Le discours prononcé par le président Noursoultan Nazarbaïev lors du Forum de l'industrie est devenu le coup de théâtre politique majeur de l'été 2012 au Kazakhstan. Au lieu de discourir sur la prochaine étape de renouvellement des équipes d'encadrement, le président du Kazakhstan est entré sur le terrain glissant du débat sur une «nouvelle idéologie». Certains experts kazakhs n'ont pas tardé à qualifier ces thèses de socialisme d'État, qui remplace le capitalisme d'Etat, mis en place dans le pays depuis plus de 20 ans d'indépendance.
En fait, les principales dispositions de ce coup de théâtre, mises en avant par Noursoultan Nazarbaïev, sont seulement pour ceux qui n'ont pas lu le programme présidentiel de 2008-2011, en particulier, "Les deux volumes du temps de la crise", "Les clés de la crise" et "La cinquième voie". Ce discours est basé sur le fait que l'ère matérialiste se dirige vers le passé, l'idéologie de la consommation s'est effondrée, et nous avons besoin de trouver une alternative raisonnable pour le monde et notre civilisation. Toutes ces pensées ont été exprimées à plusieurs reprises par le chef de file kazakh.
Dans la situation actuelle du Kazakhstan, l'idée d'une société de travail universel peut être considéré comme novatrice et proactive à un moment où la crise de l'espace économique mondial n'est pas encore définitivement terminée et qu'une nouvelle vague approche, dont les terribles symptômes ont un air de déjà vu et entendu.
Pour le Kazakhstan, c'est l'activité croissante de tous les travailleurs qui devient la préoccupation majeure de l'appareil d'Etat et pas seulement celle des travailleurs de Zhanaozen. Je ne saurai juger si la population appréciera ce choix de la part du chef d'Etat, parce qu'entre le sommet de la pyramide et sa base, se trouve une énorme couche difficilement réformable de la bureaucratie nationale, les fonctionnaires.
Les discours de la bureaucratie nationale sur la justice sociale et le «travail en général» élaborent des concepts merveilleux mais généralement abstraits, idéaux pour les réunions pompeuses, mais peu utiles dans la vie pratique et réelle. Il est vraisemblable que les mots du président de la RK s'adressaient aux personnes de la plus haute strate de la politique et des entreprises. Ceux-ci se étaient de son côté pendant les années où les réformes économiques ont été mises en œuvre. Ces «produits du président» ont exhorté, conseillé, et suggéré au président Noursoultan Nazarbaïev un "modèle efficace" sur lequel était basé sur l'économie nationale.
Nazarbaïev propose à son entourage, du moins ceux qui comprennent les réalités de l'économie mondiale d'aujourd'hui, de regarder le problème différemment, et d'essayer de déterminer un objectif ultime afin de ne pas imiter le célèbre héros, qui a demandé: "Avez-vous des réclamations pour les boutons?".
Ainsi, le PIB est un oripeau macroéconomique dont les boutons devraient être cousus sur un costume bien taillé pour l'État providence. Il est couramment dit que les réformes sont centrées autour de l'homme, mais il est aujourd'hui nécessaire de trouver une philosophie différente à laquelle l'ex-Union soviétique ne pouvait pas parvenir, ni en Russie, ni en Azerbaïdjan, pas plus que dans les États qui n'ont pas une puissante base de ressources. Ainsi aujourd'hui tout le monde devrait comprendre que ce n'est pas à l'homme de faire l'économie, c'est à l'économie de respecter les garanties sociales, ce n'est pas au marché à s'adapter à l'homme, c'est au fonction publique de créer les conditions pour un fonctionnement normal des PME, et plus encore.
Noursoultan Nazarbaïev s'adresse à Isekeshev, Massimov et Kelimbetov et aux autres. Il propose à toute la génération d'hommes d'affaires prospères et de politiciens de réfléchir sur ce qui a été construit au cours de ces 20 dernières années, et offre sa vision d'une image idéale de l'avenir, sans se cacher derrière le programme "2020", qui a accéléré le développement industriel. Proposez, essayez, argumentez, si vous avez un autre point de vue, mais au moins ne vous taisez pas et ne hochez pas la tête en accord avec toutes les initiatives, car le vizir le plus inefficace est celui qui sympathise avec son maître.
Noursoultan Nazarbaïev a une fois de plus démontré la différence entre un homme politique et un homme doué de qualités de leadership exceptionnelles. Il est probable que ce précepte proposé à son entourage et à son pays sera à la base d'un système fiable et stable qui ouvre une capacité de réforme souple, y compris en ce qui concerne la fixation d'objectifs.
Le moment est bien choisi, les résultats des vingt premières années sont là. Devant les dangers de la crise, le chemin est tracé. Nazarbaïev a-t-il été entendu par ses hommes d'Etat présents lors de ce discours? L'avenir nous le montrera.
Par Alexeï Vlassov, le 09/07/2012 sur http://ia-centr.ru
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