jeudi 7 juillet 2016

L'avertissement de Pékin à Washington sur la Mer de Chine



Dans des termes diplomatiques mais fermes, Pékin a averti Washington de rester à l’écart des contentieux territoriaux en Mer de Chine méridionale.

Pas touche à ma souveraineté. Dans des termes diplomatiques mais fermes, Pékin a averti Washington de rester à l'écart des contentieux territoriaux en Mer de Chine méridionale, qui opposent quasiment tous les pays de la zone que la Chine a en grande partie occupée unilatéralement.


« Les Etats-Unis doivent honorer leurs engagements de ne pas prendre parti sur des questions de souveraineté, rester prudents dans leurs actions et leur déclarations, et ne pas mener des actions qui vont à l'encontre des intérêts de souveraineté et de sécurité de la Chine », a déclaré le ministre des affaires étrangères Wang Yi lors d'un entretien avec son homologue américain John Kerry, tel que le relate ce jeudi l'agence officielle « Xinhua ».

A quelques jours de l'arbitrage que doit rendre le tribunal de la Haye, au Pays-Bas, au sujet de la plainte des Philippines contre la Chine, Pékin multiplie les sorties publiques pour affirmer sa position de rejet de toute solution multilatérale. Au cas où John Kerry ne l'aurait pas compris, Wang Yi n'a pas manqué de le lui rappeler, toujours selon « Xinhua ». Le « soi-disant » arbitrage ? Il est entaché d'applications « illogiques et imparfaites » de procédures, de lois et de preuves. Outrepassant « clairement » ses attributions, le tribunal n'a pas compétence du tout sur la Mer de Chine méridionale. Dans ce contexte, « aucune décision qu'il rend au mépris des lois et des faits n'a de valeur contraignante », en a conclu le ministre chinois, pour qui cette « farce » doit prendre fin !

Pékin avertit depuis des mois que le jugement du tribunal de la Haye n'avait, à ses yeux, aucune valeur. Les propos de Wang Yi ne sont que la énième manifestation de cette position, relayée depuis des jours par les médias du pays. Mais à quelques jours de la levée de rideau, ils témoignent de la crainte du pouvoir communiste que les autres pays de la zone ne s'engouffrent dans des demandes similaires en cas de jugement favorable aux Philippines.

Mettant en avant des documents historiques prouvant la présence séculaire de Chinois dans les archipels des Spratleys ou des Paracels, Pékin a délimité une « langue " qui descend très loin en mer du sud de la Chine, et dont le pouvoir revendique la souveraineté. La tension est montée d'un cran ces derniers mois avec les travaux de remblaiement ou de construction de bases militaires opérés par l'armée chinoise sur certains îlots. Protecteur de nombreux pays de la zone, les Etats-Unis ont réagi en envoyant des navires de guerre croiser dans les environs.

Par Yann Rousseau et Alain Ruello sur www.lesechos.fr le 07/07/2016

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