Des manifestants sud-coréens brûlent en effigie le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un
sur un faux missile lors d'une manifestation le 13 avril 2012. (Photo Lee Jae-won. Reuters)
La fusée nord-coréenne a explosé après avoir volé pendant environ deux minutes et s'est désintégrée en mer Jaune où des navires chinois, russes, américains et sud-coréens croisaient afin de récupérer des débris, a annoncé vendredi le ministère sud-coréen de la Défense.
La fusée a décollé à 07h38:55 (minuit 38:55 vendredi en France) de la base de Tongchang-ri et a explosé en vol à 07h41:10, à plusieurs dizaines de kilomètres au sud de son pas de tir, selon le ministère.
«Nous pensons que le missile s'est cassé en deux, probablement en raison d'une explosion», a déclaré le porte-parole du ministère, Kim Min-Seok, à des journalistes. «L'essai a donc échoué».
La fusée a explosé à 70,5 km d'altitude, au-dessus de la mer, à 5,6 fois la vitesse du son.
Après l'explosion, les deux morceaux de la fusée ont continué leur ascension et leur trajectoire vers le sud, atteignant 151,4 km d'altitude au-dessus de l'île de Baengnyeong, près de la frontière intercoréenne.
L'un de ces morceaux s'est ensuite désintégré en une dizaine de pièces, tombées en mer au sud de la péninsule de Taean.
«Clairement un missile balistique»
La marine sud-coréenne a dépêché des navires sur zone afin de récupérer les débris, a précisé le porte-parole, cité par l'agence Yonhap qui évoque une dizaine de bateaux, équipés pour la plupart de sonars et embarquant des plongeurs.Des navires chinois, russes et américains sont également sur zone. Les débris reposeraient par 70 à 100 m de fond.
Selon le Commandement de la défense aérienne nord-américain (Norad), la fusée est un «missile Taepodong-2», un missile balistique intercontinental d'une portée de 6 000 à 9 000 kilomètres.
«C'est clairement un essai de missile balistique», a déclaré un haut-responsable de la Défense sud-coréenne.
La Corée du Nord avait prévenu qu'elle lancerait sa fusée Unha-3 (Voie lactée 3) entre le 12 et le 16 avril, depuis son centre spatial de Tongchang-ri afin de placer en orbite héliosynchrone un satellite d'observation terrestre.
L'envoi annoncé dans l'espace de ce satellite, Kwangmyongsong-3 (Etoile brillante), devait coïncider avec les cérémonies du centenaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung, né un 15 avril.
La Corée du Nord n'a jamais réussi jusqu'à présent à mettre un satellite en orbite, malgré deux essais en 1998 et 2009. La tentative de 2009 avait été suivie par un essai nucléaire et les experts pensent que Pyongyang, qui a poursuivi son programme atomique, pourrait rapidement procéder à un troisième essai.
Le gouvernement sud-coréen s'est dit «attentif à tout nouvel acte de provocation de la part du Nord, comme des essais de missiles et un essai nucléaire».
Les Etats-Unis et leurs alliés avaient souligné par avance que ce lancement éventuel constituerait une violation des résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies.
La résolution 1874 adoptée en 2009 exige que Pyongyang «ne procède à aucun nouvel essai nucléaire ou tir recourant à la technologie des missiles balistiques».
Le régime nord-coréen avait répété qu'il refusait de se soumettre aux injonctions de l'étranger, soulignant que «le droit d'avoir un satellite est un droit universel de chaque nation sur cette planète».
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