La capitale nord-coréenne vient, selon les média Sud-Coréens, d’entrer dans une phase d’hibernation sécuritaire.
A une semaine de l'ouverture à Pyongyang d'un exceptionnel Congrès du Parti du travail, qui doit permettre de consolider l'autorité du jeune dictateur Kim Jong-un sur le régime paléo-stalinien, la capitale nord-coréenne vient, selon les médias sud-coréens, d'entrer dans une phase d'hibernation sécuritaire. Le pouvoir paranoïaque voulant s'assurer qu'aucun incident ne viendra gâcher la première grande réunion depuis 1980 des cadres du Parti qui règne sur la nation isolée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
Citant des sources étatiques à Séoul, l'agence de presse sud-coréenne Yonhap assure que le deuxième bureau du ministère de la Sécurité publique nord-coréen aurait récemment ordonné une interdiction des mariages et des funérailles dans Pyongyang. Tout regroupement de population pouvant être source d'inquiétude pour le pouvoir autoritaire.
La dictature aurait également suspendu l'émission des cartes d'autorisation de voyages que les Nord-coréens doivent habituellement négocier pour voyager d'une région à l'autre. Il serait désormais impossible aux habitants de province d'espérer rentrer dans la capitale dans les prochains jours. Par ailleurs, la police aurait commencé les contrôles pour s'assurer que toutes les personnes étant récemment venues dans la ville pour des affaires personnelles ou professionnelles sont bien reparties dans leurs régions d'origine.
Les contrôles du trafic, dans les entreprises et dans les foyers par des agents du ministère de la Sécurité publique ont également été renforcés et les verbalisations se sont multipliées dans les rues, dans les entreprises ou encore dans les foyers. Les autorités nord-coréennes avaient décrété à la mi-février une « bataille de 70 jours », durant laquelle les voyages et les déplacements étaient interdits après 22h.
Les autorités, qui devraient réunir 3.000 délégués du Parti du travail, n'ont pour l'instant pas communiqué sur le calendrier exact du Congrès, qui pourrait donner lieu à un remaniement au sein des élites entourant Kim Jong-un. Guettant cette réunion pour percevoir d'éventuelles tensions ou évolutions au sein du régime, les grandes capitales de la région craignent l'organisation, dans les jours qui viennent, de nouveaux coups d'éclat militaires destinés à nourrir le culte de Kim Jong-un. Hier, le pays a ainsi encore tenté de tirer, sans succès, deux missiles Musudan, potentiellement très dangereux pour les nations de la zone. Et un nouvel essai nucléaire serait imminent , assure Séoul.
Par Yann Rousseau sur www.lesechos.fr le 29/04/2016
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