vendredi 13 avril 2012

Quatre pays vont à la pêche aux morceaux de la fusée nord-coréenne


Des manifestants sud-coréens brûlent en effigie le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un
sur un faux missile lors d'une manifestation le 13 avril 2012. (Photo Lee Jae-won. Reuters)

Après l'échec du lancement de Unha-3, Séoul et Washington affirment qu'il s'agissait bien d'un essai de missile. Leurs marines, ainsi que celles de Pékin et Moscou, cherchent les débris du lanceur.
La fusée nord-coréenne a explosé après avoir volé pendant environ deux minutes et s'est désintégrée en mer Jaune où des navires chinois, russes, américains et sud-coréens croisaient afin de récupérer des débris, a annoncé vendredi le ministère sud-coréen de la Défense.

La fusée a décollé à 07h38:55 (minuit 38:55 vendredi en France) de la base de Tongchang-ri et a explosé en vol à 07h41:10, à plusieurs dizaines de kilomètres au sud de son pas de tir, selon le ministère.

«Nous pensons que le missile s'est cassé en deux, probablement en raison d'une explosion», a déclaré le porte-parole du ministère, Kim Min-Seok, à des journalistes. «L'essai a donc échoué».

La fusée a explosé à 70,5 km d'altitude, au-dessus de la mer, à 5,6 fois la vitesse du son.

Après l'explosion, les deux morceaux de la fusée ont continué leur ascension et leur trajectoire vers le sud, atteignant 151,4 km d'altitude au-dessus de l'île de Baengnyeong, près de la frontière intercoréenne.

L'un de ces morceaux s'est ensuite désintégré en une dizaine de pièces, tombées en mer au sud de la péninsule de Taean.


«Clairement un missile balistique»

La marine sud-coréenne a dépêché des navires sur zone afin de récupérer les débris, a précisé le porte-parole, cité par l'agence Yonhap qui évoque une dizaine de bateaux, équipés pour la plupart de sonars et embarquant des plongeurs.

Des navires chinois, russes et américains sont également sur zone. Les débris reposeraient par 70 à 100 m de fond.

Selon le Commandement de la défense aérienne nord-américain (Norad), la fusée est un «missile Taepodong-2», un missile balistique intercontinental d'une portée de 6 000 à 9 000 kilomètres.
«C'est clairement un essai de missile balistique», a déclaré un haut-responsable de la Défense sud-coréenne.

La Corée du Nord avait prévenu qu'elle lancerait sa fusée Unha-3 (Voie lactée 3) entre le 12 et le 16 avril, depuis son centre spatial de Tongchang-ri afin de placer en orbite héliosynchrone un satellite d'observation terrestre.

L'envoi annoncé dans l'espace de ce satellite, Kwangmyongsong-3 (Etoile brillante), devait coïncider avec les cérémonies du centenaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung, né un 15 avril.

La Corée du Nord n'a jamais réussi jusqu'à présent à mettre un satellite en orbite, malgré deux essais en 1998 et 2009. La tentative de 2009 avait été suivie par un essai nucléaire et les experts pensent que Pyongyang, qui a poursuivi son programme atomique, pourrait rapidement procéder à un troisième essai.

Le gouvernement sud-coréen s'est dit «attentif à tout nouvel acte de provocation de la part du Nord, comme des essais de missiles et un essai nucléaire».

Les Etats-Unis et leurs alliés avaient souligné par avance que ce lancement éventuel constituerait une violation des résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies.

La résolution 1874 adoptée en 2009 exige que Pyongyang «ne procède à aucun nouvel essai nucléaire ou tir recourant à la technologie des missiles balistiques».

Le régime nord-coréen avait répété qu'il refusait de se soumettre aux injonctions de l'étranger, soulignant que «le droit d'avoir un satellite est un droit universel de chaque nation sur cette planète».

 

mercredi 11 avril 2012

Yémen : la guerre s'intensifie entre l'armée et al-Qaida



Un combattant affilié à une tribu proche d'al-Qaida,
se réfugie dans les ruines d'un immeuble criblé d'impacts de balles.

Crédits photo : MOHAMED AL-SAYAGHI/REUTERS

Huit soldats ont été tués mardi près de Sanaa. Dans le Sud, les affrontements ont fait plus de 120 morts depuis le début de la semaine.

La sanglante bataille pour le contrôle de Loder s'est poursuivie mardi entre al-Qaida et l'armée yéménite. Malgré d'importantes pertes subies lundi par les djihadistes - 58 morts dans leurs rangs - 300 combattants assiégeaient encore cette ville montagneuse du sud du pays, qui leur permettrait de s'abriter contre les raids aériens et les bombardements venant de la mer. Loder est située à 150 km au nord-est de Zinjibar, le chef-lieu de la province d'Abyan, contrôlée depuis un an par les Partisans de la charia, un groupe affilié à al-Qaida dans la péninsule arabique (Aqpa), qui s'est renforcé dans le sud et l'est du Yémen. Mais Loder est surtout un carrefour stratégique sur la route qui relie Zinjibar aux provinces de l'Hadramaout, Chabwa et al-Bayda, autres bastions d'Aqpa, où l'autorité de l'État est d'autant plus défaillante, que l'armée y est soumise aux influences contradictoires du nouveau pouvoir issu de la révolution et de ses ennemis d'al-Qaida. Ces derniers jours, ceux-ci auraient reçu des renforts en hommes, dont des Saoudiens venant d'Azzan dans la province de Chabwa. «L'armée n'affronte pas un volume important de combattants, relève un diplomate à Sanaa, mais ses unités ne sont pas complètes, et les militaires ne sont pas entraînés». Dans l'impossibilité de pratiquer le combat de rue, la troupe en est réduite à un affrontement à distance à l'artillerie.

Le chef de l'État sous pression

Ces violences interviennent alors que le gouvernement peine à aller de l'avant dans la restructuration de l'armée et des forces de sécurité, contrôlées en partie par des proches de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, qui a dû céder le pouvoir à Abd Rabbo Mansour Hadi fin février. Depuis l'ONU et l'Union européenne ne cessent de tirer la sonnette d'alarme. Mais en vain.
À la tête de l'armée de l'air, le général Mohammed Ali Abdallah Saleh, demi-frère du raïs déchu, refuse de quitter son poste, alors qu'il est contesté depuis des mois par ses hommes. «On ne le voit jamais à son bureau», se plaignait récemment un de ses officiers.
Plus d'un mois après son élection, le président Hadi est sous la pression occidentale pour éradiquer al-Qaida. Mais il n'en a pas les moyens. Ahmed, le fils aîné de Saleh avec lequel le chef de l'État entretient des relations exécrables, est toujours à la tête de la garde républicaine - en gros la moitié de l'armée. Tandis que Yahya, un neveu de l'ex-président, dirige encore la garde centrale, celle qui devrait théoriquement croiser le fer contre al-Qaida dans certaines villes du Sud. Quant à Ammar, un autre neveu de Saleh, il commande lui aussi toujours les services de renseignements. «Et les Américains qui ont formé et équipé Ammar en ont besoin pour leur lutte contre le terrorisme», regrette le diplomate. D'où le constat désabusé d'un autre diplomate en pointe dans la crise yéménite: «Les Américains ont voulu changer le régime, mais ils veulent maintenant garder certains de ses piliers qu'ils jugent indispensables pour préserver leurs intérêts.»

Le 11/04/2012, par Georges Malbrunot sur www.lefigaro.fr

mardi 10 avril 2012

Son propre standard


Le président a parlé du rôle du Kazakhstan dans le monde moderne.

Astana appelle à revoir l'architecture financière mondiale, à développer l'énergie nucléaire et critique de nouveau les observateurs de l'OSCE. Le président Noursoultan Nazarbaïev a tenu la réunion traditionnelle annuelle des ambassadeurs étrangers accrédités au Kazakhstan. Pour beaucoup d'entre eux, elle restera certainement longtemps dans les mémoires.

Afin de remplir pas à pas toutes ses obligations, le Kazakhstan doit faire face à la politique du « deux poids, deux mesures ».
Noursoultan Nazarbaïev, est irrité de l'absence de la dynamique dans la mise en œuvre de la Déclaration d'Astana, adoptée lors du sommet de l'OSCE en Décembre 2010.

« Une fois de plus, on tente d'utiliser un outil tel qu’une mission d'observation sur les élections nationales pour exercer une pression, d'un groupe de pays sur un autre. Si c’est comme ça, nous serons obligés d’abandonner ces missions à l'avenir, pour toutes les élections.
Ce n'est pas seulement mon opinion, c’est aussi celle exprimée dans la CEI », a déclaré Nazarbaïev.

La logique de ces «observateurs» est très difficile à comprendre, a déclaré le président.
De nombreux membres de la mission de l'OSCE avant les élections, ont parlé de façon positive sur l'organisation du processus électoral, et soudain se mirent à parler avec enthousiasme au sujet du mythique non-respect de certaines normes.

« Nous savons parfaitement qu'ils viennent avec un texte préparé avant l'élection.
Cela sape l'importance de l'OSCE en tant qu'institution de confiance », a ajouté le chef de l'Etat.

Mais le principal reproche contre l'organisation internationale est son incompétence en matière de crise économique.

« Tous les défauts système monétaire mondial sont évidents. Ils menacent d’une occurrence de la crise mondiale encore plus puissante qu’il y a deux ans.
Toutefois, les questions de l'irresponsabilité économique est toujours en dehors des priorités de l'OSCE », a déclaré Nazarbaïev.

Le Président du Kazakhstan a également critiqué le forum du G8 et du G20.
Il a appelé tous les États, les politiciens du monde, les ONG, les experts et les scientifiques à développer le pacte anticrise des Nations Unies dans un nouveau format G-Global.

« Sur l'Internet et dans ce format, nous préparons le Forum économique, qui se tiendra en mai de cette année à Astana » a déclaré M. Nazarbaïev, lequel a invité tous les pays à y participer.

Dans l'avenir, le Kazakhstan se propose d'utiliser le site G-Global pour trouver des solutions aux problèmes actuels du système financier mondial.
En outre, en Juin lors de la Conférence mondiale « Rio +20 » Kazakhstan présentera son initiative « Green Bridge », qui propose de créer des forêts artificielles et des paysages naturels.

Le Kazakhstan continuera à jouer un rôle de locomotive de l'intégration régionale. Nursultan Nazarbaev voit l'avenir de l'Asie centrale dans le développement de gazoducs et d'oléoducs d'exportation d'hydrocarbures à destination de l’Europe et les pays asiatiques. A son avis, la coopération eau-énergie est prometteuse. Mais, utiliser pleinement son potentiel est pour l’instant gêné par des différends liés à l’eau. Noursoultan Nazarbaïev est convaincu qu'ils peuvent être résolus. En outre, la région a une réelle opportunité de créer une zone de libres échanges régionaux, un réseau routier et des pôles commerciaux.
En outre, le Kazakhstan, plus grand détenteur de réserves d'uranium, envisage de développer l'énergie nucléaire pacifique.

« C’est l'intérêt de notre pays, de tous les pays de la région », a déclaré le président.

Il est temps d'élever le niveau d'engagement politique. Le chef d’Etat du Kazakhstan encourage l’amélioration de la CICA, organisation internationale pour la coopération et les mesures de confiance en Asie créée il y a 20 ans.
En parallèle, Astana continue d'approfondir l'intégration avec la Russie et la Biélorussie, soulignant que ce n’est qu’une union économique.


Dans la tourmente

Les dures critiques des observateurs de l'OSCE ont pris par surprise les ambassadeurs et les membres du pays organisateur. Ils ont été prompts à commenter les déclarations du leader kazakh, qui n'a pas caché sa surprise.

Le chargé d'affaires de la Suède au Kazakhstan, Manne Vengborg, se hâta d'assurer aux journalistes que lors des élections passées, les observateurs de l'OSCE ont travaillé honnêtement et ouvertement.

« Je ne pense pas que les observateurs avaient préparé quoi que ce soit. Au contraire, je pense qu'ils ont travaillé très sérieusement et avec raison. La méthodologie de l’OSCE est toujours très, très sérieuse. Je pense qu’elle n’est pas moins sérieuse que celles d'autres organisations internationales. Des observateurs sont venus pour un ou deux mois avant l'élection. Et puisque le Kazakhstan a été président de l'OSCE en 2010, bien sûr, nous avons  été un peu surpris.
Ce que votre président a dit de l’OSCE est sévère », a souligné Mann Vengborg.

L’ambassadeur du Royaume de Norvège au Kazakhstan est solidaire de son un collègue du Corps diplomatique.

« Le Président du Kazakhstan est très critique sur le compte des observateurs de l'OSCE. Mais nous allons poursuivre le dialogue sur la façon de procéder à de telles observations électorales à l'avenir. Je pense qu'ils en ont vraiment besoin. Elles sont utiles et nous devons continuer à parler de la façon de trouver la meilleure approche », affirme Doug Malmer Halvorsen.



Le 5 mars 2012 par Sergey Boyko sur www.megapolis.kz
Photo: Vladimir Bahurevitch


mercredi 4 avril 2012

Syrie: la Russie réaffirme sa position

La Russie persistait aujourd'hui à critiquer les opposants syriens, accusés de chercher un soutien militaire en Occident, tout en épargnant Damas, qui semble jouer la montre quant à l'application du plan de paix de Kofi Annan prévoyant le retrait de l'armée des fiefs rebelles.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a multiplié depuis le début de la semaine les reproches à l'adresse des opposants et des pays occidentaux et arabes réunis au sein des "Amis du peuple syrien". "Même si on armait l'opposition jusqu'aux dents, elle ne battrait pas l'armée syrienne, on aurait alors juste un carnage pendant de longues années", a-t-il estimé, selon les agences russes.
M. Lavrov a accusé en substance les "Amis du peuple syrien" de chercher à faire dérailler le plan de paix en poussant les opposants à refuser les négociations pour à terme pouvoir "financer, armer" les rebelles.
S'il a répété que la Syrie devait faire le "premier pas" en faveur de l'application du plan Annan, il n'a pas fait référence à la poursuite de la répression malgré la promesse du régime de Bachar al-Assad d'entamer "immédiatement" un retrait militaire et de l'achever avant le 10 avril.
Un projet de déclaration sur la Syrie est par ailleurs en discussion au Conseil de sécurité de l'ONU pour que Damas respecte cette échéance, et que l'opposition fasse de même dans les 48 heures.
Pour Alexeï Malachenko, du centre Carnegie, la Russie et les Occidentaux, font tout autant preuve d'intransigence, mais c'est Moscou qui commet la plus grosse erreur.
"La faute de Lavrov est de ne pas penser à ce qui viendra après Assad, qui tôt ou tard sera forcé à partir (...) ça fait longtemps qu'il aurait fallu faire pression sur Assad pour former un gouvernement de coalition", note cet expert basé dans la capitale russe.
Selon lui, la position russe s'explique avant tout par une ambition de puissance géopolitique. "C'est douloureux pour la Russie, la Syrie c'est le dernier endroit (au Moyen-Orient) où elle peut s'imposer, et la perdre marquerait la fin de la grande époque soviétique", juge-t-il.
La Russie, qui avec la Chine a bloqué deux résolutions à l'ONU condamnant la répression du mouvement de contestation syrien, est alliée depuis l'époque de l'URSS avec Damas, un important importateur d'armements russes.
Mais les autorités russes démentent que leurs intérêts en Syrie guident leur attitude, affirmant faire preuve de discernement en empêchant une "répétition du scénario libyen" qui déstabiliserait toute la région.
M. Lavrov a d'ailleurs souligné mercredi que la chute du régime de Kadhafi avait eu pour conséquence l'actuelle offensive dans le nord du Mali des groupes islamistes et des rebelles touareg, ces derniers étant des vétérans aguerris des milices libyennes, d'après des experts. "C'est l'Etat malien qui est en train d'être détruit et ce n'est pas la fin de l'histoire libyenne", a-t-il dit.
Viktor Kremeniouk, directeur-adjoint de l'Institut du Canada et des Etats-Unis, estime cependant que Moscou s'est égaré en croyant pouvoir épargner à la Syrie un processus révolutionnaire.
"Nous avons essayé de faire de la Syrie une exception au Proche orient, et ça ne marche pas", a-t-il dit.
En bloquant le débat à l'ONU, Moscou a de plus affaibli sa propre influence diplomatique, selon lui. "A partir du moment où nous avons posé notre veto, le règlement de la question syrienne a commencé à se faire en contournant" l'ONU, relève M. Kremeniouk. "On nous mettra de côté, ainsi que le Conseil de Sécurité, le plan Annan restera lettre morte car les Nations Unies ont montré leur impuissance", estime-t-il.
Le 04/04 sur www.lefigaro.fr

mardi 3 avril 2012

Dîtes Adieu aux kopeks Russes

L'atelier de frappe monétaire de la banque centrale de Russie frappe ses pièces de petite dénomination à perte.

L'inévitable accumulation de pièces sans aucune valeur ou presque pourrait cette année devenir une chose du passé, alors que la banque centrale tente de retirer les pièces de 1 et de 5 kopeks de la circulation.

Environs 7,3 milliards de pièces de 1 kopek, et 5,8 milliards de pièces de 5 kopeks sont actuellement en circulation dans le pays. 1 kopek vaut 0,03 centimes de dollar.

'Une majorité de ces pièces n'est plus utilisée et de plus en plus de boutiques ne les acceptent plus', déclarait récemment Georgy Luntovsky, vice-président de la banque centrale Russe, selon un rapport publié par Interfax. 'De plus, ces pièces sont frappées à perte'.

Il a refusé de dévoiler le montant exact que la banque centrale perd lors de la frappe de ces pièces de faible dénomination, mais a toutefois indiqué qu'il était 'considérable'.

Le débat quant au destin des pièces de 1 et 5 kopeks n'a rien de nouveau. Au cours de cette dernière décennie, l'inflation a rendu ces pièces de plus en plus inutiles. De plus en plus de consommateurs ne réclament plus leur change lorsque celui-ci ne s'élève qu'à quelques kopeks.

Le 03/04/2012 par Charleston Voice (Knowlogy) sur www.24hgold.com

Selon l'Iran, 'l'or est une monnaie'

Les crises économiques sont un signe que notre système financier actuel présente des dysfonctionnements et nécessite des améliorations. Lorsque l'on commence à se poser des questions quant aux fondements de notre système monétaire, il est alors également nécessaire de se demander si notre moyen d'échange privilégié continuera de l'être encore longtemps.
Il y a un mois, les rumeurs au sujet de paiements en or de la part de l'Inde contre du pétrole provenant d'Iran, faisant l'objet de sanctions de la part des Etats-Unis et de l'Europe, venaient secouer les marchés. En termes de principes aussi bien que de volumes, ces rumeurs n'étaient pas à prendre à la légère : l'Inde compte parmi les plus importants partenaires commerciaux de l'Iran sur le marché pétrolier, responsable d'environ 22% de ses exportations totales de brut, ce qui représente plus de 12 milliards de dollars par an. La Chine est le deuxième plus important partenaire commercial de l'Iran, avec 13%, et le Japon est troisième, avec environ 10%. Ces trois pays éprouvent des difficultés à maintenir leurs activités commerciales avec l'Iran, du fait des sanctions lui ayant été imposées par les pays occidentaux inquiets de ses éventuels programmes d'armement atomique.
Une chaîne d'information israélienne a tout d'abord clamé avoir eu accès à des documents confidentiels concernant des accords commerciaux passés entre l'Inde et l'Iran, et mentionnant l'utilisation de l'or comme moyen d'échange. Les membres du gouvernement Indien ont refusé de s'exprimer à ce sujet, ce qui n'a fait qu'accentuer les spéculations.
Cet arrangement avait à première vue l'air d'être un excellent moyen pour ces pays de maintenir leurs échanges grâce à un intermédiaire stable : la devise iranienne, le rial, n'est quasiment pas utilisée en dehors des frontières du pays ; et le caractère anonyme de l'or aurait pu leur permettre d'éviter l'attention de la communauté internationale. Ironiquement, c'est le fait même que l'or fasse partie de cet arrangement qui a attiré tant d'attention.
Il semblerait que cette affaire n'ait été autre qu'une rumeur: les deux partis se seraient en réalité arrangés d'une toute autre manière. L'Inde paiera une partie de ses achats de pétrole grâce à sa propre devise, et l'Iran utilisera plus tard ces fonds afin de financer ses propres importations.
Mais l'or n'est pas encore entièrement exclu de l'équation. Les sanctions initiées par les Etats-Unis ont été efficaces, du moins dans le sens où elles ont poussé les institutions internationales à éviter l'Etat paria. Reuters rapportait récemment que l'Iran avait échoué à organiser ses importations de biens alimentaires de base nécessaires à ses 74 millions d'habitants. Les prix sur les marchés locaux ont sévèrement augmenté. Peu de temps avant les élections parlementaires le 2 mars dernier, le gouvernement a pris des mesures radicales afin de fournir aux citoyens les produits de base dont ils avaient besoin. L'une des solutions qui a été trouvée fut d'échanger de l'or contre de la nourriture.
 'Les achats de céréales sont négociés en or', indiquait un trader international de céréales lors d'un entretien au sujet de l'anonymat des accords commerciaux. 'Quelques-unes des plus importantes maisons de courtage sont impliquées dans ces échanges'.
Un autre trader a ensuite indiqué, 'Du fait des importantes quantités représentées par ces achats de céréales, le troc ou les paiements en or sont les options les plus efficaces'.
Utiliser de l'or plutôt qu'une devise fiduciaire évite toute transaction en espèces. Cela sonne comme une absence de moyen d'échange, mais c'est bien évidemment une idée fausse : l'or est le moyen d'échange ayant été le plus utilisé tout au long de l'Histoire.
Tant que les sanctions demeureront en place et que le gouvernement iranien n'aura qu'un accès limité aux marchés internationaux, l'or restera le moyen le plus évident dont le pays disposera afin de mener à bien ses échanges commerciaux. Diminuer les exportations de pétrole vers le Japon, troisième importateur de pétrole du monde, aurait un impact catastrophique sur l'économie iranienne, épuisant les flux entrants de devises étrangères. Un manque de flux entrant de devises étrangères pourrait pousser le pays à utiliser toujours plus ses réserves de devises étrangères existantes ainsi que son or pour couvrir ses obligations internationales. Le pétrole, bien qu'étant moins pratique, pourrait lui-aussi éventuellement servir d'intermédiaire.
L'économie iranienne est en état de crise. Du fait du manque de confiance dont souffre sa devise, les dirigeants du pays proposent des offres toujours plus extraordinaires à leurs partenaires commerciaux. La situation viendrait clairement à s'aggraver si le pays était en état de guerre. Bien que ce ne soit que pure spéculation, imaginez ce qu'il arriverait au prix de l'or si les 29 millions d'onces que possède l'Iran devenaient un moyen d'échange réel sur la scène internationale.
Cette réduction des réserves potentielles changerait la donne, non seulement du fait de la crise iranienne, mais également parce que d'autres pays pourraient décider de suivre son exemple. L'impact que cela aurait sur le prix de l'or serait pour le moins extraordinaire.
Ce scénario, bien qu'il soit plausible, pourrait ne pas apparaître de suite : les échanges d'or à grande échelle n'ont été que très peu nombreux ces quelques dernières années. Les transactions faites en or sont difficiles à traquer du fait du caractère anonyme du métal jaune. Cela souligne mon idée quant au rôle de l'or en tant que monnaie : lorsque l'économie globale s'effondrera, l'or détrônera tout autre moyen d'échange en circulation. Comme le prouve le cas de l'Iran, même les gouvernements – qui dirigent les banques centrales – finiront par se tourner vers la plus ancienne forme de monnaie que nous connaissions lorsqu'ils n'auront plus d'autre choix.
Ce qui nous mène à notre conclusion : l'or est l'un des meilleurs actifs qui soit, à la fois quand tout va bien et quand les temps sont durs. Il a la capacité de voir son prix augmenter en période d'inflation, et peut être utilisé comme moyen d'échange lorsque les devises fiduciaires ne remplissent plus leur rôle.
L'or n'est pas uniquement un moyen de protection financière : il est une monnaie.

Le 03/04 par Louis James (Casey research) - publié  sur www.24hgold.com

dimanche 1 avril 2012

Elections cruciales en Birmanie


Les élections partielles organisées dimanche en Birmanie
devraient permettrel'entrée historique de l'opposante
Aung San Suu Kyi au Parlement.

Elles pourraient permettre l'entrée historique de l'opposante Aung San Suu Kyi au Parlement

La Birmanie est prête. Le pays mettait samedi la dernière main à la préparation des élections partielles de dimanche, cruciales pour évaluer la sincérité des réformes du gouvernement et qui devraient permettre l'entrée historique de l'opposante Aung San Suu Kyi au Parlement.

Beaucoup des 45 circonscriptions en jeu, disséminées dans tout le pays, étaient fin prêtes samedi. Sur les trottoirs, les habitants sont visiblement heureux de pouvoir enfin exprimer librement leur soutien politique. Il y a encore un an, parler de Aung San Suu Kyi en public était un acte politique rebelle et dangereux.

Aung San Suu Kyi déplore des irrégularités

De nombreux partisans, portant les T-shirts et les foulards rouges de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont collé le logo du parti sur leur visage: un paon couleur or au cou tendu vers une étoile blanche, sur fond rouge.

Aung San Suu Kyi a regretté vendredi que le scrutin ne soit pas "libre et juste" en raison d'irrégularités pendant la campagne. Mais elle a aussi insisté sur la nécessité d'y participer. "Une fois au parlement, nous pourrons travailler pour une véritable démocratisation", a-t-elle justifié.

"Nous tenons à voir des élections libres et justes", a déclaré comme en écho à Washington un porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner. "Nous avons pris note de certaines irrégularités", a-t-il ajouté.

Candidate dans la circonscription de Kawhmu

Après avoir mis un terme à ses déplacements il y a quelques jours à la suite de problèmes de santé mineurs, Aung San Suu Kyi s'est rendue samedi dans la circonscription rurale de Kawhmu où elle est candidate, à environ deux heures de route de Rangoun. Et la LND a installé un écran géant devant son quartier général.
Aung San Suu Kyi avait triomphé aux élections de 1990, sans que la junte ne reconnaisse les résultats. Elle était encore en résidence surveillée vingt ans plus tard, en novembre 2010, lors de législatives boycottées par la LND et qualifiées de mascarade par l'Occident.

Le pouvoir veut accroître sa légitimité

Mais depuis, la junte au pouvoir pendant des décennies s'est autodissoute en mars 2011 et a transféré ses pouvoirs à un gouvernement dit "civil", mais contrôlé par d'anciens militaires.

Cette nouvelle équipe, dirigée par le président et ancien général Thein Sein, a multiplié les réformes. Il a en particulier invité Suu Kyi à revenir dans le jeu politique légal dans l'espoir, selon les analystes, d'accroître la légitimité des réformes et d'obtenir la levée des sanctions économiques occidentales.

Le 31/03/2012 sur http://www.europe1.fr/