Le Kazakhstan prépare les élections anticipées de son parlement (Majilis + Sénat). La solution de dissoudre la chambre basse et de refaire des élections dans ces conditions n’est pas simple pour le pays. Elle a fait surgir beaucoup de questions et de différends. La liste de ceux qui vont désormais influer sur l’avenir de cet État d'Asie centrale, sera connu après le 20 Mars.
Ce sera déjà les troisièmes élections législatives anticipées consécutives au Kazakhstan. Le mandat des députés de la chambre basse du parlement devait expirer à l'automne 2016. Autrement dit, Astana a commencé les élections officielles un peu moins d'un an avant la date prévue. Il a été décidé de les tenir simultanément avec les élections aux organes représentatifs régionaux (les maslikhats).
Apparemment, la décision a été uniquement dictée par des considérations économique. Lui chercher des connotations politiques est absolument inutile. Le paysage politique au Kazakhstan est si stable et tout changement tellement prévisible, que cela pourrait suggérer que les autorités accélèrent délibérément le processus pour gagner du temps et obtenir certains avantages dans le futur, mais ce n’est pas le cas. Cependant, certain se laisse tenter par cette suggestion. Les représentants de l'opposition, qui au Kazakhstan est extrêmement faible et connaît une grave pénurie de leaders charismatiques et populaires, ont une fois de plus considéré les élections anticipées de façon malhonnête. Mais ces critiques ressemblent plus à une mince excuse, exprimée dans un seul but, sauver leur image. Il est évident que les élections prévues courant mars au lieu de la fin de l’année, ne créeront pas de changements significatif dans l'équilibre politique du pouvoir au Kazakhstan.
En outre, ce changement de date peut être cruciale pour le Kazakhstan. Le pays traverse une période de réformes à grande échelle dans toutes les sphères de la vie. Il met à jour presque toutes ses lois. Une partie de ces loi entrera en vigueur au début de 2017. Si les élections s’étaient tenues à la date initiale, les députés élus du Kazakhstan n’auraient pas été en mesure de réagir rapidement et si nécessaire, de modifier les lois qui devront alors entrer en vigueur. Les élections anticipés permettent au Majilis de venir déjà préparé pour cette étape.
Il est à noter que le Kazakhstan n'est pas le premier à modifier la composition du Parlement à l'avance, afin de mieux résister aux difficultés économiques. Il y a eu beaucoup de cas dans l'histoire. Ainsi il y a environ quatre ans, le Portugal, l'un des principaux outsiders de la zone euro, résiste aujourd'hui dignement à la crise mondiale. En 2011, ce pays était au bord de la faillite. La cote de crédit du Portugal a été abaissée à un niveau que les financiers appellent souvent de «déchets». Les niveaux records de chômage, les licenciements, les réductions de salaires et de pensions étaient les tristes réalités du Portugal à cette époque. Dans de telles circonstances, le président Aníbal Cavaco Silva a pris une difficile, mais ce qui s’est avéré être une bonne décision, de dissoudre le Parlement et d'organiser des élections anticipées. Avec deux ans d'avance, la première chose que le nouveau parlement et le gouvernement ont fait est la résolution de la situation économique. Les résultats ne ses sont pas fait attendre. Deux ans plus tard, après une longue période de grave récession, l'économie portugaise commence enfin à se développer. Avec une croissance de près de 4,5% en 2013, ce fut le meilleur résultat parmi tous les pays de l'UE.
En résumé, il est également important de noter que les élections sont toujours un mécanisme puissant pour la consolidation de la société. A première vue, la décision des autorités kazakhstanaises pouvaient sembler assez inadaptée, mais en y regardant de plus près, elle apparaît tournée vers l'avenir et pleine de perspectives.
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