samedi 28 décembre 2013

Chine: abolition des camps de "rééducation par le travail"

Le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN, parlement chinois, ndlr) qui est la plus haute instance législative chinoise a adopté samedi une résolution sur la fermeture des camps de "rééducation par le travail" ("laojiao"), rapporte l'agence Chine nouvelle.

Selon des sources chinoises ouvertes, on compte à présent dans le pays plus de 300 camps pareils où 260.000 personnes purgent leurs peines sans enquête ni jugement.

Apparu en 1957, le système de rééducation par le travail permet de détenir des personnes jusqu'à quatre ans sur simple décision de police. Objet de multiples abus, très impopulaires et dénoncés par les organisations de défense des droits de l'homme, ces camps sont souvent utilisés par les autorités locales contre les contestataires, les internautes dénonçant la corruption ou les "pétitionnaires" demandant réparation d'un préjudice.
 
Sur http://fr.ria.ru le 28/12/2013

Syrie: la lettre d'Assad au pape François

Le pape François a reçu samedi une lettre du président syrien Bachar-al-Assad. Le Vatican n'a pas révélé le contenu de cette lettre, mais l'agence officielle syrienne en a donné les grandes lignes.
 
Le président syrien Bachar al-Assad serait disposé à participer à la conférence de paix sur la Syrie qui doit avoir lieu en Suisse le 22 janvier: c'est ce qu'il aurait assuré au Pape François, selon l'agence officielle syrienne Sana.
 
Assad a fait parvenir samedi un message au pape François par l'intermédiaire d'une délégation syrienne reçue à Rome par le numéro 2 du Saint-Siège, Mgr Pietro Parolin, a-t-on appris auprès du Vatican. La délégation "a apporté un message du président Assad pour le Saint-Père qui reflète la position du gouvernement syrien", indique le communiqué du Vatican.

Pas d'interférences étrangères

Que dit ce message? Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, n'a pas souhaité donné plus de précision. Mais selon l'agence officielle syrienne Sana, le président Assad y remercie le pape pour sa position sur la Syrie "confrontée à une agression", et affirme que toute solution au conflit doit passer par "un dialogue national entre les Syriens, sans interférences étrangères, car le peuple syrien est seul maître de son destin, et il est le seul à choisir sa direction". Bachar al-Assad écrit également que c'est fort de cette conviction qu'il est disposé à participer à la conférence de paix sur la Syrie qui doit avoir lieu en Suisse le 22 janvier, poursuit Sana.
 
Le président syrien y insiste aussi sur la détermination du gouvernement à "exercer son droit à défendre tous ses citoyens, quelles que soient leurs confessions, contre les crimes commis par les bandes takfiries (extrémistes sunnites, ndlr) qui s'attaquent à leurs maisons, à leurs lieux de culte et à leurs quartiers". Le message dénonce enfin "le soutien militaire, logistique et matériel, fourni par des pays voisins aux terroristes" agissant en Syrie, terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles, toujours selon l'agence syrienne.

Une réponse au message de Noël du Pape

Dans son message de Noël "urbi et orbi", le pape François avait demandé à toutes les parties belligérantes de permettre à l'aide humanitaire d'arriver aux millions de victimes de la guerre en Syrie. "Le conflit en Syrie en a trop brisé ces derniers temps, fomentant haine et vengeance. Continuons à prier le Seigneur, pour qu'il épargne au bien-aimé peuple syrien de nouvelles souffrances et que les parties en conflit mettent fin à toute violence et garantissent l'accès pour les aides humanitaires", avait lancé le pape depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre.

Sur www.lexpress.fr le 28/12/2013

lundi 23 décembre 2013

Collision évitée de peu entre des navires américain et chinois

Des reportages ont émergé vendredi dernier indiquant que le croiseur américain lanceur de missiles USS Cowpens aurait évité de justesse une collision avec un navire de débarquement chinois en Mer de Chine du Sud le 5 décembre. Si la collision a été évitée, cet incident constitue une mise en garde de plus sur les risques d'un conflit et d'une guerre créés par la montée des tensions en Asie orientale.

Un officier américain a déclaré à Stars and Stripes que le navire de l'Armée de libération du peuple (ALP) « manoeuvrait pour gêner et harceler le Cowpens, » qui a été contraint à faire une manœuvre d'évitement. Le ministère des Affaires étrangères américain a déclaré qu'il « soulevait cette question à un haut niveau hiérarchique élevé du gouvernement chinois. »

La Flotte américaine du Pacifique a publié une déclaration affirmant que le Cowpens « opérait légalement dans les eaux internationales » lorsque le navire de l'ALP s'est approché. Mais le Washington Free Beacon, qui a été le premier à faire un article sur cette confrontation a déclaré que le Cowpens « menait une surveillance du Liaoning, » le porte-avion de l'ALP, qui participait à des exercices dans la zone.

Si Beijing n'a fait aucune déclaration officielle sur l'incident, le général chinois Yin Zhuo a déclaré au People's Daily hier que le croiseur américain naviguait à l'intérieur de la formation de la flotte qui accompagne le Liaoning. Le journal d'Etat chinois Global Times a cité une source anonyme bien informée sur cette confrontation qui a dit que le Cowpens « suivait de près et harcelait la formation du Liaoning » et qu'il « avait effectué des actions offensives » le premier. D'après le journal, les avions de surveillance militaires des États-Unis et du Japon suivaient également de près le Liaoning depuis le début de son voyage le mois dernier.

Si les médias américains et occidentaux accusent la Chine d'avoir fait monter les tensions dans les Mers de Chine du Sud et Orientale, en réalité, ces tensions sont le résultat du vaste renforcement militaire américain dans cette région. Le « pivot » ou « rééquilibrage » militaro-diplomatique américain en direction de l'Asie est conçu pour contenir la Chine, que les États-Unis considèrent comme leur principal rival potentiel dans la région Asie-Pacifique.

La dernière confrontation a eu lieu durant la visite du vice-président américain Joe Biden à Beijing dans un contexte de tensions exacerbées par l'annonce de la Chine en novembre d'une zone de défense aérienne (ZDA) dans les eaux contestées de Mer de Chine orientale. Au cours du même voyage, Biden a visité Séoul et Tokyo et réaffirmé que les États-Unis défendraient le Japon en cas de guerre contre la Chine. Les États-Unis et leurs alliés ont déclaré qu'ils ignoreraient cette zone et ont fait voler des avions dans cette zone à plusieurs reprises.

Les interventions brutales des États-Unis et de leurs alliés dans les exercices maritimes chinois augmentent fortement le risque d'une confrontation ouverte. L'incident impliquant l'USS Cowpens fait suite à un incident en octobre dernier lorsqu'un destroyer japonais était entré dans une zone de tir à munitions réelles dans le Pacifique au cours de l'un des plus grands exercices navals chinois. Le ministère de la Défense chinois avait dénoncé cette manœuvre comme une « provocation dangereuse. »

L'USS Cowpens fait partie d'un groupe de combat attaché au porte-avions USS George Washington, qui a participé à plusieurs exercices en Mer de Chine du Sud au cours des derniers mois. Les États-Unis renforcent leurs liens militaires avec le Vietnam et les Philippines et les soutiennent dans leur conflit territorial avec la Chine en Mer de Chine du Sud. Washington pousse pour obtenir des bases américaines permanentes aux Philippines, pour permettre à plus de 4500 soldats américains d'être stationnés sur des côtes qui font face à la Chine.

Le ministre américain des Affaires étrangères John Kerry a annoncé hier une aide militaire accrue pour le Vietnam, dont cinq patrouilleurs pour les gardes-côtes, pour assurer un « respect effectif du droit dans les eaux territoriales. »

Lors d'une conférence de presse à Hanoi, Kerry a dénoncé la ZDA chinoise, déclarant qu'elle « augmente clairement le risque d'une dangereuse erreur de calcul ou d'un accident, » qui pourrait entraîner un conflit entre le Japon et la Chine. Il a clairement dit que les États-Unis ne feraient rien pour abaisser ce risque, cependant, affirmant que cette zone « n'affectera pas les opérations militaires américaines dans la région. » Il a ajouté : « la Chine devrait s'abstenir d'adopter des actions unilatérales de ce type ailleurs, en particulier en Mer de Chine du Sud. »

La marine américaine affirme son « droit » de patrouiller dans les eaux au large de la côte Sud de la Chine et d'y faire de la surveillance. Washington affirme qu'il a un « intérêt national » à maintenir « la liberté de navigation » dans les voies maritimes de cette mer, qui sont une voie commerciale vitale pour la Chine. Le véritable objectif de la présence militaire américaine dans la région est de s'assurer qu'en cas de conflit elle pourra mettre la Chine à genoux par un blocus naval.

Depuis l'incident du 5 décembre, les appels à une plus grande militarisation se multiplient dans l'élite politique américaine. Le républicain Randy Forbes, président de la sous-commission de la Chambre des députés pour la marine de guerre, a déclaré le 11 décembre qu'une stratégie d'ensemble était nécessaire pour empêcher que la « modernisation navale » de la Chine fasse reculer les États-Unis dans la région Asie-Pacifique ». Des analystes de plusieurs groupes de réflexion stratégiques ont déclaré à la sous-commission que les États-Unis devraient acheter plus de sous-marins d'attaque de type Virginia et faire passer en priorité les missiles anti-navires à long rayon d'action, les drones installés sur des porte-avions et la technologie de défense anti-missile pour contrer la Chine.

L'analyste naval Ronald O'Rourke, du service de recherche du Congrès a listé « les considérations stratégiques américaines par rapport à l'effort de modernisation navale de la Chine. » Parmi celles-ci, il y a le fait « d'empêcher l'émergence d'une hégémonie régionale dans une partie ou l'autre de l'Eurasie » et « préserver l'ordre international dirigé par les États-Unis qui fonctionne depuis la Seconde guerre mondiale. »

Avec l'approche du centenaire du déclenchement de la Première guerre mondiale, un bon nombre de commentateurs ont fait remarquer les similarités alarmantes entre la situation en Asie orientale et celle dans les Balkans qui avait déclenché le conflit il y a 100 ans.

Dans le journal l'Australian en février, l'ex-premier ministre australien Kevin Rudd a prévenu : « Ce ne sont pas des temps ordinaires en Asie orientale. Avec les tensions qui montent suite à des revendications territoriales conflictuelles dans les mers de Chine orientale et du Sud, la région ressemble de plus en plus à une réédition sur mer au 21e siècle des Balkans il y a un siècle – une poudrière sur l'eau. »

Si Rudd en imputait la faute à la Chine, la responsabilité principale revient à l'impérialisme américain, qui transfère des ressources militaires dans la région et encourage ses alliés à adopter une position plus dure contre la Chine pour tenter de maintenir l'hégémonie américaine dans la région Asie-Pacifique. Depuis février, les tensions ne font que monter, créant une poudrière où la moindre erreur pourrait entraîner la guerre.

Par Tom Peters sur www.mondialisation.ca le 19/12/2013

lundi 16 décembre 2013

La Russie en position de détruire le « bouclier anti-missiles » de l’Otan

Selon l'hebdomadaire allemand Bild, la Russie aurait installé une dizaine de batteries de missiles de type Inskander-M à Kaliningrad, territoire enclavé au sein de l'Union européenne.

D'une portée d'environ 500 kilomètres, mais d'une très grande précision, ces missiles –qui ne sont pas tirés depuis des silos, mais par des unités mobiles composées de six camions— sont capables de détruire une partie des installations du « bouclier anti-missiles » installé par l'Otan au cœur de l'Europe. Selon Bild, ils pourraient également frapper Berlin, distant de 527 kilomètres

Article original :« Putin stationiert Raketen für Atomsprengköpfe », par Franz Solms-Laubach, Bild, 14 décembre 2013.

Sur www.voltairenet.org le 15/12/2013

Chang'e 3 et le rover Yutu sont sur la Lune

Près de 40 ans après la dernière mission contrôlée à s'être posée sur la Lune, la sonde soviétique Luna 24 en 1976, la Chine vient d'ouvrir une nouvelle ère de l'exploration robotique lunaire, préambule à des missions habitées. Son rover, qui a quitté la Terre le 1er décembre, s'est posé avec succès le weekend dernier. Il a déjà effectué ses premiers tours de roue.

C'est fait, les Chinois ont atterri sur la Lune. Certes pas à l'endroit où on les attendait, dans Sinus Iridum, mais dans la partie nord de la mer des Pluies, dans une région située au sud-ouest des monts Droits (Montes Recti). L'atterrisseur chinois s'est posé sur la Lune samedi 14 décembre à 14 h 13 heure française. Un peu plus de sept heures plus tard, à 21 h 40, le rover Yutu (lapin de jade en français), pesant 120 kg, est descendu de sa plateforme et a commencé à rouler.

La dernière mission destinée à toucher le sol lunaire était celle la sonde indienne Chandrayaan-1, qui a lancé l'impacteur MIP (Moon Impact Probe) en octobre 2008. Quant au dernier atterrissage en douceur sur le sol sélène, il remonte au 18 août 1976. Ce jour-là, la sonde soviétique Luna 24 se posait pour un séjour de quatre jours avant de décoller pour ramener sur Terre un peu de roche lunaire. Quant à la dernière fois que l'on a roulé sur la Lune, c'était le 13 décembre 1972, voilà 41 ans presque jour pour jour. L'astronaute de la Nasa Eugene Cernan et le géologue Harrison Schmitt effectuent alors la troisième et dernière sortie extravéhiculaire de la mission Apollo 17 dans la vallée de Taurus-Littrow, à bord d'un rover lunaire.

Le rover et l'atterrisseur de la mission Chang'e 3 se sont mutuellement photographiés à leur arrivée sur la Lune, ce weekend. © CNSA

Les missions Chang'e pour ramener des échantillons lunaires sur Terre

La descente et l'atterrissage n'ont pas connu de problème, signant un succès technologie pour l'industrie spatiale. Malgré son isolement et les restrictions américaines à l'export sur les produits de haute technologie, la Chine bénéficie tout de même d'une quarantaine d'années d'avancées technologiques par rapport aux dernières missions lunaires de surface. Autrement dit, le retour scientifique de cette mission pourrait être très significatif. Alors que le rover devrait fonctionner plusieurs mois (on parle d'une durée de vie d'un trimestre), l'atterrisseur est conçu pour fonctionner pendant au moins deux ans.

Après Chang'e 3 sont prévues deux autres missions qui ont pour but de rapporter des échantillons lunaires sur la Terre. Chang'e 4 sera assez similaire à la mission qui vient de se poser. La mission de ce rover sera cependant bien plus longue, de façon à étendre les possibilités d'exploration de la zone d'atterrissage. L'engin devrait tester des technologies nécessaires à la récupération d'échantillons lunaires et à leur envoi sur Terre. La tâche de rapporter ces échantillons sera confiée à Chang'e 5 d'ici à la fin de cette décennie.

Après cette étape débutera un programme d'infrastructures lunaires robotisées, prélude au projet lunaire habité que l'agence spatiale chinoise, la CNSA, a dévoilé début 2012 dans son livre blanc des ambitions et priorités spatiales pour la période 2012-2016. Seul regret, l'absence de politique de communication digne de son nom, qui contraint les journalistes à utiliser le conditionnel. En effet, les Chinois demeurent très discrets sur les scénarios et les feuilles de route de leurs programmes spatiaux.

Par Rémi Decourt sur www.future-sciences.com le 16/12/2013

mercredi 11 décembre 2013

Kazakhstan : le bilan de ses années d'indépendance est positif

Une date clé au Kazakhstan est célébrée chaque année le 16 Décembre. Elle n'a pas été choisi au hasard. En ce jour de 1991, le Soviet suprême du Kazakhstan a adopté la loi sur "l'indépendance et la souveraineté de la République". Après l'effondrement de l'URSS, la République socialiste soviétique kazakhe est devenue la dernière de l'Union à proclamer sa souveraineté.

Pendant les années d'indépendance de la République du Kazakhstan, l'Etat a subi d'importantes transformations. Le Kazakhstan est devenu un pays leader dans la CEI et les pays d'Europe orientale pour attirer les investissements étrangers. Il a également été réalisé d'importantes réformes dans la sphère sociale et sur les retraites. Le Kazakhstan a volontairement renoncé à l'utilisation d'armes nucléaires sur son territoire et est devenu un pays exempt d'armes nucléaires.

Plus de 120 pays ont officiellement reconnu et établi des relations diplomatiques avec la République du Kazakhstan. Aujourd'hui, le Kazakhstan est un membre actif et à part entière de l'ONU, et a renforcé sa coopération avec la quasi-totalité des organisations internationales de premier plan. Le Kazakhstan a signé plus de 40 accords multilatéraux et bilatéraux et 700 contrats. Son parcours est irréprochable.

En raison de l'accomplissement réussi des tâches définies par le Président Nursultan Nazarbayev dans sa stratégie " Kazakhstan 2030", en 2012 le Kazakhstan a figuré parmi les 50 pays les plus développés du monde. Depuis, la République du Kazakhstan s'est engagé dans la stratégie à long terme "Kazakhstan 2050", dont l'objectif principal est de hisser le Kazakhstan parmi les trente pays les plus développés. Malgré l'impact négatif de la crise mondiale en 2012, le PIB du Kazakhstan a augmenté de 7,5%. Le volume du PIB par habitant a dépassé 12.500 $, tandis qu'en 1994 ce chiffre était de seulement 700 $.

Contrairement à d'autres pays de la CEI, le Kazakhstan a réussi à éviter les conflits ethniques et religieux. Les groupes ethniques et les confessions de la société kazakhe ne sont pas perçus comme un inconvénient mais comme un avantage.
Aujourd'hui dans le monde moderne, la République du Kazakhstan est considérée comme un état eurasiatique, qui déterminent en grande partie l'avenir de l'Asie centrale. Cela suppose un développement de sa responsabilité et une position active de sa politique étrangère relative aux questions régionales et mondiales.

Actuellement, le monde n'a pas encore surmonté la crise économique. Mais grâce à l'adoption de mesures de stabilisation proposées par le Président, le Kazakhstan a réussi à assurer la stabilité de l'économie kazakhstanaise en améliorant les mécanismes de prévention des situations d'urgence dans le système financier. Aucune banque kazakhstanaise n'a fait défaut à ses obligations.

En outre, comme indiqué par le Président du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, le gouvernement kazakhstanais prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire du pays, via des fonds de stabilisation qui ont été créés pour les biens de première nécessité. Dans des conditions défavorables, ces fonds devront garantir à toute la population du Kazakhstan un approvisionnement en nourriture pour au moins trois mois. Parmi les mesures importantes de stabilisation se trouvent le soutien financier aux petites et moyennes entreprises par les banques commerciales, les aides d'État pour la formation d'une infrastructure de l'innovation, la simplification des procédures douanières et bien plus encore.

Grâce à ces mesures qui ont été prises à temps et la coordination des institutions économiques et financières, le développement du pays se fera selon le programme prévu. En outre, contrairement à d'autres Etats dans lesquels la production baisse encore, celle du Kazakhstan montre en général une croissance régulière.

Cependant, malgré le développement dynamique du Kazakhstan dans tous les secteurs de l'économie, on ne peut pas dire que tous les problèmes urgents ont été résolus, mais un travail ciblé dans ce domaine est en cours. En particulier, chacun des programmes de l'Etat existants au Kazakhstan est conçu pour couvrir et résoudre des problèmes spécifiques dans tous les secteurs de la vie dans le pays.

Le président de la
République du Kazakhstan a souligné à plusieurs reprises que la tâche relative au renforcement de l'État, de la stabilité et du contrôle est impossible sans le développement de la démocratie. Le pays continue un travail de réforme de la constitution initié en 2007. Il comprend un éventail assez large de mesures, comprenant le transfert de certains pouvoirs du président au Parlement, le renforcement du rôle l'Assemblée du Peuple du Kazakhstan, les élections de la chambre basse par un système proportionnel, les règles de formation d'un gouvernement basé sur une majorité parlementaire, le renforcement des organes représentatifs locaux. Le rôle de l'Assemblée du Peuple du Kazakhstan, une institution publique tout à fait unique, est particulier. Son statut a été récemment élargi. Maintenant que tous les actes législatifs ont été adoptés par le Parlement de la République, l'Assemblée du Peuple dispose de compétences supplémentaires pour répondre aux critères d'harmonie interethnique, de tolérance et d'égalité.

La réforme constitutionnelle résout les problèmes de développement du système politique conformément aux intérêts stratégiques de la République du Kazakhstan. En 2010, la nomination du Kazakhstan à la Présidence de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe a objectivement contribué à la démocratisation du pays. Il s'agit principalement de la mise en œuvre d'une société civile active et efficace, de la mise en œuvre rapide de la réforme de l'administration locale, de la police et du système judiciaire.

La Politique étrangère équilibrée du Kazakhstan est la clé de la coopération mutuellement bénéfique avec les principaux «acteurs» du monde, la
Russie, la Chine, les États-Unis et l'Union européenne. Le Kazakhstan est devenu un partenaire clé dans le renforcement de la zone de sécurité et de stabilité en Eurasie, l'une des forces motrices du dialogue mondial, interculturel et inter-civilisationnel. Bien entendu, ce n'est pas un hasard si le Kazakhstan est devenu dans le monde, le point névralgique du Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles. Ceci et beaucoup plus, est une réelle confirmation que pendant ses années d'indépendance, sur un territoire où coexistent les représentants de plus d'une centaine de groupes ethniques et de multiples croyances, le Kazakhstan a acquis une expérience considérable dans le développement de la tolérance ethnique et religieuse, qui aujourd'hui, n'est pas seulement la norme de la culture politique de la société kazakhstanaise, mais aussi une partie intégrante de la politique publique.

Ainsi aujourd'hui, il est possible d'affirmer que le Kazakhstan est un pays où l'Etat assume sa responsabilité envers ses citoyens, eux-mêmes à leur tour responsables des valeurs et des intérêts nationaux de la société tout entière. Au Kazakhstan moderne, tout citoyen a toutes les chances de réussir à construire une vie prospère.

La Chine produit son or à au moins 2000 $/once

Le gestionnaire de fonds Stephen Leeb expliquait aujourd’hui à King World News que la Chine produit de l’or au coût de 2000 à 2500 dollars par once malgré les prix actuels des contrats à terme, parce qu’elle s’attend à ce que son prix grimpe de manière significative.

Un extrait de cet entretien est disponible ici : http://kingworldnews.com/kingworldnews/KWN_Da...2013/12/5_Ch...

Sur www.24hgold.com le 11/12/2013

mercredi 4 décembre 2013

Devises : quand le yuan dépasse l'euro dans les financements commerciaux...

Tout un symbole !... Le yuan chinois vient de devenir la 2ème monnaie mondiale de financement des transactions commerciales, derrière le dollar. La monnaie chinoise a ainsi dépassé pour la première fois l'euro en octobre, selon l'association bancaire SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), basée en Belgique. Le yuan s'est taillé une part de 8,66% des lettres de crédit et des paiements en octobre, contre 6,64% pour l'euro et un écrasant 81,1% pour le dollar, a indiqué Swift.

Il y un peu moins de deux ans, en janvier 2012, la part du yuan dans le financement du commerce mondial ne dépassait pas 1,9% et celle de l'euro atteignait encore 7,9%. Les pays ayant réalisé le plus gros montant de transactions en yuans sont Hong Kong, Singapour, et l'Australie, mais aussi l'Allemagne.

Cependant, malgré son essor dans les financements commerciaux, le yuan reste classé au 12ème rang mondial dans les échanges financiers mondiaux (incluant tous les échanges financiers), une situation liée notamment au fait que la monnaie chinoise n'est pas encore convertible.

Sur www.boursier.com le 03/12/2013

La fin de la relation entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite

L'Arabie Saoudite a décidé le mois dernier de mettre fin à 80 longues années de coopération avec les Etats-Unis. Le gouvernement Saoudien se dit en colère de constater qu'Obama n'ait pas attaqué la Syrie, et qu'il n'ait pas envoyé des armes aux rebelles Syriens pour les aider à renverser le gouvernement d'Assad. L'Arabie Saoudite est très investie dans le conflit Syrien et envoie déjà des armements et des financements aux rebelles du pays.

Ce sont en revanche les récentes ouvertures diplomatiques entre les Etats-Unis et l'Iran qui ont rendu les Saoudiens fous furieux. L'Arabie Saoudite est opposée au gouvernement Iranien et a fait du lobbying auprès du Congrès des Etats-Unis pour maintenir les sanctions imposées à l'Iran. Comme Israël, les Saoudiens sont inquiets par une relation diplomatique entre les Etats-Unis et l'Iran.

Cette nouvelle pression sur les relations Américano-Saoudiennes survient au moment du quarantième anniversaire de l'embargo de pétrole Arabe imposé aux Etats-Unis pour avoir soutenu Israël lors de la guerre du Kippour en 1973. A l'époque, l'embargo a causé quelques problèmes aux Américains, dont des pénuries de carburant et des files d'attente interminables aux stations essence. Un nouvel embargo de ce type n'aurait aujourd'hui pas les mêmes effets sur l'économie des Etats-Unis. Bien qu'une nouvelle situation de ce type ne soit certes pas désirée, nous ne sommes plus dans les années 1970, et le pétrole n'est plus une ressource détenue uniquement par les Arabes.

Pourquoi l'Arabie Saoudite insiste-t-elle à ce que les Etats-Unis partent au combat ? Les Saoudiens sont opposés aux gouvernements Syrien et Iranien et s'attendent à ce que les Etats-Unis les attaquent. Il s'agit de leur voisinage direct, pourquoi les Saoudiens ne combattent-ils pas leurs propres guerres ? Israël partage la position de l'Arabie Saoudite dans la région : il tente depuis des années de renverser Assad en Syrie, et son gouvernement discute sans cesse la possibilité de faire la guerre à l'Iran. Ils sont du même côté. Pourquoi tentent-ils d'impliquer les Etats-Unis ?

Les Etats-Unis ont des accords tacites avec l'Arabie Saoudite et Israël qui les maintiennent impliqués militairement au Proche-Orient. Mais c'est quand les Etats-Unis se retrouvent trop impliqués qu'ils deviennent les vrais perdants – et notamment les contribuables Américains, qui sont forcés de financer cet empire militaire global. La garantie apportée par les Etats-Unis à l'Arabie Saoudite et Israël est aussi un danger moral : il y a très peu de chances que ces pays cherchent un jour à rétablir la paix dans la région parce que les Etats-Unis soutiennent leur comportement téméraire. Il s'agit d'une relation malsaine qui doit prendre fin.

Si l'Arabie Saoudite et Israël sont si déterminés à étendre leur influence sur la région et ont des objectifs identiques, pourquoi ne travaillent-ils pas ensemble à la stabilisation de la région sans avoir recours au soutien es Etats-Unis ? Ne vaudrait-il pas mieux pour eux de coopérer et de laisser les Etats-Unis hors de tout cela ?

L'un des objectifs d'Oussama Ben Laden était de causer la banqueroute des Etats-Unis en les entraînant dans des conflits interminables au Proche-Orient et en Asie du Sud. Malheureusement, même mort, il continue de parvenir à ses fins. Les Etats-Unis devraient–ils l'aider ? Si l'Arabie Saoudite veut mettre fin à sa relation profonde et malsaine avec les Etats-Unis, nous devons accueillir sa décision à bras ouverts. Les Etats-Unis pourront enfin de tourner vers la paix plutôt que de continuer de couler sous les alliances.

Par Ron Paul sur www.24hgold.com le 03/12/2013
Ron Paul est membre du Congrès Américain, où il représente le 14° District du Texas, et a la réputation d'être un des principaux défenseur des libertés. Il est l'avocat à Washington d'un gouvernent limité, d'une fiscalité très faible, de marchés libres, et d'un retour à des pratiques monétaires saines fondées sur une monnaie gagée sur un actif réel. Il fut candidat à l'élection présidentielle américaine de 2008 (http://www.ronpaul.org/)

lundi 25 novembre 2013

Vers une nouvelle révolution chinoise ?

Le 15 novembre dernier, le monde a peut-être été témoin d'une de ces révolutions silencieuses qui marquent l'histoire de l'Humanité pour plusieurs décennies. La presse internationale, prudente peut-être, n'en a fait qu'un modeste écho. En France, bien sûr, elle est consciencieusement passée à côté pour s'attarder sur des histoires de bananes.

Et comme on pouvait raisonnablement s'y attendre, ce discret chambardement vient de Chine. Comme nous l'apprend une brève de Contrepoints, à l'issue d'une réunion du comité central du Parti communiste chinois, une liste de réformes a été livrée par l'agence officielle Chine nouvelle.

J'ai déjà évoqué, un peu, les mutations que traverse l'Empire du Milieu dans sa marche posée hors du communisme mortel qui précipita des millions de Chinois à leur perte après la seconde guerre mondiale, en remarquant notamment que, ces cinq dernières années, le rapport des autorités chinoises à l'or avait progressivement évolué au point que le pays en achète maintenant plus que tout autre, et que ses réserves, stockées par sa banque centrale, en sont difficilement estimables mais certainement bien supérieures aux 1054 tonnes officiellement détenues.

Ici, on comprendra qu'un pays qui concentre près de 20% de la population terrestre compte forcément un peu dans le concert des monnaies. À ce titre, tout changement de politique vis-à-vis de son Yuan impactera forcément l'ensemble de la planète à commencer par les économies occidentales, au premier rang desquelles les États-Unis dont le dollar est massivement détenu par les autorités chinoises. Ainsi, l'augmentation drastique du stock d'or de la banque centrale chinoise peut raisonnablement montrer une volonté, pour le gouvernement, de se détacher de sa dépendance à la monnaie américaine, par exemple en proposant un Yuan convertible, voire, éventuellement, adossé à l'or.

Certains m'objecteront qu'une telle manœuvre provoquerait un décrochement du dollar et amoindrirait beaucoup la valeur des réserves chinoises ; je note cependant que les dirigeants chinois ont parfaitement compris que les petits exercices actuels de la Fed finiront par aboutir au même résultat. Le fait, pour ces derniers, de passer à une monnaie-or leur permet de conserver à la fois le contrôle du moment et de la quantité de dollars qui leur resterait sur les bras, ainsi que les conditions et le contexte international d'une telle opération monétaire. Finalement, mieux vaut perdre un peu selon ses propres termes que tout selon les termes d'un adversaire commercial dont les manipulations sont de plus en plus erratiques.

Et c'est tellement vrai que la Chine serait prête à contracter ses achats de pétrole directement en Yuan, ce qui revient de facto à amoindrir nettement la position du dollar comme monnaie unique pour les échanges énergétiques, et indique sans ambiguïté le rôle croissant du Yuan sur la scène internationale.

Si j'évoque cette question du Yuan, c'est parce que cette monnaie figure dans les sujets couverts par les réformes évoquées à la fin du dernier Plenum chinois. Pour les dirigeants chinois, il est temps d'envisager la convertibilité libre du Yuan sur les marchés des changes mondiaux. C'est, clairement, un pas vers la stratégie évoquée ci-dessus. Bien évidemment, les réformes s'étendent bien au-delà de ces considérations monétaires et c'est aussi cela que je veux évoquer dans les quelques paragraphes ci-dessous.

Ici, je pourrai m'étendre un peu sur la fin de la politique de l'enfant unique, ou l'abaissement de certaines barrières administratives aux mouvements de populations ; ces éléments amélioreront indubitablement la vie de tous les jours des Chinois, et c'est tant mieux : ce peuple mérite, lui aussi, de sortir enfin du communisme, et le sociétal est une étape indispensable. Mais la réforme qui m'apparaît bien plus importante (et qui fut quasiment passée sous silence par les médias français) est à mon avis celle qui concerne le rapport des citoyens chinois à la terre, et notamment à la possession agricole.

On apprend en effet que les agriculteurs se verront accorder des droits de propriété, pour posséder, utiliser et transférer les terres qu'ils cultivent. Mieux : ils pourront utiliser leurs droits de propriété comme caution pour des opérations financières. Voilà un changement profond, stupéfiant et fondamental de la façon dont fonctionne la Chine: jusqu'à présent en effet, toutes les terres agraires sont officiellement possédées par l'État, qui en cède la jouissance aux agriculteurs. On comprend ici qu'une telle réforme va provoquer un changement colossal dans le pays puisque, dans le principe, elle revient à donner un capital (la terre) à quasiment un milliard de personnes, capital qui pourra servir être investi de différentes façons.

Il ne faut pas se leurrer : le gouvernement chinois reste celui d'un pays communiste, d'essence totalitaire, dont le rapport à la transparence et à la sincérité est au moins aussi trouble que les gouvernements occidentaux actuels, ce qui n'est pas peu dire. L'importance de cette réforme devra donc être mâtiné d'une bonne dose de prudence, d'autant que, comme le remarque fort justement The Economist, les réformes concerneront aussi les entreprises d'état, monopolistiques, qui devront s'ouvrir à la concurrence et devront composer avec une Justice que le gouvernement chinois entend rendre aussi indépendante que possible. Il n'y a donc pas d'efforts à faire pour imaginer les réticences, les résistances plus ou moins farouches et les frictions peut-être violentes qui vont s'opérer dans les prochaines années dans l'Empire du Milieu.

Il n'en reste pas moins que la réforme légale des droits de propriété peut, très concrètement, transformer la planète : lorsqu'un milliard de personne accède ainsi au capitalisme, l'impact sur l'économie mondiale promet d'être énorme. On peut même noter, comme le fait justement James Gruber dans un papier d'Asia Confidential que ces profonds changements auront un effet possiblement négatif sur les marchés mondiaux, puisque la Chine va se transformer, d'une économie majoritairement productrice et exportatrice, en économie essentiellement consommatrice, avec une réduction notable de sa croissance : la période que nous venons de vivre pendant laquelle la Chine tirait l'économie mondiale en étant devenue l'usine du reste du monde est en train de s'achever et la nouvelle configuration mondiale promet de sérieuses remises en questions.

Devant ces bouleversements, il est de plus en plus consternant, par contraste, d'observer l'état de décrépitude et d'immobilisme français. Il est même douloureux de constater qu'un pays comme la Chine parvient progressivement à se réformer, et affirme de plus en plus fort, de plus en plus clairement que l'économie de marché fonctionne, qu'elle permet de faire sortir un nombre croissant d'individus de la pauvreté, et va même jusqu'à jeter une grosse poignée de capitalisme bien dodu vers une population qui en était privée depuis des décennies ; pendant ce temps, la France progresse dans le sens inverse, grignotant chaque jour la notion même de propriété privée (les lois Duflot en sont un exemple glacial, la rétroactivité des ponctions sur l'épargne en formant un autre aussi inique), allant même jusqu'à inculquer un culte du Tout-à-l'État et le mépris affiché du monde de l'entreprise à toute une génération d'élèves, au travers d'une propagande grossière et stérilisante.

Indubitablement, les prochaines décennies verront le monde changer dans des proportions que peu sont en mesure d'appréhender ; et il suffit de parcourir les petits articles de la presse franchouille sur le sujet chinois pour se rendre compte qu'au moins, la population française sera sagement rangée à l'abri de tous ces changements, aussi bénéfiques soient-ils : l'intelligentsia veille et ne leur en parlera pas, de peur de les choquer.

La Chine, tous les jours, sort un peu plus du communisme. Mais tout va bien : pour compenser, la France a heureusement choisi le chemin inverse.

Par H. Seize sur www.24hgold.com le 22/11/2013

 

mercredi 20 novembre 2013

Les Iraniens étranglés par les sanctions


En Iran, les prix des produits de base ont explosé en raison
des sanctions économiques imposées au pays.
© ARIANE LAVRILLEUX/EUROPE 1

Les diplomates ne parviennent pas à se mettre d'accord sur le nucléaire. Pendant ce temps-là, à Téhéran, le prix des produits de base a explosé.

Un nouveau round de négociations s'ouvre à Genève mercredi. Six puissances mondiales, dont la France, vont tenter de se mettre d'accord avec l'Iran sur la question du nucléaire. Pour Téhéran, l'enjeu est de taille : il s'agit de faire lever l'embargo et les sanctions qui étouffent l'économie du pays. Les États-Unis et l'Europe n'achètent plus un seul baril de pétrole iranien, ce qui prive le pays de sa principale richesse. Conséquence : l'Iran peine à acheter ou produire suffisamment pour ses 78 millions d'habitants. A Téhéran, où le salaire moyen atteint péniblement les 250 euros, les prix se rapprochent de ceux de Paris, quand ils ne les dépassent pas.

>> Au bazar de Téhéran, Ariane Lavrilleux, l'envoyée spéciale d'Europe 1 en Iran, a pu constater les conséquences des sanctions dans la vie de tous les jours des Iraniens.

L'exemple est symptomatique : le fruit le plus cultivé en Iran, la pistache, un produit de base, un peu comme la baguette en France, a vu son prix au kilo multiplié par quatre, du jour au lendemain. Pour un kilo de pistache, il faut désormais débourser 13 euros. Du coup, Mahdi, qui travaille au bazar de Téhéran, doit s'en passer. "C'est devenu un luxe de m'acheter mes pistaches. Je me limite à un sachet tous les deux mois", confie-t-il au micro d'Europe 1.

"On mange moins". Une cliente du bazar explique de son côté que les noix sont devenues "hyper-chères" : "Dix euros le kilo, c'est deux fois plus cher qu'il y a deux ans ! Et c'est pareil pour le poulet, le riz". "Du coup, on mange moins. Je suis mariée depuis cinq ans mais je n'ai toujours pas d'enfant : on n'en a pas les moyens", confie-t-elle.

Tous les prix des produits de base ont au moins triplé. Un simple savon coûte aujourd'hui sept euros. Pour s'offrir un jean, il faut dépenser plus de 10% de son salaire. Alors les commerces se vident, comme au bazar, où une échoppe de tapis sur trois a tiré son rideau.

Pas un tapis vendu en trois mois. Mahdi a ainsi dû réduire sa boutique de moitié. Dans ses 7 mètres carrés, il passe ses journées à regarder les passants qui ne s'arrêtent plus. Depuis trois mois, il n'a pas vendu un seul tapis. "Avant, on avait des clients en France mais aujourd'hui ils ne veulent plus acheter, parce que quand ils entendent le mot tapis iranien, ils disent 'ah non, à cause des sanctions on ne pourra pas vous payer, notre virement sera bloqué'", expose le vendeur.

A peine l'interview terminée, un agent de sécurité vient sermonner Mahdi. Le rappel à l'ordre est clair et net. Pas question de dire qu'il est étranglé financièrement. Car officiellement, le discours n'a pas varié : les sanctions ne changent rien et l'Iran peut encore résister.

Par Anne-Julie Contenay et Ariane Lavrilleux, envoyée spéciale d'Europe 1 en Iran le 20/11/2013 sur www.europe1.fr 
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mardi 19 novembre 2013

Iran: Israël et l'Arabie saoudite préparent une opération militaire

Le service de renseignement israélien Mossad et les autorités saoudiennes coopèrent pour mettre au point un plan d'attaque contre l'Iran, écrit le journal britannique Sunday Times se référant à des sources diplomatiques.

"Une fois l'accord de Genève signé, l'option militaire sera de nouveau sur la table. Les Saoudiens sont furieux et prêts à fournir toute assistance nécessaire à Israël", a déclaré l'un des interlocuteurs anonymes du journal.

Israël et l'Arabie Saoudite sont mécontents du déroulement des négociations concernant le dossier nucléaire iranien, estimant que l'éventuel accord entre l'Iran et les six médiateurs internationaux ne sera pas assez contraignant et ne privera pas Téhéran de sa capacité à fabriquer des armes nucléaires.

D'après le journal, Riyad est disposé à mettre ses bases aériennes à la disposition d'Israël en cas d'attaque contre la République islamique. L'Arabie saoudite envisage également de fournir à l'Etat hébreu des drones, des hélicoptères de sauvetage et des avions de transport.

Un nouveau volet des négociations entre l'Iran et les Six a pris fin le 10 novembre dernier à Genève. Il n'a pas débouché sur la signature d'un accord, mais les parties ont déclaré avoir réalisé certains progrès. Selon l'agence IRNA, la prochaine rencontre entre l'Iran et les Six aura lieu les 20 et 21 novembre à Genève.

L'Iran est persuadé que la communauté internationale doit reconnaître son droit à l'enrichissement d'uranium. Or, certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, ne l'acceptent pas. Téhéran se déclare prêt à réfléchir à une suspension de l'enrichissement d'uranium, à une réduction du nombre de centrifugeuses et à la signature d'un protocole supplémentaire sur des garanties avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en échange de la levée des sanctions bancaires et pétrolières.

Sur Ria Novosti le 18/11/2013

dimanche 17 novembre 2013

De la Chine vers l'Europe - Projets de voies eurasiennes de transports terrestres

L'intégration pour construire des "muscles"

 

Selon des estimations prudentes, le chiffre d'affaires de l'Asie et de l'Europe va croître chaque année en moyenne de 3,2%. Ainsi, d'ici 7 ans, en 2020, il est estimé qu'il s'élèvera à 1,8 billions de dollars US pour un volume de 240 millions de tonnes. Pour une telle friandise  et pour chaque mode de transport, il s'est déjà aujourd'hui engagé une lutte entre les pays désirant renforcer leur potentiel de transit.

 

La Route de la Soie : la resurgence de l'Histoire dans les réalités d'aujourd'hui

 

Considérant le développement des routes entre l'Asie et l'Europe, le principal accent est mis sur le transit des marchandises en provenance de Chine, qui au cours des trois dernières décennies a montré une croissance de son économie en moyenne de 10% par an, ce qui lui a permis d'atteindre un PIB de 8,5 billions de dollars US et de passer à la deuxième place dans le monde après les États- Unis, selon cet indicateur. La part de l'Empire du Milieu aujourd'hui représente plus de 20 pour cent du commerce mondial total.

 

Sur la plupart des produits manufacturés en provenance de Chine, 80% sont transportés dans des conteneurs par voie maritime. Malgré le fait qu'il s'agisse de la forme la moins chère de transport, elle demande plus de temps que si le trafic était effectué de la Chine vers l'Europe directement par rail.

 

Il n'est donc pas surprenant que dans le cadre de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), les membres des "six" ont décidé de faire revivre la Route de la Soie. Lors d'une récente réunion à Bichkek, le ministre des Sciences et des Technologies de la Chine, Wang Gang, a déclaré que la nouvelle route de la soie peut être retracée de la Chine vers l'Europe via la Russie et l'Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan et Turkménistan).

 

Il s'agit de créer un corridor transnational sur presque tout le territoire du continent eurasien. De tels corridors sont destinés non seulement pour la capacité de transport des biens et services, mais aussi pour la création d'îlots grappes industriels, de nouvelles industries de haute technologie.

 

Un unique réseau routier de l'océan Pacifique à la mer Baltique permettra d'éliminer les obstacles au commerce, à réduire le temps de livraison des marchandises et accroître les installations bilatérales en monnaies nationales. Un tel projet permettra de minimiser les coûts de transport, parce que la Route de la Soie sera un tiers plus courte que la route maritime qui contourne l'Asie et la péninsule arabique.

 

Il est prévu que la mise en œuvre de ce projet réduira la livraison de marchandises de la Chine. Si à présent les marchandises vers l'Europe sont livrées en 45 jours par voie maritime, par le Transsibérien il faut environ deux semaines. La nouvelle route sera le plus courte et ne prendra pas plus de 10 jours.

 

Plus tôt, des représentants de Washington ont proposé à la Chine une voie différente, le soi-disant passage TRACECA contournant la Russie à travers le Caucase jusqu'à la mer Caspienne et la mer Noire. Comme ce projet était plus difficile et plus coûteux, le plus efficace était le projet de la nouvelle route de la soie.

 

La base du projet est fondée

Les possibilités de ce projet sont également attrayantes par le fait que, d'ici le milieu de l'année prochaine, les pays de l'Union douanière (Kazakhstan, Russie et Biélorussie) uniront leurs forces pour créer un projet puissant que les experts décrivent come le plus frappant et peut-être le premier projet conjoint de la «troïka» visant à minimiser les temps de livraison dans le sens "Est-Ouest".

 

Les autorités des trois pays estiment que le projet de la société du transport et la logistique unie (OTLK) va augmenter l'assiette des recettes de toutes les entreprises ferroviaires nationales des trois pays et fournira une véritable percée dans le développement de la logistique des pays participants de l'Union Douanière. En fait, l'union douanière, a été créée comme une sorte de "lien" entre l'Europe et la région Asie-Pacifique. En combinant les ressources naturelles, le capital, un fort potentiel humain permettra au Kazakhstan, à la Russie et à la Biélorussie de renforcer leur position dans la course industrielle et technologique, la concurrence pour les investisseurs et la création de nouveaux emplois.

 

Et si la création de l'Union Européenne a pris plus de 40 ans, l'Union douanière et l'Espace économique commun ont été créé en un temps record, en tenant compte de l'expérience de l'UE et d'autres organisations régionales.

 

Il n'est pas surprenant que l'intégration économique ait commencé par le secteur des transports, parce que le secteur du transport ferroviaire est moins concurrentiel et moins agressif que tous les autres. Les chemins de fer d'un pays ne peuvent pas être utilisés isolément. Particulièrement parce que dans ce domaine il y a un seul réseau ferré hérité de l'époque de l'Union soviétique.

 

Le Kazakhstan, principal initiateur de la création de l'Union douanière, accroît désormais ses investissements dans les chemins de fer. Les autorités ferroviaires se sont fixées des objectifs ambitieux pour augmenter par deux d'ici 2020 et par 10 d'ici 2050, le trafic de fret et de passagers en provenance d'Europe occidentale et de la Russie via le Kazakhstan vers l'Asie du Sud-est, la Chine et le Golfe Persique.

 

A cette fin, au cours des dernières années, il a été établi un second chemin de fer d'une capacité de 25 millions de tonnes à partir de la Chine, nécessitant des investissements de plus d'un milliard de dollars américains. Tel est le prix du tronçon de 293 kilomètres de Jetygen à Horgos à la frontière sinokazakhe. Cette voie ferrée fait partie de la route de 10.800 kms s'étendant du Chongqing chinois au Duisburg allemand. Cette année, le Kazakhstan a l'intention d'investir dans le développement des chemins de fer à hauteur de 1,3 milliard de dollars.

 

En raison de la construction de nouveaux corridors, le transit à travers le Kazakhstan est devenu plus pratique que la ligne de chemin de fer transsibérienne reliant la côte du Pacifique avec l'Union européenne.

 

La société de logistique ainsi créée aura un chiffre d'affaire de 2 à 2,25 milliards. Elle utilisera non seulement l'infrastructure ferroviaire existante, mais impliquera également la gestion des intérêts des pays participants.

 

On suppose que les "Chemins de fer Russes" contribueront à la joint-venture à hauteur de 50% + 2 parts dans « Transcontainer » et 100% dans l'OAO « Logistique des Chemins de fer russes ». La « JSC Kazakhstan Temir Joly» fournira les actifs de «Kaztransservice » et « Kedentransservice » et le côté biélorusse pourra fournir près de 3000 wagons plats. En outre, toutes les parties donneront à l'OTLK, des wagons pour le transport de conteneurs, les conteneurs et les biens nécessaires aux terminaux de fret ferroviaire dans les gares Zabaykalsk (Fédération de Russie), Dostyk (Kazakhstan), Altynkol (Kazakhstan), Brest-Nord ( Belarus).

 

En plus de l'utilisation des couloirs de transit existants, la création de l'OTLK est aussi pratique car les syndicats de transporteurs des trois pays permettent de fournir aux expéditeurs les conditions les plus favorables. Avec la création de l'OTLK, les expéditeurs n'ont pas à négocier séparément avec le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie. Il sera livré de "Dostyk" (passage de la frontière sinokazakhstanaise) à "Brest" (ville frontalière du Bélarus) avec les mêmes conditions.

 

En plus des avantages économiques directs pour les pays de l'Union douanière dans le cadre de l'augmentation du trafic de transit entre l'Europe et l'Asie (et vice versa), le développement du couloir de transport international a un autre aspect : il favorisera l'échange de technologie entre la douane et les transitaires, ainsi qu'entre les producteurs.

 

Les Européens ont la palme dans le domaine du transport maritime

 

En règle générale, les pays se livrent à des luttes partout dans le monde pour le transit et la construction de nouveaux sites. Une preuve en est la récente annonce des plus grands opérateurs dans le monde, qui ont décidé d'unir leurs efforts pour la mise en œuvre du trafic de conteneurs dans le domaine du transport maritime. À la mi-juin de cette année, les trois plus grands opérateurs de conteneurs ( le danois Maersk Line, le suisse Mediterranean Shipping Company (MSC ) et la CMA CGM française) ont décidé de créer un service de réseau unifié.

 

À l'heure actuelle, leur part totale de la capacité mondiale de conteneurs est d'environ 37%. Ils ont l'intention de collaborer sur des zones de trafic Asie-Europe à travers le Pacifique et l'Atlantique. Un tel plan devrait être approuvé par les autorités réglementaires et de nombreuses études techniques, de sorte que le début de l'opération conjointe est prévu pour le deuxième trimestre de 2014 (comme l'OTLK d'ici le milieu de l'année prochaine).

 

Dans le même temps, de nouvelles voies de transport concurrentes européennes et eurasiennes sont peu susceptibles de rivaliser les unes avec les autres. Ces projets seront mis en œuvre avec des modes de transport différents, chacun d'eux aura sa place, chacun sa catégorie de consommateurs. Les propriétaires de biens de grande valeur ne sont généralement pas intéressés par la voie maritime, malgré le fait que ce dernier est le moins cher. Dans ce cas, la voie terrestre est deux fois plus courte et trois fois plus rapide et plus sûre aussi. Un cargo sur un rail est beaucoup plus facile à contrôler.

 

Aussi loin que l'on sache, selon les statistiques mondiales du chiffre d'affaires de fret et du volume total transporté, la première place parmi tous les types de transport revient au  transport maritime qui réalise plus de 60% du chiffre d'affaires mondial. La part du rail dans le chiffre d'affaires mondial est de 21%, le reste se réparti sur différents autres modes de transport.

 

Le transport routier ne reste pas à l' écart.

 

Le corridor routier dans la direction de la Chine vers l'Europe, est de toute façon également dans l'ordre du jour des pays qui développent activement leur potentiel de transit. La construction de l'autoroute « Europe occidentale - Chine occidentale » a commencé en 2009. La longueur totale du corridor selon l'itinéraire Saint-Pétersbourg - Moscou - Nijni- Novgorod - Kazan - Orenburg - Aktobe - Kyzylorda - Shymkent - Taraz - Kordai - Almaty - Khorgos - Urumqi - Lanzhou - Zhengzhou - Lianyungang est de 8445 kms. Sur ce nombre, 2233 kms sont sur le territoire de la Fédération de Russie, 2787 kms sur celui de la République du Kazakhstan et 3425 kms en République populaire de Chine.

 

Selon les experts, la construction du corridor de transit international routier permettra de réduire le temps de livraison de marchandises de la Chine vers l'Europe de près de 3,5 fois par rapport à la mer.

vendredi 15 novembre 2013

Israël a acheté le Congrès US : Le sabotage des négociations USA-Iran

Les groupes politiques pro-Israël tels que le AIPAC travaillent avec un financement illimité à détourner la politique américaine dans la région (du Proche-Orient). » Jack Straw , membre (travailliste) du Parlement et ancien ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni.

« Les États-Unis d'Amérique devraient lancer une bombe atomique sur l'Iran pour inciter le pays à mettre fin à son programme nucléaire. » Sheldon Adelson, le plus grand donateur du Parti républicain et un grand collecteur de fonds pour les comités d'action politique pro-israéliens, discours à l'Université Yeshiva à New York, le 22 Octobre 2013.

La question de la guerre ou de la paix avec l'Iran repose sur les politiques adoptées par la Maison-Blanche et le Congrès. Les ouvertures de paix de Rohani, le président iranien nouvellement élu, ont résonné favorablement dans le monde entier, sauf avec Israël et ses acolytes sionistes en Amérique du Nord et en Europe. La première séance de négociation s'est déroulée sans récrimination et a donné lieu à une évaluation optimiste des deux côtés. Précisément à cause de cette réponse initiale favorable, le gouvernement israélien a intensifié sa guerre de propagande contre l'Iran. Ses agents au Congrès, dans les médias et dans l'Exécutif sont mobilisés pour saper le processus de paix. Ce qui est en jeu, c'est la capacité d'Israël à mener des guerres par procuration à l'aide de l'armée des États-Unis et de ses alliés de l'Otan contre tout gouvernement contestant la suprématie militaire israélienne au Proche-Orient, l'annexion violente du territoire palestinien et sa capacité à attaquer n'importe quel adversaire en toute impunité. Pour comprendre ce qui est en jeu dans les négociations de paix en cours, il faut envisager les conséquences d'un échec : sous la pression d'Israël, Washington s'est déclaré prêt à activer ses armées —il s'agirait concrètement de frappes de missiles et d'une campagne de bombardement contre 76 millions d'Iraniens en vue de détruire leur gouvernement et leur l'économie—. Téhéran pourrait riposter contre une telle agression en ciblant les bases militaires US dans la région et les installations pétrolières du Golfe ce qui provoquerait une crise mondiale. C'est ce que veut Israël. Nous allons commencer par examiner le contexte de la suprématie militaire d'Israël au Proche-Orient. Nous allons ensuite procéder à l'analyse de l'incroyable pouvoir d'influence d'Israël sur le processus politique états-unien et comment il façonne le processus de négociation aujourd'hui, avec un accent particulier sur son pouvoir au Congrès.

Le contexte de la suprématie militaire israélienne au Proche-Orient

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Israël a bombardé, envahi et occupé plus d'États du Proche-Orient et d'Afrique que n'importe quelle autre puissance coloniale précédente, excepté les États-Unis. La liste de ses victimes comprend : la Palestine, la Syrie, le Liban, l'Égypte, l'Irak, la Jordanie, le Soudan et le Yémen. Si l'on inclut les États où Israël a lancé des attaques et des assassinats terroristes quasi-clandestins, la liste serait grandement élargie pour en inclure une douzaine en Europe et en Asie —y compris les États-Unis—.

La projection de la puissance militaire d'Israël et sa capacité à mener des guerres offensives à volonté sont accompagnées d'une impunité quasi-totale. En dépit de ses violations répétées du droit international, y compris ses crimes de guerre, Israël n'a jamais été condamné par un tribunal international ou soumis à des sanctions économiques parce que Washington utilise son veto au Conseil de sécurité de l'Onu et la pression de ses alliés de l'Otan et de l'UE.

La suprématie militaire d'Israël a moins à voir avec le rayonnement techno-industriel inhérent de ses fauteurs de guerre et plus à voir avec les transferts et le vol pur et simple de la technologie nucléaire, chimique et biologique et des armes des États-Unis [Grant Smith, « Ten Explosive US Government Secrets of Israel », IRMEP.]. Les sionistes d'outre mer, aux États-Unis et en France, ont joué un rôle stratégique dans le vol et l'expédition illégale de la technologie nucléaire et de composantes d'armes en Israël, selon une enquête menée par l'ancien directeur de la CIA, Richard Helms.

Israël maintient d'énormes stocks d'armes biologiques et refuse tout accès à des inspecteurs internationaux d'armement et n'est pas tenu de respecter les traités de non-prolifération des armes nucléaires et chimiques en raison de l'intervention diplomatique états-unienne. Sous la pression de la « Configuration du pouvoir sioniste » (CPS), Washington a bloqué toute action qui pourrait limiter la production par Israël d'armes de destruction massive. En fait, les États-Unis, en violation du droit international, continuent de fournir à Israël des armes stratégiques de destruction massive pour qu'il les utilise contre ses voisins.

L'aide militaire US et les transferts de technologie vers Israël ont dépassé 100 milliards de dollars au cours du dernier demi-siècle. L'intervention diplomatique et militaire US était cruciale pour sauver Israël de la défaite pendant la guerre de 1973. Le refus du président Lyndon Johnson de défendre le navire de renseignement désarmé, l'USS Liberty en 1967, après qu'il eut été bombardé et couvert de napalm par des avions de combat israéliens et des navires de guerre dans les eaux internationales, a constitué une grande victoire pour Israël grâce aux conseillers sionistes de Johnson. En raison de son impunité, même lorsqu'il tue des militaires états-uniens, Israël a les mains libres pour mener des guerres d'agression et dominer ses voisins, commettre des actes de terrorisme et assassiner ses adversaires à travers le monde sans crainte de représailles.

La supériorité militaire non-contestée d'Israël a converti plusieurs de ses voisins en collaborateurs quasi-clients : l'Égypte et la Jordanie ont servi d'alliés de facto avec les monarchies du Golfe, en aidant la répression par Israël des mouvements nationalistes et pro-palestiniens de la région.

Le facteur le plus déterminant dans l'essor et la consolidation du pouvoir d'Israël au Proche-Orient n'a pas été ses prouesses militaires, mais sa portée politique et l'influence qu'il exerce par l'intermédiaire de ses agents aux États-Unis. Les guerres de Washington contre l'Irak et la Libye, ainsi que son soutien actuel aux mercenaires contre la Syrie, ont détruit les trois principaux opposants nationalistes laïques à ses ambitions hégémoniques.

Alors qu'Israël accumule plus de puissance dans la région, élargissant sa colonisation du territoire palestinien, son regard se tourne vers l'est pour détruire le dernier obstacle de sa politique coloniale : l'Iran.

Depuis au moins deux décennies, Israël a demandé à ses agents à l'étranger de détruire le gouvernement iranien en déstabilisant sa société, en assassinant ses scientifiques, en bombardant ses établissements militaires et ses laboratoires et en étranglant son économie.

Après que la CPS ait réussi à pousser les États-Unis vers la guerre contre l'Irak en 2003 —déchiquetant littéralement sa société laïque et tuant plus d'un million d'Irakiens—, elle a tourné son dévolu sur la destruction du Liban (Hezbollah) et le gouvernement laïque de la Syrie afin d'isoler l'Iran et de préparer une attaque. Alors que des milliers de civils libanais ont été abattus en 2006, l'attaque du Liban par Israël a échoué, malgré le soutien du gouvernement états-unien et malgré une campagne de propagande sauvage. Rendu hystérique par son échec tout autant que pour « compenser » sa défaite face au Hezbollah et pour « remonter son moral », Israël a envahi la Bande de Gaza en 2008-09 —le plus grand camp de prison à ciel ouvert du monde— et l'a détruite une grande partie .

N'ayant pas la capacité militaire d'attaquer l'Iran pour son propre compte, Israël a orienté ses agents vers la manipulation de Washington pour commencer une guerre avec Téhéran. Les dirigeants militaristes à Tel-Aviv ont mobilisé leurs atouts politiques à travers les États-Unis pour travailler à détruire l'Iran —le dernier adversaire redoutable à la suprématie d'Israël au Proche-Orient—.

La stratégie israélo-CPS est conçue pour ouvrir la voie à une confrontation entre l'Iran et les États-Unis, en utilisant ses agents dans l'Exécutif ainsi que sa corruption et son contrôle du Congrès. Le contrôle de la CPS sur les médias de masse renforce sa campagne de propagande : tous les jours leNew York Times et le Washington Post publient des articles et des éditoriaux afin de promouvoir l'agenda de guerre d'Israël. Le CPS utilise le département d'État pour forcer d'autres pays de l'Otan à eux aussi affronter l'Iran.

La guerre par procuration d'Israël contre l'Iran : la pression politique états-unienne, les sanctions économiques et les menaces militaires

Seule, la « guerre » d'Israël contre l'Iran ne constituerait pas grand chose de plus que son sabotage cybernétique, des assassinats périodiques de scientifiques par ses agents rémunérés au sein de groupes terroristes et des discours incessants de politiciens israéliens et de leur foule de bénis-oui-oui. En dehors d'Israël, cette campagne a eu peu d'impact sur l'opinion publique. La « guerre » d'Israël contre l'Iran dépend exclusivement de sa capacité à manipuler la politique US à l'aide de ses agents locaux, des groupes qui dominent le Congrès, et via les nominations de fonctionnaires occupant des postes clés dans les départements du Trésor, du Commerce et de la Justice, et comme « conseillers » aux affaires du Proche-Orient. Israël ne peut pas organiser une campagne de sanctions efficaces contre l'Iran, ni influencer quelques pouvoirs importants. Seuls les États-Unis le peuvent. La domination d'Israël au Proche-Orient provient entièrement de sa capacité à mobiliser ses mandataires aux États-Unis à qui est assignée la tâche d'assurer la soumission totale aux intérêts d'Israël des représentants élus —en particulier en ce qui concerne les adversaires régionaux d'Israël—.

Stratégiquement placé, les citoyens à « double nationalité américano-israélienne » ont utilisé leur citoyenneté US pour obtenir des postes de haute responsabilité au sein du gouvernement, directement impliqués dans les politiques touchant Israël. Comme Israéliens, leurs activités sont conformes aux préceptes de Tel-Aviv. Dans l'administration Bush (2001-2008) ces haut fonctionnaires, « Israéliens en premier », ont dominé le Pentagone (Paul Wolfowitz, Douglas Feith), la sécurité au Proche-Orient (Martin Indyk, Dennis Ross), le bureau du vice-président (« Scooter » Libby), les départements du Trésor (Stuart Levey) et de la Sécurité de la Patrie (Michael Chertoff). Dans l'administration Obama les « Israéliens en premier » comprennent Dennis Ross, Rahm Emanuel, David Cohen, le secrétaire au Trésor "Jake le serpent" Lew, le secrétaire au Commerce Penny Pritzker et Michael Froman en tant que Représentant au Commerce, parmi d'autres.

La puissance par procuration d'Israël au sein de l'Exécutif est comparable à sa domination du Congrès. Contrairement à certaines critiques, Israël n'est ni un « allié », ni un « client », des États-Unis. La preuve de la brute asymétrie de la relation abonde dans le dernier demi-siècle. En raison de ces agents puissants dans le Congrès et au sein du pouvoir exécutif, Israël a reçu plus de 100 milliards de dollars des États-Unis au cours des 30 dernières années, soit plus de 3 milliards de dollars par année. Le Pentagone a transféré de la technologie militaire sophistiquée et s'est engagé dans plusieurs guerres pour le compte d'Israël. Le Trésor états-unien a imposé des sanctions bloquant des investissements potentiellement très lucratifs au Proche-Orient (Iran, Irak et Syrie) privant le secteur agricole, manufacturier et les compagnies pétrolières de plus de 500 milliards de dollars de recettes. La Maison-Blanche a sacrifié la vie de plus de 4 400 soldats états-uniens dans la guerre en Irak —une guerre promue par les mandataires d'Israël à la demande des dirigeants d'Israël—. Le département d'État a rejeté les relations amicales et rentables avec plus de 1,5 milliard de musulmans en soutenant la colonie illégale de plus d'un demi million de colons juifs qui occupent militairement la terre palestinienne en Cisjordanie et à Jérusalem.

La question stratégique est de savoir comment et pourquoi cette relation unilatérale entre les USA et Israël persiste depuis si longtemps, même si cela va à l'encontre de tant d'intérêts stratégiques et de l'élite des États-Unis ? La question la plus pressante et immédiate est comment cette relation historiquement déséquilibrée affecte les sanctions américano-iraniennes contemporaines et les négociations nucléaires ?

L'Iran et les négociations de paix

Sans doute le président iranien nouvellement élu et son ministre des Affaires étrangères sont prêts à négocier la fin des hostilités avec les États-Unis en faisant des concessions majeures garantissant l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Ils ont déclaré qu'ils sont ouverts à réduire, voire à mettre fin à la production d'uranium hautement enrichi, à réduire le nombre de centrifugeuses et même à permettre des inspections intrusives spontanées, entre autres propositions prometteuses. Le gouvernement iranien propose une feuille de route avec des objectifs finaux dans le cadre des accords initiaux. La Haute-représentante aux Affaires étrangères de l'Union européenne, Catherine Ashton, a émis des commentaires favorables sur la première rencontre.

L'administration états-unienne a donné des signaux contradictoires après les invitations iraniennes et la séance d'ouverture. Certains commentaires individuels sont prudemment positifs, d'autres sont moins encourageants et rigides. Les sionistes de l'administration comme Jack Lew, le secrétaire au Trésor, insistent pour que les sanctions soient maintenues jusqu'à ce que l'Iran respecte toutes les demandes US (c'est à dire « israéliennes »). Le Congrès, acheté et commandé par la CPS, rejette les ouvertures prometteuses et flexibles iraniennes, en insistant sur les « options » militaires ou le démantèlement total du programme nucléaire légal et pacifique de l'Iran —positions de la CPS visant à saboter les négociations—. À cette fin, le Congrès a adopté de nouvelles sanctions économiques plus extrêmes afin d'étrangler l'économie pétrolière de l'Iran.

Comment les comités d'action politique d'Israël contrôlent le Congrès et préparent la guerre contre l'Iran

La Configuration du pouvoir sioniste utilise sa puissance de feu financière pour dicter la politique du Congrès au Proche-Orient et pour veiller à ce que la Chambre et le Sénat US ne s'éloignent pas d'un iota des intérêts d'Israël. L'instrument sioniste utilisé dans l'achat des élus aux États-Unis est le comité d'action politique (CAP ; « PAC » en anglais).

Grâce à une décision de la Cour suprême en 2010, les Super CAPs dépensent d'énormes sommes afin d'élire ou de détruire des candidats. Ils agissent pour le compte d'Israël. Tant que ces fonds ne vont pas directement au candidat, ces Super PACs n'ont pas à révéler les sommes qu'ils dépensent et comment elles sont dépensées. Les estimations prudentes de fonds directs et indirects liant la CPS et les parlementaires états-uniens s'élèvent à près de 100 millions de dollars au cours des 30 dernières années. La CPS achemine ces fonds au Législatif en général et en particulier aux membres de comités du Congrès impliqués dans la politique étrangère, en particulier les présidents des sous-comités qui traitent avec le Proche-Orient. Sans surprise, les plus grands bénéficiaires au Congrès d'argent CPS sont ceux qui ont activement promu des politiques de la ligne dure d'Israël. Ailleurs dans le monde, ces retombées à grande échelle sur des élections législatives seraient considérées comme de la corruption flagrante et deviendraient l'objet de poursuites judiciaires sanctionnées par l'emprisonnement des deux parties. Aux États-Unis, l'achat et la vente de la voix d'un homme politique est appelé « lobbying ». Elle est légale et ouverte. La branche législative du gouvernement états-unien en est venue à ressembler à une maison de prostitution de luxe ou une vente aux enchères de négriers blancs —mais avec la vie de milliers de personnes en jeu—.

Le CPS a acheté le soutien des élus au Congrès à grande échelle : sur 435 membres de la Chambre des Représentants, 219 ont reçu des paiements de la CPS en échange de leurs votes pour Israël. La corruption est encore plus répandue chez les 100 sénateurs, 94 d'entre eux ayant accepté de l'argent pour leur fidélité à Israël. La CPS déverse de l'argent aussi bien sur les républicains que sur les démocrates, assurant ainsi d'incroyables votes presque unanimes (« bipartisans ») en faveur de « l'État juif », y compris ses crimes de guerre, comme les bombardements de Gaza et du Liban, sans compter les plus de 3 milliards de dollars US des contribuables versés à Tel-Aviv. Au moins 50 sénateurs ont recueilli entre 100 000 et 1 million de dollar chacun en argent CPS au cours des dernières décennies. En échange, ils ont voté pour plus de 100 milliards de dollars de subventions à Israël … en plus d'autres « services et paiements ». Les députés sont moins chers : 25 parlementairess ont reçu entre 238 000 et 500 000 dollars, tandis que le reste n'a reçu que des miettes. Quel que soit le montant, le résultat net est le même : les membres du Congrès reçoivent leur texte à partir de leurs mentors sionistes dans les CAP, les Super CAPs et l'AIPAC. Ils appuient toutes les guerres d'Israël au Proche-Orient et se font promoteurs de l'agression US en faveur d'Israël.

Les législateurs les plus virulents et les plus influents obtiennent les plus gros morceaux : le sénateur Mark Kirk (Bombes sur Téhéran !) est en tête de la liste des goinfres avec 925 000 dollars en retombées CPS, suivi par John McCain (Bombes sur Damas !) avec 771 000 dollars, tandis que les sénateurs Mitch McConnell, Carl Levin, Robert Menendez, Richard Durban et d'autres sionistophiles ne se gênent pas quand vient le moment de tendre leurs petits bols de quêteur lorsque les porteurs de sous pro–Israël des CAPs arrivent ! Floride Ileana Ros-Lehtinen arrive en tête de la liste de la « Maison » avec 238 000 dollars pour son record de positions 100 % pro-Israël ainsi que pour être plus belliciste que Netanyahou lui-même ! Eric Cantor a obtenu 209 000 dollars pour ses « guerres pour Israël » avec des vies états-uniennes tout en réduisant les retraites des personnes âgées. Steny Hoyer, chargé de la discipline de la minorité de la Chambre a obtenu 144 000 dollars pour avoir ramené vers Israël les quelques démocrates chancelants. Le chef de la majorité, John Boehner, a été payé 130 000 dollars pour faire la même chose chez les Républicains.

Le CPS a dépensé d'énormes sommes afin de punir et de détruire une douzaine de parlementaires dissidents qui avaient résisté aux guerres d'Israël et à son grotesque bilan de violations des droits de l'homme. Le CPS a versé des millions dans des campagnes individuelles, non seulement pour le financement de candidats de l'opposition qui ont promis allégeance à Israël, mais pour des campagnes de diffamation des critiques d'Israël. Ces campagnes ont été montées dans les parties les plus obscures des États-Unis, y compris dans la majorité des districts afro-américains où les intérêts sionistes locaux et leur influence sont par ailleurs tout à fait nuls.

Il n'y a pas de CAP, de super CAP, de chef de parti ou d'organisation civique comparable qui puissent contester le pouvoir de la cinquième colonne d'Israël. Selon les documents archivés par le chercheur courageux, Grant Smith de IRMEP, quand il s'agit d'Israël, le ministère de la Justice a catégoriquement refusé d'appliquer les lois fédérales exigeant la poursuite de citoyens états-uniens qui travaillent secrètement pour un État étranger —au moins depuis 1963—. D'autre part, la CPS, à travers ce que l'on appelle l' « Anti-Defamation League » (équivalent de la Licra française), a fait pression avec succès auprès du ministère de la Justice, du FBI et de la NSA, pour enquêter et poursuivre des citoyens respectueux de la loi et patriotiques qui ont critiqué les vols de terre palestinienne et les corrupteurs sionistes du système politique US.

La corruption et la dégradation de la démocratie états-unienne est rendue possible par la « presse respectable » également compromise et corrompue. Steve Lendman, critique des médias, a souligné le lien direct entre Israël et les médias dans son enquête sur le New York Times. Les principaux journalistes (« justes et équilibrés ») produisant des rapports sur Israël ont de forts liens familiaux et politiques envers ce pays et leurs articles ne sont que de la propagande. Ethan Bronner, journaliste du Times, dont le fils a servi dans les Forces de Défense d'Israël, est un apologiste de longue date de l'État sioniste. Isabel Kershner, journaliste de Times, dont « l'écriture » semblent sortir tout droit du ministère israélien des Affaires étrangères, est mariée à Hirsh Goodman, conseiller du régime Netanyahou pour « les Questions de sécurité ». Le chef du bureau de Jérusalem du Times, Jodi Rudoren, vit confortablement dans la maison ancestrale d'une famille palestinienne dépossédée de cette ville antique.

L'inébranlable attitude pro-Israël du New York Times fournit une couverture politique et de la justification aux politiciens états-uniens corrompus quand ils battent les tambours de guerre pour Israël. Il n'est pas surprenant que le New York Times, comme le Washington Post, soit profondément engagé en dénigrant et en dénonçant les négociations us-iraniennes actuelles. Ils offrent de vastes espaces pour la rhétorique unilatérale des politiciens israéliens et leurs becs états-uniens, tout en excluant studieusement les voix les plus rationnelles d'anciens diplomates expérimentés, de chefs militaires las de la guerre et de représentants du monde des affaires et des milieux universitaires.

Pour comprendre l'hostilité du Congrès aux négociations nucléaires avec l'Iran et ses efforts pour les faire échouer à travers l'imposition de nouvelles sanctions ridicules, il est important d'aller à la source du problème, à savoir les déclarations des hommes politiques israéliens clés, qui fixent la ligne de marche pour leurs mandataires US.

À la fin octobre 2013, Amos Yadlin, ancien chef du renseignement de la Défense israélien, a déclaré devoir choisir entre « la bombe ou le bombardement » —un message qui a immédiatement été repris par les 52 présidents des principales organisations juives états-uniennes [Daily Alert, le 24 octobre, 2013]—. Le 22 octobre 2013, le ministre du Renseignement d'Israël, Youval Steinitz, a appelé à de nouvelles sanctions sévères contre l'Iran. Il a insisté pour que les États-Unis les utilisent comme levier afin d'exiger que l'Iran accepte d'abandonner entièrement son énergie nucléaire pacifique et son programme d'enrichissement. Le ministre de la Défense Moshe Yaalon a affirmé qu'« Israël n'acceptera aucun accord qui permette à l'Iran d'enrichir de l'uranium ». C'est la position d'Israël de menacer l'Iran de guerre (via les États-Unis) s'il ne cesse pas immédiatement son programme nucléaire. Ceci définit la position de tous les grands CAPs, les Super CAPs pro-israélien et l'AIPAC. Ils dictent les discours au Congrès. En conséquence, celui-ci adopte des sanctions économiques encore plus extrêmes contre l'Iran afin de saboter les négociations en cours.

Ceux qui ont reçu les plus grands pots de vin sionistes sont les plus véhéments : le sénateur Mark Kirk (925 379 dollars), auteur d'un précédent projet de loi sur les sanctions, exige que l'Iran abandonne la totalité de son programme nucléaire et balistique. Il déclare que le Sénat « devrait aller de l'avant avec une nouvelle série de sanctions économiques visant la totalité des recettes et des réserves du gouvernement iranien » [Financial Times, 18 octobre 2013 , p. 6]. La Chambre des représentants a déjà adopté une loi limitant fortement la capacité de l'Iran à vendre son principal produit d'exportation, le pétrole. Encore une fois, l'axe israélo-CPS-Congrès cherche à imposer au peuple états-unien le plan de guerre d'Israël ! À la fin octobre 2013, le secrétaire d'État Kerry était interrogé pendant sept heures par le Premier ministre israélien Netanyahu. Le lâche Kerry a promis de promouvoir l'agenda d'Israël en démentelant le programme d'enrichissement nucléaire de l'Iran.

Pour contrer la campagne d'étranglement de l'économie pétrolière de l'Iran promue par les laquais d'Israël au Congrès, le gouvernement iranien a offert de généreux contrats aux États-Unis et aux compagnies pétrolières européennes [Financial Times, 29 octobre 2013 , p 1]. Les dispositions protectionnistes existantes sont en cours de suppression. Selon les nouvelles conditions, les sociétés étrangères choisissent elles-mêmes les zones à exploiter ou prennent part aux projets iraniens. L'Iran espère attirer au moins 100 milliards de dollars d'investissements au cours des trois prochaines années. Ce pays stable dispose des plus grandes réserves de gaz du monde et de la quatrième plus grande réserve de pétrole. En raison des sanctions US (c'est-à-dire israéliennes) imposées actuellement, la production a chuté de 3,5 millions de barils par jour en 2011 à 2,58 millions de barils par jour en 2013. La question est de savoir si les multinationales états-uniennes et européennes ont le pouvoir de contester la mainmise de la CPS sur la politique de sanction américano-européenne. Jusqu'ici, le CPS a dominé cette politique critique et a marginalisé les multinationales en utilisant les menaces, le chantage et la coercition contre les décideurs états-uniens. Cela a effectivement exclu les entreprises US du marché lucratif iranien.

Conclusion

Les États-Unis et les 5 autres pays qui tentent de négocier avec l'Iran font face à d'énormes obstacles pour surmonter la puissance d'Israël sur le Congrès. Au cours des dernières décennies, les agents d'Israël ont acheté la loyauté de la grande majorité des membres du Congrès, les formant afin qu'ils reconnaissent et respectent les sifflets, les signaux et les scripts des fauteurs de guerre à Tel-Aviv.

Cette « Axe de la guerre » a infligé d'énormes dégâts au monde, a entraîné la mort de millions de victimes de guerres états-uniennes au Proche-Orient, en Asie du Sud et en Afrique du Nord. La corruption brute et la faillite largement reconnue du système législatif sont dues à sa servilité envers une puissance étrangère. Ce qui reste à Washington est un État vassal, dégradé, méprisé par ses propres citoyens. Si le Congrès contrôlé par la CPS réussit encore une fois à détruire les négociations entre les États-Unis et l'Iran via de nouvelles résolutions belliqueuses, nous, le peuple états-unien, devrons payer un prix énorme en vies et en argent.

Le temps est venu d'agir. Il est temps de se lever et d'exposer le rôle joué par les CAPs israéliens, les super CAPs et des 52 organisations juives US à corrompre le Congrès et à transformer nos représentants élus en larbins pour les guerres d'Israël. Il y a eu un silence assourdissant de nos critiques, y compris dans la presse alternative. La preuve est ouvertement disponible, les crimes sont indéniables. Le peuple états-unien a besoin de leaders politiques réels avec le courage d'extirper les corrompus et les corrupteurs et de forcer les parlementaires à représenter les intérêts du peuple états-unien.

James Petras sur www.mondialisation.ca le 14/11/2013

Article original en anglais :

Israel Buys the US Congress: Sabotaging the US-Iran Peace Negotiations, 2 novembre 2013

Traduction : Roger Lagassé

James Petras : Professeur émérite de sociologie à l'université Binghamton de New York. Dernier ouvrage publié en français : La Face cachée de la mondialisation : L'Impérialisme au XXIe siècle, (Parangon, 2002). Dernier ouvrage publié en anglais : The Arab Revolt and the Imperialist Counter Attack , (Clarity Press, 2011).