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vendredi 18 janvier 2013

EXPO 2017 - Un projet futuriste et ambitieux au Kazakhstan

 
Les pénuries d'énergie dans le monde poussent les grandes puissances à chercher de nouvelles façons de résoudre ce problème. Si dans le domaine sportif, l'excellence se trouve aux Jeux Olympiques, dans le secteur du développement et de l'innovation, elle se trouve à l'EXPO, traditionnel lieu d'exposition international. En 2017, l'EXPO sera accueillie par le  Kazakhstan. «Énergie pour l'avenir » sera son thème principal. Il est souligné que cette vitrine des meilleures réalisations de l'humanité pour le développement de l'énergie verte aura lieu dans un pays dont l'économie a toujours été fragile. Peut-être cela sera-t-il le principal intérêt de l'événement.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans le prochain quart de siècle, l'humanité fera face simultanément à deux menaces mondiales, qui sont pénurie de ressources énergétiques et catastrophes écologiques. Les autorités du Kazakhstan, jeune pays qui en décembre 1991 a rompu avec l'Union soviétique, ont adopté ce thème afin d'atteindre le plus grand nombre de votes et avoir l'honneur d'accueillir l'EXPO-2017.
 
Le principal concurrent d'Astana, capitale du Kazakhstan, était Liège en Belgique, un concurrent sérieux qui a déjà l'expérience de ce genre d'évènement. A la 152ème Assemblée générale du Bureau International des Expositions (BIE), la Belgique a proposé le thème «Rassembler les gens». Cependant, lors du scrutin à bulletin secret des 161 représentants des États membres du BIE, c'est Astana qui a recueilli le plus grand nombre de votes. Le Kazakhstan a reçu 103 votes « pour » des pays participants, et 44 «contre».
 
Cette exposition est importante non seulement à l'échelle de la région de l'Asie centrale, mais également pour toute la Communauté des États Indépendants (CEI). Deux grands événements internationaux, intervenus dans cette région au cours des deux dernières années ont pu favoriser le choix d'Astana.
 
Le sommet de l'OSCE, réunissant les chefs d'Etat et diplomates de 56 pays de l'OSCE, a été organisé pour la première fois à Astana les 1er et 2 décembre 2010, 11 ans après un sommet similaire à Istanbul.
 
Un mois plus tard, le Kazakhstan a été le premier pays d'Asie centrale à accueillir les 7ème  Jeux asiatiques d'hiver. Les compétitions ont été organisées avec la participation des athlètes de 26 pays, du 31 Janvier au 6 Février 2011, dans les capitales politique et économique du pays (Astana et Almaty).
 
Mais les deux derniers événements sont incomparables à l'EXPO, à laquelle selon les estimations prudentes du Kazakhstan, participeront environ 5 millions de personnes en provenance de 100 pays et quelques 10 organisations internationales. A titre de comparaison, selon les données officielles, Astana a une population de 758.000 personnes.
Réalisant à quel point l'EXPO 2017 est un test sérieux pour la jeune capitale du Kazakhstan, le Présidium du BIE a acté le fait que les préparatifs de l'exposition auront lieu sous la surveillance et avec l'aide directe des dirigeants du pays.
 
De retour à Paris, après qu'il ait été décidé d'organiser l'Expo-2017 à Astana, le Vice-Premier Ministre du Kazakhstan Kairat Kelimbetov a annoncé lors d'une conférence de presse la création  du Fonds du Kazakhstan EXPO-2017 pour le soutien de la recherche dans le domaine de l'énergie de l'avenir. Il concentre plus de 62 millions d'euros qui seront affectés au financement de projets de recherche et de développement sur les sources d'énergie renouvelables, à la faveur de plus de 69 pays en développement.
 
L'EXPO-2017 à Astana coûtera € 1,2 milliards dont 250 millions d'euros seront alloués par le budget de l'Etat pour la préparation du site. Près d'un milliard d'euros seront nécessaires à la construction des pavillons, des hôtels et des infrastructures.
 
Les gouvernements de nombreux pays sont sceptiques quant à leur participation à une telle exposition, eu égard aux coûts énormes. Cependant, l'histoire regorge d'exemples d'EXPO organisées sur la base d'une participation financière massive des pays exposants. L'exemple le plus récent est l'exposition universelle Chine Expo 2010. L'événement a réuni plus de 190 pays et a été visité par plus de 73 millions de personnes et les organisateurs ont engrangé un bénéfice de 12 milliards de dollars.
 
Mais les avantages ne sont pas seulement pour les pays d'accueil. Ce fut le cas pour les Pays-Bas qui en ayant placé un pavillon à l'EXPO 2000 à Hanovre (Allemagne), ont enregistré un bénéfice 10 fois supérieur à l'investissement. Pour un investissement de l'ordre de 35 millions d'euros, les Néerlandais ont entraîné dans leur économie environ 350 millions d'euros.
 
Et pour l'organisateur de l'exposition, l'Allemagne, l'EXPO 2000 a occasionné des pertes : le pays a perdu environ 1,2 milliards d'euros. Au lieu des 40 millions de visiteurs attendus, seuls 18 millions sont venus. Les pertes de l'EXPO 2000 ont été l'une des raisons pour lesquelles la France (organisateur de l'EXPO suivante) a refusé de tenir l'EXPO 2004 en Seine-Saint-Denis.
 
Il ne faut pas seulement garder à l'esprit l'impact économique direct de l'exposition, mais aussi les avantages supplémentaires de l'EXPO. Au Canada, en 1967, l'exposition a coûté 283 millions de dollars canadiens (178 millions d'euros), mais le bénéfice de cet événement résulte de la croissance du revenu national du tourisme de la même année. Le tourisme international a complété le budget du pays de 480 millions de dollars canadiens (303 millions d'euros).
 
Il est possible que l'EXPO laisse à Astana de nouvelles attractions. Rappelons que ce fut le cas de l'exposition en 1851, où a été construit le Crystal Palace de renommée mondiale dans Hyde Park à Londres. Rappelons également la célèbre Tour Eiffel, symbole de la France, qui a été conçue par l'ingénieur français Gustave Eiffel pour l'EXPO de 1889 à Paris.
 
A l'occasion de presque tous les événements importants au Kazakhstan, un nouvel ouvrage architectural est construit à Astana. Grâce à la participation d'architectes de renommée mondiale tels que Kisho Kurokawa et Norman Foster, la capitale du Kazakhstan a été transférée en 1997, à Astana (anciennement connu sous le nom d'Akmola) laquelle a augmenté près de trois fois sa taille, de 258 à 710 kilomètres carrés.
 
La partie kazakhe s'attend à attirer des montants importants d'investissements privés dans la construction des lieux d'exposition et des nouvelles infrastructures. A Astana, la prochaine Expo 2017 est considérée comme un coup de pouce à la prochaine étape du développement de la ville. Le terrain pour la construction du Centre Expo a déjà été sélectionné et le développement des infrastructures de la ville pris en compte. La superficie totale est de 113 hectares, dont 25 hectares pour le complexe, et le reste pour le stationnement, la construction extérieure et le village EXPO-2017.
 
A Shanghai plusieurs lignes de métro ont été spécifiquement construites pour l'exposition. Par exemple, en 1998 au Portugal, afin de faire face au nombre prévu de visiteurs, un programme de construction d'infrastructures a été mis au point. Il comprenait le pont Vasco de Gama (le plus long d'Europe), une série de 7 nouvelles stations de métro à Lisbonne (5 étaient prêts à l'ouverture), un nouveau terminal multimodal, train, métro, bus et taxi, appelé Garedo Oriente.
 
Dans le même temps, l'EXPO du Kazakhstan augmentera le nombre de touristes étrangers dans le pays. Les ouvrages construits dans le cadre de l'EXPO, resteront en place. Astana deviendra une plateforme de présentation, d'exposition et d'information d'envergure internationale.
 
Les autorités kazakhes ont l'intention de mettre en œuvre des plans pour le développement des industries de transformation. Le gouvernement a adopté une politique d'industrialisation rapide. L'introduction par l'Etat de nouvelles industries engendrera une croissance de la consommation d'énergie.
 
Étant donné qu'au Kazakhstan, dans les profondeurs de la terre se trouve une quantité importante de charbon (3,6% des réserves mondiales), l'énergie des pays d'Asie centrale est principalement basée sur cette ressource.
 
Néanmoins, le Kazakhstan renforce sa politique de telle sorte que d'ici 2030, la part des sources d'énergie renouvelables (SER) augmente à 11% de la capacité de production d'énergie du pays. Les autorités kazakhes estiment que le développement dans le monde des technologies des énergies renouvelables, rendront celles-ci moins chers.
 
L'approvisionnement énergétique de la zone d'exposition à Astana sera assuré par des sources d'énergie renouvelables, ce qui est symbolique. Ainsi, la capitale du Kazakhstan représentera la «ville du futur». La présentation des réalisations du monde de l'énergie alternative à l'EXPO-2017 permettra d'élargir les horizons de l'énergie renouvelable au Kazakhstan.
 

mercredi 16 janvier 2013

Chine : les investissements étrangers en baisse

La crise ralentit les flux de capitaux à destination de la Chine, qui reste cependant la première destination des investissements dans le monde.

La Chine perdrait-elle de son attrait? Les investissements directs étrangers à destination de l'Empire du milieu ont reculé, pour la première fois en trois ans, l'an dernier, avec 111,7 milliards de dollars placés en 2012, contre 116 milliards l'année précédente, soit 3,7% de moins. La baisse s'est même accélérée en décembre avec 4,5% d'investissements directs en moins, par rapport à la même période en 2011.

La République populaire n'a cependant pas complètement perdu son pouvoir d'attraction puisqu'elle reste la première destination des investissements dans le monde. En revanche, la crise qui touche plusieurs parties du globe met les entreprises sous tension. Les flux de capitaux en provenance de l'Europe ont ainsi baissé 3,8%, à 6,1 milliards de dollars, et ceux venant d'Asie de 4,8%. Avec 95,7 milliards de dollars, le continent asiatique demeure pourtant le premier investisseur étranger en Chine. Les États-Unis ont investi, de leur côté, 4,5% de plus qu'en 2011.

La Chine n'entend pas se fermer au monde. «Nous encourageons toujours activement l'investissement étranger», a ainsi tenu à rappeler Shen Danyang, porte-parole du Ministère du Commerce, qui publiait ces chiffres mercredi.

Dans le secteur financier notamment, Pékin cherche à attirer davantage d'acteurs étrangers. «Je pense que nous pouvons décupler le montant autorisé investi par les étrangers sur la Bourse chinoise», a ainsi déclaré lundi Guo Shuqing, directeur de la China Securities Regulatory Commission (CSRC), gendarme des marchés chinois.

Les investisseurs institutionnels étrangers, appelés dans le jargon des affaires QFII (Qualified Foreign Institutional Investor), seuls autorisés à investir sur le marché boursier, en actions, obligations et dépôts bancaires, sont aujourd'hui limités à 80 milliards de dollars. Un plafond déjà relevé en juin de 50 milliards de dollars, tandis qu'en juillet dernier, la CSRC relevait la limite de participation des sociétés étrangères dans les entreprises chinoises cotées de 20% à 30%. L'assouplissement de la réglementation vise à préserver l'intérêt des multinationales pour la Chine, alors que Pékin entend maintenir son taux de croissance, entre autres, grâce à l'investissement.

Les entreprises chinoises, de leur côté, intensifient leurs liens avec le reste du monde. Elles ont investi 77 milliards de dollars hors de leurs frontières en 2012. Un chiffre en hausse de près de 29%.

Le 16/01/2013 par Julie Desné sur www.lefigaro.fr
 

jeudi 25 octobre 2012

L'attractivité économique du Kazakhstan se confirme

En attendant un éventuel défaut de la Grèce et l'effondrement de la zone euro, les investisseurs portent de plus en plus leur attention sur les économies en développement. Selon certains experts, il faut miser sur un certain nombre de pays du tiers monde, qui sont positionnés aujourd'hui comme des pays à «ressources», mais qui diversifient leurs économies. Sur le continent eurasien, le Kazakhstan occupe une place particulière parmi ces Etats.

La République du Kazakhstan, formée après l'effondrement de l'Union soviétique et souveraine depuis 20 ans, a réussi à se faire entendre. Tout d'abord, grâce à ses initiatives politiques, tels que le rejet des armes nucléaires, et en s'efforçant de changer le G20 en G-Mondial (qui représente le point de vue des pays en développement). Cependant, le Kazakhstan occupe une place particulière dans le système économique mondial, car il possède d'importantes réserves d'hydrocarbures (8ème place sur les réserves de pétrole dans le monde et des ressources prévisionnelles totales d'hydrocarbures estimées entre 12 à 17 milliards de tonnes) et de combustibles solides (les réserves de charbon du Kazakhstan sont parmi les dix premières dans le monde). En outre, le Kazakhstan concentre un cinquième des réserves mondiales d'uranium, c'est pour cela que le pays se classe à la 2ème place dans les réserves et la 1ère place pour sa production dans le monde. Le Kazakhstan est à la première place mondiale pour ses réserves de zinc, de tungstène et de bore, la seconde pour les réserves d'argent, de plomb, d'uranium, de chromites, la troisième place pour le cuivre et la fluorite, la quatrième pour le molybdène et la sixième pour l'or.

 
Ces dernières années, le pays accorde une grande attention à la diversification économique. Il a été adopté un programme de développement industriel innovant, où de nouvelles industries sont massivement ouvertes, y compris celles des hautes technologies.
 
Malgré l'impact considérable de la crise financière mondiale de 2007-2009, qui a causé le déclin de l'activité économique au Kazakhstan, le pays a réussi à retrouver rapidement le taux de croissance de son économie. En 2011, il était de 7,5%. En 2012, selon les prévisions de croissance du PIB, il sera d'au moins 7% (sur les 9 premiers mois de cette année, il a progressé de 5,6%). Le gouvernement du Kazakhstan estime que la croissance économique en 2013-2017 s'établira entre 6 à 7,6%. Ces prévisions coïncident avec l'évaluation internationale du potentiel économique du pays.
 
Un rôle important est attribué à la composante principale de la réussite économique du Kazakhstan, la stabilité macroéconomique.
 
Selon l'indice de compétitivité des économies globales faites par le Forum Economique Mondial, le Kazakhstan occupe aujourd'hui la 51ème place. En termes de «stabilité macroéconomique» le pays a atteint la 16ème place dans le classement au cours de cette année et la 55ème place de la maturité technologique. Notez que le plus proche voisin et principal partenaire économique du Kazakhstan, la Russie, s'est vu attribuer seulement la 67ème place.
 
Par ailleurs, selon les indicateurs économiques, principalement ceux des prévisions de la croissance économique, le Kazakhstan est bien en avance sur son voisin. Ainsi, Moscou s'attend à une croissance de l'économie russe de 3,5% dans l'année en cours et de 3,7% en 2013. (En cas d'aggravation de la dynamique de l'économie mondiale, la Russie prévoit de ralentir sa croissance économique à 0,5% en 2013).
 
Aujourd'hui, les investisseurs considèrent le Kazakhstan comme l'un des marchés les plus prometteurs. Les richesses naturelles du Kazakhstan jouent un rôle important dans le développement économique, mais le pays est en mouvement dans le sens de la diversification, réduisant ainsi sa dépendance des industries extractives. Selon les prévisions, le PIB par habitant en 2016 atteindra à 15.000 dollars américains, à comparer à la valeur actuelle de 11 300 dollars. En conséquence, selon la Banque Mondiale, le Kazakhstan peut rejoindre le groupe des pays ayant le plus haut revenu par habitant. Au cours de la dernière décennie, l'économie du Kazakhstan a été caractérisée par un indicateur de stabilité des flux d'IDE (Investissements Directs Etrangers).
 
Des résultats significatifs dans ce domaine ont été réalisés par plusieurs facteurs, notamment la disponibilité des ressources naturelles, la mise en œuvre de la politique du gouvernement visant à attirer les investisseurs étrangers, la communication sur le potentiel économique du pays, la définition d'un certain nombre de secteurs prioritaires pour le développement économique, dont l'agriculture, les transports et la logistique. Le pays met en œuvre un grand nombre de réformes majeures visant à accroître la productivité et la compétitivité, ainsi que d'assurer un développement socio-économique durable.
 
La création d'un climat favorable à l'investissement est l'une des priorités de la politique de l'Etat. Aujourd'hui, le Kazakhstan est le chef de file dans la CEI sur le montant des investissements étrangers par habitant. Les investissements directs étrangers par habitant au Kazakhstan sont d'environ 1300 dollars américains. Au cours de son indépendance, l'économie kazakhe a attiré plus de 122 milliards de dollars d'investissements directs étrangers.
 
La stabilité politique dans le pays a joué un rôle important pour attirer les investissements étrangers. Après le récent changement de gouvernement au Kazakhstan, Standard & Poors (S & P) n'a pas changé ses évaluations et ses perspectives sur le Kazakhstan (BBB + / Stable/A-2) et a publié le commentaire suivant : «À notre avis, un remaniement ministériel et un nouveaux rendez-vous n'aura pas un impact significatif sur l'efficacité, la stabilité et la prévisibilité des décisions politiques du gouvernement du Kazakhstan ainsi que sur les institutions politiques du pays ».
 
Parmi les facteurs qui influencent l'attractivité des investissements du Kazakhstan se trouve le bon climat des affaires dans le pays, soutenu par une législation favorable à l'investissement, des mesures intéressantes pour soutenir l'investissement et la stabilité économique et politique. Selon la note «Ease of Doing Business », compilée par la Banque Mondiale en 2012, le Kazakhstan est classé 47ème, par rapport à 58ème  en 2011.
 
Selon une étude menée par "Ernst & Young" en 2012, environ 40% des investisseurs interrogés considèrent le fardeau fiscal au Kazakhstan comme un obstacle en termes d'activité. Cela s'explique par l'introduction de tarifs avantageux pour certains types d'impôts il y a quelques années, (par exemple, le taux d'impôt sur les sociétés est de 20%, l'impôt sur le revenu des particuliers est de 10%). Actuellement, le gouvernement fait des efforts pour éliminer les obstacles administratifs dans le commerce, les douanes, le transport et la logistique.
 
En général, une croissance économique durable, combinée à l'intégration de l'élaboration des politiques au niveau régional et national, donne au pays un avantage concurrentiel. L'intérêt des investisseurs au Kazakhstan est mis en évidence par le fait que, parmi les participants au 7ème Forum eurasien KAZENERGY (qui s'est tenue à Astana début Octobre) il y avait des politiciens connus, des chefs des plus grandes entreprises énergétiques, des experts internationaux venant de plus de 50 pays. Dans le cadre de ce forum, il a été organisé une réunion du Comité national du Conseil mondial du pétrole, dont le Kazakhstan est représenté par le l'Association KAZENERGY. En outre, il a été décidé d'organiser le séminaire du Conseil mondial du pétrole à Astana. Renato Bertani, président de WPC, a déclaré que le Kazakhstan a toute les chances d'obtenir le droit de tenir le Congrès du Conseil mondial du pétrole en 2017.
 
Selon la même étude de la société «Ernst & Young», 85% des investisseurs opérant au Kazakhstan, considèrent le pays comme le plus attractif des Etats membres de la CEI, pour les investissements. Les participants à cette étude ont noté la présence au Kazakhstan, d'importantes ressources y compris agricoles, ainsi qu'une situation géographique favorable entre les marchés de l'Europe, de la Russie, de la Chine et du Moyen-Orient. En outre, la mise en place de l'union douanière et de l'espace économique commun, dans lequel il y a environ 170 millions d'habitants, offre des possibilités supplémentaires pour le développement des affaires.
 
Les investisseurs sont pour la plupart satisfaits de leurs décisions d'investissement. Répondant à la question de savoir si elles pourraient reconsidérer leur décision d'investir au Kazakhstan si une telle possibilité leur était donnée, 92% ont répondu négativement.
 

jeudi 11 octobre 2012

La Chine ne vous fait plus d’ombre sur le marché du solaire

Vous savez ce qu'il se passe lorsque nos économies ralentissent ? On cherche des boucs émissaires. C'est tout l'objet de la multiplication des plaintes déposées à l'OMC ces deux dernières années. La multiplication des attaques permet d'espérer un changement de notre situation. Or actuellement un adversaire est tout désigné pour revêtir le costume de bouc émissaire numéro un, la Chine.

Après les pneus, les turbines éoliennes et les terres rares, c'est au tour des panneaux photovoltaïques d'être dans le viseur des fonctionnaires de l'institution suisse.

Les subventions de la Chine à son économie, on ne peut pas vraiment appeler ça un scoop. Mais cette politique a commencé sérieusement à inquiéter lorsque des manifestations se sont multipliées dans les pays développés pour les dénoncer. L'année dernière, une série de faillites retentissantes a servi de déclencheur. Solyndra, Evergreen, SpectraWatt, ECD aux Etats-Unis, Solon, Solar Millennium et Q-Cells en Europe, sont désormais présentées comme les victimes des manipulations chinoises. C'est pourquoi les Etats-Unis, en premier lieu, ont décidé de réagir.

Cette semaine, le Département du commerce américain a confirmé qu'après 11 mois d'enquête, les Etats-Unis étaient victimes d'un dumping chinois (vente à perte). Cette décision ouvre la porte, selon les règles de l'OMC, à la mise en place de droits anti-dumping et des droits compensateurs sur ces produits. Après les Américains, c'est l'Union européenne qui pourrait leur emboîter le pas. La mise en place de taxes aux importations pourrait gravement affecter les producteurs chinois.

Ces décisions vont probablement amorcer un véritable rééquilibrage du marché du solaire dans le monde. Alors que le secteur chinois devrait ralentir, c'est peut-être au tour des Occidentaux de récupérer le fruit de leurs investissements. Mais seules quelques compagnies en profiteront.

Suivez le guide !

Les Etats-Unis montrent les dents

L'attitude chinoise était tolérée jusqu'à ce que ses pratiques de subvention ne commencent à affecter la croissance américaine et surtout un des secteurs qui a longtemps été présenté comme un important vivier d'emplois.

En mars dernier, les Etats-Unis ont ainsi mis en place des taxes de 2,9% à 4,73% sur les importations des trois principaux fabricants chinois. Devant être confirmées par le ministère du Commerce en octobre, ces taxes avaient dans un premier temps été bien reçues par les constructeurs chinois visés. Estimaient-ils bien s'en sortir compte tenu de la situation ? Une étude de Bloomberg avait révélé que la China Development Bank versait pas moins de 43,2 milliards de dollars à 12 compagnies chinoises d'énergie solaire depuis 2010. Elles ne s'en sortaient pas si mal.

Mais cette semaine, la Chine a blêmi devant la confirmation du ministère. Pékin a exprimé son "vif mécontentement", alors que le ministère du Commerce a confirmé mercredi dernier la volonté de l'Etat d'imposer des taxes comprises désormais entre 14,78% et 15,97%, soit bien plus élevées que les premiers taux fixés en mars. L'US International Trade Commission devrait en novembre officialiser les taxes aux importations.

La Chine n'a pas de marge de manœuvre

On a rapidement parlé de guerre commerciale entre les deux partenaires. Le terme reste exagéré. Au mieux pourrait-on parler d'escarmouche, même si le climat électoraliste actuellement aux Etats-Unis a tendance à exacerber les tensions. A mon avis, il est peut probable de voir la Chine prendre des mesures sérieuses de représailles contre l'Amérique.

Car l'empire du Milieu a bien plus à perdre à réduire son commerce avec les Etats-Unis que ces derniers. Rappelez-vous, si la Chine représente 0,5% du PIB américain, les Etats-Unis représentent 8.3% du PIB chinois. Plutôt, je m'attends à une consolidation du secteur du solaire en Chine. Car sans l'effet des subventions, de nombreux acteurs chinois sont en mauvaises postures financières. Li Junfeng, ancien directeur de la section Energie et Politique Climatique au sein de la National Development and Reform Commission, avait révélé cette année que les deux-tiers des producteurs de panneaux solaires chinois doutaient pour le futur de leur activité.

D'ailleurs la consolidation du secteur chinois est d'autant plus probable que l'Europe est en train de réfléchir à la mise en place de mesures similaires.

L'Union européenne pourrait achever le travail

Comme aux Etats-Unis, ce sont les industriels qui ont tiré les premiers. Le groupe EU ProSun, qui regroupe les industriels du secteur du solaire en Europe, a saisi à deux reprises la Commission européenne pour dénoncer le dumping des firmes chinoises.

Des mesures similaires à celles prises aux Etats-Unis auraient un impact encore plus fort. Un tiers de la production de panneaux solaires en Chine va en direction de l'Europe. Surtout, Vieux Continent fait partie avec les Etats-Unis du plus grand marché solaire du monde. La perte d'un marché représentant 27 milliards de dollars (en 2011) serait catastrophique pour les producteurs chinois. Pourtant, c'est ce vers quoi se dirige la Commission européenne.

A quoi faut-il s'attendre ?

Une consolidation du secteur en Chine devrait permettre aux acteurs américains et européens d'accroître leurs mages à nouveaux. Pourtant, tous les acteurs américains et européens n'en profiteront pas, seuls ceux ne dépendant pas des importations chinoises de composants.

Une compagnie comme First Solar est donc en bonne position pour profiter de l'essor du marché américain. Sur le secteur européen, une compagnie française est en train de développer des technologies haut de gamme pour profiter de l'élan du marché du solaire. Une meilleure protection du marché profiterait à cette petite valeur que je surveille de près.

Par Florent Detroy sur http://edito-matieres-premieres.fr le 11/10/2012

mercredi 10 octobre 2012

Hyperinflation en Iran : un signe de ce qui attend l'Occident ?

"Vous feriez mieux d'acheter maintenant", suggère le marchand de riz, à Téhéran.

Le gardien d'usine à la retraite suit son conseil et achète 450 kilos de riz pour nourrir sa famille pendant les douze prochains mois.

"Alors que je m'apprête à payer", raconte le retraité au New York Times, "il reçoit un appel téléphonique. Lorsqu'il raccroche, il me dit que les prix viennent d'augmenter de 10%. Bien sûr, j'ai payé. Dieu sait combien le riz coûtera demain".

La monnaie iranienne, le rial, s'est effondrée de 40% la semaine dernière du fait des sanctions occidentales et de la politique que s'obstine à suivre le pays. Si nous ne pouvons affirmer comme Steve Hanke, chercheur au Cato Institute, que l'Iran est en hyper-inflation, il est clair que le pays s'approche tout du moins de cet état.

Les économistes autrichiens ont décrit les trois étapes de l'inflation. A la première étape, les gens s'accrochent encore à leur argent, s'attendant à ce que les prix baissent. A la deuxième étape, ils acceptent de dépenser leur argent pour faire des provisions avant que les prix ne montent encore. Dans la dernière étape, hyperinflationniste, les gens achètent tout ce sur quoi ils peuvent mettre la main -- même s'ils n'en ont pas besoin -- parce que les biens ont plus de valeur que la monnaie.

Nous l'avons déjà dit, l'Iran actuel ressemble de plus en plus à l'Iran révolutionnaire des années 1978-1979. Nous en avons la confirmation de la part de Janet Tavakoli, qui a épousé un Iranien rencontré à l'université et qui a vécu cette période.

"Le nouveau gouvernement voulait empêcher la fuite des capitaux", se souvient la spécialiste des produits dérivés.

"Dans la panique pour quitter le pays avec une partie de leur richesse", écrit-elle dans son livre Credit Derivatives paru en 1998, "les Iraniens se sont rendu compte que même s'il y avait un taux de change officiel de 7 tomans (10 rials) par dollar américain, il n'y avait aucun moyen de convertir de l'argent. La plupart du temps, les banques étaient fermées. En outre, le gouvernement a ajouté une restriction supplémentaire à la conversion de monnaie. Les Iraniens ne pouvaient faire sortir du pays que 1 000 $ américains et ne pouvaient prendre avec eux qu'une valise de vêtements. L'idée était d'empêcher les gens de faire sortir du pays des tapis de valeur, considérés comme des oeuvres d'art nationales protégées".

"Avant qu'une monnaie ne soit en chute libre", écrivait-elle dans le Huffington Post il y a quelques jours, "sa valeur peut être réduite petit à petit tandis que la population, complètement égarée, ne remarque pas que la même somme d'argent permet d'acheter des vêtements de moins bonne qualité ou moins de nourriture... C'est ce que nous vivons actuellement avec le dollar américain".

Selon elle, l'Iran est bien au-delà de cette étape. Où cela conduira le pays, personne ne le sait... mais ce n'est certainement pas une bonne chose.

Par Addison Wiggin sur http://la-chronique-agora.com le 10/10/2012

lundi 8 octobre 2012

La Chine achète les réserves d'or de la Corée du Nord

Le FMI a récemment rapporté que de nombreux pays continuaient à diversifier leurs réserves de devises en acquérant de l'or au cours du mois de juillet, certains d'entre eux de manière significative.

Les réserves d'or de la Corée du Sud ont augmenté de 16 tonnes, soit de 30%.
La banque centrale du Paraguay est la dernière en date à avoir commencé à investir sur l'or. Ses réserves d'or ont augmenté, passant de quelques milliers d'onces à plus de 8 tonnes.

La Corée du Nord a exporté plus de 2 tonnes de son or vers la Chine afin d'en tirer quelques 100 millions de dollars. Même entre les régimes de Kim Il-sung et Kim Jong-il, le pays avait refusé de se débarrasser de ses précieuses réserves d'or.

Selon Chosun Media, 'un organisme mystérieux connu sous le nom de Room 39, qui serait chargé de la gestion de la fortune de Kim Jung-un, avec l'aide des forces armées du pays, se serait lancé dans des opérations d'exportation d'or'. La Corée du Nord vendrait non seulement l'or qu'elle a produit depuis décembre l'an dernier, lorsque Kim Jung-un monta au pouvoir, mais également l'or présent dans les réserves nationales du pays et l'or acheté à son peuple'.

C'est là une preuve de la situation désespérée dans laquelle se trouve le régime Nord-Coréen et une indication que la Chine continue encore d'élargir les réserves d'or de sa banque centrale.

Les données publiées sur le site internet du FMI montrent que les actifs en or du Kazakhstan ont augmenté de 1,4 tonne pour atteindre 104,4 tonnes le mois dernier, que les réserves d'or de la Turquie ont augmenté de 6,6 tonnes pour passer à 295,5 tonnes, et que celles de l'Ukraine ont augmenté de 1,9 tonne pour atteindre 34,8 tonnes.

Les réserves d'or de la République Tchèque auraient quant à elles chuté de 0,4 tonne pour atteindre 11,8 tonnes.

Au cours de la première moitié de 2012, les banques centrales du monde ont acheté 254,2 tonnes d'or, et leurs achats devraient dépasser les 500 tonnes sur l'année, selon le Conseil Mondial de l'Or basé à Londres.

Il semblerait donc que la tendance des banques centrales à diversifier leurs réserves de devises avec l'acquisition d'or suive son cours.

Cette tendance a de grandes chances de se poursuivre étant donné la très faible étendue des allocations que possèdent les banques des nations créditrices sur l'or.

Le Paraguay compte parmi les plus récents acheteurs d'or – et de nombreuses autres banques centrales devraient suivre son exemple au cours de ces prochains mois.
Mark O'Byrne / Goldcore le 8 octobre sur www.24hgold.com

dimanche 9 septembre 2012

La Chine et la Russie tirent le signal d'alarme

VLADIVOSTOK, Russie (Reuters) - La Chine et la Russie ont tiré samedi le signal d'alarme sur l'état de l'économie mondiale et exhorté les pays membres de l'Apec, réunis au sommet ce week-end à Vladivostok (Russie), à se protéger en renforçant des liens économiques au niveau régional.
Le président Hu Jintao a déclaré que Pékin ferait tout son possible pour renforcer les liens de coopération entre les 21 Etats membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique et relancer son économie afin d'améliorer les chances d'une embellie de l'économie mondiale.
Son homologue russe a dit qu'il fallait abattre les barrières douanières en ouvrant les travaux du sommet, organisé sur l'île Rousski, relié à Vladivostok par un nouveau pont spectaculaire symbolisant le virage vers l'Asie d'une Russie prenant ses distances avec une Europe se débattant dans la crise de la dette.
"Il est important de bâtir des ponts et non des murs. Nous devons continuer à nous battre pour une plus forte intégration", a déclaré Vladimir Poutine à ses pairs de l'Apec, assis au bord d'une table ronde donnant sur le pont suspendu, le plus grand de ce type au monde et qui a coûté un milliard de dollars.
"La reprise économique générale marque le pas. Nous ne pourrons surmonter les tendances négatives qu'en augmentant le volume des biens et des services et en renforçant les flux de capitaux", a-t-il dit.
Avant le sommet, Hu avait déclaré à des hommes d'affaires que l'économie mondiale était entravée par "des facteurs déstabilisants et des incertitudes", ajoutant que la crise de 2008-2009 était loin d'être terminée. La Chine, avait-il promis, jouera son rôle en consolidant la reprise.
"L'économie mondiale se redresse aujourd'hui doucement et des facteurs de déstabilisation et des incertitudes persistent. L'impact sous-jacent de la crise financière internationale est loin d'être terminé", avait-il dit.
VIRAGE VERS L'ASIE
"Nous travaillerons pour maintenir l'équilibre entre une croissance robuste s'ajustant aux structures économiques et une gestion des attentes en matière d'inflation. Nous relancerons la demande intérieure et maintiendrons une croissance régulière et robuste ainsi qu'une stabilité des prix de base".
Hu Jintao avait également annoncé un plan de relance des dépenses publiques de 157 milliards de dollars visant à renforcer les infrastructures dans les secteurs de l'énergie, de l'agriculture, des chemins de fer et des routes.
Il avait aussi réaffirmé le soutien de la Chine à une plus forte libéralisation des échanges commerciaux.
"Nous devrions améliorer et explorer de nouveaux mécanismes pour des investissements et le financement en matière d'infrastructures et encourager la participation au développement d'infrastructures par divers acteurs", avait-il dit.
Vendredi, Vladimir Poutine avait déclaré que la Russie serait un fournisseur stable d'énergie et jouerait le rôle de portail vers l'Europe pour les pays asiatiques. Il a aussi promis de mettre en valeur le réseau de transports de la Fédération russe.
L'Apec, qui comprend aussi les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud, l'Indonésie et le Canada, regroupe les pays du pourtour du Pacifique "pesant" 40% de la population du monde, 54% de sa production économique et 44% des échanges commerciaux de la planète.
Les Etats-Unis sont représentés par Hillary Clinton, qui remplace le président Barack Obama, retenu à la convention démocrate de Charlotte (Caroline du Nord).
Prenant la parole devant des hommes d'affaires, la secrétaire d'Etat américaine a appelé à une libéralisation du commerce, affirmant qu"'une économie équilibrée et stable est un défi trop vaste et complexe pour être abordé par les pays de manière individuelle".
Le chef du gouvernement australien, Julia Gillard, a dû renoncer à la dernière minute à se rendre à Vladivostok en raison du décès de son père.
Le président russe boitait légèrement lorsqu'il a accueilli ses hôtes sur l'île Rousski. D'après ses collaborateurs, Vladimir Poutine s'est simplement déchiré un muscle, sans plus de précision si ce n'est pour dire qu'il menait "une vie très active".

Par Timothy Heritage sur http://tempsreel.nouvelobs.com le 09/09/2012
Avec Gleb Bryanski, Andrew Quinn et Douglas Busvine; Jean-Loup Fiévet pour le service français
 

vendredi 7 septembre 2012

Chine : vers un yuan convertible en or?



La Chine ne semble plus cacher son désir d’établir une convertibilité de sa devise en or. Le déclin régulier de l’excédent de sa balance de transactions courantes pourrait indiquer un premier pas vers l’introduction d’une devise soutenue par l’or, peut-être même bien plus tôt que les observateurs de marché ne pourraient le croire.

Des rumeurs insistantes ont récemment circulé sur le fait que le gouvernement Chinois aurait pour intention d’accumuler 6000 tonnes d’or supplémentaires au cours de ces prochaines années, bien que la véracité de cette information soit encore à prouver. Au vu de la récente accélération des achats d’or de la Chine, nous pouvons penser que le pays se prépare à établir un yuan soutenu par l’or comme alternative à un dollar en piteux état, voire peut-être l’instauration d’un nouveau système de paiement international hors dollars regroupant les principaux pays avec lesquels la Chine commerce.

Les dirigeants Chinois à Pékin, d’habitude d’un calme olympien, semblent désormais avoir perdu patience. Les importations d’or depuis Hong Kong n’ont pas seulement augmenté, elles ont explosé jusqu’à atteindre des niveaux encore jamais vus auparavant. Quelque chose d’important se prépare et se produira bientôt. Les Chinois se séparent de leurs dollars et diversifient leurs réserves sur l’or. Ils ont mis la main sur la production d’or Africaine ainsi que d’importantes réserves de métaux industriels.

Par Jim Willy CB le 07/09/2012 sur www.24hgold.com

mercredi 22 août 2012

La Russie adhère aux règles du commerce mondial

 
 

Après dix-huit ans de négociation, Moscou rejoint aujourd'hui l'OMC. Ses marchés s'ouvriront progressivement.

Un vieux serpent de mer. Il aura fallu dix-huit ans de négociations, souvent chaotiques, pour que la Russie adhère à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Entériné en décembre 2011 à Genève, le processus sera officialisé ce mercredi. «Malgré l'opposition des puissants lobbys, notamment agricoles, qui ont durci leurs positions dans les derniers mois, l'adhésion était devenue politiquement inévitable et indispensable pour Moscou», commente Anna Dorbec, économiste chez BNP Paribas. Ne serait-ce que parce que la Russie vise à terme une entrée dans l'OCDE, qui s'en trouvera ainsi grandement facilitée. C'est aussi un aboutissement logique car la Russie était le dernier pays du G20 à ne pas être dans l'OMC, qui plus est le dernier des Bric, le bloc des grandes économies émergentes comprenant aussi le Brésil, l'Inde et la Chine. Cette adhésion intervient dans une période de ralentissement économique mondial: selon l'OMC, la croissance des échanges de biens et de services va tomber à 3,7 % cette année après 5 % en 2011 et, surtout, 13,8 % en 2010. Un climat d'incertitudes qui incite davantage les États à prendre des mesures protectionnistes qu'au libre-échange.

Barrières douanières

Pour limiter l'impact qu'implique une entrée dans l'OMC - l'enjeu se situant plus sur les importations car 70 % des exportations russes sont composées de pétrole et de gaz non couverts par l'Organisation internationale - la Russie a négocié une période transitoire d'ouverture de ses marchés. Moscou a obtenu un assouplissement de 7 à 8 ans sur deux secteurs clés, l'agriculture, qui est encore trop peu compétitive et continuera à bénéficier de subventions, et l'industrie automobile, protégée par les tarifs douaniers. 
 
Sur les produits agricoles, les droits de douane seront progressivement abaissés de 15,6 % à 11,2 %. Malgré son immense potentiel céréalier, la Russie n'est pas encore le grenier du monde et elle est loin d'être autosuffisante pour la consommation de viande.

 
Quant à l'industrie automobile, l'objectif est de maintenir la production sur place, le pays constituant un marché attractif de 140 millions de personnes. «L'économie n'est pas compétitive, elle manque de technologies, les salaires et les crédits sont chers, et le climat des affaires peu favorable aux investisseurs. C'est pour cela que les tarifs à l'importation ont été relevés pour forcer les industriels à produire sur place», précise Anna Dorbec. Dans les négociations, les autorités russes ont obtenu, en échange d'une réduction des tarifs douanier, l'obligation pour les équipementiers de localiser une partie de leur production en Russie. L'ouverture à la concurrence pourrait en outre favoriser la consommation et l'achat de biens d'équipement grâce aux baisses de prix des produits importés.

Mais c'est surtout sur le long terme que la Russie espère des bénéfices de l'accès à l'OMC. «Je m'attends à ce que la concurrence accrue donne un coup de pouce à la modernisation de notre économie», déclarait en avril le président Vladimir Poutine. Et il y a fort à faire pour ce pays qui arrive en queue de peloton dans les classements internationaux de business, qu'il s'agisse de corruption, de gouvernance ou de facilité à entreprendre.

En attendant, l'économie émergente peut toujours compter sur le pétrole cher et ses réserves financières pour doper sa croissance. Le pays affiche un excédent budgétaire et une dette publique de seulement 13 % du PIB. La croissance est attendue cette année autour de 4 %.

Par Anne Cheyvialle le 22/08/2012 sur www.lefigaro.fr

 

dimanche 5 août 2012

Kazakhstan : Quel potentiel ?

A la lumière de la crise économique, les investisseurs sérieux ont commencé à réfléchir où investir leur argent. La direction la plus rentable est les pays en développement, y compris le Kazakhstan. Et je vais vous expliquer pourquoi ...

J'ai fait la connaissance avec ce pays insolite dans les halls du cinquième Forum économique à Astana. Malgré mes attentes, j'ai été surpris que les problèmes mondiaux ont été discutés. Comme par le passé, je pensais que j'allais venir ici, attirer les investisseurs et vanter mon Asie sauvage.
En vérité, il s'est produit tout à fait autre chose que des discussions sur  la transformation économique au niveau mondial. Le Président de ce pays a proposé de travailler sur une approche commune de cette question, sur une base G-Global. Son idée a été soutenue par les participants au forum : 12 lauréats du prix Nobel d'économie, d'anciens chefs d'États et de gouvernements à travers le monde, des hommes politiques célèbres et des experts reconnus dans plus de 90 pays ...
En bref, ces jours-ci le Kazakhstan est devenu un centre de la pensée économique mondiale. Lors du forum de nombreuses recommandations importantes de discussion ont été acceptées dans des formats G8 et G20.

J'avoue que cette approche du Kazakhstan m'a surpris et inspiré. Ce pays qui a expérimenté avec succès la crise, se rend compte que dans le processus de la mondialisation, les problèmes sont communs à tous. Il lance donc une recherche d'une recette contre les cataclysmes financiers.
Depuis, je me suis intéressé à l'actualité de cette République, aux fins d'investissement. Et là, je tiens à souligner quelques points importants. Contrairement aux autres pays riches en ressources naturelles, le Kazakhstan ne cherche pas à dépendre de ces ressources.
Les enquêtes menées par des experts de la "Sberbank" en Russie, me semblent très curieuses. Selon les données fournies par ces experts, la structure des investissements entrants au Kazakhstan ne peut pas être qualifiée d'équilibrée: 65% sont relatifs aux matières premières. Au cours des quatre dernières années, l'écart entre les investissements du domaine des matières premières par rapport aux autres a diminué de plus de deux fois!
Cet indicateur est la preuve de ce que la politique de diversification économique, en cours de mise en œuvre par le gouvernement, donne des résultats positifs.
Aujourd'hui, les investisseurs du Kazakhstan sont particulièrement invités à investir en dehors du secteur des matières premières. Si auparavant l'activité était limitée par la taille du marché (population de 16 millions de personnes), cette question n'est plus à l'ordre du jour en raison de la formation d'une union douanière entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, ainsi que d'un espace commun de libre marché entre ces pays. Cela ouvre un marché d'une capacité de plus de 170 millions d'habitants et dont le PIB total est de deux milliards de dollars.
Le marché n'est pas petit. Cependant, la Russie et la Biélorussie n'acquerront-elles pas une bonne partie des investissements? Non, cela n'arrivera pas. L'environnement des affaires au Kazakhstan est plus favorable que les autres pays de l'Union douanière. Selon le classement de la Banque mondiale Doing Business 2011, la Fédération de Russie et la Biélorussie tiennent les 123e et 68e places du classement, tandis que le Kazakhstan est à la 59ème place. En outre, en 2012 le Kazakhstan a été classé à la 47ème position et son indicateur «protection des investisseurs» a gagné 34 places.
En conséquence pour les deux dernières années, le Kazakhstan est en tête de la liste des 10 pays qui ont obtenu le plus de succès dans la création de conditions favorables à l'activité d'entrepreneur.Je tiens à le répéter, les investissements du Kazakhstan ne sont pas une priorité de nos jours. Par habitant, cet indicateur est deux fois plus élevé qu'en Chine et en Turquie, et 1,6 fois plus élevé qu'en Russie. Depuis 1993, plus de 146 milliards de dollars américains d'investissements directs étrangers y ont été attirés.
Par conséquent, nous pouvons maintenant parler de la seconde phase de développement, qui veut que la qualité des placements soit plus importante que la quantité. Les innovations sont devenues un objectif principal pour le Kazakhstan.
Afin d'attirer des entreprises dans la République, une attention toute particulière est portée à la réduction des barrières administratives, à la simplification des procédures, à l'augmentation de l'efficacité de la loi et du système judiciaire, à l'amélioration de l'administration douanière et fiscale. Des zones économiques spéciales doivent être élaborées et des projets de concessions doivent être réalisés.
Cependant, il y a quelques problèmes. La Société «Ernst & Young» a publié les données d'une enquête commandée par le Conseil des investisseurs étrangers, compétent auprès du Président de la République du Kazakhstan. Celle-ci certifie que la communication du Kazakhstan n'est pas assez puissante à l'étranger afin de créer une image positive des aspects économiques du Kazakhstan.

Les experts de cette société ont décidé d'étudier l'attractivité des investissements du Kazakhstan sur la base de sondage auprès de 200 investisseurs existants et potentiels provenant de 27 pays. Les résultats sont positifs. Il est admis que le Kazakhstan est l'un des trois marchés les plus attractifs des pays de la CEI. Pour ceux qui travaillent déjà dans ce pays, le Kazakhstan est à la 1ère place. Mais seuls 18% des investisseurs potentiels sont d'accord avec cela.
Donc, la politique d'auto-publicité au Kazakhstan n'est pas à la hauteur, eu égard aux possibilités réellement offertes par ce pays.
L'ensemble du Kazakhstan peut être attrayant pour un bon nombre de raisons. Si nous parlons des matières premières, le pays prend la 6ème place des stocks de ressources naturelles. Il y est produit du pétrole, du gaz, de l'uranium, du zinc, du tungstène, de l'argent, du plomb, de la chromite, du cuivre, de la fluorite, du molybdène et de l'or. Les matières premières minérales du Kazakhstan reposent sur 5004 gisements, pour un coût approximatif de 46 milliards de dollars américains.
Les minéraux ne sont pas la seule ressource importante du Kazakhstan, son emplacement stratégique et géographique l'est aussi. Les grandes routes transcontinentales, reliant la région Asie-Pacifique avec le Moyen-Orient et l'Europe, passent par le Kazakhstan. De nos jours, il est nécessaire de comprendre le potentiel offert par la construction d'un corridor de transport "Europe de l'Est - Est de la Chine". Un tel projet augmenterait la capacité d'écoulement des marchandises à travers le Kazakhstan de près de deux fois plus d'ici 2020, pour atteindre près de 50 millions de tonnes. Cette route de la Chine vers l'Europe a un avantage: elle est beaucoup plus courte que la voie maritime à travers le canal de Suez. Le long de ce couloir, des infrastructures touristiques pourront être créées. Il s'agit là d'investissements rentables.
Si nous ne parlons que du tourisme, au Kazakhstan il y a de nombreuses réserves animales et des parcs nationaux uniques, plus de 100 centres de cure et d'amélioration de la santé, et plus de neuf mille monuments archéologiques et historiques.Cependant, la nature exotique et  les riches ressources ne veulent pas dire grand-chose s'il n'y a pas de paix dans le pays. Par conséquent, la priorité de la république est d'abord sa stabilité politique interne. Le Kazakhstan est un exemple de la façon dont des représentants de plus de 140 nationalités vivent en paix et en harmonie. Ici, l'islam, le christianisme, le judaïsme et les autres religions coexistent.
Un exemple de démonstration du succès de la politique étrangère et intérieure du Kazakhstan est sa présidence de l'OSCE en 2010, conditionnée par la confiance de la communauté mondiale de la viabilité des perfectionnements en cours dans la république. Le sommet de l'OSCE, réalisé en Décembre 2010 à Astana est un sommet majeur dans l'histoire de l'espace postsoviétique.
J'ai découvert ce pays incroyable. Je peux dire avec confiance qu'il y a une population très éduquée et tolérante qui assure la stabilité de la république. J'affirme qu'au cas où une révolution devait s'y produire, il ne s'agirait alors seulement que d'une révolution dans le domaine des connaissances scientifiques et des technologies.
Le 5 août 2012

jeudi 12 juillet 2012

G-Global : Belle parole ou vrai tentative pour changer le cours de l'Histoire ?

Encore une fois, nous nous rencontrons à Astana, ce qui signifie que le rythme et la dynamique des interactions entre les experts est nécessaire afin de trouver des réponses adéquates aux défis d'aujourd'hui, non seulement pour les pays membres du projet eurasien, mais aussi pour les représentants de la région Asie-Pacifique, de l'Union européenne et des autres organisations régionales.

La raison de l'appel aux experts est très compréhensible car nous sommes confrontés à des risques et des défis communs dans la région, tant dans le domaine de la géo-économie que de la géopolitique. Par exemple, il y a un changement systématique des conditions et des règles de l'évolution des marchés mondiaux. Autrefois havres de paix pour les investisseurs internationaux, il est maintenant extrêmement difficile de déterminer la dynamique des fluctuations des grandes monnaies, des prix de l'énergie, ou de prédire les changements dans les marchés des valeurs mobilières.

Nous observons des processus similaires dans le domaine de la géopolitique, où sous nos yeux les règles du jeu changent, formant de nouvelles configurations d'alliances de pays étrangers, qui souvent par leur nature tactique et momentanée, ne satisfont pas pleinement les intérêts des Etats-nations. Cela est particulièrement vrai dans les relations entre les grands centres de pouvoir et les pays en développement.

Au cours des 10 dernières années, les "jeunes" économies de la région Asie-Pacifique, dont un certain nombre des Etats postsoviétiques, se développent rapidement. Elles ont considérablement augmenté leur niveau de compétitivité, pris un rôle plus important dans l'élaboration des contours de l'avenir de l'économie mondiale. Cependant, elles sont toujours  exclues des mécanismes décisionnels définissant les règles du jeu dans le domaine de la géopolitique et de la géoéconomie. Cependant ces derniers ne reposent pas encore sur des bases stables et n'ont pas encore oublié leur passé. Mais stratégiquement parlant, cela ne change rien. En ce qui concerne les pays postsoviétiques, ils sont toujours dominés par les doubles standards.

Comme disaient les anciens, tout ce qui est possible pour Jupiter ne l'est pas pour un  taureau. Et ce qui est en jeu, les problèmes de la réglementation des changes ou le programme nucléaire iranien, n'est pas si important tant que les centres mondiaux de pouvoir n'ont pas jugé nécessaire d'aligner leurs actions avec les positions des pays qui ne sont pas présents dans les formats du G8 et du G20. Par conséquent, si l'on considère la proposition du Président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev sur la transition vers un nouveau format de type G-Global, nous devons analyser plus que soigneusement, les cinq principes qui forment la base fondamentale d'un plan anticrise.

Un des principes de base proposé par le Président du Kazakhstan est l'égalité et le consensus. Je pense que cette proposition stratégique du leader du Kazakhstan est la clé. Le monde moderne est multipolaire, mais la psychologie des élites est encore basée sur le principe de la division du monde en deux, l'un «majeur» et l'autre «mineur». Cette impasse psychologique empêche la formation d'un cadre équitable de l'économie et de la politique mondiales.

La Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie, qui construisent actuellement l'Union économique eurasienne ne doivent pas oublier ces circonstances. Une intégration réussie n'est possible que si nous pouvons trouver le format de l'interaction, dans lequel il n'y aura pas de doute que cette coopération est en effet égale, mutuellement avantageuse et tout à fait pragmatique.

Un autre principe proposé est de construire un modèle G-Global, c'est-à-dire tolérance et une confiance globale. Dans tous ses articles et publications récents, Noursoultan Nazarbaïev, est constamment attiré par la question de la confiance et ce n'est pas un hasard. En politique et en économie, il y a un manque de confiance mutuelle. Cela peut être une méfiance des déposants envers les banques ou de créanciers doutant de la capacité des emprunteurs à respecter leurs obligations. Concrètement, les investisseurs réalisent que les plans d'investissements proposés, tant au niveau des états-nations, et du point de vue la finance mondiale, ne fonctionne plus.

Nursultan Nazarbayev l'a déclaré à plusieurs reprises dans ses livres, en particulier, dans "La cinquième voie" et "Les clés de la crise". Mais dans la sphère des relations internationales, un manque de confiance conduit à une augmentation des conflits. Malgré ses efforts, la communauté internationale a jusqu'ici échoué à résoudre aucune  crise locale, y compris celle de l'ancienne Union soviétique.

Ni Haut-Karabagh, ni Abkhazie, ni Transnistrie ne sont devenues des exemples de médiation réussie, essentiellement à cause du manque de confiance entre les parties en conflit. A leur tour, celles-ci ont des doutes sur les médiateurs, qui, bien sûr, mettent un terme à tous les efforts visant à trouver un terrain d'entente et d'encourager au dialogue les parties en conflit.

Est-il possible de restaurer rapidement un espace de confiance mutuelle, au moins au niveau de l'architecture financière mondiale. Je pense que c'est un problème très complexe et multiforme, qui est à nouveau connecté avec le second principe de la G-Global. Refus des doubles standards et refus de la division des pays en groupe «Majeur» et « Mineur ». Quelle est la probabilité que les propositions du chef kazakhstanais soient prises en compte par les principaux centres de pouvoir? Je suis un optimiste, et je pense que la chance d'améliorer les choses demeurent, même si, bien sûr, du temps a été perdu, gaspillé stupidement au cours de la période comprise entre 2008 et 2011. Le programme pour discuter des solutions contre la crise lors du Forum mondial est clair, et beaucoup de ses dispositions ont été directement mises au point ici même au Kazakhstan, et, accessoirement, sur la base de l'expérience de la réforme nationale, qui je pense sont la base fondamentale de la stratégie mondiale, qui a été proposé par le Président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev.

Je veux croire qu'il est rationnel, pragmatique et raisonnable soit considéré comme un guide pour agir. Ainsi, ces stratégies avec lesquelles le Kazakhstan indépendant a vingt ans d'expérience, peuvent être projetées au niveau international. Cela signifie que la voie de mise à niveau traversée par le Kazakhstan contient les principes méthodologiques universels, qui visent précisément à atteindre cet objectif. C'est la cohésion sociale, la tolérance, la confiance au chef, et bien sûr, la responsabilité pour le pays et la société, qui tout au long de l'histoire de indépendance du Kazakhstan a été mis en œuvre par le leader national, Noursoultan Nazarbaïev.

Discours d'Alexeï Vlassov au Forum d'experts à Astana.
Par Alexeï Vlassov, 12/07/2012 sur http://ia-centr.ru

lundi 9 juillet 2012

Le théorème de Nazarbaïev

Le discours prononcé par le président Noursoultan Nazarbaïev lors du Forum de l'industrie est devenu le coup de théâtre politique majeur de l'été 2012 au Kazakhstan. Au lieu de discourir sur la prochaine étape de renouvellement des équipes d'encadrement, le président du Kazakhstan est entré sur le terrain glissant du débat sur une «nouvelle idéologie». Certains experts kazakhs n'ont pas tardé à qualifier ces thèses de socialisme d'État, qui remplace le capitalisme d'Etat, mis en place dans le pays depuis plus de 20 ans d'indépendance.

En fait, les principales dispositions de ce coup de théâtre, mises en avant par Noursoultan Nazarbaïev, sont seulement pour ceux qui n'ont pas lu le programme présidentiel de 2008-2011, en particulier, "Les deux volumes du temps de la crise", "Les clés de la crise" et "La cinquième voie". Ce discours est basé sur le fait que l'ère matérialiste se dirige vers le passé, l'idéologie de la consommation s'est effondrée, et nous avons besoin de trouver une alternative raisonnable pour le monde et notre civilisation. Toutes ces pensées ont été exprimées à plusieurs reprises par le chef de file kazakh.

Dans la situation actuelle du Kazakhstan, l'idée d'une société de travail universel peut être considéré comme novatrice et proactive à un moment où la crise de l'espace économique mondial n'est pas encore définitivement terminée et qu'une nouvelle vague approche, dont les terribles symptômes ont un air de déjà vu et entendu.

Pour le Kazakhstan, c'est l'activité croissante de tous les travailleurs qui devient la préoccupation majeure de l'appareil d'Etat et pas seulement celle des travailleurs de Zhanaozen. Je ne saurai juger si la population appréciera ce choix de la part du chef d'Etat, parce qu'entre le sommet de la pyramide et sa base, se trouve une énorme couche difficilement réformable de la bureaucratie nationale, les fonctionnaires.

Les discours de la bureaucratie nationale sur la justice sociale et le «travail en général» élaborent des concepts merveilleux mais généralement abstraits, idéaux pour les réunions pompeuses, mais peu utiles dans la vie pratique et réelle. Il est vraisemblable que les mots du président de la RK s'adressaient aux personnes de la plus haute strate de la politique et des entreprises. Ceux-ci se étaient de son côté  pendant les années où les réformes économiques ont été mises en œuvre. Ces  «produits du président» ont exhorté, conseillé, et suggéré au président Noursoultan Nazarbaïev un "modèle efficace" sur lequel était basé sur l'économie nationale.

Nazarbaïev propose à son entourage, du moins ceux qui comprennent les réalités de l'économie mondiale d'aujourd'hui, de regarder le problème différemment, et d'essayer de déterminer un objectif ultime afin de ne pas imiter le célèbre héros, qui a demandé: "Avez-vous des réclamations pour les boutons?".

Ainsi, le PIB est un  oripeau macroéconomique dont les boutons devraient être cousus sur un costume bien taillé pour l'État providence. Il est couramment dit que les réformes sont centrées autour de l'homme, mais il est aujourd'hui nécessaire de trouver une philosophie différente à laquelle l'ex-Union soviétique ne pouvait pas parvenir, ni en Russie, ni en Azerbaïdjan, pas plus que dans les États qui n'ont pas une puissante base de ressources. Ainsi aujourd'hui tout le monde devrait comprendre que ce n'est pas à l'homme de faire l'économie, c'est à l'économie de respecter les garanties sociales, ce n'est pas au marché à s'adapter à l'homme, c'est au fonction publique de créer les conditions pour un fonctionnement normal des PME, et plus encore.

Noursoultan Nazarbaïev s'adresse à Isekeshev, Massimov et Kelimbetov et aux autres. Il propose à toute la génération d'hommes d'affaires prospères et de politiciens de réfléchir sur ce qui a été construit au cours de ces 20 dernières années, et offre sa vision d'une image idéale de l'avenir, sans se cacher derrière le programme "2020", qui a accéléré le développement industriel. Proposez, essayez, argumentez, si vous avez un autre point de vue, mais au moins ne vous taisez pas et ne hochez pas la tête en accord avec toutes les initiatives, car le vizir le plus inefficace est celui qui  sympathise avec son maître.

Noursoultan Nazarbaïev a une fois de plus démontré la différence entre un homme politique et un homme doué de qualités de leadership exceptionnelles. Il est probable que ce précepte proposé à son entourage et à son pays sera à la base d'un système fiable et stable qui ouvre une capacité de réforme souple, y compris en ce qui concerne la fixation d'objectifs.

Le moment est bien choisi, les résultats des vingt premières années sont là. Devant les dangers de la crise, le chemin est tracé. Nazarbaïev a-t-il été entendu par ses hommes d'Etat présents lors de ce discours? L'avenir nous le montrera.

Par Alexeï Vlassov, le 09/07/2012 sur  http://ia-centr.ru


samedi 30 juin 2012

Kazakhstan: Acquisition d'une part dans le champ gazier géant de Karatchaganak

Le Kazakhstan a finalisé, avant-hier, l'acquisition d'une part de 10% dans le champ gazier géant kazakh de Karatchaganak, exploité par un consortium international, une transaction qui a permis à ce dernier de régler son contentieux avec le gouvernement kazakh. La presse officielle kazakhe a publié un décret entérinant la création d'une nouvelle entité baptisée Karatchaganak Petroleum Operating, dans laquelle l'Etat détient 10%. Fin 2011, les compagnies du consortium en charge du gisement - l'italien ENI, le britannique BG, l'américain Chevron et le russe Loukoïl - avaient signé un accord avec Astana clôturant tous les contentieux en cours et faisant entrer dans le consortium la compagnie publique KazMunaiGas.

Dans un communiqué publié, avant-hier, BG a précisé que le Kazakhstan avait acquis ces 10% pour deux milliards de dollars en liquide et un milliard de dollars en guise d'avance sur impôts. Les autorités avaient mis ces dernières années la pression sur les compagnies occidentales pour revenir sur l'accord de partage de production du champ signé en 1997 et participer à l'exploitation de ce gisement, en les accusant de fraudes fiscales. Situé au nord-ouest du Kazakhstan, les réserves en gaz, pétrole et condensats du champ sont estimées à 5 milliards de barils équivalent pétrole.
Le 30/06/2012 sur www.lemaghrebdz.com

mardi 19 juin 2012

Le prospère Kazakhstan rêve de grandeur

Riche de sa manne pétrolière et de ses ressources minérales, le régime kazakh s'engage dans la diversification et la privatisation de son économie. La vitrine clinquante de sa capitale, Astana, masque cependant des points noirs.

En citant le taux de chômage de la France  - «9,6 %» - Noursoultan Nazarbaïev, le président du Kazakhstan, affiche presque de la compassion. Le père de la nation kazakhe, qu'il dirige d'une poigne de fer depuis son indépendance en 1991, à de quoi pavoiser: son pays affiche une insolente croissance de 7,5 % pour 2011, et vise autant en 2012. En vingt ans, le PIB par habitant a été multiplié par dix-sept tandis que 150 milliards de dollars d'investissements étrangers ont afflué.

L'ex-république soviétique accueillait fin mai la cinquième édition du Forum économique d'Astana qui se revendique comme le Davos de l'Asie centrale. De fait, le président Nazarbaïev y a accueilli fièrement une douzaine de Prix Nobel d'économie, le premier ministre turc Erdogan et une poignée d'anciens chefs de gouvernement tels Romano Prodi ou le très sollicité Tony Blair. La conférence, encore boudée par les Occidentaux il y a deux ans, a attiré, selon les organisateurs plusieurs milliers de visiteurs de 133 nationalités à Astana, la nouvelle capitale désignée en 1994 pour remplacer Almaty. Avec ses palais, ses tours aux lignes audacieuses et autres pyramides disposées autour d'avenues monumentales, la ville nouvelle évoque un Dubaï de la steppe, sans palmiers ni plage.

Enrichi par sa manne pétrolière, gazière et minière, le Kazakhstan prétend jouer un rôle de premier plan dans le concert des nations. Le pays va poser sa candidature à l'OCDE, le club des pays industrialisés et devrait rejoindre rapidement l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Noursoultan Nazarbaïev nourrit des rêves messianiques comme la création d'une devise mondiale. Rien moins.

Le gouvernement, conscient de sa grande dépendance aux matières premières - plus de 70 % du PIB -, a lancé une politique de diversification. Projets de pétrochimie, d'usine automobile ou agroalimentaire et mêmes de stations de ski cherchent activement des investisseurs et des partenaires étrangers. C'est pour discuter des possibilités des partenariats public-privé (PPP), encore en devenir au Kazakhstan, que des représentants de Bouygues, Veolia, GDF Suez, Cifal et Sanofi ont rencontré des officiels en marge du Forum.

Privatisations

La modernisation de l'ex-république communiste passe aussi par un retrait de l'État qui contrôle encore largement l'économie. Le gouvernement prépare une première vague de privatisations, explique le vice-premier ministre Kaïrat Kelimbetov, limitée à 15 % du capital d'une douzaine d'entreprises, et dont les actions seront réservées exclusivement aux investisseurs kazakhs. Une seconde phase suivra à partir de 2015, à destination des investisseurs institutionnels et des Bourses étrangères.

Les observateurs étrangers louent la gestion financière prudente du gouvernement kazakh qui ne transparaît pas dans la folie des grandeurs clinquante d'Astana. «Nous avons créé il y a onze ans, sur le modèle norvégien, un fonds de stabilisation budgétaire et pour les générations futures», rappelle le gouverneur de la banque centrale Grigori Marchenko. Ce fonds abondé par les revenus pétroliers est doté de 51 milliards de dollars. Dix milliards y ont été puisés en 2008-2009 pour parer à la crise.

Abondance de richesses, diversification et privatisations, finances saines, la belle médaille d'Astana a tout de même son revers. Le pays doit veiller au risque inflationniste, développer les compétences de sa main-d'œuvre et ses infrastructures, note un rapport d'Ernst & Young. «Il faut encore améliorer le climat d'investissement», juge pour sa part Olivier Descamps, responsable de l'Asie centrale à la Berd (Banque européenne pour la reconstruction et de développement). «Il existe une corruption de haut niveau», dénonce-t-il, moins langue de bois que maints industriels occidentaux fréquentant le forum: le Kazakhstan se classe au 120e rang mondial dans le classement de l'ONG Transparency International, mieux toutefois que la Russie, 143e.

Autre ombre au tableau, les émeutes, réprimées en décembre dans la région pétrolière de Manguistau (17 morts), reflètent les inégalités territoriales. Tout en reconnaissant ces points noirs, un observateur étranger, évoquant le passé soviétique encore proche conclut le tableau: «Il faut se souvenir d'où ils viennent !»

Par Fabrice nodé-Langlois le 19/06/2012 sur www.lefigaro.fr

jeudi 14 juin 2012

Inde : la panne de croissance inquiète le monde des affaires

La hausse du PIB ralentit, à 5,3%, début 2012. Le gouvernement est accusé de ne pas avoir fait les réformes.
Bien qu'attendue, c'est une mauvaise nouvelle de plus pour l'économie indienne: selon les chiffres publiés jeudi, le taux d'inflation en mai s'est établi à 7,55 %, contre 7,23 % en avril. Une hausse légère, certes, mais qui a aussitôt fait plonger les marchés. Ils redoutent que la Reserve Bank of India (RBI) n'hésite à couper ses taux lors de sa réunion de la semaine prochaine. Un desserrement du crédit serait pourtant le bienvenu pour relancer une croissance indienne en berne, qui ne cesse d'encaisser des coups.
Lundi, en menaçant de dégrader la note d'investissement de l'Inde, l'agence de ratings Standard & Poors avait jeté un premier pavé dans la mare. Avec un BBB-, soit juste un cran au-dessus de la catégorie «spéculative», la troisième économie d'Asie est d'ores et déjà la plus mal notée du groupe des Bric, qui comprend aussi le Brésil, la Russie et la Chine. Rappelant que le PIB indien avait enregistré au premier trimestre sa plus faible augmentation en neuf ans, à 5,3 %, S & P n'a pas hésité à clouer au pilori la mauvaise gestion du gouvernement de Delhi.
Politique de saupoudrage
Depuis sa réélection en fanfare en 2009, la coalition de centre-gauche n'a mis en œuvre aucune des réformes promises, nécessaires à la relance de l'économie du pays. A contrario, les dirigeants indiens ont adopté une attitude populiste et électoraliste: au lieu de prendre des mesures pour relancer la production, ils ont opté pour une politique de saupoudrage, mettant en place des programmes sociaux ponctuels. Ils visent certes à alléger la pauvreté, notamment en zones rurales, un objectif extrêmement louable dans un pays où plus de 40 % de la population vit avec environ 1 dollar par jour. Mais la réalisation de ces projets est souvent plombée par la corruption ; ils pèsent aussi très lourd sur le déficit public et alimentent l'inflation.
Le ministre des Finances, Pranab Mukherjee, qui s'était offusqué du rapport de S & P, a fini par se rendre à l'évidence après la publication, mardi, des mauvais chiffres de la production industrielle. À + 0,1 % en avril 2012, contre + 5,7 % en avril 2011, elle affiche un encéphalogramme plat inquiétant, a reconnu Mukherjee. «Je suis déçu que l'industrie n'ait pas encore décollé et que la perception reste négative pour les investissements», a-t-il confié. Les milieux d'affaires ne ménagent pas leurs critiques. Narayana Murthy, le fondateur d'Infosys, l'un des fleurons de la IT indienne, a déclaré: «En tant qu'Indien, je suis triste de voir où nous en sommes arrivés.» Plus acerbe, Azim Premji, le PDG de Wipro, autre grand leader de la technologie de l'information, lance: «Nous travaillons comme s'il n'y avait pas de dirigeant dans ce pays. Si nous continuons ainsi, il faudra des années avant de nous relever.»
Pourtant, Murthy reste optimiste sur le potentiel économique de l'Inde. «Même si le gouvernement continue de rester un spectateur plutôt que d'être aux commandes, je pense que nous pourrons arriver à une augmentation du PIB de 6 %. Si le gouvernement accepte de prendre les choses en mains et devient un acteur dans la course à la croissance, alors nous pourrons parvenir à quelque 8 %», a-t-il déclaré à la banque Morgan Stanley. Les prévisions de la Banque mondiale lui donnent en partie raison. Elle table sur une augmentation du PIB indien de 6,9 % en 2012-2013, puis de 7,2 % et de 7,4 % ensuite.
Par Marie-France Calle sur www.lefigaro.fr le 14/06/2012