lundi 9 septembre 2013

Attaque au gaz en Syrie : un ex-otage accuse les rebelles

"C'est un devoir moral de le dire. Ce n'est pas le gouvernement de Bachar El-Assad qui a utilisé le gaz sarin ou autre gaz de combat dans la banlieue de Damas." Cette affirmation vient de l'enseignant belge Pierre Piccinin, enlevé en Syrie au mois d'avril et libéré dimanche avec le journaliste italien Domenico Quirico. Invité lundi matin dans des médias belges, il a livré cette conviction à deux reprises, sans donner de preuves ou de détails sur les circonstances ou les auteurs d'une conversation qu'il dit avoir surprise. Mais il assure que lui et son compère en sont "certains". Et "même s'il m'en coûte de le dire parce que depuis mai 2012 je soutiens férocement l'Armée syrienne libre dans sa juste lutte pour la démocratie", a-t-il ajouté. Ajoutant également qu'il était encore avant favorable au régime de Bachar El-Assad.

Il a également affirmé qu'il était "trop tard" pour une intervention en Syrie. "Qui soutenir maintenant? J'ai longtemps plaidé pour qu'on soutienne l'Armée syrienne libre, c'étaient des officiers sérieux qui désertaient l'armée du régime pour encadrer la révolution, et lui donner un élan démocratique et laïque. On n'a pas soutenu ces gens ; on a laissé des myriades de mouvements islamistes soutenus par des monarchies du Golfe prendre le dessus. On a laissé cette armée libre à l'abandon et, dans la déliquescence, elle a formé une série de groupes de bandits. Qui va-t-on soutenir maintenant? C'est trop tard", a-t-il dit sur la RTBF. "J'ai cherché à raconter la révolution syrienne, mais il est possible que cette révolution m'ait trahi, a-t-il ajouté, parce que ce n'est plus la révolution que j'ai connue il y a deux ans à Alep, laïque et tolérante", expliquait pour sa part Domenico Quirico à sa descente d'avion.

"Des violences physiques très dures"

"Les propos de monsieur Piccinin n'engagent que lui-même", a réagi une source proche du gouvernement belge. Professeur dans un lycée de Philippeville (sud de la Belgqiue), Pierre Piccinin était un habitué des voyages dans le monde arabe. Au moment de son enlèvement, il effectuait son septième voyage en Syrie depuis le début des troubles en 2011.

Pierre Piccinin a confié avoir subi "des violences physiques très dures" au cours de sa détention. "Domenico a subi deux fausses exécutions au revolver", a-t-il précisé en évoquant le sort de l'otage italien. Les deux hommes ont été arrêtés par l'Armée syrienne libre puis livrés à la brigade Abou Ammar. "Des demi-dingues plus brigands qu'islamistes, plus ou moins inféodés au mouvement Al-Farouk, l'un des principaux groupes de rebelles, même s'il a un peu éclaté ces derniers temps", a-t-il déclaré au quotidien Le Soir, cette fois-ci. Par deux fois, ils ont tenté de s'évader, et la première  a été très "sérieusement" punie.

Sur www.lejdd.fr le 09/09/2013

L'«odyssée terrifiante» de l'otage belge libéré de Syrie

 
Libéré après cinq mois de détention aux côtés d'un journaliste italien, Pierre Piccinin s'est confié à des médias belges sur les violences subies et leurs deux tentatives d'évasion.

L'enseignant belge Pierre Piccinin, enlevé en Syrie en avril et libéré dimanche avec le journaliste italien Domenico Quirico, a témoigné lundi avoir subi «des violences physiques très dures» au cours de sa détention, qui a été «une odyssée terrifiante à travers toute la Syrie».

«Physiquement, ça va, malgré les tortures que nous avons subies, Domenico et moi», a déclaré lundi matin Pierre Piccinin sur la radio BEL RTL, quelques heures après son arrivée en Belgique. «Cela a été parfois des violences physiques très dures (...) Des humiliations, des brimades, de fausses exécutions. Domenico a subi deux fausses exécutions au revolver», a-t-il précisé.

Voyageant ensemble, les deux hommes étaient entrés en Syrie par le Liban le 6 avril. «Deux jours plus tard, nous étions à Qousseir (centre) et c'est là que l'Armée syrienne libre (ASL) nous a arrêtés puis livrés à la brigade Abou Ammar, du nom de son chef. Ces gens sont des demi-dingues, plus brigands qu'islamistes, plus ou moins inféodés au mouvement Al-Farouk, l'un des principaux groupes de rebelles même s'il a un peu éclaté ces derniers temps», a expliqué Piccinin, interrogé par le quotidien le Soir.

Les cinq mois de détention «ont été une odyssée terrifiante à travers toute la Syrie», a-t-il ajouté sur la radio. «On a été beaucoup déplacé dans de nombreux endroits (...) Ce n'était pas toujours le même groupe qui nous détenait, avec des groupes très violents, très anti-occidentaux et des islamistes anti-chrétiens».

«Nous avons essayé de nous échapper deux fois. Une fois, on a profité de la prière, on s'est emparé de deux kalachnikovs (...) Pendant deux jours, on a couru la campagne avant de se faire reprendre et là de se faire très sérieusement punir pour cette tentative d'évasion», a raconté le professeur d'histoire d'un lycée de Philippeville (sud de la Belgique).

Selon lui, la révolution syrienne a «connu une évolution très importante depuis sept, huit mois»: «On est face à des vagues islamistes ou du brigandage de certains groupes qui rançonnent les territoires. Je pense qu'il est devenu très dangereux pour les occidentaux d'encore se risquer en Syrie dans les conditions actuelles d'une révolution qui est en pleine déliquescence et qui tourne à autre chose».

L'ex-otage se confie également sur son premier coup de fil à ses parents, qui n'avaient pas eu de nouvelles de lui depuis cinq mois. «Ma mère a cru entendre le fantôme de son fils qui revenait de l'enfer syrien», raconte-t-il.

Présenté par les médias belges comme un enseignant engagé, Pierre Piccinin effectuait son septième voyage en Syrie depuis le début des troubles en 2011. Il avait défendu au début des thèses proches de celles du régime de Bachar al-Assad, avant d'être enlevé une première fois en mai 2012 aux côtés des rebelles.

Sur www.liberation.fr le 09/09/2013

Syrie: Bachar al-Assad n'aurait pas approuvé l'attaque chimique du 21 août sur Damas

Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé à la chaîne américaine CBS qu'il réfutait être derrière l'attaque chimique du 21 août, a rapporté dimanche le journaliste de CBS qui l'a interviewé à Damas. "Il a nié avoir quelque chose à voir dans cette attaque", a affirmé le journaliste Charlie Rose sur CBS, alors que Washington menace Damas de frappes militaires, accusant le régime syrien d'avoir perpétré cette attaque. La chose la plus importante qu'il ait dite, c'est qu'il n'y a pas de preuve "que j'ai utilisé des armes chimiques contre mon peuple", a ajouté le journaliste américain. 

Des extraits de l'interview avec le dirigeant syrien devaient être diffusés lundi matin par la chaîne, puis l'intégralité lundi soir sur une autre chaîne PBS. Le président syrien a aussi dit "qu'il ne savait pas nécessairement s'il y aurait une frappe" en Syrie mais que les Syriens s'y "étaient préparés du mieux qu'ils le pouvaient", selon M. Rose. Le dirigeant syrien a aussi "un message pour les Américains, que s'engager dans des guerres et des conflits au Proche-Orient n'avait pas été une bonne expérience" pour eux, a ajouté M. Rose. 

"Des mensonges" dénonce la Maison Blanche

Invité dimanche par la même chaîne CBS, le secrétaire général de la Maison Blanche Denis McDonough a réagi à ces propos, estimant que "cela (lui) semblait être un mensonge". Interrogé sur les preuves montrant que les armes chimiques ont été utilisées par Assad, McDonough a répondu qu'il souhaitait que tous les élus puissent "voir ces vidéos", diffusées par CNN et sur un site du Sénat, montrant des corps frappés de convulsions ou d'enfants morts lors des attaques du 21 août. 

Il a aussi jugé "important" que le Congrès, qui doit se prononcer sur ces frappes, "valide cette résolution (autorisant une intervention, ndlr) pour que nous puissions envoyer un message clair et très convaincant à quelqu'un qui visiblement ne comprend pas les conditions (posées par) la communauté internationale" en matière d'armes chimiques, a plaidé le responsable de l'exécutif américain. 

Al-Assad n'aurait pas approuvé l'attaque chimique

Selon des écoutes de l'armée allemande révélées dimanche par le journal Bild, Bachar al-Assad n'aurait vraisemblablement pas approuvé personnellement l'attaque du 21 août.De hauts gradés de l'armée syrienne "réclament régulièrement depuis environ quatre mois des attaques chimiques au palais présidentiel à Damas (mais) ces demandes ont été toujours refusées, et l'attaque du 21 août n'a vraisemblablement pas été approuvée personnellement par Bachar al-Assad", rapporte le Bild, s'appuyant sur des écoutes effectuées par un navire allemand près des côtes syriennes. 

Le président américain Barack Obama et son administration ont intensifié leur campagne pour persuader les élus du Congrès, qui font leur rentrée lundi, d'une intervention en Syrie. Le Président américain les a exhortés à ne pas fermer les yeux après les attaques du 21 août, qui ont fait plusieurs centaines de morts. Barack Obama doit enregistrer lundi des interviews avec trois grands réseaux de télévision et les chaînes PBS, CNN et Fox News, puis s'adresser mardi à la nation. 

Sur www.lexpress.fr le 09/09/2013
 

mardi 3 septembre 2013

Moscou dit avoir détecté des tirs de missiles en Méditerranée

 
Le ministère de la défense russe dit avoir détecté deux "objets" balistiques tirés en direction de la Méditerranée orientale. Le tir, qui a eu lieu à 10 h 16, heure de Moscou (8 h 16, heure de Paris), a été détecté par les stations radars d'Armavir, dans le sud de la Russie, indique le ministère, qui ajoute que le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, en a informé le président Vladimir Poutine.

L'agence de presse russe RIA Novosti, citant le ministère de la défense, indique que les engins ont été tirés du centre de la mer en direction de l'est de la Méditerranée. Les "objets" balistiques sont tombés en mer, déclare une source à Damas citée par RIA. L'ambassade de Russie en Syrie, citée par ITAR-TASS, informe qu'il n'y a ni signe d'attaque de missile ni explosion à Damas.

Mais jusqu'ici ces informations n'ont été confirmées par aucun autre pays. La défense antiaérienne syrienne n'a détecté aucun tir de missile sur le territoire national, a précisé une source au sein des services de sécurité, citée par la télévision libanaise Al-Manar. L'armée israélienne a indiqué ne pas avoir connaissance d'un tir de missile dans cette zone. La chaîne CBS News rapporte de son côté qu'un officiel américain a déclaré qu'aucun navire ou avion américain n'a tiré de missile dans la Méditerranée. La France pour l'instant n'a pas commenté l'information.

Présence de la marine russe

La Russie a dépêché un navire de reconnaissance et de surveillance électronique vers la côte syrienne en Méditerranée orientale. L'état-major des forces armées russes avait indiqué la semaine dernière qu'un groupe de navires déjà dans la Méditerranée effectuait de manière ininterrompue des observations et analyses des activités militaires autour de la Syrie.

La Russie maintient une présence constante de plusieurs navires de guerre dans l'est de la Méditerranée où ils effectuent des rotations depuis le début de la crise syrienne il y a deux ans et demi. Principal soutien du régime de Damas auquel elle livre des armes, la Russie exploite depuis la période soviétique une base militaire dans le port de Tartous, à 220 km au nord-ouest de Damas.

A la suite d'une attaque à l'arme chimique dans la banlieue de Damas le 21 août, attribuée par Washington et Paris au régime du président Assad, le président américain Barack Obama demandé au Congrès de voter en faveur de frappes aériennes en Syrie. Un porte-avions américain depuis plusieurs mois dans la mer d'Oman se déplace en direction de la Syrie, vers la mer Rouge, a rapporté de son côté la chaîne de télévision ABC News.

Le 03/09/2013 sur www.lemonde.fr

lundi 2 septembre 2013

La Syrie n'est pas seule !

Aujourd'hui, nous nous passerons d'une longue analyse pour nous contenter d'un simple résumé :

  • La Syrie n'est pas seule ! C'est ce que Téhéran a affirmé à Jeffrey Feltman et au Sultan Qaboos d'Oman [visite simultanée à la capitale iranienne le 25 Août courant].
  • La Méditerranée n'est ni un lac étatsunien, ni un lac « otanien » pour que nous rebroussions chemin ! C'est ce que le Commandant en chef des Forces armées russes a rétorqué à son homologue US, le général Dempsey.
  • Le Hezbollah a dressé ses rampes de lance missiles, leurs objectifs programmés allant de Dimona à Tel-Aviv.
  • Des forces spéciales sont déployées sur les rives du « Canal de Suez », prêtes à s'en prendre aux navires de guerre américains si la Syrie était attaquée.
  • La région du Golfe est aussi un « champ de bataille » ; les bases étatsuniennes, britanniques et françaises ainsi que les destroyers seront des cibles pour les torpilles et missiles iraniens.
  • Un demi-million de « Gardiens de la Révolution » sont prêts à traverser l'Irak pour se rendre en Syrie.
  • La Russie se serait préparée à compenser par voie maritime les armes détruites lors d'une éventuelle attaque de la Syrie et met en garde contre toute agression visant ses navires affrétés à cet effet.
  • Le suivi des objectifs des missiles syriens sera assuré par les Russes par voie maritime, et par le Hezbollah et l'Iran par voie terrestre.
  • Les systèmes d'écoute et de décryptage russes, iraniens et libanais [du Hezbollah] seront mis à la disposition de la Syrie.
  • Le pétrole ne passera plus par le « Détroit d'Ormuz » et Israël sera sous le feu des tirs.

Voilà pourquoi les dirigeants US nagent en pleine confusion…

Par Nasser Kandil sur www.mondialisation.ca le 01/09/2013

jeudi 29 août 2013

SYRIE: Un autre crime de guerre occidental en préparation

Les criminels de guerre de Washington et d'autres capitales occidentales sont déterminés à maintenir leur mensonge selon lequel le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques. Ayant échoué dans les efforts visant à intimider les inspecteurs d'armes chimiques de l'ONU en Syrie, Washington a exigé que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon retire ces inspecteurs avant qu'ils puissent évaluer la preuve et faire leur rapport. Le Secrétaire général de l'ONU s'est élevé contre les criminels de guerre de Washington et a rejeté leur demande. Cependant, comme avec l'Irak, la décision de Washington de commettre une agression contre la Syrie ne se fonde pas sur des faits.http://rt.com/op-edge/syria-un-war-investigation-006/

Les gouvernements américain et britannique n'ont révélé aucune des «preuves concluantes» qu'ils prétendent avoir démontrant que le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques. En écoutant leurs voix, en observant leur langage corporel, et en les regardant dans les yeux, il est tout à fait évident que John Kerry et ses marionnettes britanniques et allemandes mentent de manière éhontée. C'est une situation bien plus honteuse que les énormes mensonges que l'ancien Secrétaire d'Etat Colin Powell a commis à l'ONU sur les armes irakiennes de destruction massive. Colin Powell affirme qu'il a été trompé par la Maison Blanche et ne savait pas qu'il mentait. Kerry et les marionnettes britanniques, françaises et allemandes savent très bien qu'ils mentent.

Le visage que l'Occident présente au monde est celui d'un menteur impudent. 

Washington et ses gouvernements fantoches britanniques et français sont prêts à encore une fois révéler leur criminalité. L'image de l'Occident en tant que criminel de guerre n'est pas une image de propagande créée par les ennemis de l'Occident, mais le portrait que l'Occident a peint de lui-même.

Le journal britannique The Independant a rapporté qu'au cours du dernier week-end, Obama, Cameron et Hollande ont convenu de lancer des attaques de missiles de croisière contre le gouvernement syrien dans les deux semaines à venir, malgré l'absence de toute autorisation de l'ONU et malgré l'absence de tout élément de preuve en faveur des allégations de Washington selon lesquelles le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques contre « ses rebelles » largement soutenus par les forces extérieures américaines, cherchant à renverser le gouvernement syrien.

En effet, une des raisons de la course à la guerre est d'empêcher l'inspection de l'ONU dont Washington sait qu'elle pourrait réfuter ses allégations et éventuellement l'impliquer dans l'attaque sous faux drapeau effectuée par les «rebelles», qui ont réuni un grand nombre d'enfants dans un endroit pour y être assassinés chimiquement pour ensuite en coller la responsabilité au gouvernement syrien.

Une autre raison de la course à la guerre, c'est que Cameron, le Premier ministre britannique, veut précipiter la guerre avant que le Parlement britannique ne puisse le bloquer et l'empêcher de fournir une couverture pour les crimes de guerre d'Obama, de la même manière que Tony Blair avait assuré la couverture de George W. Bush, ce dont il a été dûment récompensé. Qu'est-ce qu'il en a à faire, Cameron, de la vie des syriens quand il peut quitter ses fonctions avec une fortune de 50 millions $ qui l'attendent à bras ouverts ?

http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/syria-un-weapons-inspectors-attacked-as-they-try-to-enter-poison-gas-attack-site-8784435.html

Le gouvernement syrien, sachant qu'il n'est pas responsable de l'incident des armes chimiques, a accepté que l'ONU envoie des inspecteurs d'armes chimiques pour déterminer la substance et le vecteur utilisés. Cependant, Washington a déclaré qu'il était «trop tard» pour les inspecteurs de l'ONU et accepte la déclaration intéressée des "rebelles" affiliés à Al-Qaïda accusant le gouvernement syrien d'avoir attaqué des civils avec des produits chimiques.http://news.antiwar.com/2013/08/25/obama-administration-accepts-rebels-account-on-syria-prepares-for-war/ . Voir aussihttp://news.antiwar.com/2013/08/25/syria-accepts-un-inspectors-us-spurns-call-as-too-late/

Dans une tentative pour empêcher les inspecteurs de produits chimiques des Nations Unies qui sont arrivés sur place de faire leur travail, ces derniers ont essuyé des tirs de snipers sur le territoire détenu par les  "rebelles" et ont été forcés de quitter le site ; mais un rapport ultérieur de RT affirme qu'ils sont retournés sur le site pour effectuer leur inspection. http://rt.com/news/un-chemical-oservers-shot-000/

Le gouvernement britannique corrompu a déclaré que la Syrie peut être attaquée sans autorisation de l'ONU, tout comme la Serbie et la Libye ont été attaqués militairement sans autorisation de l'ONU. En d'autres termes, les démocraties occidentales ont déjà établi des précédents pour violer le droit international. « Le droit international? Nous n'avons pas besoin de droit international puant » L'Occident ne connaît qu'une seule règle: la Force prime le Droit. Tant que l'Occident a la Force, l'Occident a le Droit.

Dans une réponse à l'information que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France se préparent à attaquer la Syrie, le ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov, a déclaré qu'une telle action unilatérale est une «violation grave du droit international», et que la violation n'était pas seulement d'ordre juridique, mais aussi une violation de l'éthique et de morale. Lavrov a évoqué les mensonges et la tromperie utilisés par l'Occident pour justifier ses violations graves du droit international dans les attaques militaires contre la Serbie, l'Irak et la Libye et la façon dont le gouvernement américain a utilisé d'actions préventives pour saper tout espoir pour un règlement pacifique en Irak, en Libye et en Syrie.

Une fois de plus, Washington a anticipé pour saper tout espoir de règlement pacifique. En annonçant la prochaine attaque, les Etats-Unis ont détruit toute incitation pour les «rebelles» à participer aux pourparlers de paix avec le gouvernement syrien. Au moment où ces pourparlers allaient avoir lieu, les «rebelles» n'ont désormais plus aucune incitation à y participer, puisque les militaires de l'Occident viennent à leur secours.

Dans sa conférence de presse, M. Lavrov a parlé de la façon dont les partis au pouvoir aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en France attisent les émotions chez les gens mal informés qui, une fois chauffés, trouveraient satisfaction dans la guerre. Ceci, bien sûr, est le moyen par lequel les Etats-Unis ont manipulé le public pour attaquer l'Afghanistan et l'Irak. Mais le public américain est fatigué de la guerre, dont le but n'est jamais établi clairement, et sa suspicion augmente de jour en jour au sujet des justifications du gouvernement pour encore plus de guerres.

Un sondage Reuters / Ipsos révèle que « les Américains s'opposent fermement à l'intervention américaine dans la guerre civile en Syrie et croient que Washington devrait rester en dehors du conflit, même si les rapports selon lesquels le gouvernement de la Syrie a utilisé des produits chimiques mortels pour attaquer les civils sont confirmés ». http://news.yahoo.com/syria-war-escalates-americans-cool-u-intervention-reuters-003146054.html Pourtant Obama se moque que seulement 9 pour cent de la population soutienne son bellicisme. Comme l'a récemment déclaré l'ancien président Jimmy Carter : « L'Amérique n'a pas de démocratie qui fonctionne ». http://rt.com/usa/carter-comment-nsa-snowden-261/ Il y a un Etat policier dans lequel le pouvoir exécutif s'est placé lui-même au-dessus de toutes les lois et au-dessus de la Constitution.

Cet état policier va maintenant commettre encore un autre crime de guerre d'agression non provoquée de style nazi. A Nuremberg, les nazis ont été condamnés à mort précisément pour les actions identiques à celles commises par Obama, Cameron et Hollande. L'Occident mise sur la force, non sur le droit, pour se garder hors du box des criminels.

Les gouvernements américain, britannique français n'ont pas expliqué pourquoi il vaut mieux que les gens, dans les guerres initiées par l'Occident, soient tués par des explosifs en uranium appauvri plutôt qu'avec des agents chimiques ou de toute autre arme. Il était évident dès le début que Obama était en train de préparer l'attaque contre le gouvernement syrien. Obama a diabolisé les armes chimiques mais pas les "anti-bunkers" nucléaire que les Etats-Unis pourraient utiliser contre l'Iran. Ensuite, Obama a tracé une ligne rouge, en disant que l'utilisation d'armes chimiques par les Syriens était un si grand crime que l'Occident serait obligé d'attaquer la Syrie. Les marionnettes britanniques de Washington, William Hague et Cameron, ont juste répété cette affirmation absurde. http://rt.com/news/uk-response-without-un-backing-979/ La dernière étape dans la machination était d'orchestrer un incident chimique et d'en accuser le gouvernement syrien.

Quel est le véritable agenda de l'Occident? Telle est la question non posée et sans réponse. De toute évidence, les gouvernements américains, britanniques et français, qui ont affiché en permanence leur soutien à des régimes dictatoriaux qui répondent à leurs attentes, ne sont pas le moins du monde perturbés par les dictatures. Ils désignent Assad comme dictateur pour le diaboliser aux yeux des masses occidentales mal informés. Mais Washington, le Royaume-Uni, et la France soutiennent un certain nombre de régimes dictatoriaux, comme ceux de Bahreïn, de l'Arabie Saoudite, et maintenant la dictature militaire en Egypte qui tue impitoyablement des Egyptiens sans qu'aucun gouvernement occidental ne parle d'envahir l'Égypte parce qu'il «tue son propre peuple ».

Il est clair aussi, que la prochaine attaque occidentale sur la Syrie n'a rien à voir avec la volonté d'apporter «la liberté et la démocratie» en Syrie, pas plus que la liberté et la démocratie n'étaient les raisons des attaques contre l'Irak et la Libye, dont aucun n'a gagné la "liberté et la démocratie."

L'attaque occidentale sur la Syrie n'est pas liée aux droits de l'homme, la justice ou l'une des causes ronflants dont l'Occident couvre sa criminalité.

Les médias occidentaux, et encore moins les presstitués américains, ne demandent jamais à Obama, Cameron, ou Hollande quel est le vrai agenda. Il est difficile de croire qu'il y ait un seul journaliste qui soit suffisamment stupide ou naïf pour croire que l'agenda est d'apporter «la liberté et la démocratie" à la Syrie ou de punir Assad pour avoir utilisé des armes chimiques contre des voyous meurtriers qui tentent de renverser le gouvernement syrien.

Bien sûr, la question n'aurait pas de réponse si elle était posée. Mais le fait de poser la question contribuerait à rendre le public conscient que les choses sont tout autres. A l'origine, le prétexte de Washington pour les guerres était d'assurer la sécurité des Américains contre les terroristes. Maintenant, Washington s'efforce de livrer la Syrie à des terroristes djihadistes en les aidant à renverser le gouvernement laïc et non-terroriste d'Assad. Quel est l'agenda derrière le soutien de Washington au terrorisme?

Peut-être que le but des guerres est de radicaliser les musulmans et, ainsi, déstabiliser la Russie et même la Chine. La Russie a une importante population musulmane et est bordé par les pays musulmans. Même la Chine a une certaine population musulmane. Comme la radicalisation se propage en conflits dans les deux seuls pays capables d'être un obstacle à l'hégémonie mondiale américaine, la propagande des médias occidentaux et le grand nombre d'ONG financées par les États-Unis, se présentant comme des organisations de «droits de l'Homme», peuvent être utilisés par Washington pour diaboliser les gouvernements russe et chinois pour les mesures sévères que ceux-ci prennent contre les «rebelles».

Un autre avantage de la radicalisation des musulmans est qu'elle laisse les anciens pays musulmans dans la tourmente ou des guerres civiles pour une longue durée, comme c'est actuellement le cas en Irak et en Libye, éliminant ainsi toute capacité à faire obstruction à Israël par un état organisé.

Le Secrétaire d'Etat John Kerry est en train de travailler au  téléphone utilisant les pots de vin et les menaces pour faire accepter, sinon appuyer, le crime-de-guerre-en-préparation de Washington contre la Syrie.

Washington est en train de conduire le monde plus près que jamais de la guerre nucléaire, même plus que dans les périodes les plus dangereuses de la guerre froide. Quand Washington en terminera avec la Syrie, la prochaine cible sera l'Iran. La Russie et la Chine ne seront plus en mesure de se leurrer eux-mêmes sur l'existence  d'un quelconque système de droit international ou de contrainte qui puisse agir sur la criminalité de l'Occident. L'agression occidentale contraint déjà les deux pays à développer leurs forces nucléaires stratégiques et à circonscrire les ONG financées par l'Occident qui se présentent comme des «organisations des droits de l'homme», mais en réalité constituent une cinquième colonne que Washington peut utiliser pour détruire la légitimité de leurs gouvernements.

La Russie et la Chine ont été extrêmement imprudentes dans leurs relations avec les Etats-Unis. Essentiellement, l'opposition politique russe est financée par Washington. Même le gouvernement chinois est miné. Quand une société américaine ouvre une entreprise en Chine, il crée un conseil d'administration chinois dans lequel sont placés des proches des autorités politiques locales. Ces conseils créent un circuit pour les paiements qui influencent les décisions et la loyauté des membres du parti local et régional. Les États-Unis ont pénétré les universités chinoises et les milieux intellectuels. L'Université Rockefeller est active en Chine dans le cadre philanthropique des Rockefeller. Les voix dissidentes sont créées et sont déployées contre le gouvernement chinois. Les demandes de «libéralisation» peuvent ressusciter des différences régionales et ethniques et saper la cohésion du gouvernement national.

Quand la Russie et la Chine se rendront compte qu'ils sont la proie de cinquièmes colonnes américaines, qu'elles sont isolées diplomatiquement et militairement inférieures en armes,  les armes nucléaires deviendront le seul garant de leur souveraineté. Cela donne à penser que la guerre nucléaire est susceptible de mettre fin à l'humanité bien avant que les hommes ne succombent au réchauffement climatique ou à la hausse des dettes nationales.

Par Paul craig Roberts sur www.mondialisation.ca le 27/08/2013
Traduction : Avic

http://www.paulcraigroberts.org/

Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l'administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livreThe Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/

Syrie : la France et la Russie pourraient renforcer leurs flottes en Méditerranée

 
La possible intervention armée occidentale en Syrie semble bloquer aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, alors que les deux pays avaient commencé à se préparer techniquement à cette éventualité. Washington a renforcé ses capacités navales en Méditerranée alors que la base britannique d'Akrotiri à Chypre connaissait du mouvement.

Jeudi 29 août, c'est au tour de la Russie de laisser entendre qu'elle pourrait renforcer sa flotte dans la région "dans les prochains jours". Selon des sources militaires citées par à l'agence Interfax, un navire anti-sous-marins et un croiseur équipé de missiles actuellement en mer Noire devraient quitter leur port d'attache pour se rendre en Méditerranée orientale.

"La situation qui se complique dans l'est de la Méditerranée exige de notre part une certaine adaptation des forces navales", indiquent ces sources. Moscou, qui possède une base navale à Tartous, en Syrie, n'a fait aucune déclaration officielle à ce sujet.

Une frégate française en route « vers une zone non spécifiée ».

Le ministère de la défense français n'a pas non plus confirmé le déploiement du Chevalier-Paul, une frégate antiaérienne qui a quitté Toulon dans la matinée. Selon Le Point, le navire se dirigerait vers le large de la Syrie. La préfecture de Méditerranée a confirmé à l'agence Reuters le départ de la frégate "vers une zone non spécifiée" en Méditerranée, précisant qu'il s'agissait d'une sortie programmée, sans lien avec le conflit syrien. Le ministère de la défense parle "d'activités habituelles" de sa flotte.

Si le Chevalier-Paul ralliait les côtes syriennes, il y rejoindrait une partie de la flotte américaine consolidée depuis le week-end dernier. Les Américains disposent déjà de quatre navires lance-missiles dans la région, où circulent également plusieurs sous-marins français, américains et britanniques.

Sur www.lemonde.fr le 29/08/2013