à l'étranger), faisant écho aux analystes russes.

« Il est évident que Nursultan Nazarbayev prendra part aux élections anticipées » a déclaré dans une entrevue Andrei Kazantsev, directeur du Centre analytique de MGIMO et docteur en sciences politiques. « Il est évident qu'il va gagner. Il n'y a pas de véritable candidat alternatif aux dirigeants nationaux formés après l'effondrement de l'URSS Kazakhstanais.»

Les pouvoirs du Président Nazarbayev seront étendus. C'est en fait le seul scénario réaliste de développement des évènements. Et le point clé ici est précisément que le président sera un atout dans la conduite des politiques intérieure et étrangère en prévision d'un nouveau mandat de confiance du peuple. Il est évident que le pourcentage de votes pour Nazarbayev sera élevé (environ 75-90%), aucune manipulation ne sera nécessaire. Le résultat sera juste, puisque personne ne met en doute que les gens ont confiance en Nazarbaïev.

La raison de la proposition d'organiser des élections anticipées est la volonté de «diluer» les élections avec le temps à cause de l'augmentation des menaces de toutes sortes qui devraient arriver en 2016. On peut s'interroger sur le fait que si toutes les élections avaient lieu en 2016, elles auraient pu conduire à une grave déstabilisation. Mais la probabilité de coïncidence des élections et la pointe du risque existe vraiment. Par conséquent, la décision de tenir des élections anticipées permet de prévenir toute possibilité de déstabilisation en raison de la conjonction des risques.
L'électorat kazakhstanais est d'habitude critiqué par les libéraux, pour être trop loyal au président sortant. En 2011, le nombre de votes «pour» le leader Kazakh était de 95% de l'électorat total. L'opposition attribue traditionnellement ces taux élevés à la pression de l'appareil administratif, mais le plus souvent il semble qu'elle essaie de justifier sa propre immaturité politique.

Si, au début du siècle, la population de l'ancienne Union soviétique avaient joyeusement applaudi les "révolutions de couleur" de ces dernières années, l'enthousiasme s'est écroulé. Ceux qui étaient pour la libre volonté des citoyens et désireux de démocratie, ont trouvé tout à coup les mains de manipulateurs-marionnettistes qualifiés. Et la liberté promise a tourné à une chute catastrophique du niveau de vie, et même à la guerre civile.

Par conséquent, la population du Kazakhstan vote pour M. Nazarbaïev, en espérant maintenir la stabilité de l'état dans un monde aujourd'hui en difficulté.

mardi 21 avril 2015

Au sommet Asie-Afrique de Djakarta, les non-alignés parlent économie

En marge des cérémonies marquant le 60e anniversaire de la conférence de Bandung, l'Indonésie accueille cette semaine le sommet Asie-Afrique. En préambule à la rencontre des chefs d'Etat qui commence mercredi à Jakarta, l'accent est mis aujourd'hui sur les affaires entre les deux continents.

600 participants sont attendus à ce sommet des affaires. Au moment où on célèbre le 60e anniversaire du mouvement des non-alignés, né à la conférence de Bandung en 1955, le commerce Sud-Sud devient le nouveau credo de la coexistence pacifique. « Croître ensemble est un must, un devoir » a indiqué le ministre indonésien des Affaires étrangères dans un message adressé aux participants. Les deux continents ont de quoi faire, ils connaissent des taux de croissance parmi les plus rapides au monde. 4,9 % pour l'Asie en 2013/2014 et presque autant pour l'Afrique, 4,3 %.
Les échanges ont explosé entre les deux continents au cours de la première décennie du troisième millénaire. +22 % en valeur tandis qu'entre l'Europe et l'Afrique la progression était de 15 % seulement. Aujourd'hui, le quart des exportations asiatiques sont destinées à l'Afrique, un chiffre équivalent à celui des exportations européennes. Un chiffre trompeur, le premier partenaire asiatique de l'Afrique, et de loin, c'est toujours la Chine. Le quart du pétrole extrait en Afrique est expédié en Chine.

Après une période de forte croissance, le commerce de la Chinafrique s'est stabilisé depuis la crise de 2008

Après avoir investi massivement sur le continent africain pour garantir ses besoins en matières premières, la Chine, devenue entre temps la deuxième puissance économique mondiale, cherche maintenant à étendre son influence avec sa monnaie. Plusieurs pays africains ont déjà passé des accords pour libeller une partie des échanges commerciaux en yuan. C'est le cas du Zimbabwe, du Ghana, du Nigeria, de l'Afrique du Sud.

Des banques centrales africaines détiennent aussi une partie de leurs réserves en yuan. Enfin, l'Egypte et l'Afrique du Sud sont devenus membres fondateurs de la Banque d'investissement dans les infrastructures que Pékin vient de lancer pour concurrencer la Banque mondiale. Une banque dont les prêts seront proposés en yuan.

La Malaisie et l'Inde sont aussi des investisseurs importants en Afrique

La Malaisie est un partenaire historique de l'Afrique, c'est l'un des premiers pays asiatiques à s'être intéressé au continent africain, dès les années 1990, déjà pour le pétrole. En 2011, c'est le pays asiatique qui a investi le plus en Afrique d'après la Cnuced, devant l'Inde et devant la Chine.

Ces trois pays jouent chacun leur propre partition. Si le président Xi Jinping sera bien présent demain pour le sommet Asie-Afrique, le Premier ministre indien Narendra Modi a renoncé au déplacement. New Delhi aura d'autres opportunités pour développer ses relations avec l'Afrique, avec à l'automne la tenue d'un sommet Inde-Afrique.
Par dominique Baillard sur www.rfi.fr le 21/04/2015

lundi 20 avril 2015

L’État islamique atteint l'Asie centrale

Pour la première fois dans ce pays, cette attaque a été revendiquée par l'État islamique, dont les principales forces sont concentrées en Irak et en Syrie. Selon les experts interrogés, l'arrivée de l'EI en Afghanistan pourrait foncièrement changer la situation en Asie centrale: le projet d'un "djihad global", auquel adhèrent les radicaux des régions voisines, est la nouvelle "version" du mouvement des talibans. Au final, la Russie et ses partenaires de la CEI pourraient être confrontés à une menace bien plus sérieuse.
Un kamikaze s'est fait exploser samedi devant l'entrée de la Bank of Kabul, où attendait une file de clients. Puis un autre a agi devant une mosquée locale. Au moins 37 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées. Bien que les attentats en Afghanistan et au Pakistan soient monnaie courante, ces explosions à Jalalabad sont particulières: pour la première fois, de tels actes ont été revendiqués par l'État islamique. Alors que les talibans ont condamné ces attentats.
"Jusqu'à présent on estimait que les deux belligérants en Afghanistan étaient le gouvernement central de Kaboul et les talibans. Bien que la troisième force, l'EI, ne soit pas apparue hier en Afghanistan, l'ex-président Hamid Karzaï niait obstinément son existence", explique Ivan Safrantchouk, rédacteur en chef du magazine Grand jeu: la politique, les affaires et la sécurité en Asie centrale. Selon lui l'attitude de Kaboul vis-à-vis de la pénétration, dans le pays, de combattants et de l'idéologie de l'EI a foncièrement changé depuis l'élection d'Ashraf Ghani à la présidence en septembre dernier. "Lors de sa visite à Washington fin mars il n'a pas caché la présence de l'EI en Afghanistan et l'a même souligné. Dans ces conditions, ce facteur a été un argument de poids de Barack Obama pour décider de maintenir un contingent plus important que prévu", explique Ivan Safrantchouk.
Et de poursuivre: "Théoriquement, le projet des talibans et celui de l'EI en Afghanistan ne devraient pas être concurrents, mais complémentaires. Or dans les faits on constate pour l'instant une absence de coordination. Il n'est pas étonnant que les talibans se soient distancés des attentats de Jalalabad", pense Ivan Safrantchouk. Selon ce dernier, à terme le projet des talibans pourrait subir une transformation: les talibans modérés intégreront le processus politique et la partie radicale rejoindra l'EI, qui deviendra un défi non seulement pour l'Asie centrale mais aussi les États d'Asie du Sud comme le Pakistan, l'Inde et le Bangladesh.
De plus, le reformatage du projet taliban en Afghanistan et au Pakistan, qui s'accélère et se transforme en projet global sous l'égide de l'EI, contient les germes d'une menace complètement nouvelle pour la Russie ainsi que pour ses partenaires de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). Le terrorisme international s'approche des frontières de la CEI.
Sur http://fr.sputniknews.com le 20/04/2015

mercredi 15 avril 2015

Kirghizstan - Une valise diplomatique US de 150 tonnes

Un fret inconnu, marqué "courrier diplomatique", a été expédié à Bichkek, pour l’ambassade américaine, ce qui a fait courir des rumeurs sur la vraie nature de la cargaison. Ne s’agit-il pas d’équipements d’espionnage ou de petits billets verts pour alimenter une "révolution colorée".
L’ambassade des États-Unis à Bichkek, capitale du Kirghizstan, a reçu fin mars dernier 152 tonnes de fret inconnu, marqué "courrier diplomatique", rapportent mercredi les médias locaux.
La compagnie aérienne ukrainienne Antonov Airlines a acheminé à Bichkek plus de 150 tonnes de fret inconnu, marqué "courrier diplomatique" et destiné pour l’ambassade des États-Unis au Kirghizstan, écrit le journal kirghiz "Delo N°".
Les médias soupçonnent qu’il pourrait s’agir d’équipements pour renseignement radio-électronique. Différentes hypothèses sont émises par journalistes et observateurs, d’autant plus qu’à l’époque, l’ambassade américaine n’a donné aucun commentaire à ce sujet.
Le journal rappelle notamment qu’au début des événements en Ukraine en 2013, l’ambassade américaine avait également reçu des "frets diplomatiques", déposés par des cargos militaires US. Le Service de sécurité ukrainien (SBU) a alors établi qu’il s’agissait de boîtes contenant 60 millions de dollars en petits billets. Plus tard, de nouveaux billets de 20, 50 et 100 dollars se sont mis à circuler sur la place Maïdan de la capitale ukrainienne.
Par ailleurs, la nomination de Richard Miles au poste d’ambassadeur des États-Unis au Kirghizstan augmente les craintes d’une nouvelle révolution dans le pays, d’autant plus que ce diplomate chevronné est connu comme grand spécialiste des "révolutions colorées".
Selon les politologues, cette nomination ne relève sans doute pas du hasard.
Or, l’ambassade des États-Unis a finalement décidé de commenter les publications sur un fret énigmatique.
"Ce ne sont que des matériaux de construction ordinaires pour un nouveau bâtiment de l’ambassade", a déclaré un diplomate américain.
Sur fr.spuniknews.com le 15/04/2015

mardi 14 avril 2015

Kazakhstan: ouverture à Vienne du "procès Aliev" deux mois après sa mort

Le procès de deux complices présumés de Rakhat Aliev, ex-gendre tombé en disgrâce du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, s'est ouvert mardi à Vienne en l'absence du principal accusé, retrouvé pendu dans sa cellule en février.
Alnour Moussaïev, 61 ans, ancien chef du Comité de sécurité nationale (KNB) du Kazakhstan de 1997 à 2001, et Vadim Kochliak, 42 ans, ex-bras droit de Rakhat Aliev, sont jugés pour complicité d'enlèvement et d'assassinat de deux dirigeants de la banque kazakhe Nourbank, disparus en 2007.
L'ex-gendre du président kazakh, qui était le principal accusé dans cette procédure, a été retrouvé pendu le 24 février dans la cellule individuelle qu'il occupait à Vienne dans l'attente de son procès. Ses avocats contestent la thèse du suicide, évoquée aux premières heures de l'enquête, mais non confirmée depuis.
Tombé en disgrâce en 2007 après avoir selon lui eu des ambitions présidentielles, Aliev s'était réfugié en Autriche, où il était jusqu'alors ambassadeur. Il s'est toujours dit innocent de l'enlèvement et de l'assassinat des deux banquiers, criant à un complot.
En janvier 2008, un tribunal d’Almaty a condamné par contumace Rakhat Aliev à 20 ans de prison et MM. Moussaïev et Kochliak à respectivement 15 et 18 ans dans ce dossier. L'ex-gendre de Noursoultan Nazarbaïev a de plus été condamné à 20 ans de prison pour "tentative de coup d'Etat", aux côtés de M. Moussaïev.
L'Autriche a refusé par deux fois d'extrader Rakhat Aliev, jugeant que les conditions d'un procès équitable n'étaient pas garanties dans son pays. Selon la loi autrichienne, ce refus contraignait cependant le pays à juger lui-même l'affaire.
Pas moins de 60 témoins kazakhs ont été cités pour ce procès-fleuve, prévu pour s'étaler sur 26 jours d'audience. Selon l'agence autrichienne APA, ces témoins sont acheminés par les soins de l'Etat kazakh. Le parquet autrichien a cependant assuré avoir travaillé de façon indépendante durant l'instruction.
Les deux victimes, Joldas Timraliev et Aïbar Khassenov, avaient disparu en 2007. Leurs corps ont été retrouvés profondément enterrés dans les environs d’Almaty en mai 2011. A l'ouverture du procès mardi, l'avocate générale Bettina Wallner a estimé que l'enlèvement et l'assassinat des deux dirigeants avaient été motivés par un différent financier à la tête de Nourbank, que contrôlait M. Aliev.
Rakhat Aliev, homme politique à la réputation sulfureuse et homme d'affaires en tous genres, a longtemps été marié à Dariga, la fille aînée de Noursoultan Nazarbaïev, l'homme qui tient d'une main de fer l'ancienne république soviétique du Kazakhstan.
Sur www.lechorepublicain.fr le 14/04/2015

mercredi 1 avril 2015

Mondial 2026 : le Kazakhstan proche d'une candidature

Le Kazakhstan, qui postule à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2022, étudie la possibilité de déposer également une candidature pour accueillir la Coupe du monde 2026 de football. C'est ce qu'a fait savoir mardi le président de la Fédération kazakhe, Yerlan Kozhagapanov, au quotidien russe Sport Express. « Nous sommes en train de discuter de cette question avec le gouvernement de mon pays et d'évaluer quelles sont nos possibilités », a affirmé M. Kozhagapanov, également adjoint au maire d'Astana, la capitale du Kazakhstan.
« Notre pays connaît un développement rapide, notre économie est en croissance [4,6 % en 2014 grâce à d'importantes réserves d'hydrocarbures]. Pourquoi pas ?, a-t-il déclaré. Nous voulons organiser les Jeux d'hiver en 2022 [la ville d'Almaty est à la lutte avec Pékin], et nous envisageons de nous engager dans la course à l'organisation du Mondial 2026. »

Le président kazakh « intéressé »

Il a assuré que le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir depuis 1990 et par ailleurs président honoraire de la fédération nationale de football, était personnellement intéressé par une candidature de son pays à l'organisation de ce Mondial. Affilié à la FIFA depuis 1994 et à l'UEFA depuis 2002 (il était auparavant lié à la Confédération asiatique), le Kazakhstan n'est jamais parvenu à se qualifier pour une grande compétition internationale. La sélection kazakhe (138e au classement FIFA) est actuellement lanterne rouge du groupe A des éliminatoires pour l'Euro 2016, organisé en France. En mars 2014, la capitale Astana avait accueilli le 38e congrès de l'UEFA.
Le pays hôte du Mondial 2026 sera désigné en mai 2017 à Kuala Lumpur (Malaisie) par les 209 Fédérations nationales qui constituent le congrès de la FIFA. En 2013, l'instance internationale avait décidé que le vote d'attribution des Coupes du monde ne serait plus l'apanage des membres de son comité exécutif. Cette réforme fait suite aux scandales de corruption qui ont émaillé le scrutin d'attribution (le 2 décembre 2010) des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar. C'était surtout l'un des engagements du président de la FIFA, Joseph Blatter, lors de sa réélection pour un quatrième mandat en 2011.
Selon l'instance, le processus de candidatures pour le Mondial 2026 « s'ouvrira cette année ». La Fédération internationale approuvera les règlements pour le processus d'appel d'offres lors de son prochain congrès, le 30 mai à Zurich, en Suisse. « La campagne sera transparente dès la première minute du processus, et ce jusqu'à la prise de décision », a déclaré, en mars, le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke.

Le Mexique, la Colombie, le Canada ont déjà fait acte de candidature

Dès septembre 2012, le Mexique s’était déclaré candidat à l’organisation de la Coupe du monde de football en 2026. « Les infrastructures se développent dans notre pays et nous sommes capables de répondre aux exigences de la FIFA. Nous allons nous battre pour cette Coupe du monde, il y aura une forte concurrence avec les Etats-Unis », avait à l'époque indiqué Justino Compean, président de la Fédération mexicaine. Le pays d’Amérique centrale a organisé la compétition en 1970 et 1986 et deviendrait, en cas de victoire, le premier à accueillir à trois reprises le plus prestigieux des tournois.
En mars 2010, la Colombie avait également fait acte de candidature par la voix de son président Alvaro Uribe. En 1986, elle n'avait pu accueillir le Mondial en raison de ses difficultés économiques sous la présidence de Belisario Betancur. La Colombie avait renoncé à organiser le Mondial 2014, soutenant la candidature de son voisin brésilien. Visant initialement l'édition 2026, le Maroc semble hors jeu depuis son refus d'accueillir la Coupe d'Afrique des nations 2015.
En janvier 2014, le Canada avait également émis le souhait de postuler à l'organisation du Mondial 2026 alors qu'il accueille déjà le tournoi féminin en 2015. « Nous sommes le seul pays du G8 qui n'a encore jamais accueilli la Coupe du monde », avait notamment fait remarquer en 2013 Victor Montagliani, le patron de la Fédération canadienne.

les Etats-unis candidats si...

« Tout le monde sait que les Etats-Unis peuvent organiser cet événement avec un an de préavis, et je sais que le Mexique et le Canada sont très intéressés », avait confié en mars le président de la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), Jeffrey Webb.
Grands perdants (huit voix contre quatorze pour le Qatar) du vote d'attribution du Mondial 2022, les Etats-Unis ont conditionné leur candidature pour l'édition 2026 à une réforme du mode de scrutin. En octobre 2013, le président de la Fédération américaine (USSF) et membre du comité exécutif de la FIFA, Sunil Gulati, avait réclamé des « règles plus claires ».
« Va-t-il y avoir un système de rotation [des continents], ou non ? s'interrogeait-il alors que son pays avait organisé la compétition en 1994. Cela doit être établi assez en avance pour que les gens sachent. Je pense que ce vote devrait être rendu public. » Si le système de rotation était maintenu, la FIFA pourrait repousser les candidatures européennes et asiatiques, étant donné que la Coupe du monde de 2018 aura lieu en Russie et que celle de 2022 se déroulera au Qatar.
Par Remi Dupré sur www.lemonde.fr le 01/04/2015