dimanche 29 juin 2014

L’armée irakienne regagne du terrain

 
Un temps débordée, l'armée régulière irakienne a repris l'initiative ces derniers jours pour tenter de repousser les combattants sunnites d'Etat islamiste en Irak et au Levant (EIIL).
 
Durant le week-end, les forces gouvernementales ont ainsi lancé l'assaut pour reprendre Tikrit. Située à 160 kilomètres au nord de Bagdad, cette ville est tombée au deuxième jour de l'offensive des assaillants d'EIIL venus de Syrie. Mossoul, deuxième ville du pays, est en revanche encore aux mains des insurgés.
 
L'offensive cette fois est d'envergure. Elle compte des centaines de blindés et des milliers de soldats ainsi qu'une équipe de démineurs. L'armée régulière espère d'autant plus reconquérir le terrain perdu qu'elle bénéficie de l'appui de pays étrangers. Elle vient de recevoir l'aide des Russes, qui ont, selon le porte-parole du ministère de la Défense, livré des avions de combat, des Soukhoï 25, sans en préciser pour autant le nombre. A Damas, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a souligné que Moscou ne comptait pas rester « les bras croisés » face à l'offensive djihadiste. « La situation est dangereuse et menace les fondements de l'Etat irakien », a indiqué le diplomate russe.
Raids intensifs
Pour lui, la solution en Syrie aussi bien qu'en Irak ne peut venir que d'un « véritable dialogue national ». En attendant, l'Irak continue de demander de l'aide internationale. Bagdad a ainsi réclamé, depuis plusieurs semaines, des frappes aériennes américaines contre les insurgés, mais les Etats-Unis se sont pour l'instant contentés d'envoyer 300 conseillers militaires et d'annoncer un plan de 500 millions de dollars pour armer et entraîner les rebelles « modérés » en Syrie. Cette enveloppe doit encore attendre de recevoir le feu vert du Congrès. Washington a bien envoyé des drones survoler Bagdad, mais c'est pour « protéger » le cas échéant les ressortissants américains restés dans la capitale irakienne.
Reste l'armée syrienne, qui n'est pas non plus inactive. Jusque-là, le régime de Bachar Al Assad se contentait de bombarder épisodiquement les convois de l'EIIL. Mais, depuis les événements en Irak, l'aviation du régime mène des raids intensifs et quotidiens contre les bastions djihadistes.
Par Michel de Grandi sur www.lesechos.fr le 29/06/2014

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