La Chine a lancé samedi vers l'espace son vaisseau Shenzhou IX à bord duquel se trouve la première chinoise astronaute, dans le cadre de son ambitieux programme pour se doter d'une station orbitale, selon des images diffusées par la télévision nationale. La fusée Longue Marche 2F, avec à son bord le vaisseau Shenzhou IX, a décollé comme prévu à 18h37 (12h37 en France) depuis la base de Jiuquan (nord-ouest), dans le désert de Gobi.
Parmi les trois «taïkonautes», ainsi que la Chine nomme ses astronautes, a pris place Liu Yang, première femme chinoise envoyée dans l'espace, assurée de devenir une héroïne pour plus d'un milliard de ses concitoyens. Les trois membres de l'équipage, filmés dans leur habitacle exigu, sont apparus sereins juste avant le décollage, qui s'est déroulé sous les yeux du président de l'Assemblée nationale populaire, Wu Bangguo, officiellement numéro deux du régime communiste chinois.
Dix minutes environ après la mise à feu de la fusée, la capsule Shenzhou IX s'est séparée sans problème de son véhicule transporteur, pour entrer en orbite, a annoncé l'agence Chine nouvelle. Puis le module a déployé ses deux panneaux solaires, selon CCTV. La mission Shenzhou («Vaisseau divin») IX, d'une durée de 13 jours, comportera un amarrage effectué manuellement au module Tiangong-1 («Palais céleste») déjà en orbite. Elle s'inscrit dans le cadre d'un programme visant à doter la Chine d'un habitat spatial permanent à l'horizon 2020.
Cette mission a «une portée stratégique importante», a souligné Wu Bangguo, alors que la Chine progresse vite dans dans une phase de rattrapage technologique, en reproduisant des expériences réalisées par les Américains et les Russes dans les années 1960. Les lancements spatiaux chinois sont fortement imprégnés de nationalisme et les médias chinois insistaient sur la portée de cette dernière mission.
«La Chine a besoin de consolider ses gains stratégiques réalisés au fil des années. Cela demande non seulement des capacités technologiques dans l'air et sur mer, mais cela exige aussi une présence renforcée dans l'espace», a ainsi commenté samedi, dans un éditorial, le journal Global Times, réputé pour son nationalisme. La Chine est le troisième pays, après les Etats-Unis et l'URSS, à envoyer une femme dans l'espace grâce à sa propre technologie. Pékin avait effectué son premier vol spatial habité en octobre 2003 avec Yang Liwei, resté depuis très célèbre dans le pays. Shenzhou IX a décollé exactement 49 ans après que la Russe Valentina Terechkova, première femme cosmonaute de l'Histoire, eut effectué son vol du 16 au 19 juin 1963, à l'issue duquel cette ancienne ouvrière du textile fut nommée héroïne de l'Union soviétique.
Sur www.leparisien.fr le 16/06/2012
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