jeudi 17 septembre 2015

Il y a davantage de millionnaires en Asie-Pacifique qu'en Amérique du Nord

La région Asie-Pacifique dépasse désormais l’Amérique du Nord en termes de millionnaires. Grâce à la croissance continue dans cette zone, il y a plus millionnaires en Chine, en Indonésie et en Thaïlande qu’aux Etats-Unis et au Canada, révèle l’étude annuelle « World Wealth Report » de Capgemini et RBC Wealth Management repérée par le Guardian ce mercredi.
 
Selon cette étude, il y 4,69 millions de ces super-riches en Asie-Pacifique, contre 4,68 millions en Amérique du Nord. Ces personnes fortunées sont à la tête d’actifs équivalant à au moins 1 million de dollars US (environ 890.000 euros), sans compter leur résidence principale et les biens de consommation.
 
14,65 millions de personnes fortunées dans le monde
 
« L’Asie-Pacifique poursuit sa course incroyable dans la création de richesse et elle ne semble pas ralentir de sitôt », explique au quotidien Barend Janssens, chef de RBC Wealth Management en Asie. « Malgré quelques récents problèmes économiques, la richesse de cette région [Asie-Pacifique] devrait mener la croissance mondiale. »
 
L’étude ne reflète cependant pas les turbulences du marché en Chine, où les marchés boursiers font des montagnes russes depuis plusieurs mois à cause, notamment, des dévaluations du yuan.
En 2015, on comptait 14,65 millions de ces super-riches dans le monde, selon cette même étude.
 
Par Anne-Laetitia Béraud sur www.20minutes.fr le 16/09/2015

lundi 7 septembre 2015

L'attractivité économique du Kazakhstan

Dans les conditions géopolitiques complexes d'aujourd'hui, de nombreux représentants d'entreprises occidentales se concentrent davantage sur l'Asie centrale et son chef de file régional, la République du Kazakhstan.
 
L'intérêt pour le Kazakhstan se développe d'année en année. Il a réussi à rester un pays stable dans une région compliquée, ce pays aujourd'hui montre une capacité importante, la capacité de négocier. Le territoire, qui jouxte d'une part la Russie, et d'autre part la Chine, qui est largement tourné vers les entreprises des États-Unis et de l'Union européenne est peut-être l'un des rares endroits où la concurrence se transforme en une coopération multilatérale efficace. Voilà pourquoi les entreprises s'intéressent au Kazakhstan. Après tout, l'argent aime le silence et aller là où se trouve de la stabilité. Cela est au moins attesté par le fait qu'au cours des vingt dernières années le Kazakhstan, a réussi à devenir un chef de file dans la CEI pour attirer les investissements étrangers directs, dont le volume total s'est élevé à environ 200 milliards de dollars.
 
Les industries qui ont eu le plus grand intérêt à investir sont tout d'abord, celles du secteur des matières premières. Dans les entrailles de cette république, sont rassemblées la quasi-totalité des éléments de la table périodique, dont la plupart sont extraits avec succès.
 
Cependant aujourd'hui, sa structure économique est en train de changer, en poursuivant activement sa diversification et en créant toutes les conditions pour que les investissements soient dirigés non seulement dans le secteur du pétrole et du gaz et des mines, mais aussi dans l'industrie de transformation. Ici, devant les investisseurs s'ouvrent de nombreuses possibilités.
Que fait le Kazakhstan pour qu'il soit si attractif d'y investir ?
 
Tout d'abord, parlons de l'ouverture de la république aux entreprises étrangères. En Juillet 2014, le autorités ont lancé un projet pilote pour un régime de coopération sans visa pour lequel Astana accorde une importance primordiale. La liste comprend les pays suivants : Australie, Hongrie, Italie, Monaco, Belgique, Espagne, Pays-Bas, Norvège, Suède, Malaisie, Émirats arabes unis, Singapour, Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Finlande, France, Suisse et Japon. Avec la République de Corée il a été signé un accord mutuel pour des voyages sans visa pendant 30 jours.
 
Deuxièmement, il a été créé un environnement institutionnel favorable au développement des affaires. Le gouvernement du Kazakhstan a approuvé un plan global visant à attirer les investissements directs étrangers et nationaux, prévoyant l'exonération fiscale des investisseurs.
 
Dans ce pays se trouvent 10 zones économiques spéciales. Dans ces territoires, il est fournit un support complet pour les entrepreneurs selon leurs préférences fiscales. Les investisseurs dans les secteurs prioritaires sont exonérés d'impôt sur le revenu des sociétés et de la taxe foncière pour une période de 10 ans, et de l'impôt foncier pendant 8 ans. Les investisseurs ont la garantie de la stabilité de la législation fiscale. L'Etat est prêt à compenser jusqu'à 30% du capital d'investissement, après la mise en service des structures dans les secteurs prioritaires de l'économie, a dit en particulier le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, en parlant à des investisseurs potentiels à Milan.
 
De manière générale, le gouvernement du Kazakhstan est en train de faire un excellent travail dans ce sens : proposition de nouvelles incitations, procédures simplifiées, élaboration d'un "gouvernement électronique", mis en œuvre du principe de «guichet unique» pour les investisseurs, et plus encore. Les représentants d'entreprises étrangères peuvent compter sur une garantie de commandes de l'Etat et leurs droits seront protéger par des médiateurs pour l'investissement.
 
Une nouvelle initiative est la création du centre financier international "Astana". Il sera lancé d'ici le 1er janvier 2016. La base du centre "Astana" a été choisi comme modèle de DIFC. Les activités sont prévues dans plusieurs domaines : le développement du marché des capitaux avec des investissements étrangers, la finance islamique comme une alternative aux services bancaires traditionnels, la gestion d'actifs.
 
Le centre permettra de créer les conditions les plus favorables pour les activités (fourniture d'avantages fiscaux et douaniers, liberté de circulation des capitaux, du travail, et ainsi de suite) et la garantie de protection des investissements. Pour le règlement des différends relatifs aux investissements, il est prévu un tribunal financier avec la participation de juges étrangers, en utilisant le système juridique anglo-saxon et la langue anglaise dans les procédures.
 
En général, le Kazakhstan a créé un système intégré verticalement qui attire avec succès des capitaux étrangers. Le travail commence par le front office à l'étranger. Ensuite, une connexion est réalisée avec  l'agence nationale KAZNEX INVEST, qui fournit aux investisseurs les contacts avec les agences gouvernementales, les ministères, les entreprises nationales. Ensuite, les partenaires potentiels continuent à travailler au niveau régional.
 
Toutes ces mesures et d'autres, ont apporté au Kazakhstan la 77ème place sur 189 pays du classement de la Banque mondiale relatif à la «Facilité de faire des affaires en 2015». Par ailleurs, sur cet indicateur Astana a même dépassé de Beijing, qui est à la 90ème place.
 
Troisièmement, le Kazakhstan va devenir intéressant pour les entreprises étrangères selon d'autres critères. L'emplacement géostratégique unique du pays offre de grandes perspectives. A travers le pays, il existe cinq corridors internationaux de transport : le corridor Nord du Chemin de fer transasiatique (TARM), le corridor Sud TARM, le corridor central (Asie centrale), le corridor Nord - Sud et le TRACECA.
 
En abordant le processus de l'intégration globale, à son tour, il élargit considérablement le volume du marché de la république.

La mise en œuvre réussie du « projet eurasien» a ouvert  un espace de plus de 170 millions d'âmes et permis un PIB combiné de plus de 2000 milliards de dollars. Au début, c'était une union douanière, puis la CES, et aujourd'hui l'Union économique eurasienne.

Ajoutez à cela qu'en décembre, il est prévu de toutes les procédures de ratification de l'adhésion du Kazakhstan à l'OMC seront achevées. Tout cela suggère que le marché du Kazakhstan est de plus en plus ouvert et offre de grandes perspectives pour les capitaux étrangers.

mercredi 2 septembre 2015

Singapour, le nouvel eldorado pour start-up en Asie

 
Pour son 50e anniversaire, Singapour s'offre la 10e place du classement Compass des meilleurs écosystèmes pour start-up. Il y a trois ans, elle n'était que 17e. La cité-Etat fait tout pour s'imposer comme le hub des start-up en Asie.
 
Bienvenue au Block 71, à l'ouest de Singapour. C'est ici dans cet immeuble bleu de 7 étages qu'ont éclos les premières start-up du cru. Aujourd'hui il y en a plus de 250, aux côtés d'accélérateurs, d'incubateurs et d'investisseurs de tout poil. En face du campus de l'Insead et à quelques encablures de l'Université Nationale de Singapour, le gouvernement façonne son quartier high-tech. Baptisé LaunchPad, il est le symbole des ambitions de la cité-Etat : devenir le hub asiatique des start-up. Au-delà du block 71 qui devrait attirer 750 start-up d'ici 2017, le block 73, mais aussi 79 hébergent les acteurs de la scène tech. D'autres espaces sont déjà en construction et devraient sortir de terre à horizon 2016 et 2017. Des projets tous azimuts qui font rentrer Singapour dans le top 10 des meilleurs écosystèmes de start-up selon une étude publiée par Compass. Une prouesse pour ce pays qui vient tout juste de fêter ses 50 ans.
 
En un peu moins d'une décennie, Singapour a vu son tissu de start-up se développer considérablement. Il y aurait plus d'un millier de jeunes pousses à Singapour, un chiffre qui a doublé en 5 ans seulement. " C'est véritablement ces deux dernières années que le mouvement s'est accéléré " observe Greg Unsworth, le spécialiste technologie du cabinet d'audit Pricewaterhouse Cooppers à Singapour. La cité-Etat peut même se targuer d'avoir engendré trois licornes (des start-up qui valent plus d'un milliard de dollars) en un temps record. Grabtaxi, le concurrent asiatique d'Uber créé il y a 3 ans à peine est déjà considéré comme la success-story d'Asie du sud-est, Garena Online, une plateforme de jeux en ligne créée en 2009 et Lazada, souvent appelé l'Amazon d'Asie du Sud-est fondé en 2012 par Rocket Internet. Mais impossible de parler de start-up à Singapour sans parler des géants comme Propertyguru, site spécialisé dans l'immobilier depuis 2006 qui vient de lever 129 millions de dollars ou encore RedMart, un supermarché en ligne présent depuis 2011 et qui vient de lever plus de 26 millions de dollars et de débaucher au passage un ancien vice-président d'Amazon.
D'autres start-up ont déjà été rachetées, c'est le cas par exemple de Zopim, créé il y a 6 ans et spécialisée dans la messagerie instantanée, acquise 30 millions de dollars par l'américain Zendesk en 2014. Mais il y a aussi le groupe français LVMH qui a mis la main sur Luxola, un site de commerce de cosmétiques en Asie. A ce jour, le rachat le plus spectaculaire est encore celui de Viki, un spécialiste du streaming vidéo par le géant japonais Rakuten pour 200 millions de dollars.
 
"Ces premières start-up qui réussissent sont des modèles pour les futurs entrepreneurs et certains deviennent à leur tour des business angels, explique Arnaud Bonzom, directeur des projets spéciaux pour le fonds de capital-risque 500 Startups. Cela aide à booster l'écosystème". "Cela aide à booster l'écosystème" ajoute-t-il. Selon une étude sur le paysage des start-up qu'il a réalisée, les secteurs privilégiés des jeunes pousses sont encore le e-commerce, les logiciels et les médias. Mais la fintech commence à attirer l'attention. "Il y a un fort potentiel sur les fintech explique le Français. Singapour est déjà une place financière, donc l'évolution est naturelle". Preuve de cet engouement pour la fintech, un certain nombre d'accélérateurs s'y sont installés. C'est le cas de Startup Bootcamp, l'un des accélérateurs les plus actifs d'Europe qui a lancé un programme de 3 mois à Singapour dédié aux start-up de la fintech. "Nous avions le choix entre Singapour et Hong-Kong explique Markus Gnirk, le cofondateur de l'incubateur. Mais nous avons opté pour Singapour car nous avons obtenu un large soutien de la part des autorités".
 
Le gouvernement : premier accélérateur de start-ups
 
A l'image d'Israël, le rôle du gouvernement de Singapour a été un élément pour faire émerger en un temps record l'écosystème des start-up. Le pays se rêve plus largement en "smart nation" plaçant l'innovation et les technologies au cœur de son développement économique. Une mission confiée à l'Infocomm Development Authority (IDA), organe officiel du gouvernement, qui a récemment mis en place Infocomm Investments, un fonds dotée 180 millions d'euros pour stimuler l'émergence et la croissance de start-up singapouriennes. "Il y a une très forte volonté gouvernementale d'attirer et de connecter les acteurs qui pourront stimuler l'innovation", explique Eric Saint-André, le fondateur d'Amplification Lab, une société singapourienne dont le but est d'accélérer le développement des start-up ainsi que l'innovation au sein des entreprises.
 
"Quand j'ai lancé Bitsmedia en 2009, l'action du gouvernement consistait principalement à donner de l'argent aux start-up, explique Erwan Macé, le fondateur de Bitsmedia, dont l'application phare Muslim Pro compte plus d'un million d'utilisateurs actifs par jour. Mais ce qui fait la force de la Silicon Valley c'est son écosystème". Singapour l'a vite compris et a alors cherché à attirer aussi bien les fonds de capital risque que les départements de recherche des grandes entreprises. Au total, ce sont plus de 10 milliards d'euros qui ont été injectés pour doper la scène tech instaurant tout un dispositif d'aides, de subventions et déroulant le tapis rouge aux investisseurs. "J'ai été invité pendant 1 mois par le gouvernement et on m'a présenté plus de 80 start-up", explique Vinnie Lauria de Global Gate Ventures, un fond de capital-risque installé à Singapour et dans la Silicon Valley. Si l'Américain a décidé de s'installer en 2012 Singapour, c'est qu'à l'époque l'Asie du Sud-Est était largement délaissée par les grands investisseurs lui préférant la Chine ou l'Inde. "Cette région de l'Asie reçoit enfin l'attention qu'elle mérite explique Dave McClure, le fondateur de 500 Startups. Et c'est justement dans cette région du monde que les investisseurs recherchent de nouvelles pépites. "Certains de mes meilleurs investissements sont en dehors des Etats-Unis comme Baidu en Chine ou Skype en Estonie. Je veux maintenant en trouver un autre en Asie du sud-est " confiait Tim Draper, le millionnaire et investisseur bien connu de la Silicon Valley au magazine VentureBeat.
 
Money Money
 
En quelques années seulement, la donne a changé. "En 2010-2011, il y avait 3-4 série A (premier tours de table de levée de fonds) par an, maintenant il y en a 3-4 par mois" observe Vinnie Lauria, qui a accueilli Eduardo Saverin, le cofondateur de Facebook (résidant à Singapour) et le fonds souverain singapourien Temasek au capital de Global Gate Ventures. Excusez du peu ! Les grands acteurs du capital-risque, comme l'Américain Sequoia, ou les japonais Softbank, Rakuten Ventures ou Gree se sont depuis posées sur les rives de la cité-Etat. Car les opportunités en Asie du sud-est commencent à aiguiser l'appétit des chinois. La start-up chinoise Didi Kuaidi et le fonds souverain chinois CIC viennent justement d'investir dans Grabtaxi. En seulement trois ans les investissements des fonds de capital-risque à destination des start-up ont été multipliés par 60, passant de 27,9 millions de dollars en 2011 à plus d'1 milliard de en 2014, selon le Wall Street Journal.
 
A ces fonds étrangers, viennent s'ajouter également de nouveaux fonds singapouriens comme Monk's Hill ou RedDot Ventures. Singapour compte également sur des "anges" influents comme Eduardo Saverin ou Toivo Annus, le cofondateur de skype, attirés par la fiscalité avantageuse du pays. "Il y a un effet boule de neige observe Greg Unsworth les investisseurs s'attirent les uns les autres".
 
L'argent ne manque donc pas à Singapour. Mais les fonds sont surtout disponibles pour les phases d'amorçage. "Singapour, c'est le bon endroit pour démarrer et pour les séries A explique Dinesh Batiao, le fondateur de TradeHero, une application de trading avec de la monnaie virtuelle. Au-delà cela devient plus compliqué".
 
Pour développer son écosystème de start-up, Singapour a pu compter sur ses atouts traditionnels. N'est-elle pas depuis 8 années consécutives la ville au monde où il est le plus facile de faire des affaires ? "On peut enregistrer une entreprise en quelques heures, l'environnement fiscal est favorable et il y a de nombreuses aides de la part du gouvernement" explique Thierry de Panafieu, fondateur de Hera Capital, fonds de private equity. Sans compter sa localisation géographique stratégique au cœur de l'Asie du Sud-Est, à quelques heures d'avion seulement de la Chine et de l'Inde. Car si les start-up s'implantent à Singapour, elles visent naturellement des marchés plus grands. C'est le cas de Grabtaxi, incorporé à Singapour mais présent dans plus de 22 villes à travers 6 pays en Asie du sud-est. Le rival d'Uber a d'ailleurs annoncé début juin qu'il se lançait sur le marché indien. C'est aussi à Singapour que se concentrent les sièges sociaux des grandes multinationales. Un avantage pour Scott Montgoméry, le cofondateur de GlobeTrekker, une application destinée aux entreprises pour encourager leurs employés à développer une bonne hygiène de vie. "Mes clients sont les grandes entreprise comme Allianz ou Disney, ils sont tous présents à Singapour donc j'ai intérêt à être ici" explique l'entrepreneur néo-zélandais qui vient de lever 600 millions de dollars auprès d'investisseurs privés.
 
Si la scène des start-up est bel est bien en effervescence, il est encore prématuré de comparer Singapour à la SiliconValley. "Cela n'a pas de sens affirme Vinnie Lauria. Ici c'est un écosystème naissant alors que la Silicon Valley existe depuis 60 ans". Et si le gouvernement se donne tous les moyens et notamment financiers pour atteindre ses ambitions, il est conscient que son modèle économique a jusqu'à présent laissé peu de place à la culture entrepreneuriale et à la prise de risque. "Lorsque j'ai lancé ma start-up 2008, la plupart de mes camarades à l'époque voulaient plutôt travailler dans les banques ou les grandes entreprises explique Royston Tay, le fondateur de Zopim. Aujourd'hui les mentalités commencent à évoluer petit à petit". Se pose également le problème du recrutement. "L'informatique n'a jamais été considérée comme une filière prestigieuse à Singapour. Les rares développeurs de talent partent le plus souvent dans la finance, résultat il manque aujourd'hui des développeurs constate Erwan Macé. Il faut donc souvent recruter de la main d'œuvre étrangère, mais les visas sont de plus en plus difficiles à obtenir". Mais selon Dave McClure, l'un des inconvénients majeurs de Singapour reste la petite taille de son marché. "Le marché régional se développe et les investisseurs vont être tentés d'aller directement en Malaisie ou en Indonésie explique-t-il. Singapour doit donc continuer ses efforts pour développer un écosystème attractif ".
 
Par Marion Zipfel sur www.journaldunet.com le 02/09/2015

En Asie centrale, la fonte des glaciers a commencé

 
Douchanbe (Tadjikistan) (AFP) – Tout a commencé par un grondement sourd. Puis la boue a déferlé et semé la destruction dans Barssem, un village à flanc de montagne du Tadjikistan, victime de la fonte des glaciers d’Asie centrale qui selon les scientifiques s’accélère dangereusement.
« La boue a tout emporté sur son passage : les maisons, les voitures… », se souvient Chakarbek Kourbonbekov, un villageois de 60 ans, plus d’un mois plus tard. « Ceux qui ont pu se sont échappés vers des terrains en hauteur, on n’avait pas le temps de réfléchir », poursuit-il, joint au téléphone par l’AFP.
Le villageois tadjik en est persuadé : le 16 juillet, il ne doit sa survie qu’à sa propre chance. Au total, coulées de boues en série et inondations ont fait au moins 12 morts et détruit une centaine de maisons dans l’est de l’ex-république soviétique.
Le phénomène, conséquence d’une vague de chaleur qui a débuté ce jour-là, témoigne des bouleversements écologiques en cours en Asie centrale, une région pour laquelle les réserves d’eau apportées par les glaciers sont vitales.
Ces glaciers du massif du Pamir au Tadjikistan et des monts Tian au Kirghizstan alimentent les fleuves Amou-Daria et Syr-Daria, qui jouent un rôle stratégique dans la région en permettant depuis des siècles l’irrigation des terres agricoles.
Mais selon une étude publiée récemment par le centre de recherches allemand GFZ, le volume des glaciers des monts Tian diminue actuellement quatre fois plus vite que la moyenne de ces dernières décennies. Pour ces experts, ces glaciers, après avoir fondu d’un quart depuis 1961, auront totalement disparu d’ici 2050.
Les signes de réchauffement de cette chaîne montagneuse au carrefour du Kirghizstan, du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan et de la Chine, sont criants dans les stations de ski de la région, qui datent souvent de la période soviétique.
« La saison devient plus courte chaque année faute de neige et de températures assez froides », assure Oleg Tchernogorski, qui organise des voyages dans ces montagnes depuis 30 ans. Preuve « indéniable » selon lui du réchauffement climatique, la saison de sports d’hiver, qui commençait encore dans les années 1990 le 1er décembre, ne peut désormais être lancée qu’à l’approche du Nouvel An.
Au Kazakhstan, la fonte des glaces a conduit en juillet à la saturation d’un barrage, provoquant des inondations aux portes de la plus grande ville du pays, Almaty, et privant 3.000 personnes d’électricité.
Pour Piotr Plekhanov, ancien directeur de l’Institut d’hydrologie et de géo-écologie du Kazakhstan, l’Asie centrale doit se préparer à vivre ce genre de situations de plus en plus souvent. « Les plus riches comme le Kazakhstan seront capables de mieux y faire face. Les plus pauvres comme le Kirghizstan ou le Tadjikistan, avec de vastes montagnes et peu d’argent, sont plus vulnérables », prévient-il, interrogé par l’AFP.
A l’époque soviétique, le partage des eaux en Asie centrale était décidé à Moscou, mais le système a éclaté avec l’indépendance des cinq pays de la région en 1991, faisant craindre que la rivalité pour cette ressource ne dégénère en conflits.
Les zones frontalières sont d’ailleurs le théâtre de heurts sporadiques, comme entre le Kirghizstan et le Tadjikistan: un garde-frontière kirghiz a ainsi été tué cette année dans une vallée où les populations des deux pays se disputent l’usage de l’eau d’une rivière.
Ces deux Etats ruraux veulent par ailleurs construire des barrages pour limiter l’accès à l’eau de leurs voisins riches en hydrocarbures que sont le Kazakhstan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.
En Ouzbékistan, un pays qui est un gros producteur de coton avec d’importants besoins en eau, le président Islam Karimov a déjà prévenu que de tels ouvrages risquaient de provoquer une guerre dans la région.
Pour certains experts, une meilleure gestion de la consommation en eau pourrait en partie compenser les pénuries redoutées. La revue scientifique Nature a estimé l’an dernier que le Turkménistan, désertique et riche en gaz, était le premier consommateur au monde d’eau par habitant, les autres pays de la région suivant non loin derrière.
« Il y a un manque de responsabilité », confirme M. Plekhanov. « Beaucoup d’eau se perd simplement à cause d’une mauvaise irrigation ».
Les projets d’irrigation de la période soviétique sont déjà jugés responsables dans la région d’une catastrophe environnementale majeure : l’assèchement de la mer d’Aral, entre l’Ouzbékistan et le Kazakhstan.
Sur www.goodplanet.info le 02/09/2015

samedi 15 août 2015

Kazakhstan : Une noble ambition pour l'ONU

La demande d'adhésion du Kazakhstan au Conseil de sécurité de l'ONU pour les années 2017-2018 est prometteuse et ambitieuse. Celle-ci est soutenue par de nombreuses initiatives de paix par le Kazakhstan, y compris les efforts du président Noursoultan Nazarbaïev pour le règlement du conflit en Ukraine. Les partenaires européens considèrent ce pays d'Asie centrale comme un point d'ancrage pour la sécurité et la stabilité dans la région, ainsi qu'un partenaire fiable dans la lutte contre le terrorisme international.
 
En fait, le pays dispose d'une solide expérience dans la résolution des problèmes les plus complexes de l'ordre du jour international. Des remerciements ont été adressés pour le leadership politique du pays et pour avoir consolidé la société et renforcé l'harmonie interreligieuse. Il est également important qu'il y ait de bonnes conditions pour le développement de la diaspora. Par exemple, les Allemands ethniques qui ont quitté le Kazakhstan pour leur patrie dans les années 90 du siècle dernier, sont des "messagers directs» entre les deux pays.
 
L'élection du Kazakhstan dans les membres non-permanents du Conseil de sécurité de l'ONU appelle la contribution de ce pays à la stabilité et à la sécurité régionale et internationale, y compris dans le domaine du désarmement nucléaire et de la non-prolifération, et son action dans le domaine de la diplomatie multilatérale. Un des exemples de ce dernier est la création de la Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA) qui a été créée sur l'initiative du Kazakhstan.
 
La contribution significative du Kazakhstan dans le dialogue interreligieux et interculturel, s'exprime en particulier à Astana à l'occasion du Congrès des dirigeants de religions mondiales et traditionnelles. L'image favorable du pays donne un climat d'investissement favorable, lequel devrait servir de base à une nouvelle amélioration de la nouvelle politique économique du Kazakhstan appelée "Nurly Jol -. Le chemin vers l'avenir"
 
Comme vous le savez, le Conseil de sécurité des Nations Unies se compose de 15 Etats, dont cinq sont des membres permanents avec le droit de «veto», la Russie, les États-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne et la France. Dix membres non permanents sont élus par vote, à raison de cinq pays chaque année. Les membres non-permanents du Conseil de sécurité de l'ONU prennent part au vote des décisions, mais à la différence des membres permanents, ne peuvent pas bloquer ces décisions, car ils ne disposent pas de droit de «veto». La présidence du Conseil de sécurité est assuré par chacun des membres à tour de rôle pendant un mois, suivant l'ordre alphabétique des noms des Etats Membres.
 
Afin de devenir un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, les pays candidats ont besoin de recueillir les votes des deux tiers des Etats membres de l'ONU. Les places des nouveaux membres non-permanents élus du Conseil de sécurité sont divisées en groupes régionaux : Afrique, Asie-Pacifique, Amérique latine et les Etats européens et occidentaux. Actuellement, il y a 193 États membres des Nations Unies. Plus d'un tiers des membres n'ont jamais siégé au Conseil de sécurité.
 
Le Kazakhstan a l'expérience du renforcement de la sécurité et de la stabilité régionale, non seulement par sa présidence de l'OSCE, mais également de l'Organisation de la coopération islamique. Bien entendu, l'adhésion au Conseil de sécurité de l'ONU serait l'un des aboutissements les plus importants des diplomates kazakhs. D'autre part il est utile de rappeler que le Kazakhstan a commencé sa présidence du Conseil de ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) lors de sa 38ème session à Astana en 2011. En outre, l'OCI a été rebaptisée l'Organisation de la Coopération Islamique, a créé la Commission permanente des droits de l'homme et a adopté un Plan d'action pour la coopération de l'OCI avec l'Asie centrale. Le discours d'ouverture du président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, à la Oummah islamique a constitué la base de la Déclaration d'Astana de l'OCI.
 
Il ne faut pas oublier non plus les résolutions sur les initiatives du Kazakhstan dans la lutte contre la production de drogues illicites et le trafic en provenance d'Afghanistan, la réhabilitation des régions de l'ancien site d'essais nucléaires de Semipalatinsk et de la mer d'Aral. Faisant preuve de souplesse diplomatique, démontrant sa capacité à évaluer adéquatement la situation et faisant des efforts pour résoudre les problèmes des pays musulmans, le Kazakhstan a toujours mis en œuvre ses plans, comme en témoigne le concept et le programme de la présidence du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCI en 2011-2012.
 
Dans un contexte de relations complexes avec le monde islamique ont eu lieu des réunions extraordinaires du Comité exécutif de l'OCI, qui a examiné les questions de règlement de la situation en Syrie et en Libye. Beaucoup d'attention a été accordée à la lutte contre l'islamophobie et la prévention des conflits interreligieux, et de surmonter la catastrophe humanitaire en Somalie. Sous les auspices de la présidence du Kazakhstan a été menée une campagne de grande envergure, qui a permis de recueillir 500 millions de dollars.
 
Prenant en compte le rôle fortement croissant du Kazakhstan en Asie centrale, on peut dire que ce pays a démontré toutes les qualités d'un leader moderne et incontesté parmi les nombreux pays de l'OCI. Astana a lancé un certain nombre de mesures pour réformer l'OCI de l'intérieur et approfondir sa coopération avec l'UE, l'OSCE, l'OCS, la CICA et le Congrès des religions mondiales et traditionnelles. Notant la haute teneur et le professionnalisme de la présidence du Kazakhstan, le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a appelé cette période l'un des chapitres les plus brillants de l'histoire de l'Organisation.
 
La présidence du Kazakhstan dans la seconde organisation internationales la plus importante après l'ONU, est la seule à se préoccuper des intérêts vitaux des pays musulmans sur la scène internationale. Elle a été rendue possible grâce au professionnalisme du corps diplomatique Kazakhstan. Les spécialistes de ce pays ont travaillé avec succès dans l'organisation, dans les rangs de laquelle il y a maintenant 57 états, et ce malgré le fait que la Oummah islamique n'est pas uniforme, car les pays de l'OCI sont considérablement différentes en termes de développement économique et de niveau de vie.
 
Ce n'est pas par hasard que ce pays aspire à être élu membres non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Au Kazakhstan, avec son vaste territoire riche en ressources naturelles, la population instruite a un grand avenir. Le corps des diplomates professionnels kazakhstanais ayant une expérience des processus internationaux, a montré sa capacité à réagir rapidement et de manière adéquate aux menaces modernes. Elle est prête à relever les défis et à prendre une part active au règlement des conflits les plus pressants dans le monde.

vendredi 14 août 2015

Explosions en Chine: le bilan monte à 85 morts

 
Les explosions survenues mercredi dans le port chinois de Tianjin (nord-est) ont fait 85 morts, selon un nouveau bilan fourni samedi par les autorités.
 
Le précédent bilan faisait état de 50 morts. Les gigantesques explosions survenues après l'incendie d'un entrepôt de produits chimiques dans la zone portuaire ont également fait plus de 700 blessés et ont choqué l'opinion publique chinoise.

Vingt-et-un pompiers figurent parmi les morts, a indiqué le responsable adjoint de la propagande de la ville lord d'une conférence de presse.

Les autorités n'ont pas donné d'explications sur les causes des déflagrations. Elles ont déclaré ne pas savoir exactement ce qui était entreposé sur le site, qui appartient toutefois à une entreprise spécialisée dans les produits chimiques très dangereux.

Une équipe de 217 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques a entamé jeudi des opérations de nettoyage sur place.

La catastrophe a rappelé le piètre bilan de la deuxième économie mondiale en termes de sécurité industrielle, les réglementations étant souvent ignorées pour des raisons de rentabilité et leur mise en œuvre contrôlée de façon laxiste.

En juillet, 15 personnes avaient été tuées et plus de dix autres blessées dans l'explosion d'un site illégal de stockage de feux d'artifice dans le Hebei (nord).

En août 2014, 146 personnes (selon un bilan officiel ultérieur) avaient trouvé la mort dans l'explosion d'une usine de pièces automobiles à Kunshan près de Shanghai.

Sur www.lapresse.ca le 14/08/2015

Les excuses de Shinzo Abe pour la guerre d'agression japonaise en Asie

 
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a publié sa déclaration spéciale à l’occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a inclus dans la dernière version de son texte, approuvée par son gouvernement, les mots « excuses » et « remords » pour la guerre d'agression japonaise en Asie. Le passé militariste et mal assumé du Japon continue à empoisonner ses relations avec ses voisins, la Chine et la Corée du Sud en particulier.
 
Shinzo Abe est allé très loin dans l’expression des remords du Japon pour les souffrances infligées aux pays voisins durant la guerre. C’est contre sa nature. En 2013, à l’anniversaire de la défaite du Japon, Shinzo Abe avait rompu avec la tradition et n’avait exprimé aucun regret pour la guerre d’agression japonaise.
 
Pour préparer sa déclaration, Shinzo Abe a mis en place une commission spéciale. Les Etats-Unis l’ont sommé une fois pour toute de solder le passé militariste japonais. De passage à Tokyo, Angela Merkel avait appelé Shinzo Abe à affronter son passé comme l’Allemagne l’a fait.
 
La fin de la diplomatie des excuses
 
Présenté comme un nationaliste et un révisionniste par ses détracteurs, Shinzo Abe s’y est sacrifié habilement. Il a souhaité que la Chine apprécie l’expression de ses profonds remords et il a signalé que la diplomatie des excuses menée par le Japon depuis la fin de la guerre s’arrête avec cette déclaration.
 
Shinzo Abe a aussi répondu à l’attente de la majorité des Japonais qui n’apprécient pas du tout son nationalisme, sa volonté de réviser la Constitution pacifiste « pour faire, dit-il, du Japon un pays fort et fier ».
 
Par Frédéric Charles, correspondant à Tokyo sur www.rfi.fr le 14/08/2015