lundi 20 août 2012

Ne forcez pas la justice

Lors de la 21e session annuelle de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, l'un des sujets qui ont attiré l'intérêt des défenseurs des droits de l'Homme, étaient un débat sur le Kazakhstan. Certains parlementaires sont invités à prendre une résolution ferme contre ce pays, suite aux  événements de Zhanaozen.

Rappel :  Zhanaozen est une ville provinciale de la périphérie du Kazakhstan qui est devenu l'année dernière, le foyer d'une grève de travailleurs du secteur pétrolier en opposition avec les autorités locales. Les protestations des travailleurs durant le jour de la fête de l'indépendance a dégénéré en émeutes. Le chaos a saisi le centre-ville. La foule enragée a pillé, incendié et tout détruit. En réponse aux excès, la police a ouvert le feu. La confrontation a entrainé la mort de plusieurs personnes. En bref, c'est ainsi qu'on peut décrire ce qui s'est passé.

 

On pourrait penser qu'avec le recul il était finalement possible de comprendre la situation.

Les observateurs, les avocats et les militants des droits de l'Homme se sont rendu à Zhanaozen. Il y a eu des procès et des commissions indépendantes qui ont travaillé sur le sujet. Cependant, aucune version commune n'en est ressortie à ce jour. Ceci est discuté et illustré au sein de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE à Monaco.

Une discussion a été organisée en vue d'une résolution générale sur cette question dans le cadre de la Commission générale de la démocratie, des droits de l'Homme et les questions humanitaires. Les discussions ont formé deux camps. Un côté avait l'intention d'inclure dans un rapport de sévères critiques, remettant en question l'impartialité du procès des "grévistes pacifiques". Les autres plus nombreux ont insisté sur la pression politique inconvenante sur la justice.


La principale critique de cette république d'Asie centrale est venue du chef de la délégation de Monaco, Jean-Charles Gardetto, qui devait faire une étude approfondie sur ce sujet mais ne l'a pas fait.  On peut douter qu'il soit capable de trouver l'Asie centrale sur une carte.


Cet homme, en tant que spécialiste de la plus haute qualité, a parlé des droits de l'Homme au Kazakhstan avec compétence. Cependant, les répliques de Mr Gardetto laissent l'impression qu'il s'est exclusivement entretenu avec l'opposition du Kazakhstan, laquelle a sa propre vision de ces événements.


En particulier, ce monsieur a adressé un universel "beurk" à l'encontre du Kazakhstan, au motif que les policiers voyous de Zhanaozen ont maltraité des émeutiers. Notons que les autorités kazakhstanaises ne nient pas ce fait. Dans n'importe quel pays, même les plus avancés comme les Etats-Unis, de telles confusions peuvent se produire. Il suffit de se rappeler Guantanamo. Il n'est ici pas question d'essayer de faire un parallèle avec Zhanaozen. Les prisons de cette ville sont des jardins d'enfants par rapport aux donjons du pays le plus démocratique du monde. Les faits qui ont eu lieu restent désagréables, mais le Kazakhstan a réagi correctement. L'ancien chef du centre de détention de Zhanaozen et le lieutenant de police Temirov Zhenisbek ont été condamné à cinq ans de prison.


Et que fait  Mr Gardetto ? de la critique pour le plaisir de critiquer ? Pourquoi s'échiner sur cette question qui n'est pas à l'ordre du jour? L'opposition estime cela nécessaire, parce qu'ils croient que ces évènements ont été suivis de tortures.


Ainsi dans le débat, la députée allemande Viola von Cramon a évoqué le cas de l'activiste des droits de l'Homme et blogueuse Rosa Toletaeva. Cette représentante de l'opposition prétend être une victime de la torture de ses interrogateurs. Cependant, ce n'est rien de plus que des mots. Aucun fait n'est avéré et d'ailleurs aucun examen médical n'a été effectué. Sous la pression internationale elle aurait pu le faire sans problème. Il n'a pas été nécessaire de torturer Rosa Toletaeva. Qu'avait-elle à dire ? Des noms, des codes secrets ? Complètement absurde. L'accusation n'avait pas besoin de rechercher des témoignages. Tout est limpide. L'organisation des émeutes de Zhanaozen et l'incitation aux haines sociales incriminées ont été confirmées par des témoins.


Autrement dit, ce n'était rien de moins qu'une tentative pour faire parler de soi, une tentative pour attirer l'attention des médias et faire pression sur le tribunal.


On observe une guerre de l'information à grande échelle contre le Kazakhstan, qui vise à mettre la pression sur le public, les autorités et la justice, même sans l'existence de preuves.


L'occident par exemple, est toujours convaincu que les grévistes du secteur pétrolier et d'une classe défavorisée et affamés
. De l'autre coté, ils ont oublié d'informer sur leur salaire, qui, en vertu des normes du Kazakhstan, provoque l'envie de l'écrasante majorité des citoyens de la république. En fait, la grève elle-même était une fiction. C'était une forme de provocation tout à fait réussie, jusqu'à ce que les grévistes soient licenciés.

 

Conclusion


Par ailleurs,  les manifestants n'ont pas travaillé pendant plusieurs mois et fait la grève. Pour une famille qui vit d'un mois à l'autre sur un salaire, c'est un luxe de faire la grève. Ainsi, la grève était un lieu de travail pour ces personnes. Quelqu'un a parrainé les manifestations.


Qu'en pensez-vous Mr Jean-Charles Gardetto ? Il se trouve qu'il n'est pas d'accord avec la position de la partie kazakhe qui cherche des motifs politiques dans les conflits sociaux. Un officiel d'Astana a dit que dans ce conflit de travail est intervenu une troisième force, provoquant une explosion sociale. Ceci dit en passant, il y a une preuve de taille.


Mais Mr Gardetto reste imperturbable. Il s'accroche à l'idée qui s'est développée après le contact avec l'ONG «dialogue ouvert» en Pologne. Cette ONG, ardente antagoniste du Kazakhstan, est en mesure de peindre en noir toute situation. Mais la vie n'est pas en noir et blanc, elle est composée de demi-teintes.


A cet égard, la position du député néerlandais d'origine turque Koksun Koruz est considérée comme la plus «équilibrée et objective". Les participants au débat ont jugé que ses arguments avaient le plus de poids.


Il n'a pas défendu le Kazakhstan. Il a appelé au bon sens.


Le politicien croit qu'avant de conclure, toutes les parties doivent  étudier le cas soigneusement. Mr Koruz est un ancien juge. C'est pourquoi il se concentre sur la preuve.
«Il s'agit d'une question très complexe, - a t-il dit. - ... Nous devons être prudents avec l'utilisation de termes tels que «persécution politique». Si le terme est souvent utilisé, il peut être facilement dévalué».


Selon ses
mots, il est clair que le Kazakhstan ne politise pas la situation autour de Zhanaozen. Mr Koruz a mille fois raison de dire de ne pas tout mélanger. N'importe qui peu interpréter les lois à son avantage et devenir un dissident qui souffrent de ses convictions politiques.


Par exemple. Imaginez un vol de banque à Zhanaozen.
Le voleur se fait des millions tout en brûlant l'affiche du parti pro-gouvernemental. Qui est-il alors ? Un défenseur des droits des défavorisés, un combattant pour les droits et libertés démocratique? A Zhanaozen, il est arrivé quelque chose de semblable. Les manifestants, pacifiques en apparence, ont fait irruption dans les guichets automatiques et ont pillé des magasins. Le problème du Kazakhstan est que ses 20 années d'indépendance ont été accompagnées par la paix et le bien-être social. La police du pays n'était pas préparée à de tels projets criminels.


L'application des lois a été une tâche difficile. Soit la police devait intervenir soit regarder les manifestants détruire la ville. Le nombre de grévistes était trop important pour être maîtrisé, d'où l'utilisation des armes à feu. Les moyens démocratiques de répression d'émeute n'étaient pas en œuvre.


Je n'ai pas d'excuses pour la police, tout en essayant de penser objectivement quand d'autres crient frénétiquement et foulent les droits de l'Homme aux pieds. J'essaie de comprendre ce que ce serait de laisser la ville au pillage et combien de victimes il y aurait dans ce cas? La ville d'Osh au Kirghizistan en est l'exemple désastreux. L'incapacité des autorités à rétablir l'ordre a conduit à la mort d'environ 500 personnes et des milliers d'autres ont été blessés. Tel peut être le prix de l'absence d'intervention.


On peut noter qu'à Zhanaozen chacun a reçu ce qu'il mérite. Les procès auront lieu à Aktau, appelée à juste titre l'impartiale. Ce n'est pas seulement les grévistes, mais la police, les autres fonctionnaires et tous ceux qui ont mal utilisé ou abusé de leur pouvoir, qui sont traduits en justice.


Cependant, certaines forces politiques dans un étrange scepticisme persistent à mettre en doute la capacité du Kazakhstan à résoudre ses problèmes internes. Le tribunal est partial et les politiques publiques contournées.


Mais Dieu merci, il y a des gens sensés. En ce qui concerne le procès sur les événements de Zhanaozen, selon des représentants de l'assemblée parlementaire de l'OSCE, l'adoption de résolutions fermes peut être interprétée comme une «ingérence politique» dans le procès d'un Etat souverain. Il ne devrait pas y avoir la moindre tentative de pression politique sur les juges. Ce serait une erreur.

 

Le 25/09/2012

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