Pendant que les dirigeants chinois font étalage de sérénité à Davos, le risque d’un « cash crunch », c’est-à-dire d’une brusque crise de liquidité dans leur pays, est à la hausse. C’est en tout cas ce qu’affirment les économistes d’Euler Hermes, le géant de l’assurance crédit basé à Paris. Pour Euler Hermes, il faut s’attendre à ce que les sociétés chinoises augmentent leurs délais de paiement en 2015, tandis que les défauts de paiement vont très probablement progresser de 5%.
« Le marché chinois présente sans aucun doute des signaux d’alarme à tous les niveaux, macroéconomique comme microéconomique, et nécessite d’être suivi de très près en 2015 », préviennent les auteurs qui pointent, en outre, le fait que les autorités chinoises ont commencé à s’attaquer sérieusement à la finance informelle, un secteur qui était en plein boom, et dont les nouvelles restrictions vont peser sur la capacité de financement des sociétés chinoises. Cette mise en garde intervient quelques jours après l’annonce d’une progression sans précédent, depuis dix ans, des obligations douteuses dans le bilan des banques chinoises.
Quoique leur montant reste officiellement raisonnable en valeur absolue, leur évolution apparaît comme un symptôme de la dégradation actuelle. Au même moment, les taux auxquels empruntent les sociétés chinoises à l’étranger sont en nette hausse, à la suite notamment des problèmes financiers rencontrés par des promoteurs pris dans les filets de la campagne anti-corruption dans la ville de Shenzhen.
Ce contexte pousse les économistes des Bank of America Merril Lynch à écrire que selon eux, « une crise de liquidité en Chine est un événement hautement probable, quoique l’échéance soit difficile à prédire ». Et le pouvoir lui-même se met à déployer des moyens nouveaux pour tenter d’appréhender correctement le risque. Il vient de conduire de nouveaux « stress tests » sur ses banques, et cible plus particulièrement les prêts au secteur immobilier.
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