lundi 3 septembre 2012

Pakistan : la fillette chrétienne reste en prison... à cause d'une grève

 
La jeune chrétienne accusée d'avoir profané le Coran devra rester en prison jusqu'à au moins vendredi car l'audience prévue lundi sur sa demande de libération a été reportée suite à une grève des avocats.
Elle croupira en prison le temps que les avocats suspendent leur grève. Rimsha, une adolescente pakistanaise illettrée, âgée d'environ 14 ans, est en prison depuis plus de deux semaines pour avoir, selon des voisins, brûlé des versets  du Coran, un crime passible de la prison à vie au Pakistan
Me Rao Abdur Raheem, l'avocat de son accusateur officiel, un voisin nommé  Hammad Malik, a demandé lundi le nouveau report de l'audience. "Nous avons demandé à la cour un ajournement car nous ne pouvons pas  plaider aujourd'hui en raison de la grève du barreau du Pendjab", province  pakistanaise où est située la capitale Islamabad, a dit Me Raheem. A la demande de l'avocat de l'accusateur, le juge Mohammed Azam Khan a reporté l'audience à vendredi.
"Il n'y a plus rien qui fonde les accusations..."
La police pakistanaise a écroué ce week-end l'imam de la mosquée voisine de  la maison de Rimsha, Hafiz Mohammed Khalid Chishti, désormais accusé d'avoir introduit des pages du Coran dans les feuilles brûlées qui lui avait rapportées  un voisin, et donc d'avoir lui-même profané le texte sacré de l'islam. M. Chishti a agi de la sorte afin "d'expulser les chrétiens" du quartier  populaire et mixte de Mehrabad, selon les autorités policières.
"Il n'y a plus rien qui fonde les accusations... un témoin a avoué sous  serment que les preuves avaient été fabriquées", a déclaré lundi Me Raja Ikram,  l'un des avocats de l'adolescente dont le cas a fait le tour du monde. "Rimsha devrait être libérée immédiatement. Les éléments contre elles sont  faux, il n'y a donc plus aucune raison qu'elle croupisse en prison", a déclaré  Shamaun Alfred Gill, porte-parole de l'Alliance des minorités pakistanaises, un  organisme représentant différentes minorités au Pakistan, pays de plus de 180  millions d'habitants dont 97% sont musulmans.
Le 03/09/2012 sur http://lci.tf1.fr

PAKISTAN. Attentat près des bureaux de l'ONU à Peshawar

Un attentat suicide à la voiture piégée ciblant des diplomates américains a fait au moins quatre morts et de nombreux blessés, incluant deux Américains dont le sort restait incertain, lundi 3 septembre à Peshawar, ville troublée du nord-ouest pakistanais, considéré comme un sanctuaire des talibans.
"Deux employés américains et deux Pakistanais membres du personnel du consulat [de Peshawar] ont été blessés et reçoivent des traitements médicaux. Aucun employé du consulat n'a été tué, mais nous cherchons à savoir s'il y a eu d'autres victimes de cet acte haineux", a indiqué lundi 3 septembre l'ambassade américaine à Islamabad dans un communiqué.

Le véhicule diplomatique, la vraie cible

Mian Iftikhar Hussain, le ministre de l'Information de la province locale de Khyber Pakhtunkhwa, avait d'abord annoncé que "l'explosion avait tué deux Américains". Après la diffusion du communiqué de l'ambassade américaine, il a confirmé sa déclaration et précisé que l'attaque avait tué quatre personnes.
L'ambassade américaine n'évoque dans son communiqué que le sort de ses employés du consulat, laissant ouverte la possibilité que des ressortissants américains non diplomates [CIA, contractants privés ou autres...] aient été tués ou blessés.
Les autorités américaines ont néanmoins confirmé qu'un véhicule du consulat avait été la cible de ce "qui semble être une attaque terroriste".

Attentat à la voiture piégée

L'attentat est survenu lundi matin à Peshawar près des bureaux du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et d'un quartier résidentiel où sont installés des employés du consulat américain et des bureaux d'ONG étrangères.
Quatre policiers pakistanais en service ont été blessés lors de l'attaque, selon les autorités pakistanaises. "Aucun de nos employés n'a été blessé", a dit Duniya Aslam Khan, porte-parole du HCR pour le Pakistan.
Selon des premières indications, un véhicule avec une bombe à l'intérieur était stationné en bordure de la route à 25 mètres des bureaux du HCR avant d'exploser. Mais d'après de nouvelles informations, un kamikaze a foncé sur le véhicule du consulat américain qui circulait sur la route.
"Le kamikaze a foncé avec sa voiture dans le véhicule d'une mission étrangère", a dit le chef de la police de Peshawar, Imtiaz Altaf. "Le véhicule contenait entre 100 et 110 kilos d'explosif, incluant plus de dix obus de mortiers", a-t-il ajouté.
L'explosion a presque complètement détruit le 4 x 4 diplomatique américain et laissé un cratère d'environ 30 centimètres de diamètre dans la route, selon un journaliste de l'AFP sur place. Les autorités ont aussi retrouvé un passeport américain à moitié brûlé dans la carcasse du 4 x 4.

Aucune revendication

L'attentat n'a pas été officiellement revendiqué par les insurgés talibans qui sont la cible répétée d'attaques de drones américains dans des zones tribales du nord-ouest pakistanais, près de la frontière afghane.
Le Pakistan estime que ces attaques constituent une violation de sa souveraineté nationale et attisent des sentiments anti-américains déjà très forts dans la population de ce pays musulman de plus de 180 millions d'habitants.
Des analystes et des médias pakistanais estiment toutefois qu'il y a un accord tacite sur le sujet entre Washington, premier bailleur de fonds du Pakistan, et son allié Islamabad, qui a vu nombre de ses ennemis du Mouvement des talibans pakistanais (TTP) périr ces dernières années dans ces attaques de drones.
Washington ne compte toutefois pas renoncer à ces opérations destinées notamment à éviter que des talibans et combattants d'Al-Qaïda ne se regroupent pour échafauder des attaques en Afghanistan ou en Occident.
Le 03/09/2012 sur http://tempsreel.nouvelobs.com 

jeudi 30 août 2012

Des armes chimiques en provenance de Libye aux mains des « opposants » syriens ?

Début août, l'agence Reuters annonçait : « Les rebelles d'Alep sont, désormais, dotés d'armes chimiques, armes qui se trouvent, à foison, en Libye ».

Cette nouvelle a été ensuite retirée de son site. Comme ont également été retirées les images montrant des combattants salafistes en train de manier des masques à gaz fabriqués aux États-Unis.
 
Un autre journaliste de Reuters basé à Amman a lui aussi évoqué peu après l'existence à Alep d'armes chimiques en provenance de Libye : « On croyait ces armes détruites, après la chute de Kadhafi, or, il n'en est rien. Ce sont des armes au gaz moutarde et sarin ».
 
La crainte d'un usage d'armes chimiques par les groupes armés, soutenus par les pays occidentaux et les monarchies du Golfe, grandit parmi les Syriens qui envers et contre tout font front uni avec le gouvernement de Bachar el-Assad ; ils sont conscients que ces pays hostiles à Damas sont déterminés à tout pour contourner les vétos russes et chinois, peu importe les moyens et les crimes pour y arriver.
L'usage d'armes chimiques par les groupes armés - crime qui sera tout de suite imputé à Damas - pourrait servir de prétexte pour intervenir militairement en Syrie.
 
Israël, qui est formellement en guerre avec la Syrie - depuis la guerre des six jours et l'occupation du plateau du Golan syrien en 1967 et son annexion illégale en 1981 par l'Etat hébreu - n'attend que cela...

Silvia Cattori sur www.silviacattori.net le 30/08/2012
 

mercredi 29 août 2012

Bachar el-Assad se félicite de l'«autonettoyage» en Syrie

 
 

Interrogé par une chaîne prosyrienne, le président syrien se dit confiant sur le déroulement des affrontements. Mardi, une importante figure de l'opposition a démissionné du Conseil national syrien.

Bachar el-Assad accorde une interview à une chaîne prorégime
Le président syrien Bachar el-Assad a accordé à une date inconnue une interview à la télévision privée prorégime ad-Dounia, qui porte «sur les développements en Syrie et dans la région». L'interview sera diffusée en intégralité mercredi soir. Le chef de l'État a profité de cette intervention pour railler les défections qui ont secoué son régime ces derniers mois, dont les plus marquantes sont celles de Riad Hijab et de Manaf Tlass. «Les gens patriotes et les gens bien ne s'enfuient pas, ne quittent pas la patrie. Finalement, cette opération est positive, c'est une opération d'autonettoyage de l'État premièrement et de la nation en général», a-t-il déclaré. Bachar el-Assad s'est également estimé confiant quant au déroulement des affrontements: «Je peux résumer (la situation) en une phrase: nous progressons, la situation sur le terrain est meilleure mais nous n'avons pas encore gagné, cela nécessite encore du temps.»
Zone tampon: Fabius reconnaît que c'est «très compliqué»
Lors d'une conférence de presse à Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a déclaré s'attendre «à ce que les Nations unies s'engagent sur la question de la protection des réfugiés à l'intérieur de la Syrie et si possible de leur accueil dans des camps» en Syrie, réaffirmant ainsi son souhait de voir la mise en place d'une zone tampon. Interrogé mercredi matin sur France Inter, son homologue français, Laurent Fabius, a reconnu que la mise en place d'une zone tampon en Syrie était «très compliquée» et qu'elle nécessitait notamment une zone d'exclusion aérienne partielle. «Si ces gens (réfugiés), dans des zones libérées contrôlées par la nouvelle armée syrienne, se réunissent, il va falloir les protéger. Cela s'appelle une zone tampon. On est en train d'y réfléchir. C'est très compliqué. On ne peut pas le faire sans l'accord des Turcs et d'autres pays», a-t-il déclaré.
Durant son interview télévisée, Bachar el-Assad a déclaré que la création d'une zone tampon, telle qu'évoquée par la Turquie pour accueillir les réfugiés, est «irréaliste»: «Je pense que parler de zones tampons n'est, premièrement, pas sur la table et, deuxièmement, c'est (une idée) irréaliste même pour les États hostiles et ennemis de la Syrie.»
Une dissidente syrienne démissionne du Conseil national syrien (CNS)
Établie en France, Bassma Kodmani, cofondatrice et membre du comité exécutif du CNS, principale coalition de l'opposition syrienne, a démissionné mardi. Selon elle, «le projet n'a pas atteint ses objectifs, il n'a pas récolté la crédibilité nécessaire, ni maintenu le niveau de confiance qu'il recherchait auprès du peuple syrien lors de sa formation». «Ce n'est pas le moment de parler des différences, mais il y a bien sûr des désaccords avec certains membres du Conseil», a-t-elle expliqué. Bassma Kodmani a également accusé le CNS de «jouer un rôle très individualiste», déclarant que «le CNS ne travaille pas bien avec les autres groupes d'opposition».
Heurts entre réfugiés et forces de l'ordre en Jordanie
Mardi, un attentat à la voiture piégé a provoqué la mort de 27 personnes dans une banlieue de Damas favorable au régime, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon la télévision d'État, 48 personnes ont également été blessées dans l'attentat. Au total, 189 personnes ont péri mardi selon l'OSDH, dont 143 civils.
En Jordanie, des heurts ont opposé des forces de l'ordre à des réfugiés syriens qui protestaient «contre leurs conditions de vie» dans le camp d'al-Zaatari, à 85 km au nord d'Amman. Selon une source gouvernementale jordanienne, plus de 20 policiers et gendarmes ont été blessés. Le 23 août, un affrontement similaire s'était déroulé dans ce même camp. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés indique que plus de 22.000 réfugiés syriens sont arrivés au camp d'al-Zaatari, près de la frontière syrienne, depuis son ouverture le 30 juillet.
Sur www.lefigaro.fr le 29/08/2012

vendredi 24 août 2012

Vietnam: Un responsable de la banque ACB sous les verrous

Le scandale qui frappe la banque vietnamienne ACB a encore pris de l'ampleur avec l'arrestation d'un deuxième cadre de l'institution, tandis que les deux Bourses vietnamiennes voyaient s'envoler près de 4 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon la presse d'Etat. L'arrestation de Ly Xuan Hai pour "malversations délibérées provoquant de graves conséquences" est intervenue juste après l'annonce par l'Asia Commercial Bank que son directeur général avait démissionné de ses fonctions, a indiqué le site du journal Thanh Nien. La police a perquisitionné le domicile de Ho Chi Minh-Ville (ex-Saïgon, sud) du banquier, ainsi que son bureau.
Un nouveau rebondissement qui met à mal les tentatives du pouvoir, notamment de la Banque centrale, de protéger la banque elle même de conséquences dramatiques qui pourrait secouer l'ensemble du pays. L'action de l'ACB, l'une des plus importantes banques du Vietnam dans laquelle le groupe britannique Standard Chartered détient des parts, a chuté de plus de 20% depuis le début de la semaine et l'arrestation de son fondateur, le truculent Nguyen Duc Kien, 48 ans.
Les épargnants en ont retiré déjà plus de 380 millions de dollars. Mais aucun signe de panique n'était perceptible vendredi devant les agences de la banque à Hanoï, selon les journalistes de l'AFP. Quant à la valeur de capitalisation des Bourses de Hanoï et Ho Chi Minh-Ville, elle avait chuté jeudi soir de 3,85 milliards de dollars, selon le journal Tuoi Tre. Les autorités ont lancé un appel au calme en conseillant aux investisseurs d'agir avec prudence.
Kien, réputé proche du Premier ministre et dont la chute est à l'origine de toute cette crise, possède des parts dans plusieurs autres banques du pays. Il était aussi partie prenante dans la réforme du système bancaire vietnamien, entamée par les autorités en 2011 pour assainir un secteur plombé notamment par les dettes toxiques et des méthodes de gestion inadaptées, héritées de l'économie planifiée.
Sur www.20minutes.fr le 24/08/2012
 

Liban : la sale guerre syrienne embrase un quartier de Tripoli

 

Des combats opposent sunnites et alaouites dans la deuxième ville du pays.

«Une solution à Tripoli? Je n'en vois aucune pour l'instant. Il y a bien eu un cessez-le-feu, mais les tirs ont continué: déjà un mort», déplorait jeudi matin Khaled Daher, un des parlementaires tripolitains ayant participé à la négociation. Pour ce sunnite notoirement antisyrien, tout est clair: «Damas pilote en sous-main la violence et notre gouvernement refuse de prendre ses responsabilités pour y mettre fin. C'est un feuilleton dont les épisodes se suivent et se ressemblent: dans deux jours la situation se calmera, les tirs cesseront et la vie reprendra son cours… jusqu'aux prochaines échauffourées. Mais tant que Bachar sera là, rien ne changera. Il a trop intérêt à déstabiliser le Liban. Notre seule chance: sa chute et la démission de notre gouvernement.»
C'est la troisième fois en quelques mois que Tripoli, la capitale septentrionale du Liban, est ébranlée par les combats. Depuis lundi dernier, alors que l'on fêtait la fin du ramadan, les quartiers rivaux de Bab el-Tebanneh (sunnite et anti-Bachar) et Jabal Mohsen (alaouite et pro-régime) s'affrontent à coups de lance-roquettes. La rue de Syrie, désertée de ses habitants, y fait office de ligne de front, l'armée tente sans grand succès de s'y déployer tandis que se joue de part et d'autre une sale guerre de snipers dont les civils paient le prix.
Vendredi matin encore, un jeune cheikh sunnite de 28 ans a été tué dans des affrontements qui ont éclaté à l'aube après un fragile cessez-le-feu, entre le quartier de Jabal Mohsen et celui sunnite de Qobbé.

Éviter les snipers

À Bab el-Tebanneh, les habitants ont astucieusement protégé les intersections dangereuses de grandes bâches de plastique bleu que l'on tire à la demande. En cette matinée supposée de «trêve», les rues n'en sont pas moins désertes et les rideaux des échoppes baissés. Seuls quelques hommes se sont retrouvés autour de deux tables en plastique, «Chez Abou Aymar», pour un café sur fond de tirs sporadiques.
«Le cessez-le-feu? Jusqu'à l'aube, ça a tiré et voilà que ça recommence, déplore Rami Yahya, casquette de base-ball vissée sur la tête, qui dit avoir monté la garde toute la nuit. Nous ne faisons plus confiance à personne pour nous défendre, et surtout pas aux politiques, au gouvernement ou à l'armée, juste à nos voisins et à Dieu. C'est pour cela que nous sommes obligés de nous organiser. Nous avons dû acheter des armes ; en face c'est Assad qui les fournit.» Damas est une nouvelle fois montré du doigt.
Pour Abou Jaffar, tee-shirt noir, pantalon de treillis militaire et téléphone Motorola coincé dans la ceinture, l'affaire est simple. «Les Syriens ont intérêt à fixer les combats à Tripoli. Pendant trente ans, ils nous ont occupés et il n'y a pas une famille dans ce quartier qui n'en ait souffert. Aujourd'hui, nous sommes avec l'Armée libre (syrienne). À Damas, ils savent que toutes les armes que nous utilisons ici ne finiront pas chez eux. Comme l'argent que nous investissons pour les acheter. Ils ont donc intérêt à créer le chaos à Tripoli.»
Entre le Liban et la Syrie, et tout particulièrement dans cette région, les échanges ont toujours été intenses. Depuis le début de la guerre, selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies, plus de 20.000 réfugiés ont été accueillis autour de Tripoli. De peur d'indisposer son voisin, le Liban peine à les reconnaître: il aura fallu dix-huit mois pour que l'agence internationale soit autorisée à y établir un centre d'enregistrement afin de faciliter l'assistance humanitaire. «Nous espérons que la violence ne nous obligera pas à interrompre nos opérations», déplore la porte-parole Ariane Rummery. Cette population déracinée compte aussi bon nombre de combattants venus panser leurs plaies pour mieux repartir, un problème que Damas n'a pas manqué de soulever à plusieurs reprises.
De quoi inquiéter les Libanais, même si, côté politique, on veut rester serein. «Quelle que soit la situation à Tripoli, il n'y aura pas de dérapage, affirme Roger Eddé, observateur averti et fondateur du parti Assalam, le Parti de la paix établi autour de la capitale septentrionale. Les dirigeants, l'opinion publique, les islamistes et même les extrémistes n'ont plus le goût de l'aventure quand il s'agit de la guerre au Liban. Si les Syriens pensent utiliser Tripoli comme tête de pont pour déstabiliser le pays, ils se font des illusions. Nous ne les laisserons pas nous entraîner.» Les derniers combats n'en ont pas moins ravivé les peurs. Tandis qu'Assad cherche à étendre le conflit chez son voisin, les Libanais voient avec inquiétude la guerre se rapprocher de leur pays.
Par Ariane Quentier le 24/08/2012 sur www.lefigaro.fr

mercredi 22 août 2012

La Russie adhère aux règles du commerce mondial

 
 

Après dix-huit ans de négociation, Moscou rejoint aujourd'hui l'OMC. Ses marchés s'ouvriront progressivement.

Un vieux serpent de mer. Il aura fallu dix-huit ans de négociations, souvent chaotiques, pour que la Russie adhère à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Entériné en décembre 2011 à Genève, le processus sera officialisé ce mercredi. «Malgré l'opposition des puissants lobbys, notamment agricoles, qui ont durci leurs positions dans les derniers mois, l'adhésion était devenue politiquement inévitable et indispensable pour Moscou», commente Anna Dorbec, économiste chez BNP Paribas. Ne serait-ce que parce que la Russie vise à terme une entrée dans l'OCDE, qui s'en trouvera ainsi grandement facilitée. C'est aussi un aboutissement logique car la Russie était le dernier pays du G20 à ne pas être dans l'OMC, qui plus est le dernier des Bric, le bloc des grandes économies émergentes comprenant aussi le Brésil, l'Inde et la Chine. Cette adhésion intervient dans une période de ralentissement économique mondial: selon l'OMC, la croissance des échanges de biens et de services va tomber à 3,7 % cette année après 5 % en 2011 et, surtout, 13,8 % en 2010. Un climat d'incertitudes qui incite davantage les États à prendre des mesures protectionnistes qu'au libre-échange.

Barrières douanières

Pour limiter l'impact qu'implique une entrée dans l'OMC - l'enjeu se situant plus sur les importations car 70 % des exportations russes sont composées de pétrole et de gaz non couverts par l'Organisation internationale - la Russie a négocié une période transitoire d'ouverture de ses marchés. Moscou a obtenu un assouplissement de 7 à 8 ans sur deux secteurs clés, l'agriculture, qui est encore trop peu compétitive et continuera à bénéficier de subventions, et l'industrie automobile, protégée par les tarifs douaniers. 
 
Sur les produits agricoles, les droits de douane seront progressivement abaissés de 15,6 % à 11,2 %. Malgré son immense potentiel céréalier, la Russie n'est pas encore le grenier du monde et elle est loin d'être autosuffisante pour la consommation de viande.

 
Quant à l'industrie automobile, l'objectif est de maintenir la production sur place, le pays constituant un marché attractif de 140 millions de personnes. «L'économie n'est pas compétitive, elle manque de technologies, les salaires et les crédits sont chers, et le climat des affaires peu favorable aux investisseurs. C'est pour cela que les tarifs à l'importation ont été relevés pour forcer les industriels à produire sur place», précise Anna Dorbec. Dans les négociations, les autorités russes ont obtenu, en échange d'une réduction des tarifs douanier, l'obligation pour les équipementiers de localiser une partie de leur production en Russie. L'ouverture à la concurrence pourrait en outre favoriser la consommation et l'achat de biens d'équipement grâce aux baisses de prix des produits importés.

Mais c'est surtout sur le long terme que la Russie espère des bénéfices de l'accès à l'OMC. «Je m'attends à ce que la concurrence accrue donne un coup de pouce à la modernisation de notre économie», déclarait en avril le président Vladimir Poutine. Et il y a fort à faire pour ce pays qui arrive en queue de peloton dans les classements internationaux de business, qu'il s'agisse de corruption, de gouvernance ou de facilité à entreprendre.

En attendant, l'économie émergente peut toujours compter sur le pétrole cher et ses réserves financières pour doper sa croissance. Le pays affiche un excédent budgétaire et une dette publique de seulement 13 % du PIB. La croissance est attendue cette année autour de 4 %.

Par Anne Cheyvialle le 22/08/2012 sur www.lefigaro.fr