mardi 10 novembre 2015

Asie-Pacifique : contre le TPP, la Chine relance son projet de zone de libre-échange (FTAAP)


Alors qu'elle a été tenue à l'écart du projet de partenariat transpacifique (TPP) signé par les Etats-Unis et 12 autres pays, la Chine relance son projet concurrent de zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique (FTAAP), laquelle pourrait devenir la plus importante du monde.

La Chine va relancer son propre projet d'accord de libre-échange en Asie-Pacifique lors d'un sommet régional la semaine prochaine, a annoncé Pékin mardi, quelques semaines après la conclusion d'un traité rival initié par les Etats-Unis et qui exclut le géant asiatique.

Pékin avait assuré l'an passé la promotion de la Zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique (FTAAP) lors du sommet 2014 de l'Apec (Forum de la Coopération économique de l'Asie-Pacifique) organisé dans la capitale chinoise. Les participants avaient promis d'étudier le projet, perçu comme un potentiel rival au Partenariat trans-Pacifique (TPP) - lequel, soutenu par Washington, inclut les principales économies régionales, mais exclut la Chine.

Peu d'annonces ont été faites depuis l'an passé sur la FTAAP, tandis que le texte de l'accord du TPP a été publié jeudi, un document salué comme un signe de transparence -mais qui n'a pas mis fin aux récriminations de ses détracteurs, lesquels dénoncent un traité façonné pour les multinationales.

Le TPP sera la plus grande zone de libre-échange du monde, une tentative de briser les barrières du commerce et de l'investissement entre 12 pays qui représentent environ 40% de l'économie mondiale.

Les conclusions d'une étude

Pékin a déclaré que les conclusions d'une étude sur la FTAAP seront présentées la semaine prochaine lors d'un sommet de l'Apec à Manille, aux Philippines, auquel assistera le président chinois Xi Jinping.
"Nous devons travailler activement à la création de la FTAAP", a déclaré Wang Shouwen, le vice-ministre chinois du Commerce, lors d'une conférence de presse, ajoutant que la FTAAP serait un "facilitateur pour l'intégration régionale dans l'Apec"..

La FTAAP, si elle devient réalité, permettrait la création de la plus grande zone de libre-échange du monde, surpassant le TPP et les autres structures régionales.

Les 21 membres de l'Apec produisent plus de 50% de la richesse de la planète et génèrent près de la moitié des échanges commerciaux internationaux.

Bien que réunissant quelques-uns des plus importants dirigeants de la planète, le sommet annuel de l'Apec est davantage connu pour sa traditionnelle photo de famille, où les dirigeants revêtent le costume traditionnel du pays hôte, que pour l'importance de ses accords.

Mais la Chine reste confiante quant au fait d'aboutir à une feuille de route pour la création d'un cadre à la FTAAP, a assuré M. Wang.
"Notre objectif est d'achever l'étude stratégique l'an prochain et de présenter des suggestions et des recommandations exploitables aux dirigeants lors du sommet de l'année prochaine", a-t-il déclaré, ajoutant qu'un rapport intermédiaire sera également dévoilé lors du sommet de Manille.
La Chine conçoit la FTAAP, proposée pour la première fois à l'Apec en 2006, comme un contrepoids au TPP, que Washington inscrit dans le "rééquilibrage" vers l'Asie de sa politique.

Les Etats-Unis assurent qu'une participation chinoise au TPP est possible, tout en tenant la deuxième économie mondiale à l'écart des négociations.

Sur www.latribune.fr le 10/11/2015

samedi 7 novembre 2015

Rencontre historique entre présidents chinois et taïwanais


Les dirigeants des deux Etats ne s'étaient jamais rencontré depuis la création de Taïwan, en 1949.
Une rencontre au sommet. Les présidents chinois et taïwanais ont échangé une poignée de main historique samedi à Singapour au début d'un sommet qui est une première depuis la séparation de la Chine continentale et de Taïwan il y a 66 ans, après une guerre civile. 
Le chef d'Etat chinois Xi Jingping et le Taïwanais Ma Ying-jeou se sont serré la main et ont souri en saluant une assemblée de médias dans une salle archi-comble d'un hôtel de Singapour, avant de se retirer pour des pourparlers inédits. « Nous sommes une famille », a déclaré le président chinois. En réponse, Ma Ying-jeou s'était dit déterminé à promouvoir la paix et la stabilité de part et d'autre du détroit de Taïwan, ajoutant que la relation entre les deux entités devait être basée sur la sincérité, la sagesse et la patience.

Ma Ying-jeou a évoqué après l'entretien une discussion « positive et franche » qui lui laisse espérer que Pékin peut utiliser des moyens pacifiques, et non la force, pour résoudre ses différents avec Taïwan. Il a ajouté lors d'une conférence de presse que son homologue chinois lui avait assuré que le déploiement de missiles en Chine ne visaient en aucun cas Taïwan, que Pékin considère comme une province chinoise.

Des relations moins tendues depuis 2008

Après des décennies de méfiance, les deux rives du détroit de Taïwan restent fortement militarisées. Mais depuis l'arrivée au pouvoir en 2008 de Ma Ying-jeou, un prochinois, le climat politique s'est réchauffé et les relations sino-taïwanaises atteignent un point culminant avec la réunion de samedi, événement encore impensable il y a peu.

Cette rencontre est une « avancée historique », qui « peut créer de nouveaux espaces pour les relations » entre le continent et Taïwan, a estimé samedi le journal chinois Global Times, proche du pouvoir, dans un éditorial. Les deux nations ont cependant de profondes sensibilités politiques qui pèsent sur les relations. La Chine considère Taïwan comme une partie de son territoire qui doit être réunifiée, par la force si nécessaire. Taïwan s'est de son côté forgé une identité propre depuis la proclamation par Mao Tsé-toung de la République populaire de Chine (RPC) il y a 66 ans.

Une manifestation prévue à Taipei

Des protestataires se sont rassemblés à l'aéroport de Taipei, la capitale de Taïwan, avant le départ de Ma Ying-jeou samedi matin, brûlant des photos des deux dirigeants et scandant des slogans qualifiant le président chinois Xi Jinping de « dictateur » et Ma Ying-jeou de « traître », des actions entraînant l'arrestation de 27 personnes.

Des manifestants prévoyaient également de se réunir samedi après-midi durant le sommet près du palais présidentiel de Taipei. Dans la nuit de vendredi à samedi, une centaine de manifestants brandissant des pancartes où était écrit « Indépendance de Taïwan » ont également tenté de prendre d'assaut le parlement de Taipei.

Aucun accord ni déclaration commune

Ma Ying-jeou a également indiqué qu'aucun accord ne serait signé et qu'il n'y aurait pas de déclaration commune, afin d'apaiser les tensions à Taïwan, une société polarisée sur l'attitude à adopter face à l'influence grandissante de Pékin.

Les analystes s'accordent sur le fait qu'il serait difficile pour les deux parties d'effectuer des annonces spectaculaires. Cette rencontre pourrait toutefois permettre à Taïwan de gagner en influence sur la scène internationale où il est marginalisé dans l'ombre de Pékin. Taïwan a perdu son siège au Nations unies en 1971 au profit de la Chine, et seuls 22 pays reconnaissent formellement l'île, ce qui provoque un important ressentiment parmi les Taïwanais. Ma Ying Jeou a indiqué qu'il soulèverait ce point lors de la rencontre, dans l'espoir d'un « plus grand espace international » pour Taïwan.

Mais sur l'île, l'opposition l'accuse de vouloir à travers ce sommet favoriser son parti, le KMT, donné perdant à la présidentielle de janvier. En dépit de l'amélioration des relations entre Pékin et Taipei, la Chine avait décliné les tentatives répétées d'un tête-à-tête avec Xi Jingping. De nombreux observateurs s'interrogent sur les raisons qui, cette fois, ont poussé les autorités du continent à l'accepter.

Sur www.lesechos.fr le 07/11/2015

jeudi 5 novembre 2015

Le jeu obscur de la Turquie avec l'EI

La Turquie enterre ses victimes des attentats terroristes. Les autorités sont accusées de saper le Parti Kurde des travailleurs et les experts disent que c'est l'œuvre de militants de l'Etat islamique, qui pendant un temps considérable a été soutenu par Ankara. Certains observateurs n'excluent pas que l'attaque est l'œuvre des autorités turques, qui a attisé les sentiments anti-kurdes.

Le 10 octobre il y a eu  deux explosions sous un viaduc près de la gare de chemin de fer d'Ankara. Plusieurs personnes ont été tuées et environ 200 ont été blessées. Les victimes étaient membres de la manifestation anti-guerre, "travail, paix, démocratie", qui a rassemblé dans les rues des syndicats et des partis d'opposition de gauche, dont le Parti démocratique populaire pro-kurde.

Les média locaux ont immédiatement accusé les forces d'opposition des Kurdes locaux, ainsi que les militants de l'Etat islamique. Cet évènement intervient après avoir expliqué à la communauté internationale la nécessité d'un renforcement de la présence militaire d'Ankara dans les territoires des Etats en guerre en Irak et en Syrie.

Cependant, la présence militaire turque dans ces territoires ne signifie véritablement une lutte contre l'Etat islamique (EI). C'est plutôt une tentative pour résoudre ses problèmes intérieurs et détruire physiquement "le problème kurde", y compris en soutenant les forces de l'EI.

Ce n'est plus un secret que les autorités turques ont transformé leur pays en une «base arrière» pour les terroristes de l'ensemble de la région eurasienne. A Istanbul, il est légal de faire coexister les dirigeants du mouvement extrémiste islamique d'Ouzbékistan (il est de notoriété commune que le MIO bénéficie de l'appui financier turque), des représentants des talibans ainsi que des militants de l'état islamique. Par ailleurs, cet été un scandale a éclaté en Turquie, lors de la publication de photos sur Facebook montrant des militants de l'EI se reposant dans les stations balnéaires de la mer Noire en Turquie, à Bartin et Amasra. Plus tôt, le même tireur avait été vu, posant avec en toile de fond des soldats syriens décapités, et publiant des appels vidéo afin de tuer les "infidèles", en particulier les occidentaux.

Il est reconnu depuis longtemps que la Turquie fournit un soutien logistique et financier à presque tous les groupes d'opposition en Syrie, y compris l'Etat islamique. Il permet notamment l'utilisation de son territoire pour se regrouper après les opérations militaires. En outre, l'EI contrôlant des centaines de kilomètres de la frontière turque, il a été mis en place des flux de trafic dans les deux sens, des produits pétroliers aux armes et surtout de la chair à canon souhaitant prendre une part active à la construction du califat. La frontière à une existence juridique, mais pas dans les faits, car elle est en réalité un écran de fumée qui relie directement les terroristes hommes d'affaires et les représentants officiels d'Ankara.

Par conséquent, les autorités turques ne prêtent pas attention à l'idéologie radicale et aux méthodes brutales employées "pour atteindre les objectifs" de ces bandes, préférant "faire leurs business criminel tranquillement."

Les experts estiment que le principal objectif «politique» d'Ankara dans les relations entre les groupes du Moyen-Orient n'est pas tant le renversement du gouvernement d'Assad, tel que revendiqué par tous les alliés politiques de la Turquie (États-Unis et l'UE), mais l'arrêt de la croissance de la puissance militaire des forces kurdes sur les territoires d'Irak et de Syrie.

Le "problème kurde" est un "mal de tête" de longue date pour Ankara. Le chef du PKK, Abdullah Odjalan a été condamné en Turquie à la réclusion à perpétuité, en particulier pour une action militaire contre la Turquie sous l'étendart d'un Kurdistan indépendant. 16 ans après sa condamnation, le Parti démocratique du peuple kurde (PDP) a remporté les élections dans plusieurs provinces du pays, faisant une concurrence importante au parti au pouvoir d'Erdogan. Tous clament le même slogan, une autonomie avec une perspective de souveraineté.

Mais pendant que les Kurdes de Turquie tentent de résoudre leurs problèmes pacifiquement, ailleurs, notamment en Irak, leurs forces combattantes acquièrent une expérience très réelle et également très réussie. Cela a été démontré dans les premiers affrontements avec les militants de l'EI. Des troupes kurdes ont libéré la frontière irako-turque qui était tenue par l'EI. Ceci a significativement effrayé Ankara, et incité les autorités turques à s'engager dans une prétendue "coalition militaire contre l'EI", pour en fin de compte, commencer à bombarder les Kurdes.

En fait, le président turc Tayyip Erdogan ne cache pas que son pays craint les intentions des Kurdes d'établir leur propre Etat dans certains territoires de la Turquie d'aujourd'hui, d'Irak et de Syrie. De plus, il admet que le bombardement des positions kurdes par les turc, puis par l'OTAN est "un coup d'avance".

En fait, sur le fond de cette politique, certains observateurs ont commencé à parler de la "piste Erdogan" même dans l'attaque terroriste de juillet dans la ville de Suruç, qui a tué des socialistes et communistes turcs et kurdes, prêts à se rendre à la ville syrienne de Cobán pour aider la milice kurde dans sa lutte contre les militants de l'EI.

Il n'est pas exclu que la nouvelle et déjà plus grande attaque terroriste à Ankara, qui a tué des partisans afin de mettre fin au conflit entre le Parti des travailleurs du Kurdistan interdit en Turquie et les autorités du pays, ait été commandité par l'Etat. Le fait est que presque immédiatement après les explosions, le Premier ministre de la Turquie, Ahmet Davutoglu, a déclaré que l'attaque pourrait être orchestrée par l'Etat islamique, le Parti des travailleurs du Kurdistan, et deux groupuscules d'extrême gauche, le Parti populaire de libération révolutionnaire et le parti communiste, marxiste-léniniste.

Alors que la température anti-kurde se réchauffe à l'intérieur du pays, et que les forces de l'OTAN frappe les camps de la milice kurde en Syrie et en Irak, Ankara entretient l'espoir que malgré tout, l'Etat islamique sera toujours en mesure de garder sous contrôle la menace kurde venue de l'extérieur.

Cependant, l'intervention dans le conflit syrien des forces armées russes, va pratiquement priver Ankara de son influence sur le Parti des travailleurs du Kurdistan.

C'est peut-être la raison pour laquelle la Turquie, après les États-Unis, son «parrain politique», apparaît comme un adversaire principal des opérations russes au Moyen-Orient.

En outre, la Turquie est même prête à sacrifier ses intérêts économiques et son amitié avec la Russie. Après quelques incidents de vols des avions russes dans l'espace aérien turc, le président de la Turquie a même essayé de faire chanter Moscou avec une intention d'abandonner le gaz naturel en provenance de Russie. Pour commencer, il a même réduit par deux fois la capacité du gazoduc russe "Turkish Stream", pour atteindre 32 milliards de mètres cubes.

Dans sa tentative pour tirer les marrons du feu avec les mains de quelqu'un d'autre, Ankara ne semble pas penser aux conséquences. Après tout, les attaques terroristes de ces derniers mois ont peut être véritablement été organisées par les militants de l'Etat islamique, qui est devenu insatisfait du déclin  du «soutien» turc de leurs intérêts.

lundi 2 novembre 2015

Vers un renversement de situation au Proche-Orient

La période du « Printemps arabe » touche à sa fin. Désormais, la Maison-Blanche et le Kremlin sont en train de redessiner les contours du « Moyen-Orient élargi ». Cependant, leur accord conclu avant l’intervention militaire russe en Syrie pourrait être modifié par le changement de l’équilibre des forces. Rien ne prouve que Moscou acceptera la stabilisation de la Syrie et fermera les yeux sur la partition de la Turquie et de l’Arabie saoudite qui vont commencer. Quoi qu’il en soit, le bouleversement qui s’annonce modifie la donne établie depuis cinq ans. La plupart des puissances impliquées essayent donc de retourner leur veste avant les autres.

La presse, dans quelque pays que ce soit, est tellement occupée à scruter la position de son propre État dans le conflit du Proche-Orient qu’elle ignore les négociations globales entre la Maison-Blanche et le Kremlin et, du coup, interprète de travers les événements secondaires. Pour clarifier l’agitation diplomatique actuelle, nous devons donc revenir à l’accord USA-Russie de septembre dernier.

La partie publique de cet accord a été formulée par la Russie dans un document distribué le 29 septembre au Conseil de sécurité de l’Onu. Il indique que, pour rétablir la paix et la stabilité en Afrique du Nord et au Proche-Orient, il faut et il suffit (1) d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité —ce qui implique notamment le retrait d’Israël sur ses frontières de 1967— et (2) de lutter contre l’idéologie terroriste —c’est-à-dire à la fois contre les Frères musulmans créés par le Royaume-Uni et soutenus par la Turquie, et contre le wahhabisme propagé par l’Arabie saoudite—.

Il avait été initialement prévu que la Russie fasse adopter une résolution en ce sens lors de la réunion du 30 septembre du Conseil de sécurité. Cependant, les États-Unis s’y sont opposés dans l’heure précédente. Sergey Lavrov a alors présidé la séance sans évoquer son projet. Cet événement majeur ne peut s’interpréter que comme un désaccord tactique qui ne doit pas entraver un accord stratégique.

Le 20 octobre, le président Vladimir Poutine recevait au Kremlin son homologue syrien, Bachar el-Assad, en présence de ses ministres de la Défense et des Affaires étrangères, du secrétaire général du Conseil russe de sécurité nationale et du chef des services secrets. L’entretien portait sur l’application du plan russo-états-unien, incluant celle du Communiqué de Genève du 30 juin 2012. Le président el-Assad faisait valoir qu’il suit les instructions de ce Communiqué et, notamment, qu’il a intégré dans son gouvernement les partis d’opposition qui en ont fait la demande conformément à la description que le Communiqué fait d’un Organe gouvernemental de transition.

S’étant assuré que les deux pays avaient une même lecture du Communiqué de Genève, la Russie et les États-Unis décidèrent de mettre au pas les États dissidents, à savoir la France, la Turquie et l’Arabie saoudite. Sachant que la position française n’est pas fondée sur des intérêts réalistes, mais s’explique exclusivement par un fantasme colonial et par la corruption de son gouvernement par l’argent turc et saoudien, la Maison-Blanche et le Kremlin décidèrent de traiter uniquement la source du problème, à savoir Ankara et Riyad. Le 23 octobre, John Kerry et Sergey Lavrov reçurent donc leurs homologues turc et saoudien à Vienne. Aucun texte final n’a été publié. Cependant, il semble que la Russie ait menacé les deux invités sans que les États-Unis ne prennent leur défense.

Affolé d’une possible entente russo-états-unienne contre la Turquie et l’Arabie saoudite, la France convoqua alors un « dîner de travail », et non un « sommet diplomatique », à Paris. L’Allemagne, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, les États-Unis, l’Italie, la Jordanie, le Qatar, le Royaume-Uni et la Turquie « évoquèrent » et non « décidèrent » le sort de la Syrie. Le format de cette réunion correspond à celui du « Core Group » des « Amis de la Syrie », sauf l’Égypte qui a déjà secrètement rejoint le camp de la Syrie. Le fait d’avoir été contraint d’inviter les États-Unis a plombé la réunion. Là encore, pas de texte final.

Enfin, le 30 octobre, les États-Unis et la Russie réunissaient un plus vaste aréopage comprenant tous les participants aux deux réunions précédentes plus l’Égypte, la Chine, l’Irak, l’Iran, le Liban, Oman, l’Union européenne et les Nations unies. Si la presse s’est esbaudie de la présence de l’Iran qui avait été tenu à l’écart de tout règlement depuis le début du conflit, elle n’a pas relevé le retour de l’Égypte du maréchal al-Sissi qui rentre sur la scène internationale grâce à la découverte de ses nouvelles réserves de pétrole, ni de l’absence persistante de la principale puissance régionale, Israël. Ce dernier point ne peut s’expliquer que dans le cas où l’État hébreu avait obtenu préalablement la garantie de parvenir à un de ses objectifs de guerre, la création d’un État colonial au Nord de la Syrie.

Les participants ont tous été priés de signer une déclaration finale que seuls les Russes et les Iraniens ont prit soin de diffuser. Et pour cause : elle marque la défaite des faucons US. En effet, dans son point 8, il est indiqué que le « processus politique » —et non pas le « processus de transition »— sera conduit par les Syriens, propriété des Syriens, et que le Peuple syrien décidera du futur de la Syrie. Cette formulation lourde invalide le document Feltman qui constitue l’objectif depuis plus de trois ans des faucons US, des Français, des Turcs et des Saoudiens : la capitulation totale et inconditionnelle de la République arabe syrienne.

Le projet US se poursuit malgré l’accord avec la Russie

La suite des événements devrait donc logiquement être la mise au pas de la Turquie, de l’Arabie saoudite et de la France, ce qui pourrait être fait tout en poursuivant les objectifs initiaux US.

Pour la Turquie, après le scrutin probablement truqué du 1er novembre et la victoire de l’AKP, la guerre civile devrait s’étendre et se développer jusqu’à la partition du pays en deux, puis à la fusion du Kurdistan turc, du Kurdistan irakien et d’un territoire arabe syrien occupé par les Kurdes syriens et les États-Unis. D’ores et déjà, le YPG et les États-Unis conquièrent ensemble un territoire arabe au Nord de la Syrie. Le YPG qui, jusqu’au mois dernier, recevait ses armes et ses soldes de Damas, s’est retourné contre la République arabe syrienne. Ses miliciens envahissent les villages conquis, expulsent les enseignants et décrètent la kurdisation forcée des écoles. Le Kurde, qui était parlé et enseigné à l’école, devient la langue unique et obligatoire. Les milices de la République arabe syrienne, notamment les Assyriens, en sont réduites à défendre leurs écoles par les armes contre leurs compatriotes kurdes.

De son côté le roi Salman d’Arabie saoudite doit encaisser sa défaite au Yémen ; un voisin qu’il avait envahi officiellement pour soutenir un président en fuite, en réalité pour exploiter avec Israël le pétrole du « Quart vide ». Coup sur coup, les Émirats arabes unis et l’Égypte se sont retirés de sa Coalition. Les premiers après avoir essuyé de lourdes pertes parmi leurs officiers, les seconds plus discrètement, laissant les opérations militaires aux seules mains des Israéliens. Les Houthis, poussés vers le Nord par les bombardements, ont effectué plusieurs incursions en Arabie saoudite et y ont détruit des bases militaires aériennes et leurs matériels. Les soldats saoudiens, presque tous des étrangers servant sous écusson saoudien, ont déserté en masse contraignant le roi à prendre un décret contre les abandons de poste. Pour éviter un désastre militaire, l’Arabie saoudite a alors sollicité de nouveaux alliés. Contre de l’argent sonnant et trébuchant, le Sénégal a envoyé 6 000 hommes et le Soudan 2 000. La Mauritanie hésite à envoyer un contingent. Le roi, dit-on, aurait également sollicité l’armée privée Academi (ex-Blackwter/Xe) qui recruterait actuellement des mercenaires en Colombie. Ce fiasco est directement imputable au prince Mohammed ben Salmane, qui a revendiqué l’initiative de cette guerre. Ainsi, il affaiblit l’autorité de son père, le roi Salman, et fait gronder la contestation des deux clans exclus du pouvoir, ceux de l’ancien roi Abdallah et du prince Bandar. Logiquement ce conflit devrait aboutir à un partage de leur héritage entre les trois clans et donc à un partage du royaume en trois États.

Ce n’est qu’après ces nouveaux conflits que la paix devrait revenir dans la région, sauf dans la partie arabe colonisée par le nouveau Kurdistan, appelée à devenir le nouveau point de fixation des antagonisme régionaux en lieu et place de la Palestine.

Mais même écrit, le futur est incertain. Le renversement du rapport de forces entre Washington et Moscou pourrait modifier leur accord.

Les rats quittent le navire

Alors que les mauvais joueurs annoncent sans sourciller que l’intervention militaire russe en Syrie n’apporte pas les résultats escomptés par Moscou, les jihadistes en fuite se replient en Irak et en Turquie. Le chef d’état-major US, le général Joseph Dunford, a admis, le 27 octobre lors d’une audition au Sénat, que désormais les armes parlaient en faveur de la République arabe syrienne. Tandis que le Commandeur suprême de l’Otan, le général Philip Breedlove, a déclaré, le 30 octobre lors d’une conférence de presse au Pentagone, que c’est une litote de dire que la situation évolue de jour en jour et menace désormais la sécurité de l’EuropeForce est de constater que l’alliance entre les partisans du chaos et ceux de la recolonisation va non seulement perdre en Syrie, mais que l’Alliance atlantique elle-même ne peut plus prétendre à la domination globale. Du coup, une soudaine agitation traverse les chancelleries, beaucoup affirmant qu’il est temps de parvenir à la paix —ce qui sous-entend qu’ils pensaient jusque là différemment—.

Les « retournements de veste » qui s’annoncent à propos de la Syrie auront comme première conséquence la consécration du rôle international de la République islamique d’Iran et de la Fédération de Russie ; deux acteurs que la presse occidentale présentait, il y a quatre mois encore, comme totalement isolés et voués à de terribles difficultés économiques ; deux puissances qui sont désormais les premières forces militaires, régionale pour l’Iran et globale pour la Russie ; et comme seconde conséquence le maintien au pouvoir du président el-Assad dont on annonce depuis cinq ans qu’« il doit partir ».

Dans ce contexte, la propagande de guerre continue imperturbablement, affirmant que si ce ne sont pas les bombardements russes qui tuent des civils, c’est l’armée syrienne qui les bombarde ; imputation confirmée par la matrice des organisations terroristes, les Frères musulmans, via leur Observatoire syrien des Droits de l’homme. Ou encore que la Russie est pressée de négocier car son intervention lui revient cher —comme si elle ne l’avait pas budgétisée durant sa longue préparation—. Jamais à court d’invention, le directeur de la CIA, John Brennan, prétend quant à lui que la Russie s’apprête à lâcher le président el-Assad, alors même que le président Poutine s’est gaussé de cette auto-persuasion quelques jours plus tôt, au Club de Valdai.

En France, la révolte gagne la classe politique. Les quatre principaux leaders de la droite, Dominique de Villepin, François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy ont chacun de leur côté déclaré qu’il est absurde de s’aliéner la Russie et de ne pas reconnaitre la défaite en Syrie. Cependant Alain Juppé, qui joua un rôle central dans le début de la guerre, notamment en signant un traité secret avec la Turquie, persiste à conserver l’objectif de renverser la République arabe syrienne, plus tard. À gauche, plusieurs leaders envisagent de prochains voyages à Damas.

La panique devant les changements prévisibles est en fait générale.. Si Nicolas Sarkozy s’est précipité chez le président Poutine, le vice-chancelier allemand, Sigmard Gabriel, également. Il a plaidé pour que l’on referme les contentieux et les aigreurs du passé et que l’on renoue le dialogue avec la Russie. Il était temps.

Par Thierry Meyssan sur www.voltairenet.org le 02/11/2015

samedi 31 octobre 2015

Séoul-Pékin : Park remercie les dirigeants chinois de l'intérêt porté à la Corée

 
Lors du sommet bilatéral entre la présidente Park Geun-hye et le Premier ministre chinois Li Keqiang tenu ce samedi à la Maison-Bleue, Park a salué l'attention particulière des dirigeants chinois sur la Corée du Sud.
 
Ils ont parlé ensemble des moyens de coopérations bilatérales puis ont partagé des opinions sur la situation géopolitique autour de la péninsule coréenne et dans l’Asie du Nord-Est. Park a souligné dans son intervention que «j’ai effectué une visite en Chine en septembre dernier et ai rencontré le président Xi Jinping et Li. Nous avons eu des dialogues constructifs et remercié les efforts afin de réaliser le sommet trilatéral qui aura lieu demain».
 
Elle a ensuite ajouté que «j’ai rencontré des hauts dignitaires de la Chine comme le président Xi, le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale populaire, Zhang Dejian, et d'autres cette année», «les attentions actives de ces dirigeants ont largement contribué au développement pour une communication stratégique entre les deux pays et des relations bilatérales. Cela servira également à la stabilité et la paix en Asie du Nord-Est et sur la péninsule coréenne».
 
Le Premier ministre chinois, de son côté, a répondu que «j’espère que ma visite sera l'occasion d’avoir de nouvelles relations dans différents domaines entre nos deux pays», «nous projetons un développement plus avancé des relations entre la Chine et la Corée du Sud puis souhaitons le renforcement des coopérations tripartites entre la Chine, la Corée du Sud et le Japon ainsi que la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est».
 
Il a également remercié les efforts du gouvernement coréen et de la présidente Park pour la reprise du sommet trilatéral. La visite de Li en Corée du Sud est la première depuis son investiture en 2013. A ce sommet bilatéral, les ministres des Affaires étrangères, du Commerce, des Finances et de la Science des deux pays étaient présents.
 

Kim Jong-Un envoie 50.000 Nord-Coréens à l'étranger pour des travaux forcés

 
Environ 50.000 Nord-Coréens ont été envoyés à l’étranger dans des conditions qui s’apparentent aux travaux forcés. Les travailleurs auraient été envoyés en Russie et en Chine, d’après un rapport de l’ONU.
 
Des travailleurs nord-coréens envoyés aux travaux forcés
 
Kim Jong-Un a condamné plus de 50.000 travailleurs nord-coréens aux travaux forcés à l’étranger. Cette situation qui bafoue totalement les droits de l’Homme et du Travail survient ironiquement en pleine célébration du 70ème anniversaire du Parti des travailleurs coréens.
 
Les victimes auraient été envoyées en Russie ou en Chine. Elles sont sous-alimentées et travailleraient plus de 12 heures par jour. Les secteurs dans lesquels ces travailleurs officient sont variés. Ils se trouvent généralement dans les domaines du bâtiment, des mines, de l’informatique ou du textile et ignorent les conditions dans leurs contrats.
 
Complicités et crime humanitaire
 
Cette affaire de travail forcé a été dévoilée par un compte-rendu de l’ONU. L’auteur du rapport s’appelle Marzuki Darusman, membre de la Commission d’enquête sur les droits de l’homme en Corée du Nord. Il alerte notamment l’organisation humanitaire sur la mort récente de l’un de ces travailleurs. Dans le rapport, il explique notamment que 15 pays du monde entier, parmi lesquels la Pologne, l’Angola ou l’Algérie, sont prêts à accepter le travail des Nord-Coréens. L’avocat indonésien accuse de complicité ces pays au regard d’un "système de travail forcé inacceptable".
Un débat sur le rapport devrait être organisé par l’Assemblée générale, cette semaine. Ce système d’échanges de travailleurs rapporterait à Pyongyang entre 1,2 et 2,3 milliards de dollars par année (900 millions et 1.5 millions d’euros).
 
Sur www.linfo.re le 30/10/2015

dimanche 25 octobre 2015

Le problème du partage des ressources en eau en Asie centrale ne perd pas de sa pertinence.

Pendant 20 ans d'indépendance, les pays de la région ont réussi à éviter les conflits de grande envergure dans le domaine du partage des ressources en eau. Cependant, le débat en cours sur la modification des régimes d’exploitation des fleuves transfrontaliers Amou-Darya et Syr-Darya crée un contexte inquiétant d'incertitude et une inquiétude pour l'avenir.

En général et à différents stades, l'humanité est constamment confronté au problème du manque de ressources en eau. Il convient de noter que 145 pays dans le monde utilisent avec leurs voisins les eaux des « bassins transfrontaliers ». En outre, le territoire de 21 Etats entrent pleinement dans les bassins internationaux. Lorsque les réserves d'eau sont limitées, la nécessité de coopérer conduit souvent à l'aggravation des relations entre les Etats.

Par ailleurs, le problème même de partage des fleuves transfrontaliers est principalement apparu au XXème siècle, lorsque les créations de réservoirs et de construction de canaux de dérivation et autres ouvrages hydrauliques se sont répandus à travers le monde.

La coopération transfrontalière pour l'eau est basée sur les principes du droit international et les ressources en eaux transfrontalières doivent être équitablement et rationnellement utilisées, et nul n'a le droit de polluer l'environnement et les pays côtiers. Chaque dirigeant politique a au moins une fois dans sa vie parlé de cela.

Une attention particulière devrait être accordée à l'amélioration les systèmes de gestion de ces ressources et intégrer des technologies modernes d'irrigation, économes en eau. Tout cela pour économiser l'eau! C’est ce dont ont besoin les pays d'Asie centrale pour le moment. En outre, il est important de réagir immédiatement aux répartitions inéquitables, aux prélèvements des eaux ou à la violation des droits et intérêts d’autrui. Entre temps, il n’existe aucun mécanisme international pour la gestion des ressources naturelles et des écosystèmes en Asie centrale. Cela a été reconnu plus d’une fois du coté ouzbek et tadjik, sur le territoire desquels prennent source les principales rivières d’Asie Centrale, l'Amou-Darya et Syr-Darya. Mais malheureusement pour le moment, chaque pays utilise les ressources en eau à sa seule discrétion, car il y a 20 ans, la gestion de la distribution de l'eau d'irrigation du fleuve Syr-Darya était plus ou moins stable.

En Asie centrale, la répartition des ressources en eau est effectuée conformément à la Déclaration de Noukous. La limite annuelle de prélèvement d'eau du Tadjikistan pour les deux fleuves transfrontaliers (Amou-Darya et Syr-Darya) est de 13,2 kilomètres cubes. Aujourd'hui, selon le ministère de la bonification des terres et des ressources en eau du Tadjikistan, le quota d'utilisation des cours d'eau transfrontaliers du Tadjikistan pour l'Amou-Darya, est de 9,5 kilomètres cubes. Cependant, la République du Tadjikistan n’utilise annuellement que 7,5 kilomètres cubes. De 1992 à 2010, le Tadjikistan n’exploitait pas en moyenne 1,8 kilomètres cubes d'eau qui sont utilisés par les pays en aval de la rivière Amou Darya, à savoir l'Ouzbékistan.

La situation est légèrement différente pour le Syr-Darya. La limite de prélèvement du Tadjikistan est de 3,6 kilomètres cubes, mais ce pays prélève 2,1 kilomètres cubes d’eau de la rivière, soit une part considérable du débit initial. D’autre part, le flux principal de l'Amou-Darya se forme au Tadjikistan (80%) et en partie dans le nord de l'Afghanistan. La rivière coule ensuite le long de la frontière entre l'Afghanistan et l'Ouzbékistan, traverse le Turkménistan, retourne en Ouzbékistan et se jette dans la mer d'Aral. Actuellement, l'eau de la rivière ne parvient même pas jusqu’à la mer d'Aral, à cause des prélèvements pour l'irrigation. Ce fut l'une des principales causes de diminution de la profondeur de la mer d'Aral, qui est située à la frontière du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan. Ainsi, à partir des années 1960, le niveau de la mer et son volume d'eau ont diminué rapidement en raison de détournement de l'eau des principales rivières d’alimentation, l’Amou-Daria et le Syr-Darya. Auparavant, la mer d'Aral était le quatrième plus grand lac au monde. Les prélèvements d'eau excessifs pour l'irrigation des terres agricoles ont transformé cette étendue d’eau en un désert aride. L'ensemble de la mer d'Aral ne pourra pas être reconstituée à cent pour cent. Il faudrait pour cela quadrupler le flux annuel des eaux du Syr-Darya et l'Amou-Darya. Ceci est un véritable exemple de l'utilisation non concertée des ressources en eau des rivières transfrontalières.

La controverse au sujet de cette situation entre pays avals et amonts aboutit à des accusation mutuelles sur l’apparition du problème de la mer d'Aral.

Il faut penser aux conséquences futures des actions d'aujourd'hui. La particularité de l’Asie centrale est une distribution très inégale de ses plans d'eau, dont les deux principales sources se trouvent dans deux des cinq républiques d'Asie Centrale.

Les pays d'Asie centrale devraient combiner les réserves d'eau des rivières Amou-Daria et Syr-Darya, ainsi que les infrastructures hydrauliques, barrages, canaux et réservoirs. Dans les conditions actuelles, une pénurie d'eau peut arriver dans l'un des pays d'Asie centrale et cela sera perçu comme une menace directe pour ses intérêts nationaux et sa sécurité. De plus, il faut optimiser les systèmes fluviaux pour permettre l’exploitation simultanée des industries de l’irrigation et de l'énergie, ce qui si elles appartiennent à différents pays, semble être une tâche insurmontable. Les perspectives d'intégration en Asie Centrale dépendent en grande partie de la façon dont la région sera en mesure de résoudre efficacement les problèmes de ressources en eau et d'énergie.

Il existe ainsi de sérieux risques pour la stabilité de l'Asie Centrale à cause du problème des ressources en eau transfrontalières pour un certain nombre de raisons, dont :

- L’absence de cadre juridique adéquat nécessaire à l'exploitation en commun des réserves d'eau,
- La priorité des républiques donnée à leurs propres intérêts,
- Les différences dans le développement sociopolitique et économique des pays de la région,
- Le besoin croissant pour les ressources en eau.

Peut-être que la situation actuelle n’aurait pas été si négative, si les l'état-utilisateurs (en particulier ceux de la partie amont) possédaient une économie forte, des produits compétitifs et pouvaient donc allouer des fonds suffisants pour le maintien des volumes d'eau dans leurs territoires respectifs.